Synthèse de cours PanaMaths (CPGE) Æ Développements limités Définitions Au voisinage d’un point Soit a un réel et f une fonction réelle de la variable réelle définie sur un voisinage ]a − α , a + α [ de a sauf, éventuellement, en a. On dit que f possède un développement limité en a à l’ordre n si, et seulement si, il existe ( a0 , a1 ,..., an ) ∈ n +1 et une fonction réelle ε de la variable réelle définie sur ]a − α , a + α [ , sauf éventuellement en a, tels que : f ( x) = a0 + a1 ( x − a ) + a2 ( x − a ) + ... + an ( x − a ) + x nε ( x) quand x → a, x ≠ a 2 n lim ε ( x) = 0 x→a x≠a a0 + a1 ( x − a ) + a2 ( x − a ) + ... + an ( x − a ) s’appelle la partie régulière du développement 2 n limité. Au voisinage de +∞ ou −∞ Soit A un réel et f une fonction réelle de la variable réelle définie sur ] A, +∞[ (resp. ]−∞, A[ ). On dit que f possède un développement limité en +∞ (resp. −∞ ) à l’ordre n si, et seulement si, il existe ( a0 , a1 ,..., an ) ∈ n +1 et une fonction réelle ε de la variable réelle définie sur ] A, +∞[ (resp. ]−∞, A[ ) tels que : f ( x) = a0 + a ε ( x) a1 a2 + 2 + ... + nn + n quand x → +∞ (resp. −∞ ) x x x x lim ε ( x) = 0 (resp. lim ε ( x) = 0 ) x →+∞ a0 + x →−∞ a a1 a2 + 2 + ... + nn s’appelle la partie régulière du développement limité. x x x Remarque : on peut toujours se ramener à un développement limité à l’origine. • • Si on cherche un développement limité en a, on pose x = a + h et on a : f ( x) = f (a + h) = a0 + a1h + a2 h 2 + ... + an h n + h nε (h) quand h → 0, h ≠ 0 1 Si on cherche un développement limité en +∞ ou en −∞ , on pose x = et on a : h ⎛1⎞ f ( x) = f ⎜ ⎟ = a0 + a1h + a2 h 2 + ... + an h n + h nε (h) quand h → 0, h ≠ 0 ⎝h⎠ PanaMaths [1 - 4] Décembre 2001 Partie principale d’un développement limité Soit f une fonction réelle de la variable réelle admettant en a le développement limité : 2 n f ( x) = a0 + a1 ( x − a ) + a2 ( x − a ) + ... + an ( x − a ) + x nε ( x) On suppose que l’ensemble {k ∈ {0,1, 2,..., n} / ak ≠ 0} est non vide et on note α son plus petit élément. Il existe alors une fonction réelle β de la variable réelle telle que : f ( x) = aα ( x − a ) + xα β ( x) et lim β ( x) = 0 α x→a x≠a aα ( x − a ) est appelée la partie principale du développement limité et on a, au voisinage de a, α l’équivalence : f ( x) ∼ aα ( x − a ) . α Propriétés des développements limités Soit f une fonction réelle de la variable réelle et a un réel quelconque. 1. Si f admet un développement limité en a à l’ordre n, il est unique ; Conséquences : a. Si f est paire, la partie régulière du développement limité de f en a ne comporte que des puissances paires ; b. Si f est impaire, la partie régulière du développement limité de f en a ne comporte que des puissances impaires ; 2. f possède un développement limité en a à l’ordre 0 ⇔ f admet une limite finie en a ; 3. Si f est continue en a, alors : f admet un développement limité en a d’ordre 1 ⇔ f est dérivable en a On a alors : f (a + h) = f (a) + f '(a)h + o(h) (Différentiabilité de f en a) Formule de Taylor-Young Soit f une fonction réelle de la variable réelle et a un réel quelconque. On suppose que f est n fois dérivable en a. Alors la formule de Taylor-Young : f (a + h) = f (a) + f '(a)h + f ''(a ) x2 xn + ... + f ( n ) (a) + x nε ( x) 2! n! est le développement limité de f en a à l’ordre n. Opérations sur les développements limités Soient f et g deux fonctions réelles de la variable réelle et a un réel quelconque. On suppose que f et g admettent chacune un développement limité en a d’ordre n : f (a + h) = a0 + a1h + a2 h 2 + ... + an h n + h nε (h) = P (h) + x nε (h) g (a + h) = b0 + b1h + b2 h 2 + ... + bn