Module 405 Marketing 12 - Les approches sectorielles Introduction Session S12_1 Session S12_2 Session S12_3 I - L'évolution selon l'entité avec laquelle s'établit l'échange A - Du marketing des produits industriels B - Au marketing aux industriels II - L'évolution selon l'objet de la relation d'échange A - Le modèle de la servuction B - Le processus d'évolution du marketing des services III - L'évolution selon le contexte dans lequel s'établit l'échange A - Le cadre institutionnel B - La démarche marketing à l'international Conclusion Bibliographie Alain Deppe [email protected] MARKETING Chapitre 12 : Les approches sectorielles Objectif général : Connaître les grands domaines du marketing spécifique Objectifs intermédiaires : - Identifier les axes d'évolution du marketing - Caractériser les fondements de chaque famille spécifique Session 12_1 : Introduction I - L'évolution selon l'entité avec laquelle s'établit l'échange Introduction Le marketing est apparu historiquement dans un marché de consommateurs, de produits, et en environnement stable [Badot et Cova, le neomarketing, ESF, 1992]. Les caractéristiques des échanges évoluent avec les clients, les supports ou le contexte avec ou dans lesquels se construisent les démarches marketing. Les outils et techniques traditionnels se sont rapidement révélés inopérants. Cela a conduit les praticiens du marketing à renouveler leurs approches et à les adapter aux conditions dans lesquelles s'établissaient les échanges. Le concept marketing s'est donc nomadisé et s'est propagé à l'ensemble des domaines des secteurs marchand et non marchand. Les trente dernières années ont donc été marquées par le développement d'un grand nombre d'épigones (plus d'une centaine) qui peuvent être regroupés en trois grandes familles d'évolution : - L'évolution en fonction de celui avec lequel s'établit l'échange (I) - L'évolution en fonction de l'objet de la relation d'échange (II) - L'évolution en fonction du contexte de la relation d'échange (III) I - L'évolution selon l'entité avec laquelle s'établit l'échange Le premier élargissement du marketing s'est effectué à partir des relations d'échanges inter-entreprises. Les techniques développées pour mieux servir la clientèle professionnelle ont été parallèlement développées pour personnaliser la relation avec le client final. A - Du marketing des produits industriels Le marketing industriel, souvent employé par les professionnels pour désigner le commerce inter-entreprises, est une traduction approximative de l'expression anglo-saxonne "Business To Business". Le marketing "Business To Business" désigné plus facilement sous son acronyme de "B2B", apparu il y a une trentaine d'années en tant que marketing spécifique, se distingue du marketing "Business To Consumer", désigné lui par l'abréviation "B2C", sur trois points fondamentaux ; le type de clients auquel on s'adresse, le type de produits/services que l'on vend et le type de comportement d'achat que l'on a à gérer. 1. Approche du concept de marketing "Business To Business" Marqué par le développement de la relation client, de l'e-business et la mondialisation des échanges (Tableau 12.1), le marketing "Business To Business" désigne "l'ensemble des entreprises fournissant des produits ou des services à d'autres entreprises, administrations ou collectivés locales" [Malaval, Marketing business to business, Publi Union, 1996]. Tableau 12.1 - Evolution du marché BTB à l'horizon 2006 L'expression anglo-saxonne "Business To Business" n'a donc pas d'équivalent satisfaisant dans la langue de Molière. Nous la retiendrons donc telle quelle pour désigner ce que représentent aujourd'hui les développements d'un marketing orienté vers les organisations des secteurs marchand et non marchand. Le marketing industriel, qui se situe entre l'entreprise et une autre entreprise cliente ou distributrice, représente donc le premier élargissement du marketing. S'il a pu se développer en empruntant nombre d'outils et de techniques au marketing des produits de grande consommation, la complexité des relations qui, dans le cadre de marketing inter-enteprises, se sont établies entre l'entreprise et son client [Saporta, Marketing industriel, Eyrolles, 1989], ont montré toute l'utilité d'approches fondées sur la mise en place de stratégies de conception coopérative [Tassel, le temps des alliances stratégiques, Politique industrielle, 1987]. La principale caractéristique du marketing industriel tient moins au caractère industriel au sens strict du secteur secondaire tel que défini dans la typologie de Colin Clark qu'au type de clientèle avec lequel l'entreprise entre en relation, à savoir d'autres entreprises ou d'autres organisations (administration, association, etc..). L'expression marketing industriel présente donc l'inconvénient d'être trop restrictive et non pertinente dans le cas d'entreprises du secteur tertiaire. On retrouve quelquefois l'appellation marketing d'affaire ou marketing des affaires [Flipo, une méthodologie pour définir une stratégie, Revue française de gestion, Février 1989], qui se superpose à la notion de client et qui est connotée péjorativement. Le marketing inter-entreprises, que l'on retrouve assez rarement dans la littérature, exclut de fait les organisations qui ne sont pas des entreprises. La diversité des applications du .marketing B2B (notion fondamentale de l'échange avec ce que cela induit au niveau de la relation client, connaissance et anticipation du marché, démarche de segmentation et de positionnement, adaptation de l'offre au client) montrent, en filigrane, que le but reste toujours le même : maximiser l'efficacité de l'entreprise pour une meilleure interaction avec son environnement. 2. L'émergence du marketing BTB Le marketing BTB présente donc un certain nombre de spécificités qui le distingue du marketing BTC (Business To Consumer). Ces différences concernent autant les marchés et produits/services servis que les processus de décision d'achat, a. Les marchés professionnels ● une clientèle hétérogène, peu nombreuse, souvent internationale La première grande différence entre le marketing Business To Consumer, celui des produits de grande consommation, et le marketing Business To Business, celui qui met en relation deux organisations, tient à la nature des produits et services qui sont proposés. L'obligation de réaliser un produit quasi-sur mesure conduit à l'hypersegmentation et réduit le nombre d'acteurs présents sur chaque secteur à quelques dizaines. Cela oblige les entreprises à chercher plus loin, sur les marchés internationaux, des clients potentiels aux besoins très différents, pour leurs produits Les conséquences sur les marchés aval se traduisent par un suivi plus aisé des clients à servir mais aussi par un risque accru de dépendance de l'entreprise vis-à-vis de certains clients. ● une forte implication entre client et fournisseur Dès le milieu des années 70 avait été mis en évidence [Guillet de Monthoux, Organizational mating and industrial marketing association, industrial marketing management, n° 4, Amsterdam] la relation particulière de type matrimonial qui s'établissait, dans les échanges de produits et services industriels, entre le fournisseur et son client. La complexité des relations entre le fournisseur et le client portant sur les produits et les services, les aspects financiers, l’information et les échanges sociaux créent une interdépendance entre les parties [Valla, Éléments d'une approche marketing du concept de filière, Revue d'économie industrielle n° 21, 1982]. Les relations entre le fournisseur et son client bénéficient donc, de ce fait, d'une meilleure fidélisation que sur les marchés des produits de grande consommation. On parle à ce propos de marchés concertés et domestiqués [Arndt, Toward a concept of domesticated markets, Journal of marketing, vol 43, 1979] b. Les produits et services des marchés BTB ● un produit élargi, très souvent "high tech" et au cycle de vie plus long Le terme générique de "biens industriels" traduit le fait qu'ils sont destinés à une clientèle professionnelle. Ils comprennent donc l'ensemble des biens, produits ou services, fabriqués et vendus par des entreprises pour le compte d'autres entreprises. Ils se caractérisent par leur hétérogénéité et leur niveau élevé de complexité. L’objet de la transaction est souvent compris dans un sens plus large que celui du seul « produit » tangible (services, assistance technique, produits ou services complémentaires) et confère un rôle primordial à la technique et aux nouvelles technologies. La transaction porte sur la proposition et la vente de systèmes ou de solutions complètes. Cela implique des délais de réalisation et de mise en oeuvre des projets qui peuvent se compter en mois, parfois en années pour certains secteurs (aéronautique, navires, barrages, ...). Le montant considérable des investissements consentis exige une durée de vie des produits industriels plus longue que pour celle des produits de grande consommation. En contexte d'incertitude, l'effort de prévision technologique et économique doit permettre aux acteurs de pouvoir s'adapter rapidement, et en souplesse, aux évolutions parfois brutales de leur environnement. De ce fait, le produit/ service industriel doit être considéré comme une variable et non comme une donnée. ● une demande dérivée (Document 1) En marketing industriel, la demande de produit ou de service est une demande dérivée ou induite parce qu’elle est la conséquence de la demande d’autres produits ou services sur les marchés aval (marché des utilisateurs finals). On parle à ce propos de filière dérivée qui traduit sur le plan économique les différentes étapes techniques qui conduisent à à la transformation d'un bien. Chaque produit est donc le résultat d’un processus séquentiel de conception et de fabrication qui fait intervenir un ou plusieurs opérateurs à chacune des étapes techniques de transformation de la matière première, du produit semifini ou du produit fini. Les entreprises d’une filière donnée sont donc dépendantes les unes des autres : les innovations des unes, sur le plan technologique, peuvent influencer les positions des autres sur leurs marchés. La notion de filière permet en outre de mieux comprendre les stratégies des entreprises et les paramètres concurrentiels sur lesquels elles s'appuient pour construire leur avantage concurrentiel. L’un des indicateurs principaux, par exemple, de la compétitivité relative d’une filière est le prix. Or, en marketing industriel, comme les entreprises achètent par nécessité, pour s'équiper ou pour produire, elles n'ont pas la possibilité, pour les raisons explicitées plus avant, de refuser les hausses de prix qu'elle pourront, d'ailleurs, répercuter elles-mêmes dans leurs propres prix de vente. La filière dérivée se caractérise donc par une demande qui présente une certaine inélasticité au prix. Un autre exemple nous vient de l'analyse de la chaîne de l'offre qui autorise, par des comparaisons internationales, le repérage éventuel des maillons faibles de la filière, et permet, par voie de conséquence, l'identification des gisements de compétitivité. c. Les comportements d'achat ● un processus d'achat complexe (Document 2) Le marketing industriel se caractérise aussi par la complexité du processus d’achat. Les besoins des marchés industriels sont très divers et concernent l'ensemble du design organisationnel de l'entreprise, qu'ils s'agissent d'achat à caractère stratégique ou non (achat de matières premières, d'équipements, ou de services d’ingénierie pour la fonction technique, achat de financement ou de services financiers pour la fonction financière, achat d'équipement de bureaux ou de services informatiques pour la fonction administrative, achat de conseil pour la Direction Générale,.....). Les situations d'achat en marketing industriel se caractérisent donc par leur complexité technique (achat dévolu au service utilisateur dans ce cas), le risque commercial ou financier encouru par l'entreprise (décision du ressort de la Direction Générale si le risque est élevé), leur nouveauté (l'achat se trouve soumis alors à une procédure d'approbation), Elles s'inscrivent cependant de plus en plus dans une logique d'externalisation pour tout ce qui ne présente pas un caractère stratégique sous la responsabilité du service achat dans le cadre des techniques d'epurchasing et d'e-procurement (Document 3) ● un processus d'achat collectif L'achat en milieu professionnel, comme la littérature l'a souligné (Document 4), a de multiples implications sur les plans financier, commercial et technique. Plusieurs interlocuteurs, voire plusieurs services, sont concernés. Les choix effectués résultent donc de décisions collectives, prises par un groupe de personnes, appelé "centre d'achat" [Webster et Wind, A general model for understanding organisation buying behavior, Journal of marketing, vol 36, 1972], ensemble informel d'individus occupant dans l'entreprise des fonctions différentes (hétérogénéité des expériences, des appétences disciplinaires, des responsabilités et des influences exercées dans l'entreprise, ...) et concernés par l'achat à des niveaux différents (utilisateur, acheteur, décideur, prescripteur, ....). Le manque d'homogénéité et de stabilité de ces centres d'achat à géométrie variable, très différents des services d'achat classiques, complique singulièrement la tâche des vendeurs. Ces derniers devront tout d'abord établir un diagnostic de la carte des pouvoirs respectifs des tiers et identifier les leviers organisationnels et financiers. Ensuite, il sera nécessaire de séduire chacun des membres avec des arguments appropriés et différenciés, tout en assurant la cohérence du discours commercial au niveau du centre d'achat. B - Au marketing aux industriels Après une première époque au cours de laquelle ont été extrapolés les outils du marketing industriel, le marketing a évolué vers un marketing aux industriels en glissant du concept de transaction à celui de l'échange puis en valorisant les stratégies de conception coopérative au sein de réseaux. 1. La relation d'échange a. Une relation qui s'inscrit dans un cadre de profitabilité La relation d'échange est, comme l'a montré l'IMP Group [Turnbull et Valla, Strategies for international industrial marketing, Croom Helm, London, 1986] très répandue dans les marchés professionnels. La durée des échanges (9 à 14 ans en moyenne), le nombre d'intervenants (de 5 à 15 selon les secteurs) et la mise en place d'outils basés sur les choix stratégiques et technologiques de long terme caractérisent ce type de relation. L'analyse de ce phénomène, à partir de la théorie des coûts de transaction [Williamson, Market and Herarchy, The Free press, NY, 1975], insiste sur la notion de relation profitable et d'investissement (Document 5). Un client industriel mécontent a besoin de temps pour trouver un autre fournisseur répondant a ses exigences (régularité des livraisons , constance de la qualité , adaptation constante des produits et l’innovation dans son domaine spécifique,...) . De plus, la recherche et l’évaluation de nouvelles sources d’achat est coûteuse (répartition momentanée des commandes sur un plus grand nombre de fournisseurs) et risquée (problème des pièces détachées et de la maintenance). Le caractère durable des échanges provient autant des relations qui se créent entre les entreprises (vérifier la fiabilité de l’autre, apprendre à travailler ensemble, échanger des informations de plus en plus pertinentes, établir la confiance, mettre à disposition du matériel) que des liens qui se nouent entre les individus à l’interface (affinités, appartenance sociale, appétence disciplinaire, parité de statut,...) b. une relation qui s'inscrit dans un cadre de liens à saveur sociologique En 1987 était élaboré un modèle de développement des échanges relationnels client-fournisseur en cinq phases [Dwyer F.R., Schurr P.H., Oh S., Developing Buyer-Seller Relationships , Journal of Marketing, Vol 51, 1987] allant de la reconnaissance d'un partenaire potentiel à la dissolution de l'alliance. Ainsi se sont développées, tout au long de ces deux dernières décennies, de nouvelles approches de marketing industriel, qualifiées de marketing de la relation, dépassant très largement le cadre habituel de la transaction pour s'orienter vers des approches tissées sur des liens à la fois économiques, moraux et sociaux : • Échanges de flux réels portant sur leur conception, les droits de propriété intellectuelle attachés, leur production et leur commercialisation ; • Échanges de flux informationnels avec réflexion commune sur le contenu de l’information, la largeur et l a profondeur de l’information échangée, le caractère personnel ou impersonnel de l’information transmise, le degré de formalisme. • Échanges de flux financiers (décider de la répartition du poids du financement ) • Établissement de liens sociaux avec le développement d'une confiance mutuelle qui se construit, sur le long terme, à partir de la bonne exécution de l’échange Plus récemment ont été formalisées les différentes formes d'échange [Cannon et Perreault, Buyer-seller Relationships in Business Markets, Journal of Marketing Research, Vol. 36, 4, 1999] dans un modèle présentant 8 relations d'échange, allant de la forme la plus simple (le modèle de base avec des relations de coopération minimale) à la plus forme la plus aboutie (le modèle d'adaptation dans lequel le marketing industriel n'est pas sans tendre vers la théorie du don - [Caillé, Critique de la raison utilitaire, Manifeste du Mauss, la découverte, 1988 www.revuedumauss.com.fr]). c. une relation qui repose sur la confiance (Document 6) La structure de fonctionnement des individus est généralement assez éloignée de la logique des systèmes dans laquelle évoluent les entreprises. Le processus relationnel, par exemple, se caractérise par d'abord par la recherche et l'établissement de liens de confiance réciproques [Hallen, Infrastructural network in international business, in proceeding of the fifth IMP conference, Peen State, 1989]. C'est le sens de l'analyse développée dans le modèle "KMV" (Key Mediating Variables) qui propose une grille de lecture de la relation d'échange sous le double sceau de la coopération et de la confiance, devenues variables médiatrices entre les causes et les résultats du succès du marketing relationnel [Morgan et Hunt, The commitmenttrust theory of relationship marketing, Journal of marketing, Vol. 58, 1994] Il est intéressant de noter que nombre de relations sont déséquilibrées (rapports de taille, niveaux de compétence respectifs ,...) et peuvent engendrer, aussi bien pour l'acheteur que pour le fournisseur, des sentime nts de malaise du fait d'une dépendance exagérée. Le sentiment de confiance, et de sécurité qu'il suscite dans l'élaboration d'une relation de long terme devient à ce moment un ingrédient absolument nécessaire [Ganesan, Determinants of longerm orientation in buyer-seller relationships, Journal of marketing, Vol. 58, 1994] L'entreprise peut alors s'approprier le temps et la confiance pour développer ses actions marketing [Thorelli, Networks between markets and hierarchy, strategic management journal, Vol. 7, 1986] 2. Les réseaux (Document 7) L'approche par les réseaux considère que l’autonomie n’existe pas dans la plupart des marché industriels. Les performances de l'entreprise seront conditionnées par les performances des autres membres du réseau. L'entreprise ne s'intéresse plus seulement à une relation monale "acheteur-fournisseur" mais aussi à l'ensemble des relations qu'elle peut tisser, dans une perspective de long terme, avec son environnement. a. les réseaux de l'ancienne économie (Document 8) La notion de réseau (ensemble d'interrelations dans lequel des évènements qui se déroulent en un point du réseau peuvent avoir des conséquences prévisibles sur d'autres points du réseau), a été empruntée aux travaux de certains sociologues [Cook et Emerson, Power, equity and commitment in exchange networks, in american sociological review, vol. 43, 1978]. Cette définition, déclinée au monde des entreprises comme un ensemble d'interactions (liens informels) et d'accords inter-firmes de type coopération (liens formels), a été développée dans les années 80 [Mattson, An application of a network approach to marketing : Defending and changing market positions , JAI press, Greenwich, 1985] et approfondie au milieu des années 90 par des sociologues [Castells, La société en réseau, l'ère de l'information, Fayard, 1998] ou des stratèges d'entreprises [Porter, Grappes et concurrence, la concurrence selon Porter, VillageMondial, 1999]. La première analyse présente les nouvelles trajectoires organisationnelles des entreprises qui leur permettront de mieux épouser les mouvances de leur environnement (flexibilité, cellulisation, juste à temps, polyvalence à tendances, développement de partenariat, ...). Porter, de son coté, développe le concept de réseau au travers l'idée d'une localisation géographique de filières regroupant en amont et en aval des entreprises liées entre elles par des complémentarités et capitalisant l'ensemble des avantages induits par leur environnement. Chaque unité représente un grain d'une grappe dont la valeur globale est supérieure à la somme des parties qui la composent. Le début des années 90 marque l'entrée dans les « années réseau ». Il y a une tendance à la mise en liaison de tout et de tous qui a un impact profond sur la structure des organisations et le service rendu au consommateur. Les stratégies marketing dépendent alors, au-delà des réseaux individuels, du positionnement de l'entreprise dans le réseau et de la place du réseau par rapport à d'autres réseaux similaires. Cette recherche d'une position distinctive forte et le choix des partenaires avec lesquels il devient nécessaire de bâtir des alliances devient un facteur clé de succès [Tassel, ibid]. b. les réseaux de la nouvelle économie L'intégration d'Internet dans les entreprises, au milieu des années 90, a permis l’apparition de nouveaux secteurs d’activités (e-business, e-procurement...), de nouveaux acteurs (agrégateurs, attracteurs, convertisseurs, ...) et/ou de nouvelles méthodes de travail en réseau (groupware, workflow,...). L'effet réseau des "Nouvelles technologies de l'information et de la communication" a créé un nouvel espace temps pour les entreprises et de nouvelles conditions d'intervention des acteurs au sein des réseaux. De nouvelles règles du jeu économique (loi des rendements croissants - l'utilité d'une unité supplémentaire d'information accroît la productivité marginale du facteur information -, inversion de la relation classique cherté/rareté - la valeur est une fonction croissante de l'abondance-, la gestion de la relation client - la contagion virale permet donc de faire de ses clients des vendeurs de nos produits -) bouleversent les pratiques managériales des entreprises de la "vieille économie". La construction de l'avantage compétitif (différence entre la valeur perçue par les clients et les coûts supportés par l'entreprise pour la créer) implique désormais de nouveaux modes de fonctionnement au travers desquels peuvent s'opposer stratégies informationnelles et stratégies organisationnelles de l'entreprise, modes de valorisation de l'ancienne économie et mode de développement de la nouvelle économie. Les technologies de l'information et de la communication posent donc en termes nouveaux l'organisation des entreprises et des filières industrielles (Document 9). Elles ont généré, au cours de ces 20 dernières années, un certain nombre de débats qui ont posé les bases des réflexions menées sur l'organisation des nouvelles chaînes de valeur, tant du coté des économistes de la transaction [Williamson et Ouchi, The markets and Hierarchies program of research : origins, implications and prospects, dans Van de Ven et Joyce, Perspectives on Organization design and behavior, Siley, NY, 1981 ; Thorelli, network, between market and hierarchies, strategic management journal, Vol 7, 1986] (Document 10) que des économistes industriels [Malone, Yates et Benjamin, Electronic markets and electronic hierarchies, communication of ACM, 1987 ; Bensaou et Venkatraman, Configuration of interorganizational relationship, Management science, Vol 41, 1999 ; Shapiro et varian, L'économie de l'information, De Boeck Université, 1999] ou des théoriciens des organisations ou des compétences [Porter et Millar, How information gives you competitive advantage, Harvard Business Review, 1985 ; Hammel et Prahalad, Competing for the future, Harvard Business School Press, 1994]. Ces recherches ont mis en évidence la complexité des relations interentreprises au sein des modèles d'affaires générés par Internet [Benghozi, Charue-Duboc et Midler, Innovation-Based competition and design systems dynamics, L'harmattan, 2000] et l'apparition de configurations hybrides combinant les formes d'organisation traditionnelles (Brick and mortar) avec les modèles de la nouvelle économie (click and mortar). Ainsi le développement des TIC sur les marchés finals induit-il, d'ores et déjà, des contraintes sur les marchés intermédiaires, qui remplacent progressivement les formes d'organisation "verticale" (par produit), par des ensembles organisationnels plus "horizontaux" (par micro-segment de clientèle) structurés en réseau (Document 11) Au phénomène initial de désintermédiation, consécutif à la réduction des coûts de transaction, semble succéder un mouvement de ré-intermédiation caractérisé par de nouveaux modes de coordination entre les agents économiques [Brousseau, The governance of transaction by commercial intermediaries : an analysis of the re-ingineering of intermediation by electronic commerce, Third conference of the international society for new institutionnal economics, Washington, 1999], aussi bien sur les marchés amont (externalisation de la fonction productive) que sur les marchés avals (intermédiation de la gestion de la clientèle). L'entreprise réseau remplira une fonction d'adaptation entre deux ensembles horizontaux, d'un coté une demande complexe et variable et de l'autre coté, un système productif lourd et peu flexible, et ce, sur des marchés réticulaires liquides et de plus en plus capricieux . L'avantage concurrentiel reposera sur des relations de type "interdépendance électronique" (Document 12), c'est-àdire la capacité des entreprises à interconnecter leurs systèmes informatiques productifs et commerciaux et à les faire fonctionner ensemble [Bensaou et Venkatraman, ibid]. Le marketing BTB s’inscrit alors moins dans un cadre de marché ouvert et concurrentiel que dans celui de marchés concertés et domestiqués [Arndt, op.cité], caractérisé par des relations stables de type matrimonial. Les évolutions technologiques liées au développement de l'internet changent le mode de relation et ouvrent l'ère des entreprises réseaux. file:///C|/IEM/gmB405/newnew405/S12/S12_1/S12_1.htm (8 sur 8)11/08/2004 08:16:12 MARKETING Chapitre 12 : Les approches sectorielles Objectif général : Connaître les grands domaines du marketing spécifique Objectifs intermédiaires : - Identifier les axes d'évolution du marketing - Caractériser les fondements de chaque famille spécifique Session 12_2 : II - L'évolution suivant l'objet de la relation d'échange II - L'évolution suivant l'objet de la relation d'échange La spécificité de l'échange doit aussi prendre en compte les caractéristiques particulières des services qui génèrent des problèmes appelant des réponses spécifiques. On peut retenir que le marketing des services a été le deuxième grand axe d'évolution du marketing. Il a développé récemment une démarche ciblée qui prend notamment en compte l'utilisation des nouvelles technologies. A - Le modèle de la servuction Il est très difficile de trouver, dans la littérature, une définition des services qui puisse s'appliquer à tous les cas de figure. Aussi ne retiendra-t-on que ce qui peut les différencier des produits. Les services se caractérisent essentiellement par leur immatérialité, leur incapacité à être stockés, et leur caractère indivisible et variable [Eiglier et Langeard, le concept de servuction, le marketing des services, Mac Graw Hill, 1986] 1. L’intangibilité Cette caractéristique tient au fait que les services ne peuvent être perçus de manière physique avant l'achat. Avant qu’il ne soit réalisé, le service est effectivement difficile à montrer. Le vendeur pourra essayer de décrire, de citer des clients références, mais il lui est impossible d’en montrer à l’avance les résultats réels appliqués au cas précis du client, que ce soit dans le domaine des services quotidiens (restauration, téléphone, santé) ou celui des services financiers (banque, assurance, consultants). Ils doivent être essayés pour être appréciés… Par rapport au produit, le service est donc de nature immatérielle. Cependant, il n’existe guère de produits ou de services « purs ». On peut observer un continuum entre les deux [Shostack, Breaking free from product marketing, Journal of marketing, vol. 41, 1997], soit parce que le service est la prolongation du produit (financement, formation, service après-vente, maintenance,...), soit parce que le service lui-même comprend des éléments tangibles (transport, facturation, restauration rapide,...). Le service est constitué en fait par une combinaison d’éléments tangibles et intangibles [Flipo, Marketing des services : un mix d’intangible et de tangible, Revue Française du Marketing, n°121, 1989]. Différentes classifications ont été proposées en fonction de la dominante tangible ou intangible des différents services (Tableau 12.2) Tableau 12.2 - Classification des services en fonction de leur intangibilité Nature de l'acte de service Actions tangibles Actions intangibles Services destinés à une personne à un objet People processing Possession processing santé, transport de passagers, restauration transport de fret, maintenance, nettoyage Mental stimulus processing Information processing éducation, communication, culture,... banque, services juridiques, comptables De fait, on constate que l'intangibilité croissante du service rend délicate la mise en oeuvre des techniques marketing traditionnelles. L'intangibilité représente tout d'abord un obstacle à la communication. Il est en effet relativement difficile d'expliquer l'avantage que procure un nouveau service en l’absence de preuves tangibles de la supériorité du produit. L'intangibilité de la production d'un service, ensuite, qui permet à tout un chacun de copier tout à fait légalement ce que fait l'autre, rend parfaitement illusoire la défense d'une position concurrentielle bâtie sur la maîtrise d'un savoir faire. Il appartient donc aux entreprises d'imaginer les réponses appropriées aux problèmes que pose l'immatérialité en développant notamment les moyens de valoriser les éléments qui permettent à un client d'évaluer le service et d'atténuer le sentiment de risque transmis par cette intangibilité [Bateson, Managing Services Marketing, , Hinsdale, Dryden Press, 1995] . La politique d'identification visuelle de l'entreprise, la décoration intérieure (signes précédant la réalisation du service), le personnel, la gestion de la relation client (signes suivant la réalisation du service) peuvent contribuer à rassurer le client s'ils s'avèrent en adéquation avec la prestation fournie. 2. La périssabilité La périssabilité traduit l’idée que, généralement, les services ne peuvent pas être produits à l'avance et conservés. Ils ne sont donc pas stockables. Cela induit des problèmes d'ajustement de l'offre à la demande. le producteur de services voit ses ventes limitées par ses capacités de production (capacité de l'agence -physical facilities- destinée à recevoir des clients et livrer des services de -type people processing-, capacité des équipements et des matériels utilisés dans les processus traitant l'information et aidant à fournir une prestation de services, capacité du personnel à gérer les problèmes, ...) et les clients sont obligés d'attendre pour obtenir le service souhaité. L'analyse des conditions dans lesquelles se forme la demande permet de mettre en évidence des périodes durant lesquelles celle-ci augmente ou diminue de manière prévisible et répétitive. L'identification de ces cycles permet d'envisager plusieurs types de stratégies (Tableau 12.3) pour mieux organiser l'adéquation entre l'offre et la demande (Source, Les stratégies de service, d'après Samii, Stratégies de services, Dunod) Tableau 12.3 - Gestion de la périssabilité Relation entre capacité et demande Cinq approches stratégiques Capacité insuffisante et demande excédentaire Capacité excédentaire et faible demande Aucune intervention Files d'attentes inorganisées qui irritent le client et le découragent Capacité gaspillée au risque de donner l'impression d'un insuccès Réduire la demande Augmentation des prix ou incitation à utiliser d'autres plages horaires Aucune action à prendre Augmenter la demande Aucune action à prendre sauf s'il est possible de segments plus rentables Réduction sélective des prix sans dévaloriser les produits existants Utiliser de nouveaux modes de distribution et de communication sur le produit pour éduquer l'usager potentiel Réguler la demande par un système de réservation Accorder la priorité aux segments les plus attractifs Orienter les autres clients en dehors des heures de pointe Souligner le fait que la place est disponible et qu'une réservation est souhaitable mais non indispensable Réguler la demande par un système de file d'attente Tenter de prévoir la durée d'attente et rendre sa perception par le client la plus confortable possible un risque persiste de perdre des clients dans les segments les plus attractifs Sans objet 3. L’indivisibilité L'indivisibilité de la production et de la consommation du service est une caractéristique qui traduit le renversement de la chronologie des opérations dans le process de production et de distribution. Le service est d'abord vendu puis produit et consommé simultanément. Cela suppose donc une présence simultanée du vendeur et de l'acheteur, voire d'autres acheteurs. On peut imaginer, dans certains cas, une détemporalisation et une déspatialisation des activités grâce à l'Internet. La prestation, réalisée en temps réel, rend les clients de plus en plus attentifs aux conditions de fiabilité et de rapidité avec lesquelles il sera réalisé. Le comportement verbal (vocabulaire, débit, registre de langage, ton de la voix, ...) et/ou le comportement non verbal (attitude vestimentaire, soin apporté à l'apparence physique, sourire,...) du personnel en contact sont quelques uns des points d'ancrage qui permettent au client de se forger une opinion. C'est cependant l'ensemble de la prestation qui sera évaluée par le client. Le client va juger un tout, le produit proposé, le cadre, l'amabilité du personnel. C’est la perception globale des clients sur le service de l'entreprise qui sera prise en considération (Document 13). Le niveau de qualité de service concerne autant la conception du service que sa réalisation [Parasuman, A conceptual model of service quality and its implications for future research, Journal of marketing, vol. 49, 1985]. Cette condition suppose la mobilisation de l'ensemble des salariés de l'entreprise pour satisfaire le client. Pour cela, elle doit mettre en place des actions d'information et de formation tant en direction du personnel (marketing interne) qu'en direction des clients (marketing externe). L'implication du client dans la production du service s'avère souvent nécessaire (les réactions sont souvent contrastées) et se justifie par le gain de productivité obtenu à la suite du transfert sur le client d'une partie des tâches à faible plus-value (exemple dans le secteur bancaire : distribution automatique de billets, virements, dépôts,..) traditionnellement assurées par l'entreprise et maintenir les services importants qui demandent une adaptation sur mesure et une forte implication relationnelle (expertise, conseil,...). 4. La variabilité L’idée de la variabilité du service provient du fait qu'il est difficilement standardisable. Elle traduit une différence potentielle de résultat pour chaque prestation fournie. On parle à ce propos d'hétérogénéité. De fait, la qualité change à chaque fois que le service est fourni et dépend du contexte et de la situation dans lequel celui-ci est réalisé. Dans la réalisation du service, entre en compte le facteur humain : celui-ci induit généralement une variance dans le résultat qui peut être minimisée en standardisant l'offre de service par la mise en place de démarches qualité et de procédures qui auront pour objet de calibrer les différentes étapes de la prestation. La seconde solution consiste à "customiser" la prestation, c'est-à-dire à faire du sur-mesure pour répondre aux besoins spécifiques et aux préférences des clients de l'entreprise. Les prestations réalisées nécessitent le plus souvent une relation formelle qui débouche sur la personnalisation de la relation établie avec le client. Il faut donc pouvoir identifier ses besoins pour mieux y répondre et valoriser les disparités générées par l'hétérogénéité de la prestation. L'intérêt de la prise en compte des caractéristiques générées par la réalisation d'une prestation de services permet de mieux préparer la mise en place des actions spécifiques. B - Le processus d'évolution du marketing des services On peut situer au milieu des années 60 la prise de conscience, par la sphère professionnelle, de la mise en place d'un marketing spécifique. Cette réaction relativement tardive a été le résultat, dans un premier temps, d'une propagation du marketing à l'ensemble des secteurs. Dans un second temps, cette évolution s'est construite à partir de la perception des besoins exprimés par les clients et de la nécessité d'y répondre en forgeant des outils nouveaux. 1. le développement du marketing des services Le développement du marketing des services a été parallèle à l'accroissement du poids des services dans l'économie et a recouvert des approches sectorielles qui ont elles-mêmes donné lieu à leur propre champ d'extension. Le marketing bancaire ou le marketing du tourisme, par exemple, ont forgé leurs plus beaux outils sur les fondements mêmes du marketing des services. Les années 80 ont marqué un tournant dans le processus d'évolution du marketing des services qui devient stratégique. Les entreprises pratiquent la segmentation et construisent des propositions ciblées répondant aux attentes et aux budgets des clients sélectionnés. Les années 90 sont marquées par le développement des nouvelles technologies. Le réseau Internet facilite la mise en oeuvre d'applications inter-organisationnelles (entre entreprises et avec les clients) et intra-organisationnelles (au sein des entreprises). Les pressions de toute nature réorientent le marketing des services vers la gestion de processus basés sur le service au client et la mise en évidence d'éléments clés de différenciation. L'objectif affiché est d'accroître la rentabilité. Ainsi, le marketing des services va-t-il chercher à mobiliser l'ensemble des variables générant de la valeur au cours de la prestation [Bomms et Bitner, Marketing stratégies and organizational structures for the service firms, in Marketing of service, Donnelly et Georges, Marketing of service, American marketing association, 1981] et parmi celles-ci : - les éléments de la politique produit qui regroupent tous les composants de performance d'un service qui créent de la valeur pour un client - le point de distribution correspondant à la place et au temps des décisions de management définissant où, quand et comment distribuer les services aux clients - la promotion et l'éducation pour toutes les activités de communication et les incitants conçus pour se différencier et générer une préférence pour son produit - le prix et les autres coûts associés au service : toutes les dépenses en temps, argent et efforts que les clients doivent engager pour acheter et utiliser des services Mais cela n'est pas suffisant dans un environnement spécifique où l'échange s'inscrit dans le cadre d'une prestation de services. La gestion intégrée de la relation implique de prendre en considération quatre autres éléments, à savoir - les processus : quelle méthode particulière et quelles séries d'actions sont nécessaires pour créer et livrer tous les éléments d'un produit au client - la productivité et la qualité : comment améliorer le niveau et la qualité des services tout en réduisant les coûts associés - le personnel : comment recruter, former et motiver le personnel, spécialement mais non exclusivement ceux qui sont en contact direct avec les clients - la présentation, l'évidence physique : l'ensemble des signes distinctifs qui fournissent au client une preuve tangible de la qualité des services. La combinaison harmonieuse de ces huit paramètres résulte d'un travail d'équipe qui consiste à gérer la chaîne de service dans le cadre d'une stratégie de différenciation (Document 14) 2. l'intégration des nouvelles technologies A l'ère de l'Internet, l'alternative électronique prend de plus en plus d'importance. Le client peut opérer où il veut, quand il veut et comme il veut. Le passage, pour les clients, d'une relation d'échange présentielle (en point de vente) à une relation d'échange électronique ou distancielle (via PC ou mobile) fait apparaître des marges de manœuvre stratégiques, mais aussi des menaces sur les segments de clientèle les plus rentables. Les entreprises courent par exemple le risque de voir émigrer leurs clients vers des entreprises offrant en ligne des services plus compétitifs. L'enjeu marketing est donc des plus importants. Pour réduire leurs coûts de transaction et garder leurs clients, les entreprises devront encourager l'utilisation d'Internet et du téléphone et offrir, sur leur site, les vitrines (plate-forme software) les plus attractives et un service de relation client des plus performants (intégration de centres d'appels téléphoniques call centers- avec le web). Cette redéfinition de l'activité de l'entreprise passe par la recherche de nouveaux partenaires (Tiers prestataires de services, Distributeurs, SSII, ...) avec lesquels il faudra travailler à l'accroissement de la valeur. Les entreprises, dans les années 60, se sont adaptées pour intégrer les caractéristiques du marketing des services et forger les outils qui pouvaient leur permettre de mieux répondre aux attentes de clients désormais clairement identifiés et ciblés. Les années 90 signent le passage à l'ère numérique et l'apparition de nouveaux modèles d'affaires, plus coopératifs, réactifs et flexibles. Dans ce nouveau contexte, la fidélisation des clients, grâce au marketing des services, sera le gage du maintien de positions concurrentielles fortes. MARKETING Chapitre 12 : Les approches sectorielles Objectif général : Connaître les grands domaines du marketing spécifique Objectifs intermédiaires : - Identifier les axes d'évolution du marketing - Caractériser les fondements de chaque famille spécifique Session 12_3 : III - L'évolution suivant le contexte de la relation d'échange III - L'évolution suivant le contexte de la relation d'échange Le troisième axe d'évolution concerne les relations d'échanges internationaux (notion qui englobe toutes les transactions portant sur les opérations d'achat et de vente de produits et de services à l'étranger - elle est moins restrictive que celle afférente au commerce international qui ne concerne que les importations et exportations de biens physiquement identifiables). Il s'inscrit dans le processus d'internationalisation (processus d'intégration économique et d'ouverture des économies nationales relatif aux opérations commerciales, productives et financières). Si la corrélation entre le commerce international et la croissance économique est établie, elle n'en reste pas moins relative et a conduit les pays industrialisés à mettre en place, après la Seconde Guerre Mondiale, un cadre institutionnel pour favoriser les échanges. Ce dispositif permet aux entreprises de construire leur démarche marketing à l'international A - Le cadre institutionnel Le commerce international ne peut se développer que dans un cadre institutionnel approprié à l'intérieur duquel sont garanties la liberté et la sûreté des transactions. Les participants à l'échange bénéficient, en outre, dans leur propre pays, de dispositifs de soutien pour l'accès aux marchés étrangers. 1. au niveau mondial Ces accords à vocation commerciale ou financière ont été négociés, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, dans le cadre de l'ONU. a. Les accords pour développer les échanges ● L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) - www.wto.org L'objectif de l'Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce (GATT ou General Agreement on tariffs and trade), créé en 1947 pour développer le libre-échange et le multilatéralisme, tendait vers l'abandon progressif et généralisé des droits de douanes (négociations commerciales multilatérales ou rounds), la suppression de toutes barrières non tarifaires, et l'abolition des mesures discriminatoires dans les échanges commerciaux. Malgré des résultats sensibles dans un certain nombre de domaines (près de 40 % de baisse des droits de douane des pays industrialisés par exemple et diminution des restrictions quantitatives), des divergences d'intérêt, notamment entre grandes zones régionales, subsistent. Le commerce international se trouve dans une impasse. Le GATT est remplacé, en 1995, à la suite de sept laborieuses années de négociations de l'Uruguay Round, par l'OMC, institution dont les attributions doivent permettre l'encadrement des échanges internationaux (mesures antidumping, surveillance des clauses restrictives dans les appels d'offres, définition et harmonisation des normes, vérification de l'application des accords de l'Uruguay Round). ● La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le développement (CNUCED) - www.unctad. org Les pays en développement, convaincus que le GATT ne leur est pas favorable, convoque, en 1964, une Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement. Elle a pour vocation d'améliorer la participation des pays les moins développés au commerce international. La CNUCED devient le lieu privilégié du dialogue Nord-Sud. Elle est à l'origine du système généralisé des préférences (SGP), des accords par produit (matières premières comme l'étain, produits de base) pour la stabilisation des cours, du code de conduite maritime pour le partage des lignes et des accords sur les montants des aides publiques au développement. ● L'Organisation de Coopération et Développement Economique (OCDE) L'OCDE - www.oecd.org - instituée au lendemain de la seconde guerre mondiale pour faciliter la reconstruction de l'Europe dans le cadre du plan Marshall, est devenue aujourd'hui un centre d'études et d'analyse des politiques économiques mises en oeuvre par les principaux pays développés (Europe, Amérique du Nord, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Corée). On parle à ce sujet de " Club des riches ". b. les organismes pour financer les échanges ● Le Fonds monétaire international (FMI) Le Fonds Monétaire International - www.imf.org - a été créé en 1944 par la Conférence de Bretton-Woods pour organiser les relations monétaires internationales et veiller au respect des règles du traité signé. Aujourd'hui, le rôle du FMI consiste à aider les pays qui en font la demande, soit techniquement dans la gestion de leurs problèmes d'endettement, soit financièrement en accordant des crédits internationaux. La contrepartie de cette aide est un fort pouvoir d'ingérence du FMI dans l'orientation des politiques économiques nationales. ● La Banque Mondiale - www.worldbank.org Créée en même temps que le FMI, elle regroupe la BIRD (banque internationale pour la reconstruction et le développement) spécialisée dans le financement de projets d'infrastructure, l'AID (association internationale pour le développement) qui consent des prêts à des conditions privilégiées aux pays en développement, et la SFI (Société Financière Internationale) qui soutient les initiatives privées débouchant sur des projets rentables. Son action s'inscrit dans la durée. Elle prend en charge des projets en faveur des pays du Tiers-monde qui ne pourraient pas être financés par des moyens classiques. ● La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) - www.ebrd.com La BERD a été créée en 1991 pour aider les pays d'Europe Centrale et Orientale engagés dans un processus de démocratisation à réussir leur transition vers l'économie de marché. Les financements attribués doivent concerner essentiellement les projets d'investissement rentable du secteur privé. ● La Banque Centrale Européenne (BCE) - http://www.ecb.int/ Créée le 1er juin 1998, La BCE est devenue réellement opérationnelle depuis le 1er janvier 1999, avec la naissance officielle et la mise en place de l'euro. Elle est l'organe exécutif du Système européen des banques centrales, composé des 15 banques centrales des pays membres et de la BCE. Elle est responsable de la politique monétaire de l'Union Européenne. Sa mission principale sera d'assurer la stabilité des prix au sein de la zone euro, condition nécessaire à une croissance durable. 2. Les accords interrégionaux De nouvelles formes d'échanges, plus ou moins teintées de protectionnisme, se développent depuis une quarantaine d'années, à l'intérieur de zones géographiques régionales, plus ou moins intégrées. On distingue tout d'abord les zones de libre-échange à l'intérieur desquelles sont supprimés les barrières douanières tarifaires et non tarifaires. On trouve ensuite l'union douanière qui est une zone de libre échange avec un tarif extérieur commun. Le degré suivant d'intégration économique est le marché commun qui autorise, au sein d'une union douanière la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux. Ensuite viennent l'union économique, marché commun dans lequel les pays membres harmonisent leurs politiques économiques et l'intégration économique qui vise l'unification des politiques économiques et sociales. a. les principaux accords régionaux ● Europe Tableau 12.4 - Les principaux accords régionaux européens NOM COMPOSITION CREATION UE Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne Finlande, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède 1957 Zone d'intégration économique Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse 1959 Zone de libre-échange Tchéquie, Hongrie, Pologne, Slovaquie, République tchèque, Slovénie, Bulgarie, Roumanie 1991 Zone de libre-échange en 200....La CEFTA se meurt, vive la CEFTA UE + AELE 1994 Zone de libre-échange UE + 12 pays méditerranéens (Algérie, Autorité palestinienne, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Mauritanie, Syrie, Turquie) 1995 Zone de libre-échange d'ici 2010 Union Economique AELE www.aele.org Ass. Européenne de libre-échange CEFTA Accord de Visegrad EEE CARACTERISTIQUES Espace économique européen EEEM Espace écon. euro-méditerranéen ● Afrique Tableau 12.5 - Les principaux accords régionaux africains NOM COMPOSITION CEDEAO Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest http://www.ecowas-fund.org/ SADC Communauté de développement de l'Afrique Australe http://www.sadc.int ● CREATION CARACTERISTIQUES Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Guinée, Libéria, Sierra Léone,Ghana, Cap-vert, Gambie, Guinée-Bissau, Togo 1975 Projet de marché commun Afrique du Sud, Angola, Botswana, Congo RD, Lesotho, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe 1992 Projet de zone d'intégration économique Asie Tableau 12.6 - Les principaux accords régionaux asiatiques NOM COMPOSITION ASEAN Ass. des nations du Sud-Est www.aseansec.org ● CRÉATION Brunei, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam, Birmanie, Laos, Cambodge CARACTÉRISTIQUE 1967 Projet de zone de libre-échange d'ici 2003 Amérique Tableau 12.7 - Les principaux accords régionaux américains NOM COMPOSITION CACM www.sice.oas.org/trade/camerf.asp CRÉATION CARACTÉRISTIQUE Costa-Rica, Guatémala, Honduras, Nicaragua, Salvador 1960 Union douanière fortement perturbée par les conflits interrégionaux. PACTE ANDIN http://www.comunidadandina.org Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Vénézuela 1969 Projet d'Union douanière CARICOM http://www.caricom.org/ Antigua, Bahamas, Barbade, Belize, Dominique, Haïti Grenade, Jamaïque, Montserrat, St Kitts and Nevis, Guyana, Anguilla, St Vincent, Ste Lucie, Surinam, Tobago 1973 Projet de marché commun Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay 1991 Zone de libre-échange Canada, Etats-Unis, Mexique 1992 Zone de libre échange pour 2007 Marché Commun d'Amérique Centrale Communauté des Caraîbes MERCOSUR http://www.mercosur.org.uy Marché commun du Sud ALENA www.nafta-sec-alena.org Accord libre-échange américain ● Moyen-Orient Tableau 12.8 - Les principaux accords régionaux arabes NOM CCEAG Conseil de coopération des Etats arabes du golfe ● COMPOSITION Arabie Séoudite, Bahrein, Quatar, Emirats Arabes, Koweit, Oman CREATION 1981 Pacifique Tableau 12.9 - Les principaux accords régionaux de la zone Pacifique CARACTERISTIQUE Projet d'union douanière NOM COMPOSITION CREATION CARACTERISTIQUE ANZCERTA Australie, Nouvelle-Zélande 1983 Zone de libre-échange ASEAN + ALENA + Australie, Chili, Chine, Corée du Sud, Japon, Nouvelle-Zélande, NouvelleGuinée, Russie, Pérou, Taiwan, 1989 Zone de libre-échange pour 2010 Accord commercial de rapprochement économique APEC http://www.apecsec.org.sg Asie Pacific Economic Corporation b) l'Union Européenne - www.europa.eu.int L'Union Européenne, qui comprend 15 états membres depuis le 1er janvier 1995, est une union douanière, économique et monétaire qui vise à se transformer en une zone d'intégration économique et politique. Elle réalise 40 % du commerce mondial et compte actuellement 370 millions d'individus. ● Étapes de la construction européenne * Les traités de la construction Tableau 12.10 - Les principaux accords traités européens TRAITE DE PARIS TRAITE DE ROME TRAITE EURATOM ACTE UNIQUE EUROPEEN TRAITE DE MAASTRICHT TRAITE AMSTERDAM TRAITE DE NICE 1951 1957 1958 1986 1992 1997 2001 Création CECA (communauté européenne du charbon et de l'acier Création de la communauté économique européenne Création de la communauté européenne pour l'énergie atomique Projet de création d'une union économique, monétaire Politique sociale, étrangère et fonctionnement institutions Vote à majorité qualifiée et fonctionnement institutions, Création d'une union économique, monétaire et sociale * Les pays de la construction Tableau 12.11 - Les étapes de la construction européenne 1958 1973 Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas Les 6 + Danemark, Irlande et Royaume-Uni ● 1981 Les 9 + la Grèce Institutions communautaires 1986 Les 10 + L'Espagne et le Portugal 1995 Les douze + l'Autriche, La Finlande, La Suède 2004 Les quinze + La Tchequie, la Pologne, la Hongrie, la Slovénie, la Slovaquie, La Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, Malte, Chypre, Tableau 12.12 - Les principales institutions communautaires Le Conseil Européen Réunion périodique des Chefs d'Etats et/ou de gouvernements et du Président de la Commission. Il fixe les orientations politiques générales dans les grands domaines de la construction européenne. Le Conseil des Ministres Réunion, en fonction des sujets traités, des ministres des Etats membres pour harmoniser les différentes politiques économiques. Dispose d'un pouvoir de décision. Assisté par le COREPER (comité des représentants permanents). La Commission Européenne Considéré comme l'exécutif . Elle prépare les travaux du Conseil des ministres et veille à l'application de ses décisions . Elle gère l'administration et le budget de l'Union. Elle contrôle et sanctionne l'application des traités. Le Parlement Européen Élus au suffrage universel depuis 1979, les députés européens, représentants des peuples des différents États membres détiennent, depuis 1992, un pouvoir de codécision avec le Conseil. Contrôle activités communautaires et budget. le Comité Économique et social européen Rôle consultatif . Composé de membre représentant les groupes d'intérêt sociaux et économiques de chaque État membre. Donne son avis sur les propositions de textes soumis au Conseil. La Cour européenne de Justice Juridiction communautaire supranationale qui vérifie la légalité des décisions prises par les États membres. Elle peut infliger des sanctions financières aux États membres qui ne respecteraient pas les dispositions des traités signés. ● Politiques communautaires La réalisation d'une intégration économique nécessite celle d'une unification des politiques économiques des États membres de l'UE. C'est d'abord dans le domaine de l'agriculture (1962) que le Traité de Rome a défini une politique commune sur la base de trois grands principes qui sont ceux de l'existence d'un grand marché européen, de la préférence communautaire et de la solidarité financière. L'expérience de la politique agricole commune (PAC) permet de favoriser la modernisation de l'agriculture européenne. Cependant, l'administration de prix supérieurs à ceux du marché entraîne une logique productiviste et l'accumulation d'excédents de plus en plus coûteux, institue un système de subventions indirectes et amène des critiques extérieures de plus en plus virulentes. La réforme de la PAC, au début des années 1990, tente de limiter l'ampleur de cette prise en charge grâce à un système d?aide directe aux agriculteurs. Par la suite, les différents accords permettent de mettre en oeuvre des actions communes dans de nombreux domaines ; politique douanière en matière de relation avec l'extérieur (accords de coopération avec certains pays), politique de la concurrence (ouverture des marchés publics et harmonisation des normes), politique fiscale (suppression des taux de TVA majoré, recherche d'une harmonisation), politique régionale (réduction des disparités pour des régions en reconversion industrielle ou en retard de développement), politique sociale (le Royaume-Uni ne participe pas à la mise en oeuvre de la politique sociale commune), relations avec les entreprises (développement d'outils en direction des petites et moyennes entreprises pour améliorer la communication et la coopération). 