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H(P) satisfait `a l’in´egalit´e de la m´ediane, on peut appliquer le lemme du centre [dHV89,
p. 37] qui implique l’existence d’un point α∈H(P) fix´e par tous les ´el´ements de ρ(G).
On en d´eduit que ρ(G) est un sous-groupe de Cr(2) ´el´ementaire de type elliptique.
Par le th´eor`eme B, soit il est conjugu´e `a un sous-groupe de PGL(3,C), soit il pr´eserve
une fibration rationnelle. Dans le second cas, l’action de Gsur la base de la fibration
(isomorphe `a P1(C)) induit un morphisme du groupe vers PGL(2,C). Comme G
poss`ede la propri´et´e (T), son image est n´ecessairement finie. On regarde maintenant
l’action induite par Gsur une fibre g´en´erique. `
A nouveau l’image dans PGL(2,C) est
finie, donc ρ(G) est fini, ce qui contredit notre hypoth`ese.
Historiquement, les r´eseaux des groupes de Lie v´erifiant la propri´et´e (T) ont form´e
une classe tr`es importante d’exemples. Rappelons qu’un r´eseau d’un groupe de Lie
v´erifie la propri´et´e (T) si et seulement si le groupe de Lie la v´erifie ; et qu’un groupe
de Lie r´eel connexe et semi-simple ne v´erifie pas la propri´et´e (T) si et seulement s’il
poss`ede un facteur simple localement isomorphe `a SO(n, 1) ou SU(n, 1). Le th´eor`eme
suivant est une cons´equence de [Des06b] et [Can07].
Th´
eor`
eme 1.2. — Soit Gun groupe de Lie r´eel connexe simple v´erifiant la propri´et´e
(T), et Γun r´eseau de Gmuni d’un morphisme ρdans Cr(2) d’image infinie. Alors `a
conjugaison pr`es, l’image de ρest incluse dans PGL(3,C). Si de plus ρ(G)n’est pas
relativement compacte dans PGL(3,C), alors on a G= PGL(3,R)ou PGL(3,C), et ρ
est la restriction `a Γde u7→ u,u7→ tu−1,u7→ ¯uou u7→ t¯u−1.
Notons qu’il existe des r´eseaux de SL(3,R) munis de morphismes d’image dense dans
SU(3). Fixons d≥2 un entier sans facteur carr´e, posons K=Q(√d) et notons Oson
anneau des entiers. Soit Ll’extension quadratique de Kcontenant d1/4et τl’unique
automorphisme de Galois de Lsur Knon trivial. Notons Γ le sous-groupe des matrices
de SL(3,O) pr´eservant la forme (x, y)∈L3×L37→ Pxiτ(yi)∈L. Le plongement
canonique de Kdans R2induit alors un plongement de Γ dans SL(3,R)×SU(3). D’apr`es
le th´eor`eme de Borel-Harish-Chandra, l’image de Γ est un r´eseau dont la projection sur
SL(3,R) est un r´eseau, et celle sur SU(3) est dense.
D´emonstration. — Le r´eseau Γ h´erite de la propri´et´e (T) de G, donc par le th´eor`eme
pr´ec´edent, on peut supposer que ρest `a valeurs dans PGL(3,C). On applique alors les
th´eor`emes de super-rigidit´e et d’arithm´eticit´e de Corlette-Gromov-Schoen en rang 1 et
de Margulis en rang sup´erieur.
Par hypoth`ese ρ(G) n’est pas relativement compact, donc ρs’´etend en un morphisme
alg´ebrique de Gvers PGL(3,C) qui est injectif par simplicit´e de G. Les seuls sous-
groupes de Lie de PGL(3,C) simples, non compacts et v´erifiant la propri´et´e (T) sont
PGL(3,R) et PGL(3,C), comme on le voit en complexifiant G. On conclut en utilisant
le fait classique que le groupe des automorphismes de PGL(3,C) est engendr´e par les
automorphismes de corps de C, les automorphismes int´erieurs et la contragr´ediente,
voir [Dieu71].