Remarquez bien que, quand on formule ces r`egles, elles s’appliquent `a n’importe quelle propo-
sition bien form´ee P, P1, P2. On a donc introduit en passant des variables propositionnelles.
Ces r`egles peuvent se r´esumer dans des tableaux, que l’on appelle tables de v´erit´e. Par ex :
¬V F
F V
P¬P1
∧V F
V V F
F F F
P1 ∧P2
∨V F
V V V
F V F
P1 ∨P2
.
→V F
V V F
F V V
P1 →P2
↔V F
V V F
F F V
P1 ↔P2
.
1.2 Interpr´etation, satisfiabilit´e, tautologies
On ne sait toujours pas si une proposition compos´ee est vraie ou fausse. A vrai dire, la question
est mal pos´ee : ¸ca d´epend des propositions atomiques . . . Nous allons voir cela plus en d´etail.
On peut voir chaque connecteur comme une fonction `a 1 ou deux arguments, et une pbf comme
une fonction compos´ee. On v´erifie `a l’aide des tables de v´erit´e que ∧et ∨sont chacun commutatif
et associatif. Quand deux pbf sont identiques en tant que fonction, on peut omettre les parenth`eses.
Techniquement, on n’a pas besoin de changer la d´efinition des fbf – on laisse seulement au lecteur
le choix entre deux pbf qui repr´esentent la mˆeme fonction.
Le choix d’un ensemble de valeurs pour les propositions atomiques – “il pleut” est vraie, “l’herbe
est mouill´ee” aussi, “il y a un bon film `a la t´el´evision ce soir “ est faux.” – s’appelle une interpr´e-
tation. Du point de vue s´emantique, c’est toujours par rapport `a une interpr´etation qu’on peut
dire si une proposition est vraie ou fausse. Il faut pour bien comprendre faire la diff´erence entre
la proposition atomique et sa valeur dans l’interpr´etation : la proposition est p, p1, p2, . . . ; sa
valeur peut-ˆetre V ou F, et donc V, F ne sont pas des propositions. Par contre, on a besoin de
deux propositions sp´eciales dont la valeur est la mˆeme dans toutes les interpr´etations. On appelle
ces propositions >et ⊥.
D´efinition 2 Une interpr´etation Iest une fonction de l’ensemple des propositions atomiques dans
{V, F}, telle que I(>)= V et I(⊥)= F.
On dit que l’interpr´etation Isatisfait la pbf P si la valeur de P (vue comme une fonction) appliqu´ee
`a Iest V. On ´ecrit I |=P. La d´efinition exacte est calqu´ee sur celle des pbf, puisqu’il s’agit d’´etendre
I`a toutes les pbf.
D´efinition 3 Isatisfait P, ou encore P est valide dans I(not´e I |=P) si et seulement si l’une
des conditions suivante est v´erifi´ee :
– P est un atome et I(P) = V
– P = ¬P’ et I 6|= P’
– P = P1 ∨P2 et soit I |= P1, soit I |= P2
– P = P1 ∧P2 et `a la fois I |= P1 et I |= P2
– P = P1 →P2 et soit 6 I |=P1, soit I |= P2
– P = P1 ↔P2 et soit I |= P1 et I |= P2, soit I |=¬P1 et I |=¬P2
Attention, il faut bien distinger les valeurs V, F (repr´esentant le vrai et le faux en tant
qu’objets du calcul proposotionnel et les termes“vrai”,“faux”na
¨
ıfs qu’on emploie par exemple
pour expliquer un r´esultat en disant “Isatifait P est [ou : a l’air] faux”- on est dans le m´etalangage
pour parler du calcul.
On s’int´eresse aussi `a la question inverse de la pr´ec´edente : ´etant donn´ee une pbf, quelles sont
les intepr´etations qui la satisfont ? On a alors deux cas particuliers int´eressants :
D´efinition 4 la pbf P est satisfiable ssi il existe au moins une interpr´etation Itelle que I |=P.
Elle est une tautologie si toutes les interpr´etations v´erifient I |=P.
Repr´esentation des connaissances et logique modale 3 Master 2