Agr´egation interne
UFR MATH´
EMATIQUES
Agr´egation Interne 1991
´
El´ements de solution
Partie I
1. Soient Vun R-espace vectoriel de dimension finie n,rune pseudo-r´eflexion de Vet Kle noyau de l’endomorphisme
rIV.
a) D’apr`es le th´eor`eme du rang, dim Ker(rIV) = dim Vdim Im(rIV) = n1.
b) Soit Eune base de Ket uun vecteur de Vqui n’appartient pas `a K, alors la famille E∪ {u}est libre. Elle
contient nvecteurs donc c’est une base de l’espace vectoriel Vqui est de dimension n. De plus,
Mat(r, E∪ {u}) =
1 0 ... 0a1
0 1 ....
.
.a2
.
.
.....
.
.
.
.
. 1 an1
0... ... 0an
Donc D´et(r) = an. De plus r.u D´et(r)uKd’apr`es l’´ecriture matricielle de r.
c) On suppose n2 et on pose P(t) = (t1)(tet(r)).
Si xK, alors r(x) = xdonc P(r)(x) = 0.
Si xVect(u), alors r.u D´et(r)uKdonc (rI)(rD´et(r)I)u= 0. On a donc montr´e que P(r) = 0. Le
polynˆome minimal de rest alors un diviseur de P.rIest de rang 1 et n2, donc rI6= 0. Si rD´et(r)I= 0,
alors rest une homoth´etie. Comme n2, on ne peut pas avoir rIde rang 1.
L’endomorphisme rest diagonalisable si et seulement si son polynˆome minimal est scind´e, donc si et seulement
si D´et(r)6= 1.
d) On suppose n= 2. Si et(r)6= 1, alors rest diagonalisable.
Si D´et(r) = 0, rest une projection.
Si D´et(r) = 1, rest une sym´etrie. Sinon rest une affinit´e.
Si D´et(r) = 1, rest une transvection.
2-a. La matrice de MPdans la base canonique s’´ecrit
M(n)
P=
0... ... 0an
1 0 .
.
.an1
0 1 ....
.
..
.
.
.
.
.......0a2
0··· 0 1 a1
En d´eveloppant par rapport `a la premi`ere ligne, on trouve
PMP(λ) = D´et(λInMP)
=λet(λIn1M(n1)
P) + (1)n1an(1)n1
=λet(λIn1M(n1)
P) + an
On montre alors par r´ecurrence que PMP(λ) = P(λ). D’apr`es le th´eor`eme de Cayley-Hamilton, on a donc
Mn
P+
n
X
i=0
aiMi
P= 0.
b) Soit Qun polynˆome unitaire `a coefficients r´eels, de degr´e n, distinct de Pet tel que Q(0) 6= 0. On peut alors
´ecrire que
Q(x) = xn+
n1
X
i=0
bixiavec b06= 0.
On a, comme pr´ec´edemment
Mn
Q+
n1
X
i=1
biMi
Q=b0In.
Comme b06= 0, on en eduit que
1
b0
MQMn1
Q+
n1
X
i=1
biMi1
Q=In
et donc que MQest inversible.
Dire que M1
QMPest une pseudo-r´eflexion de Rnsignifie que M1
QMPInest de rang 1. Or
Mat(MPMQ) =
0... 0anbn
.
.
..
.
..
.
.
0... 0a1b1
Comme Q6=P, il existe iNntel que ai6=bidonc rg (MQMP) = 1. D’o`u rg (M1
Q(MPMQ)) = 1 =
rg (IM1
QMP). On a donc montr´e que M1
QMPest une pseudo-r´eflexion.
Partie II
1. Soit Aune matrice de Mn(R) et soit Pson polynˆome caract´eristique.
a) L’endomorphisme Xvde Rnest d´efini par : Xv.ei=Ai1.v. Soit i∈ {1,...n1}.
On a alors XvMP.ei=Xvei+1 =Aiv.
Calculons XvMP.en.
XvMP.en=Xv(
n1
X
i=0
aniei+1) =
n1
X
i=0
aniXV(ei+1)
=
n1
X
i=0
aniAiv
or P(A) = 0 d’apr`es le th´eor`eme de Cayley-Hamilton donc XvMPen=Anv.
b) Soit CA={XMn(R) ; XMP=AX}.Montrons que Xvappartient `a CA. On a, pour tout iNn,
XvMPei=Aivet AXvei=A(Ai1v) = Aiv.
Comme les deux endomorphismes XvMPet AXvco¨ıncident sur une base de Rn, ils sont ´egaux et on a XvCA.
