mise au point Coagulation et cirrhose : un nouveau regard Dans les maladies hépatiques chroniques compensées, surtout au stade terminal, on observe des perturbations de la crase laissant craindre un risque hémorragique augmenté. Ces perturbations peuvent mener à croire que le patient cirrhotique est naturellement anticoagulé et les valeurs de TP (taux de prothrombine) et de PTTa (temps de thromboplastine activé) anormales peuvent conduire les cliniciens à vouloir transfuser des dérivés sanguins afin de corriger artificiellement la coagulation. Or, il est actuellement démontré que le patient cirrhotique ne saigne pas plus qu’un autre patient, et qu’il présenterait même un risque thrombotique plus élevé. Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 1652-6 S. Ditisheim N. Goossens L. Spahr A. Hadengue Coagulation and cirrhosis – a new insight The liver plays a key role in coagulation as all clotting factors except for factor VIII are syn­ thetized by hepatocytes. In cirrhotic patients, there is a decrease of clotting factors and a thrombocytopenia. Those parameters usually modify routine coagulation tests and may sug­ gest that cirrhotic patients are at a higher risk of bleeding. However, studies have shown that these patients are rather at risk for thrombo­ sis. The reason is a concomitant decrease of coagulation inhibitors factors that is not de­ tected in routine laboratory coagulation tests. The coagulation system in cirrhotic patient is a balance of pro and anti-coagulants. This ba­ lance may be affected by co-factors such as renal failure or infection. Artificial correction of laboratory values by transfusion of blood products may be rather deleterious (e.g. vo­ lume overload, TRALI). introduction La cirrhose s’accompagne fréquemment d’une perturbation du système de coagulation. Ces changements comprennent la thrombopénie, une diminution des facteurs pro et anticoagu­ lants circulants, ainsi qu’une diminution des protéines impli­ quées dans la fibrinolyse. Par conséquent, les tests d’hémostase pratiqués de routine (comme le taux de prothrombine (TP), temps de thromboplastine activé (PTTa) et le nombre de plaquettes) peuvent se révéler anormaux. Cependant, ces anomalies rencontrées chez le patient cirrhotique ne peuvent pas être interprétées comme pour un patient ayant une anomalie isolée des tests de l’hémostase. Il est maintenant démontré que ces patients avec hépatopathie chronique et présentant des tests de la coagulation anormaux n’ont pas de ten­ dance hémorragique plus élevée que les patients sans maladie hépatique. Une tendance prothrombotique a même été mise en évidence.1 Dans cet article, nous aborderons uniquement la question de la coagulation dans les situations de patients avec une cirrhose compensée. La coagulation dans l’insuffisance hépatique aiguë ne sera pas traitée. rôle du foie dans l’hémostase Le rôle du foie est central dans le processus de la coagulation car il participe aux trois phases de l’hémostase (figure 1). Hémostase primaire L’hémostase primaire concerne les plaquettes et la fonction plaquettaire. Les hépatocytes synthétisent la thrombopoïétine, une hormone qui stimule la production de plaquettes et la prolifération des mégacaryocytes. Cette synthèse est diminuée chez le patient cirrhotique, alors que l’on observe une augmentation de la production par la cellule endothéliale du facteur VIII et du facteur von Wil­ lebrand (FvW), qui participent à l’agrégation plaquettaire. Hémostase secondaire L’hémostase secondaire correspond à la cascade de coagulation menant à la formation d’un caillot (figure 2). Le foie intervient dans la production des facteurs 1652 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 septembre 2012 12_16_36616.indd 1 30.08.12 09:24 Plasminogène Hémostase primaire (plaquettes et vaisseau) t-PA Hémostase secondaire (coagulation) XIIa Caillot PAI Fibrinolyse TAFI Figure 1. Phases de l’hémostase Plasmine Inhibiteur de la plasmine