Cancers de la thyroïde différenciés : épidémiologie et prise en charge DES d’Oncologie, vendredi 23 janvier 2015 : Peau, tumeurs endocrines, ACUP Julien Prades, interne radiothérapie CHU Amiens Tuteur : Dr Isabelle El Esper, PH médecine nucléaire CHU Amiens Epidémiologie • Cancer thyroïdien : 1% de l’ensemble des cancers dans le monde • Le plus fréquent des cancers endocriniens • Données 2010 en France : • Incidence = 9000 nouveaux cas / an • Sex ratio = 1/3 • • • • • • Adulte jeune (< 45 ans 80%) Découverte fortuite dans 25% des cas Bon pronostic global (survie relative à 1 an = 94%) Prévalence élevée (80 000 patients suivis) Récidive locale dans 10-20% des cas à 10 ans : suivi à long terme! Rechute métastatique dans 10% des cas à 10 ans Carcinomes différenciés (issus des cellules vésiculaires) Carcinomes médullaires (à cellules C) 5,5% Carcinomes indifférenciés (anaplasiques) 2,5% Données pour la période 2000-2004 en France Carcinomes papillaires 78,4% Carcinomes vésiculaires 12,1% Carcinomes peu différenciés 1,5% • Des pronostics très différents : • ↗ incidence dans le monde depuis les années 1970 • Explication principale : ↗ incidence des microcancers papillaires (développement de l’échographie (40 % < 1cm), et de l’anapath (25% découverte fortuite) • Mais ↘ continue des taux de mortalité • ↗ surtout des cancers papillaires • ↘ des formes anaplasiques • Amélioration prise en charge • Etiologies • Atcd irradiation cervicale à haut débit de dose durant enfance • Hiroshima-Nagasaki (irradiation externe) • Tchernobyl (contamination interne) • Atcd familiaux ou personnels de pathologie thyroidienne • prédisposition génétique pour les cancers papillaires • Atcd personnel de goitre, nodules thyroïdien • Facteurs hormonaux, environnement iodé, polluants âge(ans) lors irradiation Risque Relatif 0–9 10,5 10 – 19 4 20 – 29 1,3 > 40 0,85 Classification anatomopathologique • Carcinomes papillaires • Forme classique • tout âge, surtout femmes • tumeur ferme, étoilée, infiltrante (parfois encapsulée) • anomalies nucléaires: hypertrophié, aspect en verre dépoli, incisures, pseudoinclusions, microcalcifications stromales • dissémination par voie lymphatique, extension loco-régionale • Microcarcinome • • • • 30 % des carcinomes papillaires < 1 cm le + souvent découverte anapath fortuite récidive ganglionnaire < 6 % • Variants histologiques aggressifs • Forme à cellules hautes (« tall cells ») ou à cellules cylindriques • âge + avancé • + agressif: envahissement ganglionnaire 100%, envahissement trachée, vaisseaux… 45% • mortalité > forme classique • Forme sclérosante diffuse • enfant et adulte jeune • tableau clinique de thyroïdite • envahissement ganglionnaire 100% ; métastases pulmonaires fréquentes • Forme solide ou trabéculaire solide • enfant et adulte jeune • plurifocal, bilatéral • envahissement ganglionnaire 50% ; métastases pulmonaires fréquentes • Carcinomes vésiculaires • adulte 30 – 50 ans • « carcinome issu de cellules vésiculaires, ne possédant pas les caractéristiques histologiques des carcinomes papillaires » cytoponction ne fait pas le Dg malignité • Dg malignité sur signes d’invasion capsulaire et/ou vasculaire • 80 % invasion minime ; 20 % invasion massive → dissémination par voie hématogène, métastases à distance • carcinomes peu différenciés (ou insulaires) • • • • âge + avancé massifs tumoraux avec plages de nécrose tumeurs franchement invasives, extension extra-thyroïdienne 50 % + mauvais pronostic Classification TNM 2002 T pT1 tumeur < 2 cm