QU`EN EST-IL DE LA COMMUNICATION MARKETING INTÉGRÉE

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QU’EN EST-IL DE LA COMMUNICATION MARKETING
INTÉGRÉE DANS LES RÉSEAUX DE FRANCHISE ?
Par
William Menvielle
Professeur de marketing, Université du Québec à Trois-Rivières
Daniel Lefebvre
Doctorant Université d’Auvergne
Jocelyn D. Perreault
Professeur de marketing, Université du Québec à Trois-Rivières
Co-responsable du Laboratoire de Recherche et d’Intervention en Gestion Hôtelière et
Restauration
Cahier de recherche 04-04
Communication présentée au colloque Nice 2004
« Le management "Click and Mortar" »
10 décembre 2004
Décembre 2004
ISSN 1716-5288
Qu’en est-il de la communication marketing intégrée dans les réseaux de franchise ?
Résumé :
Suite à une étude menée auprès de franchises de la restauration au Québec, nous présentons les
moyens mis en place par les franchiseurs pour établir un système de communication interne dans
leur réseau. Les résultats montrent de grandes divergences dans l’adoption de la communication
marketing interne intégrée, dû à certains facteurs contrôlables ou non par les franchiseurs.
Abstract :
Cases studies were conducted within eight restaurant franchises located in the province of
Quebec. We identify the tools adopted by franchisers to implement an internal communication
system in their network. The results show different ways to adopt internal integrated marketing
communication depending of (non)controllable factors.
2
Introduction
La communication marketing intégrée (CMI) est un concept récent dans la littérature marketing
(Schultz, 1993), qui a suscité des passions et des débats (Cornellissen et Lock, 2000). Si elle est
dirigée principalement vers de nombreux détenteurs d’enjeux situés à l’extérieur de l’entreprise
(clients, fournisseurs, distributeurs, institutions financières, partenaires divers,…), la CMI doit se
réajuster à certains modèles organisationnels tels que les entreprises en réseau.
Au sein de cette forme d’organisation, les franchises tiennent une place à part, en raison des
relations bidirectionnelles que les deux principaux acteurs (franchiseurs et franchisés) doivent
entretenir. En effet, outre une relation contractuelle (le contrat de franchise) entre le franchiseur et
le franchisé, on note également des échanges opérationnels (par exemple, le manuel
d’exploitation) et communicationnels (l’information diffusée aux membres du réseau et celle
émanant des franchisés à destination du siège social). Ces aspects communicationnels peuvent
être considérés comme une variable contrôlable du marketing interne (Michon, 1988).
C’est dans le contexte des franchises que s’inscrit la présente communication. Son but est de
mieux comprendre les facteurs qui influencent les objectifs de la communication entre franchiseur
et franchisé. Pour cela, nous procédons en une démonstration en 3 étapes.
Dans un premier temps, nous situons le cadre conceptuel. Par la suite, nous faisons part de la
méthodologie retenue dans le cadre de cette étude. Finalement, nous exposons les résultats et les
enjeux qui en découlent pour les entreprises étudiés, mais aussi pour les organisations qui
fonctionnent dans le cadre d’un réseau.
1 – La revue de littérature et le modèle de recherche
1.1 – La communication marketing intégrée
La communication marketing intégrée est un concept d’importance qui a soulevé un grand intérêt
au cours des dix dernières années. La désintégration des marchés de grande consommation, la
multiplicité des micro-marchés, la prolifération des nouveaux outils de communication, et les
modifications du comportement du consommateur poussent l’entreprise à repenser ses choix et
son utilisation des outils de communication (Menvielle, 2004). Cette tendance s’inscrit dans ce
que l’on nomme la communication marketing intégrée (CMI), et que Schultz (1993) définit
comme un processus de planification stratégique des activités de la communication marketing,
recourant à divers outils (publicité, relations publiques, marketing direct, promotion des ventes et
force de vente) et permettant le maximiser l’impact de la communication.
