Médecine
& enfance
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Pour E. Pino, « tout dépend de
la nature des bêtises». Difficul-
à rester assis ? Désir de faire
rire les copains de classes ? Bê-
tises plus inquiétantes deman-
dant un travail éducatif et/ou
une prise en charge familiale ?
Pour M. Boublil, les TDAH
(trouble du déficit de l’atten-
tion avec ou sans hyperactivité)
débutent très tôt, même si on
ne les diagnostique souvent
que beaucoup plus tard. Pour
Walid, il préconise, au mini-
mum, une consultation auprès
d’un pédopsychiatre qui ne soit
ni spécialiste de tous les TDAH
(risque de diagnostic par ex-
cès), ni convaincu que ces
troubles n’existent pas (risque
inverse) ! Bien sûr, ce bilan
peut être plus important, en
particulier neuropsycholo-
gique… Il ajoute que, si l’on
conclut au diagnostic de TDAH,
un traitement d’épreuve (1) d’un
mois est nécessaire, mais que
ses résultats doivent être très
positifs pour conclure.
Le cas de la petite fille semble
plus complexe. C. Zix souligne
la difficulté de fixer les limites
entre le normal et le patholo-
gique et, par conséquent, la
lourde responsabilité des ex-
perts. Tous les membres du fo-
rum demandent à T. Ouashine
de leur donner des nouvelles
concernant les diagnostics, les
prises en charge et l’évolution
de ces deux enfants.
(1) En 1995, 10 % des garçons américains
étaient sous méthylphénidate (Ritaline®,
Concerta®, Quasym®) alors que la prévalence
du TDAH dans les différents pays où une en-
quête a été réalisée ne serait que de 3 à 7 %
des enfants d’âge scolaire.
man se décrit à juste titre com-
me une « nerveuse », ce qui se
voit car elle parle fort et ses
mouvements sont assez éner-
giques lorsqu’elle s’occupe de
sa fille. La maman raconte
qu’elle-même se berce depuis
l’âge de un mois, ce qui obli-
geait ses parents à attacher le
berceau pour éviter qu’il ne se
déplace ; « elle bouge encore
sans cesse dans son sommeil en
se roulant à droite et à
gauche », ce que le mari confir-
me… L’examen de cette petite
fille est normal, et rien n’in-
dique qu’elle soit atteinte d’une
affection organique, en parti-
culier digestive.
G. Zanella se demande si Walid
n’est pas un enfant trop préco-
ce… et préconise un bilan or-
thoptique et psychomoteur.
Syndrome de la bougeotte,
ou les limites (impcises) entre
le normal et le «pathologique »
Notre collègue T. Ouashine
souhaiterait des conseils et avis
pour deux de ses patients, un
garçon de douze ans et un
nourrisson de trois mois, « leur
point commun étant qu’ils n’ar-
rivent pas à se tenir en place ».
Walid, douze ans, est amené
en consultation par sa mère
(célibataire et en reconversion
professionnelle malgré un bon
diplôme universitaire). Il pré-
sente « des troubles du compor-
tement » : détestation du tra-
vail scolaire, bêtises quoti-
diennes en classe, punitions et
bagarres, etc., contrastant avec
un comportement très mature,
le fait qu’il a appris facilement
à lire avec sa mère, qu’il est in-
téressé lors des sorties dans des
musées et adore bouquiner…
mais cela lui est interdit tant
que cette activité n’a rien à voir
avec le travail scolaire.
Le bébé de trois mois, une fille,
hurle très fort et très souvent,
en milieu de biberon ou à l’en-
dormissement, et ne se calme
qu’après des bercements pro-
longés (et assez vifs…). Sa ma-
Syndrome de la bougeotte, ou les limites
entre le normal et le « pathologique »
Autisme et polluants
Gastrostomie : comment larer en crèche ?
Solupred® et Primalan® au cours de la crise
d’asthme : une association à problème ?
Désinfection en crèche en cas de coupure
accidentelle d’eau !
Encoprésie chez une enfant de cinq ans :
quelle prise en charge ?
AU COIN DU WEB
Rédaction : G. Dutau
E. Pino signale que la revue En-
vironnemental Health Perspecti-
ve vient de publier une étude
sur l’hypothèse d’un lien entre
Autisme et polluants
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Médecine
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Après le refus d’un pharmacien
de délivrer du Solupred®
(prednisolone) et du Prima-
lan®(méquitazine) en associa-
tion, notre collègue S. El Yafi
pose la question suivante :
« Est-il vraiment contre-indiqué
de prescrire 3 jours de Solu-
pred®et 8 jours de Primalan®
associés à de la Ventoline®à
un enfant atteint d’un asthme
allergique en poussée ? ». Le
pharmacien refuse cette asso-
ciation au motif du risque de
torsades de pointes indiqué par
le logiciel d’interactions.
