Le Président Dijon, le 12 septembre 2016 Réf. : RS/BP/FB – n° 16-ROD2-LFA-22 P.J. : 1 rapport d'observations définitives. Lettre recommandée avec accusé de réception Monsieur le Directeur, Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitives de la chambre sur la gestion du centre hospitalier de Mâcon (1er cahier : système d'information hospitalière) concernant les exercices 2008 et suivants ; ce rapport n’a pas fait l’objet de réponse au sens de l’article R. 241-17 du code des juridictions financières. Je vous rappelle que ce document revêt un caractère confidentiel qu’il vous appartient de protéger jusqu’à sa communication au conseil de surveillance. Il conviendra de l’inscrire à l’ordre du jour de sa plus proche réunion, au cours de laquelle il donnera lieu à débat. Dans cette perspective, le rapport sera joint à la convocation adressée à chacun de ses membres. Dès la tenue de cette réunion, ce document pourra être publié et communiqué aux tiers en faisant la demande, dans les conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration des relations entre l'administration et le public et diverses dispositions d'ordre administratif, social et fiscal. En application de l’article R. 241-18 du code des juridictions financières, je vous demande d’informer le greffe de la date de la plus proche réunion de votre conseil de surveillance et de lui communiquer en temps utile copie de son ordre du jour. Enfin, je vous précise qu’en application des dispositions de l’article R. 241-23 du code précité, le rapport d’observations est transmis à M. le président du conseil de surveillance dudit établissement, à M. le directeur de l'agence régionale de santé de Bourgogne, Franche-Comté, à Mme la directrice départementale des finances publiques de Saône-et-Loire ainsi qu'à M. le préfet de Saône-et-Loire. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de ma considération distinguée. Monsieur Laurent FLOT-ARNOULD Directeur du Centre hospitalier de Mâcon 350 boulevard Louis Escande Roberto SCHMIDT 71018 MACON Cedex 1/33 RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES ÉTABLI A LA SUITE DE L'EXAMEN DE LA GESTION DU CENTRE HOSPITALIER DE MÂCON PREMIER CAHIER CONSACRE AUX SYSTÈMES D’INFORMATION HOSPITALIÈRE - EXERCICES 2008 ET SUIVANTS - ---- 28-30, rue Pasteur CS 71199 - 21011 DIJON Cedex T +33 3 80 67 41 50 [email protected] http://www.ccomptes.fr/bourgogne-franche-comte 2/33 La chambre régionale des comptes de Bourgogne, Franche-Comté a examiné la gestion du centre hospitalier de Macon pendant la période allant du début de l'exercice 2008 à la date de clôture de l'instruction. Le contrôle a été conduit sur pièces et sur place. La première partie du contrôle, objet du présent rapport, s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur la contribution des systèmes d’information hospitaliers à l’efficience des hôpitaux, conduite conjointement par la Cour et les chambres régionales des comptes. L’entretien préalable de fin de contrôle prévu par l’article L. 243-1 du code des juridictions financières a eu lieu le 21 décembre 2015 avec M. Laurent Flot-Arnould, directeur de l’établissement. Dans sa séance du 21 janvier 2016, la chambre a formulé des observations provisoires qui ont été adressées à l’ordonnateur en fonctions le 16 février 2015. Après avoir examiné les réponses écrites qui lui ont été adressées, la chambre a arrêté, lors de la séance du 6 juin 2016, les observations définitives ci-après présentées. *** 3/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 SOMMAIRE SYNTHÈSE ................................................................................................................................... 5 1. PRESENTATION DE L’ORGANISME .................................................................................................. 7 2. LA PLACE DES SYSTÈMES D’INFORMATION DANS LA STRATÉGIE DE L’ÉTABLISSEMENT 11 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5. LES PRINCIPAUX AXES DE LA STRATEGIE HOSPITALIERE ................................................................12 LA STRATEGIE SIH DE L’ETABLISSEMENT .....................................................................................13 LA CONTRIBUTION DU SIH AU PILOTAGE MEDICO-ECONOMIQUE DE L’ETABLISSEMENT ....................13 L’IMPACT DES PROJETS INFORMATIQUES NATIONAUX ET REGIONAUX SUR LA STRATEGIE SIH DU CENTRE HOSPITALIER DE MACON .................................................................................................14 L’ADAPTATION DU SIH AUX COOPERATIONS TERRITORIALES ET A LA MISE EN ŒUVRE DES PARCOURS DE SANTE ....................................................................................................................................15 3. LE DÉPLOIEMENT DES SYSTÈMES D’INFORMATION .................................................................. 16 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. L’INFORMATIQUE DE GESTION ......................................................................................................16 L’INFORMATIQUE MEDICALE .........................................................................................................19 L’INFORMATIQUE DE PARCOURS ...................................................................................................21 L’INTEROPERABILITE DES SIH .....................................................................................................22 4. L’ORGANISATION DE LA FONCTION INFORMATIQUE AU SEIN DE L’ÉTABLISSEMENT ......... 23 4.1. 4.2. 4.3. 4.4. LE SERVICE INFORMATIQUE INTERNE ............................................................................................23 LE RECOURS A L’EXTERNALISATION .............................................................................................26 LES CONDITIONS DE FONCTIONNEMENT ET DE SECURITE DU SYSTEME D’INFORMATION....................26 LA PERFORMANCE INFORMATIQUE ...............................................................................................27 5. LA CONTRIBUTION DES SYSTÈMES D’INFORMATION À L’EFFICIENCE DE L’ÉTABLISSEMENT ............................................................................................................................................................. 28 5.1. 5.2. 5.3. 5.4. LA PRISE EN COMPTE DES UTILISATEURS ......................................................................................28 LE PILOTAGE DU SIH PAR LA PERFORMANCE ................................................................................28 LA CONTRIBUTION A L’ACTIVITE DE SOINS .....................................................................................28 LA CONTRIBUTION AU PILOTAGE DE L’ETABLISSEMENT ..................................................................29 6. LA MISE EN ŒUVRE DES PROJETS DE SYSTÈMES D’INFORMATION ....................................... 30 6.1. 6.2. LES PROJETS REALISES ...............................................................................................................30 LA CONDUITE DE PROJET .............................................................................................................31 7. LE COÛT ET LE FINANCEMENT DES SYSTÈMES D’INFORMATION............................................ 32 7.1. LA PROGRAMMATION ANNUELLE DES DEPENSES INFORMATIQUES ..................................................32 7.2. LES FINANCEMENTS ET ACCOMPAGNEMENTS FINANCIERS .............................................................33 4/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 SYNTHÈSE Le centre hospitalier de Mâcon (CH de Mâcon), établissement de référence pour le territoire de santé du sud de la Saône-et-Loire, dessert une population de 210 000 habitants. Une communauté hospitalière de territoire (CHT) a été mise en place en septembre 2015, regroupant les centres hospitaliers de Mâcon et de Paray-le-Monial. Deux tiers des patients du centre hospitalier sont originaires de Mâcon et de son agglomération et 25 % sont issus des départements du Rhône et de l’Ain ; la zone d’attractivité du CH est donc très largement interrégionale. Le CH de Mâcon offre, en 2015, une capacité de 449 lits en MCO et de 19 places. Cette capacité est pratiquement celle de 2008 (418 lits). À cela, s’ajoutent 80 lits d'hospitalisation complète et 30 places de jour en psychiatrie et 52 lits du service de soins de suite et de réadaptation (SSR). L’établissement comporte également un EHPAD avec 52 places de moyen séjour, 90 places de long séjour et 264 places d’hébergement ainsi qu’un service de soins infirmiers à domicile de 10 places. L’établissement est équipé d’un scanner, d’un IRM et de sept salles d’intervention chirurgicale. En 2014, l’établissement compte 151 équivalents temps plein moyens annuels rémunérés (ETPR) en personnel médical, auxquels s’ajoutaient 46 internes. Les effectifs du personnel non médical se montent, sur cette même année, à 1 713 ETPR. Pour l’exercice 2014, le montant total des produits du budget principal de l’établissement est de 154,66 M€, dont 117,18 M€ de produits de l’assurance maladie (titre 1). Le budget principal du centre hospitalier de Mâcon affiche un résultat positif entre 2008 et 2012, résultat qui devient déficitaire en 2013 et 2014 ; pour 2014, le résultat s’établit à - 2,61 M€ pour ce qui concerne le seul budget principal et - 842 681 € pour le résultat consolidé. Le système d’information du CH de Mâcon est capable de produire, de manière régulière, toute une série de tableaux de bord utilisés par l’équipe administrative, participant ainsi, au pilotage médico-économique de l’établissement. Le centre hospitalier dispose en outre d’une informatique de gestion particulièrement développée et intégrée, dotée de l’ensemble des fonctions de gestion administrative et financière attendues pour un établissement de sa taille. Toutefois, l’élément le plus caractéristique de l’informatique médicale développée par le centre hospitalier de Mâcon réside dans l’existence, depuis 1994, d’un dossier patient informatisé (DPI) unique pour l’ensemble de l’établissement. Ce dossier comprend les comptes rendus de consultations, les comptes rendus opératoires, les prescriptions pharmaceutiques, les prescriptions d’anesthésie, les résultats d’examens de biologie, les comptes rendus d’imagerie, les images médicales, les plans de soins, les médicaments administrés, les actes de soins réalisés, la gestion des rendez-vous et le recueil standardisé des séjours. Il reste encore à intégrer l’anesthésie, dont le projet est en cours, la réanimation et la biologie connectée. La réanimation, la dialyse, la radiothérapie sont intégrées au système de dossier patient informatisé. Ce dispositif permet de gérer l’ensemble des éléments produits lors de la prise en charge du patient et met à disposition des professionnels (médecins, soignants, cadres de santé, secrétaires, …) l’ensemble des informations et des outils nécessaires à l’activité de soins. Il comporte également des modules complémentaires permettant de supporter les différentes spécificités métier ou celles liées aux spécialités, pour la PMSI, pour la psychiatrie, pour la prise en charge des patients aux urgences et pour l’ensemble du circuit des interventions chirurgicales. 