3. Au niveau national Il comprend des organismes publics et privés qui ont pour vocation de faciliter l'accès des marchés étrangers aux entreprises françaises a. Le cadre public des dispositifs de soutien Le système public d'encadrement du commerce extérieur comprend un grand nombre d'organismes aux attributions complémentaires ● pour l'information et la promotion - La Direction des Relations Économiques Extérieures (DREE) Le dispositif de soutien public aux exportateurs est principalement animé par la DREE - www.dree.org - . Au sein du Ministère de l'Économie et des Finances, ce service est chargé plus particulièrement de mettre en oeuvre et de coordonner la politique gouvernementale à l'exportation. Son travail consiste à informer les entreprises grâce aux Missions économiques (ex P.E.E. postes d'expansion économiques-) répartis dans 120 pays, à analyser les évolutions du commerce extérieur, à apporter une assistance technique, financière et industrielle. Elle est représentée au niveau régional par les Directions Régionales du Commerce extérieur (D.R.C.E.) - Le Centre Français de Commerce Extérieur (CFCE) Le CFCE - www.cfce.fr - est un établissement public qui a pour vocation d'aider les entreprises qui souhaitent exporter. Ses missions consistent à fournir des informations économiques, commerciales ou réglementaires sur les marchés extérieurs et à favoriser la promotion de l'offre française à l'étranger. En matière d'information, le CFEC met à la disposition des entreprises trois centres de documentation spécialisés (le centre de documentation industrielle, le centre d'orientation et de documentation économique, le centre de documentation agroalimentaire) décentralisés en régions et un outil d'analyse du champ concurrentiel à l'international dénommé Alix. Par ailleurs, le CFCE publie chaque année de nombreux titres relatifs au commerce international parmi lesquels l'hebdomadaire " le Moniteur du Commerce International ". En matière de promotion de l'offre française à l'étranger, le CFCE aide les entreprises en organisant des actions de prospection des marchés étrangers, des manifestations commerciales (grâce au CFME ou comité des manifestations économiques), en favorisant les rencontres entre fournisseurs français et clients étrangers. La Sopexa (société pour la promotion des exportations agro-alimentaires) est plus particulièrement chargée de la promotion à l'export du secteur agro-alimentaire. - Missions économiques (anciennement Postes d'Expansion Economique) - www.dree.org Les missions économiques (près de 170) sont des services extérieurs de la DREE ouverts auprès des ambassades de France dans près de 120 pays. leurs missions, multiples, consistent principalement à informer (analyse de la situation d'un pays, d'un secteur, d'un marché) et à aider les entreprises dans leurs actions de prospection, d'exportation et dans leurs démarches administratives (formalités, litiges, etc..) - Direction Générale des douanes et Droits Indirects (DGDDI) La DGDDI - www.finances.gouv.fr/douanes - est chargée de la mise en oeuvre des procédures douanières et du prélèvement des droits et des taxes afférents. L'une de ses missions consiste à diffuser des informations à caractère statistique et sur la réglementation douanière nationale et communautaire. - Fondation à l'Exportation Artisanale (FONDEXPA) La FONDEXPA créée à l'initiative des Ministères du Commerce et de l'Artisanat et du Commerce Extérieur a pour mission d'assister les petites entreprises artisanales sur les marchés à l'exportation. La Fondexpa réalise des diagnostics, recherche des partenaires, organise des actions de formation ou encourage la participation des petites entreprises sur les manifestations commerciales étrangères. - Agence de Coopération Technique, Industrielle et économique ACTIM - www.ubifrance.com La charte pour la coopération industrielle, inspirée de la charte pour l'exportation permet à l'Agence pour la coopération technique, industrielle et économique de promouvoir les technologies et le savoir-faire français dans la presse étrangère, de rapprocher entrepreneurs français et étrangers, de coordonner administrativement et financièrement les projets de coopération. - Normes et Règlements à l'Export (NOREX) - www.afnor.fr Norex est un organisme d'information et de soutien aux exportations. Son rôle est de permettre aux entreprises d'accéder à l'information normative pour l'export. Il propose différentes prestations telles que la fourniture de dossiers techniques complets, des analyses techniques du produit, une assistance dans la démarche qualité pour l'obtention d'une certification, des tests de conformité à l'export pour les produits ● pour le financement et la couverture des risques - Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur (COFACE) - www.coface.fr La Compagnie Française d'assurance pour le commerce extérieur, créée en 1946 et sous statut privé depuis 1994, propose des contrats d'assurance pour les opérations commerciales avec l'étranger (prospection, crédits, risques de change, fabrication). Forte de son expérience, la Coface se lance aujourd'hui dans le domaine de l'information commerciale et du recouvrement des créances, - Banque Française du Commerce Extérieur (BFCE) La BFCE a été créée par les banques et les établissements financiers (banque de France, Caisse des dépôts et consignations, Crédit Agricole, BNP, Crédit Lyonnais, Société Générale) pour mettre en oeuvre la politique d'aide aux exportations décidée par les pouvoirs publics. Elle intervient dans le financement des investissement à l'export, et plus particulièrement dans le cadre d'opérations longues et importantes pour lesquelles l'aide de l'Etat est nécessaire (exemple pour des prêts à l'implantation dans un pays étranger en développement) - Société Française d'assurance du capital risque (SOFARIS) - www.sofaris.com La Sofaris est un organisme de soutien aux exportations spécialisé dans la couverture des risques - Comité de Développement Extérieur (CODEX) Il s'agit d'un établissement dont les missions consistent à aider les entreprises dans le cadre du financement de leurs opérations à l'export. - Agence Nationale de Valorisation de la Recherche (ANVAR) L'ANVAR - www.anvar.fr - est un organisme d'aide aux projets d'innovation. Son rôle est de permettre aux entreprises de limiter le risque d'échec financier ou technologique dans la mise au point d'un produit ou d'un procédé nouveau. L'ANVAR peut accorder sous conditions des subventions pour le financement partiel de projets d'études ou d'innovation. - Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) - www.inpi.fr Il s'agit d'un établissement public chargé de l'application des lois et règlements relatifs à la propriété industrielle ou intellectuelle, aux registres du commerce et des métiers et au dépôt des actes de société. Son rôle consiste à protéger les innovations, à enregistrer les entreprises et les principaux actes de la vie économique et à informer les acteurs de la vie économique sur le milieu dans lequel ils évoluent. b.. Le cadre privé des dispositifs de soutien Il s'agit des aides à l'exportation apportée par les organismes consulaires et professionnels ● le dispositif consulaire - Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI) Le réseau consulaire comprend plus de 180 chambres - www.lille.cci.fr - regroupées au sein de l'assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie. Au niveau local, elles proposent à leurs adhérents différentes prestations en matière d'information avec leurs centre de documentation et leurs banques de données, de conseil aux entreprises pour les aider dans leur stratégie de conquête des marchés extérieurs, de formation professionnelle initiale et continue, de promotion. Intégrées dans le dispositif Reflex, elles servent de relais aux organismes publics - Chambres de Commerce et d'Industrie Françaises à l'Etranger (CCIFE) - www.uccife.org 70 Chambres de Commerce et d'Industrie françaises sont présentes dans près de 60 pays. Elles contribuent, sur le terrain, à tisser un réseau de relations d'affaires, avec les entreprises étrangères. Elles complètent le dispositif public des PEE à l'étranger, et des CFCE en France. Elles travaillent en collaboration avec les CCI vers lesquelles elles assurent une remontée d'informations. ● les autres moyens - Réseau Français de Liaison pour l'Exportation (REFLEX) Son rôle est de coordonner l'action des différents dispositifs publics et privés. Ainsi, localement, les différents acteurs publics et privés collaborent pour orienter et conseillers les entreprises qui souhaitent exporter. A l'étranger, la répartition des tâches permet d'offrir une plus grande efficacité en matière d'études de marché, de prospection, de promotion, etc.. - Fédérations professionnelles La plupart des syndicats ou des fédérations professionnels ont des services spécialisés créés pour fournir des renseignements et de la documentation sur tous les problèmes relatifs à l'exportation. - Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur - http://www.cnccef.org/ Il s'agit d'un organisme regroupant des personnalités du secteur privé (environ 1500), en France et à l'étranger, choisis pour leur compétence et nommés par décret. ils ne doivent pas être confondus avec les conseillers commerciaux des postes d'expansion économique à l'étranger. - Association pour la compensation des échanges commerciaux (ACECO) L'ACECO est un organisme indépendant situé à Paris qui offre des prestations de conseil et d'expertise, en matière de compensation [" Opération commerciale par laquelle le vendeur s'engage à réaliser dans le pays de son clients les achats, les transferts de service ou toutes autres opérations d'échange d'une vente qui n'est obtenue qu'à cette condition ".], tant pour les organismes internationaux que pour les entreprises, les banques,... - Clubs d'exportateurs et Cercles d'exportateurs - www.maisonexport.org/resumes/club.htm Ils regroupent les responsables d'exportation des entreprises adhérentes. Le Club des exportateurs est une structure nationale. Les cercles d'exportateurs sont des structures indépendantes, régionales ou départementales. - Banques, transitaires, transporteurs, assureurs, etc. Il s'agit en l'occurrence des intermédiaires commerciaux qui interviennent pour le compte d'une entreprise, soit en leur propre nom, soit au nom de l'entreprise. Certains supports peuvent aussi apporter ponctuellement une aide comme le Moniteur du Commerce International (MOCi) - www.lemoci.com B - La démarche marketing à l'international Les politiques de développement à l'international impliquent la mise en place d'actions différenciées. Ces actions peuvent être regroupées dans trois grandes familles de démarches stratégiques 1. Le marketing à l’exportation C’est le cas de l’entreprise, sans aucune notoriété internationale, qui souhaite se développer, à l’étranger, en prolongeant les actions marketing qui ont fait leurs preuves sur le marché national. La firme engage des politiques commerciales qui répondront aux exigences des pays étrangers ciblés. L’entreprise opte pour des stratégies de niches (stratégie produits) ou de créneaux (stratégie clients) sur lesquels elle se spécialise. Ce cas de figure se rencontre très souvent pour des marchés banalisés (en phase de maturité) et fortement concurrentiels. La démarche type pourrait être caractérisée de la manière suivante : a. Analyse de l’entreprise L’entreprise devra identifier ses forces et faiblesses pour définir les ressources et les compétences qui lui seront nécessaires sur les marchés à l’export. Les informations qu’elle aura à rassembler concerneront les métiers de l’entreprise, ses produits, ses moyens de production. Cette analyse facilitera les prises de décision relatives aux activités qu’il conviendra de développer ou d’abandonner à l’export. b. Etude de marché exploratoire des éventuels pays cibles Avant d’étudier les marchés sur lesquels on souhaite intervenir, il est essentiel d’écarter les pays " à risque " dont la situation économique et/ou politique et/ou sociale ne permet pas d’envisager des relations commerciales normales. Les pays potentiellement intéressants seront classés par ordre de priorité à partir de critères économiques, démographiques, commerciaux, juridiques, fiscaux, géographiques, culturels, sociologiques et administratifs. Le tableau ci-dessous (Tableau 12.13) permettra de visualiser les cibles pertinentes : Tableau 12.13 - L'identification des pays cibles Opportunités Menaces Classement Marché local Marché pays A Marché pays B Marché pays C Il faudra ensuite étudier, de façon plus précise, le secteur d’activité de l’entreprise (croissance du secteur, concurrence, fournisseurs, clients, technologies nouvelles, produits substituts,…) et évaluer la position concurrentielle de l’entreprise. c. Choix de la zone ou du pays identifié comme le plus pertinent La sélection d’un marché étranger conduira l’entreprise à tenter d’appréhender le potentiel et les contraintes d’un marché nouveau, le champ concurrentiel et le vouloir et pouvoir faire de l’entreprise. En effet, un marché qui apparaît comme stable et relativement accessible sera d’autant plus concurrentiel que les perspectives de rentabilité seront fortes. Un secteur faiblement concurrencé peut, à contrario, nécessiter de coûteux investissements à la rentabilité parfaitement aléatoire. Le triptyque marché/concurrence/entreprise est le passage obligé de toute analyse portant sur le choix d’un marché cible. d. Définition d’un mode de présence de l’entreprise Il s’agit d’assurer la commercialisation à l’étranger des produits et services de l’entreprise exportatrice, c’est-à-dire de les mettre à la disposition du consommateur (exemple des produits de grande consommation) ou de l’utilisateur (exemple des produits ou services industriels) au moyen d’un réseau de distribution adapté. Trois hypothèses de travail sont envisageables. Elles sont résumées dans le tableau ci-dessous (Tableau 12.14) : Tableau 12.14 - Les réseaux de distribution à l'export Réseau de distribution Sous-traité Réseau de distribution Intégré Réseau de distribution En coopération Courtier Exportation directe Portage Commissionnaire Mandataire Franchise Agent commercial Succursale Joint-venture Bureau d’achat Filiale Cession licence Importateur Concession Transfert techniques Quels choix l’entreprise peut-elle faire en matière de présence à l’étranger dans ce cas de figure ? e. Définition d’une offre commerciale Elle est fondée sur les deux variables tactiques produit et prix. Une stratégie d’internationalisation obligera l’entreprise à trouver une adéquation entre son produit et un besoin solvable. Il lui faudra donc s’adapter aux différents marchés destinataires, c’est-à-dire prendre en compte des aspects techniques, commerciaux, et financiers. Cette adaptation passera par la mise en conformité du produit avec les normes étrangères en vigueur, préalable indispensable à l’homologation du produit par le pays importateur. Cette approche technique se doublera d’une adaptation des caractéristiques commerciales du produit pour prendre en compte les besoins et les attentes particulières de la clientèle visée dans chacun des pays destinataires. La même attention sera apportée à la définition de la politique tarifaire. Le prix d’un produit sur un marché étranger ne se calcule pas en ajoutant les frais de logistique internationale au prix de vente France. Une démarche rigoureuse et cohérente sera nécessaire pour offrir un prix satisfaisant au vendeur et attractif à l’acheteur. f. Définition d’une politique commerciale La politique commerciale se compose traditionnellement des deux variables tactiques distribution et communication. .Son degré d’internationalisation et ses contraintes financières seront les paramètres qui détermineront, tant pour les choix de mode de distribution que pour les stratégie de communication, les possibilités en ce domaine. L’approche d’un marché nouveau est donc chaque fois une démarche originale où la question clé est celle du juste compromis entre la reproduction des solutions éprouvées et le niveau nécessaire d’adaptation. La standardisation permet généralement des gains de productivité mais l’adaptation est souvent le prix à payer pour prendre pied sur un marché. 2. La globalisation C’est l’uniformisation du marketing sur l’ensemble des marchés export. L’entreprise applique une stratégie globale standardisée. Cette approche est particulièrement adaptée aux sociétés multinationales qui possèdent un avantage concurrentiel et qui rencontrent peu de concurrents à travers le monde. Elle résulte d’un processus d’apprentissage des marchés étrangers constitué de plusieurs étapes itératives (Figure 12.1) Figure 12.1 - Le processus d'apprentissage des marchés à l'export Le mythe de la globalisation [Y. Wind et S. Douglas, in Recherches et applications en marketing n° 3] serait apparu dans les années 80 et reposeraient sur les hypothèses sous-jacentes ci-après a. Internationalisation de la concurrence Les entreprises sont confrontées, en cette fin de XXe siècle , à un changement profond de la nature de la concurrence caractérisé par un environnement économique totalement ouvert sous le signe des 3 D (décloisonnement, dérégulation, désintermédiation). En développant des approches " orientées client ", en construisant des partenariats avec leurs fournisseurs à l’intérieur de filières, en jouant sur la scène mondiale, une nouvelle race de compétiteurs, les hyperconcurrents, bouleversent les normes et les règles établies par les oligopoles et les leaders jusqu’alors solidement installés dans leur secteur. Dans ce nouveau contexte, l’anticipation, la qualité de service, l’interactivité deviennent le fonds sédimentaire d’avantages compétitifs durables et le fer de lance de stratégies offensives destinées à perturber la concurrence. Par ailleurs, la banalisation des technologies offre à de nouveaux pays industriels la possibilité de devenir des compétiteurs internationaux qui à leur tour exportent leurs fabrications vers les pays riches. b. Internationalisation du capital Le système financier international a, lui aussi, été profondément transformé au cours des deux dernières décennies sous l’effet des "3 D " : déréglementation, désintermédiation, décloisonnement.. La déréglementation a assoupli les règles relatives aux mouvements internationaux de capitaux. et a permis aux mécanismes de marché de se substituer à la régulation étatique. La désintermédiation ou financement direct met en relation offreurs et demandeurs de capitaux sur les marchés financiers et entraîne une diminution du coût des investissements. La suppression des cloisons ou décloisonnement entre les systèmes financiers nationaux a débouché sur le phénomène globalisation financière , caractérisé par un marché mondial des capitaux, sur lequel les devises peuvent librement circuler à la recherche de la meilleure rémunération. La mondialisation du marché du capital devrait, en théorie, favoriser l’investissement en réduisant les coûts de financement. Cependant, le développement spectaculaire de la finance a déconnecté la sphère de l’économie réelle de la sphère monétaire et financière. Les 1000 milliards de dollars échangés quotidiennement sur le marché des changes représentent, par exemple, 50 fois le volume des marchandises vendues. Par ailleurs, les entreprises, soumises à des variations de taux de change et d’intérêt, doivent, pour se couvrir, supporter des coûts importants qui réduisent d’autant la profitabilité des investissements. L’internationalisation du capital, si elle permet des gains d’efficience, n’en fragilise pas moins la croissance mondiale (Document 15). c. Homogénéisation des besoins mondiaux Pour Théodore Levitt, le marketing global pourrait se définir comme " la mise en marché d’un produit au niveau international, le produit global étant par définition un produit distribué dans le monde entier sans aucune adaptation, excepté la traduction des propositions commerciales et des notes techniques dans la langue du pays ". Son analyse repose sur trois fondements : ● ● ● Les besoins mondiaux vont s’homogénéiser sous la pression de la technologie ; Le consommateur, pour satisfaire ces nouveaux besoins, est prêt à substituer au rapport qualité/prix un rapport satisfaction/prix et pour cela, à sacrifier des préférences spécifiques ; La standardisation, permettant l’homogénéisation des besoins sur les marchés mondiaux, induit des économies d’échelle, facteurs de réduction des coûts de revient. Les tendances qui favorisent la globalisation des marchés sont –selon Levitt- la nouveauté, le progrès, la praticité, le gain de temps, l’optimisation des coûts mais aussi l’exotisme : l’éloignement, par exemple, devient un signe de rareté. La globalisation ne semble d’ailleurs pas se limiter aux seuls biens industriels ou de consommation, mais touche de plus en plus les service et le secteur des loisirs, sportifs et même culturels . En fait, les frontières devenant de plus en plus perméables tant pour les hommes que pour les produits, les firmes nationales comme les firmes multinationales tendent à injecter sur le marché mondial de plus en plus de produits globaux, quitte à en opérer à postériori l’adaptation. D’ailleurs, Levitt insiste sur le fait que mondialisation et globalisation ne sont pas synonymes et que malgré des mises en marché internationales, des segmentations précises devront être respectées et réalisées pouvant conduire à l’identification de niches globales pouvant conduire à des stratégies marketing multipays. d. Globalisation de la communication La volonté de bénéficier d’une image mondiale pousse à la standardisation des politiques de communication qui doivent par ailleurs permettre à l’entreprise de se différencier de la concurrence. L’internationalisation des agences de publicité et l’apparition de nouveaux vecteurs de communication planétaire obligent les entreprises à se préoccuper de la cohérence interne de leur stratégie de communication. La multiplicité des formes de communication et des centres décisionnaires des firmes multinationales peut en effet interférer sur la recherche d’un positionnement perceptuel cohérent au niveau mondial et disperser les budgets sur des objectifs qui peuvent s’avérer antagoniques (Document 16). e. Accroissement de l’insécurité internationale Le changement intervenu, en cette fin de siècle, dans les pratiques du management concrétise par ailleurs de nouvelles approches des marchés mondiaux, considérés comme de plus en plus incertains. La première hypothèse est de réduire les risques et nombre d’entreprises ont recentré leur démarche stratégique sur leurs activités de base ou leur métier originel. Celles qui ont choisi de diversifier leurs activités sur des champs concurrentiels qui dépassent les frontières relatives aux aléas probabilisables, et donc assurables, ont cherché, dans le cadre de leur développement, des réponses appropriées pour lever les freins relatifs à l’insécurité internationale. Aux voies traditionnelles de couverture des risques se sont donc progressivement substitués des traitements d’anticipation au moyen d’instruments tels que les contrats à terme et autres produits dérivés. La prise en compte de l’incertitude peut enfin conduire l’entreprise, dans un souci d’immunisation préventive, à privilégier davantage sa capacité à se transformer, dans la suite logique du renforcement de son métier (implantation d’une unité de production dans le pays cible) que sa capacité à s’adapter (exploration d’activités ou d’espaces nouveaux facteurs d’incertitude dans le cadre d’une diversification stratégique). f. Mondialisation de l’offre commerciale Si l’essentiel des échanges concerne les marchés des pays développés, la globalisation apparaît d’autant plus nécessaire que ces marchés développés sont saturés. Les entreprises à la recherche de développement s’intéressent donc aux zones nouvelles à forte croissance : Asie, pays d’Europe de l’Est, Amérique latine. Des recherches sont actuellement menées par les groupes multinationaux pour construire une offre commerciale à vocation universelle (Document 17). Les biens industriels, les produits de haute technologie, le secteur du luxe sont cependant, actuellement, considérés comme les plus pertinents pour des stratégies globales alors que l’habillement, l’alimentaire, les produits d’entretien sont considérés comme moins propices. La globalisation de l’offre n’ira donc pas sans pressions sur les entreprises, qui devront s’adapter, et sur les balances de paiement de nombreux états, dont les différents secteurs industriels devront se repositionner. Pour rester compétitives sur les marchés étrangers, les entreprises devront y être présentes physiquement. Il est plus rentable de produire dans les pays où les produits seront distribués que de produire dans le pays d’origine de la firme et d’exporter. En outre, les avantages potentiels de l’internalisation du process de production des actifs sont plus importants que ceux qui découlent de l’octroi de licences à des entreprises étrangères. Ces avantages (suppression des coûts de transaction) justifient le coût additionnel qu’entraîne la gestion d’une organisation dispersée sur le plan géographique.. 3. L’adaptation C’est une position médiane entre l’approche à l’exportation et la standardisation à tous crins. Cette stratégie offre l’avantage de mieux coller aux besoins ou désirs des consommateurs avec une faible incidence en surcoût de production. Elle correspond à une analyse à priori, au plan international, de l’adéquation entre les éléments de l’offre et les conditions de la demande que l’on peut résumer dans le tableau ci-après (Tableau 10.15) Tableau 12.15 - Les stratégies d'adaptation STRATEGIES DE DOMINATION STRATEGIES DE DIFFERENCIATION HOMOGENEISATION DES COMPORTEMENTS GLOBALISATION MARKETING A L'EXPORTATION DIFFERENCIATIONS CULTURELLES FORTES MARKETING INTERCULTUREL GLOCALISATION a. La globalisation La dynamique de la globalisation ne débouche pas seulement sur plus d’homogénéité et de gigantisme. Elle suscite, dialectiquement, chez le consommateur, la recherche de plus de proximité, de plus d’enracinement et réhabilite les phénomènes communautaires de type clanique ou tribal. Le premier frein à la mise en place d’une stratégie globale sera donc d’abord la prégnance de schèmes culturels spécifiques, plus marqués pour les biens de grande consommation que pour les produits industriels. L’entreprise va donc développer des approches marketing qui prendront en compte les différences entre pays parce qu’elle considère qu’elles sont trop importantes pour réussir sans s’adapter. Ainsi, des études ont démontré une influence décroissante de la culture sur les modes de perception et de consommation des produits au fur et à mesure que l’on s’éloignait de l’assiette du consommateur. Malgré la présence mondiale de marques comme Coca Cola ou Mac Donald’s, l’assortiment des rayons alimentaires des grandes et moyennes surfaces diffèrent sensiblement d’un pays à l’autre. D’autres marchés, encore, peu mondialisés, sont fortement dominés par les acteurs nationaux comme le secteur des loisirs ou de l’édition. Réfléchir à l’articulation du global et du local nécessitent de faire la distinction entre ce qui fonde le noyau de l’identité de l’entreprise, et qui ne peut en aucun cas faire l’objet d’une différenciation, et les éléments plus périphériques qui peuvent faire l’objet d’une adaptation comme le montre le tableau ci-dessous : ● le produit Le produit central, celui qui correspond à l’avantage essentiel recherché par le client, est l’élément le plus important à standardiser car c’est à ce niveau que se réalisent les économies d’échelle les plus importantes. Cependant, des réglementations locales ou des habitudes de consommation différentes inciteront à la mise en place de politiques d’adaptation au niveau de la dénomination commerciale, de la marque, de la stylique, du conditionnement, , de l’étiquetage, des services liés au produit, de la qualité. Par ailleurs, les systèmes de production modulaire, où l’adaptation se fait par une combinaison d’éléments de base standards peuvent permettre, par exemple, de profiter à la fois des effets de la standardisation (coûts des composants) et de ceux de l’adaptation (diversité des produits finis). ● le prix Si la standardisation des prix relatifs s’impose sur les marchés locaux, le prix d’un produit sera différent selon les pays où celuici sera commercialisé. Pour les produits de consommation courante en particulier, le niveau des revenus est un paramètre déterminant dans la fixation des prix. La politique tarifaire de l’entreprise ne doit cependant pas contredire le positionnement produit retenu dans le cadre de la stratégie marketing de l’entreprise. il faut que le prix soit cohérent avec la stratégie d’image et puisse permettre à l’entreprise d’atteindre ses objectifs sur chacun des marchés où elle est présente. De plus, une approche marketing du prix doit intégrer des comportements de négociation et des conditions de paiement différentes de ceux du marché intérieur. Afin de déterminer leur capacité de compétitivité, les entreprises tiennent à jour un cahier de cotation de la valeur du produit rendu dans le pays. Elles connaissent ainsi la capacité du produit à se déplacer en fonction de sa valeur, de son poids ou de son volume et peuvent déterminer le rayon possible de l’exportation. Cependant, la connaissance du prix rendu ne concerne que la couverture des frais d’acheminement et d’assurance : entre le premier intermédiaire et le client final étranger, il peut y avoir un différentiel provoqué par le circuit local de distribution utilisé. C’est le dernier prix qu’il est important de connaître en marketing : c’est lui qui donnera la base des estimations de quantités prévisionnelles. La globalisation ne doit pas conduire à la pratique de prix de vente trop variables d’un territoire à l’autre. Des agents économiques peuvent s’approvisionner sur le marché le moins cher et revendre le produit sur le marché le plus cher, en instaurant un commerce parallèle préjudiciable aux intérêts de l’entreprise imprudente. ● la distribution Les entreprises sont obligées de s’adapter aux modes de distribution des pays où elles souhaitent s’implanter. L’approche d’un marché étranger ne peut se faire indépendamment des circuits utilisés localement. La nature du produit, son degré de technicité, le positionnement retenu vont aussi conditionner le mode de présence à l’étranger. Il est d’autant plus difficile de choisir un mode de pénétration des marchés étrangers que les situations sont différentes d’un pays à l’autre. Se tromper peut s’avérer lourd de conséquences : en effet, si le produit, le prix et la communication sont des variables tactiques sur lesquelles on peut assez facilement intervenir ex-post, on ne change pas impunément de partenaire de distribution. Il faudra donc que l’entreprise soit particulièrement vigilante au moment du choix et prenne en compte son niveau d’internationalisation et le degré de contrôle qu’elle peut où qu’elle veut exercer sur ses activités à l’étranger. Si l’entreprise est peu internationalisée, elle pourra recourir aux contrats d’impartition en s’adressant à des partenaires situés situées sur son marché d’origine (négociant international, commissionnaire exportateur, courtier) ou bien dans le pays de destination (agent à la commission, importateur distributeur). Si l’entreprise souhaite s’impliquer davantage et investir à l’étranger, elle créera des filiales industrielles ou commerciales. Le choix d’un partenaire sera l’occasion de réfléchir à la possibilité de capitaliser son avantage concurrentiel. En marketing, par exemple, l’entreprise devra s’interroger pour savoir si leurs portefeuilles de produits sont compatibles et s’ils s’adressent aux mêmes segments de clientèles ? Le partenaire pratique-t-il la même politique tarifaire ? Est-il disposé à mobiliser les budgets appropriés pour les campagnes de communication ? Sera-t-il nécessaire de l’aider financièrement ? L’intermédiaire possède-t-il une marque ? L’entreprise peut-elle l’utiliser ou est-il préférable de distribuer les produits sous la marque de l’entreprise ? Faut-il prendre un ou plusieurs intermédiaires (Un seul intermédiaire peut placer l’entreprise en situation de dépendance) ? Comment déterminer les territoires de vente ? La compétence techniques et commerciale des personnels est-elle suffisante ? La surface financière de l’intermédiaire lui permettra-t-elle de supporter les investissements à réaliser pour la constitution des stocks, pour l’octroi de délais de paiement aux clients ? L’exportateur ne doit pas oublier qu’il sera perçu par le client final à travers l’image que donnera l’intermédiaire dans le pays cible. Il lui revient la responsabilité de vérifier que le miroir reflète l’image souhaitée et de ne pas oublier qu’une relation de partenariat est réciproque : l’intermédiaire choisit aussi ses fournisseurs. ● la communication L’adaptation de la politique de communication à l’étranger se traduit par la définition d’une stratégie créative et la construction d’un plan media spécifique par pays. Les entreprises peuvent ainsi mieux cerner les attentes des cibles identifiées, éviter les contresens ou optimiser la disponibilité des medias. A priori, tout semble pousser à des pratiques adaptatives en matière de communication internationale. La communication publicitaire dépend du contexte local. Elle est étroitement liée aux représentations sociales et à la culture nationale. Il n’est donc pas pertinent de globaliser la communication et d’exporter une campagne conçue au départ pour l’ensemble des pays considérés. Pour éviter l’obstacle de la langue, les campagnes de communication internationale privilégient le visuel et sont gérées par une agence de publicité locale. Cependant, la conduite d’une campagne internationale doit être assumée par une agence en réseau. Cette pratique permet de favoriser l’homogénéité de l’image de marque et de mieux coordonner la politique de communication de l’entreprise. Toutefois, tous les réseaux ne se valent pas et toutes les agences n’ont pas le même potentiel. Ce choix est très lourd car, s’il n’est pas facile de changer d’agence dans un pays, un changement de réseau paraît encore plus délicat. b. Le marketing interculturel Les entreprises peuvent s’attacher, dans une optique de rationalisation des coûts, à dépasser les différences nationales pour mettre en évidence les ressemblances afin de constituer des segments transnationaux sur une base continentale ou mondiale. Les frontières ne constituent plus un critère discriminant de segmentation. L’objectif est de trouver le produit qui donnera la meilleure ouverture internationale pour ne concéder ensuite que des adaptations mineures indispensables. Dans cette optique, la recherche d’informations préalables est une phase primordiale pour définir les conditions d’identification des consommateurs à ce standard. Ces études permettront de déterminer, ex ante, quels aspects du marketing mix originel devront être modifiés pour faciliter l’adéquation entre le lancement international du produit et son acceptation sur les différents marchés nationaux. Cela revient donc à segmenter et cibler des zones d’affinités culturelles transnationales dans lesquelles pourront être développées des stratégies communes. Cette démarche originale repose sur les travaux d’un chercheur néerlandais, Geert Hofstede, professeur d’anthropologie des organisations et de management international à l’université de Limbourg, qui a élaboré, à la suite d’une étude statistique très importante, une grille de lecture qui permet de caractériser, à partir d’indices attribués pour chaque pays, l’identité culturelle des individus sur 5 dimensions universelles : L’horizon temporel, le contrôle de l’incertitude, la distance hiérarchique, la masculinité, l’individualisme (Document 18). ● L’horizon temporel L’horizon temporel qui permet de cadrer les actions individuelles est plus long dans la culture asiatique que dans la culture occidentale. Pour un oriental, la relation d’affaires n’est pertinente que dans la mesure où elle s’inscrit dans la durée. Il leur faut donc établir des liens personnels avant de nouer des liens contractuels. Les managers occidentaux sont souvent déroutés par la longueur de la phase préliminaire au cours de laquelle est proposé un large éventail d’activités destinées à créer ce climat de confiance. Ce management à l’occidentale, basé sur une approche transactionnelle, n’est pas adapté à la culture asiatique, plus orientée vers l’approche relationnelle. Le cadre temporel sera donc un élément déterminant à retenir dans la conceptualisation et la mise en place des actions marketing en direction des pays où la culture conduit les individus à raisonner sur le long terme ● Le contrôle de l’incertitude Cette dimension fait référence à la manière dont les individus abordent les risques et essaient de les éviter. Les différences culturelles très marquées qu’on peut observer à cet égard se répercutent au niveau de la gestion des organisations (établissement de règles formelles), de la gestion des carrières (recherche d’une plus grande stabilité), de la conduite des négociations (toucher aux valeurs est atteindre l’individu dans ce qu’il a de plus fondamental). Dans les situations où l’incertitude est forte prévaut le besoin de sécurité. C’est ce que recherchera le vendeur français. Il tentera de limiter le risque de rejet personnel en s’adressant naturellement au niveau où ne se situe pas le pouvoir de décision. Le premier contact sera donc presque immanquablement positif puisqu’il n’implique aucun engagement de la part de l’interlocuteur. Un négociateur nord-américain n’agira pas de la même façon. Il mènera une négociation compétitive dans le cadre d’un traitement égalitaire avec l’acheteur qui débouche sur des jeux à somme nulle (que le meilleur gagne). Il privilégiera les projets risqués mais susceptibles de rapporter davantage. Cette méthode de travail s’appuie sur un grand professionnalisme, internationalement reconnu, et sur une attitude orientée vers des discussions concrètes, et factuelles. Les négociations s’acheminent très rapidement vers la conclusion. Le vendeur français, plus soucieux de son confort psychologique, mènera des négociations à la japonaise, en tentant de découvrir un maximum de besoins chez son client pour présenter toutes les réponses que son produit peut apporter et les satisfactions que son client pourra en retirer. ● La distance hiérarchique C’est une des dimensions culturelles nationales. Elle traduit la perception du degré d’inégalité entre les individus qui détiennent le pouvoir hiérarchique et les autres et reflète la gamme des réponses données par ces pays à la question de base sur la manière dont la société tolère une distribution inégale du pouvoir dans les organisations. Dans les pays où la distance hiérarchique est courte (cas nord-américain), il y a une dépendance limitée des subordonnés à leurs supérieurs et une préférence pour la consultation (interdépendance entre supérieur et subordonné ). La distance émotionnelle entre eux est relativement petite : les subordonnés peuvent facilement approcher leur supérieur. Dans les pays où la distance hiérarchique est élevée, il y a une considérable dépendance des subordonnés vis-à-vis de leurs supérieurs. En France et au Japon prédomine le respect des valeurs et des manifestations symboliques liées à la hiérarchie. Les individus ne sont pas culturellement habitués à un traitement égalitaire et se placent d’emblée sur une position d’infériorité (cas du vendeur par rapport à l’acheteur au Japon qui bénéficie d’un statut supérieur, cas du vendeur en France qui choisit un interlocuteur de même niveau même s’il pressent qu’il serait plus efficace de s’adresser au niveau supérieur). ● L’individualisme Cette dimension exprime l’intensité de la relation entre les individus et les autres membres de la même communauté culturelle. L’individualisme caractérise une société dans laquelle les liens entre individus sont perdus : chacun est supposé s’occuper de luimême et de ses proches. La société américaine, très largement individualiste, valorise indépendance (accomplissement personnel dans son travail) et liberté (gérer son activité professionnelle). Les relations commerciales se nouent plus aisément, notamment avec les entreprises étrangères. Cette tendance s’oppose au collectivisme, société dans laquelle l’individu existe par rapport à son appartenance au groupe. Une politique de ressources humaines qui vise à récompenser un employé " méritant " en Grande-Bretagne aurait des répercussions catastrophiques sur le climat social d’une entreprise asiatique où la collectivité prime sur l ‘individu (s’il y a un gagnant, l’employé, il y a un perdant, l’atelier). Les marchés, sans être protectionnistes, sont à la limite de la perméabilité. ● La masculinité Cette dimension traduit les différences entre les nations qui donnent une certaine préférence aux valeurs masculines (goût pour l’argent, possessions matérielles, réussite sociale et professionnelle) par opposition aux valeurs féminines (coopération, qualité de vie, environnement social). Ainsi, dans une culture féminine, comme en Suède, au Danemark ou au Brésil prévalent les relations humaines sur l’estime dans les organisations, alors que l’inverse se produit dans des pays plus masculins (Etats-Unis, Allemagne). Cette différence apparaît dans la manière dont les négociateurs se perçoivent les uns les autres. Un individu entreprenant et sûr de lui sera mieux perçu, et donc probablement plus efficace, dans des pays comme l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne (à dominante masculine) que dans des pays à dominante féminine (Suède, Danemark). Dans les cultures féminines qui privilégient les relations humaines, l’amitié est recherchée. Les relations sont personnalisées et l’idée d’une relation froide est difficilement envisageable. Un négociateur sera plus volontiers perçu comme un partenaire. La compétition n’est pas un trait culturel dominant contrairement aux nations masculines qui valorisent l’ambition et la force. Dans un environnement international devenu très instable, la démarche classique, qui a fait ses preuves, s’avère souvent peu opportune lorsque l’entreprise se contente de la décalquer dans les pays où elle souhaite exporter. C’est dans cette perspective que l’approche des marchés extérieurs constitue à elle seule une particularité au niveau marketing. Conclusion La nomadisation du concept marketing a touché l'ensemble des secteurs marchand et non marchand. L'élargissement du champ disciplinaire sur les marchés professionnels a initié ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui un phénomène de dilution. La spécificité des échanges relatifs aux prestations de service représente le deuxième vecteur fort de réorientation du marketing dans les années 70. L'extension des activités de la firme au contexte international a marqué, dans les années 80, le développement du marketing international. Cette propagation du concept semble en fait marquer les limites des outils classiques et met en évidence la nécessité de rénover les fondements de base. MARKETING Chapitre 12 : Les approches sectorielles BIBLIOGRAPHIE ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● Badot et Cova, Le neomarketing, ESF, 1992 Berry, Services marketing is different, Business magazine, 1980 CFCE, Exporter, Foucher, 1996 Dayan, Le marketing industriel, Vuibert, 2001 Dufour, Intégrer Internet dans la stratégie de l'entreprise, PUF "Que sais-je" n° 3186, 1998 Gauthey, Xardel, le management interculturel, Que sais-je n° 2535, PUF. Geert Hofstede, Vivre dans un monde interculturel, Comprendre nos programmations mentales, Les éditions d’organisation, 1994. Gronroos, Service management and marketing ; managing the moment of truth in service competition, Lexington Books, 1990 Gummeson, Lip services. 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Le Marketing a la possibilité d’agir sur ces niveaux successifs de clientèle. Cette intervention à plusieurs niveaux est illustrée par la stratégie suivie par Du Pont de Nemours sur la marque Lycra® . 1 LE CONCEPT DE FILIÈRE En Marketing Business to Business, le succès du produit fourni est étroitement lié au succès de celui que réalisera le client. Un composant électronique ou une fibre textile, par exemple, n'ont de sens que par rapport au système d'anti-blocage des roues d’un véhicule ou au type de sousvêtement qui seront produits à partir d'eux. Le terme de filière provient de la présentation verticale souvent utilisée pour symboliser l'ensemble de la chaîne de production, du matériau de base au produit fini : Fournisseurs de Matières Premières (silicium, or, cuivre...) MOTOROLA (semi-conducteurs) SIEMENS (systèmes ABS) R ENAULT Constructeur R ENAULT Concessionnaires Particuliers Entreprises « Ventes Flottes » Salariés Fig. 2.1 Un exemple de filière Cet exemple (figure 2.1), choisi dans le secteur automobile, montre que la plupart des transactions commerciales entre les différents acteurs de la filière se font entre professionnels. Seul l'achat final du véhicule assemblé se situe dans le domaine de la Grande Consommation, lorsque c'est le particulier qui décide et qui finance l'achat. Ainsi, l'essentiel de la « filière Automobile », comme de la « filière du Bâtiment », relève donc du secteur Business to Business et de sa logique. La notion de filière revêt une signification 41 Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée différente d'une époque à l'autre et d'un pays à l'autre. Cependant, quelques caractéristiques demeurent constantes. 1-1 Une sphère à solidarité variable Dans un secteur d'activité relativement homogène, comme peut l'être celui de l'automobile, des points communs rapprochent les différents acteurs de la filière : - des centres d'intérêt similaires, autour de la recherche et souvent de la compétition automobile, - des diplômes d'origine identique ou très voisine pour les dirigeants et les responsables techniques, - des intérêts communs dans la réussite de tel modèle ou de telle technologie en France, puis à l'étranger. Il en résulte une certaine solidarité à l'intérieur de la filière, très variable selon la culture et la force des acteurs nationaux. Globalement, il est facile d'observer que la culture japonaise permet de créer et d'entretenir de très forts liens entre les différents acteurs d'une filière. Ainsi, lorsqu’un constructeur comme Toyota ou Honda s'implante aux États-Unis ou en Angleterre, il entraîne ses principaux fournisseurs. La solidarité entre le client-assembleur et ses fournisseurs repose sur l'existence de clubs, qui regroupent les différents fournisseurs d'un même client important. Le schéma ci-dessous (figure 2.2) permet de voir qu’un club regroupe des fournisseurs de rang identique : premier rang pour les membres du club Y, second rang pour ceux du club X... Constructeur A Constructeur B Club Y F1 F1,1 F2 F1,2 F2,1 F3 F2,2 F2,3 F4 F5 F3,1 Club X Fig. 2.2 Un exemple de structuration des fournisseurs au sein d’une filière La notion de clubs d'échanges d'informations, d'appartenance à une même sphère, existe davantage au Japon qu'en Europe. On la retrouve cependant en Allemagne où les gros constructeurs comme VAG ou Daimler-Benz n'hésitent pas à soutenir, par des commandes de fournitures pendant les périodes difficiles, leurs « petits » concurrents comme BMW ou Porsche. Quand un gros donneur d'ordres réalise qu'il est gagnant à long terme si ses fournisseurs se portent bien eux-mêmes et peuvent investir leurs profits dans l'amélioration des processus et des produits, c'est la notion de « gagnantgagnant » qui progresse. Pendant les années 80, les constructeurs européens 42 LE BUSINESS TO BUSINESS ont observé leurs concurrents asiatiques. Ainsi ils ont pu mettre en pratique des stratégies similaires de plus forte collaboration avec leurs principaux fournisseurs, axées sur l'amélioration de la qualité des produits et sur les niveaux de certification requis. On peut se demander toutefois si la crise de 1993-1994 n'a pas provoqué en Europe quelques retours en arrière en ce qui concerne la solidarité au sein d'une filière comme celle de l'Automobile. En dépit des échecs cinglants en France en raison du manque de cohésion au sein de filières comme le Bois ou le Cuir, certains succès méritent d'être soulignés dans le secteur du Luxe, renforcé en Extrême-Orient par le succès de grands magasins comme Le Printemps, et dans le secteur de l’industrie alimentaire. On pourrait ainsi évoquer la filière des Produits Laitiers Frais : le succès des marques Danone et Yoplait, en France mais surtout à l'étranger, a permis d'établir le leadership de plusieurs fournisseurs français dans le monde : - Erca, fournisseur franco-allemand leader des machines de conditionnement par thermoformage pour les yaourts, est aujourd'hui la référence avec des rendements supérieurs à 40 000 pots/heure et équipe des usines sur les cinq continents ; - SIAS-MPA, entreprise du groupe Pernod-Ricard, est devenue le leader mondial de la préparation de fruits pour l'industrie laitière. Les exigences de haut rendement et de sécurité maximale sur le plan bactériologique de la part des gros fabricants de yaourts ont ainsi permis à plusieurs de leurs fournisseurs de développer des savoir-faire très pointus et d'acquérir des positions dominantes face à leurs homologues nord-américains et asiatiques. Réciproquement, la puissance obtenue par ces principaux fournisseurs permet à leurs donneurs d'ordre, comme Danone ou Yoplait, de conforter leur avance sur leurs concurrents, tant en niveau de qualité qu’en maîtrise de prix de revient compétitifs. 