La CMI inclut implicitement la notion de planification stratégique et de coordination de diverses
activités de communication marketing propres à une entreprise. Duncan (2002), soutient
d’ailleurs qu’il s’agit d’un processus transversal pour créer et enrichir les relations avec le client,
mais également avec tous les détenteurs d’enjeux de l’entreprise en leur transmettant un même
ensemble de valeurs. L’auteur stipule également que les objectifs du concept consistent à
développer une image de marque, concept qui constitue un moyen de se différencier de la
concurrence, des entrants potentiels et des substituts (Porter, 1982 ; 2001) et qui est à la base de
sa définition de la CMI.
1.2 – La communication marketing interne intégrée
Parlant de la communication interne, Duncan (2002) stipule qu’elle fait défaut de nombreuses
entreprises américaines, créant ainsi un service à la clientèle déficient. Pour l’auteur, la stratégie
de communication interne se décompose en trois étapes : l’information, l’engagement et l’écoute.
Dans le programme de communication marketing interne intégré, nous avons retenu la
proposition de Thériault (2000), considérant quatre (4) grandes catégories de moyens de
communication et présenté sous l’acronyme POID (figure 1) :
3
•
Les moyens Passifs
•
Les moyens Ouverts
•
Les moyens Interactifs
•
Les moyens Dédiés
Les moyens dédiés dans un programme de marketing interne intégré (CMII) font référence aux
nouvelles technologies de l’information, tels que l’intranet (communication bidirectionnelle entre
le franchiseur et les franchisés) ou l’extranet (communication unidirectionnelle du franchiseur ou
des fournisseurs à destination des franchisés). Ces moyens de communication interne en offrant
au plan de la communication, les possibilités qu’offre Internet relativement à l’accès à
l’information, à l’échange ou à la recherche s’inscrivent dans un environnement «fermé».
Figure 1 : Le modèle POID de la communication marketing interne intégré
Internet
Moyens
ouverts
Bornes
interactives
Moyens passifs
(techniques)
Support
(communication interne)
-
Lettre
Affiches
Babillard
Journal interne
Communiqué
Correspondance
Moyens
interactifs
(humains)
Franchisé
Marketing interne
- Communication interne
intégrée
-
Réunions
Équipe
Service
Direction
Assemblée annuelle
Téléphonie
Vidéoconférence
Comité consultatif
Comité performance
Réunion régionale
Visite personnalisée
Intranet
Extranet
Moyens
dédiés
Les moyens ouverts font référence aux nouvelles technologies de l’information et de
communication telles qu’Internet. Ces moyens sont littéralement sans limite, sur le plan de leur
diffusion, leur ergonomie, et leur polyvalence au niveau communicationnel. Les moyens
interactifs sont associés aux contacts directs avec les franchisés. C’est une source importante
d’information et d’échange à privilégier, ce contact terrain direct entre les franchisés permet
d’adapter l’information au contexte et aux besoins de chaque franchise.
Dans les moyens dédiés, les moyens passifs ont comme mission de diffuser une information
unidirectionnelle, l’utilisation est réservée à l’information officielle ou formelle. Contrairement
au message et à l’émetteur qui adaptent leur contenu de l’information en fonction des systèmes,
4
les moyens demeurent quant à eux les mêmes. Dans la figure 1, nous avons adapté le modèle
Thériault (2000) à un réseau de franchisage. Nous avons identifié que dans les moyens interactifs,
la communication est dirigée vers l’aspect humain, donc la communication est bidirectionnelle
comparativement aux moyens passifs, où la communication est unidirectionnelle au sein d’un
support plus technique du réseau.
1.3 – Le modèle de recherche
La dimension de la CMII au sein d’un réseau de franchisage par son rôle est une démarche
stratégique au niveau interne de la communication et du marketing dans l’objectif de la
satisfaction du franchisé. L’application de la CMII favorise une cohésion par l’ensemble des
acteurs dans l’enjeu de la communication, en plus de favoriser les systèmes d’échanges.
Mucchielli et al. (1998) proposent le modèle systémique, modèle de système des échanges qui
s’adapte au franchisage par l’interactionnisme et la systémique et dans lequel l’enjeu de la
communication se définit comme un enjeu de «Permanence et changement des systèmes de
communication ».
Le principal objectif de cette communication est justement de comprendre comment la CMII peut
augmenter la satisfaction du franchisé dans sa relation au sein d’un réseau de franchise avec le
franchiseur. Mucchielli et al. (1998) posent d’ailleurs une question quant à savoir « Quels
systèmes d’échanges (formes et structures des échanges) [permettent] une satisfaction (cohésion,
avantages,
motivations,
production
collective)
de
l’ensemble
des
acteurs».