5/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 L’établissement a mis en place, depuis 1998, un système de partage d’informations en relation avec un réseau de santé polyvalent au niveau de l’agglomération mâconnaise, dispositif porté par une association et dénommé RESOVAL. Cela constitue la seconde spécificité du système d’information du centre hospitalier de Mâcon. L’outil informatique développé dans ce cadre donne aux médecins référents accès au dossier médical informatisé des patients de l’hôpital. Avec l’accord du patient, cet outil permet la lecture des comptes rendus, des observations, des résultats d’examens, des données d’imagerie. Le centre hospitalier de Mâcon dispose d’un schéma directeur des systèmes d’information (SDSI) datant de 2007 qui mériterait d’être actualisé ; l’établissement s’est en outre doté d’un comité de veille du système d’information dont l’une des fonctions réside dans le suivi de mise en œuvre du SDSI. Le centre hospitalier de Mâcon n’a pas déposé de dossier dans le cadre du plan Hôpital numérique au motif qu’il gère un dossier Hôpital 2012 en cours sur l’informatisation de la prescription et de la dispensation du médicament dans les services. L’établissement a engagé la mise en œuvre de la facturation individuelle des EPS (FIDES) depuis le 1er juin 2015. Cette mise en œuvre s’effectue en deux étapes : la première, opérationnelle depuis juin 2015, consiste à permettre la remontée des actes de biologie. La seconde phase concernera l’intégralité de la T2A. Le service informatique dépend de la direction du système d’information (DSI), rattachée à la direction générale ; la DSI de l’établissement est également en charge de la téléphonie. Ce service se compose de 11 personnes et, s’il est doté des compétences permettant son bon fonctionnement, ses effectifs paraissent cependant insuffisants au regard des projets mis en œuvre. Les dépenses informatiques de centre hospitalier de Mâcon ont progressé de 22 % entre 2008 et 2014 ; pour cette dernière année, elles se sont élevées à 2,76 M€ réparties en 2,16 M€ de dépenses d’exploitation et 0,60 M€ en investissement. 6/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 1. PRESENTATION DE L’ORGANISME Le centre hospitalier de Mâcon (CH Mâcon), établissement de référence pour le territoire de santé du sud de la Saône-et-Loire, dessert une population de 210 000 habitants. Une communauté hospitalière de territoire (CHT) a été mise en place en septembre 2015, regroupant les centres hospitaliers de Mâcon et de Paray-le-Monial ; à terme, d’autres centres hospitaliers et établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du territoire ont vocation à rejoindre la nouvelle CHT. Le CH de Mâcon dispose, en 2015, d’une capacité de 449 lits en MCO et de 19 places. Cette capacité est pratiquement celle de 2008 (418 lits). À cela, s’ajoutent 80 lits d'hospitalisation complète et 30 places de jour en psychiatrie. L’établissement comporte également 52 lits du service de soins de suite et de réadaptation (SSR), un EHPAD avec 52 places de moyen séjour, 90 places de long séjour et 264 places d’hébergement ainsi qu’un service de soins infirmiers à domicile de 10 places. L’établissement est équipé d’un scanner, d’un IRM et de sept salles d’intervention chirurgicale. La maternité du CH de Mâcon est de niveau 2B1 ; elle assure la prise en charge des accouchements à bas risque et la prise en charge des nouveau-nés de plus de 31 semaines de grossesse et constitue le site pivot du territoire de santé du sud Saône-et-Loire. Le nombre des accouchements varie entre 1 700 et 1 800, selon les années. Tableau 1 : Évolution de la capacité du CH de Mâcon en MCO Nb de lits installés en médecine 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 279 279 284 284 286 287 311 311 - dont lits de soins intensifs 0 8 8 8 8 8 8 8 - dont lits de surveillance continue 0 0 0 0 0 0 0 0 - dont lits de réanimation 14 14 14 14 14 14 14 14 6 6 9 9 9 9 9 9 Nb de lits installés en chirurgie 123 123 123 123 123 124 100 100 Nb de places installées en chirurgie 10 10 10 10 10 10 10 10 Nb de lits installés en obstétrique 46 46 46 46 46 46 46 38 Nb de places installées en médecine Nb de places installées en obstétrique 0 0 0 0 0 0 0 0 Nb total de lits installés MCO 448 448 453 453 455 457 457 449 Nb total de places installées MCO 16 16 19 19 19 19 19 19 Source : CH Mâcon Le centre hospitalier développe son activité sur huit sites différents : le centre hospitalier des Chanaux qui demeure l’établissement principal et abrite l’hôpital de jour en médecine chirurgie obstétrique ainsi qu’une grande partie de la psychiatrie, le site de Bel Air qui accueille les activités de SSR et l’unité de soins palliatifs, un hôpital de jour de pédopsychiatrie à Hurigny, l’Hôtel Dieu avec trois unités de soins de longue durée, le centre 1 Depuis les décrets du 9 octobre 1998, les maternités sont classées en trois types en fonction du niveau de soins aux nouveaunés. Les maternités de type 1 disposent d'une unité d'obstétrique et sont appelées à prendre en charge des grossesses normales ; elles disposent d’une présence pédiatrique permettant l'examen du nouveau-né et la prise en charge auprès de la mère d'un certain nombre de situations fréquentes et sans gravité. Les maternités de type 2 disposent d'une unité d'obstétrique et d'une unité de néonatalogie ; elles prennent en charge des grossesses à risque modéré et des nouveau-nés nécessitant une surveillance particulière, mais pas de soins en réanimation. Les maternités de type 3 disposent quant à elles d'une unité d'obstétrique, d'une unité de néonatalogie et d'une unité de réanimation néonatale ; elles prennent en charge des grossesses à haut risque et des nouveau-nés présentant des détresses graves (source http://www.perinat-france.org) 7/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 de santé mentale de Mâcon, le centre médico-psychologique pour enfants et adolescents de Mâcon, un centre médico-psychologique à Paray-le-Monial, la maison de retraite de La Providence (78 lits) à Mâcon, une maison de retraite de 45 lits située à Saint-Maurice de Santonay à 15 kilomètres de Mâcon. Cette dispersion géographique, déjà signalée lors du précédent examen de la gestion, a légèrement diminué, deux sites ayant fermé depuis 2008. Le centre hospitalier de Mâcon ne dispose pas de SAMU. L’établissement est organisé en six pôles : hospitalisation de courte durée, logistique clinique, permanence des soins, hospitalisation de moyenne et longue durée, soutien aux activités et pôle ambulatoire. L’activité du CH de Mâcon a augmenté de 4 % en ce qui concerne les journées d’hospitalisation complètes en MCO entre 2008 et 2014 et de 8 % en ce qui concerne le nombre de séjours. Tableau 2 : Évolution de l’activité en MCO du site des Chanaux Nbre de séjours hospitalisation complète Médecine Chirurgie Nbre de journées hospitalisation complète Taux occupation moyen Nbre de journées HAD Nbre de venues consultations externes séjours Nbre de hospitalisation complète Nbre de journées hospitalisation complète Taux occupation moyen Nbre de venues consultations externes Nbre de séjours ambulatoires Nbre de séjours hospitalisation complète Nbre de journées hospitalisation complète Taux occupation moyen de venues Obstétrique Nbre consultations externes Nbre de séjours hospitalisation complète 2009 2010 2011 2012 2013 2014 17 197 17 990 19 011 18 811 19 529 19 941 20 393 16 % 81 435 85 800 88 205 87 817 96 959 93 916 93 074 13 % 83 % 2 412 85 % 2 705 90 % 3 137 88 % 3 796 95 % 4 786 85 % 5 322 85 % 4 609 48 % 38 051 38 187 39 758 42 500 45 462 48 994 49 324 22 % 5 903 5 213 5 484 5 283 5 013 5 437 5 105 -16 % 30 486 28 046 28 623 26 311 26 119 27 883 26 350 -16 % 72 % 66 % 67 % 61 % 60 % 78 % 74 % 21 025 21 251 22 226 22 321 23 526 24 834 25 262 17 % 2 688 2 712 2 638 2 843 2 699 3 186 3 381 21 % 2 352 2 353 2 257 2 251 2 167 2 133 2 110 11 412 10 886 10 576 10 123 9 593 9 117 9 160 68 % 65 % 63 % 61 % 57 % 55 % 56 % 17 529 16 872 17 219 17 620 16 593 16 401 19 676 11 % 25 452 25 556 26 752 26 345 26 709 27 511 27 608 8% de journées Total MCO Nbre 123 333 124 732 127 404 124 251 132 671 130 916 128 584 hospitalisation complète Autres 2014/ 2008 2008 -11 % -25 % 4% Nbre de venues externes (Urg., 41 566 42 191 49 317 52 495 51 269 54 322 56 465 26 % Anesthésie, Gériatrie) Nbre de venues externes 2 214 866 2 331 379 2 415 898 2 607 993 2 735 310 3 585 001 3 604 150 39 % (imagerie, biologie…) Source : CH Mâcon 8/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Entre 2008 et 2014, les hospitalisations complètes en médecine progressent de 16 % en nombre de séjours et de 13 % en nombre de journées. Le nombre des journées en hospitalisation à domicile (HAD) augmente fortement, de 48 %, et les venues en consultation externe progressent de 23 %. En ce qui concerne la chirurgie, l’hospitalisation complète accuse une baisse sensible : le nombre des séjours diminue de 16 % ainsi que le nombre des journées. En revanche, les séjours en chirurgie ambulatoire augmentent de 21 %, compensant la tendance observée pour l’hospitalisation complète. Le nombre des consultations externes progresse également, de 17 % entre 2008 et 2014. Le nombre des accouchements, après être passé de 1 788 en 2010 à 1 839 en 2011, a diminué de manière régulière depuis cette date pour se situer à 1 643 en 2014 (- 8 % entre 2011 et 2014). De ce fait, en ce qui concerne l’obstétrique, le nombre des séjours a baissé de 11 % entre 2008 et 2014 et celui des journées de 25 % ; les venues en consultation externes ont augmenté de 11 %. Pour les secteurs autres que MCO, les venues externes en urgence, en anesthésie et en gériatrie ont progressé de 27 % entre 2008 et 2014, passant de 41 600 à près de 51 500 ; les venues externes en imagerie et biologie sont quant à elles en hausse de 39 %. La chambre observe que l’activité de centre hospitalier de Mâcon s’est assez profondément transformée entre 2008 et 2014, l’hospitalisation complète ayant tendance à baisser au profit de l'activité ambulatoire et des venues externes. Le nombre de prises en charge à temps complet en psychiatrie générale est demeuré constant sur la période considérée mais celui des venues en hospitalisation de jour pour la psychiatrie infanto-juvénile a fortement progressé contribuant ainsi à un développement significatif de ce secteur. Tableau 3 : Évolution de l’activité en psychiatrie Psychiatrie générale Psychiatrie infantojuvénile 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2014/ 2008 Nb de prises en charge à temps complet 1 084 1 201 971 1 038 1 073 1 017 1 083 0% Nombre de venues en hospitalisation de jour 2 508 2 299 4 326 4 325 4 633 4 535 4 534 81 % Source : SAE uniquement sur FINESS CH Les Chanaux Mâcon En 2013, deux tiers des patients du centre hospitalier sont originaires de Mâcon et de son agglomération et 25 % sont issus des départements du Rhône et de l’Ain. La zone d’attractivité du CH est donc très largement interrégionale. Si le centre hospitalier de Mâcon demeure correctement implanté sur sa zone d’activité en médecine et occupe une position prépondérante en obstétrique, son implantation en chirurgie s’avère en revanche limitée, que ce soit pour les hospitalisations complètes ou, de manière encore plus marquée, pour l’activité ambulatoire. Son principal concurrent est la polyclinique du Val-de-Saône, à Mâcon, qui attire, en 2014, 31 % de parts de marché en chirurgie et 48 % en chirurgie ambulatoire. 