Pour V. Veyrat (pharmacien),
ce n’est pas au logiciel de
prendre cette décision, mais au
pharmacien, qui doit analyser
les informations qu’il délivre et
les confronter avec la situation
clinique. Dans ce cas, si la mé-
quitazine est certes un médica-
ment à risque de torsades de
pointes, les corticoïdes n’expo-
sent pas à ce risque. Pour lui,
cette association ne semble pas
contre-indiquée pour une du-
rée ponctuelle de 3 jours (1).
Mais, comme le suggère C. Co-
pin, la question serait plutôt la
S. Crenne va recevoir en crèche
une petite fille porteuse d’une
gastrostomie. La gastroentéro-
logue exige que, si le bouchon
de stomie est arraché, un autre
soit posé dans les 30 à 60 mi-
nutes. Les questions de notre
consœur sont au nombre de
trois. Dans une crèche où il n’y
a pas de puéricultrice, com-
ment faire à part exiger sur le
PAI (projet d’accueil individua-
lisé) que la maman arrive dans
les 30 minutes ? Pour ce geste
infirmier peut-on indiquer sur
le PAI que si la maman n’arrive
pas rapidement, il faudra appe-
ler le 15 pour faire venir une
ambulance et transférer l’en-
fant à l’hôpital (ce qui deman-
dera 20 minutes) ? Que fau-
dra-t-il envisager plus tard en
milieu scolaire ?
pertinence de cette prescrip-
tion au cours d’un asthme en
« poussée » (2), décrit comme
une « dyspnée asthmatiforme
chez un enfant de douze mois
avec rhinite allergique ».
En raison du risque de torsades
de pointes, plus fréquent avec
la méquitazine qu’avec d’autres
antihistaminiques, T. Ouashi-
ne, D. Cloarec et d’autres col-
lègues utilisent d’autres anti-
histaminiques, comme la cétiri-
zine (Zyrtec®), la loratadine
(Clarityne®), la desloratadine
(Aerius®) ou même la dex-
chlorphéniramine (Polarami-
ne®). Pour H. Masson (allergo-
logue), cette discussion pas-
sionnante sur le traitement de
crise de rhinite allergique et
d’asthme du jeune enfant sou-
lève deux questions :
l’association méquitazine et
prednisolone est-elle contre-in-
diquée ?
quel est l’intérêt de la -
quitazine au cours de l’asthme
aigu ?
Au chapitre des contre-indica-
tions, l’AMM (autorisation de
mise sur le marché) de la
Gastrostomie: comment la gérer
en cche?
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Solupred® et Primalan®
au cours de la crise d’asthme :
une association à problème?
l’exposition des mères à divers
polluants et la survenue de ma-
nifestations du spectre autis-
tique chez l’enfant (1). En sub-
stance, l’exposition de la mère
à divers polluants (diesel,
plomb, manganèse, mercure,
chlorure de méthylène, divers
métaux) augmente le risque de
troubles du spectre autistique
(TSA). Cette étude, fondée sur
l’exposition périnatale à ces
risques chez 325 enfants at-
teints de TSA et 22 101 té-
moins, montre une élévation
du risque de TSA par la métho-
de des odds ratio (OR) : OR de
1,5 (pour l’ensemble de l’expo-
sition aux métaux) à 2 (pour
l’exposition au diesel et au
mercure).
D. Le Houézec souligne le plu-
ralisme des étiologies (ou au
moins des facteurs de risque)
de l’autisme, une nouvelle étu-
de incriminant la possibilité
d’une carence en acide folique
périconceptionnelle (2). Dans
une grande cohorte norvégien-
ne (plus de 85000 enfants nés
entre 2002 et 2008), le risque
d’autisme classique est deux
fois moins élevé (0,10 %, soit
64/61042) que dans la cohorte
des femmes non supplémentées
(0,21 %, soit 50/24134). L’étu-
de n’a pas montré de diffé-
rences pour le syndrome d’As-
perger ou les troubles envahis-
sants du développement.
(1) Roberts A.L. et al. : « Perinatal air pollutant
exposures and autism spectrum disorder in the
children of nurses’ health study II partici-
pants », Environ. Health Perspect., 2013 ; 121 :
978-84 (http://ehp.niehs.nih.gov/wp-content/
uploads/121/6/ehp.1206187.pdf).
(2) Surén P. et al. : « Association between ma-
ternal use of folic acid supplements and risk of
autism spectrum disorders in children », JAMA,
2013 ; 309 : 570-7.
