DÉVELOPPER ET MANAGER / 05 Recrutement : les nouveaux outils changent la donne DOSSIER / 08 La consommation collaborative à l’heure de la maturité FINANCER POUR INNOVER / 14 Une ordonnance novatrice pour le crowdfunding Hiver 2014 / 2015 # 19 RHÔNE-ALPES Entretien Spartoo : un ancrage régional, une réussite à l’international © D.R. Boris Saragaglia, fondateur et PDG de Spartoo SOMMAIRE 04 LES RÉGIONS INNOVENT SUR… DECIDEURSENREGION.FR INNOVER EN RHÔNE-ALPES DÉVELOPPER ET MANAGER 05 Recrutement : les nouveaux outils changent la donne 07 Les EPL : une solution pour les collectivités DOSSIER 08 La consommation collaborative à l’heure de la maturité 12 Face à la vague collaborative, penser au service client 13 Covoiturage : BlaBlaCar, zoom sur un cas emblématique FINANCER POUR INNOVER 14 Une ordonnance novatrice pour le crowdfunding PAROLE D'EXPERTS 16 L’innovation fiscale, au cœur de l’avenir économique ? 17 L’insolite, un levier d’innovation pour l’entreprise SOLUTION 18 Épargne salariale : fidélisez vos collaborateurs À VOS CÔTÉS 19 Innovation sociale : la Caisse d’Epargne, partenaire des UP Conferences RETROUVEZ TOUTE L’ACTUALITÉ DES ACTEURS ÉCONOMIQUES QUI INNOVENT SUR LEUR TERRITOIRE : www.decideursenregion.fr TWITTER twitter.com/Decideursregion Spartoo : un ancrage régional, une réussite à l’international Spartoo, le site de vente en ligne de chaussures et de vêtements, créé en 2006 et basé à Grenoble, est l’une des plus belles réussites du e-commerce français. Un succès à l’échelle internationale. Le point avec l’un de ses fondateurs et son actuel PDG, Boris Saragaglia. D ÉC I D E U R S E N R ÉG I O N : À quoi attribuez-vous le succès de l’entreprise ? Boris Saragaglia : Nous avons eu de la chance de nous trouver dans la bonne fenêtre en termes de demande. Ensuite, nous avons eu la capacité d’exécuter proprement la stratégie que nous avions définie. Notamment autour de la qualité de notre service clients, de la qualité de notre offre et de notre vision à l’international, puisque nous nous sommes vite d é p l o y é s à l ’é t r a n g e r. C e t ensemble, auquel il faut ajouter l’attention constante portée à l ’ i n n o va t i o n , a c o n t r i b u é au développement rapide de l’entreprise. Dans combien de pays êtes-vous présents aujourd’hui ? Nous sommes l’un des sites français les plus internationalisés. Nous sommes présents dans 20 pays. Au total, en 2013, Spartoo a réalisé un Hiver 2014 / 2015 chiffre d’affaires de 130 millions d’euros. La société compte 350 salariés en incluant le département logistique. Quel sens Spartoo donne-t-elle au concept d’innovation ? Nous tentons de faire évoluer constamment nos méthodologies de travail. C’est en améliorant nos processus et notre façon de fonctionner que nous parvenons à matérialiser l’innovation. Différents services peuvent en bénéficier. Cela peut concerner un sujet comme l’anticipation des ventes futures. L’affichage sur le site fait également partie de nos préoccupations pr incipales avec des méthodes qui nous permettent d’optimiser le placement des produits. Ces trois exemples reposent sur l’utilisation de nombreuses données qui sont, ensuite, retravaillées via des modèles mathématiques. 2 www.decideursenregion.fr DE LA PRÉCISION, AVANT TOUT ! © D.R. Spartoo.com est le leader de la vente de chaussures sur Internet en Europe. Elle a été fondée en 2006 par trois jeunes diplômés : Boris Saragaglia (Mines, HEC), Paul Lorne (Centrale, HEC) et Jérémie Touchard (Mines). L’entreprise, fortement internationalisée, est présente dans plus de 20 pays en Europe, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne… Boris Saragaglia croit à la vérité des chiffres. Chez lui, tout fait l’objet de mesures afin de déterminer les meilleurs plans d’actions possibles. « C’est comme en Formule 1 : plus on va vite, plus il faut être précis », expliquet-il. Aujourd’hui, Spartoo a dépassé le seul monde de la chaussure et propose désormais du prêt-à-porter. Dans un open space, quelques-uns des 350 salariés de Spartoo. L’attention constante portée à l’innovation, a contribué au développement rapide de l’entreprise. On parle aujourd’hui beaucoup du développement du m-commerce (commerce mobile). Comment vous positionnez-vous sur ce créneau ? E n m a t i è re d e m o b i l i t é , o n distingue deux types de supports. D’un côté le téléphone mobile, de l’autre la tablette. Sur le premier, le business model est plutôt basé sur des circuits de temps courts liés à des p r o m o t i o n s é l e v é e s . C ’e s t typiquement le cas du modèle de vente privée. Ensuite, il y a la tablette, support en direction duquel nous multiplions les efforts car il se rapproche très largement de ce que l’on peut t ro u ve r s u r d e s o rd i n ate u r s traditionnels. Le grand défi est d’avoir une interface qui colle à la navigation tactile et soit en capacité de mettre en avant les grandes opérations marketing que nous réalisons par ailleurs p o u r l e s g ra n d s é c ra n s d e s ordinateurs fixes. Car sur un appareil mobile, nous n’avons ni la même surface d’expression, ni le même rapport à la navigation que sur un PC. S p a r to o e s t u n e e n t re p r i s e grenobloise. Le succès venant, n’avez-vous jamais eu la tentation de rejoindre la capitale ? Nous sommes très heureux d’avoir une entreprise si internationalisée située en région, ce qui, somme toute, n’est pas si fréquent. Cet ancrage régional mérite d’être souligné. Il démontre que les richesses de notre pays ne sont pas exclusivement concentrées à Paris. Pouvoir l’illustrer par des exemples, c’est toujours mieux. Être un symbole de réussite sur un territoire qui n’est pas l’Iled e - F ra n c e e s t ex t rê m e m e n t important. Il est nécessaire de promouvoir la responsabilité des acteurs locaux dans le développement économique. Boris Saragaglia, fondateur et PDG de Spartoo Avez-vous le désir de créer vos propres boutiques dans le monde physique ? Nous avons des projets en ce sens. Mais aujourd’hui, je n’ai pas de vision claire de son exécution. L’idée est néanmoins de faire vivre de manière plus intégrée les univers du monde physique et du « on line ». Nos consommateurs ne font pas de distinction entre les deux. Pour ces derniers, il n’existe qu’une problématique unique : celle de se chausser et de se vêtir. Le canal importe peu tant que l’offre et le service répondent à leurs attentes. Spartoo, lauréat du Prix La Tribune Jeune Entrepreneur, en partenariat avec la Caisse d’Epargne En 2013, Spartoo était un des lauréats de la première édition du Prix « La Tribune » Jeune Entrepreneur qui récompense des jeunes qui se sont lancés dans l'aventure de l’entrepreneuriat. Parce que la Caisse d’Epargne s’engage aux côtés des jeunes entrepreneurs, elle s’est associée à ce prix afin de les accompagner dans la concrétisation et la réussite de leurs projets. Hiver 2014 / 2015 3 www.decideursenregion.fr LES RÉGIONS INNOVENT Sur decideursenregion.fr © D.R. © D.R. découvrez les témoignages complets de personnalités marquantes. Dorian Tourin-Lebret, Cofondateur et dirigeant de Smart Impulse, lauréat 2014 du prix La Tribune Jeune Entrepreneur, dont la Caisse d’Epargne est partenaire. www.decideursenregion.fr/ Ile-de-France/Innover-EnRegion/ © D.R. Notre solution permet d’identifier la consommation électrique de chaque type d’appareil.” Lorraine ChampagneArdenne Notre concept de salle de bain a permis d’embaucher 100 personnes.” Nous avons passé le cap des 1 000 impressions 3D réalisées.” Raphaël Vanneste, Directeur général de Top Office au sujet du succès du projet managérial et technologique concernant l'impression 3D. www.decideursenregion.fr/ Nord-France-Europe/ Innover-En-Region/ Jean-Philippe Ferreira, Directeur commercial de Ossabois et des cellules Aqua-logis, totalement réalisées et pré-équipées en usine : lavabo, baignoire, réseaux et finitions. © D.R. Nord France Europe Ile-de-France Aquitaine PoitouCharentes Nous mettons en relation les propriétaires de bateaux et les locataires potentiels.” Nicolas Cargou, Cofondateur de la plateforme collaborative sur Internet Samboat actuellement en phase de fort développement. www.decideursenregion.fr/ Lorraine-ChampagneArdenne/Innover-En-Region/ www.decideursenregion. fr/Aquitaine-PoitouCharentes/Innover-EnRegion/ Suivez-nous aussi sur twitter.com/Decideursregion Hiver 2014 / 2015 4 www.decideursenregion.fr © Wavebreakmedia Ltd DÉVELOPPER & MANAGER Recrutement : les nouveaux outils changent la donne Serious games, battles, hub carrière, applications mobiles… avec l’avènement du recrutement 2.0(1), quelle que soit leur taille, les entreprises innovent, composant avec les dernières technologies dédiées. Leur leitmotiv ? Soigner leur image de recruteur afin d’attirer les meilleurs profils. Zoom sur ces nouvelles pratiques. D es concours de codes aux jeux de rôle virtuels, les entreprises rivalisent d’ingéniosité afin d’attirer les meilleurs candidats. « Dans le recrutement, il faut distinguer les étapes de sourcing(2) et de l’évaluation, rappelle Hymane Ben Aoun, membre du conseil d’administration de Syntec Conseil en Recrutement(3). Après l’apparition des jobboards, ces sites Internet dédiés au recrutement, la véritable révolution pour le sourcing a été l’avènement des réseaux sociaux, qui nous permettent d’identifier des compétences. » Pour un recruteur, difficile désormais de se passer des célèbres Viadeo, LinkedIn… comme de Facebook et Twitter. Selon une étude du site d’offres d’emploi Stepstone, 81 % des personnes en recherche d’emploi utilisent ce canal et privilégient Viadeo et LinkedIn, tandis que les entreprises ont augmenté de 50 % leur présence sur les réseaux sociaux et que 29 % utilisent Twitter pour recruter. LE RECRUTEUR DOIT TRAVAILLER SON IMAGE « Cela a bouleversé notre métier. Grâce aux profils, nous avons accès à pléthore d’informations sur les candidats. Pour autant, il faut ensuite les motiver à venir ! Il faut travailler son image de recruteur », complète Emmanuel Stanislas, directeur du cabinet de recrutement Clémentine. « Ainsi, il Hiver 2014 / 2015 5 www.decideursenregion.fr faut avoir assez de followers pour créer un véritable écho sur Twitter autour de son offre. » Les entreprises n’hésitent donc plus à multiplier leur présence sur ces canaux. Pour éviter de perdre de futurs potentiels dans un tel dédale, Colas vient par exemple de lancer un hub regroupant ces sources (cf. encadré) « Si Twitter n’a pas vocation à être un vecteur de recrutement, il permet de s’adresser à une communauté de candidats, à condition d’y apporter du contenu et de rentrer en interaction avec eux ! » abonde Hymane Ben Aoun, pour qui la nouvelle problématique RH est la réputation. Car si les entreprises innovent, les candidats ont également revu leurs techniques de candidature… DÉVELOPPER & MANAGER MESURER RAPIDEMENT LES COMPÉTENCES C’est que le secteur informatique est naturellement un des plus innovants en la matière et organise depuis peu, après le succès des serious games(4), des battles (batailles). À la demande de ses clients, la société spécialisée en évaluation Isograd(5) organise ces évènements où s’affrontent des développeurs sur des exercices de codes. Ces battles représentent à la fois un nouveau canal et une méthode d’évaluation différente. D’autres solutions sont aussi proposées pour évaluer les candidats. Diverses plateformes en ligne se chargent notamment d’accompagner le recruteur à cette étape cruciale. Isograd édite ainsi un test de bureautique équivalent à ce que peut être le TOEFL pour l’anglais. Tests de langue, de personnalité, de QI, la liste est longue. « Si hier il était complexe d’évaluer un Un exemple à la pointe : le hub Carrière Colas © D.R. QUAND LE CANDIDAT SOIGNE SA RÉPUTATION Si Viadeo propose déjà un onglet « recommander quelqu’un », d’autres outils fleurissent à l’instar de Shapr. « Cette application sur mobile permet de se porter garant de l’expertise de quelqu’un. Un outil de mesure de son influence en quelque sorte », explique Hymane Ben Aoun. Pour aller plus loin, des sites de cooptation ont vu le jour – allant jusqu’à rémunérer le coopteur –, comme MyJobCompany ou Keycoopt. Les avantages sont réels de part et d’autre puisque, d’après une étude Oracle, ce canal représente 33 % des candidatures qualitatives reçues par un recruteur. « C’est intéressant pour les entreprises qui recrutent en direct », estime Hymane Ben Aoun qui cite un autre outil, réservé aux cadres, permettant de comparer son salaire , Cadreo. « Ce jobboard permet de savoir si les offres correspondent aux salaires attendus selon le poste, la localisation… » Dans le même esprit, ChooseYourBoss qui aspire à « redonner le pouvoir au candidat », « pousse » anonymement vers le candidat du secteur informatique les annonces qui correspondent à son profil… sans être harcelé par les chasseurs de tête. La véritable révolution pour le sourcing a été l’avènement des réseaux sociaux.” Hymane Ben Aoun, membre du conseil d’administration de Syntec Conseil en Recrutement(3). 1. Le Web 2.0 est l’évolution du Web vers l’interactivité alliant une complexification interne de la technologie et une simplicité d’utilisation. 2. Le sourcing est un terme anglais utilisé dans les ressources humaines pour désigner le fait de trouver des candidats. 3. Syntec Recrutement fait partie de la Fédération Syntec qui représente 100 000 entreprises et 750 000 salariés. 4. Un serious game est un logiciel qui combine une intention sérieuse, de type communicationnelle par exemple, avec des ressorts ludiques. 5. Isograd a créé un standard dans l’évaluation et la certification des compétences sur les outils Excel, PowerPoint, Word… « Ce hub n’est pas qu’une simple déclinaison de nos sites RH et corporate, explique Cédric Mendes, responsable du Recrutement. Cette solution qui réhabilite le principe de “portail unique” est née d’un véritable besoin. Nos candidats se dispersent au gré des nouveaux usages tandis que Colas propose des contenus intéressants sur LinkedIn, Facebook, le fil Twitter @ColasRH... Pour Colas, ce hub est une opportunité de développer une marque employeur innovante. L’avenir du recrutement étant le mobile candidat, aujourd’hui l’on peut même organiser un entretien téléphonique dans la langue voulue ! » souligne Emmanuel Stanislas. Autre outil, easyRECrue est une plateforme vidéo qui permet de vérifier en amont de l’entretien réel, l’expérience, les prétentions… Le candidat doit en effet répondre en temps limité via Webcam. RÉVOLUTION MOBILE Si McKinsey organise une barbecue party, L’Oréal un serious game, la plupart des recruteurs privilégient encore des canaux plus classiques. Pour 78 % d’entre eux, les sites d’emploi sont leur mode de recherche favori, devant les salons et les réseaux sociaux. Pour preuve, les sites d’annonces gratuits Vivastreet et Leboncoin qui ont acquis une place de leaders, avec des fréquentations toujours croissantes sur leurs versions mobiles. Du fait de l’utilisation de plus en plus fréquente des smartphones, la forme de ces sites est en voie de mutation. L’application JobAroundMe en est l’illustration : Hiver 2014 / 2015 6 www.decideursenregion.fr comme les réseaux sociaux, notre hub a été pensé 100 % mobile. Il permet d’y postuler sans télécharger un CV. Notre solution “aspire” toutes les données carrière de LinkedIn et recompose votre CV. C’est une