Université François Rabelais de Tours
Département de Mathématiques
Td 0 : Révision sur les matrices
Algèbre Semestre 4, 2015
Quelques notations :
Soit AMp,n(K). On notera Ai,j le coefficient de Aen position (i, j).
La matrice nulle de Mn,p sera noté 0n,p.
Lorsque p=n, la matrice nulle sera simplement notée 0n.
La matrice identité de Mn(K)sera notée In.
Exercice 1
Solution. 1. Soit A= (ai,j )1i,jnMn(K). On a
A=
n
X
i=1
n
X
j=1
ai,j Ei,j =
n
X
i,j=1
ai,j Ei,j
et donc {Ei,j,1i, j n}est une famille génératrice de Mn(K). Montrons que c’est une famille libre.
Soient λi,j Kpour 1i, j ntels que
X
1i,jn
λi,j Ei,j =0n.
On a donc
λ1,1λ1,2. . . λ1,n
λ2,1λ2,2. . . λ2,n
.
.
..
.
.....
.
.
λn,1λn,2. . . λn,n
=0n
ce qui implique λi,j = 0 pour tout 1i, j n. Ainsi {Ei,j ,1i, j n}est une famille libre. Finale-
ment, c’est une famille libre et génératrice, c’est donc une base de Mn(K). Elle contient n2éléments
et donc dim Mn(K) = n2.
2. On va appliquer la formule du produit de deux matrices. On rappelle que si A= (ai,j)Mn,p(K)
et B= (bi,j )Mp,m(K)alors la matrice produit AB =C= (ci,j)Mn,m est définie par :
ci,j =
n
X
k=1
ai,kbk,j.
On trouve donc
tEi·Ej=
n
X
k=1
δi,kδk,j .
De plus
δi,kδk,j =(0si i6=j
1si i=j=k
d’où tEi·Ej=δi,j .
Pour que le coefficient Ei·tEjk,ℓ
soit non-nul, il faut que la kième ligne de Eiet la me colonne
de tEjsoient non-nulles. On doit donc avoir k=iet j=. De plus, dans ce cas, on a Ei·tEjk,ℓ
= 1.
En d’autres termes, on a Ei·tEjk,ℓ
=δi,kδj,ℓ d’où Ei·tEj=Ei,j.
3. On a
Ei,j Ek,ℓ = (Ei·tEj)·(Ek·tE) = Ei·(tEj·Ek)·tE=Ei·(δj,k)·tE=δj,k Eit·E=δj,kEi,ℓ
4. La matrice Ei,j ·Aa une seule ligne non-nulle, la iième et celle-ci est égale à Lj.
La matrice A·Ei,j a une seule colonne non-nulle, la jme, et celle-ci est égale à Ci.
Si Aest une matrice dans C, on doit avoir A·Ep1,p2=Ep1,p2·Apour tout 1p1, p2n. De plus les
coefficients en position (i, j)de ces deux matrices sont
Ep1,p2·Ai,j
=
n
X
k=1
δi,p1δk,p2ak,j =δi,p1ap2,j
et
A·Ep1,p2i,j
=
n
X
k=1
ai,kδk,p1δj,p2=ai,p1δj,p2.
Ces derniers doivent être égaux, on a donc
δi,p1ap2,j =ai,p1δj,p2pour tout i, j, p1, p2.
Pour i6=p1et j=p2la relation devient ai,p1= 0. En d’autres termes, tous les termes en dehors de la
diagonales sont nuls.
Pour i=p1et j=p2la relation devient ap2,p2=ap1,p1. En d’autres termes, tous les termes sur la
diagonales sont égaux.
Finalement la matrice Adoit être de la forme λInavec λK.
Réciproquement, on vérifie facilement que toute matrice de la forme λInappartient à C.