E. Pino précise que, en cas d’ar-
rachement du bouchon, le PAI
à l’école propose le recours à
un tiers familial ou une évacua-
tion si cela n’est pas possible. Il
faut aussi avoir une idée de la
fréquence des arrachages pour
adapter la conduite à tenir (1).
Toutefois, remettre un bouton
de gastrostomie après sa chute
est un geste facile, d’autant
plus qu’il sera effectué rapide-
ment car, au-delà de 30 mi-
nutes, la stomie va se refer-
mer… Pour la maintenir en
l’absence de bouchon, on re-
commande de mettre un mor-
ceau de tubulure du même dia-
mètre, un geste qu’il aura fallu
prévoir. Cela est très important
pour l’enfant !
C. Fournier-Charrière renvoie à
Pédiadol, qui a abordé cette
question : disposer d’une sonde
de Foley à placer immédiate-
ment (2).
Dans une crèche, notre
consœur L. Plourdeau a vu un
PAI concernant également un
enfant porteur d’une gastrosto-
mie : il était prévu l’appel des
parents ou, s’ils ne pouvaient
se déplacer dans les 30 mi-
nutes, le recours au Samu pour
un transfert en ambulance.
Toutefois, elle précise aussi
que la sonde de Foley est une
bonne solution, qu’elle utilise
pour les adultes en médecine
générale.
(1) Un article donne des informations sur les
gastrostomies et précise les techniques qui se
sont perfectionnées, en particulier pour éviter
ce type d’incident. Voir : Reinberg O. et al. :
« Gastrostomies, PEG, sondes et boutons :
pour ne plus les confondre et savoir les gé-
rer ! », Paediatrica, 2008 ; 19 : 42-5 (http://www.
swiss-paediatrics.org/sites/default/files/
paediatrica/vol19/n4/pdf/42-45.pdf).
(2) http://www.pediadol.org/IMG/pdf/Lettre_
2012_01.pdf.
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méquitazine indique : « Traitement conco-
mitant par un médicament connu pour al-
longer l’intervalle QT (amiodarone, arsé-
nieux, bépridil, cisapride, diphémanil, diso-
pyramide, dolasétron IV, dofétilide, droné-
darone, érythromycine IV, hydroquinidine,
ibutilide, mizolastine, moxifloxacine, quini-
dine, sotalol, spiramycine IV, torémifène,
vincamine IV) ». Par contre, dans l’AMM de
la prednisolone, aucune action sur l’espace
QT n’est mentionnée. L’association méqui-
tazine-prednisolone n’est donc pas contre-
indiquée en tant que telle, même s’il est vrai
que le Primalan®est « sous surveillance »
car suspect d’allongement de l’espace QT.
L’asthme de l’enfant jeune étant le plus
souvent allergique, H. Masson indique qu’il
est d’usage de proposer un traitement anti-
allergique chez les enfants qui présentent
une rhinite et des sifflements respiratoires.
Les antihistaminiques n’ont pas l’AMM
pour la crise d’asthme, mais ils l’ont pour la
rhinite allergique (3). En pratique, il est
conseillé de faire un bilan allergologique
qui permettra de classer le patient dans
l’une des deux catégories d’enfants
siffleurs : enfant siffleur avec allergie dé-
pistée (asthme du nourrisson allergique
dont est à craindre une évolution vers un
asthme persistant nécessitant une prise en
charge régulière et un traitement des épi-
sodes de rhinite) ; enfant siffleur et bilan
allergologique normal (asthme sûrement
transitoire ou viro-induit ne nécessitant pas
de traitement au long cours) (4). Tout en sa-
chant qu’il existe de nombreuses formes de
passage entre ces deux situations…
(1) Thésaurus ANSM (Agence nationale de sécurité du médica-
ment et des produits de santé) : http://ansm.sante.fr/Dossiers-
thematiques/Interactions-medicamenteuses/Interactions-
medicamenteuses/(offset)/0.
(2) Le terme actuellement consacré est «exacerbation ». L’exacer-
bation dans l’asthme se définit comme un épisode de majoration
des symptômes respiratoires ou par la nécessité du recours à une
corticothérapie orale. Les causes les plus fréquentes des exacer-
bations sont les infections virales (surtout les infections ORL à rhi-
novirus), l’exposition aux allergènes et aux polluants. Voir Ca-
vaillès A. et al. : « Exacerbations dans l’asthme : définitions et im-
munopathologie », Presse Médicale, 2008; 37 : 136-42.
