Le sportà l`épreuve des régimes fasciste et nazi - Région Île-de

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no 10 / 2012
document réalisé
par le Conseil régional
d’Île-de-france
COMMENT EN
ARRIVE-T-ON LÀ ?
Le sport à l’épreuve
des régimes fasciste et nazi
Avec l’arrivée au pouvoir de Mussolini en Italie et de Hitler en Allemagne,
les démocraties de ces pays sont transformées en régimes autoritaires : le
fascisme et le nazisme. Les libertés individuelles sont bafouées, les
activités sociales et culturelles contrôlées. Le sport n’échappe pas à cette
emprise totalitaire : contrôle des masses à travers les rassemblements
sportifs, mise en valeur du corps selon les idéologies raciales véhiculées
par ces régimes. Mais le sport a pu également servir à redonner du courage,
et même, à résister, notamment lorsqu’en 1942, la persécution des Juifs
s’accentue avec les rafles et la déportation vers les camps d’extermination.
La soumission des corps
Selon Adolf Hitler, « le jeune Allemand doit être mince et élancé,
agile comme un lévrier, résistant
comme le cuir et dur comme l’acier
de Krupp ». De telles qualités ne
peuvent être obtenues qu’en soumettant les corps à un régime spécial. C’est pourquoi, dès leur arrivée
au pouvoir, les nazis ont non seulement mis en œuvre la nazification de la culture physique et des
organisations sportives, mais également utilisé le sport pour justifier
la prétendue supériorité de la race
« aryenne ». Les fédérations sportives ouvrières, socialistes et communistes, sont interdites, les clubs
chrétiens sommés d’abandonner
toute orientation religieuse, et les
Juifs et Tsiganes exclus des clubs et
des championnats allemands.
La prise de contrôle et l’épuration
des fédérations sportives et de
leurs clubs, l’encadrement sportif des masses et le rayonnement
à l’étranger des champions et des
© Picturetank
équipes nationales constituent les fondements de
la politique sportive des régimes fasciste et nazi.
Jamais, dans l’histoire du xxe siècle, le corps dans
sa dimension sportive n’aura été autant soumis
à l’État. Toutefois, le sport aura représenté, également, un espace de liberté et d’évasion pour les
civils, une forme de ressourcement pour les prisonniers et les internés, une préparation physique et
psychique à la résistance. ■
Le travail de mémoire
des lycéens et des apprentis
franciliens
Depuis plus de dix ans, le Mémorial de la Shoah
et la Région Île-de-France organisent pour les
jeunes Franciliens des visites pédagogiques
d’un lieu symbolique de la Shoah : le camp
d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en
Pologne. Ces voyages d’étude sont encadrés
par des coordinateurs pédagogiques du
Mémorial, accompagnés, dans la mesure du
possible, par d’anciens déportés. Les précieux
témoignages de ces derniers donnent
aux jeunes un rapport direct à l’histoire,
les transformant à leur tour en passeurs
de mémoire. Destinés aux élèves de première
et terminale des lycées et des centres
d’apprentissage de la Région Île-de-France,
ces voyages d’étude s’inscrivent au cœur
d’une démarche pédagogique, souvent
pluridisciplinaire, reposant sur une préparation
approfondie en amont. Un travail de restitution
est ensuite présenté sous forme d’exposition.
Les élèves vivent une expérience humaine et
intellectuelle exceptionnelle, dont les enjeux
dépassent le champ de l’histoire pour atteindre
la formation civique et citoyenne. L’exposition
2011 et celles des années précédentes sont
disponibles à la demande de chaque lycée
auprès du Mémorial de la Shoah.
À gauche :
Le dirigeable
Hindenburg
survolant Berlin
et le stade
olympique, le jour
de l’ouverture des
Jeux Olympiques
de Berlin, 1er août
1936.
Tél. : 01 53 01 17 09
Un site Internet dédié est accessible depuis
www.memorialdelashoah.org
© Picturetank
a guerre par le sport, et non plus la
paix par le sport. Voilà le sens nouveau que les régimes
fasciste et national-socialiste veulent imposer aux
échanges sportifs internationaux. Après les Jeux de
Berlin de 1936, les compétitions sportives sont, pour
le duce italien Mussolini et le chancelier de l’Allemagne nazie Hitler, des démonstrations de force de
moins en moins symboliques. Les champions allemands, par exemple, se doivent d’être « des guerriers
pour l’Allemagne, des ambassadeurs du IIIe Reich et des représentants de la race germanique ». Chacune de leurs sorties à l’étranger est
l’occasion de faire flotter la croix
gammée, de jouer l’hymne national
et d’accomplir le salut nazi en direction de la tribune officielle.
© Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.
L
Comment en
arrive-t-on là ?
Le sport jusque
dans les camps
Les Jeux Olympiques
de Berlin, organisés
par le IIIe Reich en 1936,
constituent assurément
le plus grand événement
médiatique des années
1930 et aussi la plus
grande démonstration
de force nazie.
De pratique autorisée dans
les camps d’internement,
de concentration et les
premiers ghettos, le sport
est métamorphosé dans
son essence même par
les nazis pour devenir un
supplice dans les centres
de mise à mort.
© Coll. Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne.
Le sport entre
oppression et résistance
Les jeux de
la démesure nazie
À
À droite : Groupe
d’Éclaireurs
israélites de
France « Hafetz
Haïm » de la rue
Claude-Bernard,
pratiquant la
gymnastique.
Paris Ve.
arne.
-sur-M
pigny
ation
nce n
déportés politiques rejoints par les prisonniers
de guerre ont pu pratiquer le sport, comme
d’autres activités (théâtre, musique, conférences). De même, dans les ghettos de Pologne,
les populations organisent des séances de gymnastique pour conserver des repères de normalité et de liberté. Puis, dans le langage nazi,
« sport » en vient à signifier brimades et supplices, particulièrement dans le cas des champions juifs, tsiganes et communistes. ■
e la R
ésista
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Alfred Nakache, le « nageur d’Auschwitz »
© Co
En haut :
Page 17
de l’album
photographique
composé par
les internés du
camp de Gurs
(PyrénéesAtlantiques).
France,
1939-1940.
N
é à Constantine en 1915, Alfred
Nakache devient, dans les années
1930, une figure emblématique de la
natation française. À plusieurs reprises
champion de France, il poursuit cette ascension jusqu’à l’été 1942. Le régime du maréchal Pétain, tout en adoptant une législation
antisémite qui fait des Juifs de France des
citoyens de seconde zone, autorise Alfred
Nakache à nager pour défendre les couleurs
nationales. Mais le paradoxe ne dure pas :
cible d’attaques antisémites, le champion ne
peut participer aux championnats de France
en 1943. Il est déporté à Auschwitz en janvier
1944 avec sa femme Paule et sa fille Annie,
assassinées dès leur arrivée. Il devient le
« nageur d’Auschwitz » après avoir effectué
sous la contrainte d’un garde SS, ou comme
acte de bravoure et de dignité, des mouvements dans un bassin de rétention d’eau. De
retour des camps, Alfred Nakache reprend la
natation et participe aux J.O. de 1948. ■
En haut : Baraque
sportive du camp
d’internement
de Choiseul.
Châteaubriand
(LoireAtlantique),
France, 1941.
Auguste Delaune
(debout à
gauche),
secrétaire
général de la
FSGT, est l’un
des fondateurs
de « Sport libre ».
À sa gauche
se trouve Guy
Môquet, qui sera
fusillé le
22 octobre 1941.
À droite : Portrait
dédicacé de
Young Perez.
Paris, France,
29 octobre 1931.
À gauche :
Alfred Nakache,
à gauche,
vainqueur du
200 m nage libre
au championnat
de France.
Piscine des
Tourelles, Paris,
28 août 1938.
© Coll. Musée national du Sport, Paris/DR ; N° inv. : MS 7210, photo 72.
L
e fascisme utilise le sport comme un
moyen de forger et d’embrigader les
masses, et surtout la jeunesse italienne. Mussolini veut cette dernière dynamique, forte et fidèle à son chef, selon sa
devise « croire, obéir, combattre » qui
illustre le caractère violent du régime. Les
victoires sportives en boxe, football, course
automobile, sont utilisées, à l’étranger
comme dans la péninsule, pour glorifier
« l’homme nouveau » italien.
