CAHIER DES CHARGES VOLAILLES
~~~ __ ~É~LE_V._~_G_E _
Niveaux nutritifs de l'aliment
en méthionine en
%
-
0,74 0,73
c-- -
-
Besoins des ani
-
0,52 méthionine % (
--
0,54
0,41
-c--
0,41
0,35
f--- -
-0,18
à
0,23
1---
----
--
---
1--1---
---0.30
0,18
à
0,20
-
=n
---
~
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
Figure 2
maux en
fourchette)
} Poulet
} Pondeuse
Type d'aliment
Ajoutons pour finir, que le tourteau
de carthame bio ne présente aucun
intérêt pour les volailles, du fait de sa
très grande richesse en cellulose.
Il existe, sans doute, des solutions
d'avenir: l'utilisation en graines
entières de soja (après traitement
thermique) et de colza 00 peut être
envisagée sous réserves que des rela-
tions contractuelles s'établissent entre
les producteurs de matières premières
et les fabricants d'aliment.
Face à cette situation, établir une for-
mule alimentaire équilibrée en acides
aminés n'est pas une sinécure!
En pratique qu'observe-t'on ?
L'obligation de s'ajuster sur les
apports de l'acide aminé le plus limi-
tant amène à apporter en excès les
matières azotées (avec risque d'excès
de lysine dans certains cas) ; ce qui
entraîne un gaspillage d'azote, les
excès étant éliminés sous forme d'aci-
de urique qui se retrouve dans les
déjections, sans parler des risques de
"fatigue rénale".
Par ailleurs, les formulateurs utilisent
au maximum la dérogation permet-
tant l'utilisation de sources de protéi-
nes d'origine "conventionnelle" : il
s'agit, principalement de tourteau de
soja dont l'origine étrangère rend peu
crédible la recherche d'autonomie que
revendique l'agriculture biologique.
Lysine et méthionine : vers
une autorisation
?
• A court terme, la commission pro-
pose d'autoriser le recours aux acides
aminés les plus limitants (lysine et
méthionine), ce en supplémentation
de l'aliment afin de maximiser le
recours aux protéagineux (pois sur-
tout) dans la formule, avec comme
conséquence de réduire l'apport de
tourteau de soja "conventionnel".
Exemple: 10% de pois +1,4% de
graisse
(ou
d'huile) +0,019% de
méthionine peuvent remplacer 4% de
tourteau de soja +7,6% de maïs.
En tout état de cause, cette supplé-
mentation apparaît surtout indispen-
sable aux pondeuses en début de pon-
te et aux volailles de chair au début
de leur croissance.
• A moyen terme, mais peut-être
s'agit-il d'un vœu pieux, il faudrait
recenser les disponibilités et les
potentialités de production en soja,
colza 00 et tourteaux d'origine bio,
de manière à rendre obligatoire, pour
chaque fabricant d'aliment:
- l'utilisation, au moins partielle, des
ressources existantes au prorata des
quantités fabriquées;
- de passer des contrats avec des
groupements de producteurs organi- .
sés, pour la mise en culture de matiè-
res bio riches en protéines de qualité.
La question se pose, à ce niveau, de
savoir qui pourrait rendre obligatoire
l'application de ces règles. Est-ce le
rôle de l'Interprofession Bio ou des
organismes certificateurs ?
Elargissons le débat
Ces propositions, nous en sommes
conscients, méritent un débat plus
large que celui que nous avons eu
dans le cadre de la Commission
IT AB. Mais nous espérons avoir
démontré - au-delà du pragmatisme
évident de l'argumentaire - notre
souci d'encourager une évolution de
la réglementation française (et future
européenne) pour atteindre un triple
objectif: obtenir des résultats techni-
co-économiques satisfaisants, réduire
la pollution, conséquence du gaspilla-
ge des matières azotées, optimiser les
équilibres alimentaires facteurs entre
autres, de la bonne santé des ani-
maux ; sans pour autant, négliger les
objectifs principaux qui sont de déve-
lopper l'agriculture biologique dans
son ensemble, à tous les niveaux de la
filière, et de produire des aliments
sains et équilibrés.
Depuis le temps que les producteurs, les
transformateurs et les consommateurs
l'attendent, le Cahier des Charges Porc
Biologique vient d'être voté par la Com-
mission Nationale de l'Agriculture Bio-
logique. Reste encore la signature du
Ministère de l'Agriculture et la parution
au Joumal Officiel...
S'il est signé, ce cahier des charges
innove par rapport à celui des autres
productions. Jugez-en plutôt: 50
%
de
l'aliment doit être produit' sur la ferme
(donc pas de hors sol), le caillebotis
total ou partiel est interdit (donc pas de
lisier), les apports totaux d'azote ne doi-
vent pas dépasser 140 unités par ha et
par an (c'est nettement mieux que la
directive nitrate), la production annuelle
de porcs charcutiers est limitée à 750
porcs par travailleur et plafonnée à 1500
porcs par ferme (ça, c'est de la maîtrise
de production
!...).
Tout cela semble dévoiler l'évolution
nécessaire des cahiers des charges des
produits bio ; il est temps en effet que
l'agriculture biologique se définisse par
des concepts plus larges que de simples
règles de productions techniques ...
Yves Hardy (CAB d'Armor)
Alter
Agri
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