Introduction générale - Université de M`sila

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHECHE SCIENTIFIQUE
Université Mohamed BOUDIAF - M’sila
Faculté des lettres et des Langues
Département des lettres et langue française
Mémoire pour l'obtention du diplôme de
MASTER2
Option : Didactique du FLE et Interculturalité
Intitulé
Problèmes de l’oral au primaire
cas : Elèves de 5è année primaire
de la wilaya de M’sila
Sous la direction de :
Présenté par :
Pr GHARBAOUI Omar
BALI Abdelouahab
Membres du jury :
Président
: Pr MENADI Abdelouahid
Examinateur : Pr BENKWIDER Lamine
Rapporteur : Pr GHARBAOUI Omar
Année Universitaire : 2014 / 2015
1
TABLE DES MATIERES
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
01
Chapitre I : définition l’oral et leur place dans les méthodes d'enseignements
08
I.1-Qu’est ce que l’oral ?
08
I-2- La prise de parole
…………………………………………………………………………………………………………………………..................
………………………………………………………………………………………………………………………………………...
I-2.1- La parole, essai de definition …………………………………………………………………………………………………………
I-2.2- La parole en classe de Français langue étrangère
……………………………………………………..
I-2.3- La prise de parole ………………………………………………………………………………………………………………………………..
I-2.4- Les enjeux de la prise de parole …………………………………………………………………………………………………....
I-2.5- Oser prendre la parole un risque pour l’élève et l’enseignant ……………………….………..
I-2-5.1- Un risque pour l’élève …………………………………………………………………………………
I-2-5.2- Un risque pour l’enseignant ………………………………………………………………………
I-2-5.3- Rôle de l’enseignant : la classe un lieu sécurisant ……………………………………
I.3- La place de l'oral dans les méthodes d'enseignements
…………………………………
I.3.1. La méthode traditionnelle ………………………………………………………………………………
I.3.2. La méthode directe …………………………………………………………………………………………...
I.3.3. La méthode audio-orale ……………………………………………………………………………………
I.3.4. La méthode audio-visuelle ……………………………………………………………………………….
I.3.5. L’approche communicative ……………………………………………………………………………
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Chapitre II : Le processus d'enseignement/ apprentissage de l'oral au cycle
primaire ……………………………………………………………………………………………………………………..
2
26
II-1.Statut de l’oral au primaire …………………………………………………………………………………
II.1.1. Profil de sortie du cycle primaire ………………………………………………………………….
II.1.2. Progression de l’oral au primaire …………………………………………………………………………………………………..
II.1.3. Démarche pédagogique …………………………………………………………………………………………………………………………..
II.1.3.1 Principes théoriques ………………………………………………………………………………………………………………………….
II.1.4. L'approche communicative ……………………………………………………………………………………………………………
II.1.4.1 Définition ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
27
27
28
29
29
29
30
II.1.4.2 Compétences de communication ………………………………………………………………………………………………
30
II.1.4.3 Composantes de l'approche communicative
31
II.1.4.4 Principes de l'approche communicative
………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
II.1.5. Qu’est-ce qu’une Situation Problème ? ……………………………………………………………………………………
II.1.5.1 Modalité d’application en classe
…………………………………………………………………………………………………
II.1.6. Contenus et activités ………………………………………………………………………………………………………………………….
II.1.6.1 Actes de parole et conduites langagières ……………………………………………………………………………
II.1.6.2 Activités à l’oral ………………………………………………………………………………………………………………………………………
II.1.6.2.1 Développer des attitudes communicatives
………………………………………………………………………
II.6.2.2-Structurer la langue ……………………………………………………………………………………………………………………………
31
32
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34
34
34
35
36
II.6.2.3-Construire et réinvestir des compétences communicatives et
linguistiques ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
36
Chapitre III. Questionnaires et resultats des enquêtes …………………………………………………………………
41
III.1.. Questionnaire des apprenants …………………………………………………………………………………………………………
42
3
III.1.1 Objectifs du questionnaire …………………………………………………………………………………………………………………
42
III.1.2. Conditions de réalisation de l'enquête ……………………………………………………………………………………
42
III.2.. Questionnaire des enseignants …………………………………………………………………………………………………………...