(3) L’étude prospective PARIS (Pollution and Asthma Risk) por-
tant sur 1850 enfants suivis jusqu’à dix-huit mois montre que
9,1 % avaient des signes de rhinite allergique (écoulement na-
sal, éternuements ou obstruction nasale non liés à une infection
virale). La rhinite était significativement associée à une hyperéo-
sinophilie sanguine (> 470/mm3) et/ou à une sensibilisation IgE-
dépendante aux aéro-allergènes, en particulier aux acariens.
Voir Herr M. et al. « Does allergic rhinitis exist in infancy ? Fin-
dings from the PARIS birth », Allergy, 2011 ; 66:214-21.
(4) Voir Dutau G. : « Les phénotypes de l’asthme : analyse et cri-
tique », Méd. Enf., 2013 ; 33 : 154-6.
QUELLE PLACE POUR LE JEU
DANS LALIMENTATION DES ENFANTS ?
Lors du dernier congrès national de l’AFPA (l’Association Française des Pédiatres de ville),
le Groupe Bel a proposé un symposium traitant de
« la place des fromages enfants dans
le développement physique et personnels des moins de 10 ans ».
À cette occasion,
le professeur Jean-Pierre Corbeau est intervenu pour s’exprimer sur l’importance du jeu
dans l’alimentation des enfants.
(1) Schlich P. et al. Effet d’une éducation sensorielle sur les préférences
et les comportements alimentaires d’enfants âgés de 8 à 10 ans
(projet ANR-PNRA EduSens), 2008
Fromageries BEL S.A.
Capital social 10.308.502,50
RCS Paris 542 088 067
16, bd Malesherbes
75008 Paris
On entend souvent « il ne faut pas jouer avec la nourriture ».
Réalité ou idée reçue ?
Le jeu représente une dimension importante de notre alimentation et
contrairement aux idées reçues, il n’est pas synonyme de gaspillage.
Un produit ludique ne doit pas êtreduit à la notion de « gadget » car
intégré à l’acte alimentaire, le jeu rassure l’enfant et contribue à la construc-
tion de sa con ance. Le jeu participe également à l’éducation sensorielle
des enfants. Jouer avec la nourriture est une manière de se lapproprier.
Lorsqu’il est attiré par la dimension ludique dun aliment, l’enfant est attentif,
il mobilise tous ses sens et est pleinement conscient de lacte quil effectue. Et
nous savons que cette forme déducation est importante : une étude montre
en effet que léducation sensorielle favoriserait lacceptation de nouveaux
aliments par l’enfant et améliorerait sa capacité à les décrire.1
Les fromages enfants sont-ils des aliments ludiques et dans
quelle mesure contribuent-ils au développement personnel des enfants ?
Avec leurs formes géométriques, leurs personnages, leurs emballages
et leurs formats miniatures, les fromages en portions sont des aliments
ludiques qui enrichissent lunivers visuel, tactile et olfactif des enfants. Un
fromage en portion cest un fromage rien que pour soi que l’enfant sappro-
prie et consomme à sa fon de manière amusante et autonome. Pour s’en
convaincre, il suf t dobserver comme un enfant est concentré, lorsquil
ouvre sa portion de fromage, la déballe, et létale sur sa tartine. Objets de
rituels et de petits dé s, les fromages enfants incitent au jeu, ils sont ainsi
consommés en pleine conscience et encouragent à ne pas manger « machi-
nalement ». Cest une habitude alimentaire qui peut permettre de prévenir
les mauvais comportements alimentaires et d’établir un rapport sain avec la
nourriture.
Le point de vue du Professeur Jean-Pierre Corbeau,
professeur de sociologie de l’alimentation
à l’université François Rabelais de Tours.
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Médecine
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Parmi de nombreuses défini-
tions, l’encoprésie peut être dé-
crite comme l’évacuation régu-
lière, involontaire ou délibérée,
de matières fécales, se produi-
sant dans des endroits non ap-
propriés, chez un enfant d’âge
chronologique et d’âge mental
d’au moins quatre ans. Parmi
les autres critères diagnostiques
exigés, ce trouble doit être du-
rable, survenant depuis plu-
sieurs mois. Chez la patiente de
M. Boudiaf, une fillette effacée
mais intelligente, les parents
sont excédés, l’école veut la dé-
scolariser et le risque de ruptu-
re familiale est important. Les
laxatifs prescrits récemment
ont aggravé les troubles. Que
faire sinon adresser cette fillet-
te à un pédopsychiatre, se de-
mande notre collègue ?
