Moyens de paiement Choisir le bon moyen de paiement et les garanties bancaires appropriées Le virement bancaire Les risques se sont fortement accrus depuis quelques ­années: instabilité des systèmes bancaires nationaux, crise des liquidités, importance déterminante du risque pays… Aujourd’hui plus que jamais, l’analyse de l’environnement juridique, financier et commercial est nécessaire. Les moyens de paiement & couvertures de risques les plus sécurisés, à l’instar du crédit documentaire, reviennent en force. Dans tous les cas, les moyens utilisés doivent être adaptés à la situation économique des clients et des pays dans lequel l’exportateur réalise son business. Nous aborderons dans cette fiche les instruments que sont le virement bancaire, le chèque, les traites (lettre de change, billet à ordre), le crédit documentaire, l’encaissement ­documentaire & les garanties. Largement connu, le virement consiste en un transfert d’un compte local vers un compte à l’étranger, libellé en euros ou en devises étrangères, pour peu que le compte du donneur d’ordre (l’acheteur) soit provisionné. Il existe trois possibilités de répartition des frais entre donneur d’ordre et bénéficiaire : • Frais partagés (SHARED) : chaque contrepartie supporte les frais de sa banque. C’est la formule la plus répandue et l’option qu’il est recommandé d’utiliser pour vos transferts ; • Frais à charge du bénéficiaire (BEN) ; • Frais à charge du donneur d’ordre (OUR). CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES | EXPORT Toolbox 1 Moyens de paiement Dans le cadre de paiements dans l’Espace Unique Européen en euros (SEPA), l’utilisation des virements SEPA est obligatoire. Ils sont alors considérés comme des virements « nationaux », rapides et bon marché. Notez qu’un virement européen ou SEPA est toujours exécuté avec frais partagés. Le virement bancaire s’adresse à toutes les entreprises peu importe leur taille et leur secteur. Ce mode de paiement s’avère facile, fiable, rapide et bon marché. En revanche, pour le vendeur, la seule garantie de paiement consiste à exiger le prépaiement de l’acheteur avant l’expédition de la marchandise. Autre inconvénient : le risque de change n’est pas couvert. Le chèque Le tireur, titulaire d’un compte, donne l’ordre à son banquier de payer, à vue et sur présentation du Le chèque n’est plus r­ ecommandé dans les échanges ­internationaux car il est ­soumis à des ­règlementations et ­législations extrêmement ­variables d’un pays à l’autre chèque émis en monnaie locale ou en devises, la somme y mentionnée au bénéficiaire du chèque ou au porteur de celui-ci. Il peut être émis en monnaie locale ou en devises en fonction des besoins. Le chèque s’adresse à toutes les entreprises peu importe leur taille et leur secteur. Ce mode de paiement est facile, répandu dans le monde entier et bon marché. Néanmoins, il est peu utilisé dans les opérations de commerce international, car soumis à des réglementations et législations extrêmement variables d’un pays à l’autre. Ainsi, le chèque ne fait pas partie des moyens de paiement européens prévus par le SEPA. Outre des risques élevés de perte, de vol, de falsification et des délais d’encaissement relativement longs, le chèque ne présente aucune garantie de paiement. Les traites : billet à ordre et lettre de change En commerce international, les traites sont essentiellement utilisées pour matérialiser les délais de paiement accordés par le vendeur à l’acheteur conformément aux contrats commerciaux préalablement signés. Il faut distinguer deux instruments ayant la même valeur commerciale, mais comportant quelques différences essentiellement au niveau de l’émission, de l’acceptation et de la chronologie des évènements : Pour le billet à ordre, l’acceptation n’est pas requise, car il contient déjà la promesse de payer. BILLET À ORDRE LETTRE DE CHANGE Engagement inconditionnel de l’acheteur de payer une certaine somme au vendeur à une date fixée. Engagement inconditionnel émis (tiré) par le vendeur, instruisant l’acheteur de payer une certaine somme à une date fixée. 