pT2 tumeur 2 à 4 cm pT3 tumeur > 4 cm ou extension extra-thyroïdienne minime pT4 T4a : envahissement tissu adipeux, larynx, trachée,œsophage, nf récurrent T4b : envahissement vasculaire, fascia pré-vertébral •N pN0 pas d’adénopathie pN1 N1a : envahissement niveau VI N1b : envahissement autres niveaux •M M0 pas de métastase à distance M1 métastase(s) Stade < 45 ans > 45 ans Survie I tout T, tout N, M0 T1, N0, M0 100 % II tout T, tout N, M1 T2, N0, M0 100 % III T3, N0, M0 T1-3, N1a, M0 T3, N0, M0 T1-3, N1a, M0 94 % IV T1-3, N1b, M0-1 T4, N0-1, M0-1 T1-3, N1b, M0-1 T4, N0-1, M0-1 48 % Recommandations pour la prise en charge des cancers thyroïdiens différenciés de souche vésiculaire Annales d’endocrinologie 2007;68:S57-S72 Revised American Thyroid Association management guidelines for patients with thyroid nodules and differentiated thyroid cancer Thyroid 2009;19:1167-1214 I- Chirurgie 1- étendue de l’exérèse chirurgicale ? si Dg malignité connu en pré- ou en per-opératoire : thyroïdectomie totale si Dg malignité connu après thyroïdectomie partielle pas de ré-intervention si pT1a unifocal ré-intervention discutée si < 45 ans, pT1b unifocal sans histo agressive, écho ganglionnaire , écho parenchyme résiduel , possibilité surveillance prolongée totalisation chirurgicale dans les autres cas 2- curage ganglionnaire Recommandations SFORL, 2012 écho cervicale exhaustive en pré-opératoire « cN » • curage thérapeutique si cN1a curage central (VI) + latéral (IIa, III, IV) côté tumeur si cN1b curage central + latéral côté N si cN1b, T4 curage central + latéral 2 côtés • curage prophylactique (cN0) ? si T1a pas de curage si T1b ou T2 curage central si T3 ou T4 ou histo agressive curage central + latéral côté tumeur 3- morbidité hypoparathyroïdie hypocalcémie transitoire (< 1 an) ou définitive paralysie récurrentielle dysphonie, fausses routes transitoire (< 1 an) ou définitive Intérêt neuro-monitoring pour éviter lésion bilatérale Yong Sang Lee, 2010 II- Totalisation par iode 131 (« IRA-thérapie ») 1- comment ? 30 ou 100 mCi (1,1 ou 3,7 GBq) d’iode 131 131I émetteur b - destruction thyréocytes ( + émetteur g possibilité imagerie ) CI: grossesse surcharge iodée après stimulation des thyréocytes par la TSH - soit sevrage en hormones thyroïdiennes (3 - 4 semaines) + efficace ? - soit injections rTSH (Thyrogen) pas d’hypothy. prolongée irradiation 2 - pourquoi ? pour détruire le parenchyme résiduel sain (« reliquat ») faciliter surveillance ultérieure par dosage de la Tg (échographie) pour détruire d’éventuels foyers tumoraux résiduels pour faire bilan d’extension / scintigraphie CE post - iode en pratique : • hospitalisation 2 j (si 30 mCi) ou 3 j (si 100 mCi) - pour éviter irradiation de l’entourage - pour confiner les déchets et excrétats radioactifs chambre « protégée » boissons +++, jus citron, laxatifs • tolérance excellente ≈ 5% gêne cervicale (inflammation reliquat) prednisolone • avant sortie : - mesure du débit de dose résiduel consignes de radioprotection / entourage - scintigraphie (lendemain de la sortie si 30 mCi) 3 - pour quels patients ? Recommandations SFE 2007 : • patients à très faible risque évolutif : pT1a unifocal, N0 consensus : pas d’iode 131 • patients à haut risque évolutif : pT3, pT4 N1, M1, R1 histo. agressive consensus : 100 mCi iode 131 après sevrage en hormones thyr. • autres : 30 ou 100 mCi ??? sevrage ou Thyrogen ??? ESTIMABLE 752 patients, 24 centres français pT1, N0, N1 ou Nx et pT2, N0 438 patients, 29 centres UK pT1, pT2 ou pT3, N0, N1 