Dossier Gestion privée - Patrimoine Défiscalisation immobilière Le Pinel à l’ancienne Connu pour ses vertus dans le logement locatif neuf, le dispositif Pinel s’applique aussi à l’immobilier ancien, et se cumule à d’autres avantages SIPA Grâce à ses nombreux avantages fiscaux, la loi Pinel soutient l’immobilier neuf depuis près deux ans. Peu de gens savent que ce dispositif, qui permet sous certaines conditions d’investir dans l’immobilier locatif neuf en réalisant une économie d’impôts, est aussi applicable au logement ancien (Pinel rénové). Ainsi, il permet d’investir dans l’immobilier locatif ancien en centreville tout en obtenant le même avantage fiscal sous forme de réduction d’impôt que l’investissement neuf. En le combinant avec le déficit foncier, ce Pinel “old shool”, peut offrir même une défiscalisation plus significative. PIERRE-JEAN LECA L “Etant soumis au plafonnement global des niches fiscales fixé à 10 000 euros, cet investissement est susceptible d’intéresser des personnes qui ont peu ou pas utilisé d’avantages fiscaux. C’est un investissement à envisager dès que l’on paie de 3 000 à 4 000 euros d’impôt par an” 36 es différents dispositifs de défiscalisation immobilière mis en place depuis quelques décennies représentent un véritable “who’s who” des ministères du Logement, de la Culture, du Tourisme ou de l’Outremer. Ils donnent, par définition, la possibilité aux investisseurs particuliers de diminuer leur pression fiscale en échange d’un encouragement à l’investissement et à la prise de risque financière pour le bénéfice de tous: quand le bâtiment va, tout va! Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l’Égalité des territoires dans les gouvernements Valls I et II du 2 avril 2014 au 11 février 2016, ne déroge pas à la règle. Nommée à la place de Cécile Duflot, démissionnaire, Sylvia Pinel a mis en musique le plan de relance du bâtiment lancé par le Premier ministre Manuel Valls le 29 août 2014 en utilisant la recette éprouvée de l’avantage fiscal, supprimant au passage celui auquel Cécile Duflot avait donné son nom, jugé pas assez incitatif ni généreux, pour lui en substituer un nouveau, baptisé “Pinel”. Il faut reconnaître que le dispositif Duflot, malgré la carotte des 54000 euros de réduction d’impôt, n’aura pas été à la hauteur des attentes (environ 35000 opérations sur 2013-14, à comparer aux 240000 des trois années Robien). Le Pinel, lui, a en revanche fait mouche. En 2015, les ventes de logements neufs destinés à la location ont bondi de 43,8 % par rapport à 2014, avec un total de près de 50000 ventes auprès de ménages investisseurs. Pinel éclipse Duflot Avec le dispositif Duflot, le Trésor public remboursait 18 % d’un investissement dans le neuf – plafonné à 300000 euros par an, frais de mutation inclus, et sur une base maximale de 5500 euros le m2 – sous la forme d’une réduction d’impôt. Cela avec un étalement sur neuf ans (soit 2 % par an). Un contribuable pouvait donc effacer jusqu’à 6000 euros de sa déclaration d’impôt chaque année, soit 54000 euros d’impôts en moins. La loi permettant d’acheter un ou deux logements par an, rien n’empêchait de renouveler l’opération l’année suivante. Le dispositif Pinel est encore plus souple. D’une part, la loi permet de prolonger la réduction d’impôt sur douze ans de location, soit 1 % de plus pour chacune des trois années suivantes. Au final, le Trésor public aura remboursé 21 % de l’investissement, ce qui correspond à un total de réductions d’impôt de 63000 euros. Il devient également possible de raccourcir la durée à six ans (avec 12 % de réduction d’impôt). Surtout, la loi autorise la mise en location à l’un de ses enfants (ou petitsenfants) ou ascendants. À condition que ceux-ci soient fiscalement indépendants du foyer de l’investisseur. Comme le Duflot, le Pinel n’échappe toutefois pas à quelques contraintes. Pour accéder à cet avantage fiscal et le conserver sur la durée, quelques conditions sont en effet à respecter. Le loyer pratiqué ne doit pas dépasser un plafond fixé par l’État selon un découpage géographique: de 16,82 euros/m2 en zone la plus demandée à 8,74 euros/m2 en zone la moins courue. Autres obligations: le futur locataire doit occuper l’habitation à titre de résidence principale et disposer de ressources respectant un barème également fixé par l’État. “La réduction d’impôt du dispositif Pinel est la même pour tous les contribuables quelle que soit leur tranche marginale d’imposition. Toutefois, étant soumis au plafonnement global des niches fiscales fixé à 10000 euros, cet investissement est susceptible d’intéresser des personnes qui ont peu ou pas utilisé d’avantages fiscaux. C’est un investissement à envisager dès que l’on paie de 3000 à 4000 euros d’impôt par an”, souligne Julien Rabier, directeur an” associé à l’Institut du Patrimoine. Fort de ces atouts, la loi Pinel soutient aujourd’hui l’investissement dans l’immobilier neuf. Mais ce que le grand public sait moins, c’est que ce dispositif s’applique aussi à l’ancien. Pinel “old school” Pour que cette alternative soit vraiment gagnante, le Pinel “rénové” doit se combiner au déficit foncier. Avec ce mécanisme, l’investisseur bénéficie de deux effets: “En premier lieu, il a la réduction Pinel traditionnelle. Elle est la même que dans le neuf et prend effet à la livraison du bien. À cela s’ajoute une optimisation du déficit foncier immédiate grâce à la réalisation de travaux importants pendant la phase de réhabilitation. Cette situation s’avère intéressante pendant les deux ans (voire trois ans) que dure le chantier”, détaille Christine Chiozzachantier” Vauterin, responsable de l’offre immobilière à la Banque Privée 1818. Le Pinel “rénové” peut ainsi offrir une défiscalisation plus importante que le Pinel classique. Selon les calculs de Julien Rabier de l’Institut du Patrimoine, un ménage imposé à la plus forte tranche, soit 41 %, et qui investit 200000 euros sur 9 ans (18 % de réduction d’impôt) et touche 3000 euros de revenus fonciers par an, défiscalise au final 11000 euros de plus que celui qui opte pour le Pinel classique. Au-delà de l’aspect défiscalisant, acquérir dans l’ancien offre d’autres avantages. En premier lieu, Pour que cette alternative soit vraiment gagnante, le Pinel “rénové” doit se combiner au déficit foncier Le nouvel Economiste - n°1808 - Du 18 au 24 mars 2016 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi Le nouvel Economiste - n°1808 - Du 18 au 24 mars 2016 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 37 Dossier Gestion privée - Patrimoine la sécurité: “ces immeubles anciens bénéficient d’une bonne localisation. Construits depuis longtemps, ils sont situés en centre-ville et non pas en périphérie des agglomérations ou dans des nouveaux quartiers, comme c’est le cas de beaucoup de constructions neuves” neuves”, relève Christine Chiozza-Vauterin. Et puis le bien existe, on peut donc le visiter et l’apprécier. Dans ces secteurs centraux, la demande locative est plutôt dynamique et les rendements sont meilleurs qu’en périphérie. “Les investisseurs qui se tournent vers le Pinel rénové ont une grande appétence pour l’ancien et le cœur de ville. Ils ne souhaitent pas forcément acheter sur plan et préfèrent visiter, matérialiser leur placement avant de signer”, confirme Thibaut Lallican, signer” dirigeant du cabinet IGC. Par ailleurs ajoute-t-il, “avec le Pinel, le dispositif ne prend effet qu’à la date d’achèvement des travaux (DAT). Résultat, le coup d’envoi de la défiscalisation a donc un effet décalé par rapport à la “À la réduction Pinel s’ajoute une optimisation du déficit foncier immédiate grâce à la réalisation de travaux importants pendant la phase de réhabilitation.” Christine ChiozzaVauterin, Banque Privée 1818. date d’acquisition. Un investissement réalisé dans un programme vendu fin 2016 devrait permettre une défiscalisation à l’horizon 2018, voire 2019. Pour anticiper cet effet retard, une parade est d’opter pour l’ancien sur lequel on peut espérer une DAT souvent plus rapprochée”. En plus du caractère fiscal, “cette opération donne l’occasion de devenir propriétaire d’un bien immobilier de qualité avec la possibilité de dégager une éventuelle plus-value à long terme” terme”, souligne Christine Chiozza-Vauterin. Pour la spécialiste, ce dispositif est un intéressant d’un point de vue fiscal, mais aussi patrimonial, en permettant par exemple “d’acquérir un bien de qualité dans une ville étudiante dans la perspective d’y loger un jour ses enfants”. Des points de vigilance Pour autant, se lancer dans un investissement avec le dispositif Pinel “rénové” s’avère plus discrétionnaire qu’avec le Pinel classique. Ces opérations de réhabilitation clefs en main sont en effet très limitées et montées par une poignée d’opérateurs. “Le Pinel classique représente l’essentiel du marché. L’ancien peut vraiment être considéré comme une niche”, indique Julien Rabier, de niche” l’Institut du Patrimoine. Par ailleurs, ce sont les opérateurs qui décident de la proportion de l’investissement qui passera en Pinel et celle qui passera en déficit foncier. “Je recommande donc aux investisseurs d’étudier le dossier de très près avant de se lancer pour optimiser sa fiscalité.” Dans ce cadre, il est vivement conseillé à l’investisseur de se rapprocher d’un conseiller en gestion de patrimoine spécialisé, qui saura analyser la rentabilité du projet et son adéquation avec sa propre situation patrimoine et fiscale. Autre point à ne pas négliger: l’importance des travaux. En Les résidences services en montagne prennent le virage du luxe Finis les