A. Chevé et E. Pino insistent
sur la nécessité d’une prise en
charge multipartenariale : exa-
men complet somatique et
neurologique ; examen pédo-
psychologique ; éducation de
l’enfant dans le cadre d’un pro-
gramme polyfactoriel (rituali-
sation du passage aux toilettes,
calendrier des selles, etc.). Il ne
peut pas être question de dé-
scolarisation, insiste E. Pino,
puisque ni l’enfant lui-même,
ni les autres ne sont en dan-
ger ! Pour elle, « si l’encoprésie,
quand elle n’est pas liée à une
cause organique, est une sorte
d’impasse psychique sur laquel-
le l’enfant n’a pas de prise, ce-
lui-ci a par contre une marge
de manœuvre bien plus impor-
tante et bien plus précoce
qu’on ne croit sur ce qu’il en
fait ». En d’autres termes : « que
les selles lui échappent n’est
pas de son fait, par contre la
décision de rester ou non avec
une culotte sale en public et au
contact des autres l’est ».
Pour M. Boublil, il n’y a pas une
mais des encoprésies. Dans son
expérience, jamais l’encoprésie
n’a cédé quand on s’est seule-
ment attaqué à elle, mais
« quand le problème qui était à
son origine, très loin d’elle, a
pu se résoudre ». Et il cite des
exemples vécus : dépression
maternelle, conflit insoluble
entre les parents, grand-père
tyrannique et mourant, nais-
sance d’une sœur préférée…
En pratique, il ne faut pas se
centrer sur le symptôme «enco-
présie», mais chercher d’où
vient le mal. Et de citer l’effet
réverbère : « on cherche ses clés
sous le réverbère parce qu’on y
voit plus clair alors qu’on les a
perdues ailleurs où il fait
sombre». Pour lui, il faut abor-
der le problème de façon «poli-
cière», par un abord
« conjoints-pédiatre-pédopsy-
chologue », en s’interrogeant
sur le sens du symptôme. Le
problème est celui des parents
qui amènent l’enfant (un enfant
normal, ayant acquis normale-
ment la maîtrise sphinctérienne
et qui déclenche à un moment
donné une encoprésie) en le
désignant comme le coupable à
soigner et qui refusent l’idée
même que cela ait un sens.
Pratique, A. Chevé insiste sur
l’information de l’entourage.
Pour C. Philippe, encore plus
que dans l’énurésie, il est es-
sentiel de s’occuper de l’enfant
et de l’impact du symptôme
sur la dynamique familiale et
ses relations aux autres… Il
précise qu’il y a bien long-
temps qu’il ne préconise plus
les lavements ni n’impose à
l’enfant des régimes draco-
niens pour obtenir un transit
correct : c’est l’échec assuré
Il faut responsabiliser l’enfant
en lui donnant des missions,
éviter tout excès d’interven-
tions et de vérifications des pa-
rents (surtout de la maman)
tout en les soutenant…
Plusieurs collègues insistent
sur l’importance évidente
d’évacuer les fécalomes. Dans
les cas qui lui ont été signalés,
E. Pino a toujours constaté un
fécalome, à évacuer bien sûr.
Mais pour d’autres collègues
tout ne se résume pas, loin de
là, au clystère ! N’importe quel
enfant peut présenter une en-
coprésie à l’occasion d’un féca-
lome accidentel, mais ce n’est
pas n’importe quel enfant qui
va conserver une encoprésie,
comme la petite patiente de
M. Boudiaf !
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Encopsie chez une enfant de
cinq ans: quelle prise en charge ?
Désinfection en crèche en cas de
coupure accidentelle d’eau !
A la suite d’une question de sa
directrice de crèche, E Berbéri-
dès pose la question suivante :
« s’il y a une coupure d’eau,
comment nettoyer une plaie
superficielle chez un petit ? ».
Elle ajoute qu’en dehors des so-
lutions hydroalcooliques, elle
ne dispose que de la Biseptine®
(chlorhexidine), qui pourrait
ne pas être adaptée à la peau
des tout-petits, prématurés et
nourrissons, comme l’indiquent
les recommandations sur la no-
tice du produit. Les réponses
sont variées. G. Nierdergang
préconise l’eau de source Cris-
talline et du savon et, à défaut,
le Diaseptyl®(1). D. Vast préco-
nise le sérum physiologique.
Bien que la probabilité qu’un
enfant se blesse en crèche (ac-
cident domestique) alors qu’il y
a une coupure d’eau (travaux
sur la voie publique) soit relati-
vement faible (mais à ne pas
occulter), il faut revoir les pro-
tocoles de la désinfection de la
peau des nourrissons.
(1) Solution de chlorhexidine (0,5 g/100 g) as-
sociée à divers excipients (trolamine, eau puri-
fiée, décylglucoside, glycérol).
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