ARTICLE DE REVUE 59
Aperçu des difrents germes des hémocultures positives et des mesures à prendre
mocultures positives: interpré-
tation et prise en charge initiale
Michael Osthoffa, Nina Khannaa, Daniel Goldenbergerb, Victor Wüscherc, Ursula Fckigerc
a Klinik für Infektiologie und Spitalhygiene, Universitätsspital Basel
b Klinische Mikrobiologie, Universitätsspital Basel
c Zentrum für Innere Medizin, Hirslanden Klinik Aarau
Chez l’adulte, les mocultures font partie des examens diagnostiques les plus fré-
quents à l’pital. Elles sont terminantes pour le diagnostic et la prise en charge
de nombreuses infections, et ce, même si le taux de résultat positif est faible avec
–% et que les contaminations sont fquentes. L’annonce d’hémocultures posi-
tives requiert généralement une évaluation de la situation clinique et une cision
thérapeutique rapides.
Introduction
Lorsqu’un patient se psente aux urgences avec une
anamse de èvre et/ou de frissons ou que les analyses
de laboratoires indiquent une leucocytose/leucopénie
avec une CRP (proine C active) ou une procalcito-
nine élevée, on pve généralement deux à trois paires
d’hémocultures. En fonction de l’évaluation clinique et
du foyer, le patient roit aux urgences une antibiothé-
rapie empirique, souvent par un antibiotique à large
spectre, avant d’être transfé dans un autre service ou
envo en soins intensifs. L’annonce d’hémocultures
positives parvient aux médecins  à  heures plus
tard (parfois seulement après  à jours en cas de germes
à croissance lente). Dès que le decin en charge a reçu
l’information, celui-ci devrait se demander si l’hémo-
culture positive correspond à la maladie infectieuse
pour laquelle il traite le patient, ou bien s’il s’agit d’une
contamination et qu’il convient de revoir le diagnostic.
Par ailleurs, il convient d’évaluer si l’antibiothérapie
initiée doit être modiée et s’il convient de passer d’un
antibiotique à large spectre à un antibiotique à spectre
plus étroit
(streamlining)
. Si le patient n’a pas encore
reçu de traitement antibiotique, il faudrait initier en
temps utile (dans les  à heures au maximum) un trai-
tement antibiotique ou, dans le cas de levures, un
traite ment antimycotique.
s que les mocultures s’arent positives, le labora-
toire réalise une coloration de Gram de manière à ce
que la premre notication que reçoivent les méde-
cins traitants spécie aussi si les hémocultures sont
positives à des coques ou tonnets Gram-positifs ou
bien à des coques, bâtonnets Gram-négatifs ou levures.
L’identication précise comprenant un test de sistance
s’eectue  à heures plus tard. Au sein de l’Hôpital
universitaire de le, le temps jusqu’à l’identication
d’une hémoculture positive a pu être réduit à heures
grâce à la désorption-ionisation laser assistée par ma-
trice coupe à la spectrométrie de masse à temps de
vol (MALDI-TOF MS), ce qui permet une adaptation plus
rapide du traitement antibiotique et, le cas échéant,
une recherche du foyer []. Dans cet article, nous souhai-
tons crire les questions que doit se poser le médecin
Michael Ostho
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traitant en cas d’mocultures positives et en vue de
l’identication des germes et l’antibiogramme, an
que le patient nécie d’une prise en charge optimale.
Cet article ne remplace en aucun cas les avis des infec-
tiologues, qu’il convient de consulter en cas d’hémo-
cultures positives. Par ailleurs, il n’est pas possible d’en-
trer en tail dans chaque tableau clinique infectieux
et, en particulier, il n’est pas possible d’expliquer plus
en détail le traitement antibiotique. L’objectif de cet
article est de donner au decin non formé en infec-
tiologie un apeu des diérents spectres bacriens
des hémocultures positives chez l’adulte et de lui expli-
quer les mesures à prendre par la suite. Cet article
n’abordera pas le problème de l’utilité et de l’interpréta-
tion des hémocultures chez le nouveau-né et l’enfant.