1-2 Une forte dépendance à l’égard de la demande dérivée C'est une des principales caractéristiques des secteurs Business to Business, négative et souvent perçue comme injuste. L'idée s'énonce simplement : tout fabricant, au sein d'une filière, dépend de son client qui lui-même dépend de son client. Ainsi, toute baisse d'activité au sein d'un secteur donné se répercute sur l'ensemble des fournisseurs concernés. Dans l'Automobile, par exemple, la baisse du kilométrage parcouru par les Français, estimée à 4 % en 1993, conjuguée avec la diminution des achats de véhicules neufs, se traduit par une diminution d'activité pour tous les fournisseurs de la filière. Ainsi, le producteur de pneumatiques Michelin, malgré son avance en Recherche-Développement et sa domination sur les plans marketing et commercial, subit le contrecoup de la crise, à travers une diminution des ventes de pneus pour véhicules neufs – en « première monte » – et en renouvellement sur les véhicules déjà en circulation. Ce problème de dépendance est d'autant plus grave pour les fournisseurs spécialisés de taille moyenne, qui ne travaillent en général que pour un petit nombre de donneurs d'ordres. Un portefeuille de clientèle très réduit peut être un 43 Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée signe de fort partenariat, d'engagement très fort, de la conception de produits nouveaux aux services connexes à la fourniture des équipements. Mais, en même temps, le statut de sous-traitant, terme banni en Marketing Industriel, implique une très forte dépendance à l'égard du donneur d'ordres. En effet, en situation de crise, la tendance est au rapatriement et à la réintégration d'opérations par les principaux donneurs d'ordres qui tentent d'éviter ou de diminuer les suppressions d'emplois dans leurs propres entreprises. Cet effet d'accordéon est amplifié dans des secteurs comme l'Aéronautique, où les principaux donneurs d'ordres préfèrent conserver leurs effectifs de production, en attente d'un contexte plus favorable. Le même phénomène s'observe naturellement dans le secteur du Bâtiment. Le vieil adage « Quand le Bâtiment va, tout va » traduit cette fatalité pour toutes les entreprises placées en amont d'une filière. Lorsque le nombre de logements mis en chantier diminue, tous les acteurs sont touchés ; outre les entrepreneurs de la construction proprement dite, la baisse d'activité touche aussi bien les fournisseurs de carrelages, de revêtements de sols, que ceux de cuisines intégrées... 2 UNE STRATÉGIE MARKETING NIVEAUX D’INTERVENTION AVEC PLUSIEURS Après avoir constaté la conséquence négative de l'interdépendance des maillons au sein d'une filière, il faut décrire les conséquences positives : plusieurs niveaux d'actions peuvent être envisagés. L'idée essentielle en Marketing B to B est qu'il faut toujours raisonner : - par rapport à son client, - par rapport au client du client, - par rapport au client du client du client. Afin de séduire et de fidéliser un client, le plus efficace est souvent de lui parler de son propre client, de lui apporter des renseignements et des études sur la demande de ses propres produits. Pour illustrer cette tendance, on peut étudier le cas du fournisseur de sièges automobiles Michel Thierry du groupe Epéda-Bertrand Faure : Michel Thierry-EBF, en menant des études auprès de la clientèle finale, améliore son offre et le niveau d’information du constructeur Renault. Parallèlement, celui-ci est à l’écoute permanente des remarques émanant de la clientèle : prise en compte des courriers consommateurs, etc. MICHEL THIERRY EBF RENAULT Constructeur Client Final 44 LE BUSINESS TO BUSINESS relations commerciales relations d’informations Fig. 2.3 Les études menées auprès du client final, atout pour le fournisseur auprès de son client industriel Michel Thierry-EBF s'affirme comme le fournisseur de référence en développant des études sur le client final, conducteurs et simples passagers. Ces études sont de deux sortes : - des études d'ordre médical, analysant les problèmes lombaires et de fatigue du dos des « gros rouleurs » que sont les chauffeurs professionnels : taxis, agents commerciaux, etc., - des études de satisfaction et de mécontentement des mêmes chauffeurs à l'égard des différents sièges proposés par les modèles actuels. Ainsi sont analysées les réactions à : - des structures et des formes spécifiques de siège – renforts latéraux, formes « baquets » – des textures de siège plus ou moins résistantes ou moelleuses, - des options proposées telles que les différents modes de chauffage des sièges, les mouvements possibles (inclinaison du dossier, du fessier), la mémorisation possible de plusieurs fonctions des sièges-avant pour les différents utilisateurs du véhicule... En développant de telles études par type de conducteur, le fournisseur intéressera son client concepteur-assembleur-marketer de véhicules en lui apportant une aide réelle pour la conception, le choix des options à retenir et, donc, l'équipement des nouveaux modèles à venir. En se plaçant en amont du processus de conception, un tel fournisseur prend une avance importante sur ses concurrents qui essaieront de « prendre le train en marche ». L'innovation pour l'innovation n'est d'aucune utilité si elle n'est pas recherchée par le client final, si elle ne correspond pas à une amélioration perçue par celui-ci. En étudiant de près le client de son client, le fournisseur Michel Thierry-EBF se place dans une réelle relation de partenariat avec ses clients industriels. 3 CAS LYCRA« BY DU PONT DE NEMOURS « Lycra est la marque déposée de DuPont. 45 Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée L'exemple de Du Pont de Nemours avec sa fibre Lycra permet d'approfondir les différents niveaux d'actions Marketing pour un fournisseur placé en amont de la filière. Pétrochimie Fournisseurs de Matières Premières 3 niveaux d’intervention Marketing Du Pont de Nemours Fibre marque Lycra Filière de fabrication Cibles Prêt-à-porter Collants Filateur ou Guipeur Guipeur Tisseur ou Tricoteur Fabricant de collants Confectionneur (DIM, W ELL, L E BOURGET , ROSY, C HESTERFIELD...) Grossistes Grandes et Moyennes Surfaces 1 Fabricants 2 Distributeurs Détaillants Consommateur Final 3 Consommateurs Fig. 2.4 Les différents niveaux d’intervention Marketing de Du Pont de Nemours pour sa marque Lycra 3-1 Première cible : les fabricants Le premier niveau d'intervention pour DuPont reste celui destiné à son client direct, le guipeur et le fabricant de collants (Dim, Well, Le Bourget, Rosy...), dans la filière du collant par exemple. En effet, si Dim ne choisit pas le Lycra, les autres efforts de DuPont seront inutiles. • Quelles sont les cibles à identifier pour Du Pont de Nemours au sein de l'entreprise Dim ? Le Responsable de Production : si le processus de production du collant ne permet pas l'utilisation du Lycra, à cause de contraintes techniques, comme la résistance de la fibre à l'étirement ou les conditions nécessaires d'hygrométrie sur le site de production, la fibre Lycra ne pourra être retenue. Le Service Recherche & Développement, afin d'intervenir le plus tôt possible, dès la phase de conception du produit nouveau. L'idéal sera que la fibre en question fasse partie intégrante du nouveau cahier des charges. 46 LE BUSINESS TO BUSINESS Le Service Marketing, qui travaille avec la R & D sur le choix et la mise au point des produits nouveaux, et qui pourra user de son influence. Le Service Commercial, qui est en contact avec les distributeurs du produit fini. Les Services Techniques Fonctionnels, comme celui de la Qualité, qui sont surtout préoccupés par le niveau de fiabilité des différents processus de production. Le Service Achats, dont le but est de collecter le maximum d'informations sur les différents matériaux disponibles sur le marché et sur les différents concurrents en présence. On peut deviner que les arguments mis en avant ne seront pas les mêmes en fonction des différents interlocuteurs. D'ailleurs, DuPont choisira des responsables internes, de formation différente, correspondant le plus possible aux profils des personnes à convaincre : Arguments techniques • de productivité • de fiabilité • de coût de revient En priorité pour les interlocuteurs techniques Arguments tirés d’études consommateurs sur les attentes en matière d’aspect, de couleur, de forme, de practicité et de résistance. En priorité pour les interlocuteurs marketing et commerciaux Fig. 2.5 Une argumentation adaptée Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée 47 Document technique présentant une partie de la gamme Lycra dans sa variété d’épaisseurs de fibre et de possibilités d’assemblage. Fig. 2.6 Première cible : les fabricants, du guipeur au confectionneur, ou au fabricant de collants 3-2 Deuxième cible : les distributeurs Le deuxième niveau d'intervention est celui de la distribution, avec principalement : Des opérations ciblées sur les principaux décideurs, acheteurs et responsables des groupes de travail dans les Centrales d’Achat, et sur une sélection de responsables opérationnels du Département Textile, repérés comme leaders d'opinion ou travaillant dans les points de vente phares de l'enseigne : - la fourniture de dossiers documentés comprenant des études sur le comportement des consommateurs et sur les tendances d'évolution avec des références dans d'autres pays de situations comparables ; - la remise des Plans d'Actions détaillés sur la cible finale : Média-Planning, copie des messages TV, magazines... 48 LE BUSINESS TO BUSINESS Un guide pratique diffusé par DuPont pour répondre aux questions que l’on peut se poser sur les élasthannes en général et sur le Lycra en particulier. Fig. 2.7 Deuxième cible : les distributeurs, en soutien à la politique de différenciation du Lycra... Des opérations plus classiques de communication en presse professionnelle, reprenant notamment les opérations destinées au grand public à partir du Média Planning Lycra et y montrant différents produits finis fabriqués avec la fibre Lycra... Des opérations ciblant les décideurs en matière de marques de distributeurs, pour les pousser à exiger de leurs fabricants la présence de Lycra et la possibilité de l'annoncer au consommateur final sur le packaging, ce qui aura pour effet de légitimer davantage la marque de distributeur, qui n'aura rien à envier aux marques nationales. 3-3 Troisième cible : les consommateurs Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée 49 Les moyens utilisés Le troisième niveau d'intervention envisageable est celui du consommateur final. Comment l'atteindre pour lui expliquer les qualités du Lycra et lui permettre de distinguer cette fibre des autres fibres proposées par les concurrents ? Le premier vecteur d'information reste le produit lui-même avec son packaging. Le Service Marketing va essayer d'obtenir la présence du logotype Lycra sur le packaging, à côté du logo de la marque du fabricant, Dim dans l’exemple. Cette présence, les dimensions des lettres, leur couleur d'impression et la place relative par rapport aux autres informations imprimées par Dim seront négociées avec le Chef de Produit Dim. Les autres vecteurs d'information du consommateur restent les médias classiques, essentiellement pour Du Pont de Nemours les magazines féminins, l’affichage et la télévision. Les réactions possibles du Service Marketing du clientfabricant L'envie de se servir d’un Marketing « allié » Indépendamment des qualités techniques de la fibre Lycra achetée à Du Pont de Nemours, le client-fabricant va tout d’abord chercher à profiter des différentes actions menées sur la marque Lycra, qui peuvent renforcer ses propres actions de fabricant. La crainte d’une banalisation de son propre produit Le fabricant peut craindre de voir les consommatrices confondre les qualités intrinsèques de Dim avec celles de la fibre Lycra incorporée. Une exclusivité ne semble pas envisageable sur un marché concurrentiel comme celui des collants. Dès lors, n’y-a-t-il pas un risque réel de phagocytage de l'image Dim par l'image Lycra? La consommatrice va trouver des collants Dim-Lycra, Well-Lycra, Chesterfield-Lycra dans le même point de vente... Elle risque de penser que l'essentiel est que le collant choisi comporte du Lycra... et que finalement les différentes marques se valent, puisqu'elles disposent de la même fibre composante, le Lycra. Le risque est une diminution perçue de la différenciation inter-marques, un effet de banalisation de différents produits qui se ressemblent tant. Une des difficultés du Marketing B to B peut s’analyser à partir de cet exemple. Le Marketing de DuPont doit chercher jusqu'où il peut aller dans la promotion du Lycra sans être perçu comme un risque majeur de banalisation pour les produits de ses clients. Les plans d’actions des fournisseurs doivent tenir compte de ce risque et proposer suffisamment d’avantages et d’innovations pour le compenser. 50 LE BUSINESS TO BUSINESS La stratégie qui s’offre au fournisseur Du Pont de Nemours Afin de pouvoir continuer à mettre en avant sa marque industrielle, le fournisseur dispose d’une palette d’actions. En voici quelques-unes, dont certaines ne s’appliquent pas au cas de Lycra mais peuvent s’observer sur des marchés voisins. Action 1 Le premier avantage que peut proposer un fournisseur dans le cadre du lancement d’un produit nouveau est la primeur d’une innovation en amont. Le client industriel est le premier à choisir tel procédé ou telle matière du fournisseur sur le territoire européen. Il va donc contribuer à son adoption par d’autres fabricants, donc à son développement. En échange, le fournisseur peut consentir une garantie d’exclusivité, en général limitée à six mois ou un an. C’est donc « en primeur » que le client-fabricant pourra utiliser le procédé et que, selon son talent, le client final pourra lui attribuer le nouvel avantage, renforçant ainsi la valeur de sa marque. Les autres marques seront alors considérées comme des marques suiveuses, voire comme des imitations. Action 2 Le deuxième avantage réside dans la convergence des contenus des messages publicitaires. Supposons que Lycra by Du Pont de Nemours mette en avant dans sa campagne publicitaire : - une meilleure résistance aux plis et au pochage, - un « bien-aller galbant » qui réduit les risques d’accrocs, - une excellente permanence de l’élasticité, - le confort et la performance, - une liberté des mouvements, - une meilleure défroissabilité pour le prêt-à-porter. Rien n’empêche le client-fabricant, Dim en l’occurrence, de reprendre l’un ou plusieurs de ces arguments. Ainsi les deux campagnes se rejoignent-elles, augmentant la couverture et la fréquence perçues de la marque du produit final par le consommateur. Action 3 Le troisième avantage utilisable par le client-fabricant se trouve dans le Média-Planning de Lycra, c’est-à-dire : - le choix des médias (les magazines féminins, par exemple) et des supports (Elle, Biba...), - le calendrier de passage des insertions ou des spots. Ainsi, un fabricant, plus attentif et plus souple que les autres dans l’application de son propre Média-Planning pourra-t-il renforcer son propre plan de lancement par la juxtaposition de sa campagne et de celle de son fournisseur en fibre Lycra. Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée 51 Exemple extrait d’un magazine féminin. DuPont présente neuf créations de ces « griffes » intervenant dans des domaines très variés : du meuble aux bijoux, en passant par les articles chaussants. Un « coup de pouce» à une sélection de ses clients, mais en même temps une incitation à une plus grande créativité. Fig. 2.8 Troisième cible : les consommateurs ; « Lycra : a Medley of Ideas » Action 4 Une quatrième voie de collaboration entre le fournisseur Lycra et le client-fabricant peut se trouver avec la présence même d’un produit du client dans la publicité du fournisseur. Ce dernier choisira un produit valorisant pour lui-même, c’est-à-dire remarquable par son degré d’innovation ou son esthétique, mais surtout fabriqué avec la matière ou le procédé qu’il souhaite mettre en avant dans sa propre campagne. Ce choix constitue, de fait, un « coup de pouce » à une sélection de clients ; mais en même temps, c’est une stimulation pour les autres, une incitation à une plus grande créativité. 52 LE BUSINESS TO BUSINESS En synthèse, présentation de la campagne « Consommateurs 1995 » pour montrer l’effet d’entraînement de Lycra aux différents acteurs professionnels, fabricants et distributeurs. Fig. 2.9 Visuel de la campagne en magazines de Lycra Action 5 Le cinquième avantage proposé par le fournisseur ne concerne pas directement le Marketing. En effet, une assistance technique peut être proposée aux services techniques, fonctionnels et de production pour assurer les premières fabrications comportant la matière ou le nouveau procédé. Suivant le cas, un client-fabricant de taille moyenne peut placer sa principale attente dans une assistance technique, surtout lors de l’acquisition d’un nouveau savoir-faire. Action 6 Le sixième mode de collaboration est une conséquence du contrat de fourniture. Lorsque l’accord concerne une fourniture de matière et de matériel, il est possible qu’un différend financier sur la transaction se règle par une participation financière à des actions communes : c’est parfois le cas 53 Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée sur le plan promotionnel avec l’organisation de « mises en avant », de journées d’animation chez les distributeurs. Cet exemple permet d'illustrer les multiples possibilités d'intervention en Marketing B to B sur les différents acteurs au sein d'une filière. Du Pont de Nemours mène parallèlement la même stratégie sur d’autres produits, comme le Gore-Tex , en particulier pour les vêtements de sports d'hiver. 3-4 Le choix de la communication auprès du grand public Dans un secteur comme l'alimentaire, on peut citer Nutrasweet® de Monsanto qui signe son édulcorant sur des marques de soft-drinks et de produits laitiers comme Chambourcy® ... Aux États-Unis, une variante se développe avec le co-branding, qui consiste à cosigner un produit fini avec la marque d’un produit connu utilisé comme ingrédient dans sa confection. La France a vu tout dernièrement l'apparition d'une glace Häagen Dazs® à la liqueur Bailey's® , deux marques du groupe Grand Metropolitan. Dans le secteur automobile, on peut citer les amortisseurs Monroe® ou les différents produits de Valéo. Le groupe Intel a adopté la même démarche dans le domaine informatique avec la mention « Intel Inside ® ». Cependant, globalement, le nombre de marques industrielles qui communiquent directement au grand public est encore minoritaire. À ce jour, la majorité des marques industrielles interviennent en France seulement au niveau du client industriel et du distributeur professionnel, sans chercher à atteindre le grand public, consommateur final du produit. C’est l’exemple de SIAS (figures 2.10 et 2.11), qui cible sa communication auprès des professionnels des entreprises alimentaires, en particulier les producteurs de produits laitiers frais, mais qui ne se signale pas à l’attention du consommateur final. Producteurs de fruits Communication professionnelle SIAS - MPA (PERNOD -RICARD ) - Presse professionnelle - Salons - Revues internes des firmes YOPLAIT Industrie Agro-Alimentaire Grossistes Restaurants Consommateur Final Grandes et Moyennes Surfaces 54 LE BUSINESS TO BUSINESS Fig. 2.10 Un exemple de communication ciblée sur le client professionnel Extrait de « Yoplaitscope », bulletin de liaison des franchisés Yoplait dans le monde. Fig. 2.11 Insertion publicitaire de SIAS (fournisseur de fruits) Dans le secteur du Bâtiment et de l'Automobile, on trouve de nombreux exemples de produits qui ont la possibilité de se vendre à deux titres : - en tant qu'équipement d'origine, - en tant qu'équipement de renouvellement. C’est le cas chez Michelin. Le même produit, par exemple le pneu MXV pourra être vendu : - sur un véhicule neuf, en fonction d'accords B to B avec les constructeurs. Le marché de la « première monte » ou « OEM » dans le vocabulaire anglosaxon (Original Equipment Manufacturer), fait l’objet de contrats entre industriels : le constructeur impose tel fournisseur et tel modèle de pneus au consommateur final. En France, en 1994, seuls 1 % des acheteurs de véhicules neufs ont refusé la version proposée ; - sur un véhicule déjà acquis, les ventes se feront en fonction d'accords avec les distributeurs, mais aussi en fonction des actions classiques de communication au grand public. 55 Chapitre 2 : Filière et Demande Dérivée Dans ces cas de vente à double niveau, d’origine ou de renouvellement, il est assez fréquent de trouver les deux types de communication : communication B to B destinée aux constructeurs-assembleurs et communication Grand Public, qui se renvoient l’une à l’autre, faisant bénéficier la marque d’un niveau de professionnalisme perçu comme supérieur à celui des autres marques. MICHELIN Constructeur Automobile Marché de « Première Monte » Original Equipment Manufacturer Revendeurs Consommateur Final Marché de renouvellement Fig. 2.12 Le double Plan d’Actions Business to Business et Grand Public chez Michelin MARKETING Chapitre 12 : Document 2 – Le comportement d'achat industriel Le comportement de l'acheteur industriel Le comportement de l'acheteur industriel Une part importante de l’économie repose sur les transactions entre entreprises (B2B). Il est donc important de bien comprendre la structure de cette dynamique. On peut dire dès le départ que nous retrouvons trois différences importantes entre le marketing organisationnel et celui de consommation soient : la nature de la demande, la structure et la composition du client organisationnel et enfin le produit industriel lui-même. La demande de bien industriel : La demande industrielle s’insère dans une filière industrielle et elle est dépendante de la demande aval. Les biens que l’on vend sont insérés dans un produit que notre client incorpore dans son produit final. La demande industrielle de biens est très fluctuante et réagit fortement, et avec retard, à une faible variation de la demande finale. Le client organisationnel : L’entreprise doit composer avec des clients multiples: ses clients directs et les clients de ses clients qui font partie de la filière industrielle. À chaque niveau de la filière, il y a une structure collégiale (un groupe de personnes: le centre d’achat, ayant des motivations différentes, exerçant des fonctions différentes et ayant des compétences distinctes). Le produit industriel : Le produit recherché est généralement bien défini par le client car il est professionnel et objectif (la plupart du temps). La marge de manœuvre est mince car le client sait ce qu’il veut. Le produit a une importance stratégique pour lui car il entre dans son système de production. Par contre, le produit industriel est souvent polyvalent et peut servir à plusieurs utilisations contrairement au produit de consommation qui ne répond qu’à une utilisation spécifique. Le centre décisionnel d'achat Il arrive parfois que les vendeurs de produits n’aient pas de succès auprès de certaines entreprises. Peut-être ne parlent-ils pas aux bonnes personnes ou bien ne prennent-ils pas le temps de bien comprendre le processus d’achat en milieu industriel? Il est important de savoir que dans une entreprise industrielle, le marketing se doit d’être orienté en fonction des gens qui prennent les décisions ou qui ont de l’influence sur celles-ci. Voici en quoi consiste le centre décisionnel d’achat : ● ● ● ● ● L’acheteur : celui qui a la tâche formelle de définir les conditions d’achat, de sélectionner les fournisseurs et de négocier les contrats. L’utilisateur : celui ou celle qui utilise le produit (ex. l’ingénieur de production), c’est lui ou elle qui est le mieux placé pour évaluer de la performance d’un produit. Le prescripteur : le secteur de R&D ou un bureau externe peuvent proposer des produits à l’acheteur. Le décideur : celui qui a le pouvoir d’engager l’entreprise dans un achat. Les filtres : l’ensemble des sources d’influence informelles qui peuvent agir sur la décision. Les besoins du centre d’achat Afin de bien répondre à ses clients, il faut prendre en considération leurs besoins. Toute la communication devra refléter le caractère différentiel de nos produits. Les cinq dimensions des besoins sont les suivantes : ● ● ● ● ● Dimension technique : la qualité, les délais de livraison etc. Dimension financière : coût d’achat, d’installation et d’entretien, conditions et délais de paiement, ponctualité des livraisons. Dimension assistance : service après vente, aide à la mise en œuvre et dans l’utilisation. Dimension information : communication, qualification du personnel de vente, accès prioritaire à l’innovation, formation. Dimension diverses : rapports de dépendance, compatibilité des modes d’organisation, réputation de la marque et de l’entreprise. Le processus d’achat du client organisationnel Lorsque notre client manifeste un besoin pour un produit quelconque, il cherche à résoudre un problème. Il est donc important de se positionner comme celui qui lui amènera la solution et ce, avec la plus grande facilité. Le client cherche à transmettre un poids de sur ses épaules sur celles d’une personne ou d’une entreprise en qui il aura confiance. Voici les étapes du processus d’achat : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Anticipation et reconnaissance d’un problème. Détermination des spécifications et des quantités nécessaires. Recherche des fournisseurs potentiels. Recueil et analyse des offres et soumissions. Choix du fournisseur. Contrôle et évaluation des performances. &RPPLVVLRQ7HFKQRORJLH%% HQSDUWHQDULDWDYHF &RPSWHUHQGXGHOD&RPPLVVLRQGXPDUV /HVSUREOpPDWLTXHVGHFDWDORJXHV ,QWHUYHQDQWV z $9,6,809LQFHQW.$5$&+,5$ z *(1&2'($1%HQMDPLQ&287< z 7+20621&pGULF/(6$9($17 z 727$/),1$(/),VDEHOOH*XHU $QLPDWLRQ0LFKHO%2/=((',),;,2 0LFKHO%RO]H±(',),;,2 3UHPLHU IDLW PDUTXDQW FHWWH FRQIpUHQFH VXU OHV SUREOpPDWLTXHV GH FDWDORJXH HVW O¶RFFDVLRQ G¶DQQRQFHU OD VLJQDWXUH G¶XQ DFFRUG DXMRXUG¶KXL PDUV HQWUH GHX[ SODFHV GH PDUFKp GH UHQRPPp +XEZRR HW $YLVXP +XEZRR HVW XQH SODFH GH PDUFKp KRUL]RQWDOH EXVLQHVV WR EXVLQHVV VSpFLDOLVpH GDQV OHV DFKDWV QRQ VWUDWpJLTXHV SRXU OH FRPSWH GH JUDQGHV HQWUHSULVHV HW $YLVLXP HVW XQ RSpUDWHXU VSpFLDOLVp GDQV OHV VROXWLRQVHSURFXUHPHQWVXUPHVXUH$YLVLXPDSSRUWHj+XEZRRGHVHVWLWUHV &HW pYqQHPHQW LPSRUWDQW GDQV OH SD\VDJH GHV SODFHV GH PDUFKp PRQWUH OD FRPSOH[LWp GHIDLUHGHVFDWDORJXHVSDUUDSSRUWjFHTXLpWDLWDQQRQFpDXGpSDUW &pGULF/(6$9($17±7+20621 /HV FDWDORJXHV pOHFWURQLTXHV UHSUpVHQWHQW XQH SDUWLH PDUJLQDOH GHV 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Réalisées à partir de 1973, les premières études universitaires s'intéressent essentiellement à la fonction commerciale du marketing achat (KOTLER et LEVY, 1973 ; DAVIES, 1974 ; SANTI, 1974) ainsi qu'aux conditions susceptibles de le justifier (VALLA, 1978). Renouvelées au début des années 1980, les recherches académiques s'attachent à montrer la dimension stratégique des volets internes et externes de l'action marketing de l'acheteur. Des outils sont élaborés pour prendre en compte les contraintes propres à l'entreprise et pour analyser les caractéristiques de son marché amont (MARCEL et NASSOY, 1985). Au cours des années 1990, les chercheurs ajoutent une logique d'action à la fonction initialement analytique du concept. L'approche marketing doit favoriser une meilleure adéquation entre les possibilités du marché fournisseur et les besoins de l'entreprise (SOSTENES, 1994-a). Sur le plan des pratiques, entre 1970 et 1990, l'application du marketing achat ne semble pas très répandue dans les entreprises. En 1973, d'après M. SANTI, les diverses études1 réalisées en France montrent que les implications, en terme de structures, de rôles et de responsabilités de ce que recouvrent les termes de marketing restent encore floues. Plus tard, B. BLACKBURNE (1981) signale que, si une certaine sensibilisation au marketing achat existe dans les entreprises de son échantillon, la mise en oeuvre des techniques marketing y est encore peu développée. Cherchant à définir le degré d'évolution de la fonction approvisionnement dans les entreprises industrielles suisses, l'auteur parvient aux constats suivants : - d'une part, les acheteurs ne participent que faiblement à l'identification des besoins en approvisionnement de leur entreprise ; - d'autre part, ils ne font que commencer à mettre en oeuvre des techniques de recherche sur le marché fournisseur. Pour expliquer le faible taux de pénétration du concept de marketing achat dans les entreprises, l'auteur identifie quatre raisons principales : une planification peu développée, une communication inter-fonctions limitée, une conception sur le court terme du rôle de l'acheteur et enfin, un niveau de formation insuffisant des professionnels de l'achat. A partir des années 1990, les avis s'opposent en ce qui concerne la pratique du marketing achat dans les entreprises. Ainsi, B. COVA (1992)2 présente-t-il le concept comme largement répandu dans les entreprises industrielles alors que M-J. SOSTENES (1995) s'attache à montrer le contraire3. Parallèlement à cette divergence, il existe d'autres problèmes relatifs aux études empiriques : - tout d'abord, le développement du marketing achat dans les entreprises n'est pas décrit à partir d'éléments chiffrés (COVA, 1992) ; -3- - enfin, les enquêtes réalisées ne concernent pas uniquement le marketing achat, mais, plus généralement, les pratiques d'achat (SOSTENES, 1994) ; ainsi, ce sont surtout les évolutions des techniques d'approvisionnement qui sont examinées et non la mise en oeuvre effective de l'ensemble des pratiques propres au marketing achat. Alors que sur un plan théorique le concept paraît aujourd'hui relativement bien cerné, il convient d'admettre que l'on sait peu de choses en ce qui concerne sa situation dans les entreprises. Il semble donc nécessaire de faire le point sur l'état de l'art en matière de marketing appliqué aux achats. L'objet de cet article est de rendre compte d'une étude empirique réalisée pour répondre aux deux questions de recherche suivantes : - sur le plan théorique, une certaine convergence existe, dans la littérature, pour définir le marketing achat ; la retrouve-t-on sur le terrain ? - s'agissant des pratiques, quels outils, associés au marketing achat dans la littérature, sont-ils réellement utilisés dans les entreprises ? Dans une première partie, une revue de la littérature permettra de clarifier le concept et d'élaborer une grille de lecture destinée à confronter, sur le terrain, théorie et pratique. Une seconde partie présentera les résultats d'une enquête réalisée en 1997 auprès d'un panel de douze entreprises industrielles. 1 LE MARKETING ACHAT DANS LA LITTERATURE Au niveau théorique, les années 1990 sont marquées par une convergence des définitions du marketing achat (1-1). A cette époque, les chercheurs sont de plus en plus nombreux à le concevoir comme une démarche mettant en cohérence les relations de l'acheteur avec les services de son entreprise (orientation interne) et l'ensemble des actions à conduire sur le marché amont (orientation externe) (1-2). Les perspectives internes et externes permettent de classer les différentes fonctions assignées au marketing achat (1-3) ainsi que les principaux outils utilisés (1-4). Une grille de lecture est alors élaborée pour étudier le concept sur le terrain (1-5). 1-1 Convergence vers une définition du marketing achat Comme H. FENNETEAU (1992, p. 3), qui constate "une formulation trop étroite des définitions du marketing achat", M-J. SOSTENES (1994-a, p. 7) ne juge pas satisfaisantes les nombreuses définitions "centrées sur la démarche marketing achat". Prenant appui sur ce qui fait de l'achat une opération similaire à la vente et sur ce qui le distingue, H. FENNETEAU (1992, p. 10) propose une définition opérationnelle du marketing achat. "L'acheteur doit simultanément développer le dialogue avec les autres membres de son entreprise en pratiquant un marketing interne, et mener des actions auprès des fournisseurs en développant un marketing externe". -4- Identifiées par M. SANTI (1974), les orientations internes et externes sont fréquemment utilisées par les chercheurs pour aborder le concept (MARCEL et NASSOY, 1985 ; BRUEL, 1986 ; DOUILLET, 1987 ; LEENDERS et BLENKHORN, 1988 ; CLOUET, 1989 etc.). M-J. SOSTENES (1994-b, p. 8) se réfère à ces deux perspectives, pour définir le marketing achat comme "une démarche à la disposition de l'acheteur, qui lui permet de prévoir et d'intervenir de façon active dans la relation d'échange avec le marché amont afin d'adapter les besoins de l'entreprise aux possibilités du marché ou d'influencer l'offre pour l'adapter à ses besoins dans l'intérêt de son entreprise". 1-2 Formalisation d'une démarche de marketing achat Afin d'opérationnaliser le concept, de nombreux chercheurs se sont efforcés de formaliser la démarche marketing achat en reprenant les stades caractéristiques d'une approche marketing (BLACKBURNE, 1981 ; PINGEOT, 1984 ; de MARICOURT, 1984 ; BRUEL, 1986 ; DOUILLET, 1987 ; JUILLARD-MARTIN, 1989 etc.). Si les auteurs ne s'accordent pas sur le nombre de phases, il est néanmoins possible de structurer la démarche autour de trois étapes principales. Etape 1 : Analyse des besoins internes L'analyse du contexte d'un produit ou d'un sous-ensemble, dès la phase amont du développement, donne à l'acheteur des pistes pour l'étude du marché fournisseur. Etape 2 : Analyse de la situation externe Cette étape conduit l'acheteur à examiner la complexité technique4 et commerciale5 du marché fournisseur. Il lui faut également identifier les autres acheteurs concernés par son marché et apprécier la puissance à l'achat de l'entreprise. Etape 3 : Actions d'ajustement Dans cette phase, l'acheteur joue un rôle, tant sur l'environnement amont, que sur le marché intérieur représenté par l'ensemble des services dont il doit satisfaire les besoins. Il ajuste les besoins de l'entreprise aux possibilités du marché fournisseur et réciproquement. 1-3 Fonctions assignées au marketing achat La démarche marketing fait ressortir des fonctions d'analyse et d'action. Alors que l'analyse concerne le besoin et le marché, les actions d'ajustement peuvent aussi être distinguées selon qu'elles sont internes ou externes. 1-3-1 Actions internes Au cours des années 1980, les chercheurs se sont concentrés sur le rôle joué par l'acheteur dans l'ajustement des besoins de l'organisation aux possibilités du marché amont (BRUEL, 1986) (1-3-1-1). Mieux se vendre dans l'entreprise et valoriser son service constituent deux autres éléments importants du volet interne de la démarche marketing (1-3-1-2). -5- 1-3-1-1 Orienter la définition des besoins pour ajuster la demande à l'offre En apportant sa connaissance du marché fournisseur, l'acheteur permet à l'entreprise de s'y adapter au lieu de le subir (JUILLARD-MARTIN, 1989). Il peut aussi anticiper la demande des utilisateurs en détectant, dans son environnement externe, certaines innovations technologiques susceptibles d'apporter une réponse à des besoins latents repérés dans l'organisation (BARREYRE et LENTREIN, 1988). 1-3-1-2 Valoriser et crédibiliser la fonction achat dans l'entreprise La démarche marketing achat inclut le contrepoids à exercer, face à l'esprit de production manifesté par les techniciens de l'entreprise (LECOEUR, 1989). Pour que ceux-ci acceptent de se remettre en cause, en prenant en compte les menaces et les opportunités de l'environnement fournisseur, les acheteurs doivent être crédibles. En effet, ils ne pourront jouer un rôle de conseil et d'expert que s'ils sont reconnus comme des acteurs connaissant bien l'univers de l'offre et de la demande. Il leur faut aussi rendre visible la contribution apportée aux autres services (BLACKBURNE, 1981 ; TRINQUECOSTE, 1985). "L'acheteur doit vendre, à l'intérieur de la société, ce qu'il a su faire, ainsi que ses compétences" (DOUILLET, 1987, p. 5). 1-3-2 Actions externes Abordé selon une perspective externe, le marketing achat conduit l'acheteur à conquérir le marché amont en développant de nouvelles sources d'approvisionnement (1-3-2-1), en aidant le fournisseur à améliorer sa performance (1-3-2-2) ou en instaurant des relations de partenariat (1-3-2-3). 1-3-2-1 Développer de nouvelles sources d'approvisionnement Dans une vision traditionnelle, l'acheteur ne recherche de nouveaux fournisseurs que s'il ne les trouve pas sur le marché amont. Dans une approche de "reverse marketing", il essaye de développer d'autres relations pour contrecarrer une situation de faiblesse ou pour anticiper d'éventuels changements de ses besoins (LEENDERS et BLENKHORN, 1988). Grâce au développement d'une nouvelle source d'approvisionnement, l'acheteur sera capable d'obtenir mieux que ce que le marché propose. Il pourra aussi améliorer le paramètre prix, dans un contexte où une ou plusieurs entreprises dominent un marché et limitent le jeu de la concurrence. 1-3-2-2 Aider les fournisseurs à progresser L'action marketing privilégie les comportements d'achat destinés à susciter des progrès chez les fournisseurs (LEENDERS et BLENKHORN, 1988). Une des missions de l'acheteur est alors d'amener le fournisseur à réaliser des investissements compatibles avec ceux de l'entreprise cliente (KRALJIC, 1983). 1-3-2-3 Faire évoluer des relations vers un mode partenarial -6- Qu'il s'agisse d'une collaboration logistique ou de conception (BRUEL, 1993), le partenariat résulte d'une démarche de marketing achat (LEENDERS et BLENKHORN, 1988 ; SOSTENES, 1994-a). A l'issue de cette dernière, l'acheteur dispose de deux instruments pour influencer les sources d'approvisionnement : le partenariat et la mise en concurrence. Alors que le partenariat est "une politique consistant à se lier durablement à un fournisseur et à coopérer avec lui afin de réaliser des progrès profitant aux deux parties", la mise en concurrence conduit à "stimuler la rivalité entre les fournisseurs et à reporter continuellement les commandes de l'entreprise vers la source d'approvisionnement la plus compétitive" (FENNETEAU, 1990). 1-4 Outils Au cours des années 1980 et 1990, les techniques s'affinent et se diversifient. Il est possible de distinguer des outils de gestion de l'information (1-4-1), d'organisation (1-42) et de communication (1-4-3). 1-4-1 Outils de gestion de l'information Transposées à l'environnement amont dès la création du concept de marketing achat, les études de marché sont utilisées pour positionner l'entreprise par rapport aux fournisseurs et aux autres entreprises acheteuses. Il s'agit d'évaluer l'offre et la demande. Définie à partir d'éléments précis concernant les fournisseurs, comme la capacité de production, les efforts de R&D, la situation financière, la qualité des produits ou la structure de prix de revient (BARON, 1988), l'offre est aussi examinée selon une perspective plus générale prenant en compte la complexité technique et commerciale du marché amont (MARCEL et NASSOY, 1985). L'analyse de la demande consiste à examiner la concurrence6 et la puissance7 à l'achat de l'entreprise (BARON, 1988). La démarche de marketing achat proposée par M. PINGEOT (1984)8 permet de classer les outils informationnels en deux catégories, selon qu'il s'agisse de collecter (1-4-1-1) ou de traiter l'information (1-4-1-2). 1-4-1-1 Collecte des informations a) Informations internes La démarche marketing, celle des vendeurs ou celle des acheteurs, est organisée autour de trois phases principales. Tableau 1 : structure d'une démarche marketing Marketing vente Etape 1 Etape 2 Marketing achat Etudier le marché aval pour Etudier la demande interne connaître la demande externe Etudier l'offre interne Etudier le marché amont pour connaître l'offre -7- Etape 3 Proposer la meilleure offre pour Favoriser une adéquation entre les possibilités du répondre à la demande identifiée marché fournisseur et les besoins de l'entreprise En marketing vente, la première étape sert à connaître la demande externe. Dans la démarche de marketing achat, elle est utilisée pour étudier la demande interne9. Les informations parviennent à l'acheteur sous la forme d'un cahier des charges qui exprime l'ensemble des caractéristiques du produit, et au travers d'indications commerciales constituant les conditions d'achat. Il s'agit, par exemple, d'éléments relatifs aux délais de réalisation, à l'échelonnement et aux quantités minimales des livraisons ou aux conditions de transport et d'assurance. b) Informations externes Les informations sur les marchés nationaux et étrangers, la détection des innovations technologiques, la possibilité de comparer des coûts de production à une échelle mondiale sont des ressources précieuses pour formaliser la politique achat de l'entreprise. Sur un plan général, l'approche documentaire et l'enquête terrain sont des moyens classiquement utilisés pour collecter les informations externes nécessaires à la démarche marketing (SCHEUING, 1989 ; MARTINET et RIBAULT, 1989). En ce qui concerne la première de ces deux techniques, il existe différentes sources comme, la presse, les annuaires, les banques de données ou les questionnaires adressés aux fournisseurs (DELESSE, 1985). Sur le terrain, l'acheteur obtient l'information auprès des fédérations, des syndicats professionnels, des ambassades et des fournisseurs eux-mêmes. Les congrès, les salons et les expositions sont d'autres outils également utilisés. Dans le cas particulier d'une prospection internationale, le piggy-back (COVA, 1990) et l'appel d'offres (COVA, 1992) sont présentés comme des instruments privilégiés du marketing achat. Terme anglo-saxon, le piggy-back signifie littéralement "sur le dos". Il désigne une opération au cours de laquelle une entreprise fait appel à la puissance d'information ou de représentation d'une autre entreprise déjà implantée sur un marché étranger. Conclu sur une base contractuelle, le piggy-back est un accord interentreprises dans lequel une société "porteuse" met ses forces au service d'une société "portée", pour l'aider à exporter ou à s'implanter à l'étranger Transposé du marketing international, "le piggy-back réciproque à l'achat" repose sur un échange mutuel d'expérience sur les marchés étrangers. Les deux sociétés jouent, tour à tour, les rôles de "portée" et de "porteuse". Le troc de fichiers de "bons fournisseurs" qui en résulte fréquemment, semble être le moyen le plus rapide, le moins coûteux et le plus fiable, de pénétration à l'achat d'un marché étranger. En se basant sur la première approche du marketing achat dans laquelle le client anticipe la transaction en prenant l'initiative de la relation, B. COVA (1992) définit ce qu'il considère comme l'objectif principal de la démarche. "La finalité du marketing inversé est de donner une marge de manoeuvre au client pour éviter de lui voir imposer un certain type de produit par le fournisseur, et, au contraire, lui permettre de spécifier le produit qu'il désire" (COVA, 1992, p. 5). -8- Dans cette perspective, l'appel d'offres sert principalement à prospecter, tout en permettant l'obtention des meilleures conditions de prix et des propositions techniques les plus créatives. Il est plus particulièrement utilisé dans des situations non répétitives, essentiellement caractérisées par un manque d'information et par un risque jugé important. De tels contextes correspondent, par exemple, à l'approvisionnement sur de nouveaux marchés, géographiques ou sectoriels, et à l'achat de biens d'équipement. 1-4-1-2 Analyse des informations Après avoir collecté les informations concernant les familles de son portefeuille d'achat10, l'acheteur dispose de différents outils pour formaliser les renseignements obtenus. C. MARCEL et B. NASSOY (1985) proposent de quantifier des contraintes internes et externes11 afin de positionner ensuite les familles de produits dans différentes matrices. La "matrice des achats" schématise les risques encourus en matière de complexité interne. Elle met en évidence la nature et l'importance des difficultés à traiter. La "matrice des marchés" fait apparaître la complexité technique et commerciale des différents marchés fournisseurs. Précieux outils de synthèse des informations recueillies, les matrices précédentes servent aussi à identifier et à hiérarchiser les interventions de l'acheteur. En effet, en regroupant la matrice des achats et celle des marchés dans une matrice unique, la "matrice des approvisionnements", l'acheteur peut définir les grandes orientations des actions à conduire pour chacune des familles de produits de son portefeuille12. Afin d'analyser les informations et de définir les actions à engager, l'acheteur dispose également d'outils généraux d'analyse stratégique comme la courbe de vie d'un produit, le portefeuille d'activité des fournisseurs ou encore l'analyse concurrentielle du marché amont. 1-4-2 Outils d'organisation 1-4-2-1 Actions internes sur le besoin La mise en place de groupes d'analyse de la valeur, ainsi que l'utilisation d'un concept organisationnel comme celui de centre d'achat sont susceptibles d'aider l'acheteur à ajuster la demande à l'offre. L'analyse de la valeur est "une méthode de compétitivité, organisée et créative, visant la satisfaction du besoin de l'utilisateur par une démarche spécifique de conception à la fois fonctionnelle, économique et pluridisciplinaire" (Norme AFNOR NF X 50-150, décembre 1991). La méthode consiste à déterminer et analyser les fonctions à assurer, à estimer la répartition des coûts et des gains, à identifier et classer les améliorations significatives, à élaborer un cahier des charges fonctionnel puis à valider les besoins et les objectifs. -9- VALLA (1981) définit le concept de centre d'achat comme "l'ensemble des acteurs, appartenant ou non à l'entreprise, participant, formellement ou informellement, à tout ou partie du processus d'achat et exerçant de ce fait une influence sur la décision finale". A chacune des phases du processus d'approvisionnement, différents individus jouent un rôle déterminé par l'organisation et leurs enjeux personnels. Il s'agit des utilisateurs (ils reçoivent les biens acquis), des prescripteurs (ils définissent la nature des produits achetés), des conseillers (ils influencent le processus et la décision d'achat), des décideurs (ils ont le pouvoir d'engager l'entreprise auprès d'un fournisseur) et des filtres (ils contrôlent les flux de communication entre les membres du centre d'achat). Grâce aux différents outils organisationnels précédemment mentionnés, l'acheteur peut orienter la définition du besoin en amenant le bureau d'étude à prendre en considération les solutions techniques révélées par l'analyse du marché amont (BURT et SOUKUP, 1986). En énonçant le besoin en termes de finalité, sans référence aux solutions techniques susceptibles d'y répondre, le cahier des charges fonctionnel13 est un outil privilégié qui permet à l'acheteur de contribuer à l'émergence de l'innovation, dès la phase de conception. 1-4-2-2 Actions externes sur le marché amont Le partenariat figure parmi les outils relationnels utilisés par les acheteurs à l'issue de leur démarche de marketing achat. Suite à l'analyse des besoins, l'acheteur est en mesure de définir un premier axe stratégique d'achat organisé autour de deux options, la recherche du coût minimum d'une part, et la maîtrise des contraintes internes d'autre part. Avec l'approche de C. MARCEL et de B. NASSOY (1985), la première option concerne surtout les familles de produits positionnées dans les cases "achats simples" et "achats lourds" de la "matrice des achats". Les actions à engager sont alors la standardisation, la réduction du nombre de fournisseurs, la mise en concurrence ou le regroupement des achats dans le cas d'une organisation multi-sites. La maîtrise des contraintes est une option à réserver aux "achats stratégiques" et aux "achats techniques". Dans ce cas, il convient de privilégier la recherche de la qualité ou la sécurité d'approvisionnement. Pour les "achats techniques", les auteurs recommandent différentes interventions : faire modifier le cahier des charges, homologuer certains fournisseurs ou rechercher des produits de substitution. S'agissant des "achats stratégiques", l'établissement de relations partenariales, avec un ou deux fournisseurs, est conseillée. Si l'analyse des besoins, orientation interne, incite l'acheteur à envisager le partenariat, il en est de même avec l'analyse externe du marché amont. R. PERROTIN (1992-a) propose ainsi de réserver les relations partenariales à un contexte caractérisé par une forte concurrence et une grande puissance à l'achat. 1-4-3 Outils de communication - 10 - 1-4-3-1 Communication interne L'impératif de communication interne se situe à deux niveaux. - Sur un plan individuel, l'acheteur doit maîtriser la communication interpersonnelle afin de dialoguer et de collaborer efficacement avec ses partenaires de l'entreprise. Les cercles de qualité, les équipes de projets, les groupes d'analyse de la valeur ou les messageries internes sont des outils privilégiés pour stimuler l'innovation (BARREYRE et LENTREIN, 1988). - A un niveau collectif, des actions impliquant l'ensemble du service doivent être entreprises auprès des clients internes, dans le but de les sensibiliser à l'importance des contributions apportées par les acheteurs, ou pour leur présenter la possibilité de nouveaux enjeux (TRINQUECOSTE, 1985). Dans ce cas, le mix de la fonction achat, développé par B. BLACKBURNE (1981), est une check-list intéressante. Tableau 2 : composantes du mix interne proposé par B. BLACKBURNE (1981) Marché Produit Distribution Prix Promotion Le marché est constitué de l'entreprise toute entière. La fonction achat doit persuader la Direction de son importance. Il lui faut aussi convaincre le Marketing de ses possibilités de collaboration et se dégager de la Production. Le produit correspond au service que la fonction achat apporte à l'entreprise. La distribution se concrétise par la manière dont la fonction organise l'approvisionnement. Le prix représente le coût des prestations de la fonction achat dans le cadre du service qu'elle propose. La promotion s'exprime au travers des efforts entrepris par la fonction achat pour "mieux se vendre". C'est le rôle clé de la communication interne des services achat qui a conduit D. LENTREIN (1995)14 à enquêter, auprès de dix entreprises de secteurs différents, afin de dresser un état des lieux des pratiques et des problématiques. Différents outils de communication interne ont été identifiés, par l'auteur, comme des supports écrits (journal, brochure, manuel, documents fournisseurs ...), audiovisuels (films ou bulletins d'information), télématiques (messagerie électronique, Minitel ...) ou interactifs (groupes de projets, conférences). Trois enseignements majeurs ressortent de la recherche : - l'objectif premier de la communication interne des services achat est d'ordre informationnel ; il s'agit de diffuser, dans l'entreprise, des informations essentiellement techniques15 sur les marchés amonts ; les communications sur les politiques achat ou sur les outils de gestion16 sont apparemment plus rares ; - la communication interne des services achat est faiblement formalisée ; aucune des entreprises étudiées ne fait état de plan de communication clairement établi, étayé d'objectifs précis, de moyens à mettre en oeuvre et de budgets alloués ; - les supports de communication les plus utilisés seront, dans un avenir proche, les groupes de projet et la messagerie électronique, au détriment des supports écrits et audiovisuels. - 11 - Comme le précise D. LENTREIN (1995), il semblerait que l'on se dirige vers une communication interne permanente, interactive, en temps réel, et finalement dénuée de formalisme. Dans une telle perspective, le rôle d'expert de l'acheteur, en tant que source d'information sur les marchés amonts, ne pourrait être que renforcé. 1-3-3-2 Communication externe Conçu pour "vendre en externe" les besoins en approvisionnement de l'entreprise, le "mix de l'achat" de B. BLACKBURNE (1981) ou celui d'Y. GAUCHET (1981)17, permettent d'exprimer clairement le besoin de l'entreprise au fournisseur et d'expliciter le cadre de leur relation. Tableau 3 : composantes du mix achat proposé par B. BLACKBURNE (1981) Politique Acheminement Services Prix Crédit Relations Promotion Qualité, standardisation, substitution ... Eléments définissant le transport des produits Facilités de choix, d'adaptation, d'utilisation ... Proposition d'une fourchette de prix Durée, montant, coût ... Capacité du fournisseur à comprendre et à résoudre les problèmes Faire connaître et faire valoir les besoins en approvisionnement Parallèlement à cette communication "focalisée sur le besoin de l'entreprise", P-Y. BARREYRE et D. LENTREIN (1990) ont mis en évidence les principaux outils d'une Communication externe dite "Promotionnelle" des Acheteurs vers les Fournisseurs, la C.P.A.F. Alors que les brochures et les salons sont utilisés pour "faire connaître" l'entreprise, les débats, les conférences et les journées d'accueil visent à "sensibiliser" certains fournisseurs à des problèmes particuliers. Dans le but de "faire agir" les fournisseurs jugés importants, les séminaires de formation sont employés pour mettre en évidence les moyens techniques capables de résoudre certains problèmes. Les cadeaux ou les invitations à des manifestations sont essentiellement destinés à "faire aimer" l'entreprise aux partenaires importants. 1-5 Elaboration d'une grille de lecture Les approches théoriques et pratiques peuvent être confrontées, d'une part, en étudiant les perceptions qu'ont du marketing achat les professionnels, et, d'autre part, en identifiant les outils utilisés dans les entreprises. Dans la littérature, le concept est défini à partir d'une double orientation, interne et externe, à laquelle s'ajoutent des logiques de compréhension et d'action. Figure 1 : objectifs assignés au marketing achat dans la littérature - 12 - I N T E R N E E X T E R N E - Identifier et analyser les besoins - Orienter la définition des besoins - Crédibiliser la fonction Achat IA IC - Connaître l'environnement amont -Y positionner l'entreprise - Donner envie aux fournisseurs de travailler avec l'entreprise - Aider les fournisseurs à progresser - Développer des partenariats EC COMPRENDRE EA AGIR Ces quatre dimensions serviront de base à une grille de lecture, utilisée pour étudier la perception et la pratique du marketing achat dans l'entreprise. 2 REALITE DU MARKETING ACHAT SUR LE TERRAIN 2-1 Méthodologie de la recherche La recherche a été menée dans le cadre d'un programme de formation, dispensé par l'Ecole Supérieure des Affaires (ESA) de l'Université Pierre Mendes France de Grenoble, conduisant à l'obtention d'un diplôme d'état de troisième cycle, le DESMA18. Sous la direction de l'auteur de cette communication, un groupe de quatre étudiants, en formation initiale, et un groupe de quatre cadres d'achat, en formation continue, ont participé à la conception et à la réalisation de l'étude qui s'est déroulée, sur une période de neuf mois, au cours de l'année 1997. En raison de la nature exploratoire de la recherche, une méthodologie qualitative de collecte de données a été utilisée, fondée sur la construction d'un guide d'entretien semidirectif (2-1-1), administré auprès d'un nombre réduit d'entreprises (2-1-2). 