
 
En 2007, fort des progrès effectués dans les outils diagnostics de MA, Dubois et al revisitent les critères 
diagnostiques de recherche de Maladie d’Alzheimer. La place des examens complémentaires dans la stratégie 
diagnostique de la MA est précisée. Ces nouveaux critères ouvrent la possibilité de poser un diagnostic de MA à un 
stade prédémentiel (3). Le concept de MCI vacille. 
 
 
CARACTERISATION CLINIQUE 
 
Pour Dubois et al, la MA est caractérisée par un profil d’atteinte mnésique spécifique. La mémoire épisodique est 
altérée avec des capacités de rappel libre diminuées et faiblement améliorées par l’indiçage sémantique. L’étude 
PréAl a comparé la puissance de 11 tests neuropsychologiques pour identifier les patients atteints de maladie 
d’Alzheimer prédémentielle parmi 251 patients MCI suivis tous les 6 mois pendant 3 ans. Le test le plus sensible et 
le plus spécifique pour le diagnostic de maladie d’Alzheimer est le Rappel libre/Rappel indicé 16 items (RL/RI 16). 
75% des patients ayant moins de 40/48 au rappel total évoluent vers une MA à 3 ans contre 8% de ceux qui ont 
plus de 40/48. Un autre élément distinctif du RL/RI 16 est le rappel libre avec un seuil à 17/48 qui a une spécificité à 
91,8% et une sensibilité 71,2%. Le syndrome amnésique de type temporal médial ainsi décrit permet de distinguer 
au sein des patients présentant un MCI dit amnésique ceux souffrant d’une MA à un stade pré-démentiel (4). 
 
Les tests de reconnaissance visuelle permettraient également de préciser les groupes les plus à risque d’évolution 
vers un stade démentiel de la MA.  Barbeau et al, après avoir développé le DMS 48,  ont montré que parmi un 
groupe de patients MCI ayant des performances altérées au RL/RI 16 ceux qui échouaient au DMS48 avaient des 
profils d’atrophie corticale comparables à ceux atteints de MA à un stade démentiel (5). 
 
On relève par ailleurs un intérêt croissant pour les troubles psycho-comportementaux  associés à l’atteinte 
cognitive. Anxiété, dépression, irritabilité, apathie peuvent être observés. Cette association accroît le risque 
d’évolution vers une MA à un stade démentiel. Palmer et al ont étudié la prévalence de ces troubles chez 232 
patients (47 MCI et 185 non MCI) et la relation avec le développement futur d’une MA. 83,3% des patients 
présentant un MCI associé à des troubles anxieux, développent une MA à un stade démentiel à 3 ans contre 40 ,9% 
des MCI non anxieux et 6,1 % des sujets intacts de troubles cognitifs (6). 
  
CARACTERISATION BIOLOGIQUE 
 
L’analyse du liquide céphalorachidien n’est plus une  procédure visant seulement  à exclure les diagnostics 
différentiels de la MA. Son intérêt s’est récemment accru grâce au développement de biomarqueurs spécifiques, 
reflets du processus pathologique central (agrégats de protéines amyloïdes β et hyperphosphorylation de protéines 
tau). Hansson et al, ont étudié les résultats de 137 liquides céphalorachidiens prélevés chez des patients présentant 
un MCI  suivis cliniquement pendant au moins 4 ans. Une combinaison des concentrations de T-tau et d’Aβ42 à 
l’inclusion permettait d’obtenir une sensibilité de 95% et une spécificité de 83% pour la détection d’une MA 
prédémentielle chez ces patients MCI (7). 
 
Pour  certains centres,  l’étude de liquide cérébrospinal fait déjà  partie des examens réalisés en pratique dans le 
bilan d’une possible MA. Les marqueurs actuellement utilisés sont  la protéine amyloïde β1-42  (Aβ42),  abaissée, 
ainsi que la protéine tau totale (T-tau) et la tau phosphorylée (P-tau), augmentées dans la MA (10). Le dosage des 3 
types de protéines peut être fait simultanément. Pour le diagnostic de MA, la combinaison de l’Aβ42 et de la T -tau 
a une sensibilité haute (85-94%) et une spécificité élevée (83-100%) (3). 
 
Ces dosages ont un intérêt moindre dans d’autres cadres nosologiques (sauf peut être pour la maladie de 
Creutzfeldt Jakob où le taux de T-tau est très élevé)  bien qu’une étude récente comparant analyse du LCR et 
examen anatomopathologique post-mortem ait montré qu’il est possible de différencier la MA des autres maladies 
neurodégénératives avec une sensibilité et une spécificité de 80 et 93 % respectivement (8). D’autres marqueurs