Spectre de germes en cas d’hémoculture
positive
En Europe comme en Arique du Nord, les staphy-
locoques dorés
(Staphylococcus aureus)
, les staphylo-
coques à coagulase gative (SCN),
Escherichia coli
et
autres enrobactéries représentent les germes les plus
fréquemment isolés dans les hémocultures [,]. Cela
recoupe les données de l’Hôpital universitaire de Bâle
de l’année(g.). Le taux de bactérmies polymi-
crobiennes peut représenter jusqu’à % de l’ensemble
des bacriémies pertinentes [].
Quand réaliser des hémocultures?
Avec  à %, le «taux de sultats positif des hémo-
cultures est ts faible et se voit encore réduit en raison
d’un taux de contamination pouvant aller jusqu’à%
[,]. Au sein de l’Hôpital universitaire de Bâle, entre
 et , un total de  des hémocultures
prélevées étaient positives (,%). Les critères permet-
tant de prédire une bactérmie avec une grande pro-
babili font faut. Ainsi, consies séparément, ni
laèvre, ni la leucocytose, ni une CRP élevée n’in-
diquent une hémoculture positive avec une valeur pré-
dictive susamment élevée [,]. Même les médecins
exrimentés sont incapables d’évaluer avec abili
lasurvenue d’une bacriémie [,].
Chez quels patients une mise en moculture est-elle
«bénéqu (tab.)? Chez les patients immunodépri-
s et les patients âgés, il convient de réaliser des -
mocultures en cas de suspicion d’infection pertinente
(nécessitant une hospitalisation) ou de dégradation de
l’état général d’étiologie inconnue, car ces groupes
depatients présentent un risque éle de bactériémies
et ne présentent pas toujours les signes cliniques clas-
siques (èvre, leucocytose, frissons, etc.) [,]. En outre,
un pvement d’hémocultures doit obligatoirement
être réali avant toute prise d’antibiotiques chez les
patients atteints de sepsis sévère ou de choc septique.
Le taux d’hémocultures positives est proportionnel à
Tableau 1: Indications pour le pvement d’hémocultures
en cas de suspicion d’infection (non exhaustif).
Patients gravement malades: choc septique et sepsis
(sévère), patients en soins intensifs
Diagnostics (suspecs): endocardite, fièvre d’origine
inconnue, arthrite septique, spondylodiscite, méningite
bactérienne, cholangite, infection du cathéter, plo-
phrite (en prise en charge stationnaire ou lorsque le p-
lèvement d’une culture urinaire n’est pas possible avant
l’adminis tration d’antibiotiques)
Consommation de drogues par voie intraveineuse, immuno-
suppression, patients âs (>65–70ans), corps étranger
intravasculaire (pacemaker, valve cardiaque artificielle,
cathéter veineux central), particulièrement en cas de fièvre
et de suspicion d’infection pertinente ou de dégradation
inexpliquée de l’état général
Patient fébrile de retour de pays tropicaux
Fièvre neutronique
Recherche cibe de bactériémie supplémentaire en cas
de mise en évidence de staphylocoque doré ou de Candida
spp. à partir de biopsies tissulaires profondes avant le
début d’une antibiothérapie cibe
Frissons (à distinguer des légers tremblements)
Hémocultures de suivi après 48–72heures en cas
de bactériémie à staphylocoque doré et Candida spp.
ou en cas d’endocardite infectieuse
Figure 1: Répartition en pourcentage des isolats de l’ensemble des hémocultures
positives au sein de l’Hôpital universitaire de Bâle (2013; n = 1514).
% de l’ensemble des hémocultures positives
E. coli
SCN
Streptocoques
K. pneumoniae
Candida spp.