9/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Tableau 4 : Évolution des parts de marché du CH de Mâcon sur sa zone d’activité Total médecine Chirurgie Obstétrique Chirurgie ambulatoire Hospitalisation en cancérologie (hors séances) Séances de chimiothérapie 2010 64 % 40 % 88 % 27 % 2011 61% 39 % 88 % 29 % 2012 63 % 38 % 87 % 26 % 2013 64 % 39 % 86 % 26 % 2014 64 % 39 % 87 % 26 % . 43 % 43 % 46 % 47 % 43 % 42 % 39 % 44 % 47 % Source : Hospidiag En 2014, l’établissement compte 151 équivalents temps plein moyens annuels rémunérés (ETPR) en personnel médical, auxquels s’ajoutent 46 internes2. Les effectifs du personnel non médical s’élèvent, sur cette même année, à 1 258 ETPR moyens annuels pour les services de soin et 455 ETPR moyens annuels hors services de soins, soit un total de 1 713 ETPR. Le budget du centre hospitalier de Mâcon comporte un budget principal et six budgets annexes : pour la dotation non affectée (budget A0), pour le laboratoire d’hydrogéologie (budget A2), pour l’unité de soins de longue durée (USLD - budget B), pour l’institut de formation des soins infirmiers (IFSI - budget C) et pour les EHPAD (budgets E1 et E2). Le budget E1 n’enregistre aucun mouvement depuis l’exercice 2010 et le budget A2 depuis l’exercice 2011. Pour 2014, les charges du budget principal représentaient 90 % des charges du budget consolidé, celles de l’EHPAD 7 % et celle de l’USLD 3 %. Le budget principal du centre hospitalier de Mâcon affiche un résultat positif entre 2008 et 2012, résultat qui devient déficitaire en 2013. L’exercice 2014 voit le déficit de l’établissement se creuser encore un peu plus avec un résultat de – 2,61 M€ pour ce qui concerne le budget principal et un déficit consolidé de 842 681 € ; il était de 273 948 € en 2013. Le suivi financier infra annuel de septembre 2015, prévoit à nouveau un déficit pour l’exercice 2015 qui s’élèverait à 3,86 M€ pour ce qui concerne le budget principal. 2 Source : données SAE 10/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Tableau 5 : Évolution du budget principal du CH de Mâcon entre 2008 et 2014 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2014/2008 Produits (en K€) TITRE 1 : produits de l'assurance maladie dt produit de l’activité et T2A dt MIGAC dt DAF TITRE 2 : produits de l'activité hospitalière 95 021 100 030 105 578 109 203 112 592 113 466 117 185 23 % 67 697 6 153 17 482 70 074 6 067 18 850 74 223 6 654 18 659 78 575 7 169 19 135 81 249 5 502 19 345 82 662 3 104 19 752 82 303 3 043 20 033 22 % -51 % 15 % 9 660 10 334 11 893 13 046 14 791 13 509 13 210 37 % TITRE 3 : autres produits 17 843 17 287 18 832 17 607 19 938 23 935 24 262 36 % TOTAL DES PRODUITS 122 525 127 652 136 303 139 855 147 321 150 910 154 657 26 % Charges (en K€) TITRE 1 : personnel TITRE 2 : médical charges relatives charges à au 81 902 83 567 87 732 91 581 95 043 99 295 99 996 22 % 18 119 20 774 22 794 22 978 25 627 26 816 29 642 64 % TITRE 3 : charges à caractère hôtelier et général 14 739 15 020 15 691 15 423 17 349 17 552 17 491 19 % TITRE 4 : charges d'amortissement, de provisions, financières et exceptionnelles 7 609 7 627 9 118 8 876 8 987 8 214 10 134 33 % 122 369 126 989 135 335 138 858 147 006 151 877 157 263 29 % 155 663 968 998 315 -967 -2 605 caractère TOTAL DES CHARGES RESULTAT Source : comptes financiers Entre 2008 et 2014, les charges courantes de fonctionnement du CH de Mâcon ont augmenté de 29 % alors que la progression des produits courants de fonctionnement a été un peu moins forte, 26 %. Entre 2010 et 2014, les recettes de la tarification à l’activité (T2A) sont en hausse de 11 %, signe d’un accroissement sensible de l’activité de l’établissement. Parallèlement, durant cette même période, les dotations de missions d’intérêt général et les aides à la contractualisation (MIGAC) ont baissé de 54 % ; la dotation annuelle de fonctionnement a augmenté de 7 % entre 2010 et 2014 et de 15 % depuis 2008. Globalement, entre 2008 et 2014, les produits de l’assurance maladie se sont accrus de 23 %. Parallèlement à cette progression des recettes, les charges de personnel ont augmenté de 22 % entre 2008 et 2014 ; mais ce sont les charges à caractère médical qui ont progressé le plus fortement sur cette période (+ 64 %). Tableau 6 : Évolution du résultat et de la capacité d’autofinancement de CH de Mâcon entre 2008 et 2014 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 835 2 655 2 690 2 582 1 555 -274 -843 CAF 6 262 9 006 9 832 9 184 7 789 4 896 6 176 Encours de la dette 55 272 53 966 51 635 51 477 52 833 56 481 64 748 nc 0.9489 0.9745 1 1 1 1 En millier € Résultat consolidé Coefficient de transition L’encours de la dette a augmenté de 17 % durant la période en examen, passant de 55,27 M€ à 64,75 M€ (+ 9,48 M€). 11/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 2. LA PLACE DES SYSTÈMES D’INFORMATION DANS LA STRATÉGIE DE L’ÉTABLISSEMENT 2.1. Les principaux axes de la stratégie hospitalière Le centre hospitalier de Mâcon a décidé de se doter d’un dossier patient informatisé unique depuis plus de 20 ans, dossier dont il a ouvert l’accès aux médecins libéraux de l’agglomération. Cette caractéristique mérite d’être soulignée ; en ce sens, il a déjà développé, sur une échelle réduite, un modèle de dossier médical partagé. Le projet d’établissement en cours, adopté pour la période 2009 à 2013, fixe des objectifs généraux dans le domaine des systèmes d’information (SI) en se référant au schéma directeur des systèmes d’information (SDSI) annexé au projet d’établissement ; il n’apporte en revanche aucun élément spécifique complémentaire au SDSI. La création de la toute nouvelle CHT avec le centre hospitalier de Paray-le-Monial puis la mise en place prochaine du groupement hospitalier de territoire (GHT), qui suppose la coordination des systèmes d’information des deux établissements concernés, pose à l’établissement de nouvelles questions stratégiques et techniques. Bien que bénéficiant d’un accompagnement spécifique sur ce projet, le CH de Mâcon estime que ce regroupement générera des surcoûts, qui ne sont pas prévus dans les prévisions budgétaires actuelles, sans que, pour le moment, ces charges supplémentaires n’aient été chiffrées. Le centre hospitalier estime également qu’il risque d’être confronté à des problèmes organisationnels, relatifs notamment à la fonction DIM commune qui devra être mise en place dans le futur GHT. L’établissement considère que son système d’information ne constitue en aucun cas un frein à la mise en œuvre de ses orientations stratégiques car il a placé, de longue date, les systèmes d’information au centre de ses préoccupations stratégiques et, en particulier, de sa stratégie médicale. Un des problèmes évoqués par l’établissement concernant sa stratégie informatique réside dans la difficulté d’articuler les politiques des deux régions correspondant à sa zone d’intervention, la Bourgogne-Franche-Comté d'une part et Auvergne-Rhône-Alpes d’autre part. Si les blocages et difficultés concrets résultant de cette interrégionalité demeurent limités3, le problème se situe plus dans la nature des échanges professionnels, dans l’organisation des contacts, voire dans la superposition des zones d’influence. Compte tenu de l’interrégionalité de sa zone d’attractivité, l’établissement s’interroge sur les contraintes liées à des systèmes d’information limités aux frontières des nouvelles régions ; il souhaite au contraire préparer l’échange d’informations médicales à l’échelle du pays et pense qu’il s’avère nécessaire d’étendre la réflexion au-delà des frontières régionales. Les attentes de l’établissement en matière d’informatique hospitalière résident, d’une part, dans l’identification du patient et la mise en œuvre d’un identifiant régional ou national permettant de faciliter les échanges de données relatives au parcours du patient et, d’autre part, dans la prise en compte, à tous les niveaux, des enjeux techniques et financiers de la mise en place des CHT et des GHT. 3 L’établissement a mentionné comme difficulté potentielle la question des identifiants patients qui sont différents entre Bourgogne et Rhône-Alpes 12/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 2.2. La stratégie SIH de l’établissement L’établissement s’est doté d’un schéma directeur des systèmes d’information (SDSI) en décembre 2007 élaboré avec l’appui d’une société de conseil spécialisée dans le cadre d’une démarche de projet suite à un état des lieux du fonctionnement informatique du centre hospitalier. En revanche, la chambre observe que le contrat pluriannuel d’objectifs et de moyen, signé pour la période 2012 à 2017, n’évoque que de manière très marginale les questions relatives aux systèmes d’information4. Le schéma directeur des systèmes d’information demeure un document stratégique propre à l’établissement. Il a été intégré au projet d’établissement et communiqué à l’agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne qui n’a pas formulé de remarque particulière. Les projets concernant les systèmes d’information sont présentés suivant les six grands axes du SDSI : - positionner le patient au centre des préoccupations ; favoriser et renforcer la coopération avec l’extérieur ; accroître l’attractivité du centre hospitalier envers les professionnels de santé et les patients ; mettre en conformité le centre hospitalier sur l’ensemble des aspects réglementaires ; favoriser le retour à l’équilibre financier du centre hospitalier ; adapter l’organisation à ces nouveaux enjeux du centre hospitalier. Un plan de travail annuel, adossé au SDSI, fait l’objet d’une décision du directeur de l’établissement en début d’exercice et un bilan annuel est réalisé en fin d’exercice. Le SDSI organise la gouvernance des systèmes d’information et l’analyse des processus d’informatique médicale et d’informatique de gestion. Il oriente la politique du système d'information en cohérence avec la stratégie générale de l'établissement, en s’appuyant sur le projet d’établissement et sur le projet médical, après un bilan de l'existant et des opportunités. Il est décliné en un plan d'action et un plan budgétaire couvrant la période 2008-2012. Les priorités définies dans le SDSI et leur calendrier de mise en œuvre font l’objet d’une actualisation régulière. Par ailleurs, l’établissement s’est doté d’un comité de veille du système d’information dont l’une des fonctions réside dans le suivi de mise en œuvre du SDSI. Cette instance5 est composée de représentants de la direction, de la communauté médicale et soignante ; elle s’est réunie sept fois en 2015. La chambre observe toutefois que le SDSI date désormais de huit ans ; elle invite l’établissement à élaborer une version réactualisée de ce document. 2.3. La contribution du SIH au pilotage médico-économique de l’établissement Les tableaux de bord médico-économiques produits par le système d’information de l’établissement sont, pour le moment, des documents à usage strictement interne ; ces tableaux de bord ne sont notamment pas communiqués lors du dialogue de gestion avec l’ARS. 4 5 Cette thématique n’est abordée dans le CPOM que sous l’angle de la télémédecine. Voir règlement intérieur du comité de veille du système d’informations (CVSI) et les comptes rendus pour l’année 2015. 