distingue son self de ce qui n’est pas son self. Winnicott met l’accent sur le jeu
et l’utilisation des symboles pour contenir la destructivité interne. Dès que
l’enfant peut utiliser une chose pour en représenter une autre, la violence des
conflits liés à une réalité pénible s’apaise.
L’auteur fait ensuite une description de l’élaboration de la capacité de
sollicitude. Celle-ci est liée à la responsabilité de l’individu, particulièrement en
ce qui concerne les relations investies par les pulsions instinctuelles. Il souligne
l’importance de l’environnement humain « suffisamment bon » ; la déprivation
et la perte ayant des conséquences désastreuses au moment où s’élabore la
capacité de sollicitude (entre 10 mois et 2 ans) ; cela risque de compromettre
le processus de socialisation qui commence à se mettre en place à partir des
tendances innées de l’enfant.
L’article suivant « Absence du sentiment de culpabilité » établit une relation
entre le blocage de la capacité de sollicitude et la tendance antisociale.
Winnicott rappelle à cette occasion que le sens moral est un compromis entre
2 écoles de pensées opposées voire inconciliables : l’une prétend que le code
moral doit être planté dans un sol vierge avant que l’enfant ne soit trop âgé
pour résister, l’autre que le sens moral provient de l’individu lui-même et que
l’enfant acquiert son propre sens du bien et du mal par des processus naturels.
Pour l’auteur le sens moral le plus précoce et le plus féroce est de ne pas trahir
son self.
Le sentiment de culpabilité permet à l’enfant d’être « méchant » (pulsion à
l’origine de son désir d’être constructif). Si le sentiment de culpabilité est
absent, l’enfant empêche cette pulsion de se manifester. La peur prend sa
place et tous les sentiments qui accompagnent naturellement la pulsion sont
inhibés.
Selon l’auteur, le sentiment de culpabilité est si fondamental chez les êtres
humains que certains bébés en meurent, ou, à défaut, mettent en place un
faux self, ou un self soumis qui, parce que sa réussite apparente correspond à
des critères établis par autrui, trahit le vrai self.
La séquence agressivité (destruction de l’objet ), culpabilité (apparition du
sentiment), et réparation (activité constructrice) implique que l’individu ait
atteint un certain niveau affectif.
Les deux articles suivants portent sur les aspects psychologiques de la
délinquance juvénile et la tendance antisociale. Winnicott y décrit les 2
principaux aspects du comportement antisocial, à savoir le vol et le
mensonge, ainsi que les actes destructeurs dont il fait remonter l’origine à la
toute petite enfance.
Pour Winnicott la délinquance est un signe d’espoir en ce sens que derrière
le coté destructeur se cache la recherche d’un environnement sûr où
impulsion et spontanéité seront en sécurité.