E. faecium
S. pneumoniae
Enterobacter spp.
E. faecalis
Staphylocoque do
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la gravi de l’état du patient (<% chez les patients
ambulatoires avec èvre contre >% en cas de choc
septique []). Le seul signe clinique relativement able
d’une bactérmie est la psence de forts frissons
diérencier des légers tremblements) []. D’autres in-
dications indépendantes du degré de la maladie sont la
suspicion d’une endocardite et l’évaluation d’une èvre
d’origine inconnue (FOI), les patients consommant des
drogues par voie intraveineuse, les patients avec un
cathéter veineux central (CVC) ou un corps étranger
endovasculaire (par ex. pacemaker, valve cardiaque ar-
ticielle, etc.), la suspicion d’une infection en rapport
avec la maladie, une rioration inexpliquée de l’état
ral ou encore une augmentation inexpliquée des
paratres inammatoires. En outre, en présence d’un
foyer infectieux cliniquement pertinent (nécessitant
une hospitalisation), des hémocultures devraient être
prélevées (par ex. en cas de suspicion d’arthrite septique,
de spondylodiscite, de cholangite ou de méningite bac-
rienne), en particulier si un traitement antibiotique
par voie intraveineuse est prévu.
Pour tous les autres patients, la probabilité pré-test d’une
hémoculture positive et ses conséquences doivent être
prises en compte. La mise en évidence d’une èvre
>,°C ne doit en aucun cas entraîner le prélèvement
automatique d’hémocultures, car cela abaisse certaine-
ment encore le taux d’mocultures positives déjà faible
et engendre des penses inutiles. Par exemple, le taux
d’hémocultures positives en cas de pneumonie acquise
en ambulatoire chez des patients ne nécessitant pas de
prise en charge en soins intensifs est inférieur à %
[]. De plus, même une moculture positive n’a que
rarement une inuence sur la prise en charge d’une
pneumonie, en tout cas dans les pays où les taux de ré-
sistance aux principaux agents pathones de la pneu-
monie sont faibles []. Il en va de même pour l’érysipèle
non compliqué et la cellulite. Toutefois, des hémocul-
tures positives permettent ralement de procéder
àune thérapie ciblée avec un spectre d’action souvent
plus réduit ainsi que de localiser le foyer infectieux.
Combien d’hémocultures faut-il plever?
Une «hémocultur est toujours composée de deux
acons: le premier, aérobie; le second, anaérobie. Bien
que l’incidence des bactérmies anaérobies ait bais
au cours des dernres années, le prélèvement exclusif
deacons d’moculture aérobie n’est pas conseillé.
Nous recommandons le pvement de deux acons
d’hémoculture remplis de manière optimale avant le
but de l’antibiotrapie. Cette recommandation est
bae sur les données d’une publication de[] et
sur le fait que la quantide sang cultivé inuence de
manière décisive la sensibilité des hémocultures. Pour
chaque millilitre de sang, la probabili de couvrir
une bactérmie augmente de–% [,]. Deux hémo-
cultures permettent ralement d’identier avec
abili jusqu’à% des bacriémies; ce taux est de
plus de % avec trois hémocultures. Hormis la quan-
ti de sang, le type de germe en cause est décisif. Dans
le cas d’une hémoculture (paire ou bien ×acons)
prélevée dans le cadre d’une étude, la probabili de dé-
tecter un staphylocoque do était déjà de% []; pour
trois mocultures (paires ou ×acons), cette pro-
babili était de %. En revanche, les
Pseudomonas
aeruginosa
et
Candida spp.
ne peuvent être mises en
évidence dans une hémoculture que dans % des cas.
En contrepartie de la plus grande sensibilité obtenue par
le pvement de plus de deux hémocultures, on re-
trouve des coûts élevés, une limitation du confort/de la
curi du patient ainsi qu’une spécici plus faible
en raison d’un taux de contamination plus éle. Dans
la mesure la sensibilité gagnée par le prélèvement
d’une troisième culture est faible (%), le prélèvement
de deux hémocultures est considéré comme optimal.