(franchiseur/franchisé)? »
Pour mesurer cette dimension de la satisfaction dans un tel réseau, nous nous sommes basés sur la
grille de Hing (1993). L’auteur mentionne que la satisfaction d’un franchisé dépend de plusieurs
facteurs ayant trait au franchiseur et au franchisé, qui influenceront sur les attentes des franchisés.
Les facteurs de la satisfaction apparaissant et peuvent être classés selon les relations contractuelle,
opérationnelle et communicationnelle.
Pour cette dernière dimension, 4 variables sont à retenir, soit les moyens ouverts (système
communicationnel), les moyens interactifs, les moyens dédiés et les moyens passifs. En plus,
nous avons cherchés à connaître les résultantes de cette communication interne. De ce fait, les
trois variables mesurées étaient les suivantes : la CMII (dans son ensemble), la relation
communicationnelle et la notion de communication bidirectionnelle.
2 – La méthodologie
Puisque l’étude sur la communication interne intégrée est un sujet récent dans la littérature sur la
communication marketing, nous avons eu recours à une démarche d’études de cas. Cette stratégie
de recherche permet d’étudier un phénomène récent dans son propre contexte de vie, tout en y
incluant des facteurs et des dimensions insoupçonnées au départ (Yin, 2003).
2.1 – L’échantillon
Nous avons choisi d’étudier les franchisés du secteur de la restauration au Québec pour plusieurs
raisons. Plusieurs types de franchises existent toutefois et il convient de préciser le cadre législatif
définissant les entreprises que nous avons choisies. En effet, les franchises se classent le long
d’un continuum opposant les franchises individuelles aux franchises maîtresse (tableau 1). Notre
choix s’est porté sur les franchises individuelles en raison de l’unicité de l’établissement exploité
par le franchisé, ce qui constitue le premier critère.
Dans un second temps, nous limitons géographiquement notre recherche en nous
intéressant exclusivement aux franchisés en activité dans la province du Québec, en raison d’un
environnement législatif et politique identique . Cette restriction géographique est apparue
comme un critère déterminant pour plusieurs raisons, telles que la culture organisationnelle, le
5
contexte économique et le profil sociodémographique. Notons que ce premier critère n’exclut pas
la possibilité qu’un franchiseur réalise des franchises hors Québec.
Tableau 1 : Les niveaux de développement de la franchise
Franchise individuelle
Franchise territoriale
Franchise maîtresse
«C’est un contrat de franchise
signé entre un franchiseur et un
franchisé pour l’exploitation par
le
franchisé
d’un
seul
établissement et s’il exploite
plusieurs
établissements
un
contrat distinct sera exécuté pour
chacun des établissements».
Le franchiseur octroie un droit à
une franchise individuelle selon
certains
critères,
le
droit
d’exploiter
plusieurs
établissements dans un territoire
définit et dans certains cas, le
franchiseur oblige le franchisé à
ouvrir un certain nombre
d’établissement dans un territoire
plus large définit dans le contrat
et selon un certain échéancier.
C’est une pratique de moins en
moins utilisée par le franchiseur.
C’est un contrat de franchise
territoriale, d’où le franchiseur
accorde au franchisé le droit
d’ouvrir lui-même des franchises,
ou de vendre des sous-contrats de
franchises à d’autres personnes
dans une région définie. Donc, le
franchisé-maître devient luimême franchiseur des sousfranchisés et assume les mêmes
responsabilités du réseau dont
c’est un rôle d’intermédiaire et de
certaines
conditions
d’engagement au franchisé.
Source : Gagnon (2003)
Dans un troisième temps, notre sélection se porte sur des franchisés provenant du secteur de la
restauration. D’après les chiffres rapportés par Sayegh (2003), le secteur de la restauration compte
le plus grand nombre de franchiseurs (78 sur un total de 238) et d’établissements (1852 sur 5399)
au Québec. C’est une raison supplémentaire nous ayant poussé à nous intéresser à ce secteur.