44
III.2.2 Conditions de réalisation de l'enquête ………………………………………………………………………………………
44
III.3. Résultats des enquêtes ……………………………………………………………………..……………………………………………………
47
III.3.1. Présentation ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….
47
III.3.2. Résultats de l'enquête sur les apprenants
47
………………………………………………………………………….
III.3.3. Résultats de l'enquête sur les enseignants
…………………………………………………………………………
52
Chapitre IV : Analyses des resultats …………………………………………………………………………………………………………..
57
IV.1. Compréhension de l’oral ………………………………………………………………………………………………………………………….
58
IV.1.1 Inconvénients de la langue maternelle en cours de langue ……………………………………
58
IV.1.2 Légitimité de la langue maternelle en cours de langue ……………………………………………..
59
IV.1.3 Problème de mise en situation de communication et de réemploi
59
……………………
IV.1.4 Problème d'évaluation ………………………………………………………………………………………………………………………….
60
IV.2. Expression orale
62
………………………………………………………………………………………………………………………………………
IV.2.1 Insuffisance de l’horaire ………………………………………………………………………………………………………………………….
62
IV.2.2 Absence d’une séance d’expression orale
63
………………………………………………………………………………
IV.2.3 La production orale entre les activités scolaires et extra scolaires
Conclusion
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………
Annexe ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
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69
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DEDICACE
Je dédie ce mémoire :
A ma mère
A mon père
A ma femme qui m’a encouragé et soutenue
toute au long de mes études
A mes enfants : ALAE , YACINE et RAWAND
A mes frères et soeurs
A mes amis …
A.BALI
5
Remerciements
Nous exprimons toute notre gratitude à
M O. GHARBAOUI,
pour l’effort fourni,
les conseils prodigués,
Nous adressons également nos
remerciements,
à tous nos enseignants,
Nous remercions très sincèrement,
les membres de jury, Nous tenons à
remercier aussi l’ensemble du personnel
du département.
6
INTRODUCTION
GENERALE
7
INTRODUCTION GENERALE
La réforme, Selon la loi d'orientation sur l'éducation nationale (n° 08-04 du 23
janvier 2008), vis-à-vis l'enseignement de la langue française en contexte
scolaire primaire Algérien, est vue par les didacticiens Algériens du FLE comme
une nouvelle page que les responsables de la politique linguistique en Algérie
ont ouvert pour l'amélioration de l'enseignement du français, dans les écoles
primaires Algériennes.
Cependant, malgré tous les efforts déployés par les responsables de la
politique linguistique et toutes les institutions concernées, les apprenants
Algériens surtout ceux des villes internes, telle que la ville de M’sila, souffrent
toujours dans l'apprentissage du français. Selon les résultats de l’épreuve finale
en langue française, signalés par le bureau des examens de la direction de
l'éducation de la wilaya M'sila, après l'enquête statistique de wilaya durant les
trois dernières années à savoir : 2012-2013-2014 pour l’ensemble d'écoles
primaires de la wilaya, « seulement 18.04 % des élèves qui ont pu avoir une
moyenne ≥ à 05/10 en 2012, 21.19% en 2013 et 26.18% en 2014»1
Les questions qui se posent a l'égard de cette situation, si la réforme de 2008
n'a pas pu mettre fin à la situation de décadence dans l'enseignement du FLE
dans les écoles primaires de M'sila, à quel point, on peut parler de crédibilité
réformatrice dont les décisions de 2008 sont, selon les concepteurs des manuels,
dotées ?
Quelles sont les vraies raisons qui résident derrière les problèmes que
rencontrent nos apprenants dans l'enseignement du français dans les écoles
primaire de M’sila ? S'agit-il d'une mauvaise application de la méthodologie
- Indicateurs statistiques sous direction de banque de données du ministère de l’éduction nationale
,2015 D.E M'sila .p .5 voir annexe.