L’éducation physique de la jeunesse est une
obsession pour le régime du vieux maréchal
Pétain. Par la Charte des Sports du
20 décembre 1940, le commissaire général à
l’Éducation générale et aux Sports, Jean
Borotra, prend le contrôle des fédérations
sportives. À compter de 1941, lors des principales manifestations sportives, le salut
olympique est effectué et le Serment de
l’athlète déclamé : « Je promets, sur l’honneur, de pratiquer le sport avec désintéressement, discipline et loyauté pour devenir
meilleur et mieux servir ma patrie. » L’engouement nouveau pour le sport des jeunes,
des adultes, ou bien encore des jeunes filles
et des femmes, ne signifie pas nécessairement leur ralliement à Vichy. Il traduit le
désir d’échapper aux privations et à l’incertitude imposées par la guerre et l’occupation
nazie. ■
L’arrivée de Hitler au pouvoir déclenche un puissant mouvement de boycott des Jeux de Berlin aux
États-Unis. Et, tandis que l’URSS promeut ses
« Spartakiades », une « olympiade populaire » est
organisée à Barcelone en faveur d’un sport sain et
non mercantile, pacifiste et antifasciste, anticolonialiste. Ces « contre-jeux » sont finalement un
échec.
Si certains résistants ont un authentique passé
sportif, le fait d’être sportif ne préjuge en rien d’un
quelconque engagement résistant. Certaines activités sportives, souvent parmi les seules autorisées, ont pu servir de couverture à des formes
d’organisation résistante. Fondé par des communistes en 1941, le réseau « Sport Libre » est le seul
exemple de mouvement sportif clandestin français. Les maquisards ont pu utiliser le sport,
notamment sous sa forme de culture physique,
comme pourvoyeur d’énergie, reconstituant psychique, et pour la préparation au combat. ■
© Coll. Musée national du Sport, Paris/DR ; N°inv. : IMG.2011.0003.
À gauche :
7h (d’éducation
physique par
semaine).
France,
1940-1944.
Affiche éditée
par le
Commissariat
à l’Éducation
générale
et aux Sports.
Illustrateur :
A. Piersat
[85,1 x 125,4 cm].
Le sport dans l’Italie
fasciste et dans la
France de Vichy
La résistance à l’oppression
dans et par le sport
© Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC/Coll. Denise Weill
En haut :
L’Olympiastadion,
construit par les
nazis pour les
Jeux Olympiques
de Berlin de
1936.
L
es prisonniers politiques et les réfugiés
détenus dans les camps d’internement
en France ont pu se regrouper par affinité sportive, plutôt que par nationalité ou par
proximité idéologique. Les internés des
« baraques sportives » tentent de conserver
une bonne forme pour surmonter les angoisses
de l’enfermement, et aussi pour préparer des
tentatives d’évasion. Dans la première période
des camps de concentration en Allemagne, les
ham
ale, C
© Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC.
Le sport dans les camps
© Coll. Mémorial de la Shoah/CDJC
l’occasion des Jeux Olympiques de
Berlin, Goebbels recouvre l’ensemble
de la planète de millions de brochures éditées en 19 langues. Tout est démesuré : un stade de 100 000 places, 3 millions
d’entrées payantes, 2 800 journalistes,
300 millions d’auditeurs dans le monde, un
circuit fermé télévisé totalement inédit.
Pour la première fois depuis 1896, les champions américains (56 médailles dont 24 en
or) ne montent pas sur la plus haute marche
du podium : les athlètes du IIIe Reich ont
fait mieux avec 89 médailles dont 33 en or.