Montrons que dim CAn.
Soit ϕl’application d´efinie par
ϕ:"RnL(Rn)
v7→ Xv
Cette application est lin´eaire et on a Im(ϕ)CAd’apr`es la question pr´ec´edente.
eterminons Ker(ϕ). Soit vKer(ϕ). Alors pour tout iNn,Xvei= 0. En particulier, Xve1=v, donc v= 0
et ϕest injective.
D’apr`es le th´eor`eme du rang, dim Ker(ϕ) + dim Im(ϕ) = dim Rn=n, donc dim Im(ϕ) = ncar dim Ker(ϕ) = 0.
Or Im(ϕ)CA. On en d´eduit que dim(CA)n.
2-a. On pose T={XMn(R) ; Xi,j =Xi+1,j+1 pour 1 i, j n1}.Test non vide car la matrice nulle
appartient `a T. Il est clair que si (X, Y )Tet si λR, alors X+λY T. Ce qui montre que Test un
sous-espace vectoriel de Mn(R).
Soit (i, j)N2
n1. On pose Tij ={XMn(R) ; Xi,j =Xi+1,j+1}.Tij est un hyperplan de Mn(R), il est donc
de dimension n1.
Test form´e de l’intersection de (n1)2hyperplans et les formes lin´eaires ϕij :M7→ Mi,j Mi+1,j+1 associ´ees
`a ces hyperplans sont lin´eairement ind´ependantes. On en eduit que dim T=n2(n1)2= 2n1.
Remarque : en fait les matrices de Tsont enti`erement d´efinies par la donn´ee de leur premi`ere ligne et leur
premi`ere colonne.
2
b) Soit Xune matrice telle que t
MPXMP=X. Montrons que Xappartient `a Ten calculant son terme d’indice
ij pour 1 i, j n1.
Xi,j =teiXej=tei(tMPXMP)ej
=t(MPei)X(MPej)
=tei+1Xej+1 car 1 i, j n1
=Xi+1,j+1
Donc XT.
3. Soit Pun polynˆome unitaire, de degr´e n, r´eciproque
a) Posons P(t) = tn+
n1
X
i=0
aiti. Alors tnP(1/t) = 1 +
n1
X
i=0
aitni= 1 +
n
X
i=1
aniti.P´etant r´eciproque, on obtient
que
1 +
n
X
i=1
aniti=a0tn+
n1
X
i=0
a0aiti.
Pest donc r´eciproque si et seulement si a2
0= 1 et, pour tout 1 in1, ani=a0ai.
´
Etudions maintenant les racines d’un polynˆome unitaire r´eciproque. Pest de degr´e ndonc il admet nracines
complexes (pas forc´ement distinctes).
Posons P(t) =
s
Y
i=0
(tλi)αiavec
s
X
i=1
αi=nles λidistincts deux `a deux. Si 0 est racine de P, alors, pour tout
t6= 0, on a
tnP(1/t) = 0 tn(
n1
X
i=0
ai
ti+1
tn) = 0
n1
X
i=0
aitni+ 1 = 0
or ce dernier polynˆome ne peut ˆetre nul. On aboutit `a une contradiction donc 0 n’est pas racine d’un polynˆome
r´eciproque.
On a donc P(t) =
s
Y
i=0
(tλi)αiavec
s
X
i=1
αi=nles λidistincts deux `a deux tous non nuls. D’o`u
tnP(t) = P(0)P(t)tn
s
Y
i=1
(1
tλi)αi=
s
Y
i=1tαi(1
tλi)αi
s
Y
i=1
(1 λit)αi=
s
Y
i=1
(t1
λi
)αi
On en eduit que, si λ6= 0 est racine d’un polynˆome r´eciproque, alors 1est aussi racine. Or Pest `a coefficients
r´eels, donc, si λ /Rest racine de P,λaussi. Finalement
0 n’est pas racine de P;
t1, t+ 1, (t1)(tλ) sont des polynˆomes r´eciproques (pour tout λ6= 0) ;
si λRest racine de P, alors 1est aussi racine de Pavec le mˆeme ordre de mutliplicit´e ;
si λC\Rest racine de Palors
si |λ| 6= 1, alors 1,λet 1sont ´egalement racines de Pavec le mˆeme ordre de multiplicit´e ;
si |λ|= 1, alors 1=λest racine de Pavec le mˆeme ordre de multiplicit´e.
b) Soit Aune matrice de Mn(R) de polynˆome caract´eristique Pr´eciproque.
