LES ENJEUX DE LA DETTE PUBLIQUE
BELGE
Jeremy UHR
Décembre
2010
Editrice responsable : A. Poutrain – 13, Boulevard de l’Empereur – 1000 Bruxelles
Institut Emile Vandervelde – www.iev.be - iev@iev.be
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A. Contexte ......................................................................................... 2
B. Les forces et faiblesses de l’économie belge, au regard des
fondamentaux économiques.................................................................... 2
1. Le niveau d’endettement ........................................................... 3
1. Evolution de la dette belge et projections à moyen terme ........ 3
2. Evolution du niveau d’endettement belge depuis 1993 ............. 4
3. Comparaison du niveau d’endettement avec d’autres pays ....... 5
4. Part des non-résidents dans la détention de la dette publique ... 7
5. Pourquoi le taux d’épargne est-il pris en considération ? .......... 9
6. Structure de la dette et cycles de refinancement ................... 12
2. Le déficit public ...................................................................... 14
3. La croissance économique ....................................................... 15
4. L’inflation .............................................................................. 16
5. L’emploi ................................................................................ 16
C. Conclusion .................................................................................... 17
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A. Contexte
Suite à la crise bancaire et financière qui a touché l’ensemble des pays
occidentaux fin 2008, la plupart des Etats se sont fortement endettés pour
sauver leur système bancaire. Cette crise financière s’est répercutée sur
l’économie réelle, ralentissant fortement la machine économique. Dès lors, les
recettes publiques se sont contractées alors que certaines dépenses publiques
ont augmenté (principalement de chômage). Résultat : un déficit public annuel
s’est creusé, d’une ampleur variable dans chaque pays. Par conséquent, le
niveau d’endettement des Etats s’est mis à croître. Celui de la Belgique,
historiquement très haut, s’est également accru. 2010 et probablement 2011
verront le niveau d’endettement flirter les 100% de PIB.
Les marchés internationaux continuent à tester la zone euro. Après la Grèce et
l’Irlande, c’est le Portugal et l’Espagne qui seront peut-être les prochaines
victimes. Ainsi, l’euro reste sous pression et les pays européens semblent tomber
les uns après les autres sous la menace des marchés financiers. Dans ce grand
jeu de dominos, la Belgique, avec sa dette publique très élevée, est pointée,
avec l’Italie, comme la suivante sur le tableau de chasse des spéculateurs.
L’absence de gouvernement fédéral et une crise politique qui paraît interminable
ne contribuent évidemment pas à asseoir la crédibilité belge.
B. Les forces et faiblesses de l’économie belge,
au regard des fondamentaux économiques
L’économie belge ne ressemble pas à l’économie des Etats périphériques de la
zone euro (Portugal, Italie, Grèce, Espagne et Irlande). Ses caractéristiques sont
semblables au cœur de la zone euro, c'est-à-dire les pays limitrophes de la
Belgique.
Comparée à d’autres pays européens, la situation de la Belgique n’est pas aussi
problématique que ce que d’aucuns laissent entendre : les déficits budgétaires
prévus de 2010 à 2012 sont relativement moins importants que dans la plupart
des autres pays, la croissance économique est plus forte et le niveau de chômage
n’est pas aussi élevé. En fait, la Belgique a beaucoup mieux résisté que la plupart
des autres pays. La dette publique est certes très élevée, mais l’épargne belge
est très importante et une partie non négligeable de la dette nationale est
détenue par les Belges eux-mêmes. Cependant, contrairement à la fin des
années 1990, elle est également détenue aujourd’hui par nombre de non-
résidents. Enfin, grâce aux efforts faits dans le passé, la Belgique garde une
crédibilité auprès des opérateurs financiers quant à sa volonté d’assumer ses
engagements en matière de désendettement.
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1. Le niveau d’endettement
Le niveau d’endettement national = rapport de la dette sur le PIB
1. Evolution de la dette belge et projections à moyen terme
Les augmentations brusques du niveau d’endettement en 2008 et 2009 sont
principalement dues au sauvetage des banques par les autorités du pays pour un
montant estimé être à environ 20 milliards d’euros. Ces emprunts ne se sont pas
évaporés ; en échange, l’Etat a acquis des participations et des créances qu’il
peut vendre le cas échéant. Par ailleurs, ces participations génèrent des revenus
(sous forme de dividendes potentiels). L’OCDE juge d’ailleurs positif le soutien
des Etats aux banques. Le solde des augmentations d’endettement provient des
stabilisateurs économiques qui ont permis d’amortir le choc de la crise pour la
population. Par « stabilisateurs économiques », on entend essentiellement
l’allocation de chômage qui compense la perte d’un salaire en période de crise.
Le nombre d’allocations augmente caniquement en période de crise en raison
des nombreuses pertes d’emploi. En période de haute conjoncture, l’emploi
redémarre (parfois avec un certain décalage) et le nombre d’allocations versées
par l’Etat diminue.
Au-delà de 2009, la Belgique voit l’augmentation de son endettement se tasser,
ce qui est loin d’être le cas pour la plupart des autres pays occidentaux. Comparé
aux trois dernières années, l’augmentation après 2009 n’est pas par nature
incontrôlable.
Source : Agence de la dette et BNB (décembre 2010)
88,1
84,2
89,6
96,2 97,6
99,8
75
80
85
90
95
100
105
2006 2007 2008 2009 2010 (p) 2011(p)
Belgique
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Le niveau d’endettement devrait ainsi encore se maintenir en 2011, à
politique inchangée sous la barre psychologique des 100% de PIB.
2. Evolution du niveau d’endettement belge depuis 1993
Il convient de se rappeler que le taux d'endettement belge a atteint le niveau
record de 134% du PIB en 1993. Depuis lors, ce taux a diminué de manière
constante jusque septembre 2008 et le début de la crise bancaire :
Source : Agence fédérale de la dette
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Grâce aux efforts menés dans le passé, la Belgique garde une crédibilité
auprès des opérateurs financiers quant à sa volonté d’assumer ses
engagements de désendettement.
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http://www.debtagency.be/fr_data_public_finances.htm
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