AMBASSADE DE FRANCE EN BELGIQUE
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
Situation économique, financière
et sociale de la Belgique en 2016
Bien que relativement résiliente en dépit des attentats de mars 2016, l’économie belge fait face à un certain
nombre de défis – perspectives de croissance modeste, pressions inflationnistes qui pourraient peser sur sa
compétitivité, niveau atteint par la dette publique (107% estimés fin 2016) et dérapage budgétaire par rapport
à la trajectoire de finances publiques qui vise l’équilibre en 2018, contexte social difficile – qui conduisent les
autorités belges à poursuivre et à accélérer les importantes réformes déjà engagées en matière d’emploi, de
fiscalité et d’éducation.
Des perspectives macro-économiques en demi-teinte
En 2016, pour la deuxième année consécutive, la croissance de l’économie belge s’établirait à 1,4%,
principalement grâce à une croissance plus soutenue que prévu du PIB au second trimestre (0,5% contre
0,2% au premier trimestre). L’impact macroéconomique négatif des attentats de la fin mars semble avoir été
compensé par la demande intérieure et extérieure. Toutefois, bien que les dernières évaluations de la Banque
Nationale de Belgique évaluent le coût économique des attentats à seulement 0,1% de PIB en 2016, certains
secteurs apparaissent particulièrement touchés, notamment celui de l’hôtellerie-restauration.
Compte tenu d’un contexte international moins porteur, notamment l’incertitude croissante au sein de l’UE
après le vote en faveur du Brexit, le Bureau du Plan (organisme de prévision économique belge) anticipe un
léger fléchissement de la croissance économique à 1,2% en 2017 (1,3 % pour la Commission). Bien que les
conséquences en soient difficilement mesurables, la Belgique pourrait par ailleurs se voir amputer de 0,3 à
0,7 point de croissance à horizon 2020 du fait des conséquences du Brexit (source Banque Nationale de
Belgique et London School of Economics). Compte tenu de sa forte ouverture sur l’extérieur et de ses liens
commerciaux étroits avec le Royaume-Uni, la Flandre (qui représente 83% des exportations totales de la
Belgique et 89% de ses importations totales et a exporté pour 15,1 milliards d’euros vers la Grande-Bretagne
en 2015 soit 1/9 de ses exportations) serait à cet égard plus impactée que la Wallonie.
En 2015, les exportations belges ont surtout été soutenues par l'évolution favorable du coût du travail sous
l’effet des mesures prises à cet effet. L'inflation belge, mesurée sur la base de l'indice national des prix à la
consommation, est tombée à 0,3% en 2014 et 0,6% en 2015, principalement sous l’effet de la baisse des prix
du pétrole. En raison de la hausse du prix à la consommation de l’électricité en Belgique (la TVA sur la
consommation privée est passée de 6% à 21%), l’inflation pourrait toutefois atteindre 2% en 2016, soit un
niveau supérieur à celui de la zone euro.
Un recul de la croissance potentielle comporte des risques à long terme, en particulier au vu des défis auxquels
la Belgique est confrontée en ce qui concerne la viabilité à long terme de ses finances publiques. Si le déficit
public est en recul à 2,6% en 2015 après avoir atteint 3,2% en 2014 (après avoir connu un pic à plus de 5%
du PIB en 2009), le retour à l’équilibre budgétaire en 2018 semble hypothéqué. Alors que le Gouvernement
avait prévu un déficit cumulé des administrations publiques belges de 2,5 % en 2016 et une amélioration du
solde structurel de 0,6 point en 2016 par rapport à 2015, le déficit nominal devrait atteindre 3% en 2016 et le
solde structurel ne s’améliorerait que de 0,1% en 2016 par rapport à 2015. Par ailleurs le niveau élevé de la
dette publique belge reste un problème structurel de longue date. La dette publique consolidée s'élevait à
106,9% du PIB à la fin 2015, devrait se maintenir à environ 107% du PIB en 2016 et baisser à 106,5% en
2017. Bien que le pays ait bénéficié en 2015 de coûts de financement relativement bas (le taux de référence
des emprunts à 10 ans est passé de 2,5% en 2014 à moins de 1% en 2015), une remontée des taux d'intérêt
aurait une incidence importante sur les finances publiques.