2-1-1 Recueil de l'information L'information a été collectée au moyen d'interviews structurées en deux parties : -1- - proposition d'une définition et d'un exemple concret de marketing achat ; -2- - questions ouvertes relatives aux outils marketing utilisés. Réalisés par un binôme composé d'un cadre d'achat et d'un étudiant, les entretiens ont, en général, duré deux heures, faisant ensuite l'objet d'un compte rendu rédigé le jour même. - 13 - Afin d'éviter les réticences et les mécanismes de défense susceptibles de se déclencher chez les personnes dont les propos sont enregistrés, la technique de la prise de notes a toujours été utilisée. 2-1-2 Caractéristiques de l'échantillon L'échantillon d'entreprises a été constitué sur les critères suivants : - les responsables achat interrogés ont préalablement reconnu avoir une expérience en matière de marketing achat ; - les entreprises sont de taille et de secteur d'activité différents. Douze responsables d'achat ont été interviewés. Afin de respecter l'anonymat des entreprises correspondantes, celles-ci seront nommées par les abréviations "E1, E2, E3 ... E9". E1 Industrie lourde E5 Ingénierie E9 Informatique E2 Textile E6 Mécanique E10 Mécanique E3 Image E7 Electroménager E11 Electronique E4 Agro-alimentaire E8 Véhicules industriels E12 Matériel électrique 2-2 Résultats de l'enquête La première partie du questionnaire est destinée à repérer la perception qu'ont les acheteurs, du marketing achat. Il leur est ainsi demandé de proposer une définition du concept puis de décrire un exemple concret de marketing expérimenté par le service auquel ils appartiennent. Il a été supposé que certains des professionnels pouvaient pratiquer le marketing achat sans en avoir conscience, ou, qu'inversement, d'autres avaient peut être une connaissance essentiellement théorique d'un concept peu pratiqué dans leur entreprise. Les acheteurs interrogés ont donc été invités à repérer, parmi toutes une série d'actions identifiées dans la littérature, celles mises en oeuvre dans leur organisation. En laissant les professionnels s'exprimer librement sur leur vision du marketing achat, puis en leur proposant de répondre, par l'affirmative ou par la négative, à un ensemble de questions relatives aux actions marketing expérimentées par leur service, la recherche permet non seulement d'identifier les perceptions (2-2-1) et les pratiques de marketing achat dans l'industrie (2-2-2), mais encore d'examiner s'il existe une adéquation entre celles-ci. 2-2-1 Perception du marketing achat en entreprise A partir des définitions proposées et des exemples de marketing achat racontés, chacune des entreprises interrogées est caractérisée par son appartenance à un ou plusieurs des quatre cadrants IC, IA, EC et EA de la grille de lecture présentée, page 11, dans la figure 1 (2-2-1-1). Il est alors possible d'examiner si les professionnels rencontrés perçoivent le marketing achat comme une démarche tournée à la fois vers l'entreprise et vers l'environnement, et s'ils la conçoivent comme un processus de compréhension et d'action (2-2-1-2). - 14 - 2-2-1-1 Identification des perceptions Tableau 4: définitions du marketing achat proposées par les responsables d'achat interrogés Entreprise Définition du marketing achat E1 Démarche d'optimisation en vue d'acquérir des produits sur un marché fournisseur en fonction des besoins actuels et futurs, aux conditions optimales de rentabilité pour l'entreprise Démarche dynamique d'analyse de l'offre et de la demande pour s'ajuster en tenant compte des évolutions dans le temps Elargissement de la vision du domaine des fournisseurs compte tenu des évolutions de l'offre et de la demande Identification et analyse des fournisseurs et de leurs marchés pour adapter les besoins de l'entreprise à la situation amont Ensemble d'outils (matrices, cycle de vie ...) qui aident à mieux connaître les potentialités du marché fournisseur et permettent de s'y adapter Adéquation entre le besoin de l'entreprise et ce qu'offre le marché fournisseur Adéquation permanente du besoin de l'entreprise au marché fournisseur actuel et à son évolution à moyen terme Connaissance du marché fournisseur Détermination des technologies nouvelles intégrées dans les produits. Identification de fournisseurs pérennes. Démarche tournée vers les marchés fournisseurs et l'avenir Connaissance du marché fournisseur Identification d'une réponse anticipée aux futurs besoins de l'entreprise E2 E3 E4 E5 E6 E7 E8 E9 E10 E11 E12 Tableau 5: dimensions du marketing achat utilisées par les entreprises rencontrées Entreprise E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7 E8 E9 E10 E11 E12 Cadrants de la grille de lecture correspondant à certains éléments mentionnés dans l'entretien EC + EA + IC + IA EC + EA + IC + IA EC + EA EC + EA EC + EA EC + EA + IC + IA EC + EA + IC + IA EC EC EC EC IC + IA 2-2-1-2 Analyse des réponses Trois enseignements ressortent de l'enquête. Figure 2 : positionnement des perceptions des entreprises dans la grille de lecture I N IC T E R N E IA E12 E1 E2 E7 E E6 X E8 T E11 E9 E E10 E3 R E4 E5 N EC EA E COMPRENDRE AGIR - 15 - a) S'il existe, dans la littérature, une certaine convergence pour définir le marketing achat, sur le terrain, les perceptions semblent encore assez différenciées, avec toutefois, une tendance à privilégier la dimension externe du concept. Nombreux sont, en effet, les acheteurs à considérer le marketing achat comme un processus résolument orienté vers l'extérieur de l'entreprise. b) S'agissant des logiques de compréhension et d'action utilisées dans la théorie pour expliciter le concept, l'étude montre que, sur le terrain, dans la démarche marketing externe de l'acheteur, la volonté de comprendre l'environnement amont est plus importante que le désir d'agir sur celui-ci. c) Un tel déséquilibre ne se retrouve pas sur le plan interne, où l'analyse et l'ajustement des besoins sont mentionnés avec la même fréquence. 2-2-2 Pratiques de marketing achat utilisées par les acheteurs La double orientation, interne et externe, ainsi que les logiques de compréhension et d'action ont permis de structurer la deuxième partie du guide d'entretien autour de quatre thèmes principaux : - analyse des besoins internes - analyse des marchés fournisseurs - actions d'ajustement sur les besoins - actions d'ajustement sur les marchés Les professionnels ont été interrogés à propos de l'usage qu'ils font d'outils et de pratiques associés, dans la littérature, à chacun des quatre thèmes précédents (2-2-2-1). En se basant sur les réponses affirmatives aux questions relatives à la pratique des quatre dimensions théoriquement associées marketing achat, les entreprises interrogées ont alors été positionnées dans un ou plusieurs cadrants IC, IA, EC et EA de la grille de lecture présentée, page 11, dans la figure 1 (2-2-2-2). 2-2-2-1 Identification des pratiques Tableau 6 : Questions relatives aux pratiques liées à la compréhension du besoin interne COMPREHENSION DU BESOIN INTERNE Connaissance des prévisions de ventes Possibilité de choix techniques ouverts Utilisation de cahiers des charges fonctionnels Pratique de l'analyse de la valeur Analyse des contraintes internes (outils matriciels) Total Nombre d'entreprises ayant répondu affirmativement 9 9 7 6 9 66% de réponses positives Tableau 7 : Questions relatives aux pratiques liées à la compréhension du marché fournisseur COMPREHENSION DU MARCHE FOURNISSEUR Pratique de la veille technologique Nombre d'entreprises ayant répondu affirmativement 9 - 16 - Collecte d'informations sur les marchés (études de marché) Analyse des risques (outils matriciels et outils d'analyse stratégique) Segmentation des marchés fournisseurs Suivi des évolutions de prix Compréhension des priorités du fournisseur Connaissance des marchés étrangers Visite régulière chez les fournisseurs (enquêtes terrain) Cotation des performances des fournisseurs (enquêtes terrain) Appels d'offres et/ou piggy back Total 12 12 10 9 9 9 10 12 5 81 % de réponses positives Tableau 8 : Questions relatives aux pratiques liées aux actions internes ACTIONS MISES EN OEUVRE DANS L'ENTREPRISE Nombre d'entreprises ayant répondu affirmativement 3 11 Existence d'un journal interne des achats (communication) Mesure de performance de la fonction achat - Mise en place de tableaux de bord (communication) Enquête de satisfaction de la fonction achat auprès de différents 4 services de l'entreprise (communication) Actions de standardisation 9 Actions de conseil auprès des techniciens et des commerciaux 9 Total 60 % de réponses positives Tableau 9 : Questions relatives aux pratiques liées aux actions externes ACTIONS VISANT LES MARCHES FOURNISSEURS Actions de communication (outils CPAF) Assistance au fournisseur Aide au progrès du fournisseur Aide à l'émergence de nouveaux entrants Rédaction de contrats types ou de commandes programmes Total Nombre de réponses affirmatives 6 6 7 6 9 57 % de réponses positives 2-2-2-2 Analyse des réponses Deux éléments principaux ressortent de l'enquête concernant la pratique du marketing achat dans l'industrie. a) Les acheteurs semblent privilégier la compréhension des besoins de l'entreprise et celle des marchés fournisseurs, au détriment d'une approche plus active, qui consisterait à agir sur les environnements internes et externes de l'organisation. Ainsi, par exemple, les actions sur les marchés (57 % de réponses positives) semblentelles moins préoccuper les acheteurs que l'analyse et la compréhension de l'environnement amont (81 % de réponses positives). Le faible développement de la communication (interne ou externe) va également dans le sens de cette sous utilisation de la dimension dynamique du marketing achat. - 17 - b) Comme le montrait déjà, page 14, la figure 2, au niveau des perceptions, la figure 3 met en évidence une grande variété dans la manière qu'ont les entreprises de pratiquer le marketing achat. Ainsi, alors que l'on avait pu constater, dans la littérature, une certaine homogénéité des définitions relatives au concept, sur le terrain, les perceptions et les pratiques semblent encore assez différenciées. Figure 3 : Positionnement des pratiques des entreprises dans la grille de lecture IC IA E12 E10 I N T E R N E E1 E7 E X T E R N E E4 E5 E6 E11 E8 E3 E10 E9 E8E2 EC EA COMPRENDRE AGIR CONCLUSION Après le rappel de ses principaux apports, il conviendra de souligner les limites du travail, et de fournir quelques pistes de recherches à explorer. Une étude approfondie des différentes périodes marquant les évolutions du marketing achat au cours de ses vingt-cinq années d'existence, a permis de clarifier le concept et de concevoir une grille de lecture afin d'examiner sa place actuelle dans entreprise. Sur un plan pragmatique, trois enseignements majeurs ressortent de l'enquête : - la dispersion des entreprises, sur les quadrants des figures 2 et 3, montre qu'il n'existe pas réellement d'adéquation entre les perceptions, les pratiques et la présentation théorique du marketing achat ; - sur le terrain, les acheteurs privilégient la dimension de compréhension du concept et sous estiment les actions, internes et externes, auxquelles devrait les conduire la démarche marketing ; - alors que le concept semble avoir réussi à trouver sa place dans les entreprises industrielles, il reste encore, aux acheteurs, à découvrir différents outils de communication et de prospection des marchés internationaux. - 18 - En dépit des contributions théoriques et pratiques précédemment exposées, la recherche comporte plusieurs limites qu'il convient de préciser. Alors que l'étude de douze entreprises restreint les possibilités de généralisation des résultats, le recours aux entretiens conduit à mentionner le problème de la subjectivité du chercheur. Enfin, le contexte pédagogique de la recherche introduit une limite supplémentaire liée au nombre important de personnes (huit) ayant participé à l'enquête. Si l'approche exploratoire permet à la fois de cerner le sujet de la recherche et de le traiter en profondeur, le travail pourrait, aujourd'hui, être prolongé par un sondage quantitatif, mené auprès d'un grand nombre d'entreprises, dans le but de valider les résultats issus de la présente étude. Le faible développement de la communication interne et externe incite également à envisager une recherche qui permettrait d'actualiser et d'enrichir les deux enquêtes existantes (BARREYRE et LENTREIN, 1990 ; LENTREIN, 1995). ************************* REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BARNABEL A. 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SOSTENES, les études de marché, outils clés du marketing, ne sont pas systématiquement utilisées par les acheteurs. Liée à la concurrence des techniques entre elles, la complexité technique d'un marché fournisseur dépend de l'instabilité des technologies et de l'hétérogénéité des offres. 4 Les techniques sont instables quant elles sont positionnées dans la première partie de la courbe de vie du produit. Des offres sont considérées hétérogènes si, pour satisfaire un même besoin, plusieurs solutions techniques sont acceptables. 5 La complexité commerciale concerne, quant à elle, une plus ou moins grande difficulté de faire jouer la concurrence entre les fournisseurs. Elle est évaluée à partir de deux dimension : d'une part, la structure concurrentielle du marché, c'est-à-dire la combinaison entre le nombre de fournisseurs constituant le marché et leur degré de dépendance, et, d'autre part, la stabilité concurrentielle du marché liée à la fréquence d'apparition ou de disparition de fournisseurs. 6 Apprécier la concurrence à l'achat consiste à connaître les principaux acheteurs, leurs comportements, les volumes achetés et, si possible, les conditions d'achat obtenues. 7 Le poids financier d'une entreprise sur un marché fournisseur détermine sa puissance à l'achat sur ce marché. 8 L'auteur décompose la démarche marketing achat en cinq phases : collecte des informations, analyse des informations, propositions d'ajustement au marché, intégration à l'entreprise et mise en oeuvre d'actions achat. 9 C'est cette opposition croisée entre les étapes 1 et 2 du marketing vente par rapport à celles du marketing achat qui a conduit les chercheurs à présenter ce dernier comme un "marketing inversé". 10 L'analyse des marchés commence avant tout par une segmentation du portefeuille achat. Une telle classification consiste à regrouper les produits à acheter en "familles homogènes en termes de nature technologique et d'application" (MARCEL et NASSOY, 1985, p. 33). 11 Les contraintes internes sont constituées par l'ensemble des conditions que doit remplir une fourniture achetée pour être acceptable. Les contraintes externes concernent la complexité technique et commerciale du marché fournisseur correspondant à la famille analysée. 12 En fonction de sa position dans la matrice, une famille ne posera aucun problème particulier ou, au contraire, devra être améliorée en agissant sur le marché amont ou en maîtrisant les risques. 13 Alors qu'un "cahier des charges fonctionnel" exprime le résultat attendu, un "cahier des charges technique" expose le moyen d'obtenir le résultat. 14 La recherche a été menée dans le cadre d'un programme de formation continue dispensé par l'Ecole Supérieure des Affaires (ESA) de l'Université Pierre Mendes France de Grenoble conduisant à l'obtention d'un diplôme d'état de 3ème cycle. Sous la direction de D. LENTREIN, alors Maître de Conférences à l'ESA, deux groupes de cadres d'achat ont participé à la conception et à la réalisation de la recherche en 1993 et 1994. - 22 - 15 Les informations concernent les technologies, les fournisseurs ou la conjoncture économique. 16 Les messages portent dans ce cas sur des procédures, des tableaux de bord ou des systèmes d'évaluation de fournisseurs. 17 Y. GAUCHET (1981) propose un outil explicitant le besoin et le cadre de la relation. Chez cet auteur, le mix élaboré comporte quatre composantes : le produit (exprimé sous la forme d'un cahier des charges fonctionnel), le fournisseur (nombre de sources choisi), le prix (fourchette de prix acceptables) et enfin la logistique (politique de stocks, prévision des besoins). 18 DESMA : Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisé en Management de l'Achat SERIE RECHERCHE C.E.R.A.G. 98-11 L’EXTERNALISATION DES ACTIVITES D’ACHAT : L’APPORT DE LA THEORIE DES COUTS DE TRANSACTION Richard CALVI* * Maitre de Conférences - ESA - Université Pierre Mendès France, Grenoble. Septembre 1998 RESUME : L’externalisation de fonctions auparavant assurées en interne (« outsoursing », « facility management ») est de plus en plus utilisée par les entreprises désireuses d’alléger leurs coûts de structure et ainsi de dégager un surcroit de compétitivité. Jusqu’à présent, cette tendance a contribué à augmenter le poids stratégique des services achats car ceux-ci ont pour fonction de gérer ces nouvelles ressources extérieures utilisées dans le processus de création d’offre de la firme. Dans cet article, nous prolongeons le raisonnement qui sous tend le processus d’externalisation à la fonction même d’achat. Notre hypothèse de base est que cette externalisation doit être abordée en posant deux questions structurantes : (1) A quels types d’achats peut-on appliquer cette externalisation ? (2) Quelles sont les activités du processus d’achat-approvisionnement concernées par cette externalisation ? Pour tenter d’éclairer les réponses que l’on peut apporter à ces deux questions, cet article propose d’utiliser la théorie des « coûts de transaction » comme une grille de lecture pour les choix d’externalisation. MOTS CLES : Stratégie d’externalisation - Achat - Coûts de transaction - Marketing industriel INTRODUCTION : 1 Selon une enquête récente1, moins de 5% des firmes délèguent une partie de leurs achats à des sociétés de services spécialisées. Pourtant, les entreprises externalisent de plus en plus les services auparavant assurés en interne [Quinn et all 1991]. Pour quelles raisons cette vague du « facility management » ne devrait-elle pas toucher la fonction achat elle même [Sals, 1989] ? Si le développement des politiques d’impartition [Barreyre, 1988] a sans conteste affirmé le rôle stratégique des acheteurs dans la recherche de compétivité des firmes [Barreyre, 1997], ne peuton point imaginer que cette logique de mise en réseau des fonctions et de substitution de la coordination hiérarchique par des mécanismes de marché [Miles et Snow, 1986] n’induise un exil des acheteurs hors des firmes industrielles ? L’objectif poursuivi dans cet article est d’éclairer le débat mais aussi de fournir une aide méthodologique aux choix de « faire ou faire faire » appliqués aux activités du service achat. Dans notre approche, nous nous affranchirons des contraintes liées à l’état actuel du marché de l’offre pour nous focaliser sur les variables à prendre en compte dans le diagnostic interne préalable à l’externalisation. Ce sujet n’ayant, à notre connaissance, fait l’objet d’aucune recherche antérieure, nous emprunterons nos fondements théoriques aux concepts généraux qui guident les choix d’intégration tout en cherchant, à chaque fois, à cerner les spécificités propres au type d’activités considéré. Cet article tentera d’apporter des éléments de réponse à deux questions qui nous semblent essentielles dans le cadre d'une démarche d'externalisation des achats : • A quels types d'achats peut-on appliquer cette externalisation ? • Quelles activités du processus d'achat-approvisionnement sont concernées par cette externalisation ? 1. A QUELS TYPES D'ACHATS PEUT S’APPLIQUER CETTE EXTERNALISATION ? L’économie des coûts de transaction fournit une grille de lecture pour les choix d’externalisation [Williamson, 75, 85]. Son analyse de ces choix peut se résumer de la façon suivante : la firme compare le différentiel de coût de production interne/externe (∆P) à celui relatif au coût de contrôle interne/externe (∆G). Dans cette expression, (∆P) correspond à la différence entre le coût de production en interne et le prix d’achat sur le marché de l’activité considérée, quant-à 1 Enquête du DESS « Management de la fonction Achats » (DESMA) de l’ESA Grenoble réalisée en 1996 auprès de 270 grandes entreprises. 2 (∆G) il correspond à la différence existant entre le coût de coordination en interne de cette activité et les coûts de transaction qu’induirait un appel au marché. Ce raisonnement incite à n’externaliser une fonction que si ∆G + ∆P > 0, c’est à dire lorsque l’entreprise a épuisé les avantages d’une structure intégrée de production [Williamson, 1981]. L’apport essentiel de Williamson réside ici dans la définition très analytique des composantes du concept pivot de « coût de transaction », ainsi que dans l’identification des facteurs qui influencent sa définition. Nous nous focaliserons sur l’étude des coûts de transaction attachés aux opérations de soustraitance des achats car ceux-ci sont souvent mal appréciés par les acheteurs [Venard, 1995]. 1.1. LES FONDEMENTS THEORIQUES DES COUTS DE TRANSACTION Les coûts de transaction désignent le prix du face à face entre deux agents économiques. Ils peuvent intervenir dans toutes les étapes de la transaction et se divisent principalement en deux catégories : • les coûts ex ante qui correspondent aux phases de recherche d’information, d’établissement du cahier des charges, de recherche du futur partenaire, de dépouillement des offres et enfin aux coûts attachés à l’élaboration du contrat avec le fournisseur choisi. Plus les activités visées sont standards, simples d’un point de vue commercial et technologique, plus cet partie des coûts de transaction sera faible. • les coûts ex post comprennent les couts d’organisation et de fonctionnement de la structure qui a en charge la fonction de contrôle et de règlement des conflits. Ils interviennent après la signature du contrat. On y trouve en particulier les coûts inhérents à l’application des clauses contractuelles (renégociation, réglement des litiges, ...). Ces coûts sont fortement sensibles à l’incertitude sur les états futurs de la relation présente au moment de l’élaboration du contrat, ainsi qu’à la fréquence des prestations inclues dans la relation. Le niveau des coûts de transaction dépend d’un faisceau de facteurs propres aux comportements des acteurs, à la nature des biens et services au centre de l’échange, ainsi qu’à l’environnement propre à cet échange (Figure 1). Incertitude et complexité de l’environnement facteurs environnementaux 3 Petit nombre d’acteurs Asymétrie d’information Opportunisme des acteurs Rationalité limitée facteurs comportementaux Coûts de transaction Spécificité des actifs Spécificité géographique Actifs dédiés à une production Actifs Spécificité dédiés à un de la marque client Fréquence des relations Spécificité des actifs humains Spécificité temporelle facteurs liés à la nature des biens et services échangés Figure 1 : Les facteurs contribuant à la formation des coûts de transaction Dans son ouvrage initial [Williamson, 1975], Williamson met l’incertitude au centre des arbitrages entre appel au marché et intégration. L’incertitude prend sa source (a) dans la complexité de la transaction à réaliser et (b) dans le risque lié à l’existence ou non d’alternatives à l’échange. Cette incertitude environnementale se combine aux hypothèses (c) de rationalité limitée des acteurs et (d) d’opportunisme des acteurs et génère chez ces derniers la perception d’une certaine asymétrie de l’information sur le marché. La Figure 1 montre qu’un environnement de marché marqué par une forte complexité des échanges et de faibles alternatives augmentera ce sentiment chez les acteurs de la relation. L’importance des coûts de transaction anticipés par l’agent en charge de l’organisation de la relation, risque de lui faire alors préférer une intégration de la fonction. 4 1.2. APPLICATION DE LA THEORIE DES COUTS DE TRANSACTION AU CONTEXTE SPECIFIQUE DE LA FONCTION ACHAT Deux freins évoqués en matière d’externalisation des activités d’achat peuvent être expliqués par cette analyse [Sals, 1989] : le risque de confidentialité et la perte de maîtrise des coûts relatifs à l’achat. Le premier correspond au risque moral évoqué dans la théorie des coûts de transaction. Il apparait chaque fois que le partenaire redéploie dans d’autres relations des éléments de l’échange et ceci sans l’accord du partenaire initial. Ainsi confier à un tiers, même dans le cas d’un contrat très contraignant, des informations sur les orientations de sa politique d’achats peut être considéré comme une diffusion d’informations stratégiques susceptibles de porter atteinte à l’avantage concurrentiel de la firme. Le deuxième correspond au phénomène de sélection adverse [Akerlof, 1970] qui ne porte pas, comme le précédent sur le risque d’une « action cachée », mais sur celui d’une perte de contrôle sur des activités observables. Concrètement, la firme qui externalise une partie de ses achats introduit un intermédiaire entre elle et son marché fournisseur. Comment s’assurer que le prestataire d’achat fera, tout au long du contrat, tous les efforts nécessaires pour tirer au mieux partie du marché fournisseurs 2? Dans ses écrits postérieurs [Williamson, 1985, 1991], Williamson va mettre en avant l’influence de deux autres variables dans les choix d’externalisation : (e) la spécificité des investissements à réaliser dans une relation particulière3 et (f) la fréquence d’interaction réclamée par l’objet de l’échange 4. Pour l’auteur, la spécificité des actifs est la dimension la plus importante pour décrire les transactions et donc en apprécier le réel coût de coordination. Comme le montre la Figure 1, il identifie six types d’actifs spécifiques [Williamson, 1991]. Seul deux d’entre eux nous semblent pouvoir influencer réellement les choix d’externalisation en matière d’activité d’achat. Tout d’abord, il apparait que le facteur le plus important soit celui relatif aux actifs spécifiques humains, c’est à dire à l’importance du rôle de l’acheteur dans l’orientation de la relation d’échange. Pour Fisher [Fisher , 1970], deux facteurs définissent la prédominance de ce rôle : la 2 Ceci est d’autant plus vrai que les modes de rémunération de ces prestations ne tiennent pas toujours compte des gains réalisés sur les prix d’achat. Les systèmes les plus courants sont : pourcentage du chiffre d’affaires réalisé, application d’un montant fixe par ligne de commande (Seba, 1997). 3 « Asset specificity has reference to the degree to which an asset can be redeployed to alternative uses and by alternative users without sacrifice of productive value », O.E.Williamson, 1991, p 281. 4 les deux variables n’étant pas indépendantes puisqu’avec l’augmentation de la fréquence des relations nait une dépendance réciproque génératrice elle-même d’actifs spécifiques. 5 complexité technologique du produit ainsi que le risque commercial et financier qui lui est attaché (Figure 2). Plus les risques attachés à une famille d’achat seront élevés, plus l’acheteur devra allouer des ressources à sa gestion [Marcel, Nassoy, 1985]. Si un contenu technologique fort est attaché aux biens ou services échangés, l’acheteur « intégré » doit agir en amont de l’acte d’achat proprement dit5 pour gérer ce risque. Il développe alors un savoir faire spécifique difficilement transférable à un tier car profondément ancré dans le processus de création de l’offre de l’entreprise. Risque technologique Risque commercial Faible Fort Faible Forte Rôle important de l’acheteur en tant que négociateur Rôle prépondérant des techniciens. L’acheteur est un conseil. L’acheteur intervient en Des actions concertées amont pour orienter la entre les fonctions conception des produits et impliquées sont nécessaires en aval pour la contractualisation Figure 2 : Le rôle de l’acheteur selon les types de produits achetés (adapté de Fisher, 1970) Le risque commercial repose sur l’idée qu’il peut être plus ou moins difficile de faire jouer la concurrence entre les fournisseurs. Ce risque sera influencé par la structure concurentielle du marché fournisseur (un marché oligopolistique est plus difficilement contrôlable qu’un marché atomisé) et de sa stabilité (un marché où l’apparition et la disparition de concurrents sont fréquents réclamera plus d’attention qu’un marché mature où les acteurs sont stabilisés). Le risque financier marque lui le niveau d’engagement propre à l’achat. Plus ce niveau est élevé, plus les actions de l’acheteur auront un impact sur la compétitivité de la firme. Au total, plus les risques commercial et financier sont élevés, plus la confection des contrats et le contrôle de leur bonne exécution s’avèrent des actions prédominantes difficiles à sous-traiter. 5 Notamment en agissant dès la conception des produits, en interaction avec les autres fonctions de l’entreprise [Burt, Soukup, 1985], [Calvi, Barreyre, 1997]. 6 La spécificité temporelle de la prestation achetée influence aussi notablement le rôle de l’acheteur. Par exemple, plus une relation d’achat s’oriente vers du « juste à temps », plus on assiste non seulement à une augmentation de la fréquence des échanges et par la même des risques de conflits, mais aussi à une complexification du rôle de l’acheteur [Calvi, 1998]. L’analyse que fait Williamson de l’influence du couple fréquence de l’échange/spécificité des actifs sur les structures de gestion les plus adéquates [Williamson, 1985] nous ouvre une autre piste dans les choix d’externalisation des achats : celle de la capacité à amortir la compétence mobilisée par l’achat. Ainsi, pour des achats complexes, non répétitifs, non habituels, il peut être intéressant de faire appel à des compétences « achats » extérieures plutôt que de mobiliser une compétence interne. On retrouve ici les structures d’arbitrage (contrat néo-classique) préconisées par Williamson dans le cas d’échanges non répétitifs impliquant le développement de forts actifs spécifiques. Le Tableau 1 résume les apports de l’analyse en termes de coûts de transaction sur les choix de sous-traitance d’achats. Il identifie les types d’achats peu adaptés a priori à une sous-traitance, car celle-ci devrait induire de forts coûts de transaction pour les coéchangistes. Concepts issues de l’économie des coûts de transaction Restrictions sur choix de sous-traitances d’achats Risque moral Les achats porteurs d’indications sur les choix technologiques et stratégiques présents et à venir de la firme. Sélection adverse Les achats portant sur des marchés fournisseurs perfectibles Actifs spécifiques humains Les achats « techniques » où l’acheteur participe à l’élaboration du cahier des charges, Les achats « lourds » représentant une part importante du coût de revient des produits finis Les achats « commercialement risqués » où l’acheteur intervient sur des marchés fournisseurs non concurrentiels et/ou instables, Spécificité temporelle Les achats complexes d’un point de vue logistique impliquant une forte interdépendance des systèmes de 7 production du client et du fournisseur (achats en flux tendus) Tableau 1 : Les achats non externalisables : l’approche par les coûts de transaction 1.3. CONCLUSION INTERMEDIAIRE Deux dimensions apparaissent comme essentielles dans cette analyse (Figure 3). Tout d’abord le risque attaché à l’achat, que celui-ci soit commercial, financier ou logistique. Déléguer des achats ayant un haut niveau de risque induirait de forts coûts de transaction « ex post » de façon à contrôler le bon déroulement de ces échanges où l’incertitude génère l’incomplétude des contrats [Baubry, 1995]. L’autre dimension émergente est l’implication de l’acheteur dans le processus de création de l’offre. Plus les acheteurs interviennent en amont du processus décisionnel de création de l’offre, plus ils manipulent des informations sensibles (danger de risque moral) et plus ils développent un savoir faire organisationnel difficilement redéployable dans une autre relation s’il est confié à un tier (actif spécifique humain). Pour les produits et services concernés, ce sont donc plutôt le poids des coûts de transaction « ex ante » qui rendent ici prohibitifs les choix de sous-traitance d’achats. Selon cette grille d’analyse, des achats à la fois « risqués » et « impliquants » pour l’acheteur (« achats stratégiques » de la Figure 3) offrent peu d’attrait économique en terme d’externalisation du fait des coûts de contrôle qu’ils induisent. A l’opposé, pour les achats dits « tactiques » , tels qu’ils sont définis dans la Figure 3, l’option de l’externalisation s’offre à l’entreprise. Elle doit alors comparer les données organisationnelles internes propres à ces achats avec les conditions offertes par le marché. Risques commercial et financier attachés à l’achat Achats Risqués FORT FAIBLE Sous-traitance d’achats entrainant de forts coûts de transaction ex post Achats stratégiques Coeur métier « achat », a priori non externalisables Achats tactiques Achats impliquants Achats a priori externalisables Sous-traitance d’achats entrainant de forts coûts de transaction ex ante Implication des acheteurs dans le processus de création de l’offre Relatifs à des produits ou services : • ayant de nombreuses sources d’achat potentielles, sur des marchés stables, • de faible valeur ajouté ou acheté de façon occasionnelles 8 FAIBLE FORT Figure 3 : Matrice de choix relative à l’externalisation des achats Cette matrice de segmentation des achats, très comparable à celles utilisées par les acheteurs professionnels pour la définition de leur stratégie d’achat, nous parait être le point de départ nécessaire à toute réflexion ayant trait à l’externalisation de la fonction. 2. QUELLES ACTIVITES DU PROCESSUS D'ACHAT-APPROVISIONNEMENT SONT CONCERNEES PAR CETTE EXTERNALISATION ? Pour l'instant nous avons tenté de répondre à la question suivante : sur quel(s) type(s) d'achats une externalisation de la fonction parait rationnelle à l’issue d’une analyse en termes de coûts de transaction ? Mais la fonction achat n'est pas constituée d'une activité homogène. Ne peut-on point envisager de sous-traiter certaines activités du processus d'achat-approvisionnement, et ceci même lorsqu'elles concernent des achats de produits a priori non "externalisables" selon l’approche précédente (tout particulièrement les achats dits « risqués » et « impliquants ») ? Pour tenter de répondre à cette question il nous semble nécessaire de clarifier la notion de processus d'achat-approvisionnement. Commençons donc par présenter, dans le Figure 4, le modèle le plus classique de représentation d'une décision d'achat [Webster, 1965]. Reconnaissance d'un besoin spécifications et quantité recherche de fournisseurs analyse des propositions évaluation des performances choix Figure 4 : Modèle descriptif du processus d’achat industriel Dans ce modèle linéaire, chaque phase doit être correctement réalisée avant que soit entamée la phase suivante. Les membres chargés des achats dans une organisation ne sont pas les acteurs 9 exclusifs de ce processus [Webster et Wind, 1972]. Différents acteurs forment le « centre d’achat », c’est à dire l’ensemble des personnes, appartenant ou non à l’entreprise, qui participent formellement ou informellement à tout ou partie du processus. L’analyse de la composition du centre d’achats ainsi que celle de l’influence relative de ses membres ont fait l’objet de très nombreux travaux de marketing industriel. Ainsi on peut identifier un certain nombre de rôles types dans tout processus d’achat [Webster et Wind, 1972] : • les utilisateurs qui recevront les biens et jouent un rôle essentiel dans la phase de reconnaissance des besoins, • les prescripteurs qui définissent les spécifications relatives à l’achat, • les acheteurs qui ont de façon formelle la charge de définir les conditions de l’achat et de sélectionner les fournisseurs, • les décideurs qui ont le pouvoir d’engager l’entreprise auprès des fournisseurs. Ils ne sont pas toujours des membres du service achats (cas des délégations d’achats par exemple), • les conseillers influencent le processus d’achat gràce aux informations qu’ils diffusent auprès des acteurs précédemment cités, • les filtres sont relatifs aux protocoles organisationnels ou informationnels qui contrôlent le comportement des membres du centre d’achat. Par exemple, le service achat de l’entreprise X a délégué les achats de transport sur vente aux commerciaux tout en gardant leur maîtrise gràce a un système informatique (le filtre) qui borne le choix (mode de transport et transporteur) en fonction d’un certains nombre de paramètres propres à l’envoi. Cette typologie est utile pour cerner le pouvoir que peut conserver le service achat dans le processus d’achat lorsqu’une externalisation de l’achat est décidée (Figure 5 6 ). Conseiller Situation Utilisateur Prescripteur Filtre Acheteur (perception d’un besoins) Décideur Action (commande) Quel besoin ? Quoi acheter ? A qui acheter et à quel prix ? Comment acheter ? 6 Ce schéma s’inspire d’une approche plus générale du pouvoir dans le processus de décision [Paterson, 1969], en l’appliquant au contexte de l’achat industriel.. 10 Figure 5 : Rôles-type des acteurs et phase du processus d’achat Le pouvoir d'un individu ou d’un service est donc déterminé par l'influence qu'il a sur ces différentes étapes. Son pouvoir est maximum lorsqu'il contrôle toutes ces étapes. Toutefois son pouvoir reste important surtout s'il maîtrise ou influence les phases initiales du processus car ce sont elles qui conditionnent l'action finale. Ainsi, une décision d'achat externalisée peut être considérée, selon cette approche, comme maîtrisée par le client s'il garde le choix des fournisseurs, ou s'il fournit l'information au décideur. Lorsque le filtrage des informations est important, le contrôle sur l’information initiale est pratiquement équivalent au contrôle sur le choix lui-même [Mintzberg, 1982]. On en déduit donc que pour une entreprise faisant le choix de l’externalisation de certains achats, la mise au point et la maîtrise de filtres efficaces, ainsi que la révision de son rôle de conseiller auprès des autres acteurs du processus d’achat, sont autant de voies pour garder le contrôle des opérations sous-traitées. Une insuffisance de ce modèle par rapport à notre problématique est son manque de détail ainsi que la non prise en compte des activités d'approvisionnement dans la représentation du processus. En effet, les services achats des grandes entreprises se sont structurés, et différents métiers d’acheteurs ont émergé au sein même de ces organisations. La Figure 6 tente de fournir une image plus opérationnelle des différentes activités de ce processus, dans le but d’éclairer une démarche de type "make-or-buy" par activité. Nous identifions trois grands « métiers d’achat » pouvant faire l’objet d’une spécialisation d’acheteur dans les grandes organisations. Chaque « métier » comporte un ensemble d’activités mobilisées dans le processus d’achatsapprovisionnement. • le management des achats regroupe l’ensemble des activités de direction, d’organisation et de contrôle du service achat. C’est l’acteur en charge du management des achats qui devra notamment piloter la démarche d’externalisation, • • le marketing achat concerne les activités visant à préparer l’acte d’achat proprement dit. L’analyse des marchés fournisseurs, tant d’un point de vue commercial que technologique, est au centre de ce métier d’achat. Les activités qu’il regroupe sont a priori difficilement externalisables car elles agissent sur la création de l’offre de l’entreprise et sont surtout importantes pour les achats « impliquants » ou « stratégiques ». Elles sont d’autant plus difficiles à sous-traiter qu’il 11 est souvent impossible de mesurer de façon objective la valeur ajoutée de ces activités rendant ainsi vaine toute régulation par le marché [Ouchi, 1980]. L’externalisation est toutefois envisageable lorsque ces achats sont occasionnels et demandent des compétences spécifiques. Ainsi, l’entreprise New Sulzer Diesel externalise ses analyses de marchés pour les acquisitions devant être réalisées à l’étranger, dans les pays de leurs clients exports (notamment les achats de compensation). 12 Figure 6 : Les activités du processus d'achat-approvisionnement Management des achats • analyse de l'offre • veille technologique • communication avec les fournisseurs • visualisation et analyse du portefeuille achat Marketing achat Client bureau d’étude Spécification du besoin • • • • Gestion du portefeuille fournisseurs • • • • • • • Plan directeur de production Recherche des fournisseurs apporte sa connaissance du marché informe sur les prix, le risque d'appro, les innovations ... propose des produits de substitution incite à la standardisation des produits Choix des fournisseurs Négociation • • • • • • analyse les offres selon une approche multicritères sélectionne la meilleure offre négocie et contractualise la relation défini le cadre général de l'échange informe les autres fonctions impliquées • définition de la politique achat (objectifs, orientations...) • organisation du service • Make or buy • relations avec les autres fonctions • mesure de la performance du service achat, budgétisation. • • • • mesure des performances fournisseurs analyse économique des fournisseurs contractualisation audit des fournisseurs négociation plan de progrès des fournisseurs traitement des commandes et des litiges Déclenchement de la commande dimensionnement des commandes création de la commande envoi de la commande suivi de la commande contrôle de la prestation Réception • • • enregistrement stockage contrôle qualité Règlement • • • paiement de la facture saisie de la facture traitement des litiges 13 Traitement de la commande 14 • la gestion du portefeuille fournisseurs concerne les activités liées à l’acte d’achat (traitement des commandes) mais aussi à la surveillance et au développement des fournisseurs actuels de l’entreprise. C’est dans les activités touchant au traitement de la commande, très consommatrices de ressources au sein du service achat, que ce trouve le gisement le plus important de soustraitance. Sur ces dernières, les comparaisons de coûts (∆P) sont aisées 7, et les coûts de transaction faibles (∆G) s’ils concernent des produits « tactiques ». Pour les autres activités (surveillance, développement et contractualisation), c’est la règle de l’amortissement des compétences mobilisées qui prévaudra de nouveau. Ainsi, dans le cadre du TGV Corée, GEC Alsthom devait développer un réseau de fournisseurs locaux qui devaient être homologués. Les audits qualité ont été confiés à la société Véritas déjà implantée dans ce pays, mais travaillant dans le cadre stricte fixé par son donneur d’ordres (rôle de « filtre »). Pour choisir les activités achat à sous-traiter, il semble donc nécessaire d'analyser leur statut : activités relatives au traitement des commandes (physiques, administratives), activités de négociation ou encore activités participant à la création de l’offre de la firme (spécification du besoin, recherche d’informations sur les marchés fournisseurs, choix de fournisseurs). Nous proposons de construire une matrice d’aide aux choix d’extériorisation des activités du processus d’achats qui synthétise les deux dimensions évoquées précédemment (Figure 7). Elle croise les conclusions de notre première partie consacrée à l’identification des types d’achats a priori externalisables (Figure 3), avec celles relatives à notre analyse des activités du processus d’achat-approvisionnement. Un des messages de cette matrice est que la sous-traitance de l’ensemble du processus d’achat ne nous semble envisageable que dans le cas d’achats par nature occasionnels8, pour lesquels une compétence d’achats spécifique est nécessaire. Pour les achats « tactique », une fois la spécification du besoin bien définie (élaboration du cahier des charges), l’ensemble des autres activités du processus d’achat peuvent être soumises à un arbitrage en termes de coûts de 7 On comparera le coût analytique de commande en interne au prix fixé par le prestataire extérieur (le plus souvent proche de 15% du chiffre d’affaires d’achats traité). 8 Ceci concerne tant la nature du bien ou du service que le lieu de l’achat. production interne/externe. Pour les autres types d’achats, seul le traitement de la commande nous semble externalisable au vu de l’importance des coûts de transaction qui pèsent potentiellement sur le contrôle des autres phases du processus d’achat. Sur les achats « risqués » et « stratégiques », on peut même douter de l’opportunité économique d’une sous-traitance des activités de traitement de la commande. En effet, l’importance des flux traités, la dépendance de la production vis à vis de ces approvisionnements, sont autant de facteurs qui plaident pour une maîtrise interne totale du processus d’achat-approvisionnement. Types d’achats Occasionnels Externalisation envisageable Tactiques Impliquants Externalisation partielle envisageable Coeur du processus d’achat Risqués Stratégiques Création de l’offre Spécification du besoin Recherche de fournisseurs Traitement de la commande Choix Négociation et contrôle Administration Gestion physique Statut de l’activité du processus d’achat-approvisionnement Figure 7 : Matrice d’aide aux choix d’externalisation des activités du processus d’achat CONCLUSION : 16 L’objectif premier de cet article était de fournir un apport méthodologique aux choix de soustraitance des achats. Pour cela, nous avons tenté d’utiliser deux outils conceptuels issus de corpus théoriques différents. Tout d’abord, l’approche en termes de coûts de transaction nous a parmi de mieux comprendre pourquoi cette sous-traitance, lorsqu’elle est pratiquée, ne touche que les produits non stratégiques, utilisant des technologies simples et achetés sur des marchés concurrentiels. Ainsi, le Tableau 1 récapitule les caractéristiques propres à un achats ayant, en application de cette théorie, un effet inflationiste sur les coûts de transaction qui rend l’externalisation fortement pénalisante d’un point de vue économique. A cette approche somme toute classique des choix de « faire ou faire faire », nous avons tenté de coupler une vision plus analytique tenant compte des spécificités de la fonction étudiée. Les apports du Marketing industriel sur l’étude du processus d’achat et de son contrôle nous ont fourni une grille de lecture plus opérationnelle pour l’acteur en charge de l’élaboration d’une politique de sous-traitance des achats. La Figure 7 offre une synthèse des apports de ces deux outils conceptuels. Le cadre ainsi dressé a orienté la conception du guide d’entretien que nous utiliserons dans notre enquête de terrain. Cette dernière, dirigée vers des entreprises ayant récemment fait le choix d’une externalisation partielle de leurs achats, nous permettra de confirmer ou d’infirmer certaines de nos propositions, mais aussi d’illustrer les données économiques au coeur de leur arbitrage; un élément pour l’instant absent de notre approche. BIBLIOGRAPHIE : Akerlof G. (1970), The market for lemons : quality, uncertainty and the market mechanism, The Quaterly Journal of Economics, vol 89, August, 488-500. Barreyre P.Y. 