Exercice 2
Solution. 1. On a
A= (ai,j )est triangulaire supérieure ai,j = 0 pour tout 1j < i n
A= (ai,j )est triangulaire inférieure ai,j = 0 pour tout 1i < j n
A= (ai,j )est diagonale ai,j = 0 pour tout i6=j
A= (ai,j )est scalaire ⇒ ∃λKtel que A=λIn
A= (ai,j )est symétrique ai,j =aj,i pour tout 1i, j n
A= (ai,j )est antisymétrique ai,j =aj,i pour tout 1i, j n
2. On désigne par d1,...,dnles termes diagonaux de D. On a
Aest inversible det(A)6= 0
d1d2. . . dn6= 0
di6= 0 pour tout 1in.
L’inverse de Aest alors la matrice diagonales avec les termes 1
d1
,1
d2
,..., 1
dn
sur la diagonale.
3. On rappelle que pour tout A, B Mn(K)on a
1. t(A+B) =tA+tB,
2. t(tA) = A,
3. t(AB) = tBtA.
Soit MMn(K). On a
M=M+tM
2+MtM
2.
De plus
tM+tM
2=
tM+M
2=M+tM
2
et
tMtM
2=
tMM
2=MtM
2
donc M+tM
2Snet MtM
2An. Ceci montre que Sn+An=E.
Soit MSnAn. On a alors tM=M=Mce qui entraine 2M=0net M=0n. On a bien
SnAn={0n}et SnAn=E.
4. On vérifiera facilement que l’ensemble {1 0
0 0,0 0
0 1,0 1
1 0}est une base de S2.
On vérifiera facilement que l’ensemble {0 1
1 0}est une base de A2.
De même {E1,1, E2,2, E3,3, E1,2+E2,1, E1,3+E3,1, E2,3+E3,2}est une base de S3
et {E1,2E2,1, E1,3E3,1, E2,3E3,2}est une base de A3.
En généralisant, on voit que l’ensemble {Ei,i |1in} ∪ {Ei,j +Ej,i |1i6=jn}est une base
de Sn. On a donc
dim Sn=n+n(n1)
2.
L’ensemble {Ei,j Ej,i |1i6=jn}est une base de Anet
dim An=n(n1)
2.
On vérifie que l’on a bien dim Sn+ dim An=n+n(n1)
2+n(n1)
2=n2= dim Mn(R)
Exercice 3
Solution. 1. Soient A, B Mn(K)et λK. On a
A+λBi,j =Ai,j +λBi,j
et donc
Tr(A+λB) =
n
X
k=1 Ak,k +λBk,k=
n
X
k=1 Ak,k +λ
n
X
k=1 Bk,k = Tr(A) + λTr(B).
Il est clair que Tr est non nulle, en effet Tr(In) = n.
2. On a H= ker(Tr), c’est donc un hyperplan. Dans le cas n= 2, on voit facilement que
1 0
01,0 1
0 0,0 0
1 0
est une famille libre de M2(K)inclue dans H. Comme Hest de dimension trois, c’est une base de H.
3. On a
Tr(tA) =
n
X
k=1 tAk,k =
n
X
k=1 Ak,k = Tr(A).
On a
ABi,j =
n
X
p=1 Ai,pBp,j
et
Tr(AB) =
n
X
k=1 n
X
p=1 Ak,pBp,k=
n
X
p=1 n
X
k=1 Bp,kAk,p= Tr(BA).
4. On a
Tr (AB)p= Tr ABAB . . . AB
= Tr A(BAB . . . AB)
= Tr (BAB . . . AB)A(d’après la question précédente)
=T rBAB . . . ABA= Tr (BA)p
5. Bien sûr que non ! On a
Tr(In·In) = Tr(In) = net Tr(In)·Tr(In) = n2
et si n2alors n6=n2.
6. On calcule :
Tr(tA·A) =
n
X
k=1 n
X
p=1 Ak,ptAp,k
=
n
X
k=1 n
X
p=1 Ak,pAk,p
=
n
X
k=1 n
X
p=1 A2
k,p
C’est une somme de carré, ainsi Tr(tA·A)0. De plus Tr(tA·A) = 0 si et seulement si tous les termes
de la somme sont nuls, c’est-à-dire Ak,p = 0 pour tout 1k, p nou encore A=0n,n.
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