On a P(X) = et(XI A) donc P(0) = D´et(A). Or 0 ne peut pas ˆetre racine d’un polynˆome r´eciproque donc
Aest inversible. Calculons le polynˆome caract´eristique Q(X) de la matrice t
A1.
Q(X) = D´et(XIntA1) = D´etXtA1(tA1
XIn)
= D´et(XtA1) D´et( 1
XIntA) = (1)nXnet(tA1) D´et( 1
XInA)
= (1)nXnD´et(A)1P(1
X
= (1)nD´et(A)1P(0)P(X) car Pest r´eciproque
=P(X) car P(0) = D´et(A)
3
Les matrices Aet tA1ont donc le eme polynˆome caract´eristique P.
Or, d’apr`es I.2.a, Pest ´egalement le polynˆome carac´eristique de MP, donc aussi de tM1
P. On en d´eduit que
CtM1
P={XMn(R) ; XMP=tM1
PX}
={XMn(R) ; tMPXMP=tX}
4. Soient Pet Qdeux polynˆomes unitaires r´eciproques de degr´e n.
a) Montrer qu’il existe une matrice Xde Mn(R), non nulle et telle que t
MPXMP=t
MQXMQ=Xrevient `a
montrer que CtM1
PCtM1
Q6={0}.
Or ces deux ensembles sont inclus dans Td’apr`es la question II.2.b ; leur somme est ´egalement incluse dans T
donc la dimension de la somme est inf´erieure `a 2n1. D’apr`es la question II.1.b, la dimension de chacun de ces
espaces est sup´erieure `a n.
Comme dim CtM1
P+dim CtM1
Q= dim(CtM1
P+CtM1
Q)+dimCtM1
PCtM1
Q, on en d´eduit que dimCtM1
P
CtM1
Q2n1(n+n) = 1.
On en eduit qu’il existe une matrice Mnon nulle telle que t
MPXMP=t
MQXMQ=X.
b) Si la matrice Xerifie (), alors la matrice tXaussi et si Xet Yerifie (), alors les matrices X+Yet XY
aussi. Donc les matrices X+tXet XtXerifient (). Or elles ne peuvent ˆetre nulles en eme temps car
Xn’est pas la matrice nulle. Il existe donc une matrice sym´etrique ou une matrice antisym´etrique non nulle qui
v´erifie ().
c) Soit P(t) = t3+ 5t25t1 et Q(t) = t3+ 4t2+ 4t+ 1. On erifie que ce sont bien deux polynˆomes eciproques.
La matrice Xque l’on cherche doit appartenir `a Tet ˆetre syetrique, elle est donc de la forme
a b c
b a b
c b a
.
On doit donc r´esoudre
0 1 0
0 0 1
1 5 5
a b c
b a b
c b a
0 0 1
1 0 5
0 1 5
=
a b c
b a b
c b a
.
Cette ´egalit´e est ´equivalente `a 5a4bc= 0. De mˆeme pour la matrice MQet on trouve la relation 4a+5b+c= 0.
Les matrices Xsont donc de la forme
a
19 41
9 1 9
41 9 1
avec aR.
Partie III
On consid`ere un espace vectoriel Vde dimension finie et deux automorphismes aet bde Vtels que l’automorphisme
b1asoit une pseudo-r´eflexion. On note P(respectivement Q) le polynˆome caract´eristique de a(respectivement b)
et Wle noyau de l’endomorphisme ba.
1. On a Ker(ba) = Kerb(Ib1a)= Ker(Ib1a). Or dim Ker(Ib1a) = dim Erg (Ib1a) = n1
donc dim W=n1.
2. Soit Eun sous-espace vectoriel de V, non r´eduit `a {0}, tel que a(E) = b(E) = E.
a) Soient ala restriction de a`a Eet Fun suppl´ementaire de Edans V. Si B1et B2sont respectivement une
base de Eet de F, alors la r´eunion de ces deux syst`emes forme une base de V.
Comme a(E) = E, la matrice de Adans cette base est la matrice par blocs A1A2
0A4o`u A1est la matrice de
adans la base B1. Le calcul de d´eterminant par blocs montre alors que le polynˆome caract´eristique de adivise
celui de a.
b) On suppose EW. Par d´efinition de W, on a a/W =b/W . Donc le polynˆome caract´eristique de adivise celui
de aet celui de b. Comme E6={0}, le polynˆome caract´eristique de an’est pas constant et les polynˆomes Pet
Qne sont pas premiers entre eux.
c) On suppose que l’espace vectoriel Eest distinct de Vet n’est pas contenu dans W. Soit Eune base de E.