studios-cabine où les vacanciers s’entassaient à 4 voire 6 personnes dans moins de 20 m2. Pour séduire des investisseurs souhaitant conjuguer placement et plaisir, les promoteurs de haute montagne ont radicalement changé leur fusil d’épaule. Dans ces résidences de tourisme “nouvelle génération”, les surfaces sont plus vastes et leur positionnement est résolument haut de gamme. Ainsi, après le succès de la résidence “Les Souverains”, exploitée depuis 2012, le promoteur Sotarbat 360 commercialise actuellement une nouvelle résidence 5 étoiles, “Les Monarques”. Située en Savoie sur le domaine skiable de Paradiski (La Plagne et Les Arcs), cette résidence, l’une de rares actuellement sur le marché, est intégrée au complexe touristique de luxe baptisé Edenarc 1800. Le plus petit des deux-pièces fait 38,7 m2 pour 184 000 euros HT, tandis que les trois-pièces, d’une surface de 53,6 m2 minimum, se négocient à partir de 326 000 euros. “Nous proposons aussi des 4-pièces de plus de 115 m2 avec terrasse” terrasse”,, précise David Gérardi, associé gérant de Sotarbat 360. L’élévation du standing se retrouve dans les appartements (équipement, mobilier) comme dans les services (piscine, spa, soins, restauration). Pour ce promoteur comme pour ses rivaux MGM Constructeur ou Pierre & Vacances Immobilier, le côté haut de gamme est donc essentiel pour tirer son épingle du jeu. Tous les promoteurs proposent un éventail de solutions qui va de la non-occupation à six semaines réservées par an. 38 Le rendement annuel promis oscille autour de 4 % sans jouissance, mais peut tomber entre 1,5 et 2 % pour un séjour du propriétaire de plusieurs semaines en haute saison. “Dans le cas d’Edenarc 1800, la majorité des investisseurs préfère diminuer la rentabilité de leur investissement en optant pour la formule qui leur assure jusqu’à 4 semaines d’occupation par an, dont 3 l’hiver” l’hiver”, confirme David Gérardi. Acquérir un bien dans une résidence services n’est pourtant pas sans risque, surtout dans l’hôtellerie qui a connu ces dernières années plusieurs faillites retentissantes. Raison pour laquelle les professionnels recommandent aux investisseurs de choisir un exploitant ayant pignon sur rue. Aux Arcs, le promoteur Sotarbat 360 a joué la sécurité en confiant l’exploitation de ses résidences à Odalys, l’un des leaders du secteur en Europe. Odalys garantit aux acheteurs un loyer annuel de 195 euros le m2 habitable sur les 9 ans du bail. Ce loyer s’entend pour l’ensemble des appartements, quel que soit le prix de vente. La rentabilité locative peut atteindre 4,10 %. En plus de ce rendement, l’investisseur bénéficie de deux semaines d’occupation l’hiver et Aux yeux des promoteurs, le côté haut de gamme est donc essentiel pour tirer son épingle du jeu effet, ce ne sont pas seulement les caractéristiques de décence qui doivent être respectées, mais aussi les obligations liées au développement durable. Bien qu’elles soient moins strictes que pour le Pinel neuf, les normes environnementales pour l’immobilier ancien rénové sont restrictives (labels HPE et BBC Rénovation 2009). Des travaux considérables et coûteux doivent parfois être entrepris pour mettre les bâtiments aux normes. Aussi, l’opérateur doit impérativement avoir les reins solides et une réelle connaissance du métier. “Je sélectionne pour mes clients des programmes menés par de vrais spécialistes de la rénovation et de l’investissement dans l’ancien. Je vise ceux qui ont l’habitude de mener à bien des opérations Malraux ou Monuments Historiques, et suis plus précautionneux avec promoteurs qui travaillent essentiellement dans le neuf” neuf”, précise Thibaut Lallican, d’IGC. Enfin, contrepartie d’un emplacement dans le centre-ville, le prix au mètre carré d’un bien rénové est souvent de 10 à 15 % plus élevé que pour une surface équivalente dans le neuf. “De tels programmes n’excédant pas 5500 euros le mètre carré sont rares dans les principales villes françaises” françaises”, indique Julien Rabier, de l’Institut du Patrimoine. Pour Christine Chiozza-Vauterin, la prime se justifie pour plusieurs raisons. “En premier lieu, la rénovation porte sur la totalité de l’immeuble, dont les parties communes, ce qui renforce la valeur du bien. De plus, l’investisseur connaît dès l’acquisition le montant des travaux et peut gérer sa trésorerie, ce qui n’est pas le cas lorsque l’on achète dans l’ancien hors dispositif de rénovation complète de l’immeuble, et que l’assemblée générale vote au fil des années des travaux que vous n’avez pas forcément anticipés.” qui s’engage à gérer l’ensemble de la résidence et à lui verser une rentabilité comprise entre 3 % et 4,5 %. “C’est l’occasion pour l’épargnant de se décharger des soucis de la gestion locative et de disposer d’une bonne visibilité concernant la rémunération de son placement. Cette dernière est régulière (versée chaque mois ou trimestre) et assurée pour neuf ou douze ans, soit la durée du bail”, souligne Thibaut Lallican. Ces bail” biens immobiliers s’achètent neufs, mais aussi en seconde main auprès d’autres investisseurs souhaitant se désengager. “Chez Fidexi, nous privilégions le statut de LMNP, qui n’est pas un dispositif de défiscalisation. Ce statut permet d’investir dans le neuf, mais également dans l’ancien. Le marché secondaire de la résidence service est en effet assez liquide. Pour diverses raisons – besoins de liquidités ou incidents de la vie –, les primo-investisseurs peuvent céder leurs biens en cours de bail”, confirme Emmanuel Charlet, bail” directeur associé de Fidexi. En investissant dans une résidence services déjà exploitée, le contribuable joue, comme avec le Pinel “rénové”, la sécurité, puisque “l’investisseur peut voir le bien, juger de son emplacement, le visiter, voire étudier les comptes sociaux du gestionnaire dans le cas d’un Ehpad, précise Emmanuel Charlet. Ehpad Je recommande d’être vigilant sur un point: la maturité du bail. Il faut savoir pourquoi l’investisseur revend. Est-il en fin de bail? Des gros travaux sont-ils prévus? Le gestionnaire de la résidence est-il vraiment sérieux?” Pour Emmanuel Charlet, “le principal risque est le manque d’entretien par l’exploitant. En ne réalisant pas les travaux nécessaires, il s’expose à un risque de non-remplissage et à des difficultés financières certaines, entraînant le nonpaiement de loyer à l’investisseur”. La location meublée, aussi dans l’ancien Chiffres clés À côté du dispositif Pinel, traditionnel ou rénové, se développe depuis de nombreuses années avec un succès grandissant la location meublée, qui permet d’obtenir des revenus réguliers peu ou pas fiscalisés. Un atout maître grâce au statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). Il existe des formules clefs en main proposées dans le cadre de résidences services (étudiantes, seniors, de tourisme, etc.). Le propriétaire loue son bien (chambre ou appartement standardisé) pour une longue durée à un exploitant professionnel, Après trois années moroses, le nombre de transactions dans l’ancien a bondi en France de 15,6 % à 800 000 unités, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). En parallèle dans le neuf, les mises en chantier sont en hausse de 2 % à la fin janvier 2016 sur 12 mois cumulés, à près de 350 000 unités. Elles sont tirées vers le haut par le secteur du logement collectif (+7,1 %). Les ventes des promoteurs ont, elle aussi, atteint un très bon niveau en 2015 (+13,6 %). “Les investisseurs qui se tournent vers le Pinel rénové ne souhaitent pas forcément acheter sur plan et préfèrent visiter, matérialiser leur placement avant de signer.” Thibaut Lallican, cabinet IGC. Ce sont les opérateurs qui décident de la proportion de l’investissement qui passera en Pinel et celle qui passera en déficit foncier. “Je recommande donc aux investisseurs d’étudier le dossier de très près avant de se lancer pour optimiser sa fiscalité.” Bonne reprise en 2015 Source : Fnaim Défiscalisation outre-mer : Bercy réduit le champ des possibles L’âge d’or de la défiscalisation sur le logement social outre-mer a vécu. En instaurant en 2014 de manière progressive le système de crédit d’impôt comme alternative au régime Girardin, puis en l’imposant depuis quelques mois aux bailleurs sociaux – contrairement à ce que prévoient les textes, à savoir une période de cohabitation des deux dispositifs –, les pouvoirs publics ont décidé en premier lieu de modifier les modalités de financement des programmes de logements sociaux dans les DOM (et non dans les COM qui ont leur propre autonomie fiscale) et de sevrer les contribuables accrocs à un dispositif de défiscalisation efficace. Schématiquement en effet, un ménage qui investit 100 euros dans le logement social peut déduire 113 euros de ses impôts. Les logements sociaux des DOM-TOM ont ainsi pu se développer considérablement. Or, regrette Jean-Michel Maraval, directeur général de StarInvest, “Bercy refuse depuis le début de l’année tout agrément dans le logement social DOM pour n’autoriser que les investissements sous la forme de crédit d’impôt”. Un choix qui déçoit les professionnels du secteur, alors même que le législateur vient justement de prolonger le volet social du Girardin jusqu’au 31 décembre 2017. “En rejetant tous les dossiers de défiscalisation en Girardin social, Bercy risque de réduire la production de logements sociaux et d’affecter la santé, déjà fragile, du BTP des DOM” DOM”, estime Jean-Michel Maraval : “si l’État sort gagnant du crédit d’impôt, l’exploitant, lui, est pénalisé. Au lieu de recevoir directement les capitaux à l’instant T0, ce dernier devra porter le montant du crédit d’impôt dans l’attente de son remboursement par l’administration fiscale ou de son imputation sur les acomptes d’IS [impôt sur les sociétés] dus. Les exploitants doivent donc avoir les reins solides, et convaincre plus encore les banques de financer à la fois leur projet et le CI”. Alors, moins de Girardin après 2017 ? “Le logement social n’est ainsi plus éligible au dispositif Girardin après 2017 dans les DOM, et après 2025 dans les COM. Le volet industriel soumis à agrément est désormais éligible aux entreprises sous des conditions de chiffres d’affaires de plus en plus restrictives sur les 4 ans qui viennent, réduisant le volume des opérations industrielles avec agrément. Seules les opérations industrielles de plein droit sont maintenues en l’état jusqu’en 2025” 2025”,, explique Éric Bron, d’Ingepar. “Sans réelle visibilité après 2017, le nombre d’opérations financées par la loi Girardin et bénéficiant d’un agrément va progressivement diminuer de 2017 à 2025, sauf à ce que le législateur relance l’économie dans les DOM COM avec une nouvelle loi fin 2017…”, conclut le professionnel. 