Les suspicions d’endocardite, les infections par
Candida
spp
. ou d’autres organismes plus diciles à cultiver
ainsi que la FOI repsentent des scénarios dans les-
quels le pvement de trois mocultures nous paraît
judicieux. En outre, chez les patients disposant de CVC,
des mocultures devraient être prélevées à partir de
chaque cathéter en plus d’un pvement périprique
[] (voir également la partie sur les infections des ca-
théters). Une riode d’incubation prolone de plus
dejours n’est plus nécessaire que dans des cas excep-
tionnels.
Contrairement au volume, le prélèvement pa d’-
mocultures sur une certaine riode ne joue pour la
sensibilité qu’un le secondaire. On distingue d’ordi-
naire les bactérmies transitoires, intermittentes et
continues []. Les interventions chirurgicales avec -
sion de la peau/des muqueuses et les tissus non stériles
(biopsies, incisions/drainages d’abcès mais aussi bros-
sage des dents) entraînent des bactérmies de courte
due, tandis que les infections intravasculaires (endo-
cardite, infection du cathéter ou de la gree, plus rare-
ment au but d’une infection par le typhus ou la
brucellose) entraînent ralement des bacriémies
conti nues. Autrefois, on considérait les infections au
niveau des organes (pyélonéphrite, pneumonie) ou les
abs non drainés comme le prototype d’une bactér-
mie intermittente. Une question fait cependant bat: la
bactérmie est-elle vraiment intermittente dans ces cas
ou bien s’agit-il en réalid’une bactérmie continue
avec alternance d’épisodes de grande densité des germes
dans le sang et d’épisodes de bactérmie
low-level
[]?
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Le fait que le volume sanguin ait une inuence bien plus
grande sur la sensibilité des hémocultures que le carac-
re séparé et décalé de leur prélèvement [,] sug-
re qu’il s’agit bien la plupart du temps de bactér-
mies pseudo-intermittentes.
Habituellement, il est recommandé de réaliser un p-
vement de deux hémocultures à au moins minutes
d’intervalle (sites de pvement séparés). En cas de
suspicion d’une endocardite chez des patients ayant
reçu un traitement antibiotique palable ou bien lors
de l’évaluation de FIO, il est recommandé de proder à
un pvement surheures (par ex. en cas d’endo-
cardite subaiguë: une hémoculture lors de l’ente, une
aprèsheures et une après  heures, et si cela se justie
cliniquement, à nouveau aprèsheures) (tab. ). Chez
les patients gravement malades (choc septique), nous
recommandons un prélèvement simultané de deux
àtrois mocultures sans intervalle, an que le but
d’une antibiotrapie ne soit pas retar par un prélè-
vement en rie de deux hémocultures et que la sensi-
bili de cette approche soit comparable [,,,].
En règle générale, la sensibilité des hémocultures baisse
considérablement après l’initiation d’un traitement an-
tibiotique [,]. Toutefois, il est parfois judicieux de
prélever des hémocultures, surtout si le patient est gra-
vement malade ou en cas de suspicion d’endocardite
[]. anmoins, si des hémocultures ont é plees
avant le début du traitement, nous conseillons de
procéder à des pvements tés dans les premres
heures comme c’est souvent le cas en psence de
èvre, car le néce est moindre et le traitement est
rarement inuencé []. En sont exclues les infections
par staphylocoque do et
Candida spp.
ainsi que les in-
fections de cathéter sans retrait de celui-ci, pour les-
quelles il est décisif pour la suite de la prise en charge
de documenter les mocultures négatives après à
heures [, , ].
mocultures positives démarche
àsuivre après obtention de la coloration
deGram
Coques Gram-positifs
La coloration de Gram permet de distinguer les coques
Gram-positifs en amas des coques en chaînettes, ce qui
permet de les identier et d’optimiser le traitement
anti biotique.