garantie d’équité entre candidatures mobile et PC. À l’avenir, ces profils en ligne vont encore s’enrichir, avec des certifications de diplômes, des recommandations… À l’heure où tout est disponible sur le Web, l’exigence de transparence et de véracité de l’information va devenir cruciale pour l’employeur », conclut-il. elle donne la possibilité de trouver les offres les plus proches en temps réel. Cette version mobile est particulièrement utile sur le marché non-cadre. D’une manière générale, le domaine est en mutation rapide. Les serious games, une méthode éprouvée : exemple Les Coéquipiers, développé par Décathlon, permet aux joueurs de découvrir tous les métiers du groupe et répond à des problématiques RH. DÉVELOPPER & MANAGER Les EPL : une solution pour les collectivités Les EPL sont attachées au territoire, en ont une bonne connaissance et peuvent intervenir à une échelle cohérente.” Hélène Le Rai, Responsable du département Aménagement et développement économique à la Fédération des EPL. Les collectivités territoriales doivent faire face à une tendance au désengagement de l’État en matière d’ingénierie publique. Après l’arrêt en 2012 de l’assistance à maîtrise d’ouvrage apportée par les Directions départementales du territoire (DDT) via les Directions départementales de l’équipement (DDE), l’Assistance technique fournie par l’État pour des raisons de solidarité et d’aménagement du territoire (ATESAT) a été supprimée le 1er janvier 2014. d’un Groupement d’intérêt économique (GIE), qui ont été regroupées sous une seule bannière, Loire-Atlantique Développement, afin d’assister les collectivités dans leurs projets. Cette offre globale à l’échelle du département permet de répondre à tous les besoins en matière d’ingénierie. Autre initiative en Vendée, où le conseil général a mis en place, dès 2012, un outil d’ingénierie publique pour pallier la disparition annoncée de l’ATESAT, l’Agence de services aux collectivités locales. Cet organisme intervient autant pour les opérations d’aménagement et de construction que pour tout autre projet d’intérêt général. VERS DES EPL INTERCOMMUNAUTAIRES ? L’échelle du département est aujourd’hui privilégiée pour l’organisation d’un service d’ingénierie territoriale. Toutefois, comme le précise Hélène Le Rai, « l’avenir de ce maillon étant en question, on peut supputer une reprise en main par les intercommunalités de l’ingénierie publique, avec la création de SEM ou de SPL intercommunautaires, permettant de mutualiser des équipes pluridisciplinaires au bénéfice de plusieurs intercommunalités. » Parallèlement, l’élargissement de la gamme des EPL à la SEM à opération unique peut mener à d’autres réflexions. RÉORGANISATION DE L’INGÉNIERIE PUBLIQUE, L’INTERVENTION DES EPL Les collectivités peuvent se tourner vers le secteur privé pour lui confier des prestations d’assistance à la maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre. Toutefois, elles n’en ont pas forcément les moyens. Une autre solution tend à se développer, via les Entreprises publiques locales (EPL), avec les Sociétés d’économie mixte (SEM) ou les Sociétés publiques locales (SPL). Bon compromis entre le secteur public et le secteur privé, « elles sont attachées au territoire, en ont une bonne connaissance et peuvent intervenir à une échelle cohérente », note Hélène Le Rai, Responsable du département Aménagement et développement économique à la Fédération des EPL. Autre valeur ajoutée et non négligeable, ce sont des entreprises qui facturent au coût réel. EPL, maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre DES EXPÉRIENCES À L’ÉCHELLE DU DÉPARTEMENT En Loire-Atlantique, ce sont par exemple trois structures, une SEM, une SPL et le CAUE 44 (Conseil d’architecte, d’urbanisme et de l’environnement) dont certaines fonctions sont mutualisées au sein L’ingénierie recouvre la maîtrise d’ouvrage : conseil en amont et études diverses (diagnostics, analyses, dessins…) pour aller jusqu’à la maîtrise d’œuvre qui comprend la réalisation des travaux, la conduite des chantiers et le contrôle de l’exécution. L’ingénierie publique désigne quant à elle toutes ces prestations quand elles concernent des réalisations destinées à un usage public : voirie, éclairage, constructions publiques… Le cœur de métier des EPL relève de la maîtrise d’ouvrage et elles sont dans ce cadre pourvoyeurs d’affaires pour la maîtrise d’œuvre. © Jesussanz © D.R. Face à une tendance au désengagement des services de l’État en matière d’ingénierie publique, les Entreprises publiques locales (EPL) apportent des solutions innovantes aux collectivités territoriales. Hiver 2014 / 2015 7 www.decideursenregion.fr DOSSIER © Esenkartal/Thinkstock P. 12 : Face à la vague collaborative, penser au service client Hiver 2014 / 2015 8 www.decideursenregion.fr P. 13 : Covoiturage : BlaBlaCar, zoom sur un cas emblématique DOSSIER C CONSOMMATION COLLABORATIVE : DE QUOI PARLE-T-ON ? La consommation collaborative désigne un modèle économique où l’usage prédomine sur la propriété. L’usage d’un bien ou d’un service est ainsi augmenté par le partage, l’échange, la vente ou la location. Cette optimisation de l’usage est principalement permise par l’échange d’informations via Internet et par l’essor des échanges en ligne. ’est un signe qui ne trompe pas. Depuis un peu plus d’un an, les entreprises traditionnelles multiplient les initiatives en direction de l’économie collaborative. « Elles se mobilisent en rachetant des start-up, en nouant des partenariats mais également en lançant de nouveaux services », indique Louis-David Benyayer, consultant, chercheur et cofondateur de Without Model, qui s’est donné la mission de contribuer à généraliser les modèles économiques ouverts, collaboratifs et responsables. Castorama, SNCF, Intermarché, Boulanger… : les grands noms intégrant ce secteur à leurs réflexions stratégiques ne manquent pas. Ils illustrent le sérieux avec lequel la planète économique considère désormais ce modèle de consommation et son potentiel en termes de production de richesses. « Personne ne peut, désormais, échapper à un tel bouleversement économique », souligne Diouldé Chartier, associée fondatrice de D’cap Research, agence d’études et de conseil en innovation. Une économie du partage est née Louer sa machine à laver ou sa voiture, troquer un service contre un autre, vendre ses collections de DVD… Comment, à partir d’actes d’échanges aussi simples, a pu se constituer une « économie du partage » désormais si respectée ? Une conjonction de facteurs l’explique. C’est tout d’abord la rencontre entre une aspiration d’une partie croissante de la population et les nouvelles opportunités offertes par les outils numériques. Cette logique Hiver 2014 / 2015 © D.R. Les plateformes Web de consommation collaborative ont permis en quelques années l’émergence de jeunes entreprises qui n’ont désormais rien à envier à leurs aînées de l’économie traditionnelle. Un phénomène qui doit autant à des aspirations sociétales qu’à un intérêt économique partagé. La consommation collaborative n’est pas une idée fragile ou une tendance à court terme, mais une force économique et culturelle puissante.” Rachel Botsman , figure parmi les théoriciens de la consommation collaborative. Elle a publié en 2010, avec Roo Rogers un ouvrage qui a fait date : What’s Mine Is Yours: The Rise of Collaborative Consumption (ce qui est à moi est à vous : la montée de la consommation collaborative). 