2017…” Le législateur vient justement de prolonger le volet social du Girardin jusqu’en 2018 Le nouvel Economiste - n°1808 - Du 18 au 24 mars 2016 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi Dossier Gestion privée - Patrimoine Défiscalisation immobilière Optimisation raisonnée Produit par produit, des atouts certains et des risques à calculer En 2015, le produit phare de la défiscalisation immobilière était la loi Pinel. Son effet s’est fait sentir sur le marché immobilier neuf, dopé par des taux d’intérêt bas, la morosité des placements financiers sécurisés, la volatilité des marchés actions. Attention toutefois à ne pas investir les yeux fermés : bien choisir son emplacement et négocier le prix du bien au prix du marché est capital pour réussir une telle opération. Les dispositifs Girardin et Malraux, le démembrement de propriété et la location meublée permettent aussi d’alléger la note fiscale, en restant vigilant sur certains points spécifiques à ces produits. SOLANGE BROUSSE E “Il ne faut pas considérer la défiscalisation comme une fin en soi, mais comme un moyen. L’optimisation fiscale ne consiste pas à acheter n’importe quoi, il ne faut pas être obsédé par l’idée de payer moins d’impôts” 20 n 2015, le dispositif Pinel a réussi à doper le marché de l’immobilier neuf (cf. encadré chiffres clés), après le succès pour le moins mitigé de la loi Duflot. Ce produit classique de défiscalisation donne droit à une réduction d’impôt sur le prix de revient d’un bien immobilier, à condition d’investir dans un logement avec obligation de le louer pendant 6, 9 ou 12 ans, sans dépasser certains plafonds de loyers et sans que les ressources des locataires n’excèdent certains montants. “Depuis une dizaine d’années, les gouvernements de droite comm de gauche ont mis en place une politique d’incitation à l’investissement locatif car il existe de vrais besoins, constate Éric Ninu, directeur commercial d’Iselection, société de diffusion d’immobilier de placement. L’État, n’ayant pas la capacité financière de construire suffisamment de logements, confie cette mission aux personnes privées.” Aujourd’hui, le neuf représente quasiment 100 % du marché Pinel, même si un volet du dispositif s’adresse à l’ancien rénové. Applicable depuis le 1er septembre 2014, la loi permet d’obtenir une réduction d’impôt calculée sur le prix d’achat du bien, dans une limite annuelle de 300 000 euros et d’un plafond par m² de 5 500 euros quelle que soit la zone. Le taux de réduction d’impôts est de 12 % pour 6 ans d’engagement, 18 % pour 9 ans, 21 % pour 12 ans. Un argument séduisant pour ceux qui souhaitent alléger leur note fiscale. Toutefois, le rendement n’est pas garanti : les investissements immobiliers ne sont pas des produits “sécurisés”. Pour profiter sereinement des dispositifs d’optimisation fiscale, mieux vaut donc avoir à l’esprit quelques règles. Risque patrimonial ou fiscal ? Pour éviter les déconvenues, les professionnels établissent d’abord un diagnostic des envies du client. “Nous travaillons à partir de leurs attentes, explique Éric Ninu. Certains souhaitent payer moins d’impôts tout de suite, d’autres veulent préparer leur retraite ou diversifier leur patrimoine – les marchés actions étant volatils et les produits ultra-sécuritaires ne rapportant plus rien…” L’investisseur peut aussi songer à se réserver le bien in fine… “S’il prend sa retraite dans six ans avec l’intention de vivre dans telle ou telle ville, il peut y investir et louer son appartement via le dispositif Pinel avant de s’y installer, imagine celui-ci. Il ne faut donc pas considérer la défiscalisation comme une fin en soi, mais comme un moyen. L’optimisation fiscale ne consiste pas à acheter n’importe quoi, il ne faut pas être obsédé par l’idée de payer moins d’impôts.” Les premiers critères à respecter sont communs à tous les investissements immobiliers. Au premier chef : l’emplacement. “Avec un bon emplacement, des moyens de transport, des commerces, l’investisseur s’y retrouve toujours, assure Éric Ninu. En revanche, s’il achète un bien dans un lieu quelconque, et si le marché se crispe, la revente ou la location va devenir plus compliquée.” Comment évaluer la pertinence de l’emplacement ? Pour certains conseillers, mieux vaut connaître de près le quartier ou la ville, ou au moins y avoir fait un tour. Pour d’autres, ce n’est pas déterminant : l’on peut investir loin de chez soi, ne serait-ce que pour éviter d’acheter dans la ville où l’on possède sa résidence principale. Deuxième point de vigilance : le prix, qui doit être celui du marché. Dans une opération de défiscalisation, l’acheteur risque de se voir proposer des prix trop chers par des opérateurs peu scrupuleux. S’il connaît bien les lieux, en revanche, il aura plus d’éléments pour comprendre le prix. “En surpayant son bien, l’acquéreur consomme ce qui correspond à l’économie d’impôt, abonde Emmanuel Charlet, directeur associé de Fidexi. Un achat de proximité permet d’éviter cette situation. Nous proposons aussi des biens France entière, y compris dans des villes que l’investisseur ne connaît pas, en donnant de nombreux éléments rationnels sur notre sélection. Il y a un devoir de conseil de la profession sur l’emplacement et la justification du prix.” Ces deux critères sont également à respecter en cas de démembrement de propriété, qui n’est pas un produit classique de défiscalisation – il ne donne pas droit à une réduction d’impôt – mais qui permet de bénéficier d’un rendement mécanique. L’investisseur acquiert la nue-propriété d’un bien pour environ 60 % de son prix, tandis que l’usufruit Dans une opération de défiscalisation, l’acheteur risque de se voir proposer des prix trop chers par des opérateurs peu scrupuleux. “En surpayant son bien, l’acquéreur consomme ce qui correspond à l’économie d’impôt. Un achat de proximité permet d’éviter cette situation” “Entre le placement sécuritaire et le très risqué, l’investissement immobilier locatif est plutôt dans la catégorie sécurisée.” Eric Ninu, Iselection. Le nouvel Economiste - n°1802 - Du 5 au 11 février 2016 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi revient à un bailleur social. Ce dispositif finance des logements conventionnés qui vont être exploités pendant une durée contractuelle (entre 15 et 18 ans) par les grands bailleurs sociaux. À terme, le bien revient en pleine propriété à l’investisseur. Opérations outre-mer Se pose également la question de l’investissement immobilier outremer, avec deux produits défiscalisant : Girardin et Pinel outre-mer. “Le produit Girardin social est un portage purement fiscal dans lequel les biens reviennent au bailleur social au bout de 5 ans, indique Jean-Michel Maraval, directeur général de Star Invest, groupe d’ingénierie financière et fiscale spécialisé dans la loi Girardin. Tandis que le dispositif Pinel outre-mer donne au contribuable la possibilité d’acheter, de louer et de conserver le bien à la sortie : il comporte “Le dispositif Pinel outre-mer donne au contribuable la possibilité d’acheter, de louer et de conserver le bien à la sortie : il comporte donc un risque patrimonial” donc un risque patrimonial.” Grâce au dispositif Girardin, les contribuables peuvent participer au financement d’un investissement immobilier dans le logement social par le biais d’une souscription réalisée au capital d’une structure de portage. L’opération est proposée “clé en main”. Sécurisée, selon Star Invest, elle repose sur la solvabilité et le savoir-faire du bailleur social : “Celui-ci loue aux locataires des logements sociaux et paie les loyers à la structure de portage” portage”, relève JeanMichel Maraval. En Girardin, il existe un risque de requalification et de redressement fiscal, non négligeable si les dates de livraison ne sont pas respectées ou si les engagements de location auprès des attributaires de logements sociaux ne sont pas tenus, par la faute de l’investisseur ou celle de la société dans laquelle il a investi. Les risques liés à la faillite du bailleur social subsistent également. “Quand ces opérations se passent mal, vous perdez votre investissement et vous êtes redressé fiscalement, avertit Stéphane Gianoli, président de Financière Magellan, société d’ingénierie financière. Vous financez des biens divers et variés, à des milliers de kilomètres de chez vous. Nous en avons néanmoins proposé pendant longtemps. Cela ne veut pas dire que tout se passe mal, mais c’est un produit