Unenouvellenomenclaturedesactivités,diteNomenclatureAlgérienne
des Activités (NAA), vient d'être finalisée par les services de l'ONS.
Inspiréedecellesenusagedanslesautrespaysmaghrébinsetdansles
paysdel'Unioneuropéenne,sonmériteestd'avoirlevélesinsuffisances
mentionnées plus haut concernant les IAA. Mais sa mise en oeuvre
demeure encore tributaire de mesures de validation officielle (décret
d'abrogationdelaNAPetnouveaudécretd'applicationdelaNAA)qui
tardent à venir. Elle est aussi bloquée pour des considérations
techniques liées à l'absence de travaux intermédiaires indispensables
comme l'élaboration d'une Table de passage entre les deux
nomenclatures.
Pourtant,l'applicationeffectivedecettenouvellenomenclaturerevêtun
caractèreurgentdanslemesureoùcelapermetauxanalystescomme
aux décideurs d'accéder à une meilleure connaissance des structures
del'économienationale.Ilestévidentqu'enl'absenced'untelinstrument,
laconnaissancequalitativeetchiffréedupoidsréeldusecteurdesIAA,
desfluxéconomiquesetfinanciersquilecaractérisentetdesacteursqui
l'animent, ne peut être qu'approximative. Du reste, cette carence vient
compliquer les difficultés bien connues en Algérie à mobiliser des
statistiquescomplètesetfiablessurlesdifférentssecteursd'activité.Il
faut donc garder à l'esprit que les données actuelles concernant le
secteur(etquenousutilisonsdanscetravail)sontàrelativiserfortement
etnepeuventautoriserdesconclusionsetdesextrapolationshâtives.
2LareconfigurationindustrielleenfaveurdesIAA.
En termes de mutations structurelles lourdes, un tournant est pris au
cours de la seconde moitié des années 1990. En effet, la crise
économique durable, qui renvoie en tout premier lieu à l'échec
consommédumodèled'industriallisationadoptédanslesannées1970,
s'estaccompagnée au cours de cette période d'un réajustement des
structuresindustriellesauprofitdesindustriesagroalimentaires,dontla
dynamique de croissance est portée par un secteur privé en pleine
expansion.
2.1 Il est aujourd'hui avéré que ni les plans de développement
successifs entre 1966 et 1978 qui accordaient la priorité absolue au
secteur industriel, ni les nombreuses tentatives de réforme et de
restructurationlancéesdanslesannées1980et1990,n'ontpermisune
élévationconséquenteduniveaudeperformancede l'économieparla
voiedel'industrialisationetdelamodernisation.Contrairementàcequi
apu être observédansl'évolution deséconomies modernes,auNord
comme au Sud, le secteur industriel hors hydrocarbures (ou secteur
manufacturier proprement dit) a exercé peu d'effets d'entraînement
positifssurlerestedel'économiealgérienne.L'examendel'importance
économiquedecesecteuràtraverslesindicateursusuelstémoignede
cetteévolutionnégative.L'industriemanufacturièreasystématiquement
étédevancéeparlessecteursdeshydrocarbures,desservicesausens
large,desBTP,etsouventmêmedel'agriculture.Ladernièredécennie
(19891999)aétémarquéeparunechutesignificativedesonindicede
production comparativement aux indices enregistrés par les secteurs