9 www.decideursenregion.fr d’échanges, accordant une place prépondérante aux expériences et aux services, au détriment des objets eux-mêmes (voitures, CD…), a été portée notamment par la génération Y, née entre les années 1980 et le milieu des années 1990. Une génération « connectée » et familière des communautés virtuelles, et pour laquelle l’acte d’achat n’est plus une évidence. C’est donc avec un certain enthousiasme qu’elle a adopté des pratiques collaboratives qui ont fleuri progressivement sur le Web, par l’intermédiaire de plateformes d’échanges nées à partir de la deuxième moitié des années 2000. Certains de leurs aînés avaient pu initier le mouvement, souvent portés par des idéaux et une aspiration au partage sans visée lucrative. Des universitaires américains avaient ainsi lancé, voici quelques dizaines d’années, des systèmes de partage d’appartements. En France, la communauté d’Emmaüs peut aussi apparaître comme un ancêtre de la consommation collaborative. Le passage à une autre échelle allait être rendu possible par le Web, étendant ainsi la consommation collaborative à des cercles plus larges. Des modes de consommation alternatifs Pour expliquer la croissance de l’économie collaborative, l’importance du fait sociétal n’est pas à négliger. C’est aussi parce que la société aspirait, au cœur des années 2000, à des modes de consommation alternatifs, à une DOSSIER Consommation collaborative plus grande prise en compte de la notion de durabilité, que la croissance du secteur allait être possible. « L’économie collaborative peut permettre de reprendre le contrôle de sa vie et de ne pas consommer en se laissant guider par ses seules habitudes. Elle donne la possibilité d’agir selon son libre arbitre, estime Magali Boisseau, fondatrice de BedyCasa, plateforme en ligne de logements chez l’habitant. Ces pratiques peuvent même aller plus loin en créant du lien social. Nous avons parmi nos hébergeurs des chômeurs ou des femmes au foyer qui, au-delà de l’aspect financier, se sentent responsables et investis d’une mission. C’est une façon pour eux de reprendre contact avec la société. » Une réponse efficace Dans le même temps, des raisons plus pragmatiques à l’émergence de la consommation collaborative se sont surimposées, permettant une croissance d’autant plus rapide. « Il n’y a pas que des raisons idéalistes qui expliquent l’adhésion à cette économie, indique Louis-David Benyayer. Elle apporte souvent tout simplement une réponse efficace en termes de praticité ou d’existence d’offres. Et puis certains perçoivent le bénéfice qu’ils auront à monétiser une partie de leur actif, qu’il s’agisse de leur voiture ou de leur appartement. » De ce point de vue, la crise économique a, depuis 2008, favorisé l’émergence de cette nouvelle façon de consommer. Ceux recherchant un service y trouvent une manière de faire des économies, ceux proposant une prestation ont ainsi le moyen d’augmenter leurs rentrées d’argent. « Dans certains cas, cela peut même devenir une économie parallèle avec des particuliers qui deviennent des quasi-professionnels de la location d’appartements ou du covoiturage », relève Louis-David Benyayer. On touche là à l’un des défis ma- LES 10 PREMIERS ACTEURS DU E-COMMERCE COLLABORATIF EN FRANCE Visiteurs uniques moyens par mois De nombreux signes de maturité Pas encore à l’âge adulte, cette nouvelle économie ne donne pas moins de nombreux signes de maturité. Le temps où une multitude de jeunes entrepreneurs lançaient à moindre frais une plateforme collaborative semble révolu. C’est Les Français ayant recours aux pratiques collaboratives : 4 caractéristiques communes* Quelles que soient leurs divergences de motivations et de pratiques, les Français ayant recours aux pratiques collaboratives révèlent des caractéristiques communes, qui les distinguent des autres consommateurs. Objet ӡŸ¹T¨®K/Ұ9ӄŶsŶsŸ 1 221 000 Ÿ¹T¨®K/ ӡũƧT¨¨s/ƭp/¨ 965 000 Ÿ2¨T9T¨ӄT ӡƃ¨À 796 000 ƍT¨ӄTҭ¹T¨K/ ӡž/s / 644 000 Ÿss/ ¨T ӡũT 551 000 Ƨ ¨T*/¹ / ӡǡT*/*/TK 515 000 ǡ3¨//¨/¨ /T/*/ ӡƧDž® Q/DŽ®TžT¨Ƶ®Tҡ 456 000 ǁ*®T¨9/T/ ӡǡTKK 300 000 ŶTss/¨ /¨ҭ¨ҭ¨Q2¨/ ӡǡ/¨TT/Ÿss/ ¨T¹/ 227 000 ǡ3¨//¨/¨ /T/*/ ӡǭ/ 200 000 ŶTss/¨*Ҵ TӍ/ Source : Fédération e-commerce et vente à distance. Moyenne établie sur le premier trimestre 2014. jeurs de l’économie collaborative pour les années qui viennent : poursuivant sa croissance, elle devra définir de façon encore plus claire les règles qui la régissent. « Elle a pour elle la puissance, l’envergure, mais elle manque encore de structuration, souligne Diouldé Chartier. Elle n’est pas totalement “normée”. Les acteurs qui animent la consommation collaborative devront également se pencher encore plus sur les questions de la responsabilité et de l’engagement. Les consommateurs doivent connaître précisément le partage des rôles en cas de service défectueux. » ¨ s/Ӑ Une volonté de rencontrer régulièrement de nouvelles personnes. Une propension à la découverte, à l’expérience… Une préoccupation relative à l’évolution de la société : futur de la planète. Une volonté et un plaisir à faire durer les objets. Hiver 2014 / 2015 10 www.decideursenregion.fr DOSSIER Consommation collaborative LES PRATIQUES COLLABORATIVES EN FRANCE* La nécessaire préservation de l’éthique initiale Progressant à pas de géant ces dernières années, les acteurs de l’économie collaborative empruntent désormais beaucoup aux méthodes de l’économie traditionnelle. C’est là l’un des signes de leur maturité économique. Autre signe de leur progression, caractéristique des secteurs économiques alternatifs touchés par une forte croissance : les débats qui parcourent cette économie du partage au sujet de la nécessaire préservation de son éthique initiale. En 2011, le passage du service d’hébergement temporaire CouchSurfing du statut d’organisation à but non lucratif à celui de société commerciale a suscité un REDISTRIBUER SES BIENS À D’AUTRES PARTICULIERS Vendre ses biens à d’autres particuliers 52 %* Échanger / troquer 11 % ACHETER Participer à des achats groupés 23 % SE DÉPLACER Faire du covoiturage 8% TRANSFORMER SES BIENS EN SERVICE Louer ses biens à d’autres particuliers 6% S’ALIMENTER Adhérer à une AMAP 6% (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) * Source : « Les Français et les pratiques collaboratives ». Étude IPSOS-ADEME réalisée en 2012 sur un échantillon de 4 500 interviews d’individus âgés de 15 à 75 ans représentatifs de la société française. Le total est supérieur à 100 % du fait de la pratique multiple des individus. 1+1=3 c’est la formule mathématique de la corévolution. La collaboration à deux ou à plusieurs apporte plus que la somme des parties. […] Une société collaborative, c’est une société plus humaine. certain émoi parmi leurs utilisateurs. L’un des défis à venir pour les entreprises collaboratives est bien là : parvenir à trouver un équilibre entre développement de leur croissance économique et respect de l’esprit communautaire de leur activité. Q Anne-sophie Novel et Stéphane Riot , dans Vive la corévolution (2012), un des premiers ouvrages en français portant sur l’économie collaborative. © D.R. à présent une phase de consolidation qui est à l’œuvre. Des leaders émergent, des sociétés n’ayant pas réussi à atteindre la taille critique disparaissent. De là découle actuellement une véritable course de vitesse entre acteurs d’un même secteur, afin de prendre la main sur le marché. L’enjeu est de taille : la plateforme proposant l’offre la plus large étant aussi celle qui attirera le maximum de nouveaux utilisateurs, il n’y aura quasiment de place viable que pour le numéro un. En conséquence, la notoriété des marques de l’économie collaborative est essentielle pour ses acteurs. D’où la part importante des budgets dédiés à la communication – avec des campagnes mettant régulièrement en avant les particuliers eux-mêmes. Cette volonté d’expansion passe également par la multiplication des outils