risqué.” En Pinel outre-mer, les risques sont patrimoniaux. L’éloignement rend l’entretien, la gestion des locataires et des loyers plus complexes. Par ailleurs, comment estimer le prix du m² dans les différents quartiers de Saint-Denis de la Réunion ? Enfin, le climat outre-mer est susceptible de dégrader plus rapidement le bien immobilier, entraînant des coûts de travaux de rénovation à prévoir, avec une décote à la revente plus élevée. Location meublée en résidence services “Le produit Girardin social est un portage purement fiscal dans lequel les biens reviennent au bailleur social au bout de 5 ans.” Jean-Michel Maraval, Star Invest. Autre cas de figure qui permet une défiscalisation en douceur, sans recourir au chèque de l’État, et accessible aux épargnants modestes : la location meublée en résidence services. “Il s’agit de résidences vacances, La SCI, pour transmettre en toute sérénité ? Afin d’éviter que les héritiers ne se déchirent, pour qu’un bien immobilier reste dans la famille… De nombreuses expériences vécues ou rapportées peuvent conduire à envisager la création d’une SCI (Société civile immobilière), pour transmettre un bien immobilier familial plutôt que de laisser se créer une situation d’indivision. D’autant que la constitution d’une SCI est assez facile, peu onéreuse, plutôt rapide. “Cela peut être utilisé pour la transmission familiale, affirme maître Boris Vienne, notaire en Haute-Garonne. Transmettre des parts sociales peut sembler moins lourd qu’une maison. La gestion du bien est également facilitée.” Si du passif est attaché au bien, la création d’une SCI est encore plus intéressante. “Si le bien a été acquis grâce à un emprunt toujours en cours, l’imposition de la transmission se fera sur la valeur nette du bien” bien”, pointe Boris Vienne. Par ailleurs la SCI peut opter pour l’IR (impôt sur le revenu) ou l’IS (impôt sur les sociétés). “Si je détiens l’immeuble en direct ou si j’opte pour l’IR, les revenus entrent dans la catégorie des revenus fonciers soumis au barème progressif de l’IR, explique Patrick Viault, en charge des questions fiscales au Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables. Les revenus vont augmenter l’IR, que je les distribue ou non. Si la SCI opte pour l’IS en revanche, la société n’est redevable de l’IS que s’il y a distribution de revenus. Par ailleurs, certains particuliers choisissent l’IS parce qu’ils peuvent amortir leur immeuble.” Enfin, quand l’investisseur cède les parts en cas d’IS, il est soumis au régime des plus-values sur valeurs mobilières, avec abattement dès la deuxième année de détention des titres ; tandis qu’avec l’IR, le régime fiscal est celui des plus-values immobilières des particuliers, avec un abattement qui ne commence qu’à partir de la 5e année de détention. Difficile cependant de prédire si, in fine ne, la transmission et la gestion du patrimoine familial se feront de manière plus harmonieuse ou non… La création d’une SCI, pour transmettre un bien immobilier familial plutôt que de laisser se créer une situation d’indivision tourisme, étudiants, seniors, énumère Éric Ninu. Ce sont des biens que l’on achète mais que l’on n’utilisera pas pour ses besoins personnels. C’est un vrai placement : l’acquéreur perçoit un loyer garanti par un gestionnaire de dimension institutionnelle qui s’engage à payer les loyers, quelle que soit la situation de l’occupant du bien. Le rendement est d’environ 4 % par an net de frais de gestion.” Les risques attachés à ce type de bien sont la difficulté éventuelle du gestionnaire à payer les loyers, voire son dépôt de bilan, un investissement au sein d’un site moins attractif que prévu dans la durée. “Mais entre le placement sécuritaire et le très risqué, l’investissement immobilier locatif est plutôt dans la catégorie sécurisée”,, juge Éric Ninu. sécurisée” Fidexi propose d’investir dans la location meublée de résidences médicalisées, avec quelques arguments supplémentaires. “Il faut considérer la nécessité qu’aura l’exploitant à renouveler le bail. En résidence médicalisée, la demande est forte, les gestionnaires ont besoin de reconduire les baux” baux”, affirme Emmanuel Charlet. Attention à la rédaction des baux commerciaux. “Tout loyer se revalorise, pointe-t-il. Certains baux commerciaux intègrent une ‘tunnelisation’, c’est-à-dire une règle de revalorisation contractuelle avec un encadrement par une borne inférieure et surtout une borne supérieure. Cela peut être dangereux, par exemple si l’inflation est forte. L’investisseur peut perdre en rendement et à la revente.” Dans un bail commercial correct, l’intégralité des charges d’entretien doit être imputée à l’entreprise locataire. “Enfin, attention à demander la durée de bail la plus longue possible : une durée de 12 ans est satisfaisante” satisfaisante”, estime Emmanuel Charlet. Malraux et les monuments historiques Voici une tout autre catégorie d’investissements, qui n’a pas vocation à créer du logement social ou des résidences services, mais à sauvegarder le patrimoine français… Le produit Malraux, issu d’une loi d’urbanisme de 1962 et d’une loi fiscale de 1974, permet de restaurer des logements et immeubles vétustes situés en secteur sauvegardé, soit dans les quartiers historiques de villes au patrimoine remarquable. “Le Malraux est un produit d’optimisation fiscale, explique Stéphane Gianoli. Vous achetez un bien au prix du marché, vous le restaurez, vous bénéficiez d’avantages fiscaux qui vont permettre d’optimiser l’opération sur le plan fiscal. Quand ces opérations sont bien réalisées, le résultat est merveilleux.” L’avantage fiscal porte sur les travaux : l’investisseur peut engager jusqu’à 100 000 euros de travaux par an pendant trois ans, et obtient une réduction d’impôt correspondant à 30 % de leur montant (à condition de louer le bien pendant neuf ans). À noter que sur ce type de biens, les travaux durent souvent deux à trois ans. Il ne s’agit pas de simplement restaurer un appartement, mais plutôt un immeuble en totalité, avec la charpente, la façade, le chauffage… “L’emplacement étant forcément en secteur sauvegardé, donc généralement situé en cœur de ville, les risques sont essentiellement liés aux travaux, souligne Stéphane Gianoli. La qualité de la restauration est importante, il faut travailler avec des entreprises spécialisées dans la restauration d’immeubles, ce que ne proposent pas tous les promoteurs Malraux pour des raisons de coût. Ces risques se matérialisent souvent après la livraison des travaux.” Le risque de redressement fiscal existe aussi. “Ces opérations, demandant une expertise fiscale, juridique, des techniques de restauration, sont complexes”, confie Stéphane Gianoli. complexes” Le risque patrimonial aussi… “Un secteur sauvegardé est animé et sympathique, mais ce n’est pas forcément le meilleur emplacement de la ville, glisse Stéphane Gianoli. On tombe quelquefois sur des immeubles médiévaux qui nécessitent une restauration très lourde. Si les travaux ne sont pas faits de fond en comble, avec le temps, l’immeuble risque à nouveau d’être vétuste et le prix à la revente sera décevant…” En Malraux, le rendement locatif est également plus faible en raison de la part des travaux réservée à la restauration des parties communes. “Mais l’acquéreur rentre dans ses frais à la revente” revente”, indique Stéphane Gianoli. La loi sur les monuments historiques peut aussi donner droit à des réductions fiscales spectaculaires, à la mesure de l’investissement de départ et du coût des travaux… “La totalité des travaux, sans plafond, constitue un déficit foncier qui s’impute sur les revenus fonciers puis sur le revenu net imposable, détaille le président de Financière Magellan. C’est considérable. Cela ne rentre pas dans le plafonnement des niches fiscales. Mais il faut déjà trouver un bâtiment monument historique vétuste et à vendre en totalité.” L’investisseur qui souhaitera habiter son bien classé ne bénéficiera, lui, que de 50 % des avantages fiscaux. “En Malraux, l’emplacement étant forcément en secteur sauvegardé, les risques sont essentiellement liés aux travaux.” Stéphane Gianoli, Financière Magellan. Le rendement locatif plus faible du Malraux est lié à la part des travaux réservée à la restauration des parties communes. “Mais l’acquéreur rentre dans ses frais à la revente” Chiffres clés Hausse des ventes dans le neuf Les ventes de logements neufs augmentent pour le 4e semestre consécutif : +18,0 % au 3e trimestre 2015, avec un total de 25 247 logements réservés, alors que les ventes avaient progressé de +19,3 % au 1er semestre. Source : Fédération des promoteurs immobiliers Rendement locatif – Les promesses d’Airbnb Le célèbre site de partage de logements a publié, à l’occasion de ses rencontres d’hôtes début novembre à Paris, une étude sur l’impact de son activité économique et sociale en France. Une campagne de publicité soulignait en même temps les mérites du site qui, en permettant aux particuliers de rentabiliser leur lieu de vie, aide tel particulier à financer sa start-up, tel autre à conserver son appartement… Selon Airbnb, entre septembre 2014 et août 2015, plus de 140 000 hôtes français ont accueilli des visiteurs chez eux. Ils sont âgés en moyenne de 42 ans. “23 % des hôtes sont indépendants ou entrepreneurs et 13 % sont à la retraite” retraite”, souligne Airbnb, Le nouvel Economiste - n°1802 - Du 5 au 11 février 2016 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi vantant son impact auprès des nonsalariés. Selon la société, plus de la moitié des hôtes ont des revenus inférieurs au revenu médian français (30 300 euros par an). Par ailleurs, l’hôte “typique” Airbnb gagne, selon la firme, 1 970 euros par an en partageant son lieu de vie. “Plus de 40 % d’entre eux comptent sur ces revenus pour rester dans leur maison”, annonce encore l’étude. maison” Le Sénat avait donné un autre chiffre dans un rapport publié en septembre dernier : 3 600 euros en moyenne par an. Reste à surveiller l’évolution de la fiscalité. Les plateformes collaboratives auront l’obligation légale, à partir du 1er juillet 2016, de transmettre à leurs usagers les relevés de leurs revenus (ce que certaines font déjà) pour les aider à les déclarer au titre des BIC. Le Sénat avait voté un amendement au projet de loi de finances 2016 qui instaurait une franchise de 5 000 euros par an, mesure rejetée par l’Assemblée nationale. L’hôte “typique” Airbnb gagne, selon la firme, 1 970 euros par an. Le Sénat avait donné un autre chiffre en septembre dernier : 3 600 euros en moyenne par an 21 Dossier Gestion de patrimoine - Immobiler Véhicules de défiscalisation immobilière Sous le papier, la pierre Entre investissement en direct ou via SCPI, pourquoi choisir? SIPA La pierre papier s’est imposée ces dernières années comme la meilleure alternative à l’investissement immobilier locatif en direct. La raison ? Les SCPI offrent les avantages de l’immobilier sans les inconvénients. Pour autant, les contribuables auraient tort de délaisser la pierre, valeur refuge par excellence. Loin de s’opposer, immobilier physique et papier papier sont en réalité des placements complémentaires pour profiter, selon le profil de chacun, de la relative bonne santé du marché immobilier français. PIERRE-JEAN LECA L Les SCPI présentent le triple avantage d’être accessible au plus grand nombre, d’exonérer le particulier des soucis de gestion et d’être un placement bien plus rapide à monter qu’une opération d’immobilier physique 14 ’immobilier occupe une place essentielle dans le patrimoine des Français. Selon l’Insee, 68 % de leur patrimoine est investi dans la pierre, et 57,8 % des Français sont aujourd’hui propriétaires de leur résidence principale. Dans le même temps, le pays souffre d’un manque structurel de logements. Pour pallier la sous-offre locative et encourager la construction de logements neufs – et soutenir par là même l’activité du BTP – les lois se succèdent depuis les années 80, au gré des gouvernements, pour encourager l’investissement locatif. Chacune a ses conditions d’application, mais toutes sont fiscalement avantageuses. Dans un pays où la fiscalité est pesante sur la plupart des placements, la possibilité de réduire ses impôts ou de percevoir des revenus défiscalisés en devenant propriétaire d’un bien immobilier est une opportunité de taille. Les dispositifs fiscaux permettent de diminuer le prix d’acquisition du bien immobilier dans le neuf (loi Pinel, loi CensiBouvard), de rénover et réhabiliter des logements anciens à coûts allégés, et de participer à la sauvegarde du patrimoine (loi Malraux, loi Monument historique). Tous contribuent finalement à améliorer la rentabilité de l’investissement locatif, devenu aujourd’hui le réflexe pour préparer sa retraite, se constituer un patrimoine et transmettre un bien à ses enfants. Mais faut-il acheter en direct ou opter pour la pierre papier, sous forme de SCPI ? Les experts sont partagés. Les Sociétés civiles de placement en immobilier présentent le triple avantage d’être accessible au plus grand nombre, d’exonérer le particulier des soucis de gestion et d’être un placement bien plus rapide à monter qu’une opération d’immobilier physique. Toutefois, elles ne sont pas dépourvues d’inconvénients. Les frais de souscriptions peuvent être élevés, leur durée de détention est longue et leur revente avant échéance parfois plus compliquée que prévu. Une chose est sûre : à quelques semaines de la fin de l’année, il ne reste guère de temps au contribuable à la recherche d’une économie d’impôt pour se lancer dans une opération immobilière en direct en raison des délais, notamment bancaires. Aucun souci, en revanche, avec les SCPI fiscales, que l’on peut acquérir à crédit jusque mi-décembre environ ou en cash ensuite. Le compte à rebours est lancé. Le renouveau des SCPI fiscales Alternative au placement en direct dans la pierre, les SCPI ont le vent en poupe. Au cours des six premiers mois de 2015, elles ont bénéficié d’une collecte nette totale de 1,86 milliard d’euros, en augmentation sensible par rapport à la même période de 2014 (+ 47,5 %), qui constituait déjà un record historique, selon l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim). Fortes d’une rentabilité supérieure à 5 %, ce sont les SCPI spécialisées dans l’investissement tertiaire, et plus particulièrement les immeubles de bureaux, qui s’adjugent l’essentiel de la collecte, avec plus de 66 % du total des souscriptions nettes. Ces dernières affichent également l’une des plus fortes variations, avec une hausse de 49,9 % de leur collecte nette par rapport au 1er semestre 2014. A contrario, les SCPI fiscales ou d’habitation ne font pas recette. Leur collecte nette a chuté de 44 % à 10,1 millions d’euros. Cette triste performance s’explique par le désintérêt des investisseurs pour le dispositif Duflot, jugé peu attractif. Mais la donne pourrait changer dans les mois à venir avec l’arrivée des SCPI Pinel commercialisées pour l’instant par quatre acteurs (Ciloger, Immovalor Gestion, La Française, Urban Premium). “Immovalor revient cette année sur le créneau de la SCPI fiscale avec Allianz DomiDurable 3. Nous nous sommes détournés du régime Duflot, les contraintes étaient trop fortes pour espérer obtenir une rentabilité satisfaisante. En revanche, le dispositif Pinel, plus souple, nous a paru plus attractif” attractif”, indique Jean-Pierre Quatrehomme, PDG d’Immovalor Gestion, qui vise pour sa SCPI un rendement net de 2,5 % hors avantage fiscal et de 3,5 % en l’intégrant. L’avantage de la SCPI est son ticket d’entrée, bien plus modeste que le moindre studio en province. “Les SCPI se différencient d’un investissement direct par la mise initiale requise : vous pouvez devenir associé d’une SCPI, et donc accédez à des immeubles de qualité, avec quelques milliers d’euros seulement, contre un apport de fonds important pour un achat en direct” direct”, souligne celui-ci. Autre atout : la mutualisation des risques. “Le patrimoine des SCPI est par nature important et diversifié. En cas de problème avec un locataire, l’impact sur la rentabilité de la SCPI sera indolore” indolore”, explique Gregorie Moulinier, cofondateur de La Toutefois, elles ne sont pas dépourvues d’inconvénients. Les frais de souscriptions peuvent être élevés, leur durée de détention est longue et leur revente avant échéance parfois plus compliquée que prévu “Vous pouvez devenir associé d’une SCPI, et donc accédez à des immeubles de qualité, avec quelques milliers d’euros seulement.” Jean-Pierre Quatrehomme, Immovalor Gestion. Le nouvel Economiste - n°1795 - Cahier n°2 - Du 11 au 17 décembre 2015 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi Centrale des SCPI. Troisième avantage : “la souscription d’une ou plusieurs parts permet une défiscalisation quasi immédiate (sur les revenus de l’année de souscription)” souscription)”, poursuit-il. En somme, pas besoin d’attendre que le logement soit livré ou que le locataire entre dans les lieux pour bénéficier de l’avantage fiscal. Une acquisition de parts réalisée avant le 31 décembre 2015 pourra réduire l’impôt sur le revenu 2015 payable en 2016. Dernier bon côté : l’absence de contrainte locative. “L’ensemble de ces contraintes ou des besoins de travaux sont pris en compte par le gestionnaire de la SCPI, alors qu’en direct, l’investisseur gère lui-même le bien, ou fait appel à une agence” agence”, souligne Jean-François Chaury, directeur général adjoint d’Advenis. La SCPI fiscale serait-il l’investissement locatif par excellence ? La vérité est plus nuancée. La pierre fait de la résistance Si peu de professionnels remettent en cause les avantages des SCPI fiscales dans le cadre d’un “Choisir son bien et le gérer soi-même reste la meilleure façon pour l’investisseur de contrôler sa rentabilité. D’autant que les SCPI sont fortement chargées en frais” investissement locatif, un certain nombre toutefois n’abandonne pas l’immobilier physique. En premier lieu car la demande reste forte. “Une partie des investisseurs préfère la pierre. Ils visitent leurs biens, suivent l’avancée des travaux, ce qui n’est pas possible avec une SCPI” SCPI”, témoigne Jean-François Chaury. Un constat partagé par Emmanuel Charlet, directeur associé de Fidexi : “l’achat d’un bien immobilier est réservé aux épargnants sûrs de leur choix. Choisir son bien et le gérer soi-même reste la meilleure façon pour l’investisseur de contrôler sa rentabilité. D’autant que les SCPI sont fortement chargées en frais”. frais” À cet égard, une étude de Primaliance révèle que les frais de souscriptions à l’entrée évoluent entre 8,5 % et 14 %. Quant aux frais de gestion annuels, ils sont de 12 % TTC. Un argument non recevable pour Grégorie Moulinier : “une fois ajoutés la taxe foncière, les frais de notaire, les frais de gestion du syndic ou de l’administrateur de bien, et les coûts de fonctionnement inhérents à un bien immobilier, les charges d’un bien locatif en vif sont très proches de celles d’une SCPI”. Autre inconvénient, cette fois-ci sans contestation possible : la durée de détention d’une SCPI est longue, toujours plus que celle exigée dans le cadre de l’immobilier en direct. La raison ? La société de gestion se réserve du temps pour liquider le portefeuille d’actifs dans de bonnes conditions et rembourser les associés, les porteurs de parts. Pour Gilles Étienne, associé Chez Cyrus Conseil en charge du pilotage du pôle d’expertise patrimoniale, c’est là que le bât blesse. “Arrivé au terme de la période convenue, l’investisseur est à la merci des décisions du conseil d’administration de la SCPI. Or, les intérêts de l’investisseur individuel peuvent s’opposer à ceux de la majorité du conseil.” Patrick Ganansia dirigeant & fondateur d’Herez “ Recommandez-vous l’investissement locatif ? Selon moi, les risques associés à l’investissement locatif dans la plupart des biens immobiliers sont trop élevés par rapport à l’avantage fiscal qu’il procure. Pour limiter les risques, le choix de l’emplacement du bien est primordial et il est impératif de se déplacer pour apprécier de visu la qualité du bien et de son environnement. Se méfier des performances passées et être très sélectif dans son choix ,, Dans cette perspective, les SCPI représentent-elles une alternative ? Les SCPI sont une excellente solution, leur ticket d’entrée est souvent faible, elles peuvent avoir de l’intérêt pour un épargnant qui souhaite gommer une partie de son impôt sur le revenu. Mais il faut se méfier des performances passées et être très sélectif dans son choix. Quel type d’investissement immobilier recueille vos faveurs ? Je recommande surtout d’opter pour un placement dans un “tour de table” d’investisseur. Il n’y a pas de défiscalisation spécifique, mais la rentabilité est significative, de l’ordre de 7 %. Ce placement, dont le ticket d’entrée minimum est de l’ordre de 100 000 euros, réunit plusieurs investisseurs qui achètent ensemble un immeuble neuf souvent déjà loué à une grande entreprise. Fiscalement, “Les risques associés à l’investispas de différence par rapport à un sement locatif dans la plupart des achat en direct, mais plusieurs optibiens immobiliers sont trop élevés misations pourront être étudiées, par rapport à l’avantage fiscal qu’il comme le démembrement. La locaprocure.” tion est soumise au régime des revenus fonciers et les rentrées d’argent sont réparties entre associés, en fonction de leur quote-part. Si plus-value il y a lors de la revente du bien, elle appliquera le régime des plus-values immobilières privées. Autrement dit, le conseil peut par exemple décider de vendre les actifs dans de mauvaises conditions, ou au contraire décider de conserver ces actifs alors que l’investisseur recherche de l’argent frais. “En cas de vente, la SCPI aura tendance à mettre en vente la totalité des appartements d’un immeuble, ce qui pèsera inéluctablement sur le prix de vente” vente”, prévient-il. “Selon moi, la rentabilité d’une SCPI, plus faible que celle d’un appartement acquis en direct, ne justifie pas l’incertitude qui prévaut à sa sortie”, tranche-t-il. Celui-ci dit donc préférer de loin l’investissement en direct. “Au moins, l’investisseur est maître de son placement. Bien sûr, dans l’immobilier, l’emplacement est fondamental. L’investisseur doit se rendre sur place pour vérifier qu’il existe un marché de location en ligne avec le bien. Il faut vérifier le taux de chômage, la proximité des transports, des services publics et des écoles, des commerces etc.” Pour lui, le jeu en vaut largement en chandelle : “à la sortie de l’investissement, l’épargnant peut vendre selon ces conditions. S’il risque de vendre à perte, il peut conserver son actif en attendant une amélioration du marché”. L’alternative résidence service Enfin, les contribuables peuvent très bien se lancer dans de l’investissement locatif physique en évitant toute contrainte de gestion. Dans les résidences services en effet, l’investisseur n’a aucun souci de gestion puisque l’exploitant se charge de trouver les locataires tout en servant un revenu attractif. “Nos résidences seniors offrent un rendement net de charges compris entre 3,9 % et 4,5 %” %”, assure Jean-Philippe Carboni, directeur commercial de Domitys. “Les résidences seniors offrent les mêmes avantages qu’un produit immobilier classique, les soucis de gestion en moins”, confirme le professionnel. moins” Pour ce dernier, les critiques parfois formulées dans la presse sur les risques liés aux résidences seniors (faillite de l’exploitant, bail mal négocié, révision à la baisse des loyers) sont à relativiser. “Compte tenu de l’évolution démographique et de l’insuffisance d’offre, le taux d’occupation de nos résidences en croisière est de 98 %. Concernant le risque de faillite de l’exploitant, il faut bien sûr veiller à signer avec une société ayant prouvé sa capacité à bien gérer. “Le patrimoine des SCPI est par nature important et diversifié. En cas de problème avec un locataire, l’impact sur la rentabilité de la SCPI sera indolore.” Gregorie Moulinier, La Centrale des SCPI. Enfin, les baux commerciaux types des résidences services, hors Ehpad, conservent à la charge de l’investisseur les gros travaux et l’assurance de copropriété. Comme dans l’immobilier classique.” En synthèse, les SCPI comme l’investissement locatif défiscalisé en vif ont chacun leurs avantages et leurs défauts. Loin d’être concurrents, ils sont en réalité complémentaires. “Celui qui souhaite défiscaliser tout en s’offrant un bien susceptible de lui procurer un revenu complémentaire pour sa retraite préférera l’achat en direct. Mais rien ne l’empêche de gommer ensuite un reliquat de son impôt sur le revenu avec des parts de SCPI” SCPI”, souligne Jean-François Chaury. En effet, rappelle Gregorie Moulinier : “le prix de la part permet d’ajuster l’achat au montant de la réduction d’impôt recherchée”. “Celui qui souhaite défiscaliser tout en s’offrant un bien susceptible de lui procurer un revenu complémentaire pour sa retraite préférera l’achat en direct. Mais rien ne l’empêche de gommer ensuite un reliquat de son impôt sur le revenu avec des parts de SCPI” Chiffres clés 2 % à 6 % : la fourchette de rendement des SCPI 8,5 % à 14 % du montant investi : les frais à l’entrée pour l’acquisition de parts de SCPI (source : Primalliance) 3,9 % et 4,5 % : la fourchette de rendement offerte par les résidences seniors Domitys (source : Domitys) 6,8 % : la rentabilité brute d’un grand appartement avec travaux à Lille (source : Appartager.Com) LMNP, déficit foncier, Pinel… les troisièmes voies Pour nombre de conseillers en gestion de patrimoine, l’investissement locatif défiscalisé, en vif ou via des SCPI, ne constitue pas forcément le placement le plus judicieux, bien au contraire. “Je ne propose jamais de produits de défiscalisation immobilière à mes clients, avance Cédric Marc, associé chez 3AO Patrimoine. C’est un vrai choix que j’assume.” Selon lui, les commissions prélevées par les boutiques de défiscalisation, la faiblesse des avantages fiscaux à l’entrée, et l’intégration de ces derniers au plafonnement global des niches fiscales, sont des arguments rédhibitoires. “Quels sont les déterminants d’une opération immobilière ? Se loger ou se procurer un complément de revenu. Dans ce dernier cas, la rentabilité prime.” Aussi, privilégie-t-il l’achat à crédit dans l’ancien avec travaux afin de bénéficier du système du déficit foncier. “Le déficit foncier présente trois avantages majeurs : l’acquisition d’un bien de qualité, la réduction significative de l’imposition sur les revenus fonciers et une meilleure rentabilité.” À cet égard, Cédric Marc recommande le statut de Loueur meublé Le nouvel Economiste - n°1795 - Cahier n°2 - Du 11 au 17 décembre 2015 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi non professionnel (LMNP) qui permet de gommer, grâce à l’amortissement du bien, les revenus fonciers existants. Un point de vue partagé par Emmanuel Charlet, directeur associé de Fidexi. “Le dispositif Pinel semble recueillir un succès croissant auprès des contribuables. Je conseille cependant des produits présentant une fiscalité intrinsèque plus accommodante, comme la LMNP, où l’on peut amortir en partie le bien acquis. Ce statut offre un avantage considérable en repoussant sur de très nombreuses années la fiscalisation des revenus locatifs.” Le dispositif Pinel serait-il à jeter aux oubliettes ? “Si le bien est de qualité, s’il est au bon prix et s’il est destiné à loger un enfant, pourquoi pas, mais cela fait beaucoup de si !” observe-t-il. Concernant les SCPI, son avis est légèrement plus nuancé. Méfiant vis-à-vis des SCPI fiscales en raison du manque de visibilité au moment de la cession des actifs, il reconnaît que les SCPI de rendements, c’est-àdire investis dans l’immobilier d’entreprise, ont le mérite d’offrir un rendement correct à ceux qui n’ont pas envie de gérer eux-mêmes leurs investissements. De plus, ajoute-t-il, “les SCPI de rendement constituent l’un des rares placements qui ouvre le marché de l’immobilier de bureau et commercial aux épargnants individuels”.. À propos de la pierre papier, il observe que “les investisseurs en nue-propriété privilégient massivement l’achat immobilier en vif et non les SCPI dédiées. Cette résistance de la pierre témoigne de l’attachement des épargnants à contrôler leurs investissements. Par ailleurs, ils se rendent compte que dans les SCPI de capitalisation, si le papier prend de la valeur chaque année, il ne génère pas de flux annuel. Dans l’investissement en direct, l’aspect gain différé apparaît plus palpable”. “Le déficit foncier présente trois avantages majeurs : l’acquisition d’un bien de qualité, la réduction significative de l’imposition sur les revenus fonciers, et une