Enfin, au sein même des franchises, plusieurs types existent, classés selon la taille. Ainsi, les
restaurants de type « Express » proposent un service de vente au comptoir seulement, tandis que
les restaurants de type « Surface » fournissent un service de vente avec salle à manger. Nous
avons conservé ces deux types de restaurant pour établir des comparaisons entre eux.
Au total, huit entreprises ont été contactées appartenant à quatre enseignes (numérotées 1 à 4).
Pour des raisons de confidentialité, les noms de ces entreprises et des interlocuteurs ont été
masqués. Les entreprises et les responsables contactés sont présentés dans le tableau 2 suivant.
Tableau 2 : Présentation des franchises et des personnes contactées
Cas
Express #1
Surface #1
Express #2
Surface #2
Express #3
Surface #3
Express #4
Surface #4
Type de
Restaurants
Express
Moyenne/Surface
Express
Moyenne/Surface
Express
Moyenne/Surface
Express
Moyenne/Surface
Franchisés interviewés
Franchisé
depuis
1990
1996
1991
1995
2001
2000
2002
1994
Expertise antérieure
Restaurant
Franchise
Aucune
Aucune
Aucune
Aucune
4 ans
4 ans
Aucune
Aucune
+ de 5 ans
Aucune
9 ans
9 ans
10 ans
10 ans
Aucune
Aucune
Formation
Expérience
antérieure
Secondaire
Secondaire
Universitaire
Universitaire
Secondaire
Secondaire
Secondaire
Secondaire
Gestion
Technicien
Contrôleur
Gestion
Restaurateur
Gérante
Gérant
Directeur
2.2 – La collecte et l’analyse des données
L’étude de cas étudie les données et leurs interrelations dans le contexte dans lequel elles se
trouvent (Yin, 2003). Ces données ont été produites grâce à deux sources de preuve, soit :
6
•
Des données secondaires, émanant des entreprises directement (lors des rencontres, ou
visites des sites Web), mais également par le biais de sources secondaires (articles de
presse,…).
•
Des rencontres, ayant pris la forme d'
entrevues « semi-structurées » auprès des dirigeants
des entreprises. Ces entrevues ont été bâties sur mesure en fonction des informations
recueillies lors de la collecte d’information secondaire.
Les entrevues n’ont pu être enregistrées sur cassette, en raison du refus des personnes interrogées
de se « livrer à une bande magnétique ». Les propos ont toutefois été notés pour ensuite être
analysées grâce à la catégorisation (Hubermann et Miles, 1994).
3 – Les résultats
De façon générale, nous constatons pour les huit (8) cas de franchisés, que la CMII est soit
existante ou totalement inexistante au sein des réseaux de franchise. Tel que mentionné
auparavant, les informations proviennent des franchisés interviewés et nous remarquons, dans la
majorité des cas, pour le franchiseur que la notion de gestion de la relation avec le franchisé
(client) n’est pas encore usitée. Le tableau 3 présente les dimensions de la communication
analysées.
Tous les répondants n’ont pu ou n’ont voulu donner de réponses sur l’ensemble des dimensions
mesurées. On note également une grande diversité dans les réponses obtenues ; ces dernières
allant de l’insatisfaction à la satisfaction totale (TS). Les cas Express #2 et Surface #2 démontrent
particulièrement une relation communicationnelle « très satisfaisante » sur les quatre éléments
mesurés. Dans ce contexte, on constate que le franchiseur a intégré un modèle d’interactivité et
d’échange avec ses franchisés qui rejoignent majoritairement la CMII.