visant à rassurer les consommateurs quant à la fiabilité des services proposés. « Transactions sécurisées, notation des utilisateurs : plusieurs systèmes sont mis en place pour générer de la confiance », résume Louis-David Benyayer. Hiver 2014 / 2015 11 www.decideursenregion.fr DOSSIER La consommation collaborative Face à la vague collaborative, penser au service client Est-ce le cas de la SNCF qui se lance dans le covoiturage avec iDVroom ? On pourrait l’analyser ainsi. Mais cette initiative traduit également quelque chose de plus fondamental. L’entreprise est là dans une approche plus large : elle sort du transport ferroviaire pur (logique de « produit », de branche) pour s’inscrire dans la mobilité (logique fonctionnelle, d’usage). Elle a compris ce qu’expriment les consommateurs à travers l’économie collaborative : ils recherchent des solutions efficaces à leurs besoins. Les entreprises traditionnelles ne doivent donc plus proposer des produits mais bien des solutions. La SNCF vendait des kilomètres de train ? Elle offre désormais de la mobilité, qui passe par le train, mais aussi le taxi, le bus, le covoiturage… Les entreprises doivent donc avant tout analyser les nouvelles attentes des clients… Oui, quand le consommateur fait du Les entreprises traditionnelles ne doivent donc plus proposer des produits mais des solutions.” covoiturage, il nous dit que ce qui compte pour lui, c’est de se déplacer d’une manière qui optimise le rapport « effets utiles/coûts », ce qui n’est pas toujours le cas avec l’achat d’une voiture neuve. C’est un signal qui doit inciter les entreprises à accélérer l’ « orientation client ». Elles pensaient « produit », elles doivent désormais se tourner vers le client pour lui rendre véritablement service par l’offre de solutions intégrées. Et cela ne passe pas forcément par la mise en place d’un modèle de consommation collaborative qui, souvent, ne correspond pas à la culture de ces organisations. Fondamentalement, il s’agit de réussir le passage d’un capitalisme industriel à un capitalisme « serviciel ». Est-ce que, sur le terrain, les entreprises commencent à passer de ces notions théoriques à la pratique ? Le pli est progressivement pris. Citons par exemple le cas de Renault qui vient de s’associer à Bolloré pour produire ses Bluecar et travailler sur les systèmes d’autopartage. L’idée n’est plus de proposer aux consommateurs l’achat d’une voiture, mais de bénéficier de l’usage d’une automobile en payant une mensualité pour l’accès à la flotte, son entretien, l’énergie et l’assurance. Philippe Moati, est professeur d’économie à l’université Paris-Diderot et codirecteur de l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo). Il est notamment l’auteur de La nouvelle révolution commerciale. Il est une personnalité associée au Conseil économique, social et environnemental. DES SERVICES COLLABORATIFS POUR LES PROFESSIONNELS Les entreprises traditionnelles peuvent être, elles-mêmes, consommatrices de services collaboratifs. « On observe de telles pratiques dans les relations entre TPE, note Philippe Moati. La plus visible est le partage d’espaces de coworking. » Certains usages sont déjà opérationnels, comme l’embauche d’un cadre en temps partagé. D’autres émergent : « on constate une propension croissante des entreprises à exploiter la disposition des consommateurs à collaborer et à participer, notamment à travers le crowdsourcing, la co-innovation ou le co-design. » © RamCreativ DÉCIDEURS EN RÉGION : Les entreprises traditionnelles peuvent-elles être impactées par le développement de l’économie collaborative ? Philippe Moati : Cela peut être le cas dans certains secteurs (hôtellerie, taxis...). Mais est-ce que ces entreprises doivent réagir en développant elles-mêmes des activités de consommation collaborative ? La réponse varie. On voit mal, par exemple, un groupe hôtelier lancer des locations entre particuliers. Ceci étant, certaines sociétés peuvent estimer que, si elles mettent en place de telles activités, elles pourront bloquer le marché et dissuader l’entrée de nouveaux acteurs. © D.R. Pour Philippe Moati, dans le contexte du développement de l’économie collaborative, les entreprises traditionnelles doivent désormais penser prioritairement au service client plus qu’au produit lui-même. Hiver 2014 / 2015 12 www.decideursenregion.fr DOSSIER La consommation collaborative Covoiturage : BlaBlaCar zoom sur un cas emblématique Plus de 90 % des annonces françaises de covoiturage passent par BlaBlaCar, cette plateforme communautaire qui vise désormais la place de numéro 1 mondial du secteur. Une rencontre avec Laure Wagner, sa porte-parole, permet de cerner les points clés de cette réussite. Leader mondial Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là : « Nous devons poursuivre notre croissance et conquérir d’autres marchés, avec pour objectif de devenir le leader mondial », indique Laure Wagner. C’est en ce sens que l’entreprise a effectué une impressionnante levée de fonds en juillet dernier : 100 millions de dollars soit 73 millions d’euros. « Cela doit nous permettre de conquérir le monde. » Une nouvelle étape a été franchie en septembre avec l’implantation de BlaBlaCar en Turquie. Pour lancer son activité dans de nouveaux pays, l’entreprise privilégie des opérations de croissance externe. Quand elle le peut, elle rachète des structures ayant déjà déployé une plateforme de covoiturage. Cela a été le Nous devons poursuivre notre croissance et conquérir d’autres marchés.” © BlaBlaCar / David Lefevre Pour Laure Wagner, porte-parole de BlaBlaCar, l’expression résume bien la loi qui s’impose parmi les sites de consommation collaborative. « À terme, sur un secteur donné, on observe souvent que l’un des acteurs concentre 90 % du marché, les autres se partagent les 10 % restants. » Ce qui implique une course de vitesse pour s’imposer et devenir le leader. Dans ce challenge, son entreprise a, jusqu’alors, excellé. BlaBlaCar, qui met en relation des conducteurs ayant des places libres et des passagers cherchant à effectuer un trajet précis, est aujourd’hui le premier site européen de covoiturage. Créée en 2006 par Frédéric Mazella sous le nom de Covoiturage.fr, la start-up est perçue comme l’une des belles réussites de l’économie collaborative. © D.R. Le gagnant emporte tout Laure Wagner, porte-parole de BlaBlaCar cas en Italie, Pologne ou Russie. Elles deviennent les têtes de pont de la conquête de ces nouveaux marchés. Des têtes de pont des plus utiles, disposant d’une bonne connaissance des spécificités du pays et des habitudes de consommation. Ces atouts en main, BlaBlaCar lance alors de vastes campagnes publicitaires sur le Web pour travailler sa notoriété et asseoir son développement. Objectif N° 1 : croissance des utilisateurs Les ambitions de la plateforme ont toutefois un coût : la structure est aujourd’hui déficitaire – ses revenus proviennent de la commission de 11 % prélevée sur chaque transaction. « Nous faisons le choix pour l’instant de la non-rentabilité pour nous étendre à l’international le plus tôt possible. C’est seulement dans une phase ultérieure que nous nous pencherons sur notre rentabilité », indique Laure Wagner. L’essentiel est aujourd’hui, pour BlaBlaCar, de prendre sa place. Hiver 2014 / 2015 13 www.decideursenregion.fr Les seules courbes de croissance qu’elle livre sont donc, pour l’instant, celles du nombre d’utilisateurs de ses services. Et elles ont de quoi impressionner : la progression a été de 100 % par an entre 2009 et 2013. Elle devrait être de 200 % en 2014. La confiance comme clé du succès Le succès de BlaBlaCar repose notamment sur la confiance. De nombreuses fonctionnalités