1
8
didactique, imposée par les concepteurs des manuels scolaires, de la part des
enseignants ? Si, ce n'est pas le cas, peut-on dire que les problèmes résident- ils
dans le contenu des manuels scolaires eux-mêmes ?
La compétence de communiquer constitue l'un des soucis majeurs de
l’enseignant qui est toujours prêt à identifier et à choisir des tâches répondant
aux buts et aux objectifs du programme de l'enseignement et permettant une
meilleure communication pour l'apprenant.
Nous pensons que la compétence de communication dans une classe de FLE
est une compétence qui s'acquiert graduellement pendant le cursus scolaire c'est
pourquoi, nous voyons que la mise de l'enseignement des compétences orales
dans la 3èm et 4em classe sous lumières, est très révélatrice de la situation qui
peut être engendrée.
Afin de délimiter l'étude de problème qui fait soucie à la famille éducative
M'siliènne depuis longtemps, on va mettre sous la loupe, uniquement le
problème des élèves de primaire dans les compétences de la production oral et la
méthodologie didactique adoptée par les concepteurs des manuels afin de
développer cette compétence. Pour ce faire, on délimite notre enquête aux élèves
de la 5ème année primaire.
Selon la loi d'orientation sur l'éducation nationale (n° 08-04 du 23 janvier
2008), programme de la 5ème année primaire: « le français est enseigné en tant
qu'outil de communication et d'accès direct à la pensée universelle, en suscitant
les interactions fécondés avec les langues et cultures nationales »2
Le développement des compétences de l'oral est donc, selon le programme
suscite, un objectif visé par l'enseignement du français au primaire. D'où
l'importance de notre enquête est de connaître l'adéquation entre ce qui est
2
cf Référentiel Général des programmes .p 02.
9
théoriquement envisagé par les concepteurs des manuels scolaires vis-à-vis
l'enseignement des compétences de l'oral et ce qui est effectivement présent sur
le terrain.
Notre enquête sur les problèmes des élèves de M’sila a l'oral répondra donc à
une nécessité pédagogique, et la problématique qu'on a choisie à mettre sous la
lumière de l’enquête, didactiquement se considère une question très importante
et dont l'enquête vaut la peine. Selon MAURER. B, « le fait d'accorder dans les
emplois du temps des plages spécifiques d'oral conduira inévitablement à
revaloriser une sous discipline dont on a vu qu'elle souffrait jusqu'à aujourd'hui
d'un déficit de considération »3
Donc, nous comptons répondre à la question suivante : quelles sont les raisons
qui résident derrière la faiblesse des apprenants de M'sila dans les compétences
de l’orale à l'étape du primaire ?
Pour répondre à cette question nous émettons comme hypothèses :
-Le recours à la langue maternelle favoriserait le blocage du processus
d'enseignement – apprentissage plus particulièrement la compétence de l'oral.
-Le temps accordé et la non évaluation de l'oral dans les examens officiels
favoriserait l'échec de cette compétence.
3
MAURER.B, une didactique de l'oral du primaire au lycée, édition Bertrand Lacoste, Paris,
2001.p.58
11
Méthodologie :
Notre recherche s'articule sur quatres chapitres: dans le premir nous
essayerons de définir qu'est-ce que l'oral et également la place de l'oral dans les
méthodes d'enseignements, et dans le deuxième nous décrivons le processus
d'enseignement/apprentissage de l'oral au cycle primaire et nous choisissons
celui de la 5e année primaire, où nous citons les différentes étapes du
déroulement des activités orales, nous évoquerons les objectifs que doit atteindre
cette compétence, ainsi que la méthodologie adoptée par les concepteurs des
manuels afin de les développer.
Le troisième chapitre est plutôt une partie pratique, dans laquelle nous
présentons le protocole de nos enquêtes et les resultats.
Dans le quatriéme chapitre nous esseyerons de traiter les résultats, suivi d'une
analyse dans le but de répondre à notre problématique.
Dans notre enquête sur l'enseignement des compétences de l'oral en contexte
scolaire primaire de M’sila, on se basera sur un support scientifique, à savoir le
questionnaire.
