
Le test de la sueur est une analyse de biologie médicale
inscrite à la nomenclature des actes de biologie médicale
(NABM) et sa réalisation est soumise au respect du Guide
de bonne exécution des analyses (GBEA) [3]. Son exécu-
tion partielle ou totale dans les services de soins, doit
suivre les modalités d’une analyse de biologie médicale
délocalisée [4].
L’objectif de cette revue est d’aider les praticiens dans le
choix de la technique et de son application, y compris
dans le cadre du dépistage néonatal de la mucoviscidose,
et d’harmoniser sa pratique en France. Ces recommanda-
tions sont élaborées de façon consensuelle par des biolo-
gistes membres des Centres de ressources et de compéten-
ces pour la mucoviscidose (CRCM) et/ou du groupe de
travail « Test de la sueur » du Collège national de biochi-
mie des hôpitaux (CNBH), en fonction de l’expérience
des praticiens [5], de la réactualisation des connaissances
sur le sujet depuis la mise en place en France du dépistage
néonatal systématique, et des recommandations établies
dans d’autres pays [6, 7]. Le respect de ces recommanda-
tions conditionne la qualité du test de la sueur qui déter-
mine le diagnostic de la maladie.
Le test de la sueur
Le test de la sueur se décompose en plusieurs étapes de
l’accueil du patient jusqu’à la transmission des résultats.
Chaque étape est détaillée ci-après pour apporter toutes les
informations utiles pour assurer la qualité du test.
Prise de rendez-vous, informations
et conditions requises
Le test de la sueur doit être effectué sur rendez-vous,
assurant ainsi la présence et la disponibilité des personnes
compétentes.
Informations à recueillir
Lors de la prise de rendez-vous, il sera noté l’identité du
patient, son âge et son poids (s’il est connu) pour les
nouveau-nés. Un numéro de téléphone des parents sera
demandé. Dans le cadre du dépistage néonatal, le nom du
bébé peut être différent entre le premier dosage de TIR et
le test de la sueur. Il est important de s’en assurer.
Le médecin prescripteur sera identifié avec ses coordon-
nées et la raison de sa prescription.
S’informer sur une éventuelle pathologie contagieuse afin
d’organiser le déroulement du test dans un local où ne
seront pas reçus les autres consultants.
Informations à communiquer
Informer précisément du lieu du test et du circuit adminis-
tratif à effectuer dans l’établissement.
Demander à ne pas mettre de produits (lait de toilette,
lotions, crèmes, etc.) sur les bras et les jambes de l’enfant,
la veille et le jour de l’examen.
Informer de la durée approximative du test.
S’informer d’un traitement corticoïde pour prévoir la pos-
sibilité d’une fenêtre thérapeutique.
Expliquer brièvement le déroulement du test : la personne
qui accueille, les différentes étapes de stimulation et
recueil, la non douleur, l’absence de besoin d’être à jeun
(le nourrisson pourra même prendre son biberon si néces-
saire pendant le test).
Informations aux parents et aux patients
Préalablement à l’exécution du test, une note d’« Informa-
tion aux patients » précisant le déroulement du test, sera
donnée à lire au patient (adulte) ou aux parents (enfants).
D’autres informations pourront être données oralement,
notamment sur les phénomènes pouvant être observés
(chaleur, picotements, rougeur, etc.).
Dans le cadre du dépistage néonatal systématique de la
mucoviscidose, il est nécessaire que les parents aient un
entretien préalable au test avec le médecin du CRCM afin
d’expliquer pourquoi ce test est effectué [7]. Dans la
mesure du possible, cet entretien doit immédiatement pré-
céder le test et être poursuivi après la transmission du
résultat pour apporter aux parents tous les commentaires
et explications de celui-ci.
Age de l’enfant
La concentration en électrolytes de la sueur est élevée
pendant les premiers jours de vie [8]. La réalisation du test
se heurte à la nécessité de recueillir un volume ou de
s’assurer d’un débit de sueur suffisant en fonction des
équipements utilisés. C’est pourquoi le test pourra être
pratiqué chez l’enfant lorsqu’il aura atteint le poids de
3,5 kg et qu’il sera âgé de plus de 3 semaines.
Chez le prématuré, au cours des 14 premiers jours de vie,
la concentration sudorale du chlorure est élevée ou varia-
ble. Le test sera pratiqué, comme chez l’enfant à terme,
c’est-à-dire lorsqu’il aura atteint le poids de 3,5 kg.
Contre-indications
D’une façon générale, le test devra être différé chez un
enfant en mauvais état général et plus particulièrement si
l’enfant est déshydraté ou dénutri, en cas d’œdème, en cas
d’eczéma au lieu du recueil de la sueur [9].
Des précautions sont à prendre si l’enfant est fiévreux et
lors de traitements par les corticostéroïdes. L’antibiothéra-
pie n’est pas une contre-indication, notamment avec les
bêtalactamines dont la flucloxacilline orale [9].
culture-qualité
Ann Biol Clin, vol. 66, n° 2, mars-avril 2008222
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