PROBL`
EME : CONJECTURE D’ILIEFF-SENDOV
Pr´
eambule
Le but du probl`eme est de prouver dans certains cas particuliers, la conjecture explicit´ee ci-apr`es, souvent
nomm´ee conjecture d’Ilieff-Sendov.
On rappelle le th´eor`eme de d’Alembert-Gauss qui dit que tout polynˆome non constant de C[X] a une
racine dans C.
Soit SC[X] un polynˆome `a coefficients complexes, de degr´e au moins ´egal `a 2, zune racine de S:
On dit que Set zerifient (IS) s’il existe une racine ζdu polynˆome d´eriv´e S0de Serifiant |zζ|61.
On dit que Sv´erifie (IS) si, pour toute racine zde S,Set zv´erifient (IS).
La conjecture d’Ilieff-Sendov est que tout polynˆome de degr´e au moins ´egal `a 2 et dont les racines sont
de module au plus 1, v´erifie (IS).
Dans toute la suite, on fixe un entier n>2 et un polynˆome P=anXn+· · ·+a0de C[X], de degr´e n. On
note z0,z1,..., zmles racines distinctes de P(ainsi mest un entier tel que 0 6m6n) : pour i= 0, . . . ,m,
on note nila multiplicit´e de zi. On a donc
P=an
m
Y
i=0
(Xzi)niet
m
X
i=0
ni= n.
On suppose que les ziv´erifient |zi|61.
Partie I : quelques cas simples de la conjecture
A.
1) a) Prouver que si n= 2, alors Perifie (IS).
b) Prouver que si n0>2, alors Pet z0erifient (IS).
2) a) Montrer qu’il existe des nombres complexes w1,..., wmnon racines de Ptels que
P0=nan
m
Y
i=0
(Xzi)ni1
m
Y
j=1
(Xwj).
b) On suppose que n0= 1, montrer que
m
Y
j=1
(z0wj) = 1
n
m
Y
i=1
(z0zi).
c) Prouver que, si on a n>2m, alors Perifie (IS) (on distinguera les cas n0= 1 et n0>2).
d) Donner un exemple de polynˆome Ppour lequel on a n>2met v´erifier le r´esultat pr´ec´edent en
calculant les racines de Pet de P0.
3) a) ´
Ecrire la d´ecomposition en ´el´ements simples de la fraction rationnelle P0
P.
b) En d´eduire que, pour tout j[[1,m]], le point d’affixe wjest un barycentre `a coefficients stricte-
ment positifs des points d’affixes zi, et que l’on a |wj|61.
c) En d´eduire que si z0= 0 alors Pet z0v´erifient (IS).
B.
Dans cette partie, on ´ecrit P0=nan
n1
Y
i=1
(Xti)o`u les tisont des nombres complexes. On suppose en outre
que n0= 1.
1)Prouver que si l’on a ¯
¯
¯
¯
P00(z0)
P0(z0)¯
¯
¯
¯
>n1 alors Pet z0v´erifient (IS).
´
Enonc´es de probl`emes T.LEGAY Lyc´ee d’Arsonval 1/4 23 aoˆut 2008
2)Calculer P00(z0)
P0(z0)`a l’aide des zi(on pourra utiliser le polynˆome P
Xz0
).
3)Montrer que si zCerifie |z|61, z6= 1 alors
<µ1
1z>1
2.
4)Montrer que, si z0= 1, Pet z0v´erifient (IS) (on pensera `a utiliser B.1).
5)On suppose que z0= 1 et on range les tide sorte que
<µ1
1t1><µ1
1tipouri = 1, . . . ,n1.
Prouver que l’on a
<µ1
1t1>1puis ¯
¯
¯
¯
t11
2¯
¯
¯
¯
61
2et|t11|61.
6)On suppose z0de module 1. Prouver que Pet z0erifient (IS) (utiliser une transformation g´eom´etrique
simple de C).
Partie II : Cas d’une racine r´
eelle
Dans toute cette partie, on suppose que n0= 1 et que z0est un nombre r´eel aerifiant 0 < a < 1.
Pour wC\ {1/a}, on pose T(w) = wa
aw 1.
On note ˜
Ple polynˆome de C[X] tel que
˜
P(X) = (aX 1)nPµXa
aX 1,
et on ´ecrit ˜
P(X) = bnXn+· · · +b0o`u les bisont dans C.
1)Calculer TT(w) pour wC\ {1/a}, et trouver l’image par Tdu cercle unit´e, de son int´erieur, et de
son ext´erieur priv´e du point 1/a.
2)Prouver que l’on a b0= 0, |b1|6|bn|et |bn1|6(n1)|bn|.
On pose
R(X) =
n
X
i=1 ·(ni)biXi+ibi
aXi1¸
et on ´ecrit R(X) = A
n1
Y
k=1
(Xγk) o`u A6= 0 et o`u les γksont rang´es de telle sorte que
|γ1|6|γ2|6· · · 6|γn1|.
3)Prouver que l’on a
n1
Y
k=1
|γk|61
na(n1).
4)Soit wC\ {1/a}, calculer P0(T(w)) en fonction de a,wet R(w).
´
Enonc´es de probl`emes T.LEGAY Lyc´ee d’Arsonval 2/4 23 aoˆut 2008
5)Soit µun nombre r´eel tel que |γ1|6µ < 1
a. Prouver que P0a une racine ζerifiant
|ζa|6µ(1 a2)
1.