1 ACHETEUR 1 ACHETEUR VENDEUR 1 VENDEUR ACHETEUR ACHETEUR VENDEUR 2 2 2 2 3 3 3 3 Souscripteur Souscripteur Bénéficiaire 4 4 ENDOSSEUR 5 BénéficiaireTiré CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES Tiré 4 ENDOSSEUR 5 1. CONTRAT COMMERCIAL 2. LIVRAISON DE LA MARCHANDISE 3. SOUSCRIPTION DU BILLET À ORDRE ET ENVOI 4. PRÉSENTATION À L’ÉCHÉANCE 5. PAIEMENT 2 1 | EXPORT Toolbox 5 VENDEUR Tireur 4 Tireur ENDOSSEUR ENDOSSEUR 5 1. CONTRAT COMMERCIAL 2. LIVRAISON DE LA MARCHANDISE, ÉMISSION DE LA LETTRE DE CHANGE ET PRÉSENTATION AU TIRÉ 3. ACCEPTATION ET RETOUR AU TIREUR 4. PRÉSENTATION À L’ÉCHÉANCE 5. PAIEMENT Moyens de paiement Pour limiter les risques inhérents au traitement de ces documents financiers, mieux vaut passer par le circuit bancaire. Deux types d’encaissement1 sont à distinguer : - l’encaissement simple : réalisé sur présentation de la lettre de change/du billet à ordre ainsi que, le cas échéant, de la copie des documents prouvant la transaction sous-jacente ; - l’encaissement documentaire : réalisé sur présentation de la lettre de change/du billet à ordre ainsi que des documents commerciaux pour l’obtention du paiement, de l’acceptation ou de l’acceptation et de l’aval2. Recourez aux traites dans le cadre de relations commerciales stables ; sinon demandez un aval par la banque de l’acheteur. Si vous détenez une traite sur un importateur à l’étranger, vous n’êtes pas à l’abri d’un non-­ paiement du fait d’un défaut de l’acheteur, d’un défaut de la banque de l’acheteur ou de la réglementation en vigueur localement. Les risques Les avantages L’utilisation des traites comporte les risques ­suivants : En revanche, l’escompte d’une traite avalisée par une banque pour le compte du tiré présente les quatre avantages suivants : 1. La non-présentation des documents adéquats par rapport à la transaction. 2. Les risques « banque » et les risques pays (aspects juridiques, fiscaux et autres en vigueur dans le pays de l’acheteur). 3. Les hors délais pour le protêt en cas d’impayé et la lenteur du processus de recouvrement. 4. Les risques de perte et de vol. 1. Un financement hors bilan ; le risque étant pris sur la banque avalisante, une ligne de crédit n’est pas nécessaire. 2. La possibilité de disposer des fonds avant l’échéance. 3. L’élimination du risque lié au débiteur. 4. Lors de la conclusion du contrat, possibilité de négocier, notamment, les délais de p­ aiement. L’utilisation d’une traite comme outil financier ne met donc pas le vendeur à l’abri d’un ­impayé. 1. Les encaissements sont régis par les « Règles Uniformes relatives aux Encaissements » de la Chambre de Commerce Internationale (RUE 522). 2. L’aval par une banque pour le compte du tiré permettra au vendeur, sous certaines conditions, de faire escompter la traite auprès de sa propre banque. CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES | EXPORT Toolbox 3 Moyens de paiement L’encaissement documentaire Par cette technique, le donneur d’ordre, généralement le vendeur, mandate sa banque pour transmettre des documents représentatifs de marchandises à la banque du tiré, le plus souvent l’acheteur, en indiquant à cette dernière les conditions et termes selon lesquels le paiement et/ou l’acceptation des documents doit être obtenu ainsi que les conditions de remise des documents au tiré. Il permet ainsi de sécuriser et de limiter dans une certaine mesure les risques entre deux partenaires commerciaux entretenant un courant d’affaires régulier. L’encaissement ­documentaire est moins sécurisant qu’un crédit ­documentaire mais plus ­protecteur que des ­transactions à compte ouvert (« open ­account ») ! Si vous ­entretenez des r­ elations solides et ­historiques avec certains de vos clients, le recours à ce type ­d‘instrument est clairement envisageable L’encaissement documentaire est initié par le vendeur. L’acheteur a par ailleurs toujours la possibilité de refuser les documents et donc de ne pas prendre possession de la marchandise. L’encaissement documentaire fait intervenir quatre parties : 1. Le donneur d’ordre qui confie l’opération d’encaissement à une banque. 