13/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Le système d’information du CH a su s’adapter aux exigences de la Haute autorité de santé (HAS)6 depuis 2009 et répondre ainsi aux évolutions des différentes versions du manuel de certification. Les indicateurs tirés des bases de données de l’établissement concernent notamment l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins (IPAQSS). L’établissement a toutefois précisé que les indicateurs liés à l’évaluation des bonnes pratiques (EPP) lui semblaient difficiles à obtenir en routine du fait des requêtes nécessaires qui doivent être réalisées par le DIM et du manque de personnel de ce service. 2.4. L’impact des projets informatiques nationaux et régionaux sur la stratégie SIH du centre hospitalier de Mâcon L’établissement estime que les projets nationaux sont très verticaux et que fait fréquemment défaut une vision plus transversale. Ils constituent donc souvent, à ses yeux, une contrainte. Il cite ainsi, à titre d’exemple, l’obligation de mettre en œuvre une informatisation du service d’accueil d’urgence (SAU) sans vision de l’impact sur le SIH et des problèmes d’interfaces que pose ce type de projet. Il mentionne également l’absence de la généralisation du dossier médical personnel (DMP) nécessitant de poursuivre avec le logiciel Domelis, développé localement par le réseau de santé polyvalent au niveau de l’agglomération mâconnaise (RESOVAL), alors que son maintien n’était pas prévu jusqu’à une date aussi tardive. L’établissement n’a pas déposé de dossier dans le cadre du plan Hôpital numérique au motif qu’il gère un dossier Hôpital 2012 sur l’informatisation de la prescription et de la dispensation du médicament dans les services et pour lequel il précise que le suivi par l’ARS a été régulier et approfondi en lien avec les services du ministère. En revanche, c’est sans difficultés que l'intégration des indicateurs "Hôpital numérique" (HN) à la certification a été effectuée par l’établissement. L’établissement a engagé la mise en œuvre de la facturation individuelle des EPS (FIDES) depuis le 1er juin 2015 en deux étapes : la première étape, opérationnelle depuis juin 2015, consiste à permettre la remontée des actes de biologie, traités par le logiciel GLIMS7 dans le logiciel CPAGE, et de toutes les informations concernant les consultations externes ; des adaptations des logiciels CPAGE (gestion administrative des patients et facturation) et du système de gestion des laboratoires (GLIMS) ont été nécessaires. La mise en œuvre de la seconde phase consistera en une généralisation du dispositif FIDES et relève des directives nationales. Compte tenu du caractère récent et encore partiel de la mise en œuvre de FIDES, l’établissement ne dispose pas du recul suffisant pour apprécier pleinement les impacts de son extension à l’ensemble des actes et produits. Lors de cette première étape, l’établissement a toutefois été confronté à plusieurs difficultés ; ainsi, la suppression de la possibilité d’annuler et de remplacer une facture erronée posait de réels problèmes. L’établissement estime ce sujet inquiétant car il suppose une capacité d’adaptation des logiciels non garantie à ce jour. L'ordonnateur considère que la mise en place de la deuxième phase nécessitera au moins un doublement de la capacité de stockage des serveurs compte tenu des flux qui seront traités. 6 La Haute autorité de santé (HAS) est une autorité publique indépendante à caractère scientifique dotée de la personnalité morale créée par la loi du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie. Sa vocation est scientifique. Son statut juridique d’autorité publique indépendante lui confère la personnalité juridique, distincte de celle de l’État. Sa mise en œuvre est effective depuis le 1er janvier 2005. 7 GLIMS est un système automatisé de saisie des prescriptions et de communication, le contrôle qualité, la facturation, le suivi des paiements et les statistiques. Ce produit est édité par la société MIPS France 14/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Les établissements publics, privés et les établissements participant au service public hospitalier8 associés aux médecins libéraux de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) sont, en région Bourgogne, tous membres du groupement de coopération sanitaire esanté (GCS e-santé) Bourgogne dédié au développement des systèmes d’information et devenu, au cours des deux dernières années, l’interlocuteur privilégié de l’agence régionale de santé de Bourgogne. Les coopérations directes entre l’ARS de Bourgogne et le CH de Mâcon, en dehors de celles concernant les projets portés par le groupement de coopération sanitaire e-santé Bourgogne, demeurent relativement limitées. Créé en juin 2009, le GCS e-santé a pour objectif de mettre en œuvre, au niveau régional, des politiques nationales liées aux systèmes d’information partagés de santé, des projets régionaux contractualisés avec l’ARS ainsi que des projets directement portés par ses membres. Le GCS e-Santé Bourgogne est composé de 45 établissement publics de santé, de 28 établissements privés, de 10 établissements privés à but non lucratif, six établissements et services publics du secteur médico-social, deux unions régionales des professionnels de santé, quatre personnes physiques ou morales utiles à la réalisation de son objet. En 2014, le financement des projets du GCS e-Santé Bourgogne s’est élevé à 1,64 M€, consistant essentiellement en des subventions de l’ARS de Bourgogne et du conseil régional. 2.5. L’adaptation du SIH aux coopérations territoriales et à la mise en œuvre des parcours de santé L’établissement a mis en place, depuis 1998, un système d’information en relation avec un réseau de santé polyvalent au niveau de l’agglomération mâconnaise, dénommé RESOVAL, dispositif porté par une association. L’outil informatique (Domelis), développé en interne par le service informatique de l’établissement et exploité par RESOVAL, permet l’accès par les médecins traitants au dossier médical informatisé des patients de l’hôpital. Depuis 2006, un médecin libéral ou en établissement peut consulter le dossier médical d’un patient constitué au CH de Mâcon (CHM). Avec l’accord du patient, cet outil permet la lecture des comptes rendus, des observations, des résultats d’examens, des données d’imagerie. L’établissement utilise également Via Trajectoire qui propose, aux usagers, aux médecins libéraux ainsi qu’aux professionnels hospitaliers et médico-sociaux, une aide à l'orientation dans le choix d’une structure ou d’un service : soins de suite et de réadaptation, unités de soins palliatifs, hospitalisation à domicile, unités de soins de longue durée, structures d’hébergement pour personnes âgées, services et structures destinés aux personnes en situation de handicap. Via Trajectoire est un logiciel du groupement de coopération sanitaire SISRA. Depuis son origine, les hospices civils de Lyon sont mandatés par le GCS SISRA9 pour assurer les fonctions d’éditeur et d’hébergeur du logiciel. Initialement financé par l’ARS de Rhône-Alpes, Via Trajectoire a d’abord été déployé localement avant d’être adopté par la majorité des ARS de France. Jusqu’à une date récente, ce système était encore peu implanté en Bourgogne. Le centre hospitalier de Mâcon, du fait de son antériorité dans l’utilisation du produit, a beaucoup milité au sein du GCS e-Santé pour que l’ARS de Bourgogne généralise cette solution au plan régional. Ce point constitue une illustration des difficultés découlant du positionnement interrégional du CH de Mâcon. 8 Anciennement dénommés PSPH ils prennent désormais la dénomination d’établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC) 9 Le GCS Plateforme SISRA a été créé en 2006 pour assurer la mise en place et le déploiement de la plateforme régionale d’esanté en Rhône-Alpes. Ce groupement assure la maîtrise d’ouvrage déléguée du système d’information de santé régional. Ses membres fondateurs sont les Hospices civils de Lyon, le CHU de Grenoble, le CHU de Saint-Étienne, le Centre Léon Bérard, le réseau ONCORA (désormais nommé Réseau Espace Santé Cancer Rhône-Alpes), l’ADSIMLRA. Ce GCS compte actuellement 70 membres, établissements de santé publics ou privés. 15/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 3. LE DÉPLOIEMENT DES SYSTÈMES D’INFORMATION 3.1. L’informatique de gestion L’établissement dispose d’un infocentre permettant la centralisation des données de gestion et utilise l’outil Business Objects pour les extractions médico-économiques. Les informations correspondantes sont restituées aux pôles d’activité sous la forme de tableaux de bord plus opérationnels que la comptabilité analytique qui semble difficilement utilisable en soi dans le cadre de la gestion infra-annuelle des pôles. Ces tableaux de bord sont adressés à intervalles réguliers à chaque responsable et cadre de pôle. En matière de bureautique, l’établissement utilise Microsoft Office afin de garantir une totale compatibilité des documents ou tableaux dans le cadre de ses échanges avec l’extérieur. Le CH utilise le groupement d’achat national UNIHA (groupement de coopération sanitaire) pour l’acquisition de l’ensemble des outils Microsoft. La certification des comptes10, qui sera effective pour l’exercice 2016, renforce les exigences pour la mise en place et l’exploitation de contrôles embarqués des facturations. Les contrôles intégrés dans CPAGE patients et facturation sont, soit informatifs, soit bloquants selon la nature de l’erreur ou de l’anomalie détectée. L’établissement estime cependant pouvoir adapter ces contrôles embarqués en utilisant les nombreux paramétrages mis à disposition de l’utilisateur. L’homogénéité de la gestion de différentes catégories de personnel est globalement assurée. Le système de gestion administrative des agents se montre particulièrement complet et intégré. Il permet de vérifier, en temps réel, l’état des dossiers avec des contrôles de cohérence et de l’application de la législation, de suivre les informations administratives des agents avec génération automatique des courriers et des décisions, de gérer les informations spécifiques du personnel médical : vacations multi-établissements, autorisations de travail et de séjour, gestion de l’activité libérale ; il suit les gardes, stages et absences périphériques ou locales des internes et étudiants, gère les contrats et fins de contrats. Le système permet en outre de suivre la gestion des candidatures avec notamment les souhaits, expériences et diplômes du candidat, la génération automatique des courriers, de gérer les compétences (métiers, expériences professionnelles, diplômes, formations), de suivre les effectifs théoriques et réels avec des états comparatifs personnalisés, les postes libres avec un historique de l’occupation des postes et la mention des motifs de remplacement, une évolution des postes et une analyse de l’existant. Le système dispose également d’un suivi des effectifs rémunérés et des mensualités de remplacement, d’une comptabilité analytique de paie et délivre les annexes de l’état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD). En termes de gestion de l’activité, le système comprend un module de saisie de l’absentéisme qui délivre une qualification, en temps réel, de l’absentéisme et génère automatiquement des courriers et décisions ; il produit les listes de contrôle et états prévisionnels pour les changements d’activité et de situation et comporte une interface avec les principaux logiciels de gestion du temps de travail. En ce qui concerne la gestion des carrières, le système permet le suivi de la notation, la gestion des commissions paritaires, des simulations des reclassements avec édition des coûts réels ou prévisionnels des avancements et reclassements ; il intègre également une prévision du glissement vieillesse technicité (GVT) pour le personnel non médical. 