meilleure rentabilité” 15 Dossier Gestion privée - Patrimoine Optimisation de défiscalisation Plafond de papier Cinéma, outre-mer, démembrement… les solutions pour contourner ou traverser le plafonnement des niches fiscales SIPA Le temps du coup de rabot sur les niches fiscales est révolu. Chaque année en effet, le coût des avantages fiscaux augmente un peu plus. Pris en tenaille entre l’impératif de rigueur budgétaire et l’impossibilité de réduire les niches, les pouvoirs publics ont trouvé une alternative : le plafonnement global à 10 000 euros. Mais que les contribuables victimes de phobies fiscales se rassurent : dans la panoplie des outils de défiscalisation, il existe des solutions pour aller au-delà du plafond des 10 000 euros, vite atteint. PIERRE-JEAN LECA “ Le plafond de 10 000 euros ne concerne pas uniquement les avantages accordés en contrepartie d’un investissement ou d’un placement “défiscalisant”, mais la quasi-totalité des réductions ou crédits d’impôt Dans chaque niche fiscale, il y a un chien qui mord” mord”, rappelait en 2008 Gilles Carrez, alors rapporteur général UMP de la Commission des finances, qui s’efforça sans succès de réduire le nombre des “dépenses fiscales” de l’État. Lorsque la gauche retrouve le pouvoir en 2012, elle promettait elle aussi de donner un coup de balai dans l’inextricable maquis des niches. Dans la loi de finances pour 2012, on recensait 449 dépenses fiscales, pour un coût global de 65,9 milliards d’euros. Quatre ans plus tard, on dénombre 430 dépenses fiscales ayant un impact budgétaire en 2016, pour un coût total estimé à 83,4 milliards d’euros, selon le projet de loi de finances (PLF 2016). Le grand ménage n’a donc pas eu lieu. À défaut d’en limiter le nombre, le gouvernement en a toutefois plafonné le bénéfice. Depuis 2013, le montant cumulé des avantages fiscaux obtenus par un contribuable, sous quelque forme que ce soit – réduction d’impôt, crédit d’impôt, déduction du revenu global –, ne peut excéder 10 000 euros. Un montant vite atteint pour les ménages qui emploient par exemple une nounou à domicile. Certaines dépenses fiscales, toutefois, telles que la défiscalisation dite Malraux, n’entrent pas dans ce cumul, ou bien encore permettent de rehausser le plafond, comme les investissements outre-mer. Par ailleurs, des produits de long terme comme le Perp (plan d’épargne retraite populaire) ont la singularité d’échapper à tout plafond. À l’heure où le ras-le-bol fiscal gronde, les classes moyennes et supérieures ont donc toujours entre leurs mains une panoplie d’outils de défiscalisation plus ou plus moins puissants, mais aussi plus ou moins risqués. Avant de lancer dans une opération de défiscalisation, il ne faut pas perdre de vue que l’avantage fiscal n’est jamais accordé gratuitement. C’est d’ailleurs la principale raison de la pérennité des niches. Le fameux “coup de pouce” fiscal permet de compenser un risque (comme le risque de perte en cas d’investissement dans l’outil productif en outre-mer) ou de doper la rentabilité d’un investissement par nature peu rentable (comme l’investissement locatif dans l’immobilier neuf). Un plafond trop vite atteint Avant de céder aux sirènes de la défiscalisation, le contribuable doit commencer par faire le point sur sa capacité de défiscalisation. “La première chose à faire avant de réaliser un investissement ouvrant le droit à une réduction d’impôt prise en compte dans le plafond des niches fiscales de 10 000 euros est de faire le point sur sa capacité de défiscalisation, car ce plafond est très vite atteint, via les dépenses de la vie courante” courante”, met en garde Éric Bron, d’Ingepar, une filiale de la BPCE. L’enjeu est de taille : le plafond de 10 000 euros ne concerne pas uniquement les avantages accordés en contrepartie d’un investissement ou d’un placement “défiscalisant”, mais la quasi-totalité des réductions ou crédits d’impôt. “Emploi d’un salarié à domicile, frais de garde des enfants en bas âge… sont autant de dépenses qui vont progressivement grignoter au fil Le nouvel Economiste - n°1790 - Cahier n°2 - Du 6 au 12 novembre 2015 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi des mois la marge de manœuvre du contribuable”,, ajoute Éric Bron. Par contribuable” exemple, une famille avec deux enfants, qui embauche pour la première fois en 2015 un salarié en direct à son domicile, peut bénéficier d’un crédit d’impôt pouvant atteindre 9 000 euros (la moitié des dépenses retenues dans la limite de 18 000 euros)… Rien qu’avec cet avantage, sa capacité de défiscalisation est sérieusement entamée. Pour ces contribuables, difficile donc de placer de l’argent dans la pierre, grâce par exemple au dispositif Pinel qui permet d’acquérir un bien neuf ou à rénover en contrepartie d’une réduction d’impôt alléchante (21 % au maximum sur 12 ans). “Étant soumis au plafonnement global des niches fiscales, l’investissement Pinel intéresse souvent des personnes qui souhaitent se lancer dans un premier investissement locatif et qui ont peu ou pas utilisé d’avantages fiscaux. Ce dispositif peut faire du sens si l’on souhaite loger ses ascendants ou descendants à moindre coût, mais hormis ce cas très particulier, les inconvénients du produit sont nombreux et il existe selon nous de meilleures solutions pour réduire ses impôts” impôts”, souligne Samantha Rouach, conseil en gestion de patrimoine chez Platineos. Pour les amoureux des vieilles pierres à la limite du plafond, une alternative recueille les faveurs de la professionnelle : la loi Malraux, qui concerne la réhabilitation d’immeubles situés dans les quartiers historiques des centres-villes. En effet, cette opération n’est pas comptabilisée dans le plafonnement des niches fiscales de 10 000 euros. Le dispositif, dont les premiers prix commencent autour Les réductions d’impôt liées aux investissements outre-mer et/ou aux souscriptions au capital de Sofica (cinéma) bénéficient tous deux d’un plafond spécifique de 18 000 euros “Avant de réaliser un investissement pris en compte dans le plafond des niches fiscales, il faut faire le point sur sa capacité de défiscalisation, car ce plafond est très vite atteint, via les dépenses de la vie courante.” Éric Bron, Ingepar. 21 Dossier Gestion privée - Patrimoine de 150 000 euros, offre un taux de réduction d’impôt de 22 % ou 30 % du montant des travaux plafonnés à 100 000 euros. En plus de l’avantage fiscal, “cette opération permet de devenir propriétaire d’un bien immobilier en secteur sauvegardé, donc souvent mieux situé, avec la perspective d’une éventuelle plus-value à long terme” terme”, précise Samantha Rouach. Le charme de l’outre-mer, le risque du cinéma Ceux qui ont déjà fait le plein des avantages compris dans le plafonnement global des avantages fiscaux, ou qui se méfient de l’outremer comme du cinéma, peuvent s’orienter vers des placements ou des investissements hors plafond “Le dispositif Girardin reste ce qui se fait de mieux en matière de défiscalisation.” Jerôme Devaux, Inter Invest. Si l’immobilier constitue le support de défiscalisation le plus populaire en France, d’autres dispositifs plus attractifs, mais aussi plus risqués, suscitent l’appétit des contribuables avertis : l’outre-mer et le cinéma. Les réductions d’impôt liées aux investissements outre-mer et/ou aux souscriptions au capital de Sofica (Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel) bénéficient en effet tous deux d’un plafond spécifique de 18 000 euros. Et avec la loi Girardin, les contribuables participent au financement de matériels industriels ou de logements sociaux destinés à des entreprises ou des bailleurs sociaux implantés dans les Drom-Com contre une réduction d’impôt significative. “Le gain généré par cet investissement est uniquement fiscal : vous ne percevez aucun loyer et vous n’avez aucun espoir de plusvalue à la sortie” sortie”, prévient Jérôme Devaud, directeur d’Inter Invest, une société spécialisée dans le financement en opérations outremer. Mais le jeu en vaut largement la chandelle : Bercy accorde une réduction d’impôt significative au titre de l’année de l’investissement (soit en 2016 pour un investissement réalisé avant la fin de l’année 2015) : son taux est de 44,12 % ou de 50 %, selon que le projet concerne un projet industriel ou des logements sociaux. “La réduction n’est retenue, dans le plafond des niches fiscales spécifique de 18 000 euros, que pour son montant net de rétrocession à l’entreprise exploitante du matériel financé. Ce qui signifie qu’elle peut atteindre 38 000 euros ou 60 000 selon le cas” cas”, détaille Jérôme Devaux, pour qui “le dispositif Girardin reste ce qui se fait de mieux en termes de défiscalisation”. Attention cependant : le plafond de 18 000 euros de l’outremer et du Sofica ne se cumule pas avec le plafond de droit commun de 10 000 euros. Si, au titre de la même année, le contribuable est susceptible de bénéficier à la fois de réductions d’impôt entrant dans le plafond spécifique de 18 000 euros, La presse, une nouvelle niche fiscale La loi du 17 avril 2015 relative à la modernisation du secteur de la presse, publiée au ‘‘Journal officiel’ le 18 avril 2015, permet aux particuliers qui souscrivent au capital d’une société de presse de bénéficier d’une réduction d’impôt. Avec cette loi, le gouvernement souhaite soutenir “les initiatives individuelles en faveur de la presse écrite. À l’heure où le pluralisme de la presse est menacé, il est apparu indispensable de créer un levier vraiment incitatif. Il existait jusqu’en 2013 une mesure comparable pour encourager les entreprises à investir dans les entreprises de presse (article 220 undecies du CGI). Aujourd’hui, c’est la démarche citoyenne que nous souhaitons encourager par une réduction de l’impôt sur le revenu”. Applicable à partir l’année prochaine, lors du paiement de l’impôt 2016 calculé sur les revenus perçus cette année, la mesure permettra de réduire la note à payer au fisc de 30 % des sommes ainsi investies, retenues dans la limite annuelle de 1 000 euros pour une personne seule et de 2 000 euros pour un couple. Soit une réduction d’impôt maximale de 300 euros, ou 600 euros par an, selon la situation familiale du contribuable. Le taux de la réduction d’impôt sera porté à 50 % en cas d’investissement dans une société ayant le statut d’entreprise solidaire de presse d’information. Ce nouveau dispositif est concerné par le plafonnement à 10 000 euros. 