Si µ61
1 + aa2, prouver que P0a une racine ζerifiant |ζa|61.
6) a) Montrer que, pour n∈ {3,4},1
na(n1) 61
(1 + aa2)n1(´etudier la fonction x7→ ln(n
x(n1)) (n1) ln(1 + xx2)).
b) En d´eduire que si n64 alors Pet aerifient (IS).
Montrer que, si n64 alors, pour toute racine zde Pde module compris strictement entre 0 et
1, Pet zv´erifient (IS).
7)Montrer que tout polynˆome de C[X], de degr´e 3 ou 4, ayant toutes ses racines de module au plus 1
v´erifie (IS).
8)On suppose qu’on a n= 5, 6 ou 7 et que Pa une racine double au moins et de module 1. Montrer
que Pet av´erifient (IS)(´etudier la fonction x7→ (n2) ln(1 + xx2)ln[n(n1)x]).
9)Montrer que tout polynˆome de C[X], de degr´e 5, 6 ou 7, ayant une racine double au moins et de
module 1, et toutes ses autres racines de module au plus 1, v´erifie (IS).
Partie III : Continuit´
e des racines d’un polynˆ
ome
On note Cn[X] l’espace vectoriel des polynˆomes de C[X] de degr´e au plus n. On d´efinit une norme sur
C[X] par
kSk=°
°
°
°
°
n
X
i=0
siXi°
°
°
°
°
=
n
X
i=0
|si|.
On ne demande pas de prouver que ceci est une norme sur C[X].
1)Prouver que si SC[X] est de degr´e n, toute racine zde Sdans Cv´erifie |z|6kSk
sn
(on distinguera
les cas |z|61 et |z|>1).
2)Soit (Sk) une suite de polynˆomes de degr´e nqui converge vers S, de degr´e n, dans Cn[X], lorsque
k+. On pose Sk=αk
n
Y
i=1
(Xxi,k). Soit zune racine de Sdans Cet psa multiplicit´e.
Si ε > 0 on veut montrer que, pour kassez grand, pau moins des nombres complexes xi,k (i= 1, . . . ,n)
sont `a distance au plus εde z.
a) Montrer que l’ensemble des {xi,k, i [1,n], k N}est born´e.
b) Soit zune racine de Sd’ordre p,ε > 0 et Dle disque de centre z, de rayon ε. On range les racines
de Skde sorte que
|x1,k z|6|x2,k z|6. . . 6|xn,k z|.
Montrer par l’absurde que |xp,k z|< ε et conclure.
Partie IV : Polynˆ
omes extr´
emaux
´
Enonc´es de probl`emes T.LEGAY Lyc´ee d’Arsonval 3/4 23 aoˆut 2008
Soit kun entier v´erifiant n>k+1 >2. On note Pn(k) la partie de Cn[X] form´ee des polynˆomes unitaires
de degr´e nayant au plus k+ 1 racines distinctes, toutes de module au plus 1.
Pour SPn(k) et pour zracine de S, on note IS(z) la plus courte distance de zaux racines de S0. On
note I(S) le plus grand des IS(z) quand zparcourt l’ensemble des racines de S.
1) a) Montrer qu’on a I(S)62 pour SPn(k) et qu’il existe un polynˆome Sde Pn(n1) tel que
I(S) = 1.
b) On note I(Pn(k)) la borne sup´erieure des I(S) quand Sparcourt Pn(k).
Montrer que, si on a I(Pn(k)) 61 alors tout polynˆome de Pn(k) v´erifie (IS).
Montrer que I(Pn(n1)) >1.
2) a) Prouver que Pn(k) est une partie compacte de Cn[X].
b) Montrer que I:S7→ I(S) est une application continue de Pn(k) dans Ret qu’il existe un po-
lynˆome Sde Pn(k) v´erifiant I(S) = I(Pn(k)).
On appelle polynˆome extr´emal de Pn(k) un polynˆome Sde Pn(k) v´erifiant I(S) = I(pn(k)).
3)Prouver qu’un polynˆome extr´emal de Pn(k) a une racine de module 1 (utiliser une transformation
g´eom´etrique simple de C).
4)Prouver que, pour tout nombre r´eel θ, un polynˆome extr´emal de Pn(k) a au moins une racine de la
forme eo`u α[θ,θ +π[.
5)On suppose que n= 5, 6 ou 7 et k= 3. On note Sun polynˆome extr´emal de Pn(k) et on suppose que
Sa une racine ar´eelle erifiant 0 < a < 1.
Prouver que Set aerifient (IS) (dans le cas o`u Sa exactement 2 z´eros distincts uet vde module 1,
on pourra prouver que leur somme est nulle et ´etablir la majoration
|aζ|k62k2
n|au|.|av|
o`u ζest la racine de S0la plus proche de a).
6)On suppose que n= 5, 6 ou 7. Prouver que l’on a I(Pn(3)) 61.
7)Prouver que tout polynˆome de C[X] ayant au plus 4 racines distinctes, ces racines ´etant de module au
plus 1, v´erifie (IS).
Remarque : On ne sait pas (encore?) d´emontrer la conjecture dans le cas g´en´eral. Outre ceux envisag´es
dans le probl`eme, d’autres cas particuliers ont ´et´es ´etablis, notamment celui des polynˆomes de degr´e 5 ou
celui des polynˆomes ayant au plus 4 coefficients non nuls.
D’apr`es : ENS Ulm 1989
´
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