Les coques Gram-positifs en amas sont généralement
des staphylocoques. On distingue les staphylocoques
dorés des SCN (
S. epidermidis, S. lugdunensis, S. capitis
,
etc.). Les coques Gram-positifs en chaînettes ou paires
(diplocoques) sont le plus souvent des streptocoques
(par ex.
S. pneumoniae
) ou des entérocoques (
E. faecalis
ou
E. faecium
).
En psence de coques Gram-positifs en amas, il est es-
sentiel de diérencier le staphylocoque doré des SCN.
En eet, en présence de staphylocoques dorés, une re-
cherche agressive du foyer (par ex. arthrite, endocardite,
spondylodiscite, etc.) et le cas écant son traitement
s’avèrent nécessaires. Parallèlement, le spectre du trai-
tement empirique généralement vaste peut être resserré
avec une pénicilline (ucloxacilline) ou une céphalospo-
rine (fazoline) ecace contre le staphylocoque doré
(streamlining)
; il se peut également qu’il soit nécessaire
de mettre en place un traitement MRSA (traitement
des staphylocoques dorés résistant à la ticilline; van-
comycine ou daptomycine) en cas d’épidémiologie cor-
respondante ou de facteurs de risque (tab.). En outre,
la réalisation d’hémocultures de suivi [] ainsi que la
consultation de l’avis des infectiologues sont recom-
mandées []. A l’inverse, en cas de SCN, il s’agit le plus
souvent d’une contamination ou d’infections moins
agressives (infections de cathéters, etc.). La mise en
évi
dence de SCN chez les patients psentant un corps
étranger endovasculaire (en particulier valves cardiaques
articielles) et la mise en évidence de
S. lugdunensis
(germe du groupe des SCN ayant la même virulence
que le staphylocoque doré) font oce d’exceptions et
devraient, jusqu’à preuve du contraire, être considé-
es comme pertinentes.
Les coques Gram-positifs en chaînettes sont rarement
dus à une contamination. Souvent, une infection perti-
nente se cache derrière, par ex. par
S. pyogenes
ou
S. aga-
lactiae
, par des streptocoques du groupe
anginosus
ou
bovis
, d’autres espèces de streptocoques viridans (-
ralement dans le cadre d’une endocardite ou d’une
mucite post-chimiothérapie), des enrocoques ou
despeptostreptocoques anrobies
(Finegoldia magna)
.
Tous ont en commun le fait qu’ils sont généralement
sensibles à la pénicilline. Ainsi, en cas de tableau cli-
nique compatible (par ex. érysipèle en cas de
S.pyogenes
,
Tableau 2: Directives pour le plèvement d’hémocultures.
2 × 2 flacons d’hémocultures à intervalle de 30 minutes
avant le début d’un traitement antibiotique en cas d’indication
correspondante (voir tab. 1), ou
2–3 × 2 flacons d’hémocultures simultaes chez les patients
gravement malades afin de ne pas retarder l’initiation
d’un traitement antibiotique, ou
En présence de cathéter veineux central (CVC) ou de catter
à chambre implantable, plèvement simulta d’une hémo-
culture à partir du CVC et d’une hémoculture périphérique.
Remplissage optimal desacons d’hémoculture (10 ml).
Prélèvement aseptisé afin d’éviter les contaminations.
Indications pour >2 × 2 flacons d’hémocultures sur 24 heures
à intervalle de >2 heures: endocardite, fièvre d’origine incon-
nue, patient avec traitement antibiotique palable, agents
pathogènes difficilement cultivables (Candida, Brucella, etc.).