ont progressivement été mises en place en ce sens : le portrait des usagers, la vérification des coordonnées ou un système d’évaluation approfondi. Le covoiturage, un acte citoyen Le covoiturage, c’est économique, convivial et… écologique. Diminuer le nombre de voitures sur les routes, c’est réduire les embouteillages et les accidents. Il en découle aussi une diminution de la pollution et de la consommation d’énergie. © Wavebreakmedia Ltd FINANCER POUR INNOVER Une ordonnance novatrice pour le crowdfunding Le 30 mai 2014, le gouvernement a rendu une ordonnance encadrant le crowdfunding, technique de financement participatif qui fait appel, via des plateformes en ligne, aux dons, prêts et prises de participation du public. Complétée par un décret en date du 16 septembre et applicable à partir du 1er octobre, cette réglementation était attendue par l’ensemble de la profession. Voici ses points clés. L e crowdfunding, littéralement « financement par la foule», est en plein essor. Dans le monde, les fonds collectés à ce titre ont atteint 5,1 milliards de dollars en 2013, en croissance de 100 % par rapport à 2012(1). En France, les montants en jeu sont encore assez limités, mais la progression est spectaculaire. Les financements participatifs ont ainsi doublé en un an, avec 66 millions d’euros collectés au premier semestre 2014, contre 33 millions en 2013 sur la même période(2). Les plateformes de prêts en ligne (Babyloan, Prêt de chez moi…) représentent 56 % de cette collecte, devant les plateformes de dons (Agir&Co, Arizuka…), avec 29 % des fonds drainés, le reste (15 %) étant réalisé par les plateformes d’investissement au capital (Anaxago, SmartAngels...). Sur ce marché émergent, le statut des opérateurs et de leurs pratiques souffrait de nombreuses incertitudes juridiques. Aussi l’ordonnance du 30 mai 2014 apporte-t-elle une nécessaire clarification. LA CAISSE D’EPARGNE ET LE CROWDFUNDING La Caisse d’Epargne commence à intégrer ces modes de financement à son action en faveur du développement. Le principe consiste à amener un porteur de projet à compléter son apport personnel par les fonds versés par les internautes, afin de pouvoir lui faire crédit. Dans ce cadre, la Caisse d’Epargne Loire Centre a ainsi un projet d’accord avec une plateforme de financement participatif. Hiver 2014 / 2015 14 www.decideursenregion.fr Autorisation des prêts entre particuliers L’ESSOR DU CROWDFUNDING Création de statuts régulés Fonds collectés © Cienpies Design Première mesure d’importance : l’ordonnance met en place une dérogation au monopole bancaire en autorisant le prêt de particuliers à des personnes morales (entreprises, associations…), pourvu que les premiers agissent à des fins non professionnelles ou commerciales. Il faut également que le prêt soit consenti dans le cadre du financement participatif de projets déterminés, n’excède pas le taux d’usure et respecte un plafond fixé par décret, celui-ci devrait s’établir à 1 000 euros par particulier et à un million d’euros par projet. Cette disposition est une grande première, qui devrait accélérer la croissance du secteur. D’autant qu’elle s’accompagne d’une simplification des formalités pour les particuliers prêteurs. (en France) Deuxième innovation majeure : la création de statuts régulés pour les plateformes de crowdfunding. Les opérateurs de prêts participatifs en ligne seront ainsi tenus d’adopter le nouveau statut d’Intermédiaire en financement participatif (IFP), avec à la clé diverses obligations. En particulier l’inscription au registre des intermédiaires financiers (ORIAS) ainsi que le respect de règles de bonne conduite et de transparence. Les plateformes de dons en ligne pourront également opter pour ce statut, sans qu’il soit ici obligatoire. Quant aux plateformes proposant une entrée au capital de start-up et de PME (equity crowdfunding), elles devront prendre la forme, instituée par l ’o r d o n n a n c e d u 3 0 m a i , d e C o n s e i l l e r e n investissements participatifs (CIP). Un statut soumis aux règles de bonne conduite et de transparence proches de celles applicables aux sociétés d’investissement, dont le respect sera contrôlé par l’Autorité des marchés financiers (AMF). 1er semestre 2013 33 millions € Les collectivités territoriales s’emparent progressivement du crowdfunding. On recense deux usages principaux : soutenir les projets portés par leurs habitants et récolter des fonds pour financer leurs propres projets. 1er semestre 2014 66,4 millions € X2 en 1 an Sources : Financement Participatif France. Une réglementation pionnière Si elle spécifie les obligations professionnelles des CIP, l’ordonnance place peu de barrières à l’entrée. Les CIP ne seront pas tenus à un minimum de fonds propres : ils devront seulement présenter des moyens dédiés suffisants et des compétences spécifiques. Par ailleurs, les entreprises levant des fonds en crowdfunding ne seront pas obligées de publier de prospectus visé par l’AMF, à la condition que la levée ne dépasse pas un certain seuil précisé par décret. Enfin l’equity crowdfunding ne sera pas l’apanage des CIP. Il sera également ouvert aux établissements de crédit, aux entreprises d’investissement et d’assurance. Avec cette ordonnance, dont la conception a largement associé les professionnels du financement participatif, la France est l’un des premiers pays à se doter d’une réglementation en la matière. Prochaine étape, pour les French crowdfunders : étendre ce corpus de règles au sein de l’Union européenne, afin de faire émerger des champions continentaux face à Kickstarter, Lending Club et autres géants américains. Une opportunité pour les collectivités (1) Source : cabinet Massolution. (2) Source : Baromètre 1er semestre 2014 du crowdfunding de Financement Participatif France. Dans le premier cas, les collectivités s’impliquent pour faire émerger des initiatives locales. Dans ce sens, le soutien au financement participatif prend la dimension d’un service public. C’est ce qu’a fait par exemple Rennes Métropole en lançant en 2012 la Novosphère, réseau social de l’innovation. Ce dispositif vise à mettre en lumière des projets locaux innovants en les labellisant. Parmi ces derniers on compte plusieurs plateformes de crowdfunding : Y Project, destinée à financer des projets d’entreprises économiquement viables, We Do Good, pour les projets orientés vers le développement durable ou l’économie collaborative, ou encore Octopousse. Faire appel à l’investissement citoyen Dans le second cas, le crowdfunding est une alternative aux modes de financements classiques. Ce dispositif démontre tout son intérêt dans les domaines des énergies renouvelables et de la conservation du patrimoine. En Poitou-Charentes, la ville d’Esnandes a ainsi initié, fin 2011, un concept de financement participatif pour permettre aux citoyens de devenir des acteurs directs du développement des énergies renouvelables dans leur commune. Cela a permis de récolter une partie des fonds nécessaires (5 000 euros, sous forme de prêt) à la pose de panneaux solaires photovoltaïques sur la toiture des bâtiments des services techniques. Autre exemple : à Ladevèze-Rivière, petite commune du Gers, une campagne de crowdfunding a été lancée en début d’année pour financer une partie des travaux de restauration de l’église Saint-Laurent. L’objectif (atteint) était de récolter 4 000 euros destinés notamment à la réfection des lustres. Hiver 2014 / 2015 15 www.decideursenregion.fr PAROLES D’EXPERT L’innovation fiscale, au cœur de l’avenir économique ? Dans Le capital au XXIe siècle, Thomas Piketty soutient que la mise en place d’un impôt mondial sur le capital représente la solution