Mais les « Aryens » ont dû s’incliner face
aux Noirs américains dans les épreuves
d’athlétisme. Le grand vainqueur de Berlin
est, en effet, James « Jesse » Owens, quadruple médaillé d’or. ■
Victor « Young » Perez,
le champion de boxe
N
é à Tunis, Victor Perez, « Young »
de son nom de combat, entre dans
la légende en octobre 1931, à Paris,
lorsqu’il remporte par K.-O. au deuxième
round le combat qui l’oppose à l’Américain
Franckie Genaro. À 20 ans, il devient le plus
jeune champion du monde poids mouches
de boxe de tous les temps. Arrêté à Paris, il
est interné à Drancy puis déporté vers Auschwitz le 7 octobre 1943. Reconnu comme
étant un grand boxeur à son arrivée, il participe à des combats organisés par le commandant du camp de l’automne 1943 à mai
1944.Victor Perez est assassiné au cours des
« Marches de la mort » en janvier 1945. ■
Les jeunes Franciliens doivent
savoir que le régime hitlérien
a cherché à embrigader les corps
Le sport a toujours été un enjeu politique. Les
totalitarismes l’ont compris mieux que
d’autres. C’est ce que démontre avec beaucoup
de pédagogie l’exposition « Le Sport européen à
l’épreuve du nazisme » présentée par le Mémorial de la Shoah. Le combat de la mémoire exigeait de revenir sur cette page sombre de l’histoire du sport européen. Les jeunes Franciliens
doivent savoir que le régime hitlérien a, comme
jamais auparavant, cherché à embrigader les
corps. À contrôler la jeunesse. À « aryaniser »
les fédérations et les clubs en excluant les Juifs
et les Tsiganes. À faire du sport un instrument
efficace de sa propagande. À transformer les
Jeux Olympiques de Berlin organisés en 1936 en
démonstration de force nazie. À faire également
du sport un instrument de torture des cham-
pions juifs déportés dans les camps de concentration. Les jeunes Franciliens doivent aussi
savoir que le sport a pu servir de refuge pour les
populations occupées et même d’espace de
liberté pour les prisonniers. La pratique sportive
a redonné espoir à des internés. Elle a servi aux
résistants de technique de préparation au combat. Les jeunes Franciliens doivent enfin savoir
que les J.O. de Londres de 1948 ont permis au
sport de retrouver son rôle de réconciliateur
entre les peuples. Les sportifs n’étaient plus les
porte-drapeaux du nazisme et de ses alliés. Ils
redevenaient des acteurs majeurs de la solidarité internationale. ■
Jean-Paul Huchon
Président du conseil régional d’Île-de-France
En 1995, l’État français reconnaît
pour la première fois sa responsabilité
Le 16 juillet 1995, lors des cérémonies commémorant la rafle du
Vel’d’Hiv (16 et 17 juillet 1942), Jacques Chirac, président de la République française, prononce des paroles reconnaissant officiellement et
solennellement les crimes de l’État français :
« Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français,
par l’État français. Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 policiers
et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux
exigences des nazis. Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne,
près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur
domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
[...] La France, patrie des Lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. » ■
(Extrait du discours de Jacques Chirac.)
Au Mémorial de la Shoah
Pour aller plus loin
Pour aller plus loin dans la réflexion sur la place du
sport dans l’histoire de la Shoah, rendez-vous au
Mémorial de la Shoah, Paris 4e, pour visiter jusqu’au
29 avril 2012 l’exposition « Le Sport européen à
l’épreuve du nazisme : des J.O. de Berlin aux J.O. de
Londres (1936-1948) ». Le Mémorial de la Shoah est
ouvert à tous, du lundi au dimanche, sauf le samedi,
de 10 heures à 18 heures et le jeudi jusqu’à
22 heures. Des visites guidées sont proposées aux
individuels et aux groupes. Pour connaître les tarifs
et horaires, contactez le Mémorial de la Shoah.
Il y a 70 ans…
En 1942 se succèdent les
rafles et les déportations des
Juifs d’Europe vers les
centres de mise à mort
nazis ; le génocide de toute
une population est désormais méthodiquement
appliqué. En mémoire de cette année tragique, le
Mémorial de la Shoah programme tout au long de
l’année 2012 des rencontres, colloques, projections et expositions. Retrouvez les événements liés
à cette saison mémorielle grâce au pictogramme
circulaire présent sur les différents documents
d’information édités par le Mémorial de la Shoah.
Ouverture
Tous les jours sauf le samedi de 10 h à 18 h, nocturne le jeudi jusqu’à 22 h. Entrée libre.
Accès
17, rue Geoffroy-l’Asnier, 75004 Paris.
Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1),
Pont-Marie (ligne 7) / Bus : 96, 69, 76, 67, Balabus.
Renseignements
Tél. : 01 42 77 44 72
[email protected]
www.memorialdelashoah.org
Le bilan
chiffré de
la Shoah
en Europe
Glossaire
D’après les travaux des historiens,
près de 6 millions de Juifs ont été
exterminés par les nazis et leurs
alliés selon la répartition suivante :
Aryen, Aryenne. Dans
­Pologne : 3 000 000
URSS : 1 100 000
Hongrie : 569 000
Roumanie : 287 000
Lituanie : 143 000
Allemagne : 141 500
Pays-Bas : 100 000
Bohême-Moravie : 78 150
France : 77 320
Lettonie : 71 500
Slovaquie : 71 000
Grèce : 67 000
Yougoslavie : 63 300
Autriche : 50 000
Belgique : 28 900
Italie : 7 680
Estonie : 2 000
Luxembourg : 1 950
Norvège : 762
Danemark : 60
Source : Israel Gutman,
Encyclopedia of the Holocaust, 1990.