ou Nx Critère I: succès ablation reliquat à 6-10 mois efficacité équivalente 30 - sevrage ↔ 100 - sevrage ↕ ↕ 30 - Thyrogen ↔ 100 - Thyrogen extensions AMM Thyrogen: 2000 : surveillance/ dosage Tg 2005 : T1, T2 / 100mCi 2010 : tout sauf M1 / 100 mCi 2012 : tout sauf M1 / 30 ou 100 mCi Actuellement (≈ La Pitié) : pas d’iode 131 si pT1a unifocal, N0 ou Nx pT1 multifocal, somme < 10 mm, N0 ou Nx 30 mCi - Thyrogen si pT1b, N0 ou Nx pT1 multifocal, somme > 10 mm, N0 ou Nx pT2, N0 100 mCi - Thyrogen si pT1 ou pT2, N1a pT3, N0 ou N1a 100 mCi - sevrage si BRAF V600E ? si M1, R1 pT4 forme histo agressive N1a « massif » ou N1b Evolution probable : indications et dose iode131 pour les pT1 et pT2, N0 ou Nx pas de différence de survie avec iode vs sans iode DFS 911 387 Schvartz C, JCEM 2012 étude ESTIMABLE 2 (PHRC 2012, IGR) pT1a(m, S >10) et pT1b, N0 ou Nx: 30 mCi vs simple surveillance American Thyroid Association 2014 pour les pN1 « minimes » (< 5 adp ou toutes < 2mm): 30 mCi Pourquoi cette désescalade ? intérêt économique modeste 30 mCi, hospi 2 jours 1933 € + 265 € 100 mCi, hospi 3 jours 2993 € intérêt organisationnel pour Sce MN bénéfice / risque ? 4 - quels sont les risques ? à court - moyen terme xérostomie (5 - 20%) sténose canal lacrymo-nasal (1 - 5 %) liés à l’irradiation des gonades Dovaires ≈ 140 mGy / 100mCi Dtesticules ≈ 90 mGy / 100 mCi aménorrhée transitoire (20%) oligospermie transitoire 6 à 12 mois risque de FC ? m = 8,8 GBq Garsi JP, JNM 2008 par précaution, pas de grossesse avant 1 an 2ème K radio-induit ? Second primary malignancy risk after radioactive iodine treatment for thyroid cancer: a systematic review and meta-analysis Sawka A, Thyroid 2009 Cohortes US Brown AP, 2008 Cohortes euro. Rubino C, 2003 patients 9661 6841 iode + 4248 4225 mCi ? 162 (5-1500) suivi (ans) 8,6(0,2-29,7) 13 (2-55) K glandes salivaires ? Rubino: RR 7,5 Brown: 1 / 4248 iode+ vs 0 / 5413 iode- Rubino: relation linéaire ERR / dose: de 3,5 % par GBq III- Hormonothérapie thyroïdienne But : - assurer les besoins en hormones thy. - freiner la prolifération d’éventuelles ¢ K résiduelles Lévothyrox (LT4) Mise en route: 2 mg / kg / jour puis ajustement 0,1 < TSH < 0,5 mUI/L pendant les 6 - 12 premiers mois IV- Surveillance Pour les microcarcinomes : si thyroïdectomie partielle échographie cervicale si thyroïdectomie totale évolution Tg si échographie Pour les autres: Thyroïdectomie totale + iode131 à 3 mois sous LT4: Tg, TSH à 6 - 12 mois: Tg sous Thyrogen + écho cervicale Tg < 1 ng/mL écho 1 < Tg < 5 ou 10 ng/mL écho dosage annuel Tg Tg sous Thyrogen à 6-12 mois <1 Tg > 5 ou 10 ng/mL ± anomalie écho stable Tg sous Thyrogen à 1 an <1 >1 (scinti iode131) TEP-FDG Dosage de la Tg immunométrique sensibilité : 0,5 à 1 ng/mL seuil des reco. de + en + utilisés: dosages 2ème génération sensibilité : 0,1 ng/mL possible modification des pratiques ? si Tg2èmeG sous LT4 à 3 mois est < 0,1 ng/mL, Tg sous Thyrogen à 6 - 12 mois inutile Giovanella L, JCEM 2014 Si présence d’aAc anti-Tg 20 % des CDT avant prise en charge risque interférence avec Ac du dosage Tg sous-estimation du taux de Tg donc dosage Tg systématiquement couplé à dosage aAc le plus souvent, disparaissent en 2 ans sinon, mauvais pronostic si aAc : scinti iode131 à 6 mois suivi cinétique Tg et aAc en // (même labo) au moindre doute: écho, (scinti iode 131),TEP-FDG Ajustement posologie LT4 selon 1er bilan • si rémission et faible risque initial 0,5 < TSH < 2 mUI/L • si rémission et risque initial élevé ou si Tg détectable et