10 Circulaire n° DGOS/MSIOS/2013/62 du 21 février 2013 relative au guide méthodologique pour l’auditabilité des systèmes d’information dans le cadre de la certification des comptes des établissements publics de santé 16/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Pour la gestion sociale, le logiciel délivre automatiquement les données de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE)11 et du bilan social avec les états de contrôle, le suivi des emplois réservés et du personnel handicapé, les propositions d’attribution des médailles du travail, le suivi des formations et promotions professionnelles, la création et le suivi de l’échéancier de médecine préventive avec l’édition des convocations ou certificats et l’historisation des actes et visites. Le système dispose également d’un module de gestion des éléments variables de paie avec la génération automatisée de la prime de service comportant une très grande modularité des paramétrages, la gestion des ordres de mission, l’attribution automatique de la prime de chaussure, des indemnités pour travaux insalubres, le calcul de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA). La gestion du temps de travail est assurée par le logiciel Agile Time12 qui intègre les heures supplémentaires, les congés, le CET. La gestion des gardes et astreintes est également assurée par cet outil, sauf en ce qui concerne les praticiens pour lesquels le projet est en cours. 11 La statistique annuelle des établissements de santé (SAE) est une enquête administrative exhaustive et obligatoire auprès des établissements de santé installés en France (métropole et DOM) y compris les structures qui ne réalisent qu'un seul type d'hospitalisation ou qui ont une autorisation pour une seule activité de soins. Les données sont collectées par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. 12 AgileTime™ Web Temps Médical est un outil collaboratif de planification, de gestion du temps et d'aide aux paiements pour les populations médicales édité par la société Equitime. 17/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Tableau 7 : Logiciels métiers détenus par le CH de Mâcon Fonction informatisée Nom du logiciel Facturation (GAM) C-Page Gestion économique et financière (GEF) Achats et gestion des stocks Date Commentaires d’acquisition FINANCES / ACHATS Le dossier médical commun permet aussi le recueil de l’activité et assure l’interopérabilité entre logiciel métier et activité La facturation s’effectue sans délai pour les encaissements en régie effectués à l’issue de la consultation ou des actes – Sinon délai de 15 jours avec objectif, mentionné par l’établissement, de le ramener à 8 jours dans la cadre de FIDES Pour les séjours, facturation avant la sortie si versement d’un acompte en régie (créances étrangères), à la sortie si paiement en régie (facturation du ticket modérateur forfaitaire 18 € en chirurgie ambulatoire) Après la sortie pour la part mutuelle après émission ou GIP C-Page 1989 télétransmission d’un titre À la fin du mois suivant pour la part AMO dans le cadre des envois ATIH Pour les délai de recouvrement auprès des patients : recouvrement immédiat si règlement en régie avant l’admission acomptes et /ou à la sortie, à réception de la facture titrée ou dans un délai de 15 jours avant poursuite réglementaire menée par la Trésorerie ( Mise en demeure de payer, si montant < 100 € phase comminatoire avec huissier pour recouvrement amiable et ensuite opposition à tiers détenteur ), Suivi particulier du recouvrement des factures auprès de patients étrangers et édition des listes des titres en instance (Mutuelles) émise par la Trésorerie pour relance par le service facturation Éditeur C-Page GIP C-Page 1989 Le logiciel comptable et financier propre à l’établissement est interfacé avec le logiciel HELIOS du comptable C-Page GIP C-Page 1989 La chaine complète de gestion des achats informatisée avec le logiciel C-Page Economique RESSOURCES HUMAINES Gestion des ressources humaines (GRH) Gestion du temps de travail des personnels Gestion des plannings Paie Formation C-Page GIP C-Page 1989 Voir spécificité du SI RH supra Idem Agiletime Equitime 2013 Idem PH7 GIP C-PAGE 1989 Idem Gesform ANFH Idem LOGISTIQUE Restauration Restau-S AGFA Maintenance biomédicale AssetPlus GE 2013 Source : CH Mâcon 18/33 est Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 3.2. L’informatique médicale L’élément le plus caractéristique de l’informatique médicale développée par le CH de Mâcon réside dans l’existence d’un logiciel permettant de disposer d’un dossier médical unique sur l’ensemble des services de l’établissement, y compris l’hospitalisation à domicile (HAD). L’établissement dispose de ce dossier patient informatisé (DPI) depuis 1994 ; il utilise l’ensemble des possibilités offertes par M-CrossWay développé par la société Maincare Solutions13 et comprend les comptes rendus de consultations, les comptes rendus opératoires, les prescriptions pharmaceutiques, les prescriptions d’anesthésie, les résultats d’examens de biologie, les comptes rendus d’imagerie, les images médicales, les plans de soins, les médicaments administrés, les actes de soins réalisés, la gestion des rendez-vous et le recueil standardisé des séjours. Il reste encore à intégrer l’anesthésie, dont le projet est en cours, la biologie connectée. La réanimation, la dialyse, la radiothérapie sont intégrées à ce système de dossier patient informatisé. Le logiciel M-CrossWay met à disposition des modules complémentaires permettant de supporter les spécificités des différents métiers ou spécialités : M-PMSI supporte l’ensemble du circuit de production des PMSI MCO, SSR, Psychiatrie et HAD, avec une aide au codage des actes et diagnostics (CCAM, CIM10) et un moteur de règles, pour une meilleure qualité et exhaustivité ; M-UrQual concerne la prise en charge des patients aux urgences ; M-Bloc traite l’ensemble du circuit des interventions chirurgicales, les différentes étapes opératoires pour les acteurs du bloc et de l’anesthésie et M-Lits permet la visualisation de l’état des lits et du planning, la gestion prévisionnelle des mouvements ainsi que la gestion des demandes en mode centralisé recommandée par l’ANAP. L’établissement dispose de l’ensemble des modules complémentaires sauf le module M-Bloc ; la réflexion sur une amélioration de l’informatique des blocs chirurgicaux est en effet actuellement en cours. L’information médicale entre services cliniques et médico-techniques est transmise sous forme numérique pour tous les services et seule la prescription de biologie demeure en circulation papier. Le lien d’archivage entre le dossier informatisé et le dossier papier est le numéro identifiant permanent du patient (IPP). Le dossier informatisé est le plus complet et demeure la référence. Il manque encore la carte de groupe sanguin au DPI. La gestion des consultations et des rendez-vous est informatisée et fait l’objet d’une prise de rendez-vous centralisée. Le compte rendu des consultations est systématiquement renseigné dans le dossier patient informatisé. L’établissement précise que peu de difficultés ont été rencontrées par les services mais qu’il a fallu du temps pour supprimer les dossiers spécifiques dans certaines spécialités. En ce qui concerne le bloc opératoire, les actes sont saisis soit par les producteurs de soins soit par les secrétaires pour la base PMSI. Toutes les interventions font l’objet d’un compte rendu. L’anesthésie dispose d’un dossier spécifique en attendant l’informatisation (en cours), mais la prescription et les actes sont déjà dans le dossier patient informatisé. Le circuit du médicament est partiellement informatisé. Actuellement, il concerne 747 lits et places et son déploiement se poursuit. Le logiciel d’aide à la prescription est intégré au dossier patient (Crossway) ; il est utilisé pour toutes les prescriptions médicamenteuses, hormis les chimiothérapies injectables (logiciel CHIMIO). Le paramétrage comprend des posologies, perfusions, protocoles pré-paramétrés. Les pharmaciens ne valident pas 13 Maincare Solutions édite des solutions informatiques dédiées aux établissements de santé français depuis plus de 15 ans. Près de 310 hôpitaux, dont 80 % des CHU/CHR français, utilisent Maincare Solutions (source https://www.maincare.fr) 19/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 l’intégralité des prescriptions médicamenteuses. Les nouvelles prescriptions sont, à ce jour, validées systématiquement pour cinq services, à un rythme quotidien (les deux services bénéficiant de la préparation des doses à administrer et l’HAD) ou hebdomadaires (UPRS et EVC EPR). D’autres prescriptions sont validées car répondant à certains critères de ciblage (certains antibiotiques, patients âgés). En 2014, environ 500 ordonnances complètes ont été validées. Le logiciel de prescription est interfacé avec le logiciel de la pharmacie. Les prescriptions sont transmises dans le logiciel de la pharmacie qui assure également la gestion des stocks physiques. Le circuit complet (prescription, fabrication, administration) des chimiothérapies injectables est informatisé dans le logiciel CHIMIO. La prescription des médicaments relevant de la catégorie des stupéfiants est informatisée comme celle des autres médicaments pour que les médecins et soignants aient la totalité des prescriptions sur le support informatique. La traçabilité spécifique des stupéfiants nécessaire à leur délivrance (prescription nominative, renouvellement de dotation, traçabilité de l’administration) est faite sur papier. La prescription des dispositifs médicaux n’est en revanche pas informatisée. Le projet d’informatisation des prescriptions d’analyse médicale est en cours de réalisation (rédaction du cahier des charges). Celles d’imagerie sont informatisées via le dossier patient informatisé. Les résultats d’examens réalisés en interne sont informatisés par le serveur de résultats Cyberlab et accessibles par la médecine de ville dans le cadre du partenariat RESOVAL via Domelis. Le courrier de sortie est intégré dans le dossier patient informatisé et diffusé aux destinataires via le logiciel Domelis par voie électronique. L’ensemble des lits et des box est informatisé dans le dossier patient informatisé. Actuellement, l’établissement est en phase d’installation d’un outil informatique de gestion des lits, qui devrait permettre une gestion prévisionnelle de leur disponibilité. Pour la gestion des transferts avec les établissements extérieurs, l’établissement utilise le logiciel Trajectoire qui propose une aide à l'orientation personnalisée dans le domaine de la santé. Le laboratoire de l’établissement ne procède pas à des examens d’anatomo-pathologie. Les résultats venant de l’extérieur sont scannés et intégrés dans l’un des onglets du dossier de biologie et intégrés au dossier patient informatisé. Le service des urgences ne dispose pas d’un logiciel patient spécifique mais utilise le logiciel UrQual dont l’éditeur est le même que celui du DPI, ce qui permet de garantir une forte intégration entre les deux modules. Les archives sont informatisées avec le logiciel C-Page (module archives) depuis plus de 20 ans. Il permet de gérer les archives et leur localisation. 