Documentaires (liste indicative)
Le Temps du ghetto, film français (1961),
réalisé par Frédéric Rossif.
Shoah, film français (1985), réalisé
par Claude Lanzmann.
De Nuremberg à Nuremberg, film français
(1989), réalisé par Frédéric Rossif.
Paroles d’étoiles, film français (2002),
réalisé par Thomas Gilou.
Les Justes, film français (2007),
réalisé par Nicolas Ribowski.
Fictions
Le Dictateur, film américain (1940),
comédie, réalisé par Charles Chaplin.
Au revoir les enfants, film français (1987),
drame, réalisé par Louis Malle.
La Liste de Schindler, film américain
(1993), drame, réalisé par Steven
Spielberg.
La Rafle, film français (2010), drame,
réalisé par Roselyne Bosch.
Elle s’appelait Sarah, film français (2010),
drame, réalisé par Gilles Paquet-Brenner
d’après le roman éponyme de Tatiana
de Rosnay.
Sites Internet (liste indicative)
www.memorialdelashoah.org
www.grenierdesarah.org
www.ushmm.org
Bibliographie (liste indicative)
Documents
BENSOUSSAN (Georges), Histoire de la
Shoah, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1997.
FREDJ (Jacques), Les Juifs de France
dans la Shoah, coéd. Gallimard/
Mémorial de la Shoah, 2011.
GRYNBERG (Anne), La Shoah. L’impossible
oubli, Gallimard, coll. « Découvertes »,
1995.
KERTÉSZ (Imre), Être sans destin, Actes
Sud, 1998 ; Kaddish pour l’enfant qui
ne naîtra pas, Actes Sud, 1995.
WIEVIORKA (Annette), Auschwitz expliqué
à ma fille, Seuil, 1999.
Témoignages
BERR (Hélène), Journal, Tallandier, 2008.
CHOKO (Isabelle), Mes deux vies,
Caractères, 2004.
DELBO (Charlotte), Auschwitz et après,
t. I : Aucun de nous ne reviendra ; t. 2 :
Une connaissance inutile ; t. 3 : Mesure
de nos jours, Éditions de Minuit,
1970-1971.
FAINZANG (Jules), Mémoire de
déportation, L’Harmattan, 2002.
GRINSPAN (Ida), J’ai pas pleuré, Robert
Laffont, 2002.
HEFTLER (Nadine), Si tu t’en sors…
Auschwitz, 1944-1945, La DécouverteTémoins, 1992.
HILLESUM (Etty), Une vie bouleversée,
Seuil, 1985.
LEVI (Primo), Si c’est un homme, Julliard,
1967 ; La Trêve, Grasset, 1966.
SEMPRUN (Jorge), Le Grand Voyage,
Gallimard, 1963 ; Le Mort qu’il faut,
Gallimard, 2001.
WAJSBLAT (Joseph) et LAMBERT (Gilles),
Le Témoin imprévu, J’ai lu, 2002.
WIESEL (Élie), La Nuit, Éd. de Minuit, 1958.
Bande dessinée
SPIEGELMAN (Art), Maus, Flammarion,
2 vol., 1987-1992.
Antisémitisme. Haine
des Juifs. Forme particulière
de racisme.
la doctrine nazie, terme qui
désigne une supposée race
nordique et germanique,
considérée comme
supérieure, par opposition
aux autres en particulier
les Juifs et les Slaves.
Camps de concentration.
Camps de détention édifiés
afin d’emprisonner un
grand nombre de personnes,
à moindre coût, sous
surveillance militaire ou
policière. En mars 1933,
les nazis ouvrent le premier
camp de concentration
à Dachau, destiné aux
opposants politiques. Au fur
et à mesure, d’autres camps
de concentration sont mis
en place en Allemagne
(Buchenwald, BergenBelsen) ou en Pologne
(Auschwitz, devenu ensuite
un camp de mise à mort).
Camps d’internement.
Camps ouverts sur
l’ensemble du territoire
national, en France dès 1938,
afin de regrouper les réfugiés
républicains espagnols,
puis également les réfugiés
allemands et autrichiens
fuyant le nazisme. Ils
servirent ensuite de centres
de regroupement pour les
Juifs avant que ceux-ci soient
acheminés vers les camps
de Beaune-la-Rolande,
de Pithiviers, de Drancy,
« antichambres de la mort ».
Centres de mise à mort.
