Médecine
& enfance
Après le refus d’un pharmacien
de délivrer du Solupred®
(prednisolone) et du Prima-
lan®(méquitazine) en associa-
tion, notre collègue S. El Yafi
pose la question suivante :
« Est-il vraiment contre-indiqué
de prescrire 3 jours de Solu-
pred®et 8 jours de Primalan®
associés à de la Ventoline®à
un enfant atteint d’un asthme
allergique en poussée ? ». Le
pharmacien refuse cette asso-
ciation au motif du risque de
torsades de pointes indiqué par
le logiciel d’interactions.
Pour V. Veyrat (pharmacien),
ce n’est pas au logiciel de
prendre cette décision, mais au
pharmacien, qui doit analyser
les informations qu’il délivre et
les confronter avec la situation
clinique. Dans ce cas, si la mé-
quitazine est certes un médica-
ment à risque de torsades de
pointes, les corticoïdes n’expo-
sent pas à ce risque. Pour lui,
cette association ne semble pas
contre-indiquée pour une du-
rée ponctuelle de 3 jours (1).
Mais, comme le suggère C. Co-
pin, la question serait plutôt la
S. Crenne va recevoir en crèche
une petite fille porteuse d’une
gastrostomie. La gastroentéro-
logue exige que, si le bouchon
de stomie est arraché, un autre
soit posé dans les 30 à 60 mi-
nutes. Les questions de notre
consœur sont au nombre de
trois. Dans une crèche où il n’y
a pas de puéricultrice, com-
ment faire à part exiger sur le
PAI (projet d’accueil individua-
lisé) que la maman arrive dans
les 30 minutes ? Pour ce geste
infirmier peut-on indiquer sur
le PAI que si la maman n’arrive
pas rapidement, il faudra appe-
ler le 15 pour faire venir une
ambulance et transférer l’en-
fant à l’hôpital (ce qui deman-
dera 20 minutes) ? Que fau-
dra-t-il envisager plus tard en
milieu scolaire ?
pertinence de cette prescrip-
tion au cours d’un asthme en
« poussée » (2), décrit comme
une « dyspnée asthmatiforme
chez un enfant de douze mois
avec rhinite allergique ».
En raison du risque de torsades
de pointes, plus fréquent avec
la méquitazine qu’avec d’autres
antihistaminiques, T. Ouashi-
ne, D. Cloarec et d’autres col-
lègues utilisent d’autres anti-
histaminiques, comme la cétiri-
zine (Zyrtec®), la loratadine
(Clarityne®), la desloratadine
(Aerius®) ou même la dex-
chlorphéniramine (Polarami-
ne®). Pour H. Masson (allergo-
logue), cette discussion pas-
sionnante sur le traitement de
crise de rhinite allergique et
d’asthme du jeune enfant sou-
lève deux questions :
첸
l’association méquitazine et
prednisolone est-elle contre-in-
diquée ?
첸
quel est l’intérêt de la mé -
quitazine au cours de l’asthme
aigu ?
Au chapitre des contre-indica-
tions, l’AMM (autorisation de
mise sur le marché) de la
Gastrostomie: comment la gérer
en crèche?
septembre 2013
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Solupred® et Primalan®
au cours de la crise d’asthme :
une association à problème?
l’exposition des mères à divers
polluants et la survenue de ma-
nifestations du spectre autis-
tique chez l’enfant (1). En sub-
stance, l’exposition de la mère
à divers polluants (diesel,
plomb, manganèse, mercure,
chlorure de méthylène, divers
métaux) augmente le risque de
troubles du spectre autistique
(TSA). Cette étude, fondée sur
l’exposition périnatale à ces
risques chez 325 enfants at-
teints de TSA et 22 101 té-
moins, montre une élévation
du risque de TSA par la métho-
de des odds ratio (OR) : OR de
1,5 (pour l’ensemble de l’expo-
sition aux métaux) à 2 (pour
l’exposition au diesel et au
mercure).
D. Le Houézec souligne le plu-
ralisme des étiologies (ou au
moins des facteurs de risque)
de l’autisme, une nouvelle étu-
de incriminant la possibilité
d’une carence en acide folique
périconceptionnelle (2). Dans
une grande cohorte norvégien-
ne (plus de 85000 enfants nés
entre 2002 et 2008), le risque
d’autisme classique est deux
fois moins élevé (0,10 %, soit
64/61042) que dans la cohorte
des femmes non supplémentées
(0,21 %, soit 50/24134). L’étu-
de n’a pas montré de diffé-
rences pour le syndrome d’As-
perger ou les troubles envahis-
sants du développement.
왎
(1) Roberts A.L. et al. : « Perinatal air pollutant
exposures and autism spectrum disorder in the
children of nurses’ health study II partici-
pants », Environ. Health Perspect., 2013 ; 121 :
978-84 (http://ehp.niehs.nih.gov/wp-content/
uploads/121/6/ehp.1206187.pdf).
(2) Surén P. et al. : « Association between ma-
ternal use of folic acid supplements and risk of
autism spectrum disorders in children », JAMA,
2013 ; 309 : 570-7.
E. Pino précise que, en cas d’ar-
rachement du bouchon, le PAI
à l’école propose le recours à
un tiers familial ou une évacua-
tion si cela n’est pas possible. Il
faut aussi avoir une idée de la
fréquence des arrachages pour
adapter la conduite à tenir (1).
Toutefois, remettre un bouton
de gastrostomie après sa chute
est un geste facile, d’autant
plus qu’il sera effectué rapide-
ment car, au-delà de 30 mi-
nutes, la stomie va se refer-
mer… Pour la maintenir en
l’absence de bouchon, on re-
commande de mettre un mor-
ceau de tubulure du même dia-
mètre, un geste qu’il aura fallu
prévoir. Cela est très important
pour l’enfant !
C. Fournier-Charrière renvoie à
Pédiadol, qui a abordé cette
question : disposer d’une sonde
de Foley à placer immédiate-
ment (2).
Dans une crèche, notre
consœur L. Plourdeau a vu un
PAI concernant également un
enfant porteur d’une gastrosto-
mie : il était prévu l’appel des
parents ou, s’ils ne pouvaient
se déplacer dans les 30 mi-
nutes, le recours au Samu pour
un transfert en ambulance.
Toutefois, elle précise aussi
que la sonde de Foley est une
bonne solution, qu’elle utilise
pour les adultes en médecine
générale.
왎
(1) Un article donne des informations sur les
gastrostomies et précise les techniques qui se
sont perfectionnées, en particulier pour éviter
ce type d’incident. Voir : Reinberg O. et al. :
« Gastrostomies, PEG, sondes et boutons :
pour ne plus les confondre et savoir les gé-
rer ! », Paediatrica, 2008 ; 19 : 42-5 (http://www.
swiss-paediatrics.org/sites/default/files/
paediatrica/vol19/n4/pdf/42-45.pdf).
(2) http://www.pediadol.org/IMG/pdf/Lettre_
2012_01.pdf.
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