Dimensions de la relation communicationnelle
Moyens ouverts (système communicationnel)
TS
TS
Moyens interactifs
TS
TS
S
Moyens dédiés
TS
TS
INS
Moyens passifs/Communication interne
TS
TS
S
Satisfaction qui en résulte :
CMII
TS
TS
INS
Relation communicationnelle
TS
TS
S
Communication bidirectionnelle
TS
TS
Légende : INS : insatisfait , S : satisfait, TS : très satisfait, - : critère non évaluable
Surface #4
Express #4
Surface #3
Express #3
Surface #2
Express #2
Surface #1
Express #1
Tableau 3 : Présentation des cas selon les dimensions de la communication
S
INS
S
INS
INS
S
INS
INS
S
INS
S
-
INS
INS
-
-
Pour cette entité, le franchiseur a mis en place un programme de CMII selon un processus
rigoureux : il n’a pas tenu compte des niveaux hiérarchiques ni de la structure organisationnelle,
ce qui aurait certainement nuit et bloqué toute initiative de CMII. Dans ces deux cas, la CMII a
créé un effet multiplicateur sur l’ensemble des communications entre le franchiseur et les
franchisés tout en permettant d’éviter l’aspect des conflits. De plus, l’intégration de la CMII a été
7
faite avec les franchisés en tenant compte des modèles de hiérarchie des effets : étapes cognitive,
affective et conative (Belch, et al., 2004).
À l’inverse, les cas Express #1 et Surface #1 ne se sont pas prononcé sur les dimensions de la
communication. Une explication peut être donnée par les choix et objectifs personnels de chaque
franchisé, selon leur évolution personnelle et professionnelle. D’autre part, pour les cas Express
#3 et Surface #3, on remarque une certaine satisfaction pour deux dimensions. Ceci peut être
expliqué par le fait qu'
une certaine communication existe de façon informelle entre les franchisés
et le franchiseur.
Enfin, pour les cas Express #4 et Surface #4, peu d’informations sont mentionnées : les franchisés
sont satisfait au niveau des moyens passifs. Il faut en effet savoir que le franchiseur est en pleine
restructuration de son réseau de franchise. Il rencontre des obstacles sur l’implantation de sa
structure sur l’uniformité et l’homogénéité dans la relation contractuelle, qui occasionne des
confrontations parmi ses franchisés, ce qui génère une situation d’indépendance dans la relation
contractuelle, opérationnelle et communicationnelle au sein de son réseau.
De façon générale, on constate de nombreuses variations dans la satisfaction de la relation
communicationnelle des franchisés avec leur franchiseur. L’explication que nous donnons tient à
la complexité de l’environnement d’affaire et à l’extrême hétérogénéité des PME. Nous avons
classifié les cas qui s’illustrent selon le modèle des quatre « P » de la relation franchiseur et
franchisé.
Le
site
Web
Franchise
Classroom
(www.bus.lsw.edu/ei/franchiseclass/pages/feebook/chapternine ), dédié à la franchise mentionne
que la relation franchiseur/franchisé est motivée par une force basée sur quatre « P » qui sont le
pouvoir, le profit, le prestige et le plaisir. On remarque que seul le franchiseur des cas Express #2
et Surface #2 a intégré, au sein de son réseau de franchise, des moyens dédiés dans la
communication marketing interne comme nous l’expliquons que le tableau 4 suivant. Les propos
des franchisés interrogés et repris dans le tableau sont d’ailleurs éloquents.
Note
explicative
Cas
Définition
Tableau 4 : Classification des cas étudiés sur la relation des quatre « P » franchiseur/franchisé
Pouvoir
Profit
Prestige
Plaisir
Le franchiseur et le
franchisé recherchent le
pouvoir. Les deux parties
doivent s’aider
mutuellement pour
atteindre le succès.
Le franchisage offre des
opportunités à succès
dans la pratique d’affaire
mutuelle, la réalisation du
profit est le résultat des
efforts unifiés des parties.
La reconnaissance de la
notoriété et le désir de
croissance du franchiseur/
franchisé dans la synergie
et le respect de la relation
contractuelle,
opérationnelle et
communicationnelle.
Le franchiseur doit
s’assurer par la relation
communicationnelle que
le franchisé a le support
opérationnel à tous les
niveaux dans une bonne
ambiance communicative
par la communication
contractuelle,
opérationnelle et
communicationnelle.
Express #2 –Surface #2
Express #2 –Surface #2
Express #2 – Surface #2
Express #2 – Surface #2
Express #2
Le franchisé mentionne «Le franchiseur a instauré un programme mutuel qui est la création d’une "université
du savoir" pour les franchisés et le franchiseur dans l’encadrement de la relation contractuelle,
opérationnelle et communicationnelle».
Surface #2
Le franchisé mentionne «Je me suis sens bien encadré dans ma franchise, mon franchiseur qui m’assure une
grande confiance dans la relève de mes opérations par mon fils, car le franchiseur est sérieux et très structuré
et encadre très bien ses franchisés».