Pour ce faire, on aura recours à deux types de questionnaires : le premier sera
adressé aux apprenants de la classe de 5ème année primaire de trois écoles dans
des régions différentes de la wilaya de M’sila, et il portera en général sur la
manière par laquelle, ils ont appris les compétences de l'oral dans les classes
précédentes (3ème et 4ème) année primaire, et aussi la manière par laquelle ils
acquièrent les compétences de l'oral dans leur classe actuelle 5ème année primaire.
Le deuxième questionnaire dans notre enquête sera adressé aux enseignants du
français qui enseignent à l'étape de l'enseignement de base (classe de 3ème ,4ème,
et 5ème) dans les écoles choisies, et il vise à connaître les opinions des
11
enseignants vis-à-vis l'enseignement du français en général et les compétences de
l'oral en particulier. Ce questionnaire cherche aussi à savoir les difficultés que
rencontrent les enseignants sur le terrain dans l'enseignement de ces
compétences.
12
Chapitre I :
Définition de l'oral
13
Chapitre I : définition de l'oral
I.1-Qu’est ce que l’oral ?
Selon Le Robert Dictionnaire D’Aujourd’hui4, l’oral est définit comme
«opposé à l’écrit, qui se fait, qui se transmet par la parole, qui est verbal.»
Cependant, selon Le Petit Larousse illustré5, l’oral signifie «fait de vive
voix, transmis par la voix (par opposition à écrit). Témoignage orale. Tradition
orale, qui appartient à la langue parlée. ». Un autre dictionnaire tel que Le
Dictionnaire HACHETTE encyclopédique définit l’oral6 comme «transmis ou
exprimé par la bouche, la voix (par opposition à écrit) qui a rapport à la bouche».
Le Petit Robert de la langue française donne aussi une définition de l’oral7
comme «mot qui vient du latin os, oris «bouche», (opposé à écrit) qui se fait, qui
se transmet par la parole».
Nous constatons que les définitions que nous avons obtenues dans les
différents dictionnaires ont presque toutes le même sens quant à la définition du
mot oral. En résumé, nous pouvons définir l’oral comme la parole, la voix, ce qui
est transmis ou exprimé par la bouche et qui s’oppose à l’écrit.
En didactique des langues, l’oral désigne : « le domaine de l’enseignement
de la langue qui comporte l’enseignement de la spécificité de la langue orale et
son apprentissage au moyen d’activités d’écoute et de production conduites à
partir de textes sonores si possible authentiques ».8
Nous remarquons que dans la définition citée ci-dessus l’oral est la
pratique de deux phénomènes, l’écoute de l’autre et la production de parole.
Mais l’oral c'est le langage à travers lequel nous communiquons et qui se
4
Le Robert Dictionnaire D’aujourd’hui, Alain Ray, Canada, 1991, p. 700
5 Le Petit Larousse illustré, Larousse, Paris, 1995, p. 720
6 Dictionnaire HACHETTE encyclopédique, HACHETTE, Paris, 1995, p. 1346
7 Le Petit Robert de la langue française, Dictionnaire le Robert, Paris, 2006, p. 1792
8 Charraudeau. P et Maigneneau, Dictionnaire d'analyse du discours, Paris, Seuil, 2002.
14
distingue de la parole, le langage est un aspect social, c’est la langue parlée, par
contre la parole est un acte individuel comme l’a montré F. de Saussure.9
Il ne faut pas oublier aussi que l’oral est un moyen de communication, il
est la base et le support de tous les échanges qui se déroulent dans une société ou
dans la classe, entre tous les individus présents ; élèves et professeur. Selon le
groupe Oral Créteil définisse l’oral selon quatre axes :
L’oral pour:
« Communiquer, construire sa personnalité et vivre ensemble, apprendre
ses conceptions, ses représentations et construire sa pensée, réfléchir sur le
langage (la langue est un objet d’enseignement). ».10
Nous empruntons la définition de l’oral de Jean-Marc Coletta11 sous
forme d’un schéma car nous pensons qu’elle peut résumer toute la notion de «
l'oral ».