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Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada, 1998 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 1998 © Jean Perrien, CRG-ESG © Centre de Recherche en Gestion Document 13-98 LA CONFIANCE: SON STATUT ET SA VALEUR NORMATIVE TRUST: STATUS OF THE CONSTRUCT AND ITS NORMATIVE VALUE RÉSUMÉ Dans ce texte nous clarifions la définition et le statut de la confiance à l'intérieur d'une vision relationnelle des échanges vendeur-acheteur. Nous suggérons d'utiliser la confiance comme mesure d'efficacité externe et ce, par rapport à la satisfaction. Ce choix est confirmé empiriquement lorsque la durée future de la relation est prise comme critère. ABSTRACT The purpose of this paper is to explore trust as a construct. We position trust as a key variable in a relationship strategy. Based on the definition of this construct, this paper suggests to use trust as a measure of the external effectiveness of a relationship. An empirical investigation reveals that trust depicts a higher normative explaining power than satisfaction, the most widely used measure of external effectiveness. LE MARKETING RELATIONNEL: VERS LA CONFIANCE Depuis plusieurs années, la notion d'échange est vue comme le fondement du marketing (ex. : Alderson, 1957; Bagozzi, 1975a, 1975b, 1979; Ferrell et Lucas, 1987). Polanyi (1957) distingue trois types d'échange: la réciprocité, la redistribution et l'échange de marché. Ce dernier constitue l'intérêt principal des mercaticiens et existe sous diverses formes, allant de la transaction pure (échange discret) à la relation (échange continu). Cette dichotomie a donné naissance à la distinction fondamentale entre marketing transactionnel et marketing relationnel (Dwyer, Schurr & Oh 1987). Ce dernier a connu et continue de connaître un réel engouement tant dans le contexte académique que professionnel. Une relation est définie par bon nombre d'auteurs comme un "état d'association". Dans ce cadre, elle est constituée d'une vaste gamme de connections entre des objets animés ou inertes. Un autre élément important la définissant est sa dimension temporelle. Il est alors aisé de caractériser les associations entre des objets inanimés par leur proximité physique et par le changement de celle-ci dans le temps. Ainsi, la relation entre la feuille de papier et un stylo se trouvant tous deux sur un bureau peut être déterminée conjointement par la distance séparant ces deux éléments et la date à laquelle cette distance est observée ou, par les modifications de cet intervalle dans le temps. En considérant que certains des objets dans une relation peuvent être des individus, il faut rajouter, mais sans s'y limiter, une troisième dimension, celle des émotions (Holden, 1991), ces dernières étant considérées comme des troubles intenses de l'affectivité ou des réactions affectives agréables ou désagréables. L'analyse des relations entre acheteurs et vendeurs, dans le domaine des affaires, nécessite impérativement la prise en compte des ces trois dimensions : physique, temporelle et émotionnelle. Cependant, dans le domaine des services, l'intangibilité et les difficultés d'évaluation a priori mettent en exergue l'importance de la dimension émotionnelle. Il existe, bien sûr, bon nombre de sentiments envisageables comme l'amour ou la haine mais la confiance est considérée, de part sa composante affective, la bienveillance, que nous approfondirons ultérieurement, (Ganesan, 1994 ; Black, 1996), comme une émotion importante dans la littérature en marketing relationnel (Rodgers, 1961; Dwyer, Schurr et Oh, 1987; Davidow, 1986). L'objectif de ce texte sera alors de montrer sommairement la valeur stratégique de la confiance dans une démarche relationnelle. Après avoir défini la nature de ce construit, nous aborderons le corpus des recherches empiriques menées sur cette variable afin d'en dégager la portée. Enfin, nous proposerons et justifierons empiriquement l'utilisation de la confiance comme mesure d'efficacité externe afin d'apprécier la performance d'une stratégie marketing relationnelle. LA CONFIANCE: SA DEFINITION ET SON DEVELOPPEMENT Comme le soulignent Doney et Cannon (1997), la notion de confiance a suscité de l'intérêt dans différents domaines de recherche comme la psychologie sociale ( Deutsch, 1960; Lewicki et Bunker, 1995; Lindskold, 1978), la sociologie (Lewis et Weigert, 1985 ; Strub et Priest, 1976), l'économie (Dasgupta, 1988; Williamson, 1991) et le marketing (Anderson et Weitz, 1989; Dwyer, Schurr et Oh, 1987 ; Ganesan, 1994 ; Moorman, Deshpandé et Zaltman, 1993 ; Moorman, Zaltman et Deshpandé, 1992). Chaque discipline offre une vision unique de sa nature et des processus par lesquels elle se développe. Malgré les inévitables problèmes de mesure et divergences d'opinion, un consensus émerge dans cette littérature: la confiance est vue comme une attente de la part des individus, attente portant sur la fiabilité des paroles, promesses, dires écrits ou verbaux d'un autre individu (Chow et Holden, 1997). Il s'en suit que la confiance à l'égard d'un partenaire résulte alors de l'expertise de ce dernier, de sa fiabilité et de ses comportements passés. En retour, la confiance d'un acheteur peut affecter son comportement d'achat. Ainsi, elle est à la fois antécédent et conséquence de la relation acheteur/vendeur. La plupart des définitions évoquent aussi les échanges mutuels et la compréhension entre les deux parties qui agissent dans le meilleur intérêt de l'autre. Le langage de la confiance inclut alors des termes comme la volonté, la croyance, les attentes et les promesses (Foreman, 1997). Anderson et Weitz (1989) en donnent la définition suivante: " One party believes that its need will be fulfilled in the future by actions taken by the other party" (Foreman, 1997, p.11). Selon Ramsey et Sohi (1997), cette dernière est bien définie par : " a confident belief that the salesperson can be relied upon to behave in such a manner that the long term interest of the customer will be served " . En se basant sur la littérature en psychologie sociale (Larzele et Huston, 1980) et en marketing, Doney et Cannon (1997) définissent la confiance comme la crédibilité perçue et la bienveillance du partenaire (cf. Ganesan, 1994 ; Kumar, Scheer et Steenkamp, 1995). La première dimension de la confiance, dite cognitive (Black, 1996 ; Ganesan, 1994), met l'emphase sur la crédibilité d'un partenaire d'échange, une attente selon laquelle les écrits ou les dires du partenaire sont fiables (Lindskold, 1978). La dimension affective de la confiance, la bienveillance, matérialise le réel intérêt du partenaire dans le bien-être de l'autre partenaire ainsi que la motivation du premier à chercher des gains conjoints et détermine le caractère émotionnel de cette dimension au sein de la relation (Black, 1996 ; Ganesan, 1994). Cette définition du terme confiance s'applique dans de nombreuses situations et est particulièrement pertinente dans le contexte industriel : une firme faisant face à un certain risque dans une situation d'achat va se tourner vers un offreur ou un vendeur qu'elle croit capable d'agir efficacement, de façon fiable et qui se sent concerné par les intérêts de son client. De part la nature double du concept de confiance, et de ses différentes racines conceptuelles, la revue de la littérature de Doney et Cannon (1997) met à jour les processus par lesquels elle se développe, dans le cadre de relations entre entreprises. La littérature économique suggère que la confiance implique un processus " calculatoire " quand un individu ou une organisation estime les coûts et/ou les gains qu'une autre partie triche ou reste dans la relation. En second lieu, il peut exister un processus de prévision de développement de la confiance reposant sur l'habileté d'une partie à prévoir le comportement de l'autre. Le troisième processus dit processus de faisabilité implique de déterminer l'habileté de l'autre à faire face à ses obligations, mettant ainsi l'accent sur la crédibilité. Finalement, la confiance peut se développer par un processus de transfert; dans cette optique, Strub et Priest (1976) décrivent la confiance comme le déterminant dans le choix d'une tierce personne possédant plus d'expérience que le concerné. L'hypothèse est que cette expérience puisse être transférée d'une partie à une autre (Milliman et Fugate, 1988 ; Strub et Priest, 1976). En résumé, la confiance est une attente à connotation émotionnelle, au cœur d'une relation et du concept d'approche relationnelle, s'articulant autour de deux composantes : la crédibilité et la bienveillance ; elle se développe selon différents processus qui ne sont pas forcément mutuellement exclusifs, reposant tous sur une vision totalement dyadique de l'échange. L'IMPORTANCE DE LA CONFIANCE DANS LE MARKETING RELATIONNEL La nécessité d'établir des relations basées sur la confiance entre acheteurs et vendeurs est maintenant bien reconnue dans la littérature en marketing et un bon nombre d'études font mention des avantages de la présence d'une telle composante. Ainsi, Ganesan (1994) affirme que la confiance, et la dépendance, jouent des rôles clef dans la détermination de l'orientation des relations à long terme des entreprises. Morgan et Hunt (1994) la présentent comme la variable médiatrice la plus importante dans la relation d'échange entre vendeurs au détail et leurs grossistes. Selon Chow et Holden (1997), la confiance est un élément important de par sa capacité à modérer le risque dans le processus d'achat. Elle permet à l'acheteur de s'engager envers un nombre restreint de sources d'approvisionnement dont les comportements antérieurs ont été satisfaisants. La confiance entre entreprises fonctionne alors comme un mécanisme de contrôle diminuant les comportements opportunistes, dans les contextes d'échanges caractérisés par l'incertitude et la dépendance (Pfeffer et Salancik, 1978). Dans le contexte d'un réseau de distribution, la confiance accordée au fournisseur diminue les conflits et augmente la satisfaction des membres du dit réseau (Anderson et Narus, 1990). Finalement, une entreprise faisant confiance à son fournisseur sera plus impliquée et voudra maintenir la relation (Anderson et Weitz, 1989 ; Morgan et Hunt, 1994). Dans le cas de relations exclusives, les acheteurs sont vulnérables face aux comportements opportunistes des vendeurs. La confiance devient alors un ingrédient essentiel à la réalisation du plein potentiel de la relation (Doney et Cannon, 1997; Geyskens, Steenkamp et Kumar, 1998), celle-ci devant rassurer les deux parties en cas de résultats incertains et importants (Deutsch, 1962; Moorman, Zaltman et Deshpandé, 1992 ; Schlenker, Helm et Tedeschi, 1973). En marketing, de nombreuses recherches ont été menées au niveau des réseaux de distribution (Anderson et Narus, 1990 ; Anderson et Weitz, 1989 ; Morgan et Hunt, 1994) dans lesquels la vulnérabilité est créée par un niveau élevé d'interdépendance entre les parties. Ainsi, dans les arrangements typiques des réseaux de distributions entre manufacturier et grossiste ou manufacturier et vendeur au détail, les coûts de transfert sont relativement élevés. Mais même si certaines entreprises ont diminué le nombre de fournisseurs afin de faciliter la collaboration ou augmenter la qualité, certains acheteurs maintiennent des sources multiples d'approvisionnement (Doney et Cannon, 1997). Dans le contexte d'achat industriel, le risque peut être présent lors de rachats modifiés ou de nouvelles tâches. Un plus grand nombre de personnes est alors inclus dans le processus de décision et l'incertitude est plus élevée. La vulnérabilité provient ici de la dépendance envers le fournisseur établissant des règles et développant des stratégies qui peuvent affecter les coûts de l'acheteur et la qualité des produits, et envers le vendeur, en tant que premier contact donnant de l'information ayant de la valeur et des services de consultation à la firme acheteur. Afin de prendre les décisions courantes et les engagements relationnels de long terme, les acheteurs doivent déterminer dans quelle mesure ils peuvent faire confiance aux fournisseurs et à leurs vendeurs. Bien que la confiance puisse être générée par l'entreprise elle-même et le personnel en contact, les recherches en marketing mettent l'emphase sur l'une ou l'autre mais rarement les deux en même temps. Il est pourtant permis de croire que tel est le cas, les conséquences devant alors être différentes. Dans ce cadre, Anderson et Narus (1990) suggèrent que la confiance envers un individu diffère de celle envers une entreprise. Cependant, dans la littérature, quelques études seulement (Swan et Nolan, 1985 ; Young et Wilkinson, 1989) discutent de ces thèmes, sans donner des tests empiriques de similitudes ou de différences entre les deux cibles de confiance. Chow et Holden (1997) concluent que la confiance vis-à-vis du vendeur influence directement la stratégie d'achat et le comportement. Cependant, comme il y a d'autres sources d'influence dans le processus d'acquisition, la loyauté de l'acheteur ne va pas se former seulement parce qu'il fait confiance au personnel en contact. Ainsi, même si une relation client/vendeur est importante, l'habileté de l'acheteur à faire confiance à l'entreprise reste le déterminant principal. Les auteurs nuancent cependant ces conclusions en fonction du domaine de recherche envisagé. En effet, au niveau des services, dans la restauration par exemple, un client peut être perdu, soit parce que la nourriture ne lui convient pas, soit parce que son expérience avec le personnel a été négative. Il semblerait alors que le niveau d'intangibilité, élevé dans ce secteur d'activité, joue un rôle primordial dans l'établissement de la confiance et dans le choix de sa cible. La force de vente joue bien souvent un rôle clef dans l'interface avec les clients et dans l'implantation de stratégies de marketing. À un niveau de base, le personnel persuade les clients d'acheter les produits de la compagnie. De plus, quand l'entreprise veut encourager des relations de collaboration avec les clients, la force de vente joue un rôle primordial dans le développement de la confiance (Swan et Nolan, 1985). En effet, de l'information donnée par une partie à qui nous faisons confiance est plus utilisée et a plus de valeur pour le récipiendaire (Moorman, Zaltman et Deshpandé, 1992). Ainsi, les acheteurs organisationnels qui font confiance à leurs vendeurs auront des stratégies de négociation plus intégrées qui entraîneront des bénéfices pour les deux parties (Schurr et Ozanne, 1985). Les résultats de Doney et Cannon (1997) montrent que la confiance envers la compagnie et son personnel de contact n'est pas corrélée au choix du fournisseur de la période courante. Ceci est contraire à des recherches antérieures (Milliman et Fugate, 1988). Elle est cependant reliée aux anticipations d'interaction dans le futur. Les implications pour l'offreur sont alors multiples. Premièrement, cette conclusion indique que la confiance est un critère d'évaluation des offreurs que les acheteurs envisagent d'utiliser. Deuxièmement, établir des relations de confiance constitue un investissement à long terme. De plus, comme cette dernière envers le personnel de contact passe par celle accordée à la compagnie, le rôle primordial du vendeur est d'implanter une stratégie de marketing relationnel permettant " d'institutionnaliser " la confiance envers le fournisseur. Dans cette perspective stratégique relationnelle nous pouvons conclure qu'il existe deux routes, non mutuellement exclusives, à la formation de la confiance: celle de l'entreprise et celle du personnel en contact. La valeur de cette confiance dans une stratégie relationnelle croît avec le niveau d'incertitude dans l'échange et, finalement, prédit essentiellement les comportements futurs. LES ETUDES EMPIRIQUES SUR LA CONFIANCE Les études empiriques portant sur la nature de la confiance et ses conséquences dans les relations acheteur/vendeur couvrent plusieurs secteurs. Les recherches d'Anderson et Narus (1990) portent, par exemple, sur les relations de travail entre des entreprises distributrices et des entreprises manufacturières. La communication y est un facteur exogène critique dans l'explication des relations de travail entre les différentes parties. L'étude d'Aulakh, Kotabe et Sahay (1996) se concentre sur les relations internationales, les auteurs utilisant un modèle d'antécédents de la confiance et de performance dans la relation. Doney et Cannon (1997) explorent quant à eux les processus cognitifs à travers lesquels les acheteurs industriels peuvent développer un lien de confiance entre une firme fournisseur et un vendeur. Ganesan (1994) base sa recherche sur les relations entre les vendeurs et leurs détaillants. Labahn et Kohli (1997) étudient les interactions entre les agences publicitaires et leurs clients. L'étude de Morgan et Hunt, (1994) s'effectue dans le domaine de l'industrie des pneus automobile. Geyskens, Steenkamp et Kumar (1998) mettent à jour vingt-quatre études empiriques s'étalant sur la période 1970-1995. La majorité de ces dernières sont des sondages, par opposition aux expérimentations , prenant place aux Etats-Unis. Soixante-dix pour cent d'entre-elles ont été menées au niveau de réseaux de distribution de produit de consommation et analysent des relations entre membres commerciaux. On notera qu'il existe peu de recherches empiriques portant sur les relations entre entreprises et consommateurs finaux dans le domaine des produits de grande consommation. Ceci, d'ailleurs, n'est guère étonnant puisque le marketing relationnel, en général, a trouvé des terrains fertiles dans les domaines des services et du " business to business ". Malgré les commentaires et suggestions de certains auteurs (Doney et Cannon, 1997; Ganesan, 1994), la distinction entre la confiance vis-à-vis de l'entreprise et la confiance vis-à-vis du personnel en contact n'a pas toujours été prise en compte. Bref, tout en étant au cœur des stratégies relationnelles, tout en ayant fait l'objet de réflexions conceptuelles précises définissant clairement le construit (crédibilité et bienveillance) et tout en identifiant son objet (entreprise vs personnel en contact), la confiance est encore un sujet à explorer empiriquement. Dans les paragraphes qui suivent nous allons tenter de jeter un autre regard sur la confiance, susceptible d'accroître son intérêt stratégique: la confiance comme mesure d'efficacité des stratégies relationnelles. LA CONFIANCE COMME MESURE D'EFFICACITE EXTERNE Les mesures d'efficacité sont de deux types: les mesures internes et les mesures externes. Les premières se concentrent sur les résultats économiques des stratégies déployées (ex. RSI, volume, part de marché...) alors que les secondes cherchent à cerner les réactions comportementales (essentiellement par des mesures de la satisfaction et de qualité). La littérature sur ces mesures de performance externes est abondante (e.g. Parasuraman et al. 1988, 1994; Oliver 1994). Il est réaliste d'affirmer que les mesures de satisfaction de la clientèle sont devenues des pratiques très répandues (Oliver 1994), tout comme les mesures de qualité dans le secteur des services . Pourtant et quelque soit l'engouement, la satisfaction et la qualité font encore l'objet de bien des débats tant nomologiques que méthodologiques (Cronin & Taylor 1994, Bitner & Hubbert 1994, Oliver 1994, à titre d'exemple). D'un point de vue épistémologique cela n'est guère surprenant; que ce soit la satisfaction ou la qualité, il s'agit de construits particulièrement étendus, au sens de Nunnaly. Il est donc normal que les problèmes de validité, tant nomologique que de construit soient "épineux". Ceci est accentué par le fait que satisfaction et qualité sont des extrants de la démarche interactive entre acheteur et vendeur. Leurs déterminants sont donc multiples et non contraints dans le temps. Que ce soit pour la satisfaction ou la qualité, les expériences antérieures, à titre d'exemple, jouent un rôle majeur (Parasuraman, Zeithaml et Berri, 1985; Hunt 1977). Dans le cadre de cette communication nous voudrions suggérer l'utilisation de la confiance comme mesure d'efficacité externe de stratégies de marketing relationnelles. Cette restriction est fondamentale: la confiance ne prend son sens que dans une démarche relationnelle, comme nous avons essayé de le démontrer précédemment. Pourquoi la confiance? A cette question nous apporterons deux réponses: à un niveau conceptuel et à un niveau empirique. Au niveau conceptuel, il est acquis que la confiance est au cœur des stratégies relationnelles, elle "mesure" donc l'état de la relation. De plus il existe un consensus sur ce que couvre la confiance. Comme nous l'avons démontré, la confiance est la juxtaposition de la crédibilité et de la bienveillance. Cela simplifie d'autant toutes les questions tant nomologiques que méthodologiques auxquelles nous avons fait référence ultérieurement , lorsqu'il était question de satisfaction et de qualité. Enfin, et comme nous l'avons vu, la confiance a une valeur normative: elle est sensée prédire les comportements futurs. Or toute mesure d'efficacité externe se doit d'avoir une portée normative, et tout particulièrement lorsqu'il est question de marketing relationnel: la finalité n'est-elle pas la fidélisation d'une clientèle cible? Ce dernier point est fondamental, en fait nous croyons que le choix des instruments de mesure d'efficacité externe, lorsqu'il est question de marketing relationnel, devrait reposer sur leur valeur normative, tout particulièrement en matière de comportement futur. Afin de vérifier la pertinence de la confiance comme mesure d'efficacité externe respectant le principe exposé ci-dessus nous avons eu recours à une analyse empirique. Il faut préciser que les données ayant servi à cette analyse ne provenaient pas d'une démarche empirique spécifiquement centrée sur cette communication. En fait nous avons exploité les données issues d'une recherche menée sur les relations banque-entreprise parrainée par l'Institut des Banquiers Canadiens et le Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada. Il s'avérait toutefois que nous avions dans cette banque de données les variables essentielles pour tester la pertinence de la confiance comme mesure d'efficacité externe. Vérification empirique Les données que nous avons utilisées proviennent d'un échantillon socio-économiquement représentatif des entreprises de la région montréalaise. Au total l'échantillon se composait de 306 cadres responsables des relations bancaires (présidents d'entreprises, vice-présidents ou directeurs financiers pour l'essentiel). Ces 306 unités d'observation avaient répondu à une sollicitation par voie postale de 947 entreprises. Les tests menés ont révélé que l'échantillon final étaient conformes à la distribution des entreprises de la région montréalaise, sur une base sectorielle. Parmi les données recueillies, notre attention s'est concentrée sur les variables suivantes (figure 1): la durée prévue de la relation (mesurée en terme de probabilité de continuer à transiger avec la même banque pour les 2 prochaines années), la confiance, mesurée en terme de crédibilité et de bienveillance tant à l'égard de l'institution que du directeur de comptes (3 énoncés, alpha de 0,79), la satisfaction (8 énoncés, alpha=0,92), la durée passée de la relation et, finalement les conflits expérimentés durant la relation (2 énoncés, alpha de 0,78). Cette dernière variable a été introduite dans le modèle de par son effet destructeur sur le maintien d'une relation (ex. Frazier & Rody, 1991). Nous avons régressé la durée passée, la confiance, la satisfaction et les conflits sur la durée prévue de la relation. L'ensemble des hypothèses soustendant le modèle de régression a été vérifié. Le risque évident de multicollinéarité nous a fait opter pour un modèle stepwise. La contribution des prédicteurs a pu être relativisée grâce aux coefficients standardisé (bêta). Le modèle suivant a été obtenu : Durée future = 0,37.confiance - 0,21.conflit + 0,17.satisfaction (R carré = 0.42; F = 72; p = 0.001) Notons d'abord que la durée passée n'explique pas la durée future. En fait la corrélation entre les deux variables est très faible (0,11). Quant à la confiance, elle représente le meilleur prédicteur avec une contribution relative double de celle de la satisfaction. Notons aussi que l'ensemble du modèle explique une très bonne part de la variance dans les prévisions de durée de la relation (42%). CONCLUSION Dans ce texte nous avons voulu clarifier à la fois le rôle, le statut et le pouvoir prédictif de la confiance dans une relation vendeur-acheteur. Nous avons montré que la confiance est un construit bien délimité s'articulant autour de la crédibilité et de la bienveillance. Cette clarté conceptuelle en simplifie d'autant la mesure. Toutefois l'utilisation de la confiance dans des recherches empiriques reste encore fort limitée et bien en retrait de l'impressionnant courant de recherches mené dans le domaine du marketing relationnel. Domaine qui, rappelons-le, est celui pour lequel l'incorporation de la confiance dans la conceptualisation se justifie. Nous avons suggéré que la confiance pourrait servir de mesure de performance dans une stratégie relationnelle, nos résultats empiriques le confirment. Toutefois nous reconnaissons qu'ils sont limités de manière contextuelle. Il y a lieu d'approfondir ce pouvoir prédictif de la confiance et les constats que nous avons formulés plaident en faveur du développement d'un courant de recherche structuré sur la confiance, ses antécédents et ses conséquences, comme nous avons pu le voir pour la satisfaction et la qualité. BIBLIOGRAPHIE Alderson, W. (1957). Marketing Behavior and Executive Action. Homewood, III. Richard D. Irwin. Anderson, Erin et Barton Weitz (1989). 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POWELL 90 Research in organizational behavior vol 12, pp. 295-336 Les organisations en réseau, caractérisées par la réciprocité des échanges et des communications sont des formes d'organisation viables. Nous comparons ces formes de gouvernance des échanges avec celle de la hiérarchie et du marché et mettons en valeur ce qui les en distingue. Nous concluons en discutant les conditions qui donnent naissance à ces formes d'organisation. Les dernières années ont vu une quantité considérable de recherches sur les pratiques organisationnelles en réseau. Cette littérature bien que diverse et appartenant à de nombreuses branches de recherche, met l'accent sur des formes d'échange latérales, sur l'interdépendance des flux de ressources et sur la réciprocité des communications. Nous expliquerons d'abord pourquoi le continuum marché - hiérarchie ne prend pas en compte les organisations en réseau avant de distinguer les traits de chacune d'entre elles. Nous donnons enfin une série d'arguments réfutables sur les conditions qui donnent naissance aux réseaux.. Marchés et hiérarchies Dans son article de 1937, Coase en rupture avec la vision de firme comme une fonction de production se présentant comme une boîte noire, proposa de décrire la firme comme une structure de gouvernance des échanges. Pour Coase, le marché et la firme sont des moyens alternatifs d'organisation des transactions. Son travail resta pour ainsi dire dans l'ignorance pendant quarante ans jusqu'à ce que Williamson et les partisans de l'économie des coûts de transaction le reprennent dans les années 70. Ceux-ci croyaient à l'importance des formes organisationnelles et rapprochèrent ainsi l'économie des champs du droit, de l'histoire économique et de la théorie des organisations. Le point-clé de la démonstration de Williamson est l'idée que les transactions dont l'issue est incertaine, qui sont fréquentes et qui demandent des investissements spécifiques tendent à être réalisées à l'intérieur de hiérarchies. Les échanges simples, occasionnels et ne demandant pas d'investissements spécifiques ont plus de chance d'être réalisés par le marché. Les transactions tendent donc à se réaliser dans des hiérarchies lorsque la spécificité des ressources augmente les deux raisons en sont 1. La rationalité limitée - ils est impossible d'écrire des contrats parfaits 2. L'opportunisme qui est la recherche rationnelle de leur avantage propre par les acteurs par tous les moyens. Dans la hiérarchie les effets pervers de l'opportunisme sont combattus par les relations d'autorité et par le sentiment d'identification des personnes liées par un destin commun. La vision dichotomique de Williamson repose sur l'idée que les frontières des entreprises sont bien définies. Selon Richardson (72) (ou Robertson control of industry vers 1930) les firmes sont "des îlots de coordination consciente dans un océan de relations marchandes". Elle est battue en brèche par le comportement des firmes qui engagent des formes de collaboration mutuelle ne ressemblant pas plus à une intégration verticale qu'à une relation de marché. On a tenté de répondre à ce problème par l'hypothèse selon laquelle les formes d'organisation ne répondraient pas strictement au modèle du marché ou à celui de la hiérarchie, mais seraient distribuées selon un continuum : En partant du pôle du marché où les prix donnent toute l'information nécessaire, se trouvent des systèmes de sous-traitance et autre formes d'échange répétés ; En se déplaçant vers le pôle hiérarchique on trouve les accords de franchise, les 'joint ventures', les centres de profit et le management matriciel. Cette vision est-elle satisfaisante ? C'est ce qu'affirme Williamson, tout en reconnaissant que les transactions sont plus fréquentes aux pôles. Je ne partage pas cette vision et je pense que la notion de forme hybride n'est pas satisfaisante, elle est historiquement inexacte, trop statique et ne permet pas de prendre en compte de nombreuses formes d'échanges viables. 1. L'histoire du commerce, qu'elle vienne de Braudel, Polanyi, Pollard ou Wallerstein est celle d'affaires familiales, de guildes et de cartels, ayant toutes des frontières perméables. L'idée du marché comme point de départ historique est donc inexacte. 2. La vision du continuum cache le rôle joué par la réciprocité et la collaboration qui sont des modes de gouvernance alternatifs. 3. Les marchés sont de plus enchâssés ('embedded') dans leur environnement social et économique. Ils ne sont pas des institutions amorales et autonomes, mais des constructions culturelles et sociales. 4. D'autres chercheurs invoquent l'impossibilité de séparer les différentes formes d'échanges (Bradach et Eccles 89), que les contrats doivent être considérés comme des relations hiérarchiques (Stinchcombe 85) que de nombreuses relations de marché ont été remplacées par des relations de collaboration. Golberg (80) constate que la relation d'une firme avec ses avocats, consultants et sa banque peut se révéler beaucoup plus durable que la relation salariale qu'elle entretient avec ses cadres supérieurs. Marchés, hiérarchies et réseaux. Lorsque les caractéristiques des objets de la transaction sont difficilement mesurables, que les relations sont si durables et récurrentes qu'il est difficile d'appréhender le fonctionnement du système en en considérant les parties séparément les unes des autres, peut-on toujours parler de relations marchandes ? mais alors qu'il n'y a pas de propriété commune ni de mise en commun des ressources peut-on parler de hiérarchie ? Certaines formes d'échange se déroulent dans un cadre social dépendant à la fois de relations, d'intérêts communs et de la réputation. Nous cherchons à identifier un ensemble de facteurs qui rendent possible de parler des réseaux. De nos jours, les firmes ne sont plus isolées, mais entretiennent un réseau dense de collaboration, parfois avec des entreprises concurrentes. Les modèles stylisés du marché, de la hiérarchie et du réseau ne sont pas des description parfaites de la réalité, mais elle nous permettent de comprendre mieux la diversité des formes organisationnelles actuelles. La table suivant présente une première description des différences entre marché, hiérarchie et réseau. ● ● ● ● Dans le marché les biens échangés sont clairement spécifiés, la confiance n'entre pas en jeu et le respect des contrats est assuré par l'existence de sanctions légales. Par contre, les échanges en réseau entraînent des transactions non limitées qui se succèdent dans un contexte social plus large. Les sanctions sont d'ordre normatif plutôt que légal. Sur un marché, la valeur des biens échangés est plus importante que la relation elle-même et lorsque la nature de la relation est importante, celle-ci est souvent décrite comme un capital. Le principe qui sous-tend l'échange est la création de relations durables dans les réseaux, alors que dans le marché, il s'agit d'obtenir que l'échange présent soit le plus favorable possible. Les approches sont mutuellement incompatibles, un homme de marché paraîtrait tatillon et peu digne de confiance dans un réseau, alors qu'un homme de réseau paraîtrait naïf dans un marché. Dans une hiérarchie, la communication et les échanges sont considérées en fonction de leur impact sur l'avancement personnel. Les communications se déroulent entre des parties qui ont un passé commun et elles en présentent des traits spécifiques. Dans un marché, il est clair qu'à la fin de l'échange, les parties sont libres. Cela n'est pas le cas dans les hiérarchies et les réseaux. Les marchés sont des mécanismes de coordination inconscients qui reposent sur la poursuite par les individus de leur intérêt propre. Point n'est besoin d'aller aussi loin que Polanyi qui affirme que les transactions de marché sont caractérisées "par une attitude impliquant un antagonisme marqué entre les parties", mais "un contrat ne relie les gens qu'a la marge de leur personnalité" (Waltzer 83, p 83). Le marché est ouvert à tous, mais il ne crée pas de liens forts. Comme le suggérait Hayek (45) "les marchés sont le fruit de l'action des hommes, mais pas de leur dessein". Les marchés permettent de saisir les occasions, d'avoir un large choix et sont très flexibles. Il permettent une communication rapide et simple. Mais ils coordonnent sans intégrer. formes marché hiérarchie réseau base normative contrat -droits de propriété relation salariale complémentarité moyens de communication prix procédures relationnel méthode de résolution des conflits droit et justice supervision administrative réciprocité, réputation degré de flexibilité fort faible moyen degré d'engagement réciproque des parties faible moyen à fort moyen à fort ambiance précision, soupçon formel, bureaucratique ouvert, bénéfice mutuel lien entre les choix des acteurs indépendance dépendance interdépendance formes mixtes transactions répétées (Geertz 78) organisation informelle (Dalton 57) partenaires multiples contrats en tant que documents hiérarchiques (Stinchcombe 85) caractéristiques de marché, centre de profits, prix de transfert (Eccles 85) règles formelles hiérarchies de statut Dans l'organisation, la "main visible du management" de Chandler supplante la "main invisible du marché" de Smith. Les individus opèrent à l'intérieur d'un régime de procédures administratives et d'emplois. Le management divise et répartit les tâches, il met en place un système d'autorité. Les tâches étant souvent spécialisées, les activités sont souvent fortement interdépendantes. La structure hiérarchique matérialisée par des frontières entre départements, des mécanismes de contrôle et des procédures de prise de décision est particulièrement adaptée à la production en masse. La force de l'organisation hiérarchique repose dans sa capacité à produire des biens en grande quantité, de qualité constante et à suivre l'utilisation de ses ressources (Di Maggio & Powell 83 'iron cage').. Lorsqu'elles sont confrontées à une demande fluctuante, et à des changements imprévus, les hiérarchies sont particulièrement vulnérables. Les réseaux sont plus flexibles, les échanges ne s'y font ni à travers des transactions strictement délimitées, ni par des décisions administratives, mais par des individus engagés dans des actions réciproques, affinitaires et dont les bénéfices sont partagés. Les réseaux peuvent être complexes : ils ne fonctionnent ni sur le critère explicite du marché, ni selon celui de la hiérarchie. L'hypothèse de base du réseau est le contrôle des ressources nécessaires à l'une des parties par l'autre et la possibilité de faire des économies en mettant en commun des ressources. Les parties engagées dans une relation de réseau diffèrent leur droit de rechercher leur propre intérêt au détriment de celui des autres. L'allocation des ressources se fait non en fonction des individus, mais selon les relations qu'ils entretiennent. Ces relations sont coûteuses à entretenir et elles limitent donc les capacités des individus à s'adapter. Il en résulte une orientation mutuelle (définie comme que chaque partie attend de l'autre par rapport à la connaissance d'elle même qu'elle attend de sa part). La multiplicité des liens créés : réputation amitié, altruisme, interdépendance devient partie intégrante de la relation. Les réseaux sont particulièrement efficaces dans le traitement de l'information. Les variations des prix sur les marchés, pas plus que les procédures formelles des hiérarchies ne véhiculent les informations les plus pertinentes. Kaneko et Imai (87) suggèrent que l'information véhiculée par les réseaux est plus riche ('thicker') que celle des marchés et plus libre que celle des hiérarchies. Les réseaux permettent donc mieux l'échange de biens difficilement quantifiables : savoir, style, esprit, philosophie. Les caractéristiques ouvertes et l'absence de normes améliorent grandement la capacité des réseaux à transmettre connaissance et savoir-faire. La réciprocité est un point important dans les réseaux, mais il est ambigu et abordé différemment selon les disciplines. Un des points discutés est celui de l'équivalence. La théorie des jeux insiste sur ce dernier point : la réciprocité ne s'explique que dans le cadre de la poursuite des intérêts des acteurs. Axelrod (84) définit la réciprocité comme impliquant de retourner aussi bien le bien que le mal. Dans les sciences humaines, on insiste sur l'endettement que créée le don et sur l'obligation de maintenir un lien qui en résulte, mais également sur le fait qu'invoquer ouvertement la nécessité de l'équivalence peut être péjoratif quant à la relation elle-même. Dans son travail sur 'le don' Marcel Mauss (1925) tente de montrer que l'obligation de donner, recevoir et rendre n'est pas seulement le fruit de conduites rationnelles, mais doit être analysée en termes culturels et de production de sens. En somme, les approches anthropologiques insistent sur les normes selon lesquelles se déroule l'échange alors que la théorie des jeux insiste sur l'intérêt que la coopération présente pour les individus. Une perspective de long terme est éclairante. Axelrod (84) propose le concept "d'ombre de l'avenir" qui représente l'importance de la prise en compte par les acteurs de l'avenir dans le calcul de leur intérêt.(..) La confiance rend la réalité moins complexe beaucoup plus facilement que ne peuvent le faire la prévision, l'autorité ou le marchandage. Pourtant, les réseaux ne se caractérisent pas seulement pas des relations de collaboration. La réciprocité ne protège en aucune manière de considérations de pouvoir. Les réseaux peuvent être difficiles d'accès (sérail?), Il peuvent inclure des relations de dépendance. Dans les exemples que je donne, toutes les parties prenantes du réseau ont perdu de leur indépendance. Études de cas Les industries 'de projet', comme la construction, l'édition, les studios Les districts industriels : les textiles allemands, l'Émilie italienne, Le succès des districts industriels comme la route 128 et la Silicon Valley a plusieurs conséquences 1. Un flou croissant des frontières entre firmes qui sont étendues pour englober une large communauté d'acteurs et d'intérêts auparavant distincts. 1. Cette constellation de ressources est reconnue comme indispensable au succès, elle comprend à la fois la coopération du gouvernement local, de centres d'enseignement et de recherche, une réserve de personnel qualifié et la coopération entre firmes spécialisées mais aux intérêts communs. 1. Le développement de PME 'high-tech" aux dépends de compagnies plus grosses. Les alliances et partenariat stratégiques La 'désagrégation verticale' Origine des réseaux Les exemples ne fondent pas une théorie et les données qualitatives sont toujours vulnérables à l'accusation d'être présentées tendancieusement. Nos études de cas sont cependant plus que des anecdotes, l'histoire qu'elles content est cohérente et permet de comprendre mieux les circonstances qui donnent naissance aux réseaux. Elles définissent clairement le réseau comme une forme d'action collective dans laquelle ● ● ● ● La coopération peut être maintenue de façon viable dans le long terme. L'incitation à apprendre et à faire circuler l'information permet de concrétiser rapidement les idées. L'ouverture permet d'être efficace même quand les ressources et l'environnement sont incertains La mise en valeur de ressources immatérielles comme les connaissances tacites et la capacité d'innovation. Nos études de cas suggèrent que les conditions qui donnent naissance aux réseaux sont multiples, ce n'est cependant que dans une minorité de cas que la minimisation des coûts de transaction est à leur source. La plupart du temps, ce sont des considérations stratégiques comme la volonté d'accéder à un savoir-faire externe, apaiser les inquiétudes de groupements d'intérêts ou parfois même de changer la nature même de la compétition internationale. Parmi les formes que nous avons mises en évidence, beaucoup augmentent les coûts de transaction, mais procurent en retour des bénéfices qui compensent largement cette perte notamment l'accès amélioré à l'information, la fiabilité, la réactivité. Une attention exclusive à la transaction aux dépends de la relation comme fondement de l'analyse sépare le comportement de son contexte politique, social et historique. Facteurs favorisant l'émergence des réseaux La diversité des formes réticulaires implique t-elle une idiosyncrasie si forte que l'on ne puisse distinguer les conditions génériques qui lui donnent naissance ? Nous nous proposons de formuler de façon réfutable trois facteurs allant dans ce sens. Le savoir-faire De nombreux emplois sont fondés sur un savoir-faire intellectuel ou artisanal qui est le fruit d'années d'études et d'expérience. Le savoir-faire implique repose sur des connaissances particulièrement difficiles à codifier, ce type de ressource est également très mobile. Ces personnes préfèrent travailler dans un environnement qui ne leur est pas imposé ou dicté. De fait les marchés et les hiérarchies peuvent perdre de leur efficacité lorsque leur ressources les plus précieuses - les individus - choisissent de les quitter. Les réseaux qui fonctionnent sur la réciprocité et la communication entre égaux sont particulièrement adaptés à de tels individus. Ils apparaissent donc lorsque les connaissances ne se prêtent pas à un contrôle monopolistique ou à une domination du plus riche. De même que le marché apparaît lorsque les ressources sont substituables, les réseaux apparaissent lorsque les activités sont fortement complémentaires (pour être réalisées ou pour faire face à l'incertitude), la relation est alors plus à même de mener à un partage des informations importantes et à l'augmentation de la confiance. Les réseaux devraient donc être plus fréquents dans les milieux où le savoir-faire est un facteur important. La rapidité Est une nécessité dans un environnement de plus en plus concurrentiel. La mise en commun des ressource et des coûts permet de réduire les risques et de développer des produits à cycle de vie court. Pour Porter et Fuller (86) les partenariats permettent de changer de configuration plus rapidement, de façon plus réversible et moins onéreuse que les fusions. Kaneko et Imai (87) insistent sur le fait que les réseaux ont des propriétés dynamiques qui leur permettent d'enrichir l'information qu'ils font circuler : ni les communications verticales dans les hiérarchies ou l'achat d'information sur les marchés ne peuvent le faire : le modèle de contrôle de l'information qu'ils proposent s'oppose à la fois à la liberté de circulation de l'information et à sa richesse. Des connaissances peuvent être mises en relation, et peuvent donner lieu à débat. Les réseaux devraient donc être plus fréquents dans les milieu où la rapidité est nécessaire. La confiance Certaines de nos études de cas par exemple celle sur les districts industriels suggèrent que certains milieux favorisent la collaboration. Axelrod (84) a démontré les conséquences d'interactions répétées entre individus. "l'ombre" d'une association à venir incite à la coopération. La réputation pèse lourd dans certains réseaux à cause de l'absence de distinction entre le travail de l'individu et sa personne. Un contrôle hiérarchique est devient d'autant moins utile. Le contrôle effectué par les pairs est également beaucoup plus efficace que celui des supérieurs. Le consensus se substitue alors aux règles et aux procédures formelles. Les réseaux devraient donc être plus fréquents dans les milieux où les individus ont des points communs. Plus le groupe est homogène, plus la confiance est forte. Lorsque cette homogénéité est moins importante, les relations deviennent plus calculées et plus formelles. Arrêt sur... L’ an imat ion de réseau Par Ber trand de la Selle Lectures • L’ e n t reprise en réseau - Rapp o rt du CIGREF, septembre 1997. • Les petits déjeuners de l’Institut du Management d’EDF Entretien avec Federico Butera Sociologue, 18 octobre 1995. • Quelques pistes sur les leviers de la création de valeur au sein des entreprises en réseau par Isabelle Mari, 1995. L’entreprise en réseau L a globalisation, la compétitivité croissante que se livrent les entreprises, la mondialisation, associée aux progrès de l’informatique et des nouvelles technologies, ont fait de l’entreprise en réseau, une réalité. Les dirigeants doivent pour ce faire remettre en cause leurs principes d’organisation et de fonctionnement. On peut distinguer deux types de réseaux : le réseau interne et le réseau externe. Le réseau interne d’une entreprise a pour objectif d’améliorer la réactivité, de capitaliser les connaissances, d’accroître le service au 2 Réflexions n°57 - 12 mars 1999 client et de simplifier les procédures. Les nouvelles technologies deviennent un appui essentiel dans ce type d’organisation ; que ce soit l’utilisation du courrier électronique, la mise en place d’un intranet ou d’un logiciel de groupware. La mise en place d’un réseau e x t e rne à l’entreprise ou le concept d’entreprise étendue se fonde sur la constitution d’un réseau d’entreprises ou d’établissements concourant aux mêmes objectifs, par une relation de partenariat ou une relation de client fournisseur. L’entreprise étendue peut se concevoir dans un modèle vertical reposant sur la relation donneur d’ord re / s o u s traitant ou sur un modèle horizontal dans lequel les partenaires se répartissent les tâches d’un même projet. Ce type d’entreprise est à géométrie variable, les partenariats ou les alliances évoluant sans cesse. Là encore, les nouvelles technologies permettent de développer de nouvelles form e s d’organisation : comm e rce électro n i q u e , EDI (Echange de données inform a t isées), gestion des données techniques. Nous avons choisi de vous parler dans ce dossier du pre m i e r type de réseau et plus particulièrement de l’animation de réseau interne. L'animation de réseau un outil de management L 'animation de réseau permet de faire travailler ensemble des personnes qui n'ont pas de lien hiérarchique, mais qui y trouvent un intérêt parce qu'elles rencontrent une problématique commune, un objectif à réaliser en commun. Cet outil est naturellement utilisé dans les structures décentralisées (exemples : une maison-mère et un ensemble de filiales, un centre d'études et des usines disséminées, un siège central et des unités indépendantes) mais peut également être utilisé dans une petite structure.C'est un raisonnement matriciel, qui dépasse les hiérarchies: L'animation de réseau est un p rocessus transverse, tout comme, par exemple, le fonctionnement en mode projet. Il s'en distingue notamment par le fait que : • c'est un processus pérenne; • il n'y a pas obligatoire m e n t d'échéances ou de lancement d'un produit ou d'un système. L'animation de réseau permet de partager les compétences de chacun et de créer ainsi une valeur supérieure à l'addition des compétences individuelles. L'animation de réseau, c'est faire que 1+1=3 Pourquoi créer et animer un réseau ? L 'animation de réseau est utilisée comme un moyen pour servir un enjeu stratégique de l'entreprise. Il est essentiel que cet enjeu soit compris et partagé par tous les m e m b res du réseau, faute de quoi celui-ci devient un groupe de rencontre qui se réunit sans but et donc sans dynamique. Un exemple d'enjeu que l'animation de réseau permet de servir pourrait être : Réduire les coûts en achetant mieux. Une entreprise a laissé à ses filiales la responsabilité de ses achats. Chacune est organisée à sa manière, mais toutes ont un responsable des achats. La D i rection ne souhaite pas centraliser de nouveau les achats, pour ne pas re t i rer d'indépendance à ses filiales. Cependant, elle veut d'une part profiter du volume global pour mieux négocier avec les fournisseurs et d'autre part rendre homogène les pratiques d'achats afin de mieux qualifier ses fournisseurs. La Direction crée alors un Réseau des Responsables Achats, animé par une cellule qui lui est rattachée, qui permet de mutualiser les pratiques, d'imprimer une m a rque homogène à tous les achats du groupe, tout en laissant leur indépendance aux filiales pour leurs achats spécifiques. Les Responsables Achats p ro g ressent dans leur fonction en s'échangeant leurs méthodes au sein du réseau et ils part i c ipent en même temps à un projet d'entreprise, en groupant leurs achats et en désignant plusieurs d ' e n t re eux pour négocier des contrats globaux avec les fournisseurs. Au-delà d'un enjeu stratégique, on distingue 5 objectifs que l'animation de réseau permet de remplir : • : Expliquer, d i ffuser l’information et faire passer des messages, par une voie alternative à la voie hiérarchique classique. • : Dépasser les intérêts individuels pour tendre ensemble vers un objectif d'évolution commun. • : Echanger les pratiques et les méthodes pour les rendre homogènes et les améliorer. • : Responsabiliser les membre s , par opposition à un pro c e s s u s descendant de l'animateur ou des hiérarchies. • : Créer de la fierté et un sentiment d’appartenance afin de faciliter la communication entre les membres. Quelles sont les étapes de la vie d'un réseau ? O n distingue tro i s moments-clés dans la vie d'un réseau : la création, le lancement et le régime de croisière. A chacun de ces moments correspondent des actions bien précises. c’est le moment où l'on affiche l'enjeu, qui doit être visible de tous, le réseau étant le moyen utilisé pour servir cet enjeu. La Direction choisit et nomme l'animateur (celui-ci constitue la cellule d'animation) et les membres du réseau. : c'est la pierre angulaire du réseau. D'un bon lancement dépend le bon fonctionnement à court et moyen terme. Plus il sera réussi, moins les eff o rts à fournir pour faire vivre le réseau seront importants. Il est essentiel de formaliser ce lancement par un événement différenciant dans la vie de l'entreprise (séminaire, réunion à l'extérieur), afin de créer le mouvement et l'esprit d'équipe. C'est aussi le moment où l'animateur doit trouver ses marques. : lorsque le réseau est lancé, et même s'il fonctionne bien, l'animateur doit constamment donner de la visibilité et du rythme au groupe, par exemple en tenant Réflexions n°57 - 12 mars 1999 3 membres d'un réseau lui consacrent une partie non négligeable de leur temps. Ils ont des attentes (partage, méthode, information) et des devoirs (part i c i p a t i o n , implication) envers le groupe et Qui constitue le réseau ? il est important que tout cela leur soit clairement précisé. De l’im'animateur - la cellule d ' a n i m a t i o n. Selon l'im- p o rtance du lien : nécessaireportance du réseau, l'ani- ment, l'animateur et les membres mateur pourra s'entourer d'une ne poursuivent pas le même but cellule d'animation pour l'assis- au sein du réseau : l'animateur ter dans cette tâche. Néanmoins, aura tendance à rechercher l'inil est important d'identifier for- térêt du groupe dans son mellement un animateur (le chef ensemble ; le membre aura tende file, le pilote, etc.), visible et dance à rechercher son intérêt au sein du groupe. connu de tous. S'il est impossible de définir un Par conséquent, le lien unissant profil-type pour un animateur de l'animateur et les membres au réseau, celui-ci doit faire preuve sein du réseau ne peut se résumer d'au moins quatre qualités : à une simple communauté d'inautorité, légitimité, écoute, cha- formation, où l'animateur cherrisme. L'animateur est celui qui chera à re n d re disponible le donne la direction et conduit le maximum d'information, et tel réseau pour atteindre ses objec- membre cherchera l'information tifs. Il doit tout faire pour que les qui lui manque. Pour qu'un réseau fonctionne, il est essentiel membres le suivent. de créer et maintenir Pour l'animateur Pour les membres un lien fort entre Autorité Arbitrer les débats, Je dois suivre l e s prendre les décisions finales, l’animateur membres, trancher dans les conflits qui passe la Légitimité Connaître son sujet, J'ai raison de suivre par valeur obtenir l'appui de la l’animateur ajoutée Direction créée par Ecoute Etre disponible pour tous J'ai un intérêt à suivre le réseau, et que les membres, intégrer les l'animateur c h a c un les besoins et attentes de tous t rouve à un instant Charisme Transmettre son enthousiasme, J'ai envie de suivre donné. motiver son entourage l'animateur à jour un plan d'actions, en lançant de nouveaux sujets de travail, en réunissant le groupe sur un thème donné, etc. L Il est souhaitable que les membres soient proposés par la D i rection, mais nommés off iciellement par leur hiérarc h i e . En effet, le plus souvent, les 4 Réflexions n°57 - 12 mars 1999 Comment animer un réseau ? P lusieurs outils sont disponibles pour animer efficacement réseau. } : Elles permettent de rassembler les membres du réseau et donc de le matérialiser aux yeux de tous. Il existe plusieurs types de réunions au sein d'un réseau, chacun remplissant un objectif précis. } : elles doivent se tenir à un rythme r é g u l i e r, selon un calendrier connu à l'avance. Elles permettent, selon l'importance du réseau, de faire le point sur les travaux, de passer des messages, d'élaborer et valider le plan d'actions. } : ils sont constitués à chaque fois qu'un sujet ne peut être traité en réunion plénière. Un groupe rest reint instruit le sujet et re n d compte à l'ensemble du réseau de ses travaux. } : elles servent à réfléchir ensemble sur un sujet de fond qui demande l'apport de beaucoup de membres dans un délai court. Elles doivent être organisées en dehors des réunions plénière s habituelles. } : ils sont l'occasion de rassembler le réseau dans un lieu et sur une durée inhabituels. Ils permettent d'assurer la cohésion du groupe et de travailler en profondeur sur un sujet. Ils sont l'occasion également de pre n d re du recul sur l'action et la vie du réseau. constituent également des outils précieux pour une animation de réseau efficace. Le fonctionnement en réseau s'appuie sur ce type d’outils qui facilitent et améliorent les connexions entre les membres. On peut citer : } : en plus de la messagerie électronique traditionnelle, on peut créer des listes d'adresses dédiées au réseau, des boîtes aux lettres à accès re st reint, des groupes de boîtes vocales pour les messageries téléphoniques, etc..., autant d'outils qui accélèrent la circulation d'information tout en garantissant la confidentialité. } : si tous les m e m b res sont reliés électro n iquement, on peut créer un journal régulier qui re p rend par exemple les dernières informations du réseau, l'agenda à venir, l'avancement des sujets. } : un logiciel gro u p w a re (du type Lotus Notes) est l'outil inform a t i q u e idéal d'un fonctionnement en réseau. Il permet de partager des documents entre tous les m e m b res (en utilisant des " a rm o i res électro n i q u e s " dédiées au réseau), de travailler de manière asynchrone en échangeant sur des sujets (en utilisant des forums de discussion) et de créer ainsi un espace de communication et d'information réservé au réseau, qui accélère et amplifie les échanges. } : pour un problème donné qui bloque la bonne marche de l'ensemble, pour "remettre sur les rails" l'un des membres ou encore pour initier une action pilote, l'animateur peut être amené à apporter directement son aide à l'un des membres. Il est important par la suite de bien communiquer à l'ensemble du réseau sur les actions menées, afin d'en faire bénéficier tous les membres. } : au-delà de l'acception littérale, on entend par un partage d'expérience un échange, à la demande de l'un des membre s sur un problème qu'il rencontre. Cet échange se fait avec d'autres m e m b res qui re n c o n t rent le même problème ou qui l'ont rencontré et résolu. C'est l'animateur qui pilote l'action, et les renc o n t res ont lieu de préfére n c e dans les locaux du membre demandeur. tager les expériences d'animations. } : il est de la responsabilité de l'animateur d'apport e r "de l'oxygène" au réseau, soit par de l'information, soit par des sujets nouveaux. Il peut être également bénéfique de faire intervenir sur un sujet touchant le groupe un expert extérieur. Cette intervention pourra par exemple déboucher sur un nouveau sujet de travail pour le réseau.■ Altis et l’animation de } : si le réseau rencontre le succès, il peut tendre vers le fonctionnement en Club (avec des critères de sélection à l'entrée du type perf o rmances, connaissances, etc.), qui renforce le sentiment d'appartenance des membres et offre un statut d'excellence à ceux qui en font partie ou à ses anciens. } s'il doit être remplacé, l'animateur peut être choisi parmi les m e m b res. La fonction devient alors un point culminant dans la vie de membre du réseau. Il faut néanmoins être vigilant à ne pas déstabiliser le groupe en nommant Animateur un membre n'ayant pas la légitimité suff isante. } : lorsqu'un réseau fonctionne bien et a tendance à travailler en vase clos, il est possible de trouver une stimulation extérieure en le comparant à d'autres réseaux, i n t e rnes ou externes à l'entreprise. On peut également imaginer un réseau de réseaux rassemblant les animateurs et permettant par exemple de par- réseau : une offre multifacette Altis peut aider ses clients dans toutes les phases de la création et de l’animation de réseau : la création d’un réseau avec l’identification et la formalisation des enjeux et des objectifs, mais aussi la transformation d’un groupe existant en un réseau. Il s’agira alors d’établir un état des lieux du groupe, de transformer et formaliser les objectifs et enfin de formaliser la transition. Enfin, lorsqu’un réseau est en perte de vitesse, la mission peut avoir pour finalité de le redynamiser. Contact Bertrand de la Selle [email protected] Altis Conseil en management 42 quai du Point du Jour 92659 Boulogne Cedex France +33 1 41 41 45 45 www.altis.fr Le carrefour du management Réflexions n°57 - 12 mars 1999 5 Aperçu du commerce interentreprises (B2B) Le présent Info-guide a été préparé par Diversification de l’économie de l’Ouest Canada, un des partenaires dans la création du Centre du cyberfutur de Liaison Entreprise. 1 Aperçu du commerce interentreprises (B2B) La révolution internationale du commerce électronique entre dans une nouvelle phase. Alors que la première phase était mue par la vision innovatrice d’entreprises sur Internet qui offriraient des services entreprise-à-client (B2C), la prochaine phase se définira par l’influence et la réussite d’entreprises effectuant du commerce électronique d’entreprise à entreprise (B2B). Ce sont là les transactions électroniques entre des entreprises ainsi qu’avec leurs employés et leurs fournisseurs. La phase initiale axée sur les consommateurs a engendré un modèle du commerce sur Internet, mais ce sont les successeurs, soit les participants au commerce électronique interentreprises, qui réaliseront le plein potentiel de la nouvelle économie électronique. La deuxième révolution d’Internet est mue à parts égales par une part de menace et une part de possibilités. Du point de vue des gestionnaires d’entreprises actuels, cette deuxième révolution d’Internet est mue à parts égales par une part de menace et une part de possibilités. La nouvelle vague du B2B divisera en deux le domaine de concurrence de la plupart des industries. Que ce soit par réticence ou parce qu’elles sont incapables d’emboîter le pas à au changement profond qu’exige le nouveau contexte commercial, un bon nombre d’organisations n’ont effectué que très peu de changements techniques à l’heure actuelle. Ces changements modifient leur culture ainsi que leurs processus. Ces organisations n’ont pas encore effectué les investissements dans la stratégie, les gens et les finances qui seront nécessaires pour survivre dans le monde du commerce électronique interentreprises. Ceux et celles qui tardent à profiter de cette occasion risquent de se voir dépassés par des concurrents plus innovateurs. Pour ceux qui sont prêts à s’adapter aux nouvelles réalités du commerce électronique interentreprises, le marché international B2B offre des débouchés à grande échelle. Bien qu’il n’en soit encore qu’à ses balbutiements, le commerce électronique interentreprises est déjà le domaine qui connaît la croissance la plus rapide dans l’économie d’Internet et son potentiel est presque infini. Un groupe de consultants de Boston estime que les relations commerciales sur Internet donneront lieu à des ventes de 2,8 billions de dollars d’ici à 2003. Le groupe Gartner estime même que le montant de ces ventes pourrait être de 7,2 billions de dollars. Bien qu’elles soient utiles pour jauger la croissance des ventes B2B sur Internet, ces projections du volume des transactions donnent une fausse impression de l’importance future du commerce électronique. D’un point de vue du commerce interentreprises, plus encore que le volume, c’est la valeur du commerce électronique qui importe. Les projections actuelles ne nous donnent qu’une faible idée de la valeur qu’Internet ajoutera dans les années à venir en tant que technologie habilitante pour le commerce électronique. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 2 Trois choix s’offrent aux entreprises qui souhaitent se préparer à la vague du B2B : 1) elles peuvent ignorer les tendances et ne rien faire; 2) elles peuvent s’y adapter à regret, et à moitié, en ne faisant que des changements superficiels sans vraiment changer les processus fondamentaux; 3) elles peuvent reconnaître les possibilités fantastiques qui se présentent à elles et transformer leurs façons de servir leur clientèle, s’assurant ainsi une place dans une ère numérique. Bâtir une présence B2B L’avènement du commerce électronique sur Internet a changé le paysage du commerce international à jamais. Après quelques années de croissance explosive quant à l’adoption de la technologie du web à l’échelle internationale, les dirigeants commerciaux ont tout à fait changé leur façon de percevoir la technologie en direct. Ce qui était auparavant un moyen de communication menaçant et inhabituel est vite devenu un milieu formidable pour le commerce. Dans le contexte actuel, qui se démarque par une évolution rapide et une forte concurrence, il devient impossible à un fournisseur de B2B d’atteindre une position enviable s’il n’a pas su se doter d’une stratégie de vente et de transactions sur Internet. La participation à la nouvelle économie peut être très différente selon les organisations de vente. Les organisations qui avancent d’un pas décisif et de manière intelligente vers le commerce électronique peuvent réaliser des gains intéressants par rapport à la concurrence, notamment de plus grandes recettes, des coûts moindres, de nouvelles relations avec la clientèle, des possibilités innovatrices en matière de marques et la création de nouvelles gammes de services à la clientèle. Les fournisseurs qui tardent à se préparer à l’explosion du commerce électronique B2B qui s’annonce verront non seulement ces possibilités leur passer sous le nez, mais en outre, dans de nombreuses industries, leur survie sera en danger. Au fur et à mesure que leurs clients et leurs concurrents les laisseront loin derrière, ils deviendront de moins en moins pertinents. Comment les fournisseurs peuvent-ils s’assurer une place de choix dans la révolution Internet B2B? La définition de la participation à la nouvelle économie peut être très différente parmi les diverses organisations de vente. En général, les éléments essentiels pour tout vendeur qui désire promouvoir son entreprise sur Internet sont un engagement profond à l’égard de la réussite, la compréhension des défis particuliers à l’infrastructure et un plan d’action judicieux. Engagement Que votre organisation vende des fournitures de bureau à des sociétés multinationales ou qu’elle fournisse des services de consultation spécialisés à une poignée de clients, il est essentiel d’être profondément engagé pour se lancer dans le commerce sur Internet. Si le web doit être un élément central du fonctionnement d’une entreprise, la haute direction et les secteurs opérationnels clés de l’organisation doivent comprendre et accepter les efforts nécessaires pour se lancer dans le commerce électronique et la chaîne de valeur INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 3 offerte par Internet. Ce principe est aussi pertinent pour les petites entreprises que pour les plus grandes, qu’elles soient centralisées ou dispersées sur plusieurs continents. Cet engagement est nécessaire parce que chaque pas vers le commerce facilité par le web a des répercussions profondes sur les processus commerciaux et la culture organisationnelle. Les dirigeants de l’entreprise doivent être prêts à consacrer les ressources nécessaires sur le plan des gens, des finances et des efforts en vue d’amener le déploiement vers le commerce électronique à bon port. Les gestionnaires axiaux et les employés doivent accueillir à bras ouverts les nouveaux instruments pour les communications internes, le traitement des ventes et la satisfaction de la clientèle. À toutes les étapes de l’implantation du commerce électronique, les organisations doivent évoluer et s’adapter à de nouvelles façons de travailler et d’offrir une valeur à leur clientèle. Les nouveaux processus et les responsabilités pour un commerce électronique interentreprises de classe internationale sont très exigeants; il n’est pas facile pour la direction d’une entreprise d’en forcer la création et l’exécution. Pour établir son leadership dans la nouvelle économie, une entreprise doit rallier l’engagement de tous ses éléments, soit un engagement à s’adapter et à se transformer manifeste à tous les échelons de l’organisation. Comprendre l’infrastructure numérique Les fournisseurs qui cherchent à faire du web une plateforme importante pour l’exécution de leurs commandes et de leurs ventes doivent bien saisir les exigences de l’infrastructure du commerce électronique. Les défis liés à cette infrastructure sont souvent mal compris, et même exagérés par de nouvelles entreprises qui offrent des services de solutions pour le commerce sur Internet. La clé de la réussite du commerce en direct est la création d’une infrastructure numérique qui épouse étroitement l’infrastructure physique de l’entreprise. Les fournisseurs connaissent déjà très bien l’infrastructure physique qui leur permet de livrer leurs produits ou leurs services à la clientèle. Les éléments de cette infrastructure comprennent les vitrines, les centres de traitement et les flottes de transport. Ce que les nouveaux venus dans le commerce électronique connaissent moins est l’infrastructure numérique du commerce – l’amalgame des applications internes, la connectivité de réseau, la présence en direct et la satisfaction de la clientèle sur le web qui permettent aux entreprises d’assurer le suivi d’une commande et de satisfaire pleinement le client. Internet crée un changement de paradigme dans le commerce B2B, soit une transformation qui facilite l’élaboration de nouveaux processus commerciaux et améliore les processus existants. La clé de la réussite du commerce en ligne est la création d’une infrastructure numérique qui épouse étroitement l’infrastructure physique de l’entreprise. En diffusant correctement l’information, on lie les infrastructures numérique et physique de l’organisation, fournissant ainsi aux secteurs cibles de l’entreprise des données sur INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 4 tous les aspects des décisions relatives aux acquisitions, y compris l’exécution des commandes, le paiement et le service à la clientèle. Plan d’action Lorsque la pression se fait sentir pour plonger dans un domaine nouveau et inhabituel, de nombreuses entreprises abandonnent la planification stratégique devant l’urgence de la situation. Ces initiatives sont vouées à l’échec parce qu’elles ne sont pas planifiées. En négligeant d’évaluer soigneusement le marché, les entreprises ne réalisent pas toujours où sont les véritables débouchés dans cette nouvelle économie. Un grand nombre de fournisseurs ont déjà fait un bon bout de chemin dans la transformation de leurs processus commerciaux et la mise en œuvre de l’infrastructure nécessaire pour leurs opérations de commerce électronique. Ces entreprises ont probablement déjà trouvé leur niche d’entrée dans la nouvelle économie numérique et se penchent déjà sur l’élargissement de leurs activités ou l’amélioration de leurs résultats commerciaux. D’autres participants au B2B n’ont pas encore commencé à relever le défi et doivent entamer un déploiement beaucoup plus vaste et ciblé pour intégrer le web à leurs communications avec la clientèle ainsi qu’à leur processus de transactions. Cependant, quelle que soit l’étape du déploiement, la réussite ou l’échec des activités de commerce électronique dépend de la qualité de leur conception et de leur exécution. La stratégie, les objectifs et l’infrastructure technique de commerce électronique de chaque fournisseur seront influencés par des variables comme la grandeur et l’envergure de l’entreprise, les pressions du marché, la cible de l’industrie et les ressources disponibles. La direction doit élaborer un plan d’action cohérent qui est réalisable et qui convient à la situation générale de l’entreprise. Il est également essentiel de veiller à ce que la stratégie de commerce électronique de l’organisation contiennent à la fois un point de vue à long et à court termes. Pour les entreprises à qui une présence en direct de qualité fait défaut, une entrée rapide sur le marché est essentielle; ces organisations devraient chercher le chemin d’exécution qui leur permettra d’accéder rapidement à des résultats commerciaux. Les fournisseurs devraient élaborer pour le commerce électronique un plan d’action adapté à leur taille, à leur situation concurrentielle, à leur secteur de l’industrie et à leurs ressources. Mais la rapidité avec laquelle le commerce en direct évolue exige aussi qu’on planifie pour l’avenir, que ce soit dans six mois ou dans trois ans. On n’arrive jamais au bout du plan d’action pour le déploiement du commerce électronique. Il faut plutôt le voir comme une stratégie permanente qui évolue pour s’adapter à l’organisation au fil de la croissance de ses besoins et de ses capacités. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 5 Pour le commerce électronique, les fournisseurs devraient élaborer un plan d’action adapté à leur taille, à leur situation concurrentielle, à leur secteur de l’industrie et à leurs ressources. Carrefours électroniques B2B Les marchés en ligne, aussi connus sous le nom de carrefours B2B, sont des sites commerciaux sur Internet. Ces carrefours sont un lieu de « rencontre » pour de nombreux acheteurs et fournisseurs qui peuvent ainsi transiger ensemble. Ils constituent la structure idéale pour l’échange commercial, car ils permettent d’atteindre une grande efficacité en resserrant et en automatisant les relations entre les fournisseurs et les acheteurs. Les participants y ont accès à divers mécanismes pour acheter ou vendre à peu près n’importe quoi, des services aux matières directes. La grande souplesse de ces carrefours, que l’ont peut adapter pour desservir tout le processus d’approvisionnement de la plupart des industries, en fera des piliers de la nouvelle économie du commerce électronique interentreprises. Un jour, toutes les entreprises s’approvisionneront dans des carrefours, vendront dans des carrefours, mettront sur pied des carrefours, ou seront mises au ban par ces carrefours. Pour les organisations qui ont à cœur de participer à la vague montante du commerce électronique, les carrefours B2B sont un point d’entrée idéal dans la nouvelle économie. Au fur et à mesure que le commerce électronique deviendra de plus en plus un élément fondamental à l’exploitation des plus grandes entreprises, un large éventail de carrefours électroniques verront le jour dans tous les secteurs. Jusqu’à présent, la plupart de ceux qui ont rapidement rallié ce marché sont de petites entreprises, des tierces parties agressives pressées de s’emparer de désignations .com afin d’avoir l’avantage des premiers arrivants et ainsi de dominer le marché. Mais ils ne seront bientôt plus les principaux joueurs. Les entrepreneurs « de brique et de mortier » déjà bien établis se préparent à tirer avantage de leurs relations de commerce déjà en place et de leur accès aux liquidités pour prendre leur place sur les carrefours B2B existants. Les carrefours B2B redéfinissent l’interaction entre les entreprises. Un jour ou l’autre, cette révolution aura une incidence sur toutes les entreprises. La question importante à laquelle ces dernières doivent répondre est « Comment? ». INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 6 Chaînes d’approvisionnement et carrefours électroniques B2B Les entreprises qui ont des relations de commerce déjà bien définies utilisent l’EED et la PRE pour créer de interfaces de point à point entre elles. Des carrefours et des lieux d’échange naissent pour desservir chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement. Qu’il s’agisse d’un créneau du marché pour écouler un excès de matières premières dans l’industrie métallurgique ou d’un nouveau distributeur « virtuel » dans l’industrie chimique biomédicale, ces marchés électroniques rassemblent des acheteurs et des fournisseurs grâce à de nouvelles méthodes de commerce et de collaboration dynamiques. Ils évitent des inefficacités coûteuses et permettent à tous les participants de réaliser des économies nettes. Bien qu’ils n’en soient encore qu’à leurs premiers balbutiements, les carrefours B2B ont le potentiel de mener la révolution du commerce électronique B2B. Par la nature même de leur structure, qui rassemble les entreprises dans des communautés de commerce homogènes unies par des intérêts communs, les carrefours B2B permettent de tirer le meilleur parti possible de leur rapidité et de leur efficacité. Ils fournissent aux acheteurs et aux vendeurs des forums uniques et puissants pour réduire leurs frais de transaction, améliorer leurs processus de vente et de distribution, offrir et acheter des services à valeur ajoutée et rationaliser leur gestion de la clientèle. Évolution des mécanismes du commerce électronique Pour bien comprendre le progrès que représentent les carrefours B2B, il importe d’examiner l’évolution du commerce électronique. Un examen rapide de l’évolution fulgurante du commerce électronique interentreprises aide à comprendre le contexte des carrefours B2B : EED et PRE • EED (échange électronique de données) et PRE (planification des ressources de l’entreprise). • Les entreprises qui ont des relations de commerce déjà bien définies utilisent l’EED et la PRE pour créer des interfaces de point à point entre elles. • Comme leur mise en œuvre est coûteuse, ces mécanismes sont surtout utilisés par les grandes sociétés. • Utiles pour les commandes de réapprovisionnement de matières de production directe associées à une entente déjà négociée. Vitrine des vendeurs • Modèle primaire utilisé actuellement dans les scénarios d’entreprise à consommateur. • Un vendeur unique, habituellement un distributeur, met sur pied une vitrine sur le web afin de vendre à de nombreux consommateurs (p. ex. Amazon.com). INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 7 • • Le fait que les fournisseurs et les acheteurs soient nombreux permet d’utiliser des modèles dynamiques d’établissement des prix, comme des enchères et des échanges. À moins qu’un distributeur unique puisse représenter tous les fournisseurs d’une industrie en particulier, l’acheteur doit encore établir des comparaisons en s’informant des prix et des conditions auprès des autres fournisseurs. Ce mécanisme est onéreux pour les vendeurs et ne satisfait pas les besoins d’approvisionnement des organisations. Approvisionnement électronique des acheteurs • Les applications à l’intention des acheteurs consistent en un libre-service à l’aide d’un instrument de recherche permettant d’accéder aux PRE et aux systèmes des précédents approvisionnements. • Les approvisionnements organisationnels rassemblent de nombreux catalogues de fournisseurs en un catalogue unique et « universel » et permettent à un acheteur, à partir de son ordinateur, d’approvisionner facilement son organisation, et d’ainsi éviter les achats « erratiques ». • Les achats effectués grâce à ce système sont reliés aux PRE du service administratif ou au système de comptabilité, ce qui réduit le temps et les coûts des transactions et réduit de beaucoup les erreurs de tenue de livres. • Le modèle révèle une diminution des coûts de transaction, mais pas de réduction des coûts d’achat; aucune incidence sur le nombre de fournisseurs et aucune facilitation du commerce dynamique; les organisations acheteuses doivent élaborer et mettre à jour des catalogues pour tous leurs fournisseurs; trop onéreux et techniquement complexe pour la plupart des petites et moyennes entreprises. Carrefours B2B • La plus récente étape de l’évolution du commerce électronique interentreprises, ces carrefours permettent une relation entre un grand nombre d’acheteurs et un grand nombre de fournisseurs. • Les acheteurs et les fournisseurs réalisent des économies d’échelle dans leurs relations commerciales et ont accès à des carrefours plus « peuplés ». • Les vendeurs trouvent des acheteurs pour leurs produits et les acheteurs trouvent des fournisseurs qui ont des produits à vendre. • Le fait que les fournisseurs et les acheteurs soient nombreux permet d’utiliser des modèles dynamiques d’établissement des prix, comme des enchères ou des échanges, ce qui améliore encore plus l’efficacité économique du marché. Exigences des carrefours En tant que nouveau temple du commerce B2B, les carrefours doivent faciliter certains processus et satisfaire certaines exigences commerciales des entreprises. Ils doivent respecter les processus d’approvisionnement existants, ainsi que les interactions entre les acheteurs et les fournisseurs, et offrir un plein interfonctionnement avec les autres marchés. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 8 Processus d’approvisionnement – Les spécialistes de l’approvisionnement élaborent un « système d’approvisionnement virtuel » dans les carrefours B2B. Ce système reproduit le processus d’approvisionnement unique de l’acheteur, jusqu’aux autorisations individuelles, aux règles et au déroulement du travail, permettant à l’organisation d’approvisionnement de contrôler le processus général tout en délégant les tâches d’approvisionnement aux utilisateurs. Relations acheteur-fournisseur – Avant qu’ils ne participent à un carrefour, il existe déjà entre les acheteurs et les fournisseurs des relations qui s’harmonisent au carrefour. Les fournisseurs peuvent élaborer un système qui tient compte des rabais déjà négociés avec certains acheteurs, et qui seront calculés automatiquement lorsque ces acheteurs accéderont au carrefour. Ce carrefour rassemblant de nombreux fournisseurs et de nombreux acheteurs combine à la fois les avantages des modèles pour les acheteurs et pour les fournisseurs. En outre, comme le carrefour a un hôte, les participants évitent les frais de mise en place et d’entretien. Fait important, les petites organisations peuvent ainsi accéder au commerce B2B en direct, alors qu’elles n’auraient pas eu les ressources nécessaires pour ce faire avec un autre mécanisme. Les acheteurs et les fournisseurs tirent tous deux parti des avantages d’une communauté de commerce plus vaste. Les deux parties bénéficient également d’un processus commercial rationalisé. Carrefours interfonctionnels – Un des principaux facteurs de réussite d’un carrefour B2B consiste à satisfaire tous les besoins d’approvisionnement de l’utilisateur ciblé. Ces besoins peuvent aller au-delà des capacités spécialisées de n’importe quel marché en particulier. Par conséquent, pour satisfaire les vastes besoins d’approvisionnement, les carrefours doivent établir des liens entre eux, élargissant ainsi de manière efficace l’éventail des produits offerts sans forcer les acheteurs à renoncer à l’exercice de leur « contrôle ». La capacité d’interfonctionnement prolonge l’idée de l’effet de liquidités et de réseau en rassemblant plus d’acheteurs et plus de fournisseurs, sans pour autant sacrifier la capacité de chacun des carrefours d’être très spécifique quant au maillon de la chaîne d’approvisionnement et au groupe cible d’acheteurs qu’il dessert. Avantages des carrefours électroniques B2B Les acheteurs et les fournisseurs tirent tous deux parti des avantages d’une communauté de commerce plus vaste. • • • Les vendeurs, les acheteurs et les teneurs de carrefours tirent tous des avantages des carrefours B2B. Les vendeurs utilisent le commerce électronique B2B pour diminuer les coûts et accéder à un nouveau bassin de clients. Les carrefours élargissent encore plus cette portée en créant et en tirant parti d’une collaboration étroite entre les partenaires commerciaux, en renforçant la relation entre le fournisseur et l’acheteur, en faisant la promotion de la découverte des prix et du rassemblement des achats, ainsi qu’en diminuant énormément les coûts du processus d’approvisionnement. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 9 • • Les acheteurs peuvent faire appel aux carrefours B2B pour réduire les coûts directs et indirects du processus d’approvisionnement en tirant parti de leur grande échelle, en ciblant leurs dépenses sur des fournisseurs qu’ils privilégient et en profitant de modèles dynamiques comme des enchères et appels d’offres pour un approvisionnement efficace ainsi que pour des achats spéciaux. En plus de tirer le meilleur parti possible de leurs dépenses, les nouveaux outils de logistique, de paiement et de droits créent de nouvelles possibilités d’introduire une certaine transparence dans le processus d’approvisionnement, de diminuer les coûts liés à la logistique, d’augmenter le taux de roulement des inventaires et d’améliorer le rendement général des processus de production et d’approvisionnement. Les organisateurs de marchés sont le pivot de ces nouvelles relations de commerce électronique interentreprises étant donné qu’ils catalysent la croissance de l’économie B2B en s’appuyant sur leur savoir-faire dans leur domaine, sur leurs relations avec la clientèle et sur la force de la chaîne d’approvisionnement pour nourrir la croissance des carrefours B2B. Pour avoir livré cette incroyable valeur, les organisateurs de marchés se dédommagent en percevant une part des profits réalisés par les acheteurs et les vendeurs. Caractéristiques des carrefours Il importe de comprendre les principes qui sous-tendent les carrefours B2B et déterminent la forme qu’ils prendront sous la pression du temps et de la concurrence. Tous les marchés, qu’ils soient en ligne ou non, représentent un assemblage complexe d’acheteurs et de fournisseurs entre lesquels se tissent des liens multiples de pouvoir et de dépendance. Bien que les forces de l’offre et de la demande contrôlent le débit du commerce, chaque marché comporte une certaine mesure intrinsèque d’inefficacité. Les carrefours B2B minimisent ces inefficacités en resserrant la relation entre le fournisseur et l’acheteur, en faisant la promotion de la découverte des prix et du rassemblement des achats, en diminuant considérablement les coûts du processus d’approvisionnement et en augmentant la portée des fournisseurs. Si leur système est bien « peuplé », les carrefours B2B deviennent les structures commerciales idéales – ce qui se rapproche le plus du système de commerce efficace le plus parfait à avoir été élaboré dans la longue histoire du commerce. Tous les marchés, qu’ils soient en direct ou non, représentent un assemblage complexe d’acheteurs et de fournisseurs entre lesquels se tissent des liens multiples de pouvoir et de dépendance. Un grand nombre d’acheteurs – la masse critique pour le volume de transactions qui est l’élément vital de tout marché – est essentiel aux échanges électroniques. Avec toute leur rapidité et leur capacité, les carrefours B2B sont la plateforme technologique idéale pour l’échange commercial. Si le nombre des acheteurs et des fournisseurs n’est pas suffisant dans le réseau, ou si le volume d’achat n’est pas suffisamment élevé, le carrefour ne peut tirer le plein potentiel de son efficacité, et il est voué à comporter les mêmes inefficacités que les bons vieux échanges traditionnels. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 10 Stratégies d’expansion des carrefours C’est en assumant les trois rôles suivants que les carrefours électroniques créent une valeur pour les participants : connecteur, fournisseur de service à valeur ajoutée et rassembleur des achats. La proposition de valeur initiale de chaque carrefour réside dans son rôle de connecteur, soit celui de servir de plateforme commune sur laquelle les entreprises commerciales diffusent de l’information et transigent. Pour devenir des fournisseurs de service à valeur ajoutée, les carrefours B2B doivent offrir un accès à des services allant de l’interfonctionnent fondamental et les services d’annuaires jusqu’aux services spécialisés, comme le paiement en ligne, la logistique et un commerce dynamique. Un bon nombre de carrefours assument également un rôle de rassembleur des achats et négocient ainsi des prix pour les acheteurs en tirant parti du volume collectif plus élevé. Les premières étapes de l’élaboration d’un carrefour sont surtout axées sur l’établissement d’un capacité de base suffisante ainsi que sur l’attraction d’un nombre d’acheteurs suffisant pour rendre le marché concurrentiel. Dans la plupart des cas, les marchés commencent avec un éventail de produits et de services assez restreint et ciblent une certaine catégorie de produits ou un certain groupe d’acheteurs. Au fil de leur évolution, ils doivent élargir cette cible étroite pour appuyer un bassin plus vaste d’acheteurs et de fournisseurs. Échanges et carrefours électroniques B2B Un carrefour B2B axé sur les produits peut devenir plus important lorsque de nombreuses industries achètent un produit ou une gamme de produits (p. ex. l’acier, les ordinateurs). D’ordinaire, les carrefours axés sur les produits desservent des industries dont les participants ont de la difficulté à découvrir les prix et les produits de manière indépendante en raison du grand morcellement entre les fournisseurs et les acheteurs. Ce morcellement, ainsi que la friction naturelle qui en découle, font que ces industries sont des candidates idéales pour les carrefours B2B qui leur permettent de réduire de manière drastique les prix erratiques, d’améliorer l’accès à l’information, d’augmenter la rapidité des cycles de transaction et de réduire énormément les coûts des transactions. Au fil de leur croissance, ces carrefours doivent devenir plus inclusifs et fonctionnels pour assurer leur survie. Des carrefours B2B verticaux et axés sur les acheteurs émergent pour desservir les besoins relatifs à un produit pour un groupe particulier d’acheteurs (p. ex. Chemdex, qui visait tout d’abord à desservir les scientifiques de l’industrie des sciences de la vie). Les carrefours axés sur les acheteurs offrent les mêmes avantages que les carrefours axés sur les produits, sont structurés de manière semblable et s’adaptent habituellement au fil du temps pour desservir un plus grand nombre de catégories d’acheteurs. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 11 La différence entre les carrefours axés sur les produits et ceux axés sur les acheteurs saute aux yeux des premiers participants. Au fil de leur croissance, ces carrefours doivent devenir plus inclusifs et fonctionnels pour assurer leur survie. Portails d’approvisionnement Le plus récent exemple de carrefour électronique B2B est le portail d’approvisionnement où les organisateurs de marchés tirent le meilleur parti possible de relations profondes avec des acheteurs de petites et moyennes entreprises afin de créer un milieu d’échange. Dans ce modèle, les organisateurs de marchés offrent une valeur aux membres de ce lieu d’échanges (y compris des prix plus bas obtenus grâce au rassemblement du pouvoir d’achat de ces membres ainsi que de l’accès à de nouveaux clients et de nouveaux fournisseurs) tout en bénéficiant d’un certain éventail d’avantages spéciaux. Le portail d’approvisionnement devient une plateforme puissante qui permet à l’hôte de promouvoir des marques, d’offrir des services à valeur ajoutée et d’approfondir ses relations avec la clientèle. Les entreprises qui sont les mieux positionnées par rapport à la concurrence et qui entretiennent des relations solides avec la clientèle peuvent créer et peupler des portails d’approvisionnement qui leur permettront d’accéder à un éventail unique de possibilités. Si elles savent en tirer parti intelligemment, ces portails ouvrent la porte à une croissance importante des ventes de l’entreprise, de ses services et de ses opérations d’approvisionnement. Ils peuvent unir les entreprises dans une communauté de commerce ayant des intérêts communs et dirigée par l’organisateur de marchés, lequel tire du projet d’importants avantages d’affaires secondaires, y compris des possibilités relatives aux marques et une plus grande visibilité auprès de clients potentiels. Clés de la réussite B2B Le commerce électronique interentreprises peut rehausser la chaîne de valeurs de n’importe quelle entreprise. Malgré le fait que les détails du plan d’action d’une entreprise à l’égard du commerce électronique doivent refléter sa situation générale par rapport à la concurrence, presque toutes les entreprises partagent plusieurs objectifs supérieurs. Les moyens qu’une entreprise adoptera pour atteindre ces objectifs détermineront la réussite ou l’échec de ses activités sur Internet. Augmentation des recettes et diminution des coûts Le but ultime de tous les efforts axés sur le commerce électronique est d’atteindre des résultats nets mesurables. Le but ultime de tous les efforts axés sur le commerce électronique est d’atteindre des résultats nets mesurables — une augmentation des recettes et une diminution des dépenses. Bien exécutée, une stratégie relative au web permet aux entreprises d’atteindre ces résultats sur plusieurs plans. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 12 Les entreprises qui se dotent d’une stratégie agressive à l’égard du web récoltent de nouvelles recettes de sources multiples, y compris l’attraction de nouveaux clients et une augmentation des transactions avec les clients existants. En pénétrant dans le monde du commerce en direct, un fournisseur élargit énormément son bassin de partenaires commerciaux potentiels. En élaborant une solution complète de commerce en direct, le vendeur peut augmenter ses recettes auprès de sa clientèle déjà informatisée qui préfère transiger par commerce électronique. Les fournisseurs peuvent diminuer leurs dépenses d’exploitation en tirant parti des capacités uniques du web de communiquer et de traiter les transactions. Par la mise en œuvre de nouveaux processus qui automatisent des fonctions longtemps assumées par des vendeurs ou du personnel de soutien (par exemple, aviser les clients de l’état de leur commande) ils réalisent des économies considérables. Trouver des partenariats opportuns Une stratégie de partenariat appropriée permet à un vendeur qui vient tout juste de pénétrer le monde d’Internet d’accélérer sa présence à l’échelle du commerce international ou à un participant du commerce électronique bien établi de pénétrer de nouveaux marchés ou d’élargir ses services. Il n’est pas nécessaire, ni même recommandé, pour une entreprise qui veut se lancer dans le commerce électronique interentreprises de faire cavalier seul. Le concept des alliances se porte bien sur Internet, alors même que les capacités spéciales de ce moyen de communication en direct confèrent à ces relations des avantages spéciaux. En choisissant simplement les technologies et les partenaires de carrefour appropriés (dont un bon nombre offrent un accès et des services à un coût peu élevé) les fournisseurs peuvent faire un grand pas en avant vers une véritable habilitation en matière de commerce électronique. Les vendeurs qui veulent accélérer leur évolution sur le web devraient chercher des partenariats opportuns (des alliances avec d’autres entreprises qui leur permettraient d’avancer rapidement). Les partenariats aident les vendeurs à déployer rapidement des solutions en matière de commerce électronique et à accéder aux services et à l’infrastructure de l’acheteur, ainsi qu’à de nouveaux clients. La poursuite de cette stratégie signifie une adhésion au carrefour B2B, un marché électronique sur Internet qui rassemble des acheteurs et des vendeurs dans une communauté de commerce harmonieuse. Ces carrefours en direct permettent aux vendeurs d’accéder à un vaste réseau d’acheteurs et de développer des gammes de commerce nouvelles et très efficaces. Cela peut également signifier le choix d’un fournisseur de services qui lui offrira un accès aux applications dont l’organisation a besoin pour mettre en œuvre ses solutions en matière de commerce électronique. Pour les fournisseurs de petite envergure dont les ressources sont limitées, il existe des communautés sur le web qui offrent une infrastructure de base pour le commerce électronique, y compris une service d’hôte et une gestion des transactions. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 13 Saisir l’avantage du premier arrivé Les fournisseurs qui établissent rapidement une présence électronique se ménagent une position de force. Ceux qui préfèrent attendre, qui hésitent trop longtemps à prendre les décisions en matière d’infrastructure, et ceux qui sont trop prudents dans leur exécution courent le risque d’être laissés sur place. Le commerce sur Internet se démarque par son rythme rapide et une concurrence intense. Lorsqu’un concurrent stagne, il faut très peu de temps avant qu’il lui soit presque impossible de rattraper le temps perdu. Le temps nécessaire avant de tirer des avantages est directement relié à la rapidité avec laquelle un fournisseur établit sa présence dans le commerce électronique interentreprises. Le temps d’entrée sur le marché est un élément essentiel de tout déploiement de stratégie en matière de commerce électronique. Créer l’infrastructure numérique appropriée Les partenariats aident les vendeurs à déployer rapidement des solutions en matière de commerce électronique et à accéder aux services et à l’infrastructure de l’acheteur, ainsi qu’à de nouveaux clients. Même les fournisseurs de B2B de petite ou de moyenne envergure ne devraient pas estimer que l’infrastructure est un obstacle à l’élaboration d’une présence sur le marché électronique. Il est plus facile que jamais pour ces organisations d’accéder rapidement aux avantages du commerce électronique et à une chaîne d’approvisionnement facilitée par Internet. Au cours des dernières années, les sites d’accueil sur le web, les carrefours électroniques dynamiques et les applications qui traitent et acheminent l’information sur les ventes ont connu une évolution remarquable. Ce sont là des composantes essentielles de l’infrastructure du commerce électronique qui assurent la capacité de l’organisation d’établir une connectivité, d’offrir de l’information sur le produit ou le service en direct, d’accéder à un large éventail de clients et de traiter les transactions et les commandes. La réussite dans le commerce électronique demande un amalgame approprié d’actif humain et d’éléments technologiques travaillant de concert pour appuyer toutes les étapes de l’expérience de la clientèle : la sélection, l’achat, la livraison et le soutien. Sélection. Les clients examinent les principaux renseignements sur un produit ou un service avant de prendre une décision d’achat. La meilleure façon d’assurer cette fonction est un site web bien conçu qui contient une vaste gamme de renseignements afin de guider le client tout au long de son processus décisionnel. Achat. Transaction et traitement de la vente. Cet élément nécessite une solution de suivi qui diffuse l’information à tous les groupes fonctionnels nécessaires pour traiter la commande du client. Livraison. Cet élément devrait aussi comprendre la capacité de faire connaître au consommateur l’état de la commande. Service de soutien de la clientèle. C’est un élément trop souvent oublié du commerce électronique, et pourtant, le soutien peut faire la différence entre la réussite ou l’échec d’une proposition B2B, qui est un domaine beaucoup plus sensible aux questions de service que le domaine du B2C. Relativement à l’infrastructure, ce besoin est comblé INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 14 par une présence sur le web qui présente de l’information technique et donne accès aux représentants de l’entreprise pour obtenir de l’information sur le service à la clientèle. Créer un guichet unique d’accès à tous les marchés de possibilités Les vendeurs veulent présenter leurs produits et leurs services au plus grand nombre de clients possible tout en réduisant autant que faire se peut le temps et les ressources à investir en direct. Pour atteindre ce but, ils devraient essayer de se joindre à un système de carrefours B2B interconnectés. En utilisant des normes de données communes, ces carrefours électroniques permettent aux fournisseurs de tenir à jour l’information sur leur produits et services en un seul endroit en direct tout en participant à plusieurs marchés. Tenir à jour de l’information sur leur produits en de multiples emplacements en direct force un vendeur à faire un travail coûteux à plusieurs endroits — mise à jour des prix et des renseignements, élimination des données désuètes et gestion des données sur les clients. Ces engagements supplémentaires peuvent donner lieu à des erreurs coûteuses, épuiser les ressources de temps et d’argent, et rendre l’organisation moins sensible aux besoins de ses clients et moins apte à y répondre. Une participation à un réseau international de carrefours B2B intégrés aide les vendeurs à se prévaloir d’avantages tactiques et à accéder à un flot virtuellement illimité d’acheteurs, augmentant ainsi le rendement des efforts et des montants investis. Le commerce en direct offre une gamme spéciale de possibilités pour la mise en valeur de marques et la personnalisation de la clientèle. Exploiter les marques et la personnalisation des clients Le commerce en direct offre une gamme spéciale de possibilités pour la mise en valeur de marques et la personnalisation de la clientèle. Ces deux éléments favorisent la fidélisation de la clientèle. Les carrefours B2B permettent aux vendeurs d’accéder à un grand nombre de clients tout en maintenant un seul point d’information sur leurs produits et leurs services. Les coûts élevés qu’entraîne l’attraction de nouveaux clients obligent les organisations à se concentrer sur la fidélisation des clients qui traitent déjà avec elles grâce à des activités de mise en valeur des marques et de personnalisation. Maintenir l’identité d’une marque sur le web peut représenter un défi important pour les vendeurs de B2B. Les acheteurs peuvent facilement accéder à un si grand nombre de fournisseurs concurrentiels qu’on peut réduire l’offre des produits et des services à une présence des marchandises, si elles sont rassemblées. Créer un site web de grande qualité et original, qui peut être intégré grâce à des normes comme Commerce XML (cXML) afin d’interagir avec des solutions d’achat de commerce électronique dans un réseau, peut permettre aux fournisseurs de se distinguer en direct en maintenant l’identité de leurs marques et une différentiation concurrentielle. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 15 Établir un pouvoir d’acheteur Établir un pouvoir d’acheteur est l’élément le plus important pour contrôler un marché. Le pouvoir d’acheteur est le volume du débit de transactions qu’un organisateur de marché peut générer sur son carrefour B2B. Pour une entreprise dont le volume d’achat actuel est suffisant pour en faire le joueur dominant du marché ou pour un consortium d’acheteurs importants qui peuvent rassembler leurs achats, le pouvoir d’acheteur peut être une arme invincible dans la bataille avec des teneurs de marchés concurrents. Les entreprises qui sont à même d’atteindre le plus grand pouvoir d’acheteur de leur marché peuvent attirer et retenir toute une communauté de fournisseurs et de plus petits acheteurs dans leur carrefour B2B. Satisfaire les comportements des acheteurs Il est essentiel de comprendre le fonctionnement d’un marché. Quelles sont les préférences des acheteurs sur des points comme les normes commerciales, les modalités des fournisseurs et les assurances des vendeurs? Quels services à valeur ajoutée sont en demande sur le marché, et lesquels peuvent être appuyés, de manière réaliste, sur la plateforme d’échange? La connaissance du comportement des acheteurs peut être un autre levier opérationnel dans la bataille pour établir un carrefour B2B. Les entreprises qui sont à même d’atteindre le plus grand pouvoir d’acheteur de leur marché peuvent attirer et retenir toute une communauté de fournisseurs et de plus petits acheteurs dans leur carrefour B2B. Technologie Le modèle du carrefour B2B repose sur une technologie abordable pour la clientèle — les acheteurs et les fournisseurs doivent pouvoir transiger sur le site à l’aide d’un engin de recherche standard qui facilite la transaction entre l’acheteur et le fournisseur — mais il impose des demandes spéciales à l’organisateur de marché qui doit être à même de gérer des processus commerciaux allant de la commande au paiement, en passant par le traitement de la commande. Ce soutien de bout en bout doit résider dans une architecture d’application en réseau qui est capable d’appuyer des milliers d’utilisateurs dans un milieu Internet très distribué et à géométrie variable. La plateforme du carrefour B2B doit également faciliter des relations, un déroulement de travail et des règles commerciales complexes et permettre l’intégration de modules commerciaux adaptés et de tierce parties. Pour réussir dans le monde concurrentiel des carrefours B2B, les organisateurs de marchés doivent se doter de solutions entièrement fonctionnelles qui satisfont les besoins de leur acheteurs et de leurs fournisseurs. Cela devrait leur permettre d’offrir des services supérieurs à la communauté commerciale. Les avantages s’accumuleront pour les organisateurs de marchés qui savent s’allier à des fournisseurs de solutions technologiques ayant le savoir-faire nécessaire pour lancer et adapter rapidement leurs carrefours B2B. Soyez les premiers La rapidité sur le marché est un autre moyen par lequel des tierces parties ou de petits intervenants peuvent gagner du terrain sur des joueurs plus importants. Les acheteurs de grande envergure, qui bougent lentement ou comptent un peu trop sur leur importance, INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 16 peuvent se voir distancer par des concurrents plus petits mais plus agiles qui s’établissent rapidement et peuvent peupler très vite un carrefour B2B. Si les plus grands organisateurs de marchés ne la voient pas venir, cette stratégie hâtive peut laisser le marché sans aucune réelle consolidation du pouvoir de l’acheteur, permettant ainsi à la plateforme d’une tierce partie de croître jusqu’à atteindre le niveau de la norme de l’industrie. Une fois qu’il est en place, ce nouveau carrefour peut souvent résister à la pression de ses rivaux qui ont hésité trop longtemps. L’avenir du B2B Du point de vue des gestionnaires commerciaux actuels, la nouvelle vague du commerce électronique B2B est composée de deux parts égales de menace et de possibilités. Elle séparera les concurrents de la plupart des industries en deux camps : ceux qui sont préparés et ceux qui ne sont pas conscients. Comme tout changement de paradigme, l’évolution à l’échelle internationale des relations de commerce électronique interentreprises peut entraîner un changement radical dans l’équilibre des pouvoirs. Les petits fournisseurs peuvent établir un accès à une toute nouvelle classe de clients aidés par la technologie et devenir rapidement un joueur important sur le marché. Des géants bien établis peuvent soudainement se retrouver dans une position vulnérable, menacés par des concurrents plus rapides et mieux nantis sur le plan technologique. Les fournisseurs qui veulent devenir des leaders dans leur industrie doivent saisir au bond les possibilités que leur offre la nouvelle économie. Pour ceux qui sont assez agressifs et capables de concentrer leurs efforts sur le commerce en direct, les bouleversements et la rapidité du milieu du commerce électronique actuel peuvent engendrer des avantages fantastiques. L’adoption rapide des carrefours B2B façonnera l’avenir du commerce international. Les avantages alléchants que les carrefours B2B offrent aux acheteurs, aux fournisseurs et aux organisateurs de marchés génèrent une adoption rapide de ces nouveaux marchés. Les carrefours électroniques sont les plus récentes et les plus importantes armes de la refonte des relations du commerce B2B et ils auront bientôt une incidence sur toutes les transactions commerciales, d’une façon ou d’une autre. Les principaux bénéficiaires de la nouvelle vague de B2B seront ceux qui utilisent le web pour créer, élargir et approfondir des relations commerciales. Les carrefours offrent aux entreprises la possibilité d’établir et d’améliorer leurs plus importantes relations (celles qu’elles entretiennent avec les acheteurs et les fournisseurs) tout en permettant aux organisateurs de marchés de tirer parti de nouvelles possibilités de revenus. Les entreprises peuvent avoir recours aux carrefours B2B pour renforcer leurs relations commerciales déjà existantes, pour en découvrir et en élaborer de nouvelles, ainsi que pour promouvoir des transactions plus rapides et efficaces. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 17 L’adoption rapide des carrefours B2B façonnera l’avenir du commerce international. Au cours des années à venir, des carrefours en tous genres proliféreront un peu partout dans le monde, intégrant progressivement des couches de plus en plus profondes de l’écosystème du commerce international. Le regroupement des acheteurs et des fournisseurs dans un marché électronique centralisé a une incidence importante sur la concurrence, l’établissement des prix et l’efficacité. Ces échanges refaçonneront probablement de manière importante certaines industries, selon les transparences qui font défaut et le degré de ces lacunes. Ces carrefours et leur importance varieront beaucoup selon les industries, et il n’est donc pas prudent de généraliser. C’est comme si nous étions à Pampelune et que la barrière s’ouvrait soudainement derrière nous, laissant les taureaux du commerce électronique libres de courir les rues; nous saurons bientôt qui sont ceux et celles qui recevront des coups de cornes. Voici quelques prévisions : Les concurrents faibles deviendront encore plus faibles car ils perdront la protection géographique qui servait de barrière aux concurrents plus forts. • • • • • • • Les concurrents qui sont forts deviendront des forces dominantes dans des marchés efficaces étant donné que tout le marché connaîtra leurs avantages comparatifs, qui pourront s’appliquer à ce marché. Les concurrents faibles deviendront encore plus faibles car ils perdront la protection géographique qui servait de barrière aux concurrents plus forts. Les intermédiaires qui tiraient parti de la fragmentation géographique pourraient être à risque si leur seul avantage était de combler les lacunes des distances. Les fournisseurs se spécialiseront dans leur recherche d’avantages comparatifs pour se positionner par rapport à la crème des concurrents à l’échelle nationale et internationale, plutôt que par rapport à leurs concurrents régionaux. La spécialisation entraînera de plus grands choix dans les produits et les services ainsi que des produits et des services mieux adaptés aux besoins. Étant donné que les acheteurs pourront établir plus facilement des relations avec les fournisseurs, ou y mettre fin, les coûts de la recherche ou de l’établissement de nouvelles relations commerciales diminueront. Il est fort probable que les prix ne chuteront pas et que la marge de profit des fournisseurs ne s’érodera pas complètement. Les intervenants pourront réaliser certaines économies, mais elles prendront probablement la forme de prix uniformes pour des besoins similaires chez les acheteurs. La transparence éliminera les inefficacités et certaines aberrations. Les acheteurs qui ont des processus moins efficaces pour uniformiser les achats dans leur organisation auront alors les instruments nécessaires pour mettre en œuvre et surveiller les politiques d’approvisionnement. Les fournisseurs ne pourront plus compter sur des acheteurs non expérimentés pour augmenter leur marge de profit et devront plutôt faire attention à bien cibler les clients qui apprécient leurs produits et leurs services. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 18 Une opportunité à portée de souris... Le Centre du cyberfutur de Liaison Entreprise a pour objectif de vous aider à mieux comprendre les affaires électroniques et leur impact sur votre organisation. Selon les gouvernements provincial et fédéral, le Centre constitue votre première source d’information sur les affaires électroniques en Alberta. Vous y trouverez les renseignements, les personnes-ressources et les conseils dont vous avez besoin pour prendre des décisions éclairées sur les affaires électroniques. Appelez nos experts en affaires électroniques pour obtenir des réponses à vos questions ou pour consulter notre site convivial débordant d’informations. Qu’il s’agisse de services personnalisés ou d’ateliers sur les affaires électroniques, le personnel du Centre du cyberfutur travaille d’arrache-pied pour offrir aux entrepreneurs de l’Alberta des renseignements pratiques, pertinents, et opportuns sur les affaires électroniques. Ce n’est que la pointe de l’iceberg. Une mine d’information détaillée sur le démarrage ou l’expansion d’une entreprise en Alberta vous attend à Liaison Entreprise (www.rcsec.org/alberta). Il suffit de cliquer ou de nous téléphoner : Téléphone : Télécopieur : Bibliothèque : Courriel : Site web : Adresse : 1.800.272.9675 ou 780.422.7722 à Edmonton 780.422.0055 780.422.7780 [email protected] www.cyberfutur.ca 10237, 104e Rue N.