Voie intrinsèque Lésion de la paroi Voie extrinsèque Fibrine Traumatisme TFPI XII Figure 3. Fibrinolyse : correspond à la dissolution du caillot XIIa XI VIIa XIa IX IXa VIIIa VIII X Prothrombine (II) V Xa Va VII Facteur tissulaire Traumatisme Antithrombine X Thrombine (IIa) Fibrinogène (I) Fibrine (Ia) XIIIa Protéine C active Protéine S XIII Caillot Protéine C + thrombomoduline Figure 2. Hémostase secondaire : réactions en chaîne menant à la formation du caillot Les flèches bleues représentent la situation des facteurs de la coagulation dans la cirrhose (augmentés ou diminués). TFPI : inhibiteur de la voie du facteur tissulaire. II, V, VII, IX, X, XI ainsi que dans la synthèse des régulateurs de la cascade de la coagulation (antithrombine, protéine S et protéine C, TFPI (inhibiteur de la voie du facteur tissu­ laire)…). Fibrinolyse Finalement, le foie joue également un rôle dans la der­ nière phase de l’hémostase, la fibrinolyse, qui est la disso­ lution du caillot (figure 3). En effet, le foie participe à la synthèse de molécules comme le plasminogène (qui, trans­ formé en plasmine, scindera la fibrine) ainsi qu’aux fac­ teurs inhibiteurs de la fibrinolyse. L’activateur tissulaire du plasminogène (t-PA), qui induit la transformation du plas­ minogène en plasmine, est éliminé par le foie et sera donc augmenté au cours de la cirrhose. conséquences de la cirrhose sur la coagulation Chez le patient cirrhotique, on observe fréquemment une diminution du nombre de plaquettes circulantes. Les mécanismes menant à cette thrombopénie ne sont pas tous bien connus. L’idée première est celle d’un déséqui­ libre entre la production et la survie des plaquettes. La di­ 1654 Produits de dégradation de la fibrine Les flèches bleues représentent la situation des facteurs de la coagulation dans la cirrhose (augmentés ou diminués). t-PA : activateur tissulaire du plasminogène ; XIIa : facteur XII activé ; TAFI : inhibiteur de la fibrinolyse activable par la thrombine ; PAI : inhibiteur de l’activateur du plasminogène. minution de la thrombopoïétine ainsi qu’une éventuelle toxicité médullaire (alcool, déficit vitaminique) mènent à une baisse de la production de plaquettes. L’hypersplénisme, conséquence de l’hypertension por­ tale, entraîne également une baisse du nombre de pla­ quettes circulant par séquestration splénique. La présence d’autoanticorps à la surface des plaquettes pourrait majorer leur retrait de la circulation par la rate et le système réticu­ lo-endothélial. La consommation des plaquettes par une activation in­ travasculaire de la coagulation et de la fibrinolyse (AICF), présente chez environ 30% des patients cirrhotiques, 2,3 peut participer également à la thrombopénie. Cependant, les facteurs d’adhésion et de recrutement des plaquettes (facteurs VIII et FvW) sont augmentés dans la cirrhose. Ceci conduit à une activité procoagulante plaquet­ taire conservée et à une augmentation de l’interaction pla­ quettes-FvW.4 La majoration de l’adhésion plaquettaire est partiellement due à la diminution de la protéine ADAMTS 13 qui est, elle aussi, synthétisée par le foie. Le rôle de l’ADAMTS 13 est de cliver les multimères du FvW, qui lui, participe à l’agrégation plaquettaire et la favorise. Plus la maladie hépatique est avancée, plus l’ADAMTS 13 est abaissée, ce qui conduit à une augmentation du FvW. Cette conjonction mène à un risque augmenté de faire des throm­ boses plaquettaires.5 Comme il est mentionné ci-dessus, on observe dans la cirrhose une diminution de la synthèse des facteurs pro­ coagulants, avec une potentielle consommation de ces fac­ teurs dans les cas de AICF. Cependant, cette baisse des procoagulants est contrebalancée par la diminution en pa­ rallèle des inhibiteurs de la coagulation, également de syn­ thèse hépatique. Les tests habituels d’hémostase (TP et PTTa) sont sen­ sibles au déficit des facteurs procoagulants, mais pas à la baisse des inhibiteurs de la coagulation. Ceci explique les Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 septembre 2012 12_16_36616.indd 2 30.08.12 09:24 valeurs habituellement anormales de ces tests chez le pa­ tient cirrhotique, mais ne prédit pas le risque hémorra­ gique. En effet, la baisse des facteurs inhibiteurs augmente le risque de thrombose. Tripodi et coll.6 ont démontré que les patients avec une cirrhose avancée avaient un profil prothrombogène similaire aux patients porteurs d’un fac­ teur V Leiden. Concernant la fibrinolyse dans la cirrhose, on observe un équilibre entre les profibrinolytiques et les antifibrino­ lytiques, en raison de la diminution de la synthèse hépa­ tique de certains facteurs (plasminogène, TAFI, inhibiteur de la plasmine) ou d’une diminution de la destruction d’au­ tres (t-PA). Cet équilibre fragile peut être déstabilisé, comme lors d’une infection. Les mécanismes ne sont pas encore tous connus. Il semble que des endotoxines (par exemple : les lipopolysaccharides de la paroi des bactéries gram né­ gatif) peuvent induire une hyperfibrinolyse qui interfère avec la formation du caillot. Cette situation conduit alors à un risque d’hémorragie plus élevé.2 Il n’existe pas à ce jour de test de coagulation ou de fibrinolyse permettant de stratifier le risque d’hémorragie chez le patient cirrhotique. implications cliniques Le système de coagulation, chez le patient cirrhotique compensé, peut être comparé à un balancier en équilibre. Il s’agit d’un équilibre fragile qui peut à tout moment bas­ culer soit vers un risque hémorragique, soit vers un état prothrombogène (figure 4). Examinons quelques situations cliniques. Hémorragie L’hémorragie digestive sur rupture de varices œsophagien­ nes (VO) est une complication grave de la cirrhose, grevée d’un taux de mortalité d’environ 30%. C’est l’hypertension portale qui est principalement responsable de l’hémorragie et non pas un trouble de la coagulation intrinsèque. Aussi, il est recommandé de ne pas transfuser agressivement, ni de tenter de corriger des valeurs de crase perturbées, car Patient avec foie sain Procoagulants Patient avec cirrhose Anticoagulants Figure 4. Système de coagulation chez le sujet sain et le patient cirrhotique Schéma inspiré de la conférence de T. Lisman DDW 2012. Le patient cirrhotique présente une baisse concomitante des facteurs pro­ coagulants et anticoagulants menant à un certain équilibre hémostatique. Cependant, cet équilibre est fragile. tous les produits sanguins (plasma, culots éry­thro­cytaires) ou les cristalloïdes augmentent la pression portale. Cer­ tains auteurs ont démontré que la récidive d’hémorragie digestive sur VO pouvait être due à une translocation bac­ térienne, qui peut déséquilibrer le système de coagula­ tion. Hou et coll.7 ont par exemple montré, dans une étude prospective randomisée, que les patients recevant une anti­ biothérapie prophylactique dans les suites d’un traitement endoscopique de VO pour hémorragie digestive présen­ taient moins de récidives de saignement que les patients ne recevant une antibiothérapie qu’en présence de signes d’infection. L’hémorragie intra-abdominale secondaire à la biopsie hé­ patique transpariétale est une complication grave, mais qui est rare (0,1-0,3%).8 Le risque de saignement suite à ce geste serait surtout dû à l’artérialisation hépatique observée dans la cirrhose, plutôt qu’à des anomalies de la crase. En effet, chez le sujet sain, le sang qui arrive au foie provient essen­ tiellement de la veine porte et, en faible proportion, de l’ar­ tère hépatique. Avec le remaniement cirrhotique, la vascu­ larisation par l’artère devient plus importante. Cependant, par mesure de prudence, il est préconisé que la biopsie soit effectuée par voie transjugulaire, lorsque le patient pré­ sente un TP ou un taux de plaquettes abaissés. Evénement thrombotique Plusieurs études ont démontré que le patient cirrho­ tique n’est pas protégé contre les événements thrombo­ tiques, malgré des valeurs de