Camps d’extermination mis
en place par les nazis durant
la phase finale du processus
de destruction. Six centres
de mise à mort apparurent
en 1941-1942 en Pologne :
Belzec, Sobibor, Treblinka,
Kulmhof (Chelmno),
Majdanek et AuschwitzBirkenau. Les victimes y
étaient gazées.
Chambres à gaz.
Afin d’exterminer un nombre
important de personnes en
peu de temps, les entreprises
allemandes mettent au point
pour les nazis un procédé
de mise à mort massif avec
des gaz toxiques, notamment
du Zyklon B. Pour éviter
les révoltes et les paniques,
les chambres à gaz étaient
camouflées en douche.
Fours crématoires.
Après les opérations de
gazage, les cadavres étaient
brûlés à ciel ouvert ou dans
des fours crématoires.
Génocide. La définition
juridique du génocide a été
donnée une première fois
en 1943 par le juriste
polonais Raphaël Lemkin :
« Par génocide, nous voulons
dire la destruction d’une
nation ou d’un groupe
ethnique. En général, le
génocide ne veut pas dire
nécessairement la destruction
immédiate d’une nation.
Il signifie plutôt un plan
coordonné d’actions différentes
qui tendent à détruire
les fondations essentielles
de la vie des groupes
nationaux, dans le but de
détruire ces groupes euxmêmes. » Cette définition
sert de référence aux textes
internationaux qui traitent
de la question du génocide
(article 6c de la Charte
du Tribunal militaire
international de Nuremberg,
la Convention pour la
prévention et la répression
du crime de génocide
du 9 décembre 1948,
statut de la Cour pénale
internationale du 17 juillet
1998 et article 211-1 du
Code pénal français). Tous
ces textes confèrent au crime
de génocide un caractère
imprescriptible qui interdit
l’oubli. C’est en fonction
de cette définition qu’a
notamment été reconnu
officiellement en France
le génocide arménien (loi
2001-70 du 29 janvier 2001).
Ghetto. Ce terme désigne
un quartier, séparé par
des murs et des portes,
où vivent les Juifs qui sont
ainsi isolés du reste de la
population. Le premier
ghetto fut créé en 1516, à
Venise. Fin 1939, les nazis
organisent l’isolement
des ghettos et suscitent
ainsi la famine et le
développement des
épidémies, ce qui entraînera
des morts en grand nombre.
Holocauste. Mot d’origine
grecque, issu de la
traduction grecque de la
Bible hébraïque. Ce terme
signifie « sacrifice par le
feu ». Il a donné son titre
à un téléfilm américain
et servait à désigner
l’extermination des Juifs
par les nazis. Mais le terme
est mis en cause par de
nombreux anciens déportés
qui le trouvent inapproprié
et lui préfèrent le mot de
« Shoah ». Ils expliquent,
à juste titre, qu’ils ont été
« exterminés » et non
« sacrifiés par le feu ».
Nazisme, nationalsocialisme. Politique
qui a dominé l’Allemagne
du 30 janvier 1933,
date à laquelle Hitler
devint chancelier du Reich,
jusqu’à l’effondrement
de mai 1945.
Négationnisme.
Négation du fait que les
Juifs ont été exterminés
en grand nombre. Délit
puni par la loi.
Racisme. Idéologie fondée
sur la croyance en une
hiérarchie entre les groupes
humains, les « races ».
Le racisme est un délit
puni par la loi.
Shoah. « Catastrophe »,
en hébreu. Ce terme
désigne l’extermination
des Juifs par les nazis.
Solution finale.
Formule utilisée par
les nazis pour camoufler
la destruction systématique
des Juifs d’Europe par la
déportation, la mise à mort
dans les chambres à gaz,
le travail forcé jusqu’à
la mort, les tortures.
C’est lors de la conférence
de Wannsee (près de
Berlin), le 20 janvier 1942,
que les nazis ont défini
les modalités techniques
de la « Solution finale
de la question juive ».
La Région Île-de-France remercie le Mémorial de la Shoah et l’historien Patrick Clastres pour leur aide à la réalisation de ce document, ainsi que Caroline François, Hubert Strouk, Laura Fontana
et Alban Perrin. Vous pouvez télécharger le présent document
sur le site de la Région Île-de-France www.iledefrance.fr
Conseil régional d’Île-de-France – Direction de la communication/Service Édition.
Conception et réalisation graphique : Rampazzo & Associés – Impression : ????.
Comment en
arrive-t-on là ?
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