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A. Contexte
Suite à la crise bancaire et financière qui a touché l’ensemble des pays
occidentaux fin 2008, la plupart des Etats se sont fortement endettés pour
sauver leur système bancaire. Cette crise financière s’est répercutée sur
l’économie réelle, ralentissant fortement la machine économique. Dès lors, les
recettes publiques se sont contractées alors que certaines dépenses publiques
ont augmenté (principalement de chômage). Résultat : un déficit public annuel
s’est creusé, d’une ampleur variable dans chaque pays. Par conséquent, le
niveau d’endettement des Etats s’est mis à croître. Celui de la Belgique,
historiquement très haut, s’est également accru. 2010 et probablement 2011
verront le niveau d’endettement flirter les 100% de PIB.
Les marchés internationaux continuent à tester la zone euro. Après la Grèce et
l’Irlande, c’est le Portugal et l’Espagne qui seront peut-être les prochaines
victimes. Ainsi, l’euro reste sous pression et les pays européens semblent tomber
les uns après les autres sous la menace des marchés financiers. Dans ce grand
jeu de dominos, la Belgique, avec sa dette publique très élevée, est pointée,
avec l’Italie, comme la suivante sur le tableau de chasse des spéculateurs.
L’absence de gouvernement fédéral et une crise politique qui paraît interminable
ne contribuent évidemment pas à asseoir la crédibilité belge.
B. Les forces et faiblesses de l’économie belge,
au regard des fondamentaux économiques
L’économie belge ne ressemble pas à l’économie des Etats périphériques de la
zone euro (Portugal, Italie, Grèce, Espagne et Irlande). Ses caractéristiques sont
semblables au cœur de la zone euro, c'est-à-dire les pays limitrophes de la
Belgique.
Comparée à d’autres pays européens, la situation de la Belgique n’est pas aussi
problématique que ce que d’aucuns laissent entendre : les déficits budgétaires
prévus de 2010 à 2012 sont relativement moins importants que dans la plupart
des autres pays, la croissance économique est plus forte et le niveau de chômage
n’est pas aussi élevé. En fait, la Belgique a beaucoup mieux résisté que la plupart
des autres pays. La dette publique est certes très élevée, mais l’épargne belge
est très importante et une partie non négligeable de la dette nationale est
détenue par les Belges eux-mêmes. Cependant, contrairement à la fin des
années 1990, elle est également détenue aujourd’hui par nombre de non-
résidents. Enfin, grâce aux efforts faits dans le passé, la Belgique garde une
crédibilité auprès des opérateurs financiers quant à sa volonté d’assumer ses
engagements en matière de désendettement.