h n + h n β (h) = Q(h) + x n β (h) avec lim ε ( x) = lim β ( x) = 0 x→a x≠a PanaMaths x→a x≠a [2 - 4] Décembre 2001 Alors : 1. La fonction somme, f + g , admet un développement limité en a d’ordre n : ( f + g ) (a + h) = ( a0 + b0 ) + ( a1 + b1 ) h + ( a2 + b2 ) h2 + ... + ( an + bn ) hn + h n (ε + β ) (h) 2. La fonction produit, fg, admet un développement limité en a d’ordre n : ( fg ) (a + h) = c0 + c1h + c2 h 2 + ... + cn h n + h nγ (h) = R(h) + h nγ (h) où le polynôme R est obtenu en ne conservant du produit polynomial PQ que les termes de degré inférieur ou égal à n. f 3. En supposant b0 ≠ 0 , la fonction rapport, , admet un développement limité en a g d’ordre n dont la partie régulière est obtenue en effectuant la division suivant les puissances croissantes de P par Q à l’ordre n. 4. La fonction composée, gof , admet un développement limité en a d’ordre n : ( gof ) (a + h) = c0 + c1h + c2 h 2 + ... + cn h n + h nγ (h) = R(h) + h nγ (h) où le polynôme R est obtenu en ne conservant du polynôme composé QoP que les termes de degré inférieur ou égal à n. Intégration d’un développement limité Soit f une fonction réelle de la variable réelle et a un réel quelconque. On suppose que f est dérivable sur un voisinage ]a − α , a + α [ de a et que sa dérivée possède un développement limité en a d’ordre n : f '(a + h) = a0 + a1h + a2 h 2 + ... + an h n + h nε (h) Alors f possède un développement limité en a d’ordre n + 1 qui s’écrit : f (a + h) = f (a ) + a0 h + a a1 2 a2 3 h + h + ... + n h n +1 + h n +1 β (h) 2 3 n +1 Dérivation d’un développement limité Soit f une fonction réelle de la variable réelle et a un réel quelconque. On suppose que f est dérivable sur un voisinage ]a − α , a + α [ et que f possède un développement limité en a d’ordre n + 1 : f (a + h) = a0 + a1h + a2 h 2 + ... + an h n + an +1h n +1 + h n +1ε (h) Alors f ' possède un développement limité en a d’ordre n qui s’écrit : f '(a + h) = a1 + 2a2 h + 3a3 h 2 + ... + ( n + 1) an +1h n + h n β (h) PanaMaths [3 - 4] Décembre 2001 Développement limité généralisé Soit a un réel quelconque et f une fonction réelle de la variable réelle définie sur un voisinage ]a − α , a + α [ de a sauf, éventuellement, en a. On dit que f possède un développement limité généralisé en a si, et seulement si, il existe ( a0 , a1 ,..., ak ) ∈ * × k , un réel m non nul et une fonction réelle ε de la variable réelle définie sur ]a − α , a + α [ , sauf éventuellement en a, tels que : (a 1 f ( a + h) = h 0 m ) + a1h + a2 h 2 + ... + ak h k + h k ε (h) quand h → 0, h ≠ 0 lim ε (h) = 0 h →0 h≠0 Le développement limité généralisé est d’ordre k-m. Notes : 1. Si m est entier, on écrira : ( 1 a0 + a1h + a2 h 2 + ... + ak h k + h k ε (h) m h 2. Comme a0 ≠ 0 , on a : lim f (a + h) = +∞ . f ( a + h) = ) h →0 h≠0 Opérations sur les développements limités généralisés Soient f et g deux fonctions réelles de la variable réelle et a un réel quelconque. On suppose que f et g admettent les développements limités généralisés suivants en a : 1 1 f (a + h) = p a0 + a1h + a2 h 2 + ... + ak h k + h k ε (h) = p P(h) + h k ε (h) h h ( g ( a + h) = 1 h q ) (b 0 + b1h + b2 h 2 + ... + bk h k + h k β (h) ) = ( 1 h q ) ( Q ( h) + h β ( h ) ) k avec lim ε ( x) = lim β ( x) = 0 x→a x≠a x→a x≠a Alors : 1. La fonction produit, fg, admet un développement limité généralisé en a d’ordre k − p−q : 1 f (a + h) g (a + h) = p + q ( c0 + c1h + c2 h 2 + ... + ck h k + h k γ (h) ) h 2. La fonction rapport, f , admet un développement limité généralisé en a d’ordre g k − p+q : f ( a + h) 1 = p − q ( d 0 + d1h + d 2 h 2 + ... + d k h k + h kϕ (h) ) g ( a + h) h PanaMaths [4 - 4] Décembre 2001