laboratoire suggérant une anticoagulation spontanée. Une grande étude de popula­ tion cas-contrôle danoise a montré récemment que les pa­ tients avec une cirrhose avaient deux fois plus de risques de présenter un événement thromboembolique que les patients sans maladie hépatique.9 La thrombose porte est une complication fréquemment ob­ servée chez les patients avec une cirrhose (8-25% des pa­ tients en attente de greffe). Celle-ci survient en raison d’un ralentissement du flux portal dû à l’hypertension portale, mais elle est probablement aussi influencée par un désé­ quilibre procoagulant et des anomalies vasculaires.10 Sa pré­ valence augmente parallèlement à la sévérité de la maladie et affecte le pronostic lors de la transplantation hépatique. Les résultats préliminaires d’une étude randomisée contrôlée ont été présentés récemment à un congrès.11 Cette étude a comparé une population de patients cirrhotiques qui recevaient pendant une année une héparine de bas poids moléculaire (HBPM) en sous-cutané et une popula­ tion de cirrhotiques comparable recevant un placebo. Une imagerie abdominale à la recherche d’une thrombose était effectuée toutes les douze semaines, ou lors d’un événe­ ment aigu comme l’apparition d’ascite. Les investigateurs ont observé qu’il y avait davantage de thrombose de la veine porte ou des veines mésentériques dans le groupe placebo (16,7% vs 0% ; p = 0,02) et que le groupe traité par HBPM présentait moins de décompensations hépatiques (11,7% vs 52,7% ; p = 0,0007) et avait une meilleure survie. Dosage de l’anti-Xa Chez le patient cirrhotique, le taux mesuré d’anti-Xa dans le sang a tendance à sous-estimer la quantité d’HBPM pré­ Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 septembre 2012 12_16_36616.indd 3 1655 30.08.12 09:24 sente dans le plasma.12 Il faut donc rester prudent avec l’interprétation du résultat de ce dosage sanguin chez le pa­ tient cirrhotique. Il n’est pas prouvé que les doses d’HBPM doivent être majorées pour atteindre un taux «thérapeu­ tique» similaire au sujet sain. Des nouveaux tests de labo­ ratoire devront être élaborés pour explorer cet aspect. rhotique sont dues essentiellement à l’hypertension por­ tale et à des situations particulières (insuffisance rénale, surinfection, médicaments antiagrégants…) qui déséqui­ librent l’équilibre «fragile» du système de coagulation du cirrhotique. Nouveaux anticoagulants Remerciements Le fondaparinux, de plus en plus utilisé comme alternative aux HBPM pour l’anticoagulation prophylactique et théra­ peutique, n’a pas été étudié dans la population cirrhoti­ que. Par conséquent, il est conseillé d’utiliser l’héparine ou l’HBPM dans cette population. Plusieurs nouveaux anticoagulants oraux sont arrivés sur ­le marché et ils se révèlent être une alternative intéres­ sante aux médicaments antivitamine K. En effet, ils ne re­ quièrent pas de surveillance rapprochée pour l’adaptation des dosages. Cependant, l’utilisation sécuritaire de telles molécules chez le patient cirrhotique doit être encore dé­ montrée. De plus, certaines de ces molécules sont méta­ bolisées par le foie 5,13 et il n’existe pas actuellement d’anti­ dote. Il est pour l’instant déconseillé de prescrire de telles molécules chez un patient cirrhotique. Nous remercions le Pr Philippe de Moerloose pour son inspiration et ses conseils. Il a choisi de ne pas être coauteur de ce travail. Implications pratiques > Une anticoagulation prophylactique devrait être discutée chez tout patient cirrhotique devant être immobilisé ou devant subir une chirurgie (héparine ou héparine de bas poids moléculaire (HBPM)), sauf en présence d’une hémorragie active ou d’un taux de prothrombine (TP) très allongé ou d’un nombre de plaquettes effondré > Ne pas tenter de corriger la crase par l’administration de dérivés sanguins avant une procédure. La surcharge volémique est délétère chez le patient cirrhotique et l’amélioration des valeurs hémostatiques ne prédit