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Tableau 3: marche à suivre en cas d’hémoculture positive, en fonction des résultats de la coloration de Gram.
sultat Germe possible Foyer possible Traitement empirique Traitement ciblé Alternatives en cas d’allergie
àlapénicilline
Commentaire
Coques
Gram-positifs
en amas
Staphylocoque doréEndocardite, cathéter,
pneumonie, arthrite,
spondylodiscite, cellulite,
etc.
Amox./acide clav.Flucloxacilline;
en cas de SARM vancomycine
ou daptomycine
Type IV: céfazoline
Type I: vancomycine, daptomycine
ou linézolide
Avis des infectiologues, recherche agressive
du foyer et débridement chirurgical,
échocardiogramme transthoracique,
hémocultures de suivi
SCN Contamination vs infec-
tions assoces à un corps
étranger*
Amox./acide clav., le cas échéant
vancomycine chez les patients en
cours de traitement antibiotique
Si sensible,ucloxacilline,
sinon vancomycine ou
daptomycine
Type IV: céfazoline (si sensible)
Type I: vancomycine ou daptomycine
ter l’hémoculture si la contamination
n’est pas exclue ou bien en cas de corps
étranger intravasculaire
Coques
Gram-positifs
en chaînettes
StreptocoquesErysile/cellulite, endo-
cardite, cholangite,
abs (bral, intra-
abdominal)
Amox./acide clav.Pénicilline (± gentamicine
en cas d’endocardite)
Amox./acide clav. en cas
d’infection polymicrobienne
Type IV: céfazoline
Type I: vancomycine
Avis des infectiologues en cas d’endocardite
Contaminations rares (streptocoques
viridans)
Infection polymicrobienne possible
Enterococcus
faecalis
Endocardite, urosepsis,
cholangite,
bactérmie primaire
Amox./acide clav.
ou pip./taz. ou imipénem
Amoxicilline (+ gentamicine
en cas d’endocardite); amox./
acide clav. ou pip./taz. en cas
d’infection polymicrobienne
Type I ou IV: vancomycine,
(+ gentamicine en cas d’endocardite),
daptomycine
Avis des infectiologues
sistant aux céphalosporines
Enterococcus
faecium
Cathéter, mucosite, péri-
tonite tertiaire
Vancomycine ou daptomycine,
car >90% résistants aux anti-
biotiques bêta-lactames
Vancomycine; daptomycine;
lizolide
Avis des infectiologues
Drainage de l’abs, ablation du catter
Diplocoques
Gram-positifs
Streptococcus
pneumoniae
Pneumonie, méningite,
bactérmie primaire, etc.
Amox./acide clav. ou
ceftriaxone ± vancomycine encas
de méningite
nicillineType IV: ceftriaxone
Type I: vancomycine ou moxifloxacine
tonnets
Gram-gatifs
Enterobacte-
riaceae
Milieu ambulatoire:
uro sepsis, cholangite,
diverticulite, entérite
Milieu hospitalier:
pneumonie, cathéter, péri-
tonite, infection des plaies
Amox./acide clav. ou ceftriaxone;
pip./taz.
En cas de facteurs de risque de
ESBL: ertapénem ou méropénem
En fonction de la résistance
etdu foyer: ceftriaxone,
amox./acide clav., ertapénem,
ciprofloxacine, etc.
Type IV: ceftriaxone ou céfépime
Type I: ciprofloxacine, le cas échéant
ropénem
Recherche du foyer
Pseudomonas
aeruginosa
Pneumonie, cathéter,
mucosite, urosepsis
Pip./taz. ou
pime
Pip./taz. ou ceftazidime
ou céfépim ou ciprofloxacine
ouméropénem
Type IV: ceftazidime, céfépim
Type I: ciprofloxacine,
le cas échéant méropénem
Avis des infectiologues
Anaérobies (groupe
des Bacteroides
fragilis, fusobactéries)
Infections abdominales
Syndrome de Lemierre
Amox./acide clav.Amox./acide clav. ou pip./taz.,
car infections polymicrobiennes
fréquentes
Type IV: ceftriaxone + métronidazole
Type I: ciprofloxacine + métroni-
dazole; le cas échéant méropénem
Infections polymicrobiennes fquentes
tonnets
Gram-positifs
Listeria
monocytogenes
Gastro-entérite, méningite,
chorioamniotite
Amox./acide clav.Ampicilline (± gentamicine
ou TMP-SMX en cas de
méningite)
Type I ou IV: méropénem,
TMP-SMX
Avis des infectiologues
Patients à risque: femmes enceintes,
personnes immunodépries
sistant aux céphalosporines
Propionibacterium
acnes, Coryne-
bacterium spp.