8
Conclusion
En analysant les huit (8) entreprises du secteur de la restauration au Québec, nous avons mis en
lumière le rôle du système de communication marketing interne intégrée (CMII) dans la
satisfaction du franchisé. Les études de cas ont apporté un certain éclairage sur cette question de
recherche et elles ont pu aider à enrichir considérablement cette problématique. Nous nous
sommes rendus compte que la notion de communication interne comportait quelques nuances et
interprétations selon nos interlocuteurs et la culture des franchiseurs.
Effectivement dans les huit (8) cas franchisés étudiés, six (6) cas de franchisés ont manifesté leur
besoin d'
innover par la CMII en intégrant les moyens communicationnels dans un marché
hautement concurrentiel.
Par ces cas étudiés, il ne semble pas qu’il soit au cœur des préoccupations de certains réseaux de
franchiseurs d’instaurer des programmes de communication marketing interne intégrée quels
qu’ils soient. En effet, au moins trois raisons (aspect hermétique du secteur d’activité,
préservation du leadership du franchiseur et transparence des relations) poussent les franchiseurs
à ne pas vouloir adopter de politique de communication interne. Tel que mentionné dans cette
étude, la communication est une relation (lien) entre le franchiseur et les franchisés. Elle
caractérise la mise en opération d’un véritable partenariat stratégique ainsi que la prise de
conscience grandissante de l’interdépendance entre les acteurs dans la gestion de la relation
contractuelle, opérationnelle et communicationnelle.
D’ailleurs, dans les cas étudiés, l’apport de la communication marketing interne est basée
majoritairement sur l’information de ventes pour le calcul des revenus de royautés à payer par
leurs franchisés et dans certains cas étudiés, le partage d’information sur les placements
publicitaires régionaux par le biais de conseil du franchiseur.
En ce qui a trait aux franchiseurs des cas étudiés, quelques questions restent en suspens : Que
penser du fait que l’intégration du rôle d’un programme de communication marketing interne
intégrée (CMII) au sein de leur réseau de franchise soit si peu connu? Comment il est perçu dans
son ensemble? L’effet de la transparence dans les relations contractuelle, opérationnelle et
communicationnelle crée-t-il un irritant au franchiseur? L’adoption de ce modèle de CMII
nécessite cependant une bonne base de réflexion ainsi que du travail puisqu’il implique un
changement fondamental dans l’approche que prendra le franchiseur dans la gestion de sa relation
avec le franchisé, dans le but de créer un partenariat stratégique avec ce dernier. L’intégration de
la CMII crée pour le franchiseur une modification profonde dans la relation opérationnelle ayant
des implications importantes notamment par l’échange d’informations riches et structurantes, des
comportements, des attitudes, de la transparence, de la méthodologie de résolution de conflits, de
l’innovation et des autres facteurs.
C’est ainsi que se caractérise la vision stratégique du rôle de la CMII étudié au sein d’un réseau
de franchisage. Grâce à cette logique et à leurs objectifs concentrés sur des perspectives
d’améliorations des systèmes de communication et à l’innovation. Ces cas de réseaux de
franchisage étudiés devraient permettre de faire bénéficier les entreprises d’un positionnement
stratégique et concurrentiel selon leurs spécificités et le contexte environnemental qui les englobe.
9
Bibliographie
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perspective intégrée, Montréal : Chenelière, McGraw-Hill.
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7- 15
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Gagnon, J. H., (2003), La franchise au Québec, Éditions Wilson et Lafleur Martel Ltée.
Hing, N. (1993), «Distribution of franchise responses for the 17 satisfaction items», Journal for
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Menvielle, W., (2004), « L’intégration d’Internet dans la stratégie de communication de
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Michon, C., (1988), «Le marketing interne», Revue française du marketing, no 120.
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Sayegh, G. F., (2003), Les secrets du franchisage, Les Éditions Yvon Blais Inc.
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Thériault, R., (2000), La communication réseau/approche client, Éditions du Méridien.
Yin, R. K. (2003), Case study research: design and methods, 3rd ed., Thousand Oaks, Sage
Publications, 177 p.
10
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