2. Le tiré à qui les documents doivent être présentés selon les instructions d’encaissement. 3. La banque remettante à laquelle le donneur d’ordre a confié l’opération d’encaissement. 4. La banque présentatrice chargée de l’encaissement et qui présente les documents au tiré. À noter que les banques impliquées ne sont autorisées à agir que selon les instructions données dans l’ordre d’encaissement et ne sont pas engagées à payer. La banque présentatrice de l’encaissement documentaire3 ne peut débiter le compte du tiré et procéder au paiement du montant de l’encaissement que pour autant que le tiré l’y ait autorisé. ACHETEUR VENDEUR 1 Expédition de Marchandises FOURNISSEUR Paiement ou acceptation 5 4 Présentation des documents Documents commerciaux +instruction d’encaissement 2 7 Paiement ou avis d’acceptation Documents commerciaux +instruction d’encaissement 3 6 BANQUE PRESENTATRICE Paiement ou avis d’acceptation BANQUE REMETTANTE 3. L’encaissement documentaire est un moyen de paiement universel qui peut être soumis aux Règles Uniformes relatives aux Encaissements (Publication n° 522 de la Chambre de Commerce Internationale) ; ces règles définissent les droits et obligations de toutes les parties intéressées, à moins qu’elles ne soient contraires aux dispositions d’une législation ou d’une réglementation nationale, régionale ou locale à laquelle il ne peut être dérogé. CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES 4 | EXPORT Toolbox Moyens de paiement DOCUMENTS CONTRE PAIEMENT DOCUMENTS CONTRE ACCEPTATION (aussi appelé Documents against Payment = D/P) La banque présentatrice doit effectuer sans délai la présentation au tiré pour paiement. (aussi appelé Documents against Acceptance = D/A) La banque présentatrice doit effectuer la présentation sans délai au tiré pour acceptation, par exemple acceptation d’un effet à 180 jours de la date d’expédition. Les risques Les avantages Le donneur d’ordre n’a aucune c­ ertitude quant au règlement des marchandises déjà expédiées : le risque de contrepartie, le risque politique et le risque de transfert ne sont pas couverts. Les banques agissent comme canal de transmission des documents et ne sont pas engagées. Sécurisation partielle des transactions internationales : lors de l’envoi des documents relatifs à la transaction, le donneur d’ordre est assuré que la banque présentatrice ne les délivrera au tiré qu’une fois remplies des conditions bien spécifiques et énumérées dans l’ordre d’encaissement. Frais relativement limités. Le crédit documentaire Également appelé Lettre de Crédit ou L/C, le c­ rédit documentaire est à la fois un instrument et une garantie de paiement. Il s’agit d’un e­ ngagement irrévocable de la banque du donneur d’ordre, l’acheteur, connue sous le nom de banque ­émettrice, en faveur d’un bénéficiaire, le vendeur, d’honorer une présentation conforme4. Par nature, il s’agit d’une transaction indépendante et distincte de la vente ou de tout autre contrat qui peut en former la base. Les banques n’ont en outre à considérer que des documents et n’examinent pas les marchandises, services ou prestations auxquels les documents peuvent se rapporter. Le crédit documentaire permet au donneur d’ordre, non seulement de sécuriser les délais de livraison, mais également de s’assurer que certains documents stratégiques seront fournis et que le paiement n’interviendra que pour autant que le ­bénéficiaire ait effectué une présentation conforme. Pour le bénéficiaire, le crédit documentaire représente l’assurance que les marchandises expédiées ou les