COLLOQUE INTERDISCIPLINAIRE ET INTERNATIONAL
LES ETUDES ANIMALES SONT-ELLES BONNES A PENSER ?
(RE)INVENTER LES SCIENCES, (RE)PENSER LA RELATION HOMME/ANIMAL
Strasbourg, 8-10 novembre 2017
Ce colloque est organisé dans le cadre du programme de la Maison interuniversitaire
des Sciences de l’Homme-Alsace (MISHA) 2017-2018 « La rencontre homme-animal au
croisement de la religion, de la culture et de la science. Généalogie et perspectives » porté par
Aurélie Choné et Catherine Repussard. Nous partons du constat qu’il existe un « tournant
animal(iste) » dans l’histoire des sciences et des savoirs. Depuis déjà quelques décennies, la
« question animale » est tellement structurante qu’elle reconfigure les disciplines elles-
mêmes : de la philosophie émerge la philosophie animale, de l’histoire l’« histoire animale »,
de la sociologie la « sociologie avec ou pour les animaux », des études littéraires les études
animales littéraires, de l’éthique l’« éthique animale », du droit le « droit animal » ; les études
postcoloniales et les études visuelles s’intéressent de plus en plus à l’animal ; la théologie
s’ouvre à l’écothéologie et à une théologie de la création qui se penche plus volontiers sur la
place de l’animal, etc. Ce colloque se propose d’étudier les décentrements épistémologiques
parfois rendus nécessaires par ces nouvelles postures faisant une place aux animaux, ainsi que
l’ouverture inter- et transdisciplinaire qu’elles présupposent (vers l’éthologie, la zoologie, la
primatologie, la morale, la politique par exemple) et les hybridations disciplinaires auxquelles
elles donnent lieu (ethnozoologie, zoosémiotique, zoopoétique, anthropozoologie, éthologie
philosophique…).
Notre questionnement portera également sur les résistances au sein de certaines
disciplines et sur les raisons de ces résistances. Celles-ci révèlent d’autres enjeux, autant
religieux et idéologiques que politiques et économiques, notamment liés à l’industrie
(pharmaceutique, alimentaire, du luxe…). Dans la recherche fondamentale, évoquons
notamment les réticences de certaines disciplines (chimie, biologie et médecine, notamment
médecine vétérinaire…) à abandonner l’expérimentation sur l’animal, ou bien, pour ce qui est
de la théologie et des sciences religieuses, le poids de certains impératifs doctrinaux issus des
textes fondamentaux, des traditions ou des cultures religieuses.
Une attention particulière sera accordée aux réflexions menées en France et en
Allemagne. On s’attachera à interroger l’émergence des reconfigurations disciplinaires et la
dynamique de recherche sur ces questions dans les deux pays afin de dégager leurs
différences ou similarités.
Les actes de ce colloque feront l’objet d’une publication.
Responsables : Aurélie Choné et Catherine Repussard