pas une diminution du risque d’hémorragie > La complication hémorragique chez le cirrhotique est essen- conclusion Contrairement à ce que l’on pourrait penser en regar­ dant le bilan d’hémostase du patient cirrhotique, ce dernier ne présente pas, à l’état compensé, de risque augmenté de saignement. En effet, on observe dans la cirrhose un équi­ libre entre les facteurs procoagulants et anticoagulants. Par conséquent, il faut éviter de tenter de corriger des valeurs de crase anormales par transfusion de dérivés sanguins, car l’administration de ces produits n’aura qu’un effet illusoire, et pourra même être délétère (surcharge de volume, Trans­ fusion Related Acute Lung Injury (TRALI)…). Par ailleurs, des études récentes suggèrent plutôt qu’il existe un risque augmenté de thrombose dans la popula­ tion cirrhotique. Il ne faut donc pas hésiter à instaurer une anticoagulation prophylactique chez ces patients lors d’im­ mobilisation ou de chirurgie. Quant à l’anticoagulation thé­ rapeutique chez le cirrhotique, elle entraîne en général peu de complications hémorragiques. Les complications hémorragiques fréquentes chez le cir­ tiellement due à l’hypertension portale et à des cofacteurs surajoutés (infection, insuffisance rénale) > Les tests d’hémostase disponibles actuellement (TP, temps de thromboplastine activé (PTTa)) ne permettent pas de pré­ dire le risque de saignement chez le patient cirrhotique. La thrombopénie sévère (l 50 g/l) semble prédire un risque de saignement augmenté par rapport à la population générale Adresse Drs Saskia Ditisheim, Nicolas Goossens et Laurent Spahr Pr Antoine Hadengue Service de gastroentérologie et hépatologie Département des spécialités de médecine HUG, 1211 Genève 14 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Bibliographie 1** Lisman T, Caldwell SH, Burroughs AK, et al. Hemostasis and thrombosis in patients with liver disease : The ups and downs. J Hepatol 2010;53:362-71. 2 Basili S, Raparelli V, Violi F. The coagulopathy of chronic liver disease : Is there a causal relationship with bleeding ? Yes. Eur J Intern Med 2010;21:62-4. 3 Caldwell SH, Hoffman M, Lisman T, et al. Coagulation disorders and hemostasis in liver disease : Pathophysiology and critical assessment of current management. Hepatology 2006;44:1039-46. 4 Lisman T, Bongers TN, Adelmeijer J, et al. Elevated levels of von Willebrand Factor in cirrhosis support platelet adhesion despite reduced functional capacity. Hepatology 2006;44:53-61. 5 ** Tripodi A, Mannucci PM. The coagulopathy of chronic liver disease. N Engl J Med 2011;365:147-56. 1656 6 Tripodi A, Primignani M, Lemma L, et al. Detection of the imbalance of procoagulant versus anticoagulant factors in cirrhosis by a simple laboratory method. Hepatology 2010;52:249-55. 7 Hou MC, Lin HC, Liu TT, et al. Antibiotic prophylaxis after endoscopic therapy prevents rebleeding in acute variceal hemorrhage : A randomized trial. Hepatology 2004;39:746-53. 8 Biopsie hépatique : recommandations pour la pratique clinique. Société Nationale Française de GastroEntérologie, 2001 ; www.snfge.asso.fr 9 * Sogaard KK, Horvath-Puho E, Gronbaek H, et al. Risk of venous thromboembolism in patients with liver disease : A nationwide population-based case-control study. Am J Gastroenterol 2009;104:96-101. 10 Primignani M. Portal vein thrombosis, revisited. Dig Liver Dis 2010;42:163-70. 11Villa E ZR, Marietta M, et al. Enoxaparin prevents portal vein thrombosis (PVT) and decompensation in advanced cirrhotic patients : Final report of a prospective randomized controlled study. Hepatology 2011;54: 418A. 12 Lisman T, Porte RJ. Towards a rational use of lowmolecular-weight heparin in patients with cirrhosis. Liver Int 2011;31:1063. 13Samama CM. New anticoagulants : Pharmacology and clinical studies. Wien Med Wochenschr 2011;161: 54-7. * à lire ** à lire absolument Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 septembre 2012 12_16_36616.indd 4 30.08.12 09:24