Comme E6⊂ W, il existe eEtel que e /W. Or dim W=n1, donc la eunion d’une base Gde Wet de e
est une base de V(car dim V=n).
On peut donc compl´eter le syst`eme libre Epar une famille Fextraite du syst`eme en´erateur G∪ {e}de fa¸con
`a obtenir une base de V.
4
Comme {e} ⊂ E, la famille Fqui ne contient pas eest contenue dans get donc r´epond `a la question.
Les matrices Mat(a, EF) et Mat(b, EF) sont respectivement de la forme
A B
0Cet AB
0C
Comme aet bsont ´egales sur W, on a B=Bet C=C. Les polynˆomes caract´eristiques de aet bsont donc
divisibles par celui de C(qui n’est pas constant car E6=V) donc ils ne sont pas premiers entre eux.
d) Si les polynˆomes Pet Qsont premiers entre eux, alors E=V, c’est-`a-dire que aet bn’ont pas de sous-espace
invariant commun non trivial.
3. On suppose maintenant que les polynˆomes Pet Qsont premiers entre eux.
a) aest un automorphisme donc dim(aj(W)) = dim W=n1. L’espace aj(W) est donc un hyperplan
de V. L’intersection de n1 hyperplans d’un espace de dimension nest au moins de dimension 1 donc
n2
j=0 aj(W)6={0}.
b) Soient vun vecteur non nul de n2
j=0 aj(W) et E= Vect{(aj.v)0jn1}. Supposons que dim E < n. Alors
il existe j0∈ {0,...,n1}tel que aj0vest combinaison lin´eaire des autres vecteurs aj.v. Prenons le plus grand
indice j0tel que ce soit le cas. On a alors a(E)E.
Comme v∈ ∩n2
j=0 aj(W), aj.v Wpour 0 = 0,...,n2. On en eduit que EWet donc que a/E =b/E .
Contradiction avec la question III.2 (car Pet Qsont premiers entre eux et E6={0}).
On en eduit que {aj.v ; 0 jn1}est une base de E.
c) Posons ej=aj.v,P(x) = xn+
n1
X
i=0
αixiet Q(x) = xn+
n1
X
i=0
λixi.
si j∈ {0,...,n2}, alors a(ej) = aj+1.v =ej+1
a(en1) = an.v =
n1
X
i=0
αiej
On en eduit que Mat(a, E) = MP.
si j∈ {0,...n2}, alors aj.v Wpar construction de Wdonc b(ej) = b(aj.v) = a(aj.v) = aj+1.v =ej+1.
si j=n1, alors b(an1.v) =
n1
X
i=0
λiei
On en eduit que Mat(b, E) = MQ.
Partie IV
On reprend les notations de la partie III et on suppose en outre que les polynˆomes Pet Qsont r´eciproques et premiers
entre eux.
1-a. D’apr`es III, il existe une base Ede Vtel que Mat(a, E) = MPet Mat(b, E) = MQ. D’apr`se II.4, il existe une
matrice Xde Mn(R) non nulle, sym´etrique ou antisym´etrique telle que
tMPXMP=tMQXMQ=X
Soit fla forme bilin´eaire dont la matrice dans la base Eest X. On a
f(a.x, a.y) = tytMPXMPx=tyXx =f(x, y)
f(b.x, b.y) = tytMQXMQx=tyXx =f(x, y)
b) Soit E={uV;xV, f (u, x) = 0}.Eest stable par aet par bd’apr`es IV.1.a, or Pet Qne sont pas
premiers entre eux donc E={0}ou E=V.Xest non nulle donc fest nulle d’o`u E6=V. On en d´eduit que
E={0}, ce qui signifie que fest non d´eg´enr´ee.
c) Soit : "VV
v7→ (x7→ f(v, x)) est une application lin´eaire car fest bilin´eaire.
Montrons que est injective. Soit vVtel que ∆(v) = 0. fest non d´eg´en´er´ee donc v= 0.
De plus dim V= dim Vdonc ∆ est bijective.
On en d´eduit que, pour toute forme lin´eaire lefinie sur V, il existe un unique vVtel que l(x) = f(v, x).
2. On note pl’endomorphisme (de rang 1) b1aIV.
a) Comme pest de rang 1, il existe w6= 0 tel que Im(p) = Rw. L’application ld´efinie, pour tout xVpar
p.x =l(x)west une forme lin´eaire donc il existe vVtel que p.x =f(v, x)w.
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