-O., Bureau 100 Edmonton (Alberta) T5J 1B1 Liaison Entreprise est un organisme sans but lucratif bénéficiant du soutien des gouvernements du Canada et de l’Alberta. Bien que la plupart de nos services soient offerts gratuitement, des frais peu élevés peuvent être imputables à certains documents, ateliers et services. Membre du réseau des Centres de services aux entreprises du Canada. INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES 19 Déni de responsabilité civile Le Centre des services aux entreprises Liaison Entreprise ne fait aucune déclaration et n’offre aucune garantie quant à l’exactitude ou à l’intégralité du contenu de ce document et n’assume expressément aucune garantie implicite quant à la qualité marchande ou au caractère approprié de son application à des fins particulières. Il n’existe aucune autre garantie en dehors des descriptions que renferme le présent paragraphe. L’exactitude de l’information présentée dans le présent document, les opinions qui y sont présentées ainsi que le caractère approprié de leur application à des fins particulières ne sont pas garanties; les conseils et les stratégies présentées peuvent ne pas convenir à tout le monde. Le Centre de services aux entreprises Liaison Entreprise nie toute responsabilité de dommages découlant de perte de gains ou de dommages commerciaux incluant, de façon non limitative, tout dommage spécial, accessoire ou autre. Le présent Info-guide a été préparé par Diversification de l’économie de l’Ouest Canada, un des partenaires dans la création du Centre du cyberfutur de Liaison Entreprise. www.deo.gc.ca INFO-GUIDE DU CFE – APERÇU DU COMMERCE INTERENTREPRISES MARKETING Chapitre 12 : Document 13 – Les spécificités du marketing des services, Bon et Jallat, Banque stratégie, 1991 MARKETING Chapitre 12 : Document 14 - le mix du marketing des services, d'après Samii, Stratégies de services, Dunod MARKETING Chapitre 12 Document 15 – L’internationalisation du capital – Les échos – 9/12/98 A. La globalisation des marchés impose ses normes Les entreprises doivent apprendre à vivre avec un nouveau genre d'actionnaires : les investisseurs étrangers. Le capitalisme français face à la vague de fonds de pension. PHILIPPE GUILLAUME. La crise financière de l'été dernier a mis en évidence les risques induits par la présence grandissante des investisseurs étrangers à la Bourse de Paris. Parce qu'elle les a déçus. l'action Alcatel a décroché à la mi-septembre de 38% en l'espace d'une seule séance. Cet épisode resté sans précédent sur le marché parisien prouve que les fonds de pension sont capables de liquider leurs positions et de massacrer le cours d'une valeur tout aussi vite qu'ils peuvent entrer en masse sur un titre et le faire ainsi décoller vers des sommets. Faut-il pour autant s'en inquiéter ? Certainement pas. La montée en puissance des investisseurs étrangers dans le capital des sociétés françaises ces dernières années constitue plutôt un facteur positif. Car si elle est la marque de la perméabilité de notre économie, elle témoigne aussi de son degré d'ouverture face au phénomène de mondialisation. Une réglementation plus souple, l'avènement du marché unique. l'anticipation de la monnaie européenne et plus généralement, la globalisation des marchés monétaire et financiers sont autant de facteurs qui ont conduit les investisseurs non résidents à s'intéresser davantage aux valeurs françaises. L président de l'association Paris Europlace, Marc Vienot, y voit un signe de vitalité "Cela prouve, explique-t-il, que 1es entreprises françaises sont intéressantes et performantes aux yeux des étrangers." Une irruption impressionnante Le développement du phénomène n'en est pas moins impressionnant. Il est vrai que l'incapacité des gouvernements successifs à mettre en place un système de fonds de pension en France leur a laissé la voie libre. Alors qu'ils en contrôlaient à peine 10% il y a dix ans, les étrangers détiennent aujourd'hui plus du tiers de la capitalisation boursière totale de la place de Paris. Selon les statistiques établies par la Banque de France, cette part représentait plus de 36% à la fin du mois de mars dernier. Chez nous, la pénétration du capital étranger se situe donc désormais a. un niveau nettement plus élevé que dans les autres grands pays développés. De fait, le taux de détention moyen de la capitalisation boursière par les non-résidents n'est que de 11% au Japon, 9 % en Grande-Bretagne ou 6% aux Etats-Unis... Le débouclage accéléré du système de participations croisées qui a longtemps caractérisé le capitalisme français a certainement contribué à l'irruption des étrangers dans le tour de table des grands groupe hexagonaux. Les anciennes galaxies et nébuleuses qui parsemaient le planisphère de l'économie française il y a dix ans ont pratiquement disparu au profit d'un nouvel actionnariat ou les grands fonds anglo-saxons règnent en maîtres. "La puissance de ce mouvement est telle que plusieurs sociétés appartenants à l'indice CAC sont désormais détenues à plus de 50% par des investisseurs étrangers", constate le professeur François Morin dans le Rapport sur le modèle français de détention et de gestion du capital qu'il a rédigé au printemps dernier à la demande du ministre de Economie, des Finances et de l'Industrie, Dominique Strauss-Kahn. Gestion plus dynamique Pour autant, les investisseurs étrangers ne constituent pas un front unique. Derrière ce vocable de cachent des profits divers. Il convient de faire la distinction entre les groupes industriels ou financiers qui prennent des participations dans un but stratégique et les fonds proprement dits qui sont avant tout guidés par les impératifs de gestion. Cette seconde population n'est elle-même pas homogène. Elle recouvre bien sûr des compagnies d'assurances classiques ou des caisses de retraite à la gestion paisible qui assument directement le placement de l'épargne qu'elles ont collectée. Mais elle englobe aussi des fonds mutuels, davantage agressifs qui agissent pour le compte de tiers. Or la montée en puissance de ces gestionnaires pour compte de tiers fait que la gestion prudente dite indicielle, qui consiste à répartir de façon équilibrée les placements financiers sur les valeurs composant les indices de marché, laisse peu la place à une gestion plus dynamique et plus ciblée en terme de présence actionnariale. Face à la concurrence de plus en plus vive qui les oppose, ces fonds sont en effet amenés à rechercher les rendements financiers le plus élevés possible. Cet objectif les pousse à prendre des positions plus significatives dans le capital des firmes françaises afin d'être en mesure de peser sur les modes de gestion et la conduite stratégique. Les entreprises françaises et leurs actionnaires nationaux traditionnels doivent donc apprendre à vivre aujourd'hui avec cette nouvelle donne qui explique notamment l'émergence d'un nouvel état d'esprit inspiré des pratiques de gouvernement d'entreprise à L'anglosaxonne. B. Le capitalisme français face à la vague des fonds de pension Aiguillonnés par l'arrivée massive des fonds étrangers dans leur capital, les groupes français sont contraints de se plier aux standards internationaux de transparence et de création de valeur pour l'actionnaire. La globalisation des marchés impose ses normes. THOMAS LE MASSON. Globalisation des marchés oblige, le capitalisme français a du fortement se remettre en question ces dernières années. Mais il est obligé aujourd'hui d'accélérer le pas pour coller aux standards internationaux. Avec l'arrivée massive des fonds étrangers dans leur capital, notamment depuis les vagues de privatisations des années 80 et 90, les grands groupes français ont adopté -souvent contraints et forcés- les principes anglo-saxons qui s'imposent si l'on veut exister dans la compétition mondiale. Ainsi, les "roadshows", ces tournées de présentation devant les grands investisseurs institutionnels en Europe, aux Etats-Unis ou au Japon, souvent 2 fois par an, sont devenus obligatoires. Les "conférence call", ces rendez-vous téléphoniques réguliers avec plusieurs dizaines d'analystes financiers, sont une habitude bien établie. La "corporate governance" qui recommande des comités d'audit chargés de mieux contrôler les comptes ou l'ouverture des conseils d'administration a des personnalités indépendantes, est à la mode depuis le rapport Viénot de 1995. Enfin. la "shareholder value" a déferlé sur la France. Le but : satisfaire avant tout l'actionnaire roi, en créant de la valeur. Toujours plus Par ailleurs, les comptes sont souvent passés sous les fourches Caudines des normes américaines, comme chez TotaI ou les chiffres de la production et des réserves de pétrole ainsi que la comptabilité des coûts répondent aux critères de la Securities and Exchange Commission (SEC). De plus, les gérants de fonds anglo-saxons sont très sensibles au développement de l'actionnariat dans le management et chez les salariés, par le biais des stock-options et des plans d'épargne. Mais les grands patrons français pensaient pouvoir souffler. Voilà qu'on leur en demande plus... "L'affaire Alcatel" à la mi-septembre a montré que la France était encore en retard. Un des plus grands groupes français, dirigé par un de ses patrons les plus respectés, Serge Tchuruk, a connu une déroute boursière après avoir pris à contre-pied les analystes financiers en annonçant des perspectives de profits pour l998 moins bonnes que prévu. Plus récemment, l'équipementier automobile Ecia a perdu un tiers de sa valeur en deux séances de Bourse, après avoir publié un avertissement sur ses perspectives de profit pour cette année. Beaucoup d'autres entreprises pourraient être touchées... Du coup, elles sont obligées de changer de braquet. Même si la plupart se défendent d'avoir modifié leur comportement ("tout est sous contrôle", entend-on fréquemment), la nervosité est bien souvent perceptible, notamment quand on les interroge sur le sujet sensible du "profit warning" qui s'impose lorsque la société n'est plus dans le consensus de marché". Cette dernière notion. qui traduit la moyenne des anticipations de résultats formulées par les analystes, devient de plus en plus incontournable. Les groupes hexagonaux vont ainsi devenir de plus en plus prudents en annonçant leurs prévisions de résultats. Surtout, la communication financière prend un caractère stratégique, comme l'explique par exemple Pechiney : "L'information doit être parfaitement fiable et précise. Le marché a horreur d'être surpris. Du coup, nous sommes très attentifs à ce que pense de nous la communauté financière." Chez Renault. le souci est du même ordre : "Nous faisons remonter vers la direction générale tous les bruits du marché surtout s'il y a agitation sur le titre, explique un porte-paroIe. La question de la publication de résultats trimestriels, une règle aux Etats-Unis, taraude désormais les groupes français. Alcatel a d'ailleurs annoncé qu'il allait s'y convertir au milieu de l'an prochain. Même si beaucoup n'y sont pas favorables car ces publications trop rapprochées introduisent une "dimension court terme dommageable pour des entreprises dont les activités peuvent être plus facilement jugées sur le moyen et le long terme", expliquent certains. Aujourd'hui aussi, la création de valeur est plus que jamais d'actualité. Les programmes de rachat de titres, qui doivent doper le résultat par action. fleurissent après l'adoption récente d'une nouvelle législation. Enfin, le gouvernement d'entreprise. qui n'est pas encore suffisamment développé en France -c'est souvent une façade respectable mais pas encore très efficace- devrait sûrement être renforcé dans les années à venir. Rien n'échappe à la moulinette de la globalisation... Marketing Chapitre 12 : Document 16 – La communication Benetton Le groupe Benetton, un des leaders mondiaux du prêt-à-porter, se singularise, depuis 1984, par des campagnes publicitaires résolument agressives. Pour le groupe, l’objectif n’est pas seulement de vendre le moins cher possible des produits de bonne qualité, mais surtout de créer un style international dans lequel puissent se reconnaître les jeunes générations, de New York à Buenos Aires, de Paris à Pékin. Un chiffre d’affaires annuel en 1997 de près de 2 milliards d'euros et un résultat net de 138 millions d'euros ; trois marques phares (United Colors of Benetton, 012 et Sisley) ; une équipe de 300 stylistes créant cinq mille modèles par an répartis en 6 collections de base pour chaque ligne ; 100 millions d’articles produits chaque année et vendus dans 8 000 points de vente répartis sur les cinq continents. C’est dans leur magnifique villa de Ponzano Veneto, près de Trévise, que les Benetton supervisent leurs campagnes mondiales. Giuliana est responsable du design ; Gilberto s’occupe des finances ; Carlo organise la distribution ; Luciano, l’aîné et le plus médiatique, contrôle le suivi de toutes les opérations. Benetton est le symbole d’une industrie dont la réussite mondiale n’a pas atténué le caractère familial. Le marketing mix de Benetton a été réduit à sa forme la plus simple, au prix d’une infrastructure remarquablement rodée depuis les 30 ans d’existence du groupe Il st fondé sur un certain nombre d’idées clefs qui résument toute la philosophie de l’entreprise : création d’une image internationale homogène et durable ; valorisation des caractéristiques premières du produit (en l’occurrence, les couleurs vives et multiples) ; démocratisation poussée du goût et du coût. D’où la conception d’un réseau mondial intégré : c’est la même campagne publicitaire qui parcourt le monde, sur les murs de Rome, de Pékin, de Paris ou de New York. Ainsi, les six mille cinq cents points de vente Benetton offrent exactement le même style architectural, qui répond d’ailleurs au style de la marque : coloré, lumineux, ouvert, engageant. Mais ce sont surtout ses campagnes publicitaires qui ont imposé le style Benetton. C’est en 1984 que débute la nouvelle stratégie. Une première campagne, All the Colors of The World (toutes les couleurs du monde) exhibe de jeunes gens et des jeunes filles de toutes les races qui jouent ensemble. Le slogan United Colors of Benetton apparaît en 1985 . Le succès auprès du public et des medias est foudroyant. Les grands problèmes contemporains entrent alors dans la stratégie publicitaire : Afrique du Sud, Union Soviétique, etc. La mode dépasse les frontières. L’idée de mélange, de métissage, de kitsch, va alors dominer les campagnes : mélange des races et des cultures (campagne 1986, avec des figurants très typés dont les noms sont inscrits dans la langue d’origine, ou campagne 89, avec le célèbre bébé blanc allaité par une femme noire), mélange des styles vestimentaires (campagne United fashion of Benetton de 1987, où l’habillement des jeunes caricature les défilés haute couture, mélange des époques historiques ou des patrimoines (campagne United superstars de 1990 où Jeanne d’Arc côtoie Marylin Monroe, Mao Zedong et Cléopâtre). Les campagnes suivantes se recentrent sur l’actualité : un boat-people albanais fuyant la répression : un malade du sida sur son lit de mort pleuré par sa famille ; des femmes siciliennes effondrées devant le cadavre d’une victime de la vendetta : un étalage de sexes ; … ; La publicité Benetton n’est ni persuasive ni démonstrative, puisque le produit y est secondaire, voire absent. Le slogan United Colors of Benetton apposé sur la photographie se veut suggestif et non affirmatif, empreint d’un symbolisme international compréhensible par tous. Benetton se fait en quelque sorte le relais des medias dont il rediffuse le message sous forme imagée. Marketing Chapitre 12 : Document 17 – Les produits à vocation universelle – Les échos du 8 décembre 1998 Morris Tabaksblat : Unilever est à la recherche de produits universels. Interview/Le coprésident d'Unilever. Alors que l'activité d'Unilever reste essentiellement tournée vers l'agroalimentaire Morris Tabaksblat son coprésident explique aux "Echos" qu'il est à la recherche de produits à vocation universelle et qu'il n'hésitera pas à investir dans ce domaine. Le groupe anglonéerlandais s'est adapté à la crise asiatique en mettant sur le marché des produits reconditionnés et meilleur marché, et a pu ainsi améliorer ses positions commerciales face à ses concurrents. Soucieux de faire passer son chiffre d'affaires dans les pays émergents de 33% à50 % en moins de dix ans, il cherche à présent des occasions d'achat en Asie centrale. L'agroalimentaire a, l'an dernier, représenté plus de 50% de votre chiffre d'affaires, devant les produits de soins corporels et les produits d'entretien. Comptez-vous rééquilibrer ces trois activités ? Effectivement, l'an l'an dernier, l'agroalimentaire a représenté 55% de notre activité, globale, les soins pour le corps 23%, les produits d'entretien 21%, et la chimie, que nous avons vendue depuis, 4%. Est-ce que les proportions évolueront au cours des trois prochaines années, je ne le pense pas. En Europe, l'essentiel de notre activité est généré par l'agroalimentaire, les soins du corps et les produits d'entretien étant surtout développés dans les marchés émergents. Un léger rééquilibrage entre les différentes activités pourrait toutefois se produire dans les années à venir, hors effets de change. Les produits d'entretien et de soins du corps devraient monter en puissance dans notre chiffre d'affaires européen parce que l'alimentaire plafonne. A l'inverse, ce dernier devrait progresser dans les pays émergents. Pour nous, le défi est de pouvoir offrir une gamme de produits parfaitement adaptée a chaque type de consommateur en tenant compte de facteurs ethniques ou culturels. Ce n'est pas facile. En Europe, les légumes et la viande dominent dans les habitudes de consommation. En Asie, ce sont surtout le riz et le poisson. Au cours des dernières années, vous avez cédé, en dehors de la chimie, les activités jugées les moins rentables. Or il en reste encore, Comment allez-vous procéder ? Nous avons déterminé les secteurs clefs dans lesquels nous souhaitons être dans le futur : la margarine, les soins du corps. les boissons, les cosmétiques, les détergents, ainsi que les activités que nous voulons développer, comme les surgelés, les shampooings, les produits capillaires, etc. Au total, nous en avons sélectionné 14. Il y en a d'autres qui affichent une bonne rentabilité, mais n'ont pas d'avenir chez nous. Ils représentaient 20% de notre chiffres d'affaires, leur part z été ramenée à 10%-12%. Mais c'est un processus sans fin. Ainsi, l'évolution de notre portefeuille au cours des quinze dernières années tient compte des changements du marché. Nous voulons rester dans les segments où nous pouvons apporter une valeur ajoutée spécifique, c'est-à-dire autre que celle consistant par exemple, à congeler un produit et à le livrer au supermarché. Nous voulons faire ce que d'autres industriels ne peuvent pas faire. Nous ne nous contentons pas de nettoyer un poisson et de le congeler. Nous le vendons avec un assortiment d'ingrédients qui facilitent sa préparation. En même temps, nous nous plaçons résolument sur partie haute du segment, là où le consommateur et prêt à payer plus cher à condition d'avoir de la qualité. Justement, peut-on imaginer un portefeuille de produits unique pour les marchés émergents ? Nous sommes en train de travailler sur certains produits consommables dans le monde entier, notamment à base de tomates. En Inde, en Amérique latine et en Afrique, nous procédons à des tests. Dans les crèmes glacées nous essayons aussi de trouver de bon angle. L'esquimau Magnum est commercialisé partout. Seulement, il demeure relativement cher pour les consommateurs africains ou chinois. Du coup, nous concentrons nos efforts sur des produits meilleur marché. La margarine est fortement consommée dans la Grande Europe et sur le continent américain. Dans le reste du monde, les consommateurs assaisonnent leurs plats a l'huile. Le champ est a priori vaste pour trouver des produits susceptibles d'être universellement utilisés même s'il existe encore, de par le monde, des différences profondes. Ainsi, le thé a beau être consommé partout sur la planète, il est bu glacé aux Etats-Unis et brûlant en Asie. Tout en tenant compte de ces spécificité, nous cherchons à mieux répondre aux besoins nutritionnels de base ; le sel est indispensable à l'organisme, notamment chez les enfants. En Inde, nous avons ajouté de l'iode au produit, distribué par un réseau au maillage à l'échelle locale. L'expérience est bénéfique. Quels sont les produits que vous comptez céder ? Je ne peux pas, à ce stade, vous faire part de mes projets. Si on compare notre portefeuille de marques de 1983 et celui que nous avons maintenant les différences sont énormes. Nous étions dans les aliments pour animaux, l'emballage, les transports et la publicité. Dans les années 90, à part les activités chimiques, nous nous sommes recentrés dans les biens de consommation ou les services. Vous avez récemment déclaré que vous étiez prêts a investir dans des produits qui ne figurent pas aujourd'hui dans votre portefeuille. Etes-vous aussi disposés à en acheter d'autres pour renforcer vos activités ? Nous sommes effectivement à le recherche d'un produit que nous pourrons vendre dans le monde entier à partir d'une souche technologique commune. Si nous pouvons réaliser une acquisition dans l'alimentaire qui nous permette de le faire, nous n'hésiterons pas. Marketing Chapitre 12 : Document 18 – Proxémie comparée (La dimension cachée - Edward T. Hall - 1971 - Edition originale "The hidden dimension" 1966 Doubleday & Co New York 1. La culture allemande En Europe ce sont les rapports humains qui comptent, alors qu'aux Etats-Unis ce sont les horaires. Aux Etats-Unis on considère que deux ou trois personnes qui conversent entre elles sont séparées des autres par une démarcation invisible. Normalement les voix doivent demeurer assourdies au sein du groupe afin de ne pas gêner les autres, mais si d'aventure elles s'élèvent, les autres personnes agiront comme si elles n'avaient rien entendu. Pour la plupart des Américains, parler de l'extérieur d'une maison à travers une portemoustiquaire ne signifie en aucune façon qu'on ait pénétré à l'intérieur de la maison et d'une de ses pièces. Du moment que le visiteur s'appuie au chambranle de la porte, on considère qu'il conserve un point d'ancrage à l'extérieur et qu'il n'a pas complètement pénétré à l'intérieur du territoire de l'autre. Pour l'Allemand, le visiteur a déjà pénétré dans son intimité. Pour lui du moment que l'on peut voir ce qui s'y passe, on est considéré comme un intrus. Pour un Allemand , la porte fermée ne signifie pas pour autant que celui qui est derrière souhaite la tranquillité ou fait quelque chose de secret. La fermeture de la porte préserve l'intégrité de la pièce et assure aux personnes la réalité d'une frontière protectrice qui préserve des contacts trop intimes. Les portes fermées donnent au contraire aux Américains le sentiment d'une conspiration générale d'où ils sont exclus. Que se soit chez lui ou au bureau, un Américain est disponible du moment que sa porte est ouverte. On ferme les portes seulement pour les conférences ou les conversations privées, pour un travail qui exige de la concentration, pour l'étude, le repos et le sommeil, la toilette et les activités sexuelles. Le sens de l'ordre et de la hiérarchie caractéristique de la culture allemande marque aussi la façon dont les Allemands manient l'espace. Ceux-ci aiment les situations précises et bien définies et ils ne supportent pas les gens qui coupent les files d'attente, qui sortent du rang ou refusent d'obéir aux panneaux d'interdiction du type " accès interdit " ou " réservé aux personnes munies d'autorisations ". Les Américains montrent une certaine désinvolture à l'égard de toutes les formes d'interdit et d'autorité. 2. Culture Anglaise Aux Etats-Unis l'espace est utilisé comme mode de classification des gens et de leurs activités, alors qu'en Angleterre c'est le système social qui détermine le standing des individus. Aux Etats-Unis votre adresse privée comme celle de votre travail contribuent de façon importante à votre statut social. En Angleterre, un Lord demeure un Lord quel que soit son lieu de résidence ou de travail. Pour un Américain refuser de parler à une personne qui se trouve dans la même pièce, lui infliger le " traitement du silence ", constitue la forme suprême du refus et le signe évident d'un profond mécontentement. Mais l'Anglais qui, depuis l'enfance n'a jamais eu de pièce à lui, n'a pas appris à utiliser l'espace pour se protéger des autres. Il dispose d'un ensemble de barrières intérieures, de nature psychique, que les autres sont censés reconnaître lorsqu'il les fait fonctionner. Ainsi, plus l'Anglais se barricade en présence d'un Américain, plus grand est le risque pour que celui-ci fasse irruption pour s'assurer que tout va bien. En Angleterre, la proximité ne signifie rien. Le fait d'habiter la porte à côté d'une autre famille ne vous autorise ni à rendre visite à ses membres, ni à frayer avec eux, ni à leur emprunter des objets. Chez les Anglais les rapports sociaux ne sont pas fonction des structures spatiales mais du statut social. Pour les Anglais parler trop fort est une forme d'intrusion, un signe de mauvaise éducation et l'indice d'un comportement social inférieur. Leur nature extravertie pousse les Américains à montrer qu'ils n'ont rien à cacher, dans beaucoup de cas ils sont indifférents au fait que tout le monde les entende. L'Anglais a appris à accorder toute son attention à son interlocuteur et à l'écouter avec soin : la politesse l'exige et n'admet aucune barrière protectrice. L'éducation des Américains, en revanche, leur a appris à ne jamais regarder fixement. 3. Culture française. Les Français du Sud-Est appartiennent en général au complexe culturel méditerranéen. Ils s'agglutinent plus volontiers que les Européens du Nord, les Anglais ou les Américains. La promiscuité implique généralement une vie sensorielle très intense. Le fait que beaucoup de Français disposent de peu de place explique en partie le plaisir qu'ils semblent avoir à vivre hors de chez eux. La maison est réservée à la famille, les lieux extérieurs sont consacrés aux distractions et aux rapports sociaux. Il existe en Europe deux systèmes principaux de structuration de l'espace. L'un, " radiocentrique ", surtout fréquent en France et en Espagne, est sociopète. L'autre, l' "échiquier ", originaire d'Asie Mineure, puis adopté par les Romains qui l'introduisirent en Angleterre au temps de César, est sociofuge. Si, par exemple, on se trompe de direction dans le système adiocentrique, l'erreur devient de plus en plus grave à mesure que l'on s'éloigne du centre. En fait, la moindre erreur équivaut à un départ dans la mauvaise direction. Dans le système de l'échiquier, des erreurs sont forcément de 90 ou 180 degrés et sont par conséquent facile à percevoir. On peut imaginer le nombre d'aspects de la vie française qui sont liés au système radiocentrique. 4. Culture Japonaise. Dans l'ancien Japon structures sociales et spatiales étaient liées. Le concept d'un centre accessible de toutes parts est un thème classique de la culture japonaise. Les Japonais donnent des noms aux intersections plutôt qu'aux rues qui s'y croisent (les forces d'occupation américaines ont modifié dans une certaine mesure ceci). Le centre de la pièce constitue un pôle positif tandis que son périmètre, d'où vient le froid, constitue un pôle négatif. Il n'est pas étonnant que les Japonais trouvent nos pièces dégarnies puisque précisément, leurs centres sont vides. Chez nous les murs d'une maison sont fixes tandis qu'au Japon ils sont semi-fixes. Selon l'heure du jour, la pièce peut s'agrandir jusqu'à inclure l'environnement extérieur, ou peut être progressivement réduite aux dimensions d'un boudoir. Un Japonais " ancien style " est capable de tourner indéfiniment autour d'une question sans jamais vraiment l'aborder. La manière abrupte dont nous posons les problèmes est traumatisante pour les Japonais. Ils ne comprennent pas pourquoi nous nous croyons tenus d'être toujours aussi " logique ". 5. Culture Arabe. Aux Etats-Unis si quelqu'un s'arrête ou s'assied dans un lieu public, il se trouve immédiatement protégé par une petite sphère d'isolement considérée comme inviolable. La taille de cette enceinte protectrice varie avec la densité de la foule. Toute personne qui pénètre dans cette zone et y demeure, est considérée comme une intruse. Et si elle a cependant une raison précise de le faire, elle traduira son sentiment d'intrusion en faisant précéder sa requête de mots d'excuse. Aux yeux d'un Arabe, le fait d'occuper un point particulier dans un endroit public ne confère aucun droit. Pour l'Arabe, l'idée d'une intrusion en public n'est pas concevable. Ce qui est public est effectivement public. Dans le monde occidental, on définit la personne comme un individu à l'intérieur d'une peau. En Europe du Nord, la peau et même les vêtements sont en général considérés comme inviolables. Chez l'Arabe, la localisation de la personne par rapport au corps est très différente. La personne existe quelque part au fond du corps. Mais le moi n'est pourtant pas complètement caché, puisqu'une insulte peut l'atteindre très aisément. Il est a l'abri du contact corporel mais non pas des mots.Aucun terme arabe n'approche de la signification exprimée dans notre langue par " viol " dans un seul mot. L'extrême densité de la population dans les villes empêche l'isolement. Leur façon de s'isoler consiste simplement à cesser de parler, tout comme l'Anglais. Pour les Arabes l'odeur et le caractère sont liés. Pour l'Arabe, il est essentiel de demeurer dans la zone olfactive d'autrui pour pouvoir détecter les changements affectifs. Ainsi, dans la conversation, les Arabes vous tiennent toujours dans le champ de leur haleine. Pour les Arabes regarder autrui latéralement est considéré comme une impolitesse, et que tourner le dos est très grossier. Chez les Arabes, toutes relations amicales impliquent une participation directe. Toutefois, ils se formalisent facilement de l'emploi de distances qu'ils trouvent ambiguës (de 1.2m à 2.1m). S'ils ne sont pas très près de leur interlocuteur ils peuvent, dans certaines réunions formelles, s'asseoir aux deux extrémités d'une pièce. L'Arabe a le devoir d'engagement dans les rapports humains : dans les souks les affaires ne se traitent pas entre l'acheteur et le vendeur, tout le monde y participe; lorsque deux hommes se battent, les assistants sont tenus d'intervenir ; sur le plan politique, le fait de ne pas intervenir dans une situation critique est interprété comme une prise de position. Les Arabes ne sont pas gênés d'être entourés par la foule, mais détestent être cernés par des murs. La hiérarchie des personnes à qui l'on doit fidélité s'établit de la façon suivante : d'abord le moi, puis les membres de la parenté, les habitants du village ou les membres de la tribu, les coreligionnaires et les concitoyens. Qui n'appartient à aucune de ces catégories est un étranger. Dans la pensée arabe, étranger et ennemi sont des termes très voisins sinon synonymes. Dans ce contexte l'empiétement est plus lié à l'identité du transgresseur qu'à la parcelle de terre ou à l'espace dont les frontières peuvent être interdites à tout un chacun, ami ou ennemi. MARKETING Chapitre 12 Applications 1- Cas FILTREX En 1970, Denis Carrer termine brillamment ses études d’œnotechnie à l’université des vins de Beaune (Bourgogne) . Après quelques essais infructueux, il trouve un emploi d’ingénieur oenotechnique auprès des « Hospices de Beaune » qui gèrent, depuis plus de trois cents ans, un domaine viticole d’une soixantaine d’hectares. Très rapidement, son savoir-faire en matière vitivinicole lui permet de déceler, sur le créneau peu exploité de la filtration, une opportunité. Il crée un laboratoire du nom de « VINODOR », spécialisé dans le traitement préventif et curatif des maladies de la vigne et du vin. A la fin des années 70, Denis Carrer développe son entreprise et adjoint à son laboratoire d’œnotechnie un département matériel de filtration, principalement pour échapper à une activité saisonnière restrictive. En 1997, Vinodor emploie 80 personnes et est passé progressivement de la technique de la filtration par plaques à la technique de filtration par membrane minérale dont le procédé, mis au point avec les chercheurs de l’Université des vins de Beaune, et avec l’aide logistique et financière de l’Agence nationale pour la valorisation de la recherche (Anvar), a été breveté. Compte tenu de la relative saturation des marchés des caves coopératives depuis la fin des années 80, Denis Carrer ne prévoit plus de pouvoir augmenter son chiffre d’affaires sur le secteur vitivinicole. Il envisage donc, fort de la découverte de ses chercheurs, dans le cadre d’une stratégie de développement de sa société par croissance interne, la diversification de ses activités dans d’autres domaines que celui du vin. Son objectif (identique à celui qu’il s’était fixé pour 2003) est de doubler son chiffre d’affaires sur 5 ans. La firme « Vinodor », jusqu’alors spécialisée dans le vin, souhaite dorénavant proposer ses produits à tous les secteurs nécessitant une séparation de corps liquides (vin, eau, huile, lait, jus de fruit,…). Elle prend la décision, en mars 2001, de changer de nom pour s’appeler dorénavant Filtrex.. En tant que consultant de l’Agence Dep’s and Co, vous êtes, dans un premier temps, chargé (e) de procéder à une analyse succincte de la situation (modèle SWOT). Dans un deuxième temps, vous devez retracer l’historique du développement de la société Filtrex et préciser les choix stratégiques qui s’offrent à Denis Carrer (Choix du couple produit-marché – démarche de macro-segmentation -, Choix de la ou des cibles – démarche de micro-segmentation -, Choix d’une position) en les quantifiant. Enfin, vous esquisserez (vous indiquerez simplement les hypothèses de travail) les actions marketing spécifiques (en cadre BTB - marketing industriel) que la société Filtrex peut envisager de mettre en œuvre (avant et après l’introduction du matériel sur le secteur du lait). 1. EXTRAIT D'UN ENTRETIEN ENTRE LES PARTICI]PANTS CI-DESSOUS (Annexe 1) Participants Denis Carrer (DC) PDG. ingénieur oenotechnique, créateur de l'entreprise. s'occupe personnellement des fonctions stratégie, finances, personnel. participe à la prospection des marchés extérieurs, 52 ans. JeanCharles Bonnel (JCB) Dr du marketing, HEC, depuis 10 ans à VINODOR a commencé sa carrière chez Patriarche. négociant éleveur à Beaune. assure une réelle fonction marketing, à la fois dans le secteur des études, de la prospection des marchés et de l'animation de l'équipe de vente, 40 ans Eric Bayeux (EB) Responsable du service recherche développement. Ecole nationale supérieure d'agronomie. Embauché par Vinidor dès sa sortie d'école. C'est sur lui que repose l'innovation sur les matériels les plus récents. Il relève de la fonction production, mais est très libre, 29 ans Notes prises au cours du séminaire DC J'ai toujours réussi. J'ai démontré qu'on gagne en misant sur la nouveauté, en prenant des risques calculés et en anticipant sur les évolutions. La membrane, c'est de l'or, je le sens. Il faut v aller JCB C'est bien beau de vouloir foncer, mais il faudrait avoir davantage d'informations . Si notre produit est au point pour le vin, l'est il pour l'eau, la bière. le lait " D'accord, nous avons remporte des concours d'innovation et gagné le prix de l'ANVAR- mais nos expériences in vitro demandent à être vérifiées in situ. Je parle sous le contrôle de David. EB C'est vrai, par le passé. cela a pu être le cas. Le matériel de la concurrence aujourd'hui est encore mai adapté aux besoins des industries laitières, mais la membrane que j'ai développée pour le secteur laitier présente des avantages techniques indiscutables. Les études réalisées ont démontré que le matériel est bien au point en ce qui concerne le lait. JCB D'accord. On peut contrôler la valeur marketing du procédé par la matrice d'O'Meara. Cependant, si j'en crois les informations dont je dispose, le marché laitier. aux dires des professionnels, se développe plus lentement que prévu. DC L'ultrafiltration doit permettre de mettre au point de nouveaux produits. Les industries laitières pourront, par exemple, fabriquer de nouvelles variétés de fromage, dont le goût sera différent des fromages habituels. Rendez-vous compte : une innovation sur le process va permettre, en aval, pour nos clients, d'améliorer la qualité de leurs produits, voire d'innover. JCB J'ai malgré tout observe un net conservatisme des industriels laitiers lors du dernier salon des industries agroalimentaires (IAA). Ce sera très dur de les sensibiliser et de les convaincre de l'intérêt des nouvelles techniques. EB Pas du tout. car les liquides sont plus visqueux, c’est là que la membrane prend tout son intérêt JCB Oui. mais vous oubliez que si nous commençons à être connu des caves coopératives, notre manque de notorié dans le secteur des IAA, et plus particulièrement dans celui du lait, face à des concurrents probablemen techniquement moins performants mais parfaitement bien implantée, va considérablement peser sur nos actions. Il v a du monde sur le créneau. Le problème est de savoir si notre procédé, dont le coût représentera, pour nos futurs clients, un investissement très lourd, nous donne un avantage technologique suffisant. EB Les produits concurrents installés dans le secteur laitier datent du début des années 90, et sont utilisés pour 80 % environ pour l'extraction du lactosérum. et pour 20 % pour la standardisation du lait pour la production fromagère. Je me suis par exemple fortement documenté sur les perspectives du traitement du caillé. Les débouchés pour le coagulum sont plus que prometteurs. DC Prenez en compte aussi le fait que si l'investissement concernant ce type de matériel est plus important, la durée de vie. la facilité d'exploitation et d'entretien, la maintenance compensent très largement la différence.. Aux commerciaux d'argumenter. Je propose de ne pas faire cavalier seul, mais de nous associer avec un partenaire équipementier afin de proposer un ensemble complet aux clients JCB Je dirai finalement que nous allons nous mobiliser très fortement sur le secteur laitier alors que l'exportation de nos matériels, dans le secteur viti-vinicole. auprès des caves coopératives californiennes et australiennes démarre très fort et que nous pourrions y poursuivre notre développement EB Moi. je dirai que la membrane. c'est l'avenir. Je n'ai même pas parlé du traitement des eaux. Nous pouvons filtrer l'eau dans le monde entier, notre matériel peut même rendre l'eau potable. DC Concluons. messieurs. nous lançons nous sur le secteur laitier et dans ce cas, quel plan me proposez-vous ? 2. DESCRIPTION GENERALE DE L'ENTREPRISE (Annexe 2) Début 2003, "Filtrex" emploie 100 personnes. Elle a réalisé au cours de l’année un chiffre d'affaires de 20 Millions d’euros. dont 1/4 au niveau du laboratoire et 3/4 au niveau du matériel de filtration. L'exportation représente environ 20 % du chiffres d'affaires. a) organigramme simplifié de l'entreprise b) Evolution du CA de VINODOR et FILTREX (en millions d’euros) 1998 1999 2000 2001 2002 2003 FRANCE 4.6 9.2 10.7 13.8 15.2 15.2 EXPORT 1.5 1.5 2.3 3 2.3 3.8 TOTAL 6.1 10.7 13 14.1 17.5 19 C) Ventes (V) et Placements de matériels pour essai (P) de matériels de filtration (unité) 2000 2001 2002 2003 Vin 3V + 2P 10V + 2P 20V 20V Lait - - - - 1P* 1V Pomme Eau (Usa, Israël) utilisées pour filtrer le vin 2P* * les matériels placés ou vendus sur ces deux secteurs sont équipés de membranes 3. LES PRODUITS (Annexe 3) a) la gamme traditionnelle La gamme traditionnelle de matériels développés en œnologie comprend des ensembles de sulfitages de séparation des solides. des groupes frigorifiques, des échangeurs thermiques, des cuves de stabulation. d'ensemencement, des appareils de filtration sur plaques.. soit une douzaine de produits, qui peuvent être modulés et adaptés aux besoins des utilisateurs, en fonction des caractéristiques spécifiées par le client. le prix de vente HT moyen est en conséquence de 457 347 Un certain nombre d'éléments sont sous-traités (chaudronnerie inox par exemple). L'essentiel du savoir-faire reconnu de la société porte sur l'assemblage en ses locaux des divers éléments. Dans ces conditions, la marge brute est substantielle. Faute de précisions comptables. on peut dire que la marge brute varie en fonction du degré d'innovation incorporée. b) les produits nouveaux : la filtration par membrane tangentielle- L'inconvénient majeur de la filtration traditionnelle tient au dépôt des impuretés qui s'accumulant au ni . veau du filtre. Ceci implique des nettoyages fréquents et des arrêts de fonctionnement. Les cycles de filtration sont d'autant plus limités que les liquides sont visqueux. la filtration tangentielle consiste à faire circuler le liquide sous pression le long d'une membrane perméable (et non plus frontalement). En conséquence les avantages sont nets - le débit de filtration est stable au cours du temps - le système est autonettoyant et régénérable à vie (changement de la membrane) - le système d'assemblage est plus aisé - l'encombrement est plus réduit - la membrane a une durée de vie beaucoup plus longue que celle des filtres traditionnels. Les ensembles de filtration sont composés à la demande en fonction des caractéristiques répondant aux besoins du client. Le prix de vente de ce type de matériel, plus sophistiqué, est 20 % plus élevé que celui des matériels traditionnels. c) Applications diverses du procédé de filtration au lait Réduction du temps d'égouttage pour fabriquer du fromage par concentration du lait Récupération des protéines par séparation du lactosérum. Standardisation continue du lait suivant les saisons Traitement du caillé (coagulum) 4. LA CONCURRENCE (Annexe 4) Le marché mondial des matériels pour laiteries est à structure oligopolistique. Il est dominé par une société danoise du nom de DDS-PASILAC qui détient la moitié du marché. A côté d'elle. on trouve de grands fournisseurs tel ABCOR (GB). PCI ROMIKON (Allemagne). La France commence à prendre une place notoire depuis le lancement des membranes minérales (début des années 80). Trois entreprises se disputent le marché. La SFEC détient environ 35 % du marché actuel des membranes minérales du secteur laitier. Elle a une politique commerciale agressive : mise à disposition de 45 démonstrateurs pour essais. 4 représentants exclusifs et 6 technico-commerciaux pour la France, présence sur les principaux salons européens (SIEL, GIA. BIOTECH, KEB,4... ) Rhône-Poulenc (20 % du marché) a conclu en 1998 un accord avec un équipementier. bien introduit dans le secteur laitier, Guérin SA, ce qui améliore la diversification de l'entreprise. IMLEC4 (10 % du marché) s'est associée avec l'équipementier TECHNIFRANCE pour commercialiser ses appareils dans le secteur laitier. Cette PMI Picarde commercialise des membranes CERAVER qu’elle intègre dans ses modules. Il existe d'autres entreprises qui se lancent sur le marché : IPV (société internationale d'ingénierie agro-alimentaire), technal (société d'ingénierie des produits de la viande)... La CGE pourrait lancer une de ses autres filiales : Alsthom-promofluide sur ce marché également. Interrogés lors du dernier salon qui s'est tenu à Paris (SIEL), toutes ces entreprises ont expliqué les raisons de leur réussite de la façon suivante :-60 % grâce à leurs actions commerciales, 30 % grâce à leur recherche-développement, 10 % grâce à leur diversification d’activité. Ces firmes admettent que la conjoncture a peu d’influence sur leurs ventes 5. SYNTHESE D'UNE ETUDE DOCUMENTAIRE SLIR L'INDUSTRIE LAITIERE (Annexe 5) a)Evolution du CA HT 2001 2002 2002-2001 Industries agroalimentaires 52 500* 59 228 + 12.8% dont industries laitères 13 923 15 654 + 12.4% b)Analyse du secteur laitier * (année 2002) Secteurs d'activité Nbre sociétés CA HT Effectif salarié Frais personnel Investissements Total IAA 3 851 59 229 388 005 7 567 1 716 Entreprises privées Coopératives 89.3% 10.7% 79.4% 20.6% 86.2% 13.8% 86.3% 13.7% 81.4% 18.6% Dont Industries transformation du lait ** 1570 15 654 85 724 1 610 415 Entreprises privées Coopératives 69.5 30.5 55.7 44.3 64.8 35.2 63.7 36.3 56.8 43.2 En industrie laitière, les investissements ont augmenté de 13% de 2001 à 2002 * en millions d’euros courants ** concerne les entreprises dont Inactivité principale est exercée dans le secteur laitier ; ces renseignements incluent la totalité de l'activité laitière et non laitière de ces entreprises. D'autre part, le chiffre d’affaires recouvre le montant des facturations des productions fabriquées par l'entreprise et plusieurs autres postes : revente de matières premières, travaux à façon (source : SCEES, enquête annuelle d'entreprise) c)concentration des entreprises Années Etablissements Collecte en CA HT en laitiers pratiquant la millions d'euros milliard d'euros collecte Salariés permanents 1996 1963 (97*) 3270 (103) 7.4 (113) 92857 (102) 1997 1873 (93) 3355 (106) 8.0 (114) 90575 (100) 1998 1822 (90) 3507 (111) 9.2 (118) 90666 (100) 1999 1749 (86) 3675 (116) 10.6 (122) 90946 (100) 2000 1680 (83) 3709 (117) 12.0 (125) 87959 (97) 2001 1623 (80) 3783 (119) 13.9 (129) 85344 (94) 2002 1570 (78) 3860 (122) 15.6 (133) 85724 (94) * indice - base 100. moyenne 1994/95 ** pour le calcul des indices, les chiffres d’affaires ont été ramenés en euros constants (Source: SCEES.) d) Production régionale de fromage au lait de vache fromages fondus exclus (Unité : tonne) Régions Ile de France Moyenne 1995/1999 Moyenne en 2000 Moyenne 2001 Moyenne en 2002 4131 4027 3613 3691 46556 46175 40874 44036 9266 5940 5989 5182 Basse-Normandie 142142 167670 167556 179541 Haute-Normadie 75229 90482 99477 94671 Centre 32624 30355 30792 26642 Bourgogne 39246 38024 38342 42422 Nord-Pas de calais 28385 31456 31456 30011 109487 119313 119387 128066 2626 1892 1499 1653 80561 86543 88640 88676 ChampagneArdennes Picardie Lorraine Alsace Franche-Comté Pays de la Loire 77756 93599 100270 105297 Bretagne 72691 84277 87854 85071 PoitouCharentes 30885 32164 35244 28770 Aquitaine 32111 38929 42255 41589 41963 47462 53166 56761 8987 9412 9135 8985 Rhône-Alpes 90848 95099 96555 95723 Auvergne 62473 73133 71352 72052 1297 1307 2696 2946 1113 1208 1 093 1308 990377 1098467 1124988 1153074 1032883 1144564 1175825 1206717 Midi-Pvrénées Limousin LanguedocRoussillon PACA France (Tous laits) Source : SCEES. enquête laitière annuelle e) Production régionale de fromage de vache en % de la production nationale (source SCEES) REGIONS 1992 2002 Nord Hte Normandie Picardie Champagne Lorraine Alsace Bsse-Normandie Ile de France Bretagne Pays de Loire Centre Bourgogne Franche-Comté Poitou-Charentes Limousin Auvergne Rhône-Alpes Aquitaine Midi-Pyrénées Languedoc PACA 2.8 9.1 0.5 6.1 10.5 0.9 11.6 0.3 NC 8.1 3.9 NC 9.0 3.5 NC NC 10.3 2.2 3.9 NC NC 2.6 8.3 1.3 3.6 11.1 0.1 15.6 0.3 7.4 9.1 2.3 3.7 7.7 2.5 0.8 6.3 8.3 3.5 4.9 0.3 0.1 6. ETUDE DU MARCHE LAITIER (Annexe 6) a) Processus d'achat des industries laitières Les critères d'achat des PMI sont l'habitude et la fidélité aux fournisseurs qui donnent satisfaction. C'est en général le fournisseur qui a l'initiative du contact. Pour la grande entreprise, le processus est différent selon qu'il s'agit d'un remplacement de matériel ou d'un achat de matériel nouveau. Dans ce dernier cas, toute l'équipe de direction est concernées mais compte tenu de l'importance du marché, c'est le directeur général qui décide. la pratique de l'appel d'offres est courante, mais le relationnel tend à prendre de plus en plus d'importance. Les critères majeurs sont la notoriété du fournisseur, ses références, son expérience sur le secteur laitier, les caractéristiques du produit (débit résistance aux températures, concentration obtenue), la confiance, la qualité du contact relationnel, la standardisation des composants, le développement modulaire au fur et à mesure des besoins. l'automatisation, le SAV, le prix. b) enquête de satisfaction sur les matériels de relation tangentielle Une enquête a été menée par le service commercialisation auprès d'un échantillon représentatif d'industriels du lait (méthode probabiliste a fraction sondée variable). Les conclusions majeures sont rapportées ci-après 1° le matériel existant sur le marché est adapté aux besoins oui : 70 % non : 10 % sans réponse : 10 % 2° les avantages du procédé de filtration tangentielle sont standardisation du lait 30 % amélioration du rendement 15 % récupération des protéines 15 % produits nouveaux 10 % autres 10 % (délais raccourcis, hygiène améliorée. diminution des défauts. moins de MO) NSP 10 % 3° Les inconvénients du procédé sont investissement de départ 30 % difficulté de nettoyer les membranes 25 % débit insuffisant 20 % manque de fiabilité du réglage 15 % inadaptation au lait de chèvre trop visqueux 5 %, NSP 10 % 4° Les préférences pour les membranes minérales 70 %, les membranes Organiques 10 % NSP 20% 5° Evaluation de la durée de vie d'une membrane minérale < )- ans 25 % > 2ans 35 % NSP 40 % 6° Répartition des entreprises en fonction de l'activité exercée dans le secteur laitier standardisation 60 % traitement du caillé 30 % récupération de protéines 10 % 7° Taux d'équipement actuel des entreprises en membranes minérales pour chacun des secteurs standardisation 20% traitement du caillé 0 % récupération de protéines 80 % 8° Intention d'accepter un essai : 50 % d'intentions favorables 9° Intention de s'équiper : -40 % d'intentions favorables 10° Notoriété des fournisseurs (notoriété spontanée,) SFEC 60 %, Rhône Poulenc 50 %, Pasilac 40 %. APV 20 %, Filtrex 5% 11° Origine de l'information sur le procédé Formation initiale 30%, démarchage 25 %, revue professionnelle 15 %, salons 20 % 12° Se tient au courant des innovations par Les revues 85 %, les salons 60 %, la recherche 35 le bouche à oreille 25 % Les écoles (ENITA, ENSA, ENSIE, ENIL....) 20 % l'offre fournisseur 20%. 7. DETERMINATION DE LA VALEUR MARKETING DU PROCEDE DE FILTRATION TANGENTIELLE DANS LE SECTEUR DU LAIT (Annexe 7) Chaque élément est noté de 1 à 5, selon qu'il a été jugé mauvais ou très bon. On calcule pour chaque critère une note (somme des notes attribuées à chaque élément/nombre d'éléments par critère) qui est ensuite pondérée en fonction de l'importance accordée au critère. On calcule ensuite la valeur globale du produit en additionnant les notes pondérées de chaque critère. La valeur marketing d'un nouveau produit ou d'un nouveau procédé sera d'autant meilleure qu'elle est proche de 5. Diagnostic : matrice O'Meara * Critère de potentialités commerciales à court terme : (coefficient de pondération 0. 15) - Compatibilité avec le circuit de distribution actuel - Insertion dans la gamme de produit actuelle - Rapport qualité--prix - Valeur promotionnelle supérieure à celle des concurrents - Influence sur les ventes de produits actuels 1 4 3 4 3 * Critère de potentialités commerciales à long terme : (coefficient de pondération 0. 15) - Durée de vie économique prévisionnelle - Dimension du marché (national et international) - Sensibilité à la conjoncture - Résistance aux variations saisonnières - Protection juridique 5 5 5 5 4 * Critère de production (coefficient de pondération 0.20) - Compatibilité avec l'outil existant - Mise en valeur du savoir-faire actuel - Disponibilité et contrôle des sources d'approvisionnement 5 5 5 * Critère de potentiel de croissance (coefficient de pondération 0.30) - Place dans le marché - Effet sur la concurrence - Clients potentiels 4 3 4 * Critère de profit potentiel (coefficient de pondération 0.30) - Taux de marge brute - coût du lancement - rentabilité du projet 4 2 4 MARKETING Chapitre 12 Applications 2 - CAS QUICK BURGER L’enseigne Quick Burger existe en France depuis 1979. Au 1er mars 2002, elle compte 506 restaurants, dont 159 appartiennent à la société Quick Burger France, 175 sont en co-entreprise (association 50% Quick Burger France, 50% franchisé) et 172 sont exploités en franchise. Pascale et Franck Monel possèdent trois Quick Burger dans le département du Vaucluse : à Orange, Carpentras et Valréas. Le Quick Burger d’Orange, dispose de 150 places en intérieur, d’une terrasse de 160 places et dispose d’un service au volant (drive in). A la création, le chiffre d’affaires escompté était de 2135 k , avec une capacité d’accueil de 1800 clients par jour. Très rapidement, les prévisions sont dépassées. Aujourd’hui le chiffre d’affaires est de 2700 k pour 2800 clients par jour. Le Drive In représente, dès la création, environ 55% du chiffre d’affaires. C’est un ratio courant pour un restaurant situé en bordure d’autoroute et à proximité d’un gros axe routier comme la Nationale 7. Aujourd’hui, le restaurant manque de capacité d’accueil et des travaux d’agrandissement sont envisagés. Trois solutions sont possibles : soit un agrandissement de la salle de restauration, soit la création d’un espace de jeu couvert, soit les deux en même temps. Le couple Monel vous confie la préparation de ces agrandissements. Plusieurs points sont à aborder : ● ● ● ● Le marché de la restauration, L’étude de faisabilité de l’extension, l’estimation du coût des travaux et le retour sur investissement, La communication sur l’agrandissement, La mise en place d’une carte de fidélité. DOSSIER 1 : QUICK BURGER SUR LE MARCHE DE LA RESTAURATION (Annexes 1 à 6) Avant de procéder à l’extension, M. MONEL vous demande de réaliser un diagnostic du marché et de mener une réflexion sur l’image de l’entreprise. 1.1. 1.2. Le marché français de la restauration 1.1.1. Présentez les facteurs influençant le marché de la restauration. 1.1.2. Présentez les caractéristiques essentielles de l’offre du marché sur lequel se situe Quick Burger. L’image de Quick Burger en France 1.2.1. Exposez les difficultés auxquelles Quick Burger doit faire face. 1.2.2. Analysez la stratégie de Quick Burger pour améliorer son image. DOSSIER 2 : L’ EXTENSION DU RESTAURANT QUICK BURGER D’ORANGE (annexes 7 à 9) Le restaurant manque de capacité d’accueil et des travaux d’agrandissement sont envisagés : soit un agrandissement de la salle de restauration, soit la création d’un espace de jeu, soit les deux en même temps. 2.1. Calculez le coût des travaux pour les trois options envisagées en présentant les parts supportées par le franchiseur et par le franchisé. 2.2. 2.3. Choix de l’option à retenir : 2.2.1. Pour chacune des trois options envisageables, calculez le chiffre d’affaires annuel prévisionnel 2.2.2. Quelle option retenez-vous ? Justifiez votre choix. M. et Mme MONEL décident de financer la totalité des travaux par un emprunt. 2.3.1. Calculez la mensualité de remboursement de l’emprunt pour l’option 3. 2.3.2. Les conditions proposées par la banque sont-elles compatibles avec la contrainte de gestion préconisée par le franchiseur ? Quelle solution envisagez-vous ? DOSSIER 3 : CAMPAGNE DE COMMUNICATION (annexe 10 et 11) Vous êtes amené(e) à réfléchir sur la communication à mettre en œuvre pour l’agrandissement du restaurant. Le budget de communication prévu pour l’agrandissement s’élève à 20000 HT dont 60 % seront consacrés à la campagne de communication publicitaire. 3.1. Proposez un choix argumenté des médias et des supports à retenir pour la campagne publicitaire. 3.2. Présentez le budget de communication publicitaire pour une campagne de deux semaines. 3.3. Proposez des actions de communication hors-média à mener lors de cette extension. DOSSIER 4 : MISE EN PLACE D’UNE CARTE DE FIDELITE (annexe 12) Soucieux de fidéliser leur clientèle, M. et Mme MONEL ont décidé de lancer une carte de fidélité : la « QUICKCADO » 4.1. Présentez l’intérêt de la carte « QUICKCADO » : - pour le restaurant, - pour les clients. 4.2. Calculez le résultat de cette opération pour une année. Concluez sur l’opportunité de mener cette opération de fidélisation. 4.3. Présentez les actions à mener pour augmenter la fréquence d’utilisation de la carte. Barème de correction Dossier 1 : Dossier 2 : Dossier 3 : Dossier 4 : Forme : Total : 30 points 20 points 25 points 15 points 10 points 100 points LISTE DES ANNEXES ANNEXE TITRE 1 2 La restauration dans la tourmente Mise en bouche : la nouvelle restauration fait recette 3 Les chaînes de restauration : du simple et du rapide ! 4 Le groupe Quick Burger - présentation 5 Le groupe Quick burger veut devenir leader 6 Le groupe Quick burger remonte la pente 7 Coûts des travaux 8 Plans des travaux 9 Données de gestion 10 Dossier communication 11 Zone de chalandise du restaurant 12 La carte Quick CADO ANNEXE 1 LA RESTAURATION DANS LA TOURMENTE Qualifiée « d’année folle » par le président de Groupe Flo, 2000 a surtout été une année difficile pour les acteurs de la restauration commerciale (restauration traditionnelle et fast-foods). 2001 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. En Bourse, Groupe Flo recule de 32% sur douze mois malgré un rebond à l’annonce de ses résultats mercredi dernier, Buffalo Grill perd 50%, Léon de Bruxelles 85% et Quick, coté à Bruxelles, 48%. Au marché libre Croq’O Pain a cédé 25%. Seul Bernard Loiseau ne cède que 12% sur un an. La croissance de l’activité dans la restauration commerciale a été de 12,3% seulement en France depuis 8 ans. Son chiffre d’affaires 2000 est évalué à 30 milliards d’euros. Le secteur est traditionnellement tiré par les chaînes qui représentent 20% du marché français de la restauration. La centaine de chaînes présentes en France a ainsi connu une croissance de 62% depuis 1992. Pourtant, l’an dernier, leur chiffre d’affaires n’a progressé que 6,7%. « Les recettes moyennes par unité sont en repli et, devant la pression concurrentielle, les opérateurs se creusent la tête pour inventer de nouveaux concepts », souligne le cabinet d’études Coach Omnium. En 2000, la situation a été très contrastée pour le secteur. Le recul du chômage et de l’accroissement du temps libre ont favorisé la fréquentation des restaurants, encouragée en outre par le bon moral des ménages. Par ailleurs, la faiblesse de l’euro a soutenu l’affluence touristique. En revanche, les intempéries du second semestre ont freiné la fréquentation des restaurants. Et surtout, depuis octobre dernier, la restauration est touchée de plein fouet par la crise de la vache folle, qui a entrainé une baisse de consommation durable. Les ventes d’Hippopotamus, filiale du Groupe Flo, ont ainsi reculé de 24% en novembre dernier. Vache folle plus fièvre aphteuse ont créé une certaine appréhension du consommateur vis à vis de tout ce qu’il mange. Les analystes estiment que l’impact des problèmes alimentaires rencontrés au cours des derniers mois risque d’être beaucoup plus durable que la crise ESB de 1996. En mars la fréquentation des restaurants n’était d’ailleurs toujours pas relancée. Les crises alimentaires ne sont pourtant pas seules responsables des difficultés rencontrées par les chaînes de restauration spécialisées dans la viande. Très diversifié, Groupe Flo a également pâti du rachat en mai 2000 de la chaîne Bistro Romain. Financés uniquement par endettement , les 48 magasins de la nouvelle enseigne ont largement contribué à la chute de 19,1 % du résultat net. En 2001, Groupe Flo promet une hausse de 15 à 30 % de son résultat opérationnel avant amortissements et provisions, mais il envisage aussi un développement international, qui pourrait contribuer à peser sur le résultat net. Fortement handicapé par ses deux petites enseignes, Victoria Pub et Bistro d’Augustin, Buffalo Grill a, lui aussi, vu son résultat net fondre de 67 % malgré une hausse de 6,9 % de son chiffre d’affaires 2000. Ambitieux pour 2001, Buffalo Grill prévoit de lancer 28 restaurants, de céder Bistro d’Augustin et de redresser les comptes de Victoria Pub. Le spécialiste des viandes grillées mise surtout sur un retour à une fréquentation normale d’ici à la fin du premier semestre. Une tendance que certains analystes souhaitent vérifier avant de revenir sur la valeur, malgré la faiblesse de son cours. De son côté, le profit net de Quick a chuté de 93 % en 2000. Tout en s’attaquant au redressement du distributeur de hamburgers, son actionnaire majoritaire, le groupe belge GIB recherche une solution, qui pourrait prendre la forme d’un partenariat ou d’une cession. A l’écart des chaînes de restauration, Bernard Loiseau, dont les deux tiers du chiffre d’affaires proviennent de quatre restaurants situés en Bourgogne et à Paris, revendique une rentabilité nette de 8,8 %. En 2001, le chef cuisinier, renommé pour son restaurant trois étoiles, « La Côte d’Or » envisage d’élargir son activité à la vente de plats cuisinés sous vide et surtout dans l’hôtellerie où il réalise déjà 15% de son chiffre d’affaires. Mais la valeur est atypique : elle souffre d’une taille très faible, d’un potentiel de développement limité et surtout d’une liquidité réduite. Les analystes sont prudents également sur les autres valeurs du secteur, en raison du manque de visibilité à court terme. Groupe Flo, qui pourrait bénéficier d’ici à cinq ans de la remise à plat des restaurants Bistro Romain, reste sans doute la valeur la plus appréciée. A contrario, les analystes laissent à l’écart la valeur Léon de Bruxelles, dont l’existence même n’est pas assurée. Armelle Bohineust Le Figaro, le 28/04/01 ANNEXE 2 MISE EN BOUCHE : LA NOUVELLE RESTAURATION FAIT RECETTE ! Au menu du jour des nouveaux concepts de restauration : rapidité, thématique, tradition…avec en garnitures de l’audace, beaucoup d’ingéniosité et un grain de folie ! Aujourd’hui la restauration se conjugue au pluriel : rapide, livrée, thématique, traditionnelle…Son fumet attire des acteurs les plus divers et variés : indépendants, chaînes et grands groupes. Cependant, dans ce secteur, concurrentiel à l’extrême, avoir un portefeuille garni ne suffit plus. Là aussi, il faut des idées ! Les plus audacieux saisissent aujourd’hui leur chance , portés par le comportement des Français. Ces derniers sont en effet de plus en plus nombreux à manger dehors, entendez hors de leurs foyers. La restauration hors domicile a ainsi crû de 40% ces dix dernières années. De quoi réveiller l’appétit de certains ! De fait, la croissance révolutionne la restauration hexagonale. Les restaurants indépendants ne sont plus, loin de là, les seuls à cuisiner sur le marché. Selon l’étude du Cabinet Coach Omnium réalisé pour le journal L’Hôtellerie, la restauration de chaîne, qui représente 92 enseignes regroupant 5231 établissements, sert dans notre pays un repas sur trois. Elle a généré sur l’année 2000 un chiffre d’affaires de 6,56 millions d’euros et servi 828 millions de repas. Pour autant, elle ne représente en nombre d’unités que 4,7% des établissements en restauration commerciale. Confrontés à ce phénomène, les restaurateurs traditionnels se structurent en créant de nouveaux labels de qualité tels Restaurateur de France ou Cuisinerie Gourmande. Aux cotés des indépendants, le secteur attire aujourd’hui les groupes aux activités les plus diverses, tels Canal+, la Fnac ou bien encore Panzani ou les brasseurs avec des enseignes comme Leffe ou la Taverne de Maître Kanter. Autant de signes, s’il en faut, témoignant qu’il s’agit là d’un créneau éminemment porteur. Dans l’assiette, il y en a par ailleurs pour tous les goûts. Mais au sein même de chaque catégorie de restauration, il faut faire preuve de qualité et d’originalité pour attirer des clients, de plus en plus exigeants. Les enseignes de restauration rapide (230 nouvelles unités en l’an 2000) l’ont compris en surfant sur les comportements des Français qui grignotent beaucoup. Mc Donald’s reste certes l’incontestable leader mais une multitude d’entreprises occupent également le marché en jouant toujours plus sur la qualité et la rapidité. Les sandwicheries ont ainsi désormais enrichi leur offre « jambon--beurre » de nouvelles recettes. Les pains et leurs produits sont de qualité (baguette fraîche, pains spéciaux, viennoiseries, etc.) comme les garnitures. La restauration rapide ne se cantonne plus au simple et légendaire hamburger. Cuisine chinoise, indienne ou italienne, avec notamment Mamma Mia, s’y engouffrent. Elle prend également d’autres formes à l’image de la restauration livrée au bureau, Dada 1920, Class’Croute, etc. Rappelons qu’en la matière, la franchise reste la forme la plus courante de développement : 2145 unités dont 1654 en franchise selon l’Observatoire de la Franchise. ANNEXE 2 (suite) World-food et blanquette de veau dans l’assiette De son coté, la restauration à thème joue sur d’autres tableaux à commencer par celui de l’ambiance, de la décoration. Ici le dépaysement est roi ! C’est le règne de la world-food, des sushis, des tapas, des tajines ou des nems. A cela une raison : l’assiette de qualité (exotique et francisée) là encore, ne suffit plus. On vient désormais en ces lieux pour se divertir. Les animations sont ainsi souvent de rigueur. Cette forme de restauration connaît un succès grandissant. Et les indépendants restent très performants sur ce créneau. Exemple ? Bodega-Bodega, restaurant espagnol festif né de l’imagination des Bordelais Daniel et Bernard Cuny (9,91 millions d’euros de chiffre d’affaires), qui peut bientôt s’enorgueillir de posséder trois établissements l’un situé à Bordeaux, l’autre à Toulouse et le dernier à Montpellier. Pour autant, les modes passent et le sushi peut rapidement être détrôné par une bonne blanquette de veau à l’ancienne. La cuisine traditionnelle, représentée par le très populaire bistrot, est en effet loin d’avoir dit son dernier mot. Les grands chefs en sont conscients. Ils créent d’ailleurs, parallèlement à leur établissement gastronomique, un bistrot (Savoy, Ducasse, Loiseau, Blanc, etc.). Cette restauration joue la carte de la qualité de l’assiette, de l’authenticité et de la convivialité. Autre symbole de cette dernière décennie, les tables d’hôtes. Elles s’implantent désormais en ville attirant une clientèle variée allant des hommes d’affaires aux familles. Sur Paris, Granterroir, Pain Quotidien ou Les Domaines qui Montent, marquent l’urbanisation de la table d’hôte. Le terroir constitue d’ailleurs un créneau d’avenir pour les indépendants (produits liés à une région, à une thématique, etc.). Il présente surtout l’avantage d’être moins lié aux aléas de la mode. Le traditionnel peut s’évader du bistrot…Restaurateur de métier, le Rennais Loïc Pasco travaille ainsi à domicile, en investissant la cuisine de ses clients après avoir fait le marché avec eux. Outre l’exotisme ou le terroir, d’autres restaurateurs parient aujourd’hui sur une éthique, un style de vie. A titre d’exemple : l’avènement des restaurants « bio » ou environnementaux comme Rainforest. Il s’agit ici davantage d’un mode de consommation qui pourrait bien prendre un nouvel essor au vue de l’actualité récente touchant les produits carnés. A l’avenir, fruits, légumes et poissons devraient faire davantage parler d’eux ! En perpétuelle mutation, la restauration se montre donc inventive et affiche un appétit de lion afin de trouver de nouvelles niches de développement. Ainsi de nouveaux concepts se créent chaque année. Dernière tendance : après les « établissements solos » situés en centre ville ou périphérie, la restauration investit désormais les gares (développement des buffets), les aéroports, voire l’intérieur des grands magasins. Olivier MARIE Entreprendre Mai 2001 ANNEXE 3 LES CHAINES DE RESTAURATION : DU SIMPLE ET DU RAPIDE En l’an 2000, les groupes et les chaînes de restauration ont continué à gagner du terrain. Mais la croissance a surtout favorisé les chaînes de sandwiches, de viennoiseries et de pizzas. Une façon de privilégier le simple et le rapide. De leur côté, les groupes de restaurants à thème continuent à bénéficier d’une bonne demande, mais c’est parce que l’ensemble du parc est en train de se transformer dans ce sens, y compris les indépendants. Dans ces conditions, le gain de chiffre d’affaires unitaire n’est pas évident dans le secteur. Une évolution qui se retrouve, à un autre niveau, dans le cas des chaînes de hamburgers, qui ont du mal à imposer la diversification de leurs produits. En dépit des crises alimentaires, l’an 2000 aura représenté une bonne année pour les chaînes commerciales. En effet, le chiffre d’affaires global des groupes de restauration commerciale s’est accru de 8,1%, en l’an 2000, et près d’un groupe sur 3 a même affiché un taux de croissance supérieur à 20%. Mais cette évolution a surtout été tirée par l’augmentation du parc : + 8,8% au total. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires unitaire a reculé de 1%. Evolution de l’activité des groupes de restauration en l’an 2000 Croissance du CA Croissance du parc Les groupes challengers 18,3% 15,7% Les groupes de taille intermédiaire 10,3% 7,9% Les groupes milliardaires 7,2% 8,6% Ensemble des groupes de restauration 8,1% 8,8% Source : Boisson Restauration Actualités Les groupes challengers sont définis par un CA inférieur à 15,24 millions d’euros. Les groupes de taille intermédiaires ont un CA compris entre 15,24 millions d’euros et moins de 152 449 017 euros. Les groupes milliardaires ont un CA supérieur à 152 449 017 euros. DIFFUSION DE LA MODE SNACKING Une évolution générale qui cache cependant d’importantes distorsions. Le secteur sandwicherie-viennoiserie continue, par exemple, sur sa bonne lancée, avec une croissance globale de son chiffre d’affaires de plus de 18%. Colombus Café a, par exemple, augmenté son chiffre d’affaires de 66,7%, La Mie Caline de 38,6%, Claas’Croûte de 35,1%, Au Pain Perdu de 29,1%, Croq’O Pain de 25%, La Brioche Dorée de 24,7%, La Croissanterie de 13%.. De bonnes performances, qui ont été généralement soutenues par l’accroissement du parc. Paul a, par exemple, lancé 30 unités, La Brioche Dorée 29, Croq’O Pain 15,Class’Croûte 9 .. Au total, selon les données de notre panel, le parc a progressé de 12% et le chiffre d’affaires unitaire a eu plutôt tendance à augmenter. Un bon signe qui conforte la plupart des chaînes dans leurs nouveaux projets d’ouvertures. Paul et Croq’O Pain annoncent , par exemple, 25 ouvertures pour 2001, Class’Croûte 15… Le secteur des pizzas a bénéficié d’une évolution similaire, avec une plus forte croissance tant du chiffre d’affaires que du nombre d’unités. En effet, le chiffre d’affaires global des groupes de Pizza a augmenté de plus de 11%, avec par exemple, une progression de 42,9% pour Domino’s Pizza, de 42 ,2% pour Tablapizza, de 21,2% pour Pizza del Arte, de 20,3% pour la Boîte à Pizza, de 16,7% pour Pizzapapa, de 13,9% pour Speed Rabbit Pizza, de 13,2% pour Pizza Paï…Mais le nombre d’unités n’a augmenté que de 5,6%, ce qui laisse présager une poursuite de l’extension du parc en 2001.Du sandwich à la pizza livrée, il n’y a qu’un pas, surtout pour ceux qui privilégient le simple et le rapide. Nul doute, la génération snacking, élevée dans les chaînes, arrive à maturité et une partie de ces clients conservent leurs vieux réflexes de consommation, diffusant un peu de la mode snacking. Evolution de la performance en fonction de leur type d’activité ( de 1999 à 2000 ) Croissance du CA Croissance du parc Sandwicherie-viennoiserie +18,6% +12,2% Grill-viande +15,7% +13,7% Pizza +11,2% +5,6% Restauration à thème +11,3% +13,7% Hamburger +7,3% +7,8% Restauration traditionnelle +6,7% +3,2% Cafétéria +1,6% +1,3% Source : Boisson Restauration Actualités THEMATISATION DE LA RESTAURATION Dans le secteur grill viandes, la situation est plus nuancée. Certes, en dépit de la crise de la vache folle, le chiffre d’affaires des chaînes de grill a progressé de près de 16% : +28,4% pour Bodegon Colonial, +23,7% pour Hippopotamus, +13,1% pour Buffalo-Grill, +12,4% pour l’Entrecôte, +9,8% pour Courtepaille… Dans la foulée, le nombre d’unités a progressé de près de 14%. Buffalo-Grill a, par exemple, lancé 26 restaurants, Hippopotamus 17, Courtepaille 6 …Il faut dire aussi que la crise de la vache folle n’a fait sentir ses effets qu’à partir de la fin de l’année 2000. Mais même pour 2001, les chaînes du secteur restent, au moins en apparence, confiantes. Buffalo Grill annonce, par exemple, l’ouverture de 28 unités, Courtepaille de 12, . L’impact de la crise est plus prononcé dans le cas des chaînes de hamburger. Certes, elles bénéficient encore d’une croissance globale de 7,3% (+3,5% pour Quick, +8,5% pour Mac Do, +11,1% pour Jackson Burger). Mais le nombre d’unités a augmenté de 7,8% (+70 restaurants pour Mac Do, +15 pour Quick…) et la diversification des produits n’a pas suffi à enrayer la baisse du chiffre d’affaires unitaire. Alors, réussiront-ils à inverser la tendance en 2001 ? La poursuite des crises alimentaires risque de leur rendre la tâche difficile et c’est ce qui explique que la plupart de ces chaînes parient plutôt sur la densification de leur maillage. McDonald’s annonce par exemple, 70 à 80 ouvertures, Quick 36 De son côté, la restauration à thème continue à accroître son chiffre d’affaires et cela de façon non négligeable : +11 ,3% en moyenne, avec de belles percées, par exemple, pour le Groupe Bertrand (+36%), pour Petit Bofinger (+31,6%), pour Malongo Café (+23,1%), pour Bistrot et Cie (+22,6%)…Mais ce développement est lui aussi sous-tendu par une forte extension du parc. En l’an 2000, les groupes de restauration à thème ont accru leur nombre d’unités de 13,7% et de nombreuses chaînes annoncent encore des projets optimistes pour 2001 : 20 à 30 ouvertures pour les Pubs Irlandais Guinness, 20 pour le Bistrot du Marché, 10 pour Au Bureau, 10 pour les Tavernes de Maître Kanter, 10 pour Graîne d’Appétit, 8 pour Sudissima…Une preuve de la confiance de nombreux opérateurs, en cette première année du millénaire. Une confiance qu’ils partagent d’ailleurs avec de nombreux indépendants, qui thématisent aussi leur établissement et qui, en multipliant leurs implantations, deviennent à leur tour de petits groupes de restauration. Une façon de dire que la concurrence sera de plus en plus dure sur ce segment et que, plus l’univers de la restauration se thématisera, et plus la croissance de ce segment risque de se faire par le nombre d’ouvertures. Philippe GUIFFRE BRA Avril 2000 ANNEXE 4 Quick, Première enseigne d'origine Européenne de Hamburger restaurant DATES REPÈRES En 1970, alors que le hamburger part à la conquête des habitudes alimentaires des européens, le groupe belge GB INNO BM (GIB Group, 1er groupe belge de grande distribution) fonde Quick Belgique, enseigne de restauration rapide, qui sera introduit en bourse à Bruxelles en juin 1993 (43 % du capital de l’entreprise). Le groupe GIB s.a. a réalisé un Chiffre d’Affaires hors taxe de 8 milliards d’euros en 2001 En 1980, Quick commence sa percée sur le territoire français, en ouvrant son premier Hamburger Restaurant à Aix-en-Provence. Quick s’implante également au Luxembourg. En 1983, l’enseigne crée le " drive " (service au volant) à Créteil. En 1986 et en 1988, Quick rachète respectivement la chaîne O’Kitch et la chaîne Freetime. En 1997, Quick rachète des restaurants Burger King. Aujourd’hui, Quick est toujours leader en Belgique et au Luxembourg (65 % du marché), et est devenu le challenger unique en France (avec 28,5 % du marché). Quelques chiffres pour le groupe * Nombre total de restaurants au 1/03/2002 : 506 322 en France 136 en Belgique dont : - en propre : 159 (32 %) 36 au Luxembourg - en co-propriété : 175 (34 %) 12 aux Pays-Bas - en franchise : 172 (34 %) * Nombre de salariés au 1/03/2001 (environ) : 16.000 France Quick : 12.000 Quick Restaurants : 4.000 * Les restaurants Quick accueillent 221,5 millions de consommateurs par an. * Ventes à l’enseigne au 31/12/01 : 1 milliard d’euros (progression de 90 % en 5 ans.) * 200 millions de hamburgers vendus * 41,3 millions de litres de boissons consommés * 19.000 tonnes de frites * Nombre d'ouvertures prévues en 2003 : 40 * Clientèle : Quick est le restaurant de la famille : plus de 10,7 millions de repas enfants vendus en 1998. Les familles accompagnées d’enfants représentent plus de 26 % de nos visiteurs. 70 % de nos consommateurs ont entre 15 et 35 ans. Quick en France En France, 322 restaurants se développent sous l’enseigne Quick. Quick est le n° 2 de la restauration rapide. Avec des ventes à l’enseigne égales à O.8 milliards d’euros en 2001, Quick poursuit un objectif : être le véritable challenger du marché du restaurant hamburger en France et développer un concept qui anticipe et réponde aux attentes des consommateurs. LES AXES DE LA RÉUSSITE 1. Un positionnement de marque repère : le droit à la différence. L'ambition de Quick est de devenir une marque-repère, c'est-à-dire une marque à laquelle les consommateurs seront fiers d’être associés, une marque à laquelle ils seront attachés pour les valeurs qu'elle véhicule. Partant du constat que les consommateurs ne se posent plus de question, qu'ils fonctionnent par réflexe, encouragés par un immobilisme dans l’offre de la restauration rapide en général, Quick a choisi de d'abord se faire entendre, de "taper fort", pour déstabiliser et casser l'indifférence. Ceci est d'autant plus vrai que Quick est maintenant le seul challenger européen de son concurrent mondial qui dispose de deux fois plus de moyens en France et en Belgique, et de logiques de partenariats mondiaux très efficaces. Quick a donc la ferme volonté d'imposer sa différence pour proposer sa propre vision des choses, et pour devenir un vrai challenger qui offre le choix d'un modèle alternatif, tel tous ceux qui ont prouvé qu'il est possible de réussir face à un géant : Apple contre IBM, Les Simpson contre Disney, ou Virgin Atlantic contre British Airways. Ce modèle alternatif est "NON à la standardisation, à la monotonie, à la pensée unique" et "OUI à la différence, l’imagination, l’individualité, le changement". Ayant délibérément choisi de se différencier, Quick apporte la preuve qu’un hamburger n’est pas un produit standardisé et qu’il a tout à gagner en étant plus européen, plus spécifique, plus original, plus innovant. Proposer de nouveaux produits fait partie de la stratégie Quick, tout comme offrir des produits qui changent. Avec 4 pains différents et 7 sauces spécifiques, Quick est le hamburger restaurant qui offre la palette de goût la plus large. 2 – La restauration hors domicile : un marché porteur La restauration connaît en France un développement considérable : en une décennie, la restauration hors foyer s’est accrue de 30 %. Elle représente aujourd’hui 18 % du budget alimentaire des Français (étude Credoc 2001) ; 26 % des Français déjeunent au moins 5 fois par semaine à l’extérieur, ce qui représente 4,5 millions de repas. Une tendance qui a largement profité à la restauration rapide même si elle ne pèse que 11 % des ventes de la restauration commerciale en 1996 et 6,5 % de la restauration globale. On compte aujourd’hui un hamburger-restaurant pour 40 000 habitants en France, et il est prévu, en l’an 2005, un hamburgerrestaurant pour 35 000 habitants. En matière de restauration rapide, les exigences des consommateurs français sont spécifiques. S’ils demandent à être servis vite par un personnel aimable, ils veulent aussi que les produits soient bons et variés, le cadre spacieux et agréable - car il s’agit bien plus d’un mode de vie que d’un mode de consommation. Face à la croissance continue de la restauration rapide, Quick développe plus que jamais la qualité, la différence de goût et la diversité de ses produits, innove constamment dans sa politique d’accueil, toujours à l’écoute de ses clients. Innovation, différenciation, qualité, goût, accueil : les ingrédients de la réussite sont bien là. Une clientèle de plus en plus large vient, et surtout revient chez Quick, qui a servi plus de 200 millions de repas en 2001 3 – Un investissement sur les hommes Ce développement régulier de l’entreprise passe bien évidemment et avant tout par les hommes. Quick a mis en place une politique de recrutement et de formation particulièrement dynamique. Près de 16 000 collaborateurs en France, en Belgique, au Luxembourg et aux Pays -Bas participent au développement de l’entreprise, reçoivent une formation spécifique et bénéficient d’un système souple et flexible : une formation et l’exercice d’un vrai métier à responsabilités pour les uns, un travail d’appoint permettant de poursuivre des études à l’extérieur pour les autres. 4- Le développement par la franchise Afin d’associer de vrais partenaires à son succès, Quick a largement ouvert son réseau à la franchise depuis 1991.En Belgique, elle est depuis plusieurs années un axe majeur de développement. En France, elle constitue un axe prioritaire d’expansion. Aujourd’hui, près de 70 % des restaurants sont franchisés ou co-franchisés (347sur 506 en 2001) 75 % le seront d’ici trois ans. 5- Une offre produit diversifiée Avec un esprit d’innovation sans cesse à l’écoute des nouvelles tendances alimentaires, Quick propose à ses clients, au gré de leurs goûts et de leurs envies, des menus différents, avec une exigence permanente de qualité. Sélective et évolutive, la fameuse " carte Quick " limite volontairement le choix de hamburgers traditionnels, au hamburger et au cheeseburger. En revanche, l’offre globale est très diverse, s’adapte à tous les goûts et les comportements alimentaires. Ainsi on trouve 6 hamburgers spécifiques Quick à base de viande 100 % pur boeuf, de poulet ou de filets de poisson et élaborés à partir de 4 pains différents, une variété de salades composées et de nombreux desserts pour les gourmandes : " softy " suprême, " milkshakes ", Gosette feuilletée pomme-abricot, salade de fruits frais, donuts... Mais surtout, en octobre 1994, Quick a osé proposer un nouveau produit tout à fait innovant : le Quick’N TOAST, un hamburger où le traditionnel pain rond est remplacé par du pain de mie toasté, suivi du Chicken Toast et du Pepper Toast. En 1995 et 96, Quick poursuit son innovation en introduisant deux nouveautés : le Chick’Chicken, deux pilons de poulet subtilement épicés, enrobés d’une fine panure. En 1998, une nouvelle famille est créée avec les Long Burger qui se déclinent en Long Bacon et Long Cheese. Enfin, les Chicken Wings (ailes de poulet) complètent à merveille l’offre poulet par un produit encore plus frais et savoureux. En 1999, Quick creuse de plus en plus l'écart de l'innovation et propose une autre vision de son offre, beaucoup plus "cuisinée", sans pour autant rompre avec les bases du hamburger. Quick est donc fidèle à sa mission : préserver et enrichir le concept du restaurant-hamburger, en proposant des recettes "classiques" et des recettes "innovantes" dans chaque catégorie de produits (hamburgers, salades et desserts). L’enseigne crée le Star Forest et le Star Bacon, de délicieux hamburger au pain carré, moelleux à souhait. Le Star annonce aussi la révolution dans le hamburger que constitue l'introduction de légumes chauds : pour la première fois, et grâce à une technique très spécifique, un hamburger contient des champignons enrobés d'une sauce cuisinée, réchauffés au bain-marie en restaurant, et qui font du Star Forest un produit encore plus chaud, ayant une vraie saveur traditionnelle. Et ce n'est qu'un début : d'autres légumes chauds reflétant les goûts de nos régions européennes suivront très prochainement, avec des recettes italienne, méridionale, savoyarde, ou plus osées encore, avec des ingrédients de Sologne, de Louisiane, du Maroc… Quick fait appel à des fournisseurs capables de respecter ses spécifications rigoureuses de qualité, de goût et d’hygiène et travaille en partenariat avec eux. Pour chaque produit : viandes, fruits, salades, pains... Quick travaille avec les meilleures entreprises françaises ou européennes (Frial, Fleury-Michon, Senoble…) ou encore le créateur culinaire François Théron. Grâce à la qualité de ses produits et à l’innovation, Quick change l’idée que l’on se fait du hamburger et de la restauration rapide. " Quick, les hamburgers aussi ont droit à la différence ! " LA QUALITÉ Une entreprise comme Quick qui nourrit plus de 600 000 personnes par jour ne peut se permettre le moindre doute sur la qualité de ses produits, donc sur les méthodes de ses fournisseurs, et doit pouvoir s'assurer par elle-même que le consommateur ne court absolument aucun risque. C'est cette politique extrêmement rigoureuse qui fait qu'en 28 ans d'existence l'enseigne Quick n'a eu à déplorer aucun incident alimentaire. Selon un cahier des charges spécifique et fixé par Quick, tous les produits sont rigoureusement sélectionnés : • les pains sont frais et livrés tous les deux jours dans les restaurants (sauf le dimanche), • les steaks hachés sont 100 % pur boeuf élaborés à partir des morceaux nobles de la partie avant de l’animal et sans abat. Les fournisseurs disposent de la traçabilité des viandes utilisées et bénéficient de la signature Viande Bovine Française (VBF) pour les produits livrés à Quick. Par ailleurs, Quick impose plus de 1 000 contrôles bactériologiques annuels à ses fournisseurs de viande de bœuf. • les frites sont faites à partir des meilleures variétés de pommes de terre, la Bintje principalement, • les salades fraîches sont composées d’un assortiment de scarole, frisée, trévise, • la salade de fruits de saison est élaborée à partir de fruits frais. QUALITÉ ET RIGUEUR DES PROCESS • Tous les produits sont fabriqués au fur et à mesure et servis chaud. Rien n’est réchauffé. • Les frites sont servies dans les 5 minutes qui suivent leur fabrication et au delà de ce délai, elles sont systématiquement détruites. • Les hamburgers sont conservés 10 minutes après leur fabrication, au delà desquelles ils sont eux aussi détruits. Ces durées de vie ont fait l’objet d’études précises qui correspondent, à des critères rigoureux de température et qualité. • Un test de qualité et un filtrage des graisses de cuisson ont lieu tous les jours. Le savoir-faire de Quick réside aussi dans sa capacité à entretenir une relation strictement organisée avec ses fournisseurs. Avant la sélection d'un nouveau fournisseur, Quick procède à un examen attentif des résultats d'audit ISO réalisé dans cette entreprise, ou fait réaliser un audit adéquat selon la norme HACCP par un laboratoire alimentaire spécialisé. Mais une bonne politique de qualité n'est jamais terminée. C'est pourquoi Quick a considérablement renforcé son système d'assurance-qualité interne. Le "Quality-Book" guide les restaurants dans leurs auto-contrôles obligatoires et chaque feuille de contrôle est signée par le Directeur du restaurant, le Directeur Régional et le laboratoire extérieur. Concernant l’ensemble des produits, un contrôle bactériologique a lieu systématiquement : chez le fournisseur, à la livraison chez Quick et au moment de la préparation. En outre, des contrôles périodiques complémentaires sont réalisés par un laboratoire extérieur. LE POINT DE VUE NUTRITIONNEL Grâce à l’étendue de la carte Quick, on trouve chez Quick tous les éléments nécessaires à un repas complet (protéines, glucides, lipides, vitamines et sels minéraux), les amateurs de fraîcheur, de vitamines et de minceur peuvent consommer les salades légères et le jus d’orange sans addition de sucre). Un repas traditionnel - cheeseburger, frites et coca - apporte 780 calories. Ce n’est pas si terrible si on ne mange pas du cassoulet le soir ! Tout est question de mesure. Et tous les nutritionnistes sont d’accord pour reconnaître que la diversité est à la base d’une nourriture équilibrée. MAIS, AU FAIT, QUI VIENT CHEZ QUICK ? Il suffit de s’asseoir quelques minutes dans un restaurant Quick (devant un Giant par exemple !) pour s’en rendre compte. La clientèle est extrêmement diversifiée et ... tout le monde vient chez Quick. Les très jeunes avec leurs parents, les ados à deux ou en bande, les célibataires et les amoureux... Les 15-35 ans, coeur de cible de tous les nouveaux modes de vie représentent le coeur de la clientèle (70 % des visiteurs). Si on veut savoir ce qu’ils pensent, ce qu’ils espèrent et ce qu’ils souhaitent, il suffit de venir chez Quick ! Par ailleurs, les familles accompagnées d’enfants sont un public en constante augmentation : elles représentent plus de 26 % de nos visiteurs. On va au cinéma ? On va aussi chez Quick. On fait ses courses ? On va souffler chez Quick.C’est la pause-travail, on reprend à 2 heures ? Pourquoi pas chez Quick ? Quick fait partie de la vie quotidienne. Mais un client sur trois a fait de Quick son but spécifique de sortie ce jour là. Quick, c’est un mode de vie ! L’ACCUEIL Résolument tourné vers le futur, Quick pense au consommateur de demain en proposant 7 jours sur 7 une restauration de qualité et un service rapide. L’accueil, c’est d’abord un sourire. Les enquêtes le prouvent : si la première raison qui attire le client chez Quick, est le goût, la rapidité du service arrive en deuxième position. Personne n’aime l’attente et Quick met tout en oeuvre pour en réduire la durée. Le taux de satisfaction de la clientèle, régulièrement mesuré, est supérieur à 85 %. LA PROXIMITÉ DES RESTAURANTS Etre utile aux consommateurs, c’est être proche d’eux. Non seulement en répondant à leurs demandes, mais aussi en leur " facilitant la vie ". Hors des centres-villes, où la proximité est évidente, Quick développe ses unités dans les centres commerciaux et au coeur des zones de bureaux. En périphérie des agglomérations, Quick (le premier en France) offre un service complémentaire en adoptant le " drive-in " (le service au volant). Cette formule rencontre un grand succès. Elle peut accueillir 120 véhicules par heure. LES ENFANTS ... GOÛT DE LA SURPRISE Être servis aimablement, avoir l’assurance de la qualité des produits proposés, en un mot : passer entre amis, en famille, un moment fort dans un décor accueillant ne suffit pas à Quick qui a pensé à enrichir ce moment en faisant intervenir le jeu, particulièrement pour les petits. Pour eux, la restauration hamburger est une vraie fête. En 2001, ce sont plus de 15 millions de repas qui ont fait le délice des enfants. L’AMOUR DU BEAU ... QUESTION DE DIFFERENCE ! En choisissant avec soin l’implantation et la décoration de ses restaurants, l’objectif de Quick est d’en faire des lieux agréables et esthétiques. La restauration, y compris rapide, est l’un des secteurs économiques où la créativité architecturale est la plus active. Le design des restaurants Quick évolue et marque la volonté de proposer un véritable lieu de vie : le restaurant est un outil de relation avec le client, il crée le dialogue avec le consommateur. Avec son design intérieur, Quick veut accueillir ses clients de façon confortable, conviviale, séduisante et amicale, dans un décor baptisé "Nature" qui procure chaleur et détente. Les restaurants Quick disent "non" à la cantine restauration rapide et accordent à leurs clients le droit de choisir leur ambiance. Chaque élément de décor a du sens, il répond à un besoin. Le petit salon est un élément significatif de la volonté d’accueil et de rupture avec la rigidité des espaces antérieurs. De la même façon, tables hautes et tabourets offrent un confort original aux clients pressés ou solitaires, leur permettant de profiter du spectacle de la salle. Et la table d’hôte, qui peut accueillir 16 personnes, se veut un véritable lieu de ralliement, de convivialité, de rencontres, d’échanges entre les groupes, les familles, les générations ! Une variété d’assises, de banquettes, de chaises, un kaléidoscope de couleurs rompent la monotonie et offrent à chacun son lieu de refuge, d’observation ou de partage. Avec un soucis d’intégration totale dans l’environnement, Quick fait toujours appel à de grands concepteurs pour l’architecture des bâtiments et l’agencement intérieur. Le respect de l’environnement permet à Quick de s’intégrer dans des cadres prestigieux. C’est le cas dans le Parc de La Villette où le restaurant est installé dans une des " Folies " de Tshumi. C’est aussi le Restaurant Quick de Nîmes installé dans un bâtiment historique dont l’aménagement a été confié au talent de Jean-Michel Wilmotte. C’est Wilmotte, toujours, qui a conçu le drive-in d’avant garde de Clermont-Ferrand et le restaurant de la rue Soufflot à Paris. La nouvelle identité graphique et visuelle de Quick s’accompagne d’un nouveau concept d’aménagement intérieur mis en place à Paris (notamment sur les Champs Elysées, rue Saint Lazare, avenue de Wagram) et en province. Quick a opté pour des couleurs vives, chaudes, attrayantes avec lumières douces et espaces de loisirs confortables. D’ici à deux ans, la pyramide et sa boule rouge seront présentes sur tous les restaurants hors des centre-ville. Cet élément fort de repérage est un code d'identité visuelle propre à Quick, et sera désormais éclairé pour être visible de nuit. C’est enfin un tout nouveau style de restaurants drive-in, haut en couleurs et encore plus chaleureux (par exemple à Cannes Mandelieu, à Marseille Château Gombert, à Créteil Carrefour Pompadour, à Lille Lezennes et bien d’autres encore). source france quick ANNEXE 5 Devenir leader à la place du leader (Source : management.journaldunet.com -26 juin 2003) Seule face à McDonald's, la chaîne de restauration rapide a choisi de se démarquer plutôt que de copier. Recette et histoire de goûts. D'un côté 506 restaurants. De l'autre 981. Depuis plus de vingt ans, le Belge Quick et l'Américain McDonald's s'affrontent sur le marché français de la restauration rapide. Un affrontement qui est devenu depuis 1997 un face à face. Après avoir absorbé les restaurants Freetime, le groupe belge a bouclé il y a six ans le rachat du réseau Burger King France. Quick est aujourd'hui le challenger unique de McDonald's avec 26,5 % de part de marché en France. La stratégie du challenger est un art consommé pour le groupe belge. Une stratégie dont la clef de voûte est la différenciation. "Le pire pour nous serait d'imiter, reconnaît Roland Higgins, directeur du pôle communication. Nous avons développé un mix de valeurs afin d'avoir un propre positionnement." Parmi ces valeurs, la culture européenne. Quick revendique volontiers son enracinement sur le Vieux Continent. Une position alternative sur un marché où la culture américaine est pourtant omniprésente, hamburger oblige Mais ne cherchez pas cette culture européenne dans les noms des produits. Chez Quick, la carte comprend le Mega Giant, le Long Chicken ou encore le King Fish. "Ce positionnement européen, nous l'entretenons avant tout sur les goûts que nous proposons, poursuit Roland Higgins. Sur les deux grands axes du goût, nous nous démarquons. Nos produits sont élaborés sur des bases salées et amères alors que les produits américains partent sur le sucré et l'acidulé." Plutôt que d'entrer dans une guerre des prix ou des implantations sur les restaurants, Quick a fait le choix de se forger sa propre identité gustative. Cette identité est largement soutenue par le nouveau slogan publicitaire de la chaîne, "Nous, c'est le goût". Ce slogan a été lancé au printemps dernier lors d'une campagne TV, radio et affichage élaborée par Challenger House (lire l'interview de Patrick Mercier, PDG de l'agence). Un positionnement qui, aux yeux des aficionados de la restauration rapide, revêt à l'enseigne une image alternative face à l'empire McDonald's. Et tout est bon pour cultiver cette différence, jusqu'au type de pain proposé, "car le pain est un élément important de la culture culinaire européenne". Le groupe propose aujourd'hui sur ses hamburgers du pain de mie, de pain gris et du pain aux quatre céréales. "Ce positionnement, qui est notre image de marque, nous l'adoptons sur tous les marchés où nous sommes présents, souligne Roland Higgins. La communication peut évidemment varier selon les différences culturelles locales, mais les goûts restent les mêmes." La carte de la différenciation jouée en France par le challenger Quick devient ainsi l'image de marque du leader en Belgique et au Luxembourg où l'enseigne détient 65 % du marché. Sur ces deux pays, les goûts sucrés et acidulés sont réservés au challenger qui n'est autre que McDonald's. En 2002, le groupe Quick, qui est coté au Premier marché de la Bourse de Bruxelles, a réalisé un chiffre d'affaires global de près d’1 milliard d'euros pour un résultat net consolidé négatif de 9,2 millions. Le groupe, qui a traversé - comme tout le secteur plusieurs années difficiles après la crise de la "vache folle", affichait fin 2002 une dette de 122,5 millions d'euros. Pour réduire cet endettement, Quick a lancé une augmentation de capital la semaine dernière. ANNEXE 6 Quick remonte la pente En pleine augmentation de capital, le p.-d.g. de Quick France, Jean-Paul Brayer, se veut très optimiste quant à l'avenir de l'entreprise. Le 12 juin dernier, les actionnaires de Quick ont accepté à l'unanimité l'augmentation de capital de 66,5 Me, avec un nombre maximum de 5 813 975 actions nouvelles offertes en souscription publique et un droit de préférence (du 18 juin au 2 juillet) au prix unitaire de 4,82 e, soit un total de 28 Me attendus du côté des actionnaires et une participation de GIB à hauteur de 38,5 Me. "C'est une augmentation significative qui va permettre le désendettement et la relance du développement. Pour l'instant, on attend la réaction des souscripteurs, mais je ne dépenserai pas plus que ce dont je disposerai", annonce Jean-Paul Brayer. S'il est encore trop tôt pour tirer le bilan de la souscription, les premières estimations sont plutôt positives. Cette recapitalisation est une nouvelle étape dans le plan de redressement de Quick, démarré à l'arrivée de Jean-Paul Brayer à la direction du groupe en janvier 2002. Les mesures pour remonter la pente ont été nombreuses depuis un an et demi : réduction des coûts centraux, cession des sites à cash-flow négatif, réorganisation des relations avec les franchisés, relance marketing et publicité, ouvertures plus maîtrisées, arrêt des opérations internationales avec les fonds propres de l'entreprise... "L'année 2001 avait été calamiteuse. Il était impératif de remettre les choses en ordre. Tous les clignotants étaient au rouge, mais pas les fondamentaux. Il y avait forcément quelque chose dans cette entreprise... Le manque de maîtrise dans un développement trop rapide était notre problème essentiel, en particulier dans les pays de l'Est. Cette année pour la première fois, je vais sortir un résultat net positif. La renégociation bancaire complète a été signée et permettra à Quick de vivre avec un business plan qui permet de rembourser les banques. En sachant que j'ai remboursé 27 Me de capital en 2002, l'affaire n'est quand même pas à l'agonie !" En effet, l'apport au capital de la créance de GIB a permis de rééchelonner la dette bancaire de 88 Me sur 5 ans, tandis que l'entreprise sort la tête de l'eau. Fin avril, les ventes augmentaient de 4,3 % et le résultat d'exploitation à 6,6 Me était en augmentation de 3,6 Me. L'année 2002 avait déjà donné quelques signes positifs, avec notamment un résultat d'exploitation de 17,4 Me (contre 2,1 Me en 2001) et un résultat net consolidé à - 9,2 Me contre - 45,2 en 2001. Avec plus de 500 restaurants à ce jour, Jean-Paul Brayer continue son plan d'action. "On a fermé 62 restaurants sur tout le groupe, notamment en Belgique, l'an passé. Il m'en reste 20 à fermer et nous en avons ouvert 30 sur la même période." Une stratégie axée sur la restauration "Notre force, c'est le goût. Il y a des axes sur lesquels les gens disent qu'on est meilleurs que McDo, nous sommes un vrai compétiteur. Par contre, pour le burger, McDo est meilleur que moi. Quick nourrit 500 000 personnes par jour, et je suis même un peu plus cher que mon concurrent. Le concept n'est donc absolument pas à remettre en cause, c'est un style de vie, et nous touchons aujourd'hui la 2e ou 3e génération. Il y a de la place pour une expansion additionnelle, mais pas pour un 3e concurrent. Mon objectif est de remettre cette affaire à flot et assurer la pérennité de l'entreprise. Il faut savoir jouer dans sa catégorie, ne pas jouer à l'étranger avec ses fonds propres, et y aller en franchise totale." Le groupe se penche également sur la rénovation intérieure et extérieure de ses restaurants, à hauteur de 15 % par an. "Les 4 premiers mois de l'année sont très encourageants, tous les clignotants sont au vert et ça va continuer !", conclut Jean-Paul Brayer. (Source - lhotellerie.fr/lhotellerie) ANNEXE 7 COUTS DES TRAVAUX 1. Honoraires fixes Total 73 500 HT Cette dépense concerne les études préalables à l’extension, elle est nécessaire. Quelle que soit la nature des travaux prévus, elle est la même. Elle est réglée à 50% par le franchisé et à 50% par Burger King France. 2. Devis des travaux Le coût des travaux se divise en deux parties : · La première, les frais imputables au franchiseur, concerne le gros œuvre étant donné que Burger King est propriétaire du terrain et des murs du restaurant. · La deuxième, imputable au franchisé, concerne les frais de décoration, d’ameublement, d’aménagement des espaces verts et espaces de jeux. L’ensemble du projet est réalisé en partenariat avec Burger King France. Dans la plupart des cas, le franchisé aura à choisir entre différentes propositions faite par les cabinets d’études partenaires de Burger King France. Ö Option 1 : Un agrandissement seul Gros œuvre 75 000 HT Décoration 33 000 HT Ö Option 2 : Création d’un « Burger Land » Un Burger Land est un espace de jeux couvert et climatisé. Celui que Burger King France propose de construire peut accueillir une soixantaine d’enfants. Des tables sont disposées dans cette salle pour permettre aux parents accompagnateurs de surveiller leurs enfants. Elles sont situées de façon à ce qu’à aucun moment les enfants ne puissent se trouver hors de vue des parents. Gros œuvre 225 000 HT Décoration 33 000 HT Espace jeux 57 000 HT Ö Option 3 : Options 1 et 2 simultanées Economies réalisées Burger King France 37 500 HT Franchisé 15 000 HT 3. Travaux fixes Quelle que soit l’option choisie, des travaux de modification du parking de la terrasse et des espaces verts sont à effectuer. Terrassement 15 000 HT Mobilier et espaces verts 53 250 HT ANNEXE 8 PLANS DES TRAVAUX POUR LES TROIS OPTIONS * Salle de restaurant Burger land = Espace de jeux ANNEXE 9 DONNEES DE GESTION DU RESTAURANT 1. Chiffre d’affaires CA moyen annuel 2 700 000 HT CA moyen quotidien 7 417 HT (basé sur une année de 364 jours) 45 % du chiffre d’affaires est réalisé au comptoir , 55 % sont effectués sur le service « drive in ». 2. Transaction moyenne (TM) La transaction moyenne est la valeur en argent dépensée en moyenne par un client lors de son passage à la caisse. Au comptoir, la valeur de cette transaction est relativement basse car les dépenses pour des menus complets sont contrebalancées par des commandes d’articles uniques (une boisson, un café, un dessert…). En général, un client passe deux fois à la caisse durant son séjour dans le restaurant. Transaction moyenne (TM) au comptoir 2,25 HT Un client, suivant la catégorie à laquelle il appartient, ne dépensera pas la même somme pour un repas dans le restaurant. On remarque qu’un enfant ne vient jamais seul dans le restaurant, mais avec l’un de ses parent au moins. Somme dépensée Commande type Adolescent 1,5 Adulte HT 6,0 HT 2 personnes (adulte et enfant) 13,5 HT 4 personnes (Famille) 18,0 HT 3. Répartition du chiffre d’affaires comptoir Client type % du CA Adolescent 20 Adulte 35 2 personnes (adulte et enfant) 15 4 personnes (Famille) 30 Total = 100 % 4. Gain de chiffre d’affaires par option Ces gains prévisionnels sont communiqués par Burger King France et reflètent les résultats obtenus par l’ensemble des restaurants Français dans des situations similaires. Option 1 Augmentation Option 2 (%) Augmentation Option 3 (%) Augmentation (%) Adolescent 15 Adolescent 5 Adolescent 15 Adulte 15 Adulte 5 Adulte 15 2 personnes1 5 2 personnes1 15 2 personnes1 15 4 personnes2 5 4 personnes2 25 4 personnes2 25 5. Financement des travaux ■ Conditions proposées par la banque de M. et Mme Monel - Montant emprunté : totalité du coût des travaux supporté par le franchisé - Durée de l’emprunt : 6 ans - Taux d’intérêt annuel proposé par la banque : 6 % - Modalité de remboursement : mensualités calculées sur la base du taux mensuel proportionnel ■ Contraintes de gestion imposées par le franchiseur : - La durée de remboursement préconisée est de 6 ans. - Le rapport entre le total des remboursements annuels et le chiffre d’affaires 17,5 %. supplémentaire doit être inférieur ou égal à ANNEXE 10 DOSSIER COMMUNICATION 1. Presse Quotidienne Régionale Impact Les deux journaux de la PQR d’Orange sont le Vaucluse Matin et La Provence. Leur diffusion est essentiellement concentrée sur le Vaucluse. Le Vaucluse matin touche 55 % de la population alors que La Provence en touche 40 %. Ces deux journaux sont mis à la disposition de la clientèle tous les matins dans le restaurant. La PQR est lue en majorité par les cadres, les commerçants et les professions libérales. Elles est aussi lue par une partie du monde rural. Elle touche plus particulièrement la population adulte. 4 passages par semaine dans un quotidien sont nécessaires pour observer un réel impact. Prix Le prix est donné hors taxes pour un passage unique et prend en compte la création de la publicité (mise en page). Les prix sont similaires pour tout type de PQR. Pavé de 6 cm x 10 cm 525 HT 2. Presse gratuite Impact La presse gratuite touche 100 % de la population ciblée. En effet, distribuée gratuitement dans tous les foyers une fois par semaine, elle est « feuilletée » au moins une fois par chacun des membres d’un foyer. Par contre, les PCS cadres, commerçants et professions libérales ainsi que les jeunes y prêtent peu attention. La distribution de l’édition d’Orange se fait sur 20 500 foyers dans Orange et ses environs (soit environ 61500 habitants). Prix Le prix est donné hors taxes pour un passage unique et prend en compte la mise en page. « BONJOUR » Bandeau bas de première page 609 HT ANNEXE 10 3. Radio Impact Radio % de la population touchée France Inter 8.7 Europe 1 5.8 RTL 6.1 RMC 11.9 NRJ 14.8 Europe 2 9.3 Skyrock 5.9 Nostalgie 13.9 Fun Radio 5.2 Radio France (bleu) Vaucluse 11.5 MTI 2.4 Mix 1.5 Les pourcentages indiqués donnent les tendances sur la population toutes tranches d’âges confondues. On observe deux types de radios : les radios locales et les radios régionales. Les radios régionales émettent sur des fréquences couvrant en partie, voire en totalité, le département. Le Vaucluse a une population de plus de 450 000 habitants. Orange est à l’intersection des zones de couverture de la Drôme et du Vaucluse et de ce fait la réception de certaines radios régionales (telle NRJ) est mauvaise, quelle que soit la fréquence. Les radios locales, quant à elles, ont une diffusion beaucoup plus restreinte. Leur impact au niveau du département est relativement faible, mais leur impact sur la ville émettrice est bien plus important. Ainsi la radio MTI touche environ 30 % de la population Orangeoise, avec une grande majorité de jeunes et d’adolescents. La radio Mix est écoutée par 20 % de la population et presque uniquement par les adolescents : c’est la “radio des lycéens”. Une campagne publicitaire demande un minimum de 8 spots / jour pendant 10 jours pour qu’elle ait un impact mesurable. Prix Radios régionales : Les tarifs sont valables pour une diffusion de jour, soit entre 6 heures et minuit. Europe 2 : Le spot de 20 secondes (20s) : 45 HT. Europe 2 est une radio qui touche principalement les cadres, commerçants, professions libérales et agriculteurs ayant entre 20 et 50 ans. RFM : Le spot de 20s : 39 HT. RFM est écoutée par les classes sociales aisées de plus de 35 ans. Skyrock : Le spot de 20s : 39 HT. Skyrock a une audience composée d’une part d’adolescents et d’étudiants, d’autre part d’adultes de PCS aisées. Radio trafic : Coût des spots publicitaires sur le réseau ASF1 (A7, A9, A61, A62 soit le trajet Lyon - Toulouse - Bordeaux). Le réseau des Autoroutes du Sud de la France voit passer 200 000 véhicules / jour en période verte et plus de 350 000 véhicules / jour en période de grand départ (période rouge). Le spot de 20s : 75 HT. Radio Trafic est écouté par plus de 80% des automobilistes (tous les passagers écoutant la même station que le conducteur) en période de trafic intense (lors des départs en vacances). Nostalgie : Cette radio touche en particulier la tranche de la population supérieure à 40 ans, toutes catégories confondues. Le spot de 20s : 7,5 HT. Les radios locales : MTI et Radio Mix Le spot de 20s : 2,85 HT. Quelle que soit la radio choisie, il faut compter en plus 75 HT pour la création d’un spot publicitaire. 4. Affichage Impact Il existe deux types d’affichage : - les affichages au format 4 m x 3 m qui se trouvent à la périphérie de la ville et dans ses environs. Ils sont vus principalement par les automobilistes. - des réseaux d’affiches au format « Sucette » ou « Abribus » que l’on trouve au centre ville. Ceux-ci s’adressent à tous les passants ainsi qu’aux automobilistes. Une campagne d’affichage dure généralement deux semaines et est réalisée sur un réseau de panneaux répartis dans la ville. L’affichage touche toutes les PCS et toutes les tranches d’âges. Prix Sirocco propose des réseaux d’affichage de centre ville au format « Abribus » et « Sucette » :un réseau de 25 panneaux pour une semaine d’affichage à 37,5 HT le panneau. Il faut compter en plus 12 HT pour l’impression d’une affiche à ce format. Giraudy propose des réseaux dans les environs d’Orange au format 4 x 3 : un réseau de 15 panneaux pour une semaine d’affichage à 67 HT le panneau. Il faut compter en plus 37,5 HT pour l’impression d’une affiche à ce format. ANNEXE 11 ZONE DE CHALANDISE DU RESTAURANT. On estime qu’un restaurant Burger King attire des clients jusqu'à 20 minutes autour de son site d’implantation.Pour la région d’Orange, cela correspond à une population de 82 000 habitants environ. Cette population est répartie comme suit. 10 minutes autour du site : 30 000 habitants 15 minutes autour du site : 63 000 habitants 20 minutes autour du site : 82 000 habitants ANNEXE 12 LA CARTE QUICKCADO La carte QUICIKCADO de Burger King est une carte de fidélité réservée aux restaurants d’Orange, de Carpentras et de Valréas. Elle est strictement personnelle. Selon sa fréquence d’utilisation votre carte QUICIKCADO donne droit à certains avantages comme : - Menus gratuits Réductions de tarif Gratuité pour un ou plusieurs enfants selon les formules anniversaire Réductions de prix ou gratuité sur certains produits fabriqués sous licence Burger King Réductions de prix pour certains spectacles locaux La validité de la carte QUICIKCADO est de deux ans à partir de sa première utilisation. Le fonctionnement de la carte : Le client gagne 1 point fidélité par tranche de 6 d’achat en une seule fois. Au bout de 8 points fidélité, il dispose d’un ticket QUICIKCADO . Coûts de conception et réalisation de la carte : 2075 Données prévisionnelles : Burger King France indique, à la lumière d’expériences similaires menées dans d’autres franchises, les prévisions suivantes : - Nombre de plateaux supplémentaires vendus sur l’année : 6000 plateaux à 6 en moyenne. Coût des remises et des cadeaux accordés : estimé à 5 % du CA supplémentaire obtenu. Taux de marque moyen obtenu (hors opération de fidélisation) : 8 % MARKETING Chapitre 12 : Applications - Cas Decayeux Dans le cadre de sa politique de développement à l’international, la société Decayeux et Fils, fabricant de serrures haute sécurité, a conceptualisé le plan marketing ci-après VARIABLES DU MIX DECISION Product Stratégie globale avec variante Price Stratégie locale avec prix de vente conseillé Place Stratégie locale avec agents locaux Promotion Stratégie globale et adaptation du media-planning People Stratégie locale et management interculturel Political power Stratégie glocale de lobbying Caractérisez les différentes options stratégiques mises en œuvre par la société Decayeux dans son plan d’actions marketing : A partir du document sur les trois stratégies de base, vous compléterez le tableau ci-dessous en précisant, pour chaque hypothèse stratégique, les actions que pourrait mettre en oeuvre la société Decayeux. MARKETING A L’EXPORTATION PRICE PLACE PROMOTION GLOBALISATION ADAPTATION MARKETING Chapitre 12 Solutions Cas Decayeux SOLUTION Q1 SOLUTION Q2 MARKETING A L’EXPORTATION GLOBALISATION ADAPTATION PRICE Approche comptable qui prend en compteles coûts de revient, les incoterms et la rentabilité. Tenir compte de l’offre et de la demande Etablir une politique de tarification internationale Adapter en fonction des fourchettes dumarché et prendre en compte les différences d’imagesproduit PLACE Distribution le plus souvent sous-traitée à un agent rémunéré par une commission ou à un intermédiaire situé sur le marché national (bureau d’achat, courtier…) ou bien à l’étranger (importateur…) Vente par succursale et filiale ou/et en coopération (par franchise, portage ou concession) Distribution avec maîtrise de la commercialisation ou en coopération PROMOTION Faire connaître la marque à l’étranger Créer une marque internationale homogène sur un produit standardisé à partir de thèmes de communication universels Adapter les axes de communication sur le produit en fonction de différences sociales et culturelles