Pour quelque philosophie que ce « soi » désigne
Anne
MAIRESSE
Voilà le vice essentiel de la philosophie.
Elle est chose personnelle, et ne veut
l'être »
(CEI,
1164).
Bien que Valéry récuse la philosophie en maints endroits de ses
écrits, on admettra qu'il lui donne paradoxalement, et sans doute
par défaut, une place centrale dans sa réflexion. C'est sur le thème
de Valéry et la Philosophie, sous l'angle de l'esthétique poétique
ou celui de la philosophie des
Cahiers,
que fut convoquée celle de
valéryens de coeur et d'esprit, par hommage ou par emprunt,
formant ici l'important témoignage de sa vivacité et de sa
prégnance internationale en ce numéro double des
Etudes
valéruennes
que nous avons plaisir de présenter.
C'est tout d'abord à l'écrivaine Nathalie Quintane que nous
avons fait appel en lui demandant, à brûle pourpoint, ce que
représentait - pour elle, si jeune - la figure de Paul Valéry. En fin
de volume, c'est un poète et philosophe moins jeune - ce n'est pas
lui faire offense que de le dire ainsi - à qui revient la lourde charge
d'un bilan. Michel Deguy, dont on connaît le culte qu'il voue à
Mallarmé et l'intérêt plus nuancé qu'il porte, en conséquence, à
Valéry, pose le problème de la relation de la philosophie dans la