20/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Tableau 8 : Logiciels d’information médicale du CH de Mâcon Fonction informatisée Consultations Prescriptions Nom du logiciel M-Crossway M-Crossway M-Crossway Éditeur DOSSIER PATIENT Maincare Maincare Maincare Acquisition 1994 1994 1994 Carestream Système d’archivage et de transmission (PACS) 2012 Courrier de sortie M-Crossway 1994 Gestion des lits / places Gestion des transferts Services cliniques M-Crossway Trajectoire M-Crossway Imagerie / biologie Biologie Anesthésie Urgences SAMU Réanimation, dialyse, radiothérapie… Groupage PMSI Archives médicales Maincare Maincare SISRA Maincare MEDICO-TECHNIQUE Glims MIPS M. Diane Maincare SECTEURS SPECIFIQUES 1994 2013 1994 Urqual 1994 Maincare 1999 2016 Pas de SAMU sans objet M-Crossway Maincare 1994 M-Crossway AUTRES Maincare 1994 C-Page GIP Cpage 1989 Source : CH de Mâcon 3.3. L’informatique de parcours Si l’établissement n’est pas encore engagé dans l’expérimentation du dossier médical personnel (DMP) tel qu’il est conçu au plan national, il a en revanche pris très tôt le parti d’une accessibilité des informations détenues sur ses patients par le biais d’un réseau de santé local, RESOVAL14. Depuis 2006, avec l’accord du patient, ce logiciel permet à la médecine de ville la lecture des comptes-rendus, des observations, des résultats d’examens, des données d’imagerie. Le patient est informé oralement du fonctionnement du système et autorise l’accessibilité des données qui le concernent. L’établissement a indiqué que les conditions d’accessibilité au dossier patient interne du CH sont mentionnées dans une convention qui lie les médecins adhérents à RESOVAL. L’établissement estime que la solution adoptée de longue date pour le déploiement de dossier patient informatisé est simple, éprouvée et peu coûteuse et qu’elle devrait être étendue à terme, au sein du territoire de la CHT/GHT. L’établissement a également intégré dans la gestion des rendez-vous de consultations un module de messagerie SMS à destination des patients, dont l’objectif est la réduction du taux de non-venue, la réduction des délais d’obtention de rendez-vous et l’amélioration de la satisfaction des patients. 14 Article L. 6321-1 du code de la santé publique : « Les réseaux de santé ont pour objet de favoriser l'accès aux soins, la coordination, la continuité ou l'interdisciplinarité des prises en charge sanitaires, notamment de celles qui sont spécifiques à certaines populations, pathologies ou activités sanitaires. Ils assurent une prise en charge adaptée aux besoins de la personne tant sur le plan de l'éducation à la santé, de la prévention, du diagnostic que des soins. Ils peuvent participer à des actions de santé publique. Ils procèdent à des actions d'évaluation afin de garantir la qualité de leurs services et prestations. Ils sont constitués entre les professionnels de santé libéraux, les médecins du travail, des établissements de santé, des groupements de coopération sanitaire, des centres de santé, des institutions sociales ou médico-sociales et des organisations à vocation sanitaire ou sociale, ainsi qu'avec des représentants des usagers ». 21/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 La chambre observe que ce système d’information semble adapté aux évolutions à venir du territoire de santé et devrait faciliter le partage des informations. En effet, les solutions techniques retenues pour le dossier patient, fondées sur le logiciel M-Crossway de Maincare sont, par conception, multi-entités juridiques ; elles devraient permettre la convergence des systèmes d’information du futur GHT, le centre hospitalier de Paray-le-Monial utilisant ce même dossier patient informatisé dans des conditions identiques. 3.4. L’interopérabilité des SIH L’interopérabilité est organisée en utilisant un seul et unique EAI15 : Cloverleaf16. Actuellement le logiciel de gestion administrative et le dossier patient ne sont interfacés que pour la gestion des identités, le logiciel administratif du patient étant, pour l’établissement, le logiciel de référence. Il n’y a pas d’interfaces de remontées des actes dans le système de facturation et, de ce fait, une ressaisie est obligatoire ; il s’agit d’un choix institutionnel pour garantir la qualité et l’exhaustivité des données. L’identifiant patient est unique et interfacé pour l’ensemble des applications le nécessitant. Cet identifiant a fait l’objet de règles de création et de modification très précises permettant d’éviter les doublons. Il s’agit d’un identifiant spécifique à l’établissement, non partagé au sein d’un territoire. Les professionnels sont identifiés par login et mot de passe. 15 L'intégration d'applications d'entreprise ou IAE (en anglais enterprise application integration, EAI) est une architecture permettant à des applications hétérogènes de gérer leurs échanges. Par extension, l'acronyme EAI désigne un système informatique permettant de réaliser cette architecture en implémentant les flux inter-applicatifs du système d'information. 16 Cloverleaf est l’EAI conçu pour le SI hospitalier développé par la société E.Novation 22/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 4. L’ORGANISATION DE LA FONCTION INFORMATIQUE AU SEIN DE L’ÉTABLISSEMENT 4.1. Le service informatique internalisé Le service informatique dépend de la direction du système d’information (DSI), rattachée à la direction générale. Depuis 2008, le service s’est structuré autour de trois grands pôles : support aux utilisateurs, support et gestion de projet applicatif, système, réseau et sécurité. La DSI de l’établissement est également en charge de la téléphonie. Ce service se compose de 11 personnes ; il est dirigé par un directeur (ingénieur) qui possède une ancienneté à ce poste de 21 ans. Le responsable informatique détient quant à lui une ancienneté de 19 ans. L’établissement ne dispose pas de poste vacant, mais enregistre un turn-over important des techniciens support qui sont contractuels. Les effectifs du SI du centre hospitalier ont progressé entre 2008 et 2014, passant de huit ETP à 11 ETP. En 2013, les emplois des SIH ont représenté nationalement 0,8 % des ETP non-médicaux des établissements publics de santé17 ; pour Mâcon, les emplois du service informatique représentent pour cette même année, 0,6 % des ETP non-médicaux de l’établissement. Ce pourcentage était de 0,82 % pour la Bourgogne et de 0,62 % pour la Franche-Comté. Ainsi, le SI du centre hospitalier de Mâcon disposerait d’un effectif plutôt sous-calibré au regard de ce qui peut généralement s’observer, d’autant qu’il a la charge de la téléphonie. L’établissement a d’ailleurs précisé que, s’il estime bénéficier des compétences nécessaires, il considère en revanche ne pas disposer d’un personnel suffisant pour mener à bien l’ensemble des missions de la DSI. 17 Source : Atlas 2015 des SIH – ADITH – Ministère de la santé-DGOS – mai 2015 23/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Tableau 9 : Évolution des effectifs du service informatique du CH de Mâcon Effectifs du rémunérés service informatique en ETP 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 Analyste 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 Techniciens supérieurs hospitaliers 4,55 4,15 5,35 5,35 4,73 5,40 5,26 CDI (TSH) 1,35 1,35 1,35 1,35 1,52 0,33 1,08 CDD (TSH) 0,70 0,70 0,87 0,60 1,26 1,67 0,94 1,40 1,40 1,40 Filière technique Titulaires Ingénieurs dont ingénieur général dont ingénieur en chef Techniciens Contractuels Filière administrative (préciser le grade et le statut) Autres Département information médicale IDE+TSH TOTAL GENERAL 8,60 8,20 9,57 9,30 10,91 10,80 10,68 dont total contractuels 2,05 2,05 2,22 1,95 2,78 2 2,02 dont total ingénieurs (titulaires + contractuels) 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 11,6 12,2 10,4 10,7 10,5 10,6 10 ,8 % ingénieurs/ effectifs filière technique Source : CH Mâcon Huit des 11 postes actuellement ouverts à la DSI sont tenus par des agents titulaires. 24/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Tableau 10 : Statut du personnel du service informatique du CH de Mâcon Statut Grade Emploi Titulaire Ingénieur Hosp. Principal Analyste Directeur SI Titulaire Titulaire Titulaire Titulaire Titulaire Titulaire Titulaire Contractuel CDI permanent Contractuel CDI permanent Tech. Sup. Hosp. 1 cl Tech. Sup. Hosp. 2 Cl Tech. Sup. Hosp. 2 Cl Tech. Sup. Hosp. 2 Cl Tech. Sup. Hosp. 2 Cl Tech. Sup. Hosp. 2 Cl Tech. Sup. Hosp. 2 Cl Tech. Sup. Hosp. 2 Cl Chef de projet(s) informatique maîtrise d’œuvre Développeuse informatique Développeur informatique Développeuse informatique Développeuse informatique Développeuse informatique Développeur informatique Développeur informatique Développeur informatique Temps de travail Ancien neté 37,5h 20,68 BAC + 6 19,66 B-T-SSERV. INFORMATIQUE 37,5h 37,5h 37,5h 37,5h 37,5h 37,5h 37,5h 37,5h 37,5h Diplômes ou formation 25,34 10,32 9,01 13,16 15,59 4,50 2,27 1,02 Source : CH Mâcon La masse salariale du service informatique a progressé de 53 % entre 2008 et 2014. À titre de comparaison, les dépenses globales de personnel de l’établissement ont augmenté de 22 % sur cette même période. Tableau 11 : Évolution de la masse salariale du service informatique du CH de Mâcon Masse salariale du service informatique en € Part dans la masse salariale totale de l'établissement Coût moyen de l'ETP du service en € Coût moyen de l'ETP du personnel non médical de l'établissement en € 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 272 921 288 009 324 720 330 366 406 203 408 263 418 954 0,57 % 0,59 % 0,64 % 0,63 % 0,75 % 0,72 % 0,73 % 31 735 35 123 33 922 35 514 37 232 37 802 39 228 26 675 26 539 27 066 27 779 27 718 28 366 28 880 Source : CH Mâcon En 2013, la rémunération moyenne par ETP du SI des établissements publics de santé, au plan national, s’élevait à 48 000 €18. Les agents du service informatique reçoivent au minimum trois jours de formation chaque année. 18 Source : Atlas 2015 des SIH – ADITH – Ministère de la santé-DGOS – mai 2015 25/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 4.2. Le recours à l’externalisation Seules deux activités informatiques sont externalisées : le système de gestion de l’imagerie médicale (Picture Archiving and Communication System ou PACS)19 et la paie avec le logiciel PH7, qui est externalisée au GIP C-PAGE. Toutes les autres applications de l’établissement sont hébergées localement. Selon l’établissement, le choix d’externaliser l’imagerie a permis d’éviter des investissements lourds en termes d’infrastructure et de stockage ainsi qu’une plus grande souplesse et réactivité dans l’attente du projet régional. L’établissement est membre de plusieurs clubs utilisateurs dans un certain nombre de domaines fonctionnels, à savoir sur le dossier patient informatisé, sur la gestion de la biologie, sur le dossier administratif du patient, en ce qui concerne les ressources humaines, sur la gestion électronique des documents (GED). L’établissement précise que l’influence des clubs utilisateurs sur le choix des solutions adoptées n’est pas notable. Le centre hospitalier ne fait pas appel à la sous-traitance. Il indique également que le recours à des prestataires externes demeure marginal. L’établissement n’a pas fait réaliser d’audits externes durant la période sous examen. 