prestations fournies seront payées dès lors qu’il effectue une présentation conforme. Le crédit documentaire s’adresse à toutes les entreprises, peu importe leur taille et leur secteur, qui souhaitent un ­degré de sécurité maximum dans le cadre de leurs transactions de commerce international. Il existe deux types de crédits documentaires : IRRÉVOCABLE NON CONFIRMÉ Le bénéficiaire dispose d’un engagement de paiement, celui de la banque émettrice. Il ne peut être ni amendé, ni annulé sans l’accord de toutes les parties (donneur d’ordre, bénéficiaire et banque émettrice), mais ne couvre que le risque commercial (risque de défaut de la contrepartie). IRRÉVOCABLE ET CONFIRMÉ Le bénéficiaire dispose de deux engagements de paiement indépendants, celui de la banque émettrice et celui de la banque confirmante. Il ne peut être ni amendé, ni annulé sans l’accord de toutes les parties (donneur d’ordre, banque émettrice, banque confirmante et bénéficiaire) et couvre le risque commercial, politique et de non-transfert. Un crédit documentaire connaît plusieurs modes de réalisation possibles pour le bénéficiaire : par paiement à vue, par paiement différé, par acceptation, par négociation. 4. c’est-à-dire une présentation qui est en conformité avec les termes et conditions du crédit, les dispositions applicables des Règles et Usances uniformes relatives aux Crédits documentaires et les pratiques bancaires internationales standard CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES | EXPORT Toolbox 5 Moyens de paiement 1 VENDEUR ACHETEUR BÉNÉFICIAIRE 4 7 5 12 6 DONNEUR D’ORDRE 10 11 2 Délivrance des marchandises 8 9 3 BANQUE Notificatrice / Désignée / Confirmante 1. c ontrat commercial 2. d emande d’émission d’un crédit documentaire 3. é mission du crédit documentaire 4. n otification du crédit documentaire 5. e xpédition des marchandises 6. p résentation des documents 7. p aiement des documents si la banque a confirmé le crédit 8. transmission des documents à la banque émettrice 9. remboursement par la banque émettrice 10. remise des documents au donneur d’ordre 11. remboursement par le donneur d’ordre 12. présentation des documents au transporteur et délivrance des marchandises Les inconvénients Les avantages Pour le donneur d’ordre : les documents présentés peuvent ne pas refléter la réalité et les banques n’en seront pas responsables ; une fois le crédit émis, il ne peut être amendé ou annulé qu’avec l’accord de toutes les parties concernées. Moyen de paiement universel soumis à des règles internationales uniformes ; niveau de garantie modulable en fonction du niveau de sécurité souhaité ; selon le mode de réalisation, un crédit documentaire peut permettre au bénéficiaire d’octroyer un délai de paiement à sa contrepartie commerciale et de faire financer la transaction par une banque ; utilisable pour tout type de contrat, de marchandise ou d’opération commerciale ; incontestablement, le moyen de paiement le plus sécurisé. Pour le bénéficiaire : complexité des exigences documentaires ; en cas de présentation non conforme, la garantie de paiement ne s’applique plus à cette présentation ; le crédit ne sera amendé que si le donneur d’ordre et la ou les banques impliquées acceptent de donner les instructions adéquates. CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES 6 BANQUE Émettrice | EXPORT Toolbox Moyens de paiement Que faire si l’acheteur refuse le crédit documentaire ? Si votre acheteur refuse de faire émettre un crédit documentaire, dans un pays où ce type d’instrument est couramment utilisé, ce n’est pas bon signe ! Vous pouvez vous interroger sur sa solvabilité. Certains acheteurs s’indignent lorsque le vendeur leur demande de mettre en place un crédit documentaire ; il convient de le prévoir au moment de la conclusion de la transaction commerciale sous-jacente5, en insistant sur les avantages de cet instrument de paiement pour les deux parties et en mettant en exergue les possibilités de financement qu’offre le crédit documentaire et ses dérivés, tant pour l’acheteur que pour le vendeur. Sans conteste le moyen de ­paiement le plus sécurisé qui soit, le crédit documentaire est ­utilisable pour tout type de contrat, de marchandise ou ­d’opération commerciale ! 