faible risque initial • autres cas 0,1 < TSH < 0,5 mUI/L TSH < 0,1 mUI/L risque cardiaque risque osseux surveillance T3l V- Traitement des récidives / métastases Découverte sur scinti post-iode adénopathie cervicale si Tg à 6 mois détectable: 2éme dose iode 131 (100 mCi) métastase à distance 2éme dose iode 131 à 6 mois Découverte au cours surveillance récidive loco-régionale chirurgie et / ou iode 131 métastase à distance 2éme dose iode 131 si efficacité incomplète, possibilité 3ème dose Mme B…, 36 ans pT1 (?) N0 1,5 cm mais zones vésiculaires atypiques et effraction capsulaire TDM diag: foyer de condensation 5 mm TDM diag: Ø 100 mCi / Thyrogen Tg 5,6 ng/ml 6 mois + tard: 100 mCi /sevrage Tg < 0,7 ng/ml 1 an + tard: Tg < 0,1 ng/ml Mais parfois… K vésiculaire suivi depuis 10 ans TEP-FDG (SUVmax 19) 100 mCi / sevrage Tg 72 ng/mL métastase non iodophile K vésiculaire M C…, 61 ans ant pT3 N1b post 100 mCi / sevrage Tg 1380 ng/mL 6 mois + tard: 100 mCi / sevrage Tg 27 ng/mL ant post 18 mois + tard: 100 mCi / sevrage Tg 254 ng/mL métastases iodophiles mais évoluant après iode 131 Prise en charge des cancers de la thyroïde réfractaires • Définition • Chimiothérapie • Soins de support • Génétique moléculaire des cancers de la thyroïde • Thérapies ciblées disponibles et à venir • Cas clinique • Conclusion Définition CTD localement avancé ou métastatique progressant après traitements locaux et radio-isotopiques Survie à 10 ans = 10% Sélection des patients éligibles à un traitement systémique • Evaluation baseline : • OMS, échographie cervicale, TDM CTAP, TDM cérébral ou IRM, TEP-FDG, relecture anapath • Caractère iodo-réfractaire de la maladie démontré : • Au moins 1 métastase ne fixant pas l’iode 131 sur scintigraphie post-ttt • Métastases fixantes mais ne répondant pas au traitement par iode 131 • Métastases persistantes après administation d’une activité cumulée d’iode 131 > 600 mCi • Documenter la progression sur 6-15 mois : • temps de doublement de Tg, RECIST/6 mois • Discussion en RCP spécialisée : réseau TUTHYREF (TUmeurs de la THYroïde REFractaires): • inclusion dans un essai • thérapie ciblée en première ligne (ATA, Cooper, Thyroid, 2009) Chimiothérapie • Traitement « historique » avant 2008 • Peu d’études avec résultats significatifs en raison faiblesse des effectifs • Essai randomisé évaluant doxorubicine vs doxorubicine et CDDP : n = 92, NS en terme de taux de réponse (PR 17% vs 26%), 4 cas de RC avec l’association et survie 2 ans. Shimaoka et al, Cancer, 1985 • PR 5% après 6 mois de doxorubicine, SD 42% entre 1 et 22 mois. Matuszczyk et al, Horm Metab Res, 2008 • Pas d’amélioration des résultats avec les taxanes Soins de support • Traitements locaux dont radiothérapie à visée symptomatique • Antalgiques • Prise en charge psychologique et sociale Génétique moléculaire des cancers de la thyroïde Voies de signalisation intra-cellulaire et carcinogénèse thyroïdienne ↗ VEGF ↗risque de rechute et ↘ SSR dans les formes papillaires (Lennard et al, Surgery 2001) Surexpression dans les formes vésiculaires et anaplasiques de EGFR, PDGFR α-β, VEGFR 1-2, cMET, c-KIT et d’autres kinases de la voie PI3K (Liu et al, J Clin Endocrinol Metab, 2008) Anomalies de la signalisation intra-cellulaire dans les cancers de la thyroïde Thérapies ciblées disponibles et à venir Inhibiteurs multi-kinases ciblant à la fois les voies de prolifération et de l’angiogénèse Sorafenib in radioactive iodine-refractory, locally advanced or metastatic differentiated thyroid cancer: a