4.3. Les conditions de fonctionnement et de sécurité du système d’information Des contrats de maintenance sont conclus pour l’ensemble de l’infrastructure technique ainsi que pour les principaux logiciels. L’établissement ne signale aucune difficulté de maintenance notable. La sécurité du système d’information est assurée par la mise en place de deux salles informatiques implantées dans deux bâtiments différents, par un plan de reprise d’activité informatique (PRAI) testé lors des mises à jour de version sur les logiciels sensibles, donc plusieurs fois chaque année, par une synchronisation en temps réel, par des serveurs virtualisés évitant tout risque de pertes sur les postes, par l’absence de port USB et CD autorisés (désactivés sur tous les postes), par deux fire wall ; en outre, les logiciels font l’objet de « journaux de traçabilité » régulièrement contrôlés. La politique de sécurité du SI est en cours de formalisation. Les conditions de sécurité des données du dossier patient informatisé sont en principe garanties par les dispositifs de protection généraux des systèmes d’information de l’établissement et les médecins extérieurs à l’établissement doivent s’identifier à l’aide d’un login et d’un mot de passe ; en outre, les données ne sont accessibles que sous forme d’une visualisation, ce qui interdit toute modification du dossier du patient ; enfin, un certificat de sécurité dans l’échange des données renforce le dispositif de protection. Toutefois, les modalités actuelles d’échange de données vont prochainement devoir évoluer car l’établissement va adopter le système de messagerie nationale MSSanté20. Il sera alors couvert par les conditions de sécurité de celui-ci. 19 Le PACS (système d'archivage et de transmission d'images, ou Picture Archiving and Communication System en anglais) est un système permettant de gérer les images médicales grâce à des fonctions d'archivage. Il permet la communication, via réseau, des images et donc leur traitement à distance. 20 Le système MSSanté consiste en un « espace de confiance » que peuvent intégrer des opérateurs de messageries (établissement de santé, éditeur de logiciel, administration…) pour sécuriser le service de messagerie électronique qu'ils proposent aux professionnels de santé. Les messageries MSSanté intègrent également l'accès à un annuaire commun et certifié de l'ensemble des professionnels de santé. Le système MSSanté poursuit un double objectif : favoriser les échanges par email en les rendant plus sûrs et plus simples, tout en protégeant la responsabilité des professionnels de santé. À terme, l'ensemble des messageries de santé existantes ont vocation à intégrer l'espace de confiance MSSanté. 26/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 L’établissement précise qu’il n’a jamais été victime d’incidents de sécurité qui auraient porté atteinte à la confidentialité des données personnelles des patients. La chambre considère cependant que la protection de la confidentialité des données du dossier patient informatisé du centre hospitalier de Mâcon et leur sécurisation peuvent potentiellement constituer des points fragiles de ce dispositif, notamment en ce qui concerne le risque d’intrusion, et méritent une surveillance toute particulière. Les procédures d’habilitations sont gérées dans C-page. Les habilitations sont déterminées par l’intermédiaire de profils utilisateurs et celles concernant les données médicales sont sous la responsabilité du DIM. Les déclarations CNIL sont réalisées et centralisées par la DSI. Le déploiement ou l’utilisation d’applicatifs n’ont pas été freinés pour des raisons de sécurité ou de confidentialité. Les échanges de données médicales informatisées avec les professionnels de santé extérieurs se font dans le cadre de la relation de soins et seul le médecin traitant peut accéder à ces données. L’établissement a mis en place, en 2013, au sein de son comité de veille des systèmes d’information hospitalier, une cellule de vigilance qui rassemble des représentants des différents utilisateurs du système d’information (médecins, médecin DIM, cadres soignants, administratifs, secrétaires médicales). Le travail a abouti à la définition de règles de « nommage » et d’une procédure unique de création et de gestion de l’identité du patient avec un mode opératoire et des formulaires types. 4.4. La performance informatique Le taux d’indisponibilité du système d’information est analysé en comité de veille du système d’information (CVSI). L’établissement dispose d’un tableau de recensement et de suivi des indisponibilités du SI. Ainsi, en 2014, le SI a connu sept incidents jugés comme très graves par le CH et trois incidents graves. Le taux d’utilisation de l’informatique n’est pas mesuré. En revanche, le CH établit un taux de disponibilité non programmée qui est égale à la disponibilité annuelle rapportée à un taux cible qui a été fixé à 95 %. En 2014, ce taux a été de 99,75 %. Le CH calcule de la même manière un taux de disponibilité programmée qui a été de 99,14 % en 2014 et un taux de disponibilité totale (98,89 % en 2014). Il n’y a pas de procédure d’évaluation du service informatique. Un système d’astreinte est en place. La couverture est fonctionnelle et mise en œuvre en dehors des heures d’ouverture de la DSI qui vont du lundi au vendredi de 8h à 18h ; l’astreinte fonctionne aussi les week-ends et jours fériés. 27/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 5. LA CONTRIBUTION DES SYSTÈMES D’INFORMATION À L’EFFICIENCE DE L’ÉTABLISSEMENT 5.1. La prise en compte des utilisateurs En amont du choix de toute nouvelle solution informatique, les utilisateurs sont désormais invités à exprimer leurs besoins au travers d’une fiche projet qui est présentée aux membres du comité de veille du système d’information. Une fois le projet validé, il est constitué un comité de pilotage et un ou plusieurs groupes de travail suivant l’ampleur et la nature du projet. Une revue de projet est organisée lors du comité de veille du système d’information. Lorsque les solutions sont en fonctionnement, des enquêtes peuvent être réalisées pour déterminer le taux de satisfaction des utilisateurs ; il en a ainsi été d’une enquête sur l’intranet. 5.2. Le pilotage du SIH par la performance L’établissement dispose d’indicateurs pour étudier l’impact de certains systèmes d’information sur la qualité et la productivité des fonctions médicales et administratives. C’est le cas pour les produits délivrés par la société IPACS21, les produits de développement professionnel continu (DPC) ou le réseau de périnatalité. L’établissement ne réalise pas d’étude de retour sur investissement en amont du lancement d’un projet informatique. Après la réalisation du projet, il n’y a pas, à proprement parler, une évaluation des gains en performance réalisés par rapport aux évaluations initiales, les indicateurs d’évaluation s’appuyant essentiellement sur la base d’enquêtes de satisfaction. L’établissement a indiqué que, a minima, il existe une évaluation de l’atteinte des objectifs fixés initialement en contenu, coûts et délais, sans pour autant préciser la nature et la forme de ces évaluations. 5.3. La contribution à l’activité de soins Le médecin responsable du département de l’information médicale (DIM) exerce une activité médicale et n’est pas membre du comité de direction, composé de médecins à temps partiel. Le service DIM s’est doté d’un manuel de procédures à usage interne. Les missions du DIM consistent à mettre en œuvre et à superviser le PMSI, la gestion des archives médicales, la gestion des secrétariats médicaux, le contentieux, le paramétrage du dossier médical informatisé ainsi que les formations afférentes, et la gestion des cartes de professionnels de santé (CPS). L’impact de la T2A par pôles sur le positionnement et les missions du DIM a plutôt été financier. La contractualisation interne est engagée pour deux pôles seulement sur les six qui structurent l’établissement : ceux de la logistique clinique et de l’hospitalisation de moyenne et longue durée. Les liens entre le service informatique et le DIM, dont les équipes sont situées dans les mêmes locaux, s’organisent autour d’une réunion mensuelle entre les deux services. 21 IPACS, 1ère franchise du groupe Colt en Europe et partenaire de Cisco en France, offre des solutions professionnelles dans les domaines de la sécurité et de l’internet, des solutions de migration cloud et des solutions de communications unifiées. 28/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 En ce qui concerne un recueil automatisé (lecture optique, code barre…) des données administratives et/ou médicales, la prescription de biologie (en attendant l’informatisation) est numérisée, ainsi que la traçabilité des dispositifs médicaux implantés (DMI)22. L’établissement projette une montée en charge progressive de la numérisation des éléments externes (courrier du médecin traitant). Le logiciel de détection des atypies de l'information médicale (DATIM)23 est utilisé par l’établissement afin de vérifier la qualité de ses données PMSI avant leur transmission à l’ARS. Des procédures de correction en cas d’anomalies et des enquêtes régulières sont mises en œuvre. L’établissement pratique en outre un contrôle par tirage au sort de dossiers avec recodage si besoin, ce qui constitue une autre modalité de contrôle interne de la qualité des données. Les informations sont saisies en temps réel et sont accessibles selon les modalités de gestion des droits dans le logiciel pour les médecins et les soignants dans le cadre exclusif d’une relation thérapeutique. Pour que le taux d’exhaustivité du recueil des séjours dans le PMSI atteigne 100 %, l’établissement pratique des relances systématiques. La principale justification avancée par les services cliniques qui ne procèdent pas à la saisie en temps réel des informations est le manque de personnel. 5.4. La contribution au pilotage de l’établissement Le directeur de l’hôpital, les cadres, les responsables de pôle, les chefs de service disposent d’un système de pilotage sous forme de tableaux de bord (bimestriels) diffusés simultanément et à l’identique au directeur, aux cadres, aux chefs de pôles et services. Le personnel n’est pas destinataire de ces données. 22 On entend par dispositif médical tout instrument, appareil, équipement, matière, produit destiné à être utilisé chez l'homme à des fins médicales. Constitue également un dispositif médical le logiciel destiné à être utilisé spécifiquement à des fins diagnostiques ou thérapeutiques. Les dispositifs médicaux qui sont conçus pour être implantés en totalité ou en partie dans le corps humain, et qui dépendent pour leur bon fonctionnement d'une source d'énergie, sont dénommés dispositifs médicaux implantables actifs. (Article L. 5211-1 du code de la santé publique). 23 DATIM est un outil d’aide à l’analyse de la qualité des informations PMSI contenues dans les fichiers de RSA par dépistage d’atypies dans la production de l’information médicale. L’atypie est définie soit comme une incohérence entre les données, soit comme une absence de conformité à une référence, soit comme ce qui diffère de l’habituellement observé. Les atypies peuvent révéler un défaut de qualité de codage des informations. 