d’avenir, notamment pour faire face à la montée des inégalités. Le point. © D.R. D es revenus du patrimoine qui augmentent plus vite que ceux du travail : voilà pour Thomas Piketty la cause de l’accroissement durable des inégalités au sein des sociétés. Et la question serait plus que jamais d’actualité : l’auteur estime que le XXIe siècle est marqué par « le grand retour des patrimoines », retour qui n’est pas sans rappeler les situations rencontrées dans les pays industrialisés au XIXe siècle et à la Belle Époque. Un renouvellement du regard Son ouvrage, Le capital au XXIe siècle, se veut avant tout un livre d’histoire. Histoire du patrimoine, du capital, des inégalités, des revenus. L’observation de leurs dynamiques, sondées dans une vingtaine de pays, sur plus de deux siècles, est le résultat d’un travail scientifique mené par Thomas Piketty et son équipe durant une quinzaine d’années. Il permet de porter un regard renouvelé et de remettre en perspective le monde d’aujourd’hui pour mieux le comprendre. Quels enseignements en tirer ? Que le XXe siècle aurait été une parenthèse moins inégalitaire, durant laquelle les deux guerres mondiales ont fait table rase d’une grande partie des patrimoines. Les Trente Glorieuses ont été un temps de « rattrapage économique » où la forte croissance de 5 % par an et l’inflation élevée ont permis à la classe moyenne de se constituer un patrimoine. Une utopie utile Mais depuis 30 ans, une tendance à la concentration croissante des patrimoines s’observe, la faible croissance actuelle des sociétés occidentales confortant cette tendance. Pour l’économiste, « le passé dévore l’avenir ». Face à ce constat, Thomas Piketty propose une « utopie utile ». Il appelle de ses vœux la mise en place d’un « impôt progressif annuel sur le capital ». L’auteur évoque des barèmes d’imposition allant de 0,1 à 0,5 % par an sur les patrimoines inférieurs à 1 million d’euros et « pouvant monter jusqu’à 5 à 10 % par an pour les fortunes de plusieurs centaines de millions ou de plusieurs milliards ». Cette taxation aurait vocation à se déployer à l’échelle mondiale, ou déjà européenne. Ce qui ne serait pas le moindre des défis à relever, comme le reconnaît l’économiste. Il est néanmoins important que la réflexion soit ouverte sur ces sujets même si « la recherche en sciences sociales n’a pas vocation […] à se substituer au débat public, démocratique et contradictoire ». La bonne solution est l’impôt progressif annuel sur le capital.” Thomas Piketty est un économiste français, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est un spécialiste de l’étude des inégalités économiques et auteur de nombreux ouvrages. Sa dernière publication, Le capital au XXIe siècle (Le Seuil, 2013), a rencontré un grand succès dans le monde et suscité de nombreux débats, notamment outre-Atlantique. Hiver 2014 / 2015 16 www.decideursenregion.fr ӡlj/sǐQǁTp/¨¨Àҭs//¹/® du patrimoine augmentent plus vite que ceux du travail. 1 % à 1,5 % : taux de croissance annuel moyen prévisionnel dans les pays développés au XXIe siècle. 4%à5%: rendement annuel moyen du capital au XXIe siècle. L’insolite, un levier d’innovation pour l’entreprise 2 exemples insolites et innovants Comment un chef d’entreprise peut-il innover en se basant sur votre modèle ? Un chef d’entreprise peut choisir d’être à l’écoute des tendances et il produit alors du nouveau dans la tendance du moment. Il peut aussi choisir de s’appuyer sur la R&D, d’avoir recours à une technologie innovante, et alors il produit une innovation Mbappe, est enseignantchercheur, professeur de créativité à « Novancia Business School » (école de la CCI Paris Ile-deFrance). Elle a reçu en 2009 le Grand Prix de la Réflexion impertinente sur l’innovation du CNAM. Son ouvrage : L’insolite : moteur d’innovation. Être hors tendance pour être fort, Dunod, Collection Stratégies et Management, 2013, 216 pages. Pourquoi les entreprises qui font le choix de l’innovation insolite résistent-elles mieux à la crise ? Parce qu’elles sont hors des modes et des tendances, et riches de leur logique propre. Cela leur permet de se différencier et de cibler des niches de marché, faiblement concurrentielles. Pour l’entreprise c’est une force, voire une arme compétitive, car en cassant les codes habituels de consommation, elle peut cibler des populations atypiques, proposer de nouvelles expériences et répondre à un besoin très spécifique ou inédit. De plus, elles sont moins coûteuses puisque la créativité qui les sous-tend tient plus à un regard nouveau porté qu’à une hypertechnicité. En période de crise, les sociétés créatrices d’insolite misent sur l’émotionnel, la praticité, la référence à des valeurs... En cela, l’originalité peut constituer un atout anticrise. Mais n’oublions pas qu’une innovation ne sera réussie que si elle arrive sur le marché au bon moment et au bon endroit. Hiver 2014 / 2015 17 www.decideursenregion.fr > L’idée conformiste : une poignée de porte s’ouvre avec les mains > LE PRODUIT INSOLITE : un système d’ouverture des portes sans les mains > Une entreprise : Ulna (Monaco) © D.R. Comment naissent ces innovations insolites ? Elles sont toujours le résultat d’une association à la fois hardie et réussie entre une offre et un contexte d’utilisation ou d’activité. En liant deux plans inattendus, et à première vue inconciliables, on se place sur un troisième plan qui devient innovant. L’originalité, l’inattendu naissent du contraste généré par la mise en présence de deux systèmes de référence. sophistiquée et/ou simplificatrice. Dans le cas d’une innovation insolite, l’entreprise propose des produits ou services hors tendance et s’attache à introduire de nouveaux usages. Bien sûr, on ne s’attend pas à voir toutes les entreprises L’originalité peut constituer s’attaquer au marché du chocolat à inhaler ! Les produits et serun atout vices insolites ne s’adressent pas anticrise.” à la grande consommation mais à Anne Brunetdes marchés « de niche ». © D.R. DÉCIDEURS EN RÉGION : Comment définir l’innovation insolite ? Anne Brunet-Mbappe : Il s’agit de produits, de services, voire de modes de management extrêmement originaux à tel point qu’ils étonnent, parfois dérangent, mais aussi séduisent et qui interpellent toujours par la rupture qu’ils introduisent. Ces innovations qui créent une rupture particulière avec nos codes habituels implicites sont pérennes. Le fait d’être hors normes, à l’écart des tendances permet de se différencier et d’atteindre un marché. © D.R. Emballages comestibles, taxi pour enfant, bijoux végétaux… Anne Brunet-Mbappe présente pour la première fois un modèle théorique de l’originalité entrepreneuriale dans son ouvrage L’insolite : moteur d’innovation. Une ode à un véritable levier de compétitivité. > L’idée conformiste : une maison est construite par des professionnels > LE PRODUIT INSOLITE : maison livrée prête à finir > Une entreprise : Mikit (Isère) CAISSE D’EPARGNE RHÔNE ALPES… SOLUTION Épargne salariale : fidélisez vos collaborateurs VOS BESOINS En tant que dirigeant d’entreprise vous cherchez un moyen de motiver vos salariés tout en maîtrisant vos coûts. Les solutions d’épargne salariale de votre Caisse d’Epargne peuvent répondre à vos besoins. Ce dispositif offre une très grande souplesse, tant à l’entreprise qu’à ses salariés. Les plus … Des dispositifs souples : vous déterminez librement les modalités de l’abondement et choisissez de mettre un ou plusieurs dispositifs en place. Une fiscalité avantageuse puisqu’elle permet de bénéficier d’exonérations tant pour la rémunération versée par l’entreprise que pour celle perçue par le salarié(1). NOTRE PRODUIT Le service Les formules PRIMISSIME (Plan