5. Voir fiche « Répartir les risques et les coûts liés à l’acheminement de vos produits : les Incoterms® » qui définit les obligations du vendeur et de l’acheteur dans un contrat de vente. CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES | EXPORT Toolbox 7 Moyens de paiement Garanties et Lettres de credit standby À chaque phase de l’exécution des contrats commerciaux, des garanties doivent être mises en place pour couvrir les risques encourus, aussi bien pour les acheteurs que pour les vendeurs. Les banques fournissent les engagements nécessaires tout en essayant de protéger au maximum les intérêts de chacun. Une garantie bancaire est un engagement par signature par lequel une banque, à la demande de son client (le donneur d’ordre), s’engage irrévocablement à payer un montant à un tiers (le bénéficiaire) après réception d’une demande du bénéficiaire l’informant que son client n’a pas respecté ses engagements contractuels. En d’autres termes, la banque ne garantit pas l’exécution du contrat par son client. Elle s’engage uniquement à payer, en tout ou en partie, le montant indiqué dans la garantie6. Cela signifie que la banque n’interviendra pas dans l’accomplissement réel des obligations de son client, que ce soit pour la livraison des marchandises ou pour mener un projet à son terme. Selon les pays ou les lois applicables, ce seront soit les garanties, soit les lettres de crédit standby (SBLC) ou même des textes revêtant un format différent qui seront utilisés. Toutes les entreprises qui ont besoin de se couvrir d’un risque de défaut de leurs contreparties - défaut de paiement ou de non-exécution des obligations au titre d’une offre/d’un contrat - peuvent avoir recours à cet instrument. On estime que 80% des contrats à l’international requièrent ­l’émission d’au moins une ­garantie bancaire. Il s’agit donc d’un élément clé pour qui ­souhaite réaliser des affaires dans le monde entier ! du fournisseur dans ses obligations de livraison ou de performance et du non-remboursement de l’acompte encaissé. • Garantie de bonne fin/bonne exécution : son but est de rassurer l’acheteur quant aux capacités techniques du fournisseur à remplir ses obligations contractuelles. La banque s’engage à payer à l’acheteur une somme déterminée si le fournisseur ne les respecte pas. Des opérations de commerce international peuvent être couvertes par plusieurs types de garanties : • Garantie de dispense de retenue de garantie : elle permet d’éviter la déduction par l’acheteur de la dernière tranche du montant du contrat au cas où le matériel livré ou la prestation réalisée ne serait pas conforme aux spécifications du contrat. Elle permet donc au fournisseur d’obtenir immédiatement un paiement complet avant réception définitive de la marchandise ou des travaux. • Garantie de soumission : l’engagement du banquier garantit la crédibilité de l’offre du soumissionnaire. L’acheteur sera indemnisé si le candidat retire son offre pendant la période d’examen des plis ; s’il refuse de signer le contrat alors qu’il est désigné adjudicataire ; si après avoir signé le contrat, il ne fournit pas les autres garanties requises par l’acheteur dans l’appel d’offres. • Garantie de paiement : ce type d’engagement est émis, à la demande de l’acheteur, par la banque émettrice qui garantit les paiements devant être effectués par l’acheteur au fournisseur selon les termes du contrat commercial. Une telle garantie peut couvrir le paiement partiel ou total d’une transaction ponctuelle ou d’un courant d’affaires. • Garantie de restitution d’acompte : il s’agit d’une garantie