22 Attention : dans l’hypothèse où tout ou partie des titres ayant donné lieu à réduction d’impôt serait cédé avant le 31 décembre de la cinquième année suivant celle de la souscription, la réduction d’impôt obtenue serait ajoutée à l’impôt dû au titre de l’année de la cession (sauf en cas de licenciement, d’invalidité ou du décès du contribuable ou de l’un des époux ou partenaires liés par un pacte civil de solidarité soumis à imposition commune). Par ailleurs, la loi rend éligibles à la réduction d’impôt pour dons aux œuvres, les sommes versées sans contrepartie aux associations d’intérêt général exerçant des actions concrètes en faveur du pluralisme de la presse. Une réduction d’impôt égale à 66 % des sommes versées, retenues à hauteur de 20 % de votre revenu imposable. Applicable lors du paiement de l’impôt 2016 calculé sur les revenus perçus en 2015, la mesure permettra de réduire la note à payer au fisc de 30 % des sommes ainsi investies, retenues dans la limite annuelle de 1 000 euros pour une personne seule et de 2 000 euros pour un couple et d’autres avantages entrant dans le plafond de 10 000 euros, l’ensemble des avantages auxquels il peut prétendre ne peut pas dépasser 18 000 euros. “Autrement dit, si vous avez déjà atteint le plafond de 10 000 euros, ce plafond spécifique vous permet de bénéficier d’un volant supplémentaire de 8 000 euros en cas d’investissement outre-mer” outre-mer”, précise Jérôme Devaux. Investir dans le cinéma à travers des Sofica est également très attractif d’un point de vue fiscal. Devenues rares, elles permettent en effet d’obtenir une réduction d’impôt représentant 36 % de son investissement lors de l’année de souscription, avec un maximum de 6 480 euros par foyer fiscal. Outre les Sofica, l’offre la plus abondante pour réduire sa fiscalité, développée par de nombreux acteurs du marché, provient d’une panoplie de FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) ou FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation) sur des secteurs très variés. “Mais ce type de placement a du mal à valoriser son potentiel d’appréciation, avec une visibilité souvent limitée de son retour sur investissement”, prévient Éric Bron. tissement” Privilégier les placements hors plafond Ceux qui ont déjà fait le plein des avantages compris dans le plafonnement global des avantages fiscaux, ou qui se méfient de l’outremer comme du cinéma, peuvent s’orienter vers des placements ou des investissements hors plafond, “notamment les avantages accordés sous forme de déduction du revenu qui permettent de réduire la base imposable”,, souligne Éric Bron. Principal sable” intérêt pour les contribuables fortement imposés : l’économie d’impôt résultant de la prise en compte de ces avantages est proportionnelle à leur taux marginal d’imposition. Ainsi, un contribuable imposable dans la tranche marginale à 45 % qui consacre 50 000 euros à un rachat de trimestres ou qui verse la même somme sur un Perp, peut réaliser une économie d’impôt de 22 500 euros, non plafonnée, bien supérieure à ce que lui rapporterait n’importe quelle réduction d’impôt. Attention : à l’heure de la retraite en revanche, c’est l’effet inverse qui va jouer, car la rente est imposable dans les mêmes conditions que les pensions de retraite. Plus le retraité est lourdement imposé, moins la rente nette sera élevée. “Pour éviter que le fisc ne reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre, il faut que le taux marginal d’imposition du contribuable diminue une fois à la retraite. Ce qui est généralement le cas, compte tenu de la baisse des revenus” revenus”, précise Éric Bron. En marge des dispositifs de défiscalisation immobilière classiques, un autre montage recueille un intérêt croissant de la part des investisseurs : le démembrement de propriété. Il s’agit de séparer le droit de propriété en deux parties, la nue-propriété et l’usufruit. Ce mécanisme met en présence deux acteurs, un investisseur et un bailleur social, le premier achetant la nue-propriété, le second l’usufruit. Le tout de façon temporaire, quinze à vingt ans. Premier avantage ? “La possibilité d’acheter avec une décote de 35 % à 40 % selon la durée du démembrement” démembrement”, explique Samantha Rouach. Sur un bien valant 300 000 euros, la mise de fonds de l’investisseur serait donc de 180 000 euros. Certes, pendant la durée du démembrement, l’investisseur ne touche aucun loyer : c’est l’usufruitier qui en bénéficie et qui paie les charges. Mais il n’aura pas à se soucier de la gestion du bien. Une fois les 15 ou 20 ans écoulés, la pleine propriété se reconstitue au profit de l’investisseur, sans frais. “Au plan fiscal, il peut déduire ses intérêts d’emprunt s’il a d’autres revenus fonciers et, s’il est assujetti à l’ISF, le bien n’entrera pas dans son patrimoine taxable” taxable”, indique Emmanuel Charlet, directeur associé de Fidexi. “L’achat en démembrement est une stratégie à jouer pour ceux qui ont déjà d’importants revenus fonciers et qui souhaitent réduire leur pression fiscale” scale”, observe Emmanuel Charlet. “Si le marché de l’achat en démembrement reste confidentiel, il a toutefois doublé entre 2013 et 2014 pour atteindre 2 000 lots.” Pour le spécialiste, l’achat en démembrement devrait se développer dans les prochaines années. “C’est un produit très sécurisé, une qualité très recherchée par les investisseurs. De plus, nous avons réalisé des comparatifs chiffrés montrant que ce montage est également intéressant pour une population plus large de contribuables. À partir d’un taux marginal d’imposition de 30 %, l’effort d’épargne est comparable ou inférieur à celui d’un investissement en loi Pinel, conférant à l’investisseur une meilleure rentabilité.” À l’issue de ce tour d’horizon de ces principaux outils de défiscalisation, une conclusion s’impose : en France, la phobie fiscale peut encore se soigner pourvu que l’on en ait les moyens. “L’achat en démembrement est une stratégie à jouer pour ceux qui ont déjà d’importants revenus fonciers et qui souhaitent réduire leur pression fiscale. ” Emmanuel Charlet, Fidexi En marge des dispositifs de défiscalisation immobilière classiques, un autre montage recueille un intérêt croissant de la part des investisseurs : le démembrement de propriété Chiffres clés Le coût des niches fiscales reste très élevé 84,3 Md€ en 2015 : le coût des niches fiscales en 2015, en baisse de 1 Md€ par rapport à 2014. À elles seules, 13 dépenses fiscales représenteront plus de la moitié de la facture totale l’an prochain. Le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE : 3 Md€) et le Crédit d’impôt recherche (CIR : 5,5 Md€) constituent les deux principales niches. 1,6 Md€ : le coût estimé du dispositif Pinel en 2016 Source : PLF 2016 Monuments historiques, hors norme Pour les contribuables fortunés et attirés par les vieilles pierres, le dispositif monument historique a de quoi séduire ! Destiné à encourager les particuliers à restaurer du patrimoine immobilier ancien, et notamment des bâtiments classés ou inscrits au titre des monuments historiques, il offre un mécanisme fiscal puissant pour ceux qui s’engagent à détenir le bien pendant au moins quinze ans, mais sans obligation de location. Les charges foncières liées aux parties protégées (travaux, intérêts d’emprunt, etc.) sont déductibles du revenu global de l’investisseur sans aucun plafond. Et ce régime n’est pas concerné par le plafonnement des niches fiscales. Il est donc est idéal pour ceux qui paient beaucoup d’impôt et souhaitent constituer un patrimoine immobilier de qualité. “Le dispositif Monument historique est très efficace pour minorer, voire gommer son impôt sur le revenu. Plus la tranche marginale d’imposition est élevée, plus l’économie d’impôt est importante” importante”, indique Samantha Rouach, conseil en gestion de patrimoine chez Platineos. Seul problème : les programmes éligibles, c’est-à-dire qui transforment un ancien immeuble (caserne, prison, bureaux) classé en habitations, sont très peu nombreux. Ils doivent au préalable obtenir un agrément de Bercy et du ministère de la Culture. En revanche, les bâtiments vendus entiers (château, prieuré, moulin, etc.) sont plus faciles à trouver. Les prix sont variables, puisque cela peut concerner de la “petite” ruine à la campagne au vaste hôtel particulier de centre-ville. Mais alors, comme pour n’importe quel investissement immobilier, la qualité des biens ne doit pas faire oublier celle de leur emplacement. Les programmes éligibles, c’est-à-dire qui transforment un ancien immeuble (caserne, prison, bureaux) classé en habitations sont très peu nombreux Le nouvel Economiste - n°1790 - Cahier n°2 - Du 6 au 12 novembre 2015 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi