[imagine 78] mars & avril 2010
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Sebastian Moreno-Vacca (Plate-forme maison passive)
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« La Belgique est l’un des pays où les bâtiments
sont parmi les moins isolés en Europe,H[SOLTXHWLO.
Il faut savoir que, jusqu’à présent, il y avait très
peu de contrôles sur le travail d’isolation. Il m’est
arrivé, par exemple, de rencontrer quelqu’un qui a
fait construire sa maison et qui n’a jamais discuté
d’isolation avec son architecte. »
Important : la méticulosité
Autres constats incontournables : « Notre parc im-
mobilier est vieux et le nous rénovons très peu. Sur
près de 5 millions de bâtiments que compte la Bel-
gique, un peu plus de 900 000 seulement datent de
moins de 30 ans. Par contre, la surface au sol des
logements est plus importante chez nous que chez
nos voisins »SRXUVXLWO¶DUFKLWHFWH.'DQVFHVFRQGL-
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« Il faut tout d’abord engager quelqu’un qui est
compétent et qui a une vision globale pour proposer
des scénarios pouvant progressivement amener
les immeubles jusqu’au standard passif, mais en y
allant bien sûr par étapes. Ce qui permet de faire
évoluer le bâtiment au fur et à mesure du temps et
des moyens des propriétaires. Ce qu’il faut surtout
éviter, c’est d’hypothéquer les bâtiments existants
en faisant mal ou à moitié le travail d’isolation. »
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IDLUHHWSDUGHV FRQWU{OHV H[LJHDQWV « Une entre-
prise capable de bien réaliser les métiers du bâti-
ment peut faire du passif, pourvu qu’elle respecte
les critères de base – l’étanchéité à l’air, la ventila-
WLRQXQHpSDLVVHXUVXI¿VDQWHGHODFRXFKHG¶LVRODQW
– et, surtout, qu’elle soit méticuleuse dans le travail.
&RPPHO¶pYROXWLRQGHODOpJLVODWLRQREOLJHHQ¿QOHV
architectes à s’intéresser à ce que l’on appelle la
performance énergétique des bâtiments (PEB), les
choses devraient rapidement évoluer. »
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Redonner ses lettres de noblesse
au secteur
« En Belgique, quand quelqu’un entend qu’un voisin
a obtenu une prime intéressante, il la veut aussi »,
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OHVSULPHVMXVTX¶jHXURVHWSOXV(lire égale-
ment en pages suivantes). « Certes, on constate
que les entreprises n’étaient pas préparées à réa-
liser ces travaux. Mais comme la demande est là,
elles les font par la force des choses. La rénovation
poussée des logements permet de redonner ses
lettres de noblesse au secteur du bâtiment. »
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« Arrêter d’hypothéquer les bâtiments »
Le bureau d’architecture A2M a réalisé la rénova-
tion de cet immeuble de bureaux pour la Régie
foncière de la ville de Bruxelles. Naguère occupé
par la rme L’Oréal, ce bâtiment situé en plein
centre-ville et mal orienté compte aujourd’hui 25
appartements, dont 17 dans la catégorie « basse
énergie ». Le travail de rénovation a duré sept
ans et a été terminé en 2009. « C’est en travaillant
d’abord et surtout sur l’isolation de l’enveloppe
du bâtiment que l’on est parvenu à descendre la
consommation d’énergie, explique Sebastian
Moreno-Vacca. En cours de chantier, an d’ob-
tenir une prime basse énergie de 151 000 euros,
nous avons encore amélioré les performances du
bâtiment. Aujourd’hui, l’immeuble étanche à l’air
est équipé d’une ventilation mécanique contrôlée.
Des châssis super isolants ont été installés, toutes
les façades et le sol sont isolés et 20 cm de cellulose
ont été insués dans le toit. Si bien que le gain en
chauage pour les locataires est de 73 % par rap-
port à une rénovation standard. »
Projet de rénovation
d’un bâtiment en cinq
logements très basse
énergie pour la
commune d’Evere.
D’une surface de
612 m2, cet immeuble
datant de 1853 et
aujourd’hui en
chantier devrait
connaître une évolu-
tion qualitative,
faisant passer le
coût du chauage de
quelque 10 800 euros
par an actuellement à
moins de 800 euros.
Voici, partie par partie, de quelle manière ce bâtiment devrait évoluer.