Contamination vs infec-
tions assoces à un corps
étranger*
Amox./acide clav. en cas de
suspicion d’infection
En fonction de la résistance,
nicilline ou ceftriaxone ou
vancomycine
VancomycineContaminations le plus souvent, surtout
encas d’hémocultures positives isoes
Diplocoques
Gram-gatifs
Neisseria
meningitidis
Méningite, sepsis, arthriteCeftriaxone nicilline ou ceftriaxone ou
ciprofloxacine
Type IV: ceftriaxone
Type I: ciprofloxacine
Levures Candida albicans
Candida non- albican
Saccharomyces
cervisiae
Infections abdominales,
infections du cathéter
Fluconazole
En cas de facteurs de risque
(soins intensifs, traitement pa-
lable par azos): échinocandine
En fonction de l’identification
et de la résistance:
fluconazole ou échinocandine
Avis des infectiologues
Les antibiotiques présentés dans le tableau sont des recommandations pour un traitement intraveineux. La posologie et la durée du traitement dépendent entre autres de la fonction rénale, de la fonction hépatique, et du foyer. Les dosages
suivants peuvent servir d’indication en cas de fonction rénale normale (taux de filtration glomérulaire >60 ml/min): Pénicilline G 4 × 5 millions d’unis; amoxicilline 4 × 2 g (6 × 2 g en cas d’endocardite);ucloxacilline 4 × 2 g (6 × 2 g en cas
d’endocardite); amox./acide clav. 3 × 2,2 g; pip./taz. 3 × 4,5 g; céfazoline 3 × 2 g; ceftriaxone 1 × 2 g (2 × 2 g en cas de méningite), ceftazidime 3 × 2 g; céfépim 3 × 1 g (3 × 2 g en présence de P. aeruginosa et d’infections sévères); ertapénem
1 × 1g; méropénem 3 × 1 g (3 × 2 g en présence de P. aeruginosa et d’infections sévères); imipénem 4 × 500 mg; daptomycine 6 mg/kg PC (le cas échéant 8–10 mg/kg PC en cas d’infection potentiellement mortelle ou de mise en évidence
destaphylocopque doré ou de E. faecium); vancomycine dosage standard 2 × 1 g, en cas d’infection sévère ou de MRSA, dose de charge de 25 mg/kg PC (max. 2,5 g), puis 2 × 15 mg/kg PC; linézolide 2 × 600 mg; ciprofloxacine 2–3 × 400mg;
moxifloxacine 1 × 400 mg; TMP-SMX: 2–3 × 5 mg/kg PC Composant du triméthoprime; métronidazole 3 × 500 mg;uconazole 800 mg en dose de charge, puis 1 × 400 mg.
* Infections assoces à un corps étranger: endocardite sur valve artificielle, infections de cathéter et de cathéter à chambre implantable, infections de pacemaker, infection de prothèse
° Candida non-albicans: C. glabrata, C. paraspilosis, C. tropicalis, C. krusei
Abviations: Amox./acide clav. = amoxicilline/acide clavulanique; pip./taz. = pipéracilline/tazobactam; TMP-SMX = trithoprime-sulfaméthoxazole; SCN = staphylocoques à coagulase négative; PC = poids corporel.
SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2016;16(3):59–67
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