29/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 6. LA MISE EN ŒUVRE DES PROJETS DE SYSTÈMES D’INFORMATION 6.1. Les projets réalisés La politique de l’établissement est de ne pas développer de logiciels en interne, mais d’utiliser systématiquement des progiciels du marché. Pour la période 2012 à 2015, l’établissement a programmé pour 1,27 M€ de projets SIH. Les principaux ont consisté en : - L’extension de la dictée numérique. L’objectif de ce projet, programmé en 2015 pour un coût total prévisionnel de 350 000 €, est de remplacer le système de dictaphone actuel par un dispositif d’enregistrement des voix en format numérique. Il permettra une réorganisation des secrétariats et une meilleure gestion des priorités, les dictées pouvant être accompagnées d’instructions et de commentaires ; - L’informatisation des blocs opératoires et de l’anesthésie. Les objectifs recherchés consistent à obtenir, après informatisation, une traçabilité de 100 % pour les critères IPAQH, à augmenter le volume d’archivage (6 à 7000 dossiers d’anesthésie par an), à sécuriser les processus anesthésiques et post interventionnels ainsi qu’à inclure le dossier médical du patient ; - Le circuit du médicament par une informatisation des prescriptions médicales ; - Le renouvellement du stockage, mis en œuvre en 2012, avec le renouvellement d'une partie des unités de stockage sortant de garantie pour éviter un surcoût d'exploitation ; - L’informatisation de la réanimation, programmée en 2015 pour un montant de 210 000 €, avec pour objectif d’assurer la qualité et la sécurité des soins. Il s’agit de mettre en place un outil commun à tous les membres du service pour une traçabilité exhaustive des données patient, de faire disparaître les erreurs de recopiage dans les prescriptions, de gagner du temps médical, paramédical et de secrétariat et d’optimiser la cotation PMSI ; - La refonte des systèmes de sauvegarde, également programmée en 2015 pour un coût total de 150 000 € ; - La gestion des plannings, mise en œuvre en 2012 en vue d’informatiser complètement leur gestion ; - L’optimisation du codage PMSI, mise en œuvre en 2013 pour un coût total de de 183 000 € ; - Le remplacement d'Urqual24, programmé en 2015, avec un déploiement conjoint sur le CH de Macon et celui de Paray-le-Monial en vue d’obtenir une inter-opérabilité du logiciel utilisé au service d’accueil d’urgence (SAU) avec les autres logiciels du CH (et notamment CrossWay) et d’acquérir une utilisation fiable et fluide (interface CrossWay, prescriptions etc..) ; Dans le cadre d’une démarche de mutualisation, l’établissement participe aux projets régionaux de Télé-AVC, Télé-dermato et Télé-psychiatrie. La Télé-AVC est en production depuis 2 ans, la Télé-dermato et la Télé-psychiatrie sont en cours de déploiement. 24 M-UrQual est le logiciel qui supporte l’ensemble des activités spécifiques de la prise en charge des patients aux urgences : accueil, tracking patient, orientation, observations, examen clinique, conclusion médicale, production de certificats ; il est intégrable à CrossWay et produit par Maincar Solutions. 30/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 6.2. La conduite de projet Le déploiement du SDSI et des grands projets informatiques est confié à la direction du système d’information, en concertation avec le comité de veille du système d’information qui en assure la maitrise d’ouvrage. L’établissement précise que «l’expérience et la compétence en maitrise d’ouvrage restent limitées à une personne de la direction ». Pour ce qui concerne l’informatisation de la prescription et de la dispensation du médicament, projet qui a fait l’objet d’un financement par le biais du plan Hôpital 2012, le suivi par l’ARS, en amont et en cours de développement, a été régulier et particulièrement approfondi. 31/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 7. LE COÛT ET LE FINANCEMENT DES SYSTÈMES D’INFORMATION 7.1. La programmation annuelle des dépenses informatiques L’établissement ne dispose pas d’une programmation financière pluriannuelle spécifique de la mise en œuvre du SDSI ; en revanche, la programmation des dépenses de la DSI figure au plan global de financement pluriannuel (PGFP) de l’établissement. La chambre a pu constater que le plan pluriannuel d’investissement (PPI) adossé au PGFP comporte une partie relative aux projets informatiques, détaillée, qui fait état des principaux programmes en cours et qui précise leur coût estimé, leur coût total actualisé, les dépenses réalisées et mandatées ainsi que celles programmées pour les quatre exercices à venir. Par ailleurs, le tableau annuel des investissements établi par la DSI fait l’objet d’un rapprochement avec le PGFP. Les dépenses d’investissement en informatique du CH de Mâcon progressent de 2 % entre 2008 et 2014, variant dans une fourchette comprise entre 0,41 M€ (2009) et 0,70 M€ (2012). Elles représentent, entre 2008 et 2014, 4 % des dépenses totales d’investissement de l’établissement. Les dépenses d’exploitation du secteur informatique augmentent de 30 % durant la période en examen. Si les dépenses de maintenance sont multipliées par 3,6 entre 2008 et 2014, et si la progression des dépenses de personnel est de 47 % sur cette même période, les charges financières et les dépenses d’amortissement baissent dans des proportions notables. Tableau 12 : Évolution des dépenses informatiques du CH de Mâcon 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Matériels 350 909 217 932 190 418 209 035 439 130 118 847 157 781 Logiciels 239 608 132 585 203 313 80 415 127 904 139 756 83 960 0 61 576 244 209 26 489 131 219 190 466 343 701 5 980 6 279 16 900 En € Investissement Immobilisations incorporelles en cours Études Total investissement 590 517 412 093 637 940 315 939 704 233 455 348 602 342 425 718 424 755 478 280 488 543 593 609 603 113 626 456 246 209 326 325 637 084 745 939 862 929 868 111 894 969 6 336 5 663 5 320 9 663 8 867 3 642 8 386 Fonctionnement Personnel Formation Maintenance Entretien et réparation Fournitures 87 434 78 357 98 760 98 733 126 461 106 592 23 556 Prestations de service 244 013 333 606 150 233 129 324 273 248 174 432 199 220 Amortissements 471 439 890 402 526 619 327 783 271 559 332 717 297 324 Charges financières 180 682 168 211 168 211 86 157 74 575 150 627 95 087 576 368 1 824 13 746 4 897 4 527 15 593 Total exploitation 1 662 406 2 227 686 2 066 331 1 899 888 2 216 145 2 243 761 2 160 591 Total général 2 252 923 2 639 780 2 704 271 2 215 827 2 920 377 2 699 109 2 762 933 Autres (à préciser) Ratio des budgets informatiques sur les budgets d’ensemble Fonctionnement 1,20 % 1,56 % 1,37 % 1,23 % 1,28 % 1,33 % 1,22 % Investissement 4,00 % 4,10 % 5,77 % 2,87 % 5,44 % 3,37 % 2,88 % Global 1,47 % 1,73 % 1,67 % 1,34 % 1,57 % 1,48 % 1,40 % Source : CH Mâcon 32/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Globalement les dépenses consacrées au SIH représentent, entre 2008 et 2014, 1,52 % des dépenses totales du CH de Mâcon. En comparaison, les dépenses SIH des établissements publics de santé français ont, en 2013, constitué 2,0 % de leurs dépenses totales25 alors que, pour ce qui concerne le CH de Mâcon, ce pourcentage a été de 1,48 % pour ce même exercice. En 2013, pour les établissements publics de santé de la Bourgogne, ce ratio a été de 1,89 % et pour la Franche-Comté de 1,76 %. Il semblerait donc que les dépenses SIH soient un peu inférieures à la moyenne au CH de Mâcon. Sur la période 2008 à 2014, les coûts internes au service informatique, constitués des dépenses de personnel pour l’essentiel, représentent 59 % des prestations informatiques externes facturées notamment dans le cadre de marchés publics ; ce pourcentage a tendance à diminuer au fils du temps. Tableau 13 : Répartition des dépenses informatiques entre coûts internes et prestations facturées Couts internes/prestations facturées 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 86 % 64 % 60 % 55 % 52 % 58 % 57 % Source : données financière produites par le CH Mâcon retraitées par la chambre L’établissement a opté pour la location de logiciels uniquement en ce qui concerne le stockage et l’archivage de l’imagerie médicale (PACS)26 ; le coût de location annuel pour l’établissement s’élève à 105 000 €. 7.2. Les financements et accompagnements financiers Pour financer ses dépenses d’investissement en matière d’informatique, le centre hospitalier de Mâcon n’a pas fait appel à l’emprunt. S’il a bénéficié de quelques subventions d’investissement, l’essentiel du financement est constitué de ressources propres de l’établissement. Tableau 14 : Évolution du financement des dépenses d’investissement en matière SIH 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Total dépenses d'investissement SIH En € 590 510 412 094 637 937 315 939 704 233 455 348 602 342 Total ressources d'investissement SIH 590 510 412 094 637 937 315 939 704 233 455 348 602 342 dt ressources propres 590 510 372 789 603 255 315 939 704 233 455 348 602 342 dt emprunts 0 0 0 0 0 0 0 dt dotations et subventions (1028) Caisse des dépôts : RIM psychiatrie 0 39 305 34 682 0 0 0 0 dt autres ressources 0 0 0 0 0 0 0 Source : CH Mâcon L’établissement a obtenu un financement au titre du volet SI du plan Hôpital 2012 pour mettre en œuvre un projet d’interopérabilité des applications et de respect des obligations réglementaires et pour l’adaptation du circuit du médicament. Le coût total du projet est de 1,14 M€ et l’aide au titre du programme Hôpital 2012 se monte à 611 000 €. Le projet est actuellement en cours de réalisation et son achèvement est prévu pour le début de l’année 2017. 25 26 Source : Atlas 2015 des SIH – ADITH – Ministère de la santé-DGOS – mai 2015 Voir note bas de page n° 19 33/33 Annexe à la lettre n° 16.ROD2-LFA-22 en date du 12 septembre 2016 Tableau 15 : Financement des projets informatiques au titre du programme Hôpital 2012 Opération financée Prévu (dossier présenté) Contenu : Interopérabilité des applications et respect obligations réglementaires + circuit du médicament Avenant CPOM signé en avril 2011 SIH Réalisé Raisons des écarts Coût Total du Projet : > 1 135 K€ (dont 690 K€ en investissement) Coût opération Aide hôpital 2012 : > 611 K€ (50 % du projet majoré des frais financiers) Dont 284 K€ par le fonds de modernisation des établissements de santé publics et privés (FMESPP) et 327 K€ en aides à la contractualisation (AC) Date d’achèvement, mise en service (VSR) Réalisé fin 2014 : 592 K€ en investissement 47 K€ en exploitation Respect de l’enveloppe prévisionnelle – Pas d’écart prévu Situation fin 2015 : interopérabilité terminée et 90 % du circuit du médicament réalisé Fin prévue début 2017 Courant 2016 Source : CH Mâcon Le centre hospitalier de Mâcon ne participe pas au projet de territoire de santé numérique27 et, comme cela a déjà été précisé, il n’a bénéficié d’aucun financement au titre du programme Hôpital numérique. L’établissement n’a jamais évalué les gains générés par l’informatisation ou le changement de logiciel. 27 Pour la Bourgogne, c’est le secteur Nord du territoire de santé de la Saône-et-Loire, autour du centre hospitalier de Chalonsur-Saône, qui a été retenu au titre des projets TSN. 34/33