4.
L’action dramatique
Le schéma narratif est employé dans le récit, au théâtre l’action dramatique est divisée en trois grandes étapes :
- l’exposition
- le nœud de l’action (le conflit) avec péripéties, coups de théâtre, dilemmes
- le dénouement.
III. La représentation théâtrale
Le texte de théâtre ne se réalise vraiment que lorsqu’il est joué devant des spectateurs. Le dramaturge qui écrit pour la
scène doit tenir compte des conditions matérielles de la représentation. Ainsi, au XVIIe siècle, le public était turbulent et
comme le parterre était debout, il lui fallait des entractes pour parler, bouger, boire… D’ailleurs, au bout d’une demi-heure à
peu près, les chandelles qui servaient d’éclairage commençaient à fumer et les moucheurs de chandelles profitaient de
l’entracte pour faire leur travail.
1.
L’illusion théâtrale
Le but du théâtre est de faire croire au spectateur qu’il est témoin d’une scène réelle.
Ce qui fait la spécificité du théâtre est qu’il est écrit pour être joué. Le théâtre donne à voir l’imaginaire à travers des
moyens concrets, réels. Marmontel écrivait : « il est faux que l’actrice que je vois pleurer et que j’entends gémir est Ariane
(la sœur de Phèdre, abandonnée par Thésée), mais il est vrai qu’elle pleure et gémit » (
Poétique
)
Le théâtre est art de la feinte, c’est une
mimésis
, or, imiter une action c’est la faire : le comédien fait devant les yeux du
spectateur ce que le personnage imaginaire fait dans le texte (Quand Roméo embrasse Juliette, les comédiens s’embrassent
aussi, mais le sentiment n’est pas là habituellement !) Tout ce qui est sur scène vaut pour autre chose. Si le comédien dit :
« Je ne pouvais plus vivre, adieu ! » c’est Ruy Blas expire. L’acteur dit sa mort, il la représente mais il ne meurt pas et peut
venir saluer à la fin du spectacle sans que personne ne crie : « Au miracle ! »
Le spectateur accorde à ce qu’il voit non pas un statut de réalité mais un statut d’image. La représentation, si elle donne
l’illusion de scènes réelles dont le spectateur est témoin, mais auxquelles il ne participe pas (séparé de la scène par le « 4e
mur »), ne fait pas perdre totalement conscience au public que ce qu’il perçoit n’existe pas vraiment.
Un exemple comique (
cf.
document) :
L’Illusion comique
de Corneille : Pridamant, dont le fils Clindor a disparu, assiste,
grâce au magicien Alcante, au récit de la vie picaresque de Clindor et notamment à sa mort. Or, le mort se relève ! Stupeur
chez Pridamant ! Clindor était seulement devenu comédien et Pridamant s’était laissé prendre au jeu ! Le rôle de
« tromperie », de l’illusion créée au théâtre, est un thème de prédilection du théâtre baroque (Corneille en France) ou
élizabéthain (
cf.
La Mégère Apprivoisée
de Shakespeare).
2.
Les moyens de l’illusion théâtrale
Le metteur en scène qui choisit l’illusion théâtrale peut faire appel à plusieurs moyens pour faire oublier aux spectateurs
qu’ils sont dans un théâtre et qu’ils assistent à une représentation :
a. Le décor, les accessoires, les costumes : ils fixent l’espace dramatique (le lieu où se déroulent l’intrigue), ils créent
une atmosphère. Ils peuvent être réalistes ou symboliques.
b. Le choix des comédiens : un physique qui correspond au personnage
c. Les gestes, les mimiques, le ton des personnages
d. Les signes sonores : musiques, bruitages…
Les conventions théâtrales permettent au metteur en scène de créer un effet de réel malgré des moyens limités
(volontairement ou involontairement) : On appelle convention théâtrale tout élément dramatique parfaitement irréaliste ou
invraisemblable (que ce soit dans les décors, l'interprétation, les dialogues, la distribution, etc.) mais cependant considéré par
le public comme tout à fait normal. La magie du théâtre permet au spectateur d’entrer dans l’histoire tout de même.
- Dans
Le Porteur d’histoire
d’Alexis Michalik, le même comédien joue à la fois un fossoyeur et Alexandre Dumas :
seul le costume, l’intonation, le contexte, permettent de les distinguer ;