2/4
Résumé du rapport n°RM2007-033P présenté par Hélène STROHL, Jean-Paul BASTIANELLI, Gérard
LAURAND, Christian PLANES-RAISENAUER membres de l’Inspection générale des affaires sociales.
_________________________________________________________________________________________________________________
La mission a fait une analyse détaillée de l’activité et de l’organisation du travail dans deux
secteurs de chaque établissement. (dans chaque structure les différents types de professionnels
ont été interrogés sur leur activité).
De manière générale, il apparaît partout un défaut dans l’articulation du projet médical avec le
projet de soins et en général avec le projet d’établissement. Les moyens ne sont jamais
appréciés en fonction de l’activité exercée et souhaitée.
Les budgets sont reconduits d’année en année, avec des augmentations déterminées de
manière très empirique, en fonction des enveloppes disponibles au niveau régional.
2 - Au niveau de chaque établissement, la mission a constaté un défaut de pilotage.
La fonction ressources humaines n’est pas bien identifiée au sein des établissements. Elle est
partagée entre la DRH proprement dite, qui n’est souvent responsable que de la gestion
statutaire, la direction, pour la gestion des médecins et la direction des soins infirmiers, pour
l’organisation du travail soignant.
S’ajoute à cet éclatement, celui entre secteur : la coopération intersectorielle, pour des
problèmes spécifiques (urgences, gardes, recherche) ou des populations particulières
(adolescents, psycho-gériatrie…) n’étant pas gérée par l’établissement.
La réforme de la gouvernance hospitalière n’est pas adaptée aux missions de la psychiatrie
publique et à leur organisation. Les services y sont en effet des secteurs, c’est à dire les
cadres d’une intervention territorialisée, partenariale et largement extrahospitalière. De plus,
ils ne sont pas complémentaires, mais plus ou moins identiques. La notion de pôle reste donc
abstraite. Par ailleurs, le Conseil exécutif n’est pas parvenu à incarner, dans le CHS où il a été
installé, une instance de pilotage collégial, réunissant des professionnels différents dans une
posture décisionnelle et non pas d’affrontement consultatif.
Cette absence de ligne et de cadre, insécurisante pour les professionnels et les usagers, est
renforcée par le déficit de management à tous les niveaux. Du fait des vacances de postes,
mais aussi d’une propension à privilégier une activité de clinique, trop de médecins,
notamment les chefs de service ne consacrent pas assez de temps à l’encadrement des unités.
Pour que celui-ci soit efficace, il est nécessaire que le binôme médecin chef de service - cadre
supérieur de santé fonctionne bien, ce qui est parfois empêché, par l’absence d’entente entre
les deux ou le défaut de capacité manageriale de chacun. Pourtant, les échanges
interprofessionnels, le travail en équipe, les évaluations collectives sont en psychiatrie
essentielles. D’autant plus que, du fait du raccourcissement des durées de séjours hospitaliers,
chaque structure fait face à des patients dont l’état nécessite une densité de soins plus
importante. C’est la cohésion de l’équipe et l’utilisation bien pensée des ressources
soignantes qui sont nécessaires plus qu’un accroissement non calibré des moyens.
3 – L’évolution des moyens consacrés à la psychiatrie hospitalière est difficile à
apprécier.
Sur l’ensemble des CHS, le nombre de personnels non médicaux est passé de 78 954 ETP à
81 260 ETP entre 1997 et 2003 (+ 3%). Cette progression est toutefois nettement moins
importante que celle de la file active des malades (à Ville-Evrard par exemple, entre 2000 et
IGAS Gestion et utilisation des ressources humaines dans six établissements juin 2007
de santé spécialisés en psychiatrie