L’APRÈS
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Il exprime également
l’affirmation d’une culture juive dis-
tincte et la volonté de fonder et de
soutenir une patrie juive par des
voies politiques. Historiquement, les
aspirations sionistes ont reflété
diverses sensibilités politiques, cul-
turelles et religieuses. Certains sio-
nistes se sont situés politiquement à
gauche, d’autres à droite ; certains
sont laïques, d’autres religieux ; les
uns et les autres, plus ou moins mili-
tants. Ils partagent cependant la
même cause : le soutien et la
défense d’un État pour les Juifs
dans un territoire appelé précédem-
ment Palestine et, dans des temps
encore plus anciens, l’époque
biblique, possédé par les Juifs eux-
mêmes.
En 1896, le dirigeant juif
Théodore Herzl qualifia le concept
d’État juif de « rêve royal ». Ce rêve
est devenu réalité, mais seulement
après des cauchemars qu’Herzl ne
connut pas et n’aurait jamais imagi-
nés.
Le terme biblique aliyah,
signifiant « montée », désigne
un voyage jusqu’aux collines
de Jérusalem ; il est commu-
nément utilisé pour désigner
l’immigration en Israël.
Entre 1882 et 1903, environ
30 000 Juifs immigrèrent en
Palestine, ce qui doubla la
population juive de la région.
Ce nombre demeurait
cependant dérisoire,
comparé aux 500 000 Juifs
d’Europe orientale et de
Russie qui pénétrèrent aux
États-Unis à la même époque.
35 000 Juifs se rendirent en
Palestine au cours de la deuxième
Aliyah (1904-1914), soit un petit
pourcentage du nombre de Juifs
(1,5 million) qui fuirent les pogroms
d’Europe orientale, incessants aux
cours de ces dix années. En 1914,
un demi million d’Arabes et 85 000
Juifs vivaient en Palestine.
De puissants intérêts
économiques et stratégiques au
Moyen-Orient, notamment le
contrôle du canal de Suez, conduisi-
rent la Grande-Bretagne à adopter
la Déclaration Balfour, du nom du
ministre des Affaires étrangères
Arthur James Balfour. Elle stipulait
que le gouvernement britannique
serait favorable à « l’établissement
en Palestine d’un foyer national
pour le peuple juif, et fera tout son
possible pour favoriser la réalisation
de cet objectif, étant clairement
entendu que rien ne sera fait qui
puisse porter atteinte aux droits
civiques et religieux des communau-
tés non juives existantes en
Palestine, ou aux droits et au statut
politique des Juifs dans tout autre
pays. »
La Déclaration Balfour fut
publiée peu après l’entrée des
troupes britanniques en Palestine,
en octobre 1917. Au mois de
septembre de l’année suivante, la
région tout entière se trouvait sous
contrôle britannique. En vertu des
dispositions adoptées après la
guerre par la toute récente Société
des nations, la Palestine fut placée
sous mandat britannique. Les
Britanniques furent alors chargés de
contrôler une Palestine où la popu-
lation arabe majoritaire voyait d’un
mauvais œil la population juive
minoritaire œuvrer de plus en plus
intensément à la création de l’État
évoqué par la Déclaration Balfour.
La Grande-Bretagne accueillit
favorablement l’immigration en
Palestine jusqu’aux émeutes arabes
•1947 : Jozef Tiso, ancien premier
ministre de Slovaquie et allié d’Adolf
Hitler, est jugé et exécuté en Tchéco-
slovaquie. • Le diplomate suédois
Raoul Wallenberg meurt dans une pri-
son soviétique (selon un rapport sovié-
tique de 1956). • Le ministre belge
Jean Terfve, communiste, fait adopter
une loi sur la commémoration des vic-
times juives des persécutions nazies.
•4 janvier-4 décembre 1947 : Le procès
de 15 juges nazis se déroule à Nuremberg,
en Allemagne. Quatre sont condamnés à
la prison à vie, quatre autres à dix ans de
prison, un à sept ans et un autre à cinq
ans. Quatre sont acquittés et un est libéré
pour raison de santé.
•13 janvier-3 novembre 1947 : Dix-
huit anciens membres du Wirtschafts-
und Verwaltungshauptamt (principale
instance nazie chargée de l’économie
et de l’administration) sont jugés à
Nuremberg. Quatre sont condamnés
à mort et onze à des peines de
prison ; trois sont acquittés.
•8 février-22 décembre 1947 : Six
industriels allemands, dont Friedrich
Flick, sont jugés à Nuremberg. Trois
Le bateau d’immigrants « illégaux », le
Théodore Herzl, arriva à Haïfa (Eretz Israël),
en 1947. Sur la bannière, il est écrit :
« Les Allemands ont détruit nos familles…
Ne ruinez pas nos espoirs. »
En juillet 1947, un soldat britan-
nique contraint des enfants juifs à
débarquer de l’Exodus.