adressée à l’acheteur couvrant un ou plusieurs acomptes effectués au fournisseur antérieurement à la livraison ou antérieurement à la réalisation des travaux. Le montant de l’avance sera remboursé à l’acheteur en cas de défaillance 6. Une garantie doit être de préférence assujettie aux Règles Uniformes de la Chambre de Commerce Internationale pour les Garanties sur Demande (RUGD Publication nº 758) ou à la législation nationale. CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES 8 | EXPORT Toolbox Moyens de paiement Les risques Les avantages Le tirage abusif : pour l’éviter, il importe de prévoir des documents de support appropriés en cas d’appel, incluant notamment une déclaration du bénéficiaire indiquant les manquements du donneur d’ordre ; les différences d’usages selon les pays et le type d’institution, l’approche en Europe, en effet, n’est pas celle qui prévaut aux États-Unis, et une entreprise n’est pas une administration ; lorsque le bénéficiaire est établi à l’étranger et que la garantie est soumise à la loi locale, le garant peut être confronté à des difficultés liées au fait qu’il maîtrise mal les règles et lois du pays concerné. Sécurisation des étapes du contrat commercial, de l’appel d’offres à la réception définitive ; atténuation des risques liés à la performance ou au paiement des transactions internationales ; renforcement du lien de confiance entre les partenaires commerciaux ; utilisation de règles universellement reconnues assurant une interprétation objective des documents en cas de litige. Quoi qu’il en soit, pour que l’opération se déroule bien, il est important de veiller à bien rédiger la garantie dès le départ en respectant au mieux les intérêts réciproques des différents intervenants ! Le cas spécifique de la lettre de crédit standby (SBLC)7 Il s’agit d’une forme de garantie bancaire payable à première demande sur présentation de documents spécifiés. La lettre de crédit standby peut couvrir de nombreuses situations : garantie de soumission, de restitution d’acompte, de bonne fin/bonne exécution, de dispense de retenue de garantie ou garantie de paiement. Elle est surtout utilisée dans le cadre d’opérations commerciales avec les États-Unis. « Quel instrument choisir entre le ­crédit documentaire et la garantie bancaire ? » Il faut tenir compte des éléments suivants : niveau de confiance entre les parties, délais de mise en place, coûts, suivi opérationnel. De façon générale, le crédit documentaire sera à privilégier en cas de nouvelle relation commerciale ou un manque de confiance entre les parties. La garantie sera le plus souvent utilisée dans le cadre de relations commerciales bien établies. En général, la garantie bancaire sera émise pour un montant partiel souvent compris entre 5 à 20% de la valeur du contrat. Liens utiles 7. La lettre de crédit standby doit être assujettie à l’un des deux corps de règles suivants, édités par la Chambre de Commerce Internationale : les Règles et Usances uniformes relatives aux Crédits Documentaires (RUU Publication nº 600) et les Règles et Pratiques Internationales relatives aux Standby LC (RPIS 98 - Publication nº 590). Ces publications coexistent et offrent l’avantage de fournir une interprétation commune dans les différents pays qui utilisent la Lettre de Crédit Standby. Références d’ouvrage © International Chamber of Commerce, Règles uniformes de la Chambre de Commerce Internationale (ICC) relatives aux Garanties sur Demande, Paris, 2010 © International Chamber of Commerce, Pratiques Bancaires Internationales Standard, Paris, 2013 © International Chamber of Commerce, ISP 98- International Standby Practices, Paris, 1998 Frank Haak Head of Sales Global Trade Solutions Belgium Cet « Export Toolbox » vous est proposé par la Chambre de Commerce de Bruxelles avec le soutien de Brussels Invest & Export et Enterprise Europe Network CHAMBRE DE COMMERCE DE BRUXELLES | EXPORT Toolbox 9