randomised, double-blind, phase 3 trial Brose et al Lancet 2014; 384: 319–28 N = 380 CI : CTD iodo-réfractaires localement avancés / M+ avec progression sur les 14 derniers mois Obj principal : PFS Obj secondaires : OS, tolérance Durée médiane SSP : 10,8 mois (Sorafénib) vs 5,8 mois (placebo) HR = 0,59; IC95 % [0,45-0,76] p < 0,0001 Quels que soient le sous groupe et statuts mutationnels OS : NS Tolérance : effets indésirables de grade 12, attendus N = 360 Traitements préalables par anti-VEGF autorisés Objectif principal : PFS Objectifs secondaires : OS, taux de réponse objectif, tolérance PFS médiane : 18,3 mois (Lenvatinib) vs 3,6 mois (placebo) HR 0.21, 95%CI 0.14–0.31, P < 0.0001 • Selumetinib (inhibiteur sélectif de MEK1 et 2) : Restauration de la captation iodée dans 8 des 24 patients de cette étude de phase II (40%) • Vémurafénib (inhibiteur de BRAF V600E) : en cours d’évaluation dans essai de phase II, résultats oct 2015 • Toxicité des TKI : Générales (diarrhée, asthénie, anorexie, amaigrissement) Cardiovasculaires (HTA, allongement du QT, insuffisance cardiaque, syndrome coronaire aigu) Cutanées (rash, folliculite, syndrome main-pied, carcinomes cutanés) Endocriniennes : hypothyroidie Cas clinique : Mme M. Georgette 76 ans • Retraitée de l’éducation nationale • Antécédents : CIV congénitale, PA biliaire, arythmie • Traitements : BISOPROLOL, FLEKAINE, KARDEGIC • Anamnèse : février 2011, douleurs thoraciques, scanner thoracique. TEP-FDG retrouve les nodules pulmonaires et un nodule thyroïdien gauche hypermétabolique • Reste du bilan : Calcitonine négative, Thyroglobuline (Tg) = 206 ng/mL, anticorps anti-Tg négatifs • Thyroidectomie totale le 27/09/2011 : « carcinome papillaire invasif de 3/2.5cm lobaire gauche; contient une plage tumorale d'aspect différent du reste avec des noyaux nettement plus atypiques » • Totalisation radio-isotopique du 7 au 9 novembre 2011 • Scintigraphie corps entier post-ttt : « fixation intense loge thyroïdienne prédominant à gauche, fixation des nodules pulmonaires à la limite de la significativité » • Février 2012 : 2ème ttt radio-isotopique • Scintigraphie post-ttt : nodules pulmonaires non fixants 11 / 2011 100 mCi / sevrage Tg 206 ng/mL 02 / 2012 100 mCi / sevrage Tg 411 ng/mL réfractaire à l’iode • Février 2012 : progression pulmonaire sur TDM • Juin 2012 : SUTENT 50mg/j 4 sem/6 • Diminution progressive des doses devant mauvaise tolérance clinique : 37,5 mg/j en continu, puis 25 mg/j • Novembre 2012 : TDM = RP ; Tg = 63 • Mars 2013 : décompensation cardiaque globale : arrêt Sutent, décision de surveillance • Mai 2013 : rechute biologique, TEP-FDG : « nodules pulmonaires hyperfixants, lésion hypermétabolique L4. » • Forme indifférenciée : chimiothérapie carboplatine taxol j1=j21 débutée en juillet 2013 ; Tg 216 • Mars 2014 : C9 : TDM = S ; Tg 59 • Juillet 2014 : Radiothérapie antalgique L3- L5 • Décembre 2014 : C20 carboplatine taxol • Janvier 2015 : TDM = P ; Tg 130 ; cliniquement : OMS 1, fièvre chronique à 38°, asthénie, toux diurne CAT : Sorafenib?? Attente ETT, RCP TUTHYREF Conclusion • Transformation du pronostic des cancers de la thyroïde réfractaires par l’utilisation des TKI • Bien poser l’indication de ce type de traitement, car toxicités non négligables • TUTHYREF • Nécessité de poursuite des essais cliniques : évaluation de la survie globale, toxicités à long terme, durée de traitement • Complexité des mécanismes moléculaires en jeu : cible biologique imprécise, mécanismes de résistance • Médecine personnalisée