d’épargne entreprise) et PERCO&CO (Plan d’épargne retraite collectif) permettent au chef d’entreprise de proposer à ses collaborateurs un complément de rémunération et une solution d’épargne fiscalement avantageuse du point de vue de l’employeur et du bénéficiaire(1). Cerise sur le gâteau, les dirigeants peuvent également en bénéficier sous conditions(2). Le PEE permet d’épargner à moyen terme pour les projets personnels (5 ans minimum sauf cas de déblocage anticipé). Le PERCO, quant à lui, est un placement long terme qui donne l’opportunité de se constituer un complément d’épargne pour la retraite, préoccupation forte des Français. Pour les plus petites structures (– de 50 salariés), la Caisse d’Epargne propose également une offre packagée qui comprend un Plan d’épargne interentreprises (PEI) et un Plan d’épargne retraite collectif interentreprises (PERCO-I). Les chefs d’entreprise qui ont 1 à 250 salariés peuvent aussi en profiter, de même que leur conjoint collaborateur ou associé. “Il est possible d’épargner des jours de repos.” Comment ça marche ? La mise en place de ces solutions se fait unilatéralement ou de façon négociée au sein de l’entreprise. Le PERCO ne peut être mis en place que si un PEE existe déjà. Ces deux dispositifs peuvent être alimentés par l’employeur (participation, intéressement et/ou abondement), et/ou par le versement volontaire du salarié(3). Afin de bénéficier pleinement des avantages fiscaux et sociaux(1) liés à ces dispositifs, il est nécessaire de respecter un certain nombre de règles : la participation, l’intéressement et l’abondement doivent respecter des montants minimum et maximum définis contractuellement. Valérie Scheibel, Chef de produits Ingénierie Sociale et Services, Marketing épargne et Capital Investissement de BPCE – réseau Caisse d’Epargne. Les bénéfices Ces dispositifs peuvent s’avérer très intéressants pour l’entreprise et les salariés. Prenons pour exemple l’abondement. Pour l’entreprise, le montant global de l’abondement versé est exonéré de charges patronales (hors forfait social de 20 % et contribution de 8,2 % sur la fraction de l’abondement versé dans le PERCO qui excède 2 300 €), de taxe sur les salaires et déductible du bénéfice imposable (sous conditions). Pour l’épargnant, l’abondement échappe aux charges sociales (hors CSG et CRDS), à l’impôt sur le revenu et d’impôt sur les plusvalues réalisées (hors prélèvements sociaux). “Ces dispositifs s’intègrent pleinement dans la politique sociale de l’entreprise. En effet, une passerelle entre le Compte épargne temps (CET) et le PERCO est désormais possible. Les salariés qui ont placé des jours de repos sur leur CET peuvent les transférer (jusqu’à 10 jours maximum par an) sur leur PERCO et ainsi augmenter leur épargne retraite. Les droits CET transférés seront ainsi exonérés d’impôt sur le revenu, de cotisations salariales (sauf CSG et CRDS) et d’une partie des charges patronales. Dans les entreprises qui n’ont pas de CET, il reste possible de transférer 5 jours de repos non pris sur un PERCO.” (1) Selon les conditions fiscales en vigueur. (2) Seuls les dirigeants ou chefs d’entreprise employant habituellement entre 1 et 250 salariés sont éligibles. (3) Dans la limite de 25 % du salaire brut annuel. Hiver 2014 / 2015 18 www.decideursenregion.fr © D.R. CAISSE D’EPARGNE RHÔNE ALPES… À VOS CÔTÉS Innovation sociale : la Caisse d’Epargne, partenaire des UP Conferences La 37e édition des UP Conferences, plateforme de l’innovation sociale, s’est déroulée dans les locaux de la Caisse d’Epargne Rhône Alpes, sur le thème « Financer l’innovation sociale pour investir sur le long terme ». C ette édition a réuni 140 participants, composés principalement d’entrepreneurs sociaux, qui ont ainsi pu échanger sur les mécanismes de financement de l’innovation sociale et ont engagé leur réflexion autour de la pérennité de l’entrepreneuriat social. Après l’accueil de Stéphanie Paix, Président du Directoire de la Caisse d’Epargne Rhône Alpes, une table ronde s’est tenue sur le thème « Financer l’innovation sociale pour investir sur le long terme ». Elle a réuni Cyril Kretzschmar, Conseiller régional délégué à la nouvelle économie, aux nouveaux emplois, à l’artisanat et à l’économie sociale et solidaire de la Région Rhône-Alpes, Sophie Keller, cofondatrice d’Odyssem, Guilhem Cheron, cofondateur de « La Ruche qui dit Oui ! », JeanMichel Lecuyer, Directeur général du « Comptoir de l’innovation » et Frédéric Hello, Directeur du marché des professionnels de la Caisse d’Epargne Rhône Alpes. Motivés par l’intérêt général L’entrepreneuriat social consiste à créer une activité économique viable pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux (accès aux soins, aux énergies, au logement, chômage de longue durée, circuits courts, croissance verte…). Les entrepreneurs sociaux, qui sont avant tout motivés par l’intérêt général, cherchent à concilier initiative privée et solidarité, esprit d’entreprise et volonté de rendre l’économie plus humaine, rentabilité et partage des richesses. Comme expliqué sur le site d’UP Conferences, « Leur message se diffuse aujourd’hui à l’ensemble du tissu économique mais les soutiens à l’entrepreneuriat restent pourtant cloisonnés et sont parfois sources d’inégalités : la levée de fonds constitue un obstacle essentiel à l’essor des entrepreneurs sociaux, lesquels aspirent à la maximisation de leur impact mais ne bénéficient pas nécessairement des mêmes dispositifs d’accompagnement ». Jean-Michel Lecuyer préconise que les outils prévus pour les innovations technologiques soient étendus aux innovations sociales. À travers cet évènement, la Caisse d’Epargne Rhône Alpes affirme l’importance qu’elle accorde au domaine de l’innovation qu’elle soit technologique ou sociale. Elle démontre également son engagement auprès des entrepreneurs de son territoire. Plus d’informations : www.up-conferences.fr Décideurs en Région est publié par BPCE - Société anonyme à Directoire et Conseil de surveillance au capital de 155 742 320 euros. Siège social : 50 avenue Pierre Mendès-France - 75201 Paris cedex 13. RCS Paris n° 493455042, BPCE intermédiaire d'assurance inscrit à l'ORIAS sous le n° 08045 100. Vous pouvez exercer vos droits d’accès, de rectification et d’opposition au traitement pour motifs légitimes en vous adressant par écrit à Caisse d’Epargne Rhône Alpes – Service Relations Clientèle – 42, bd Eugène Deruelle BP 3276 - 69404 Lyon cedex 03. Directeur de la publication : François Pérol. Directeur des publications Caisse d’Epargne : Cédric Mignon. Directeur de la rédaction : Thierry Martinez. Directeur adjoint de la rédaction : Christelle Body. Rédactrice en chef : Christel Chaton. Comité de rédaction BPCE : Ludovic Aublin, Laëtitia Droniou, Anne Latty, Frédéric Piat, Nathalie Portenguen-Leduc, Marie-Agnès Ripot. Comité de rédaction CERA : Ingrid Chosson, Catherine Cottet, Valérie Smalle-Pavie, Jérôme Vuillet. Conception-réalisation : Agence Verbe. Impression : Editions de l’Epargne. EDEP 05.2014.18774 ISSN : 2114-2890 Hiver 2014 / 2015 19 www.decideursenregion.fr BPCE - Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 155 742 320 euros - Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France 75201 Paris Cedex 13 - RCS Paris n° 493 455 042 - - Photo : Cormac Hanley. 382 OPÉRATEUR EXPERT QU IMMOBILIER (n.m) I A BES : OIN D’ÊTRE DANS LA C ACCOMPAG ONSTRUCTI NÉ ON DE SES PROJETS. ex : “Forte de son sav oir-faire et finance les de son exc projets de ellente con s professio naissance nnels de l’ du tissu éc immobilier onomique et particip régional, la e ainsi au Caisse d’E développe pargne ment des territoires.” LA BANQU E. NOUVEL LE DÉFINIT ION.