9
De Saussure, Ferdinand, Langue/parole, La théorie saussurienne, Linguistique, Frédéric François, Ed
: PUF FONDAMENTAL 1980, Paris,1980, p :69.
10
http://www.ac-creteil.fr/langages/contenu/prat_peda/dossiers/oral.htm
11
Coletta, Jean- Marc, L’oral c’est quoi ? Dans oser l’oral, cahiers pédagogiques, n°400, p38.
15
Une pensée
Un savoir
Une identité
Une langue maternelle ou étrangère
Agir par la parole
Reformuler
Argumenter
Réfuter
L’oral c’est
Un discours
Des normes
Se soumettre à des règles
Au jugement des autres
Une conversation
Un dialogue
Ecouter
Des partenaires
Un langage précis
De communication
Linguistiques
La formation des individus par la confrontation aux autres
16
A partir de ce schéma nous pouvons remarquer que l’oral est un ensemble de
plusieurs composantes :
Il est tout d’abord une langue maternelle ou étrangère, c’est aussi une
pensée, un savoir, une identité ; c’est en parlant avec une personne qu’on peut la
connaître. L’oral, c’est aussi agir par la parole , argumenter, reformuler, réfuter,
parler en respectant les normes de communication et les normes linguistiques.
L’oral, c’est se soumettre à des règles et aux jugements des autres, c’est
une conversation, un dialogue donc un échange, écouter les autres qui deviennent
des partenaires dans la conversation, mais pour pouvoir discuter, communiquer,
ces partenaires doivent employer un langage précis compréhensible pour tous, un
même code de communication.
I-2- La prise de parole :
I-2.1- La parole, essai de définition:
La parole est d’après le dictionnaire Larousse,: « la faculté de parler
propre à l’être humain. L’être humain est un être doté de parole. »12
La parole est importante en classe, celle-ci contribue à la formation de
l’élève qui est avant tout un être et un futur individu social, pour qu’il soit un
bon citoyen. En effet, la parole est un pouvoir, c’est l’objet de la construction à
la fois social et personnel. L’élève apprend le respect des autres et à s’imposer en
temps que sujet ayant un droit à la parole.
Selon Evelyne Charmeux13 :
« Dans une démocratie, chacun a droit à la parole, ce droit n’est effectif
que pour ceux qui savent la prendre et la tenir ».
12
Dictionnaire Encyclopédique, Larousse, 2001, p 56.
Charmeux, Evelyne, « Ap-prendre la parole : l’oral aussi ça s’apprend, L’école en question »,
SEDRAP, 1996, p 19.
13
17
La classe représente aussi un groupe social, la prise de parole au sein du
groupe est un droit que l’enseignant doit attribuer à tous les élèves. Par ailleurs,
l'élève doit apprendre aussi à respecter la parole de l’autre.
I-2.2- La parole en classe de Français langue étrangère :
Un élève en classe de français langue étrangère répond à une question
posée par son enseignant, donc il parle mais ne développe pas de réelles
compétences communicatives car il n’est pas en situation de communication, il n
y a pas d’échange verbal. Alors que la prise de parole doit avoir un objectif bien
précis, parler pour communiquer, échanger des idées. La pratique de la parole en
répandant à une question permet d’évaluer l’élève sur sa mémoire, pour faire un
rappel des acquis, pour évaluer ses connaissances, mais l’élève ne se retrouve
pas vraiment dans une situation de communication, ni dans un échange verbal
surtout que ces dernières années grâce aux théories interactionnistes, parler ne
suffit plus, il faut qu’il ait échange, une réelle situation de communication.
Parler en classe est nécessaire parce que cela fait plaisir au professeur,
parce que cela montre que l'on est là, mais parler vous expose aux critiques, aux
rires, parler vous pousse vite vers l’envie de ne plus parler, c’est risquer de se
tromper devant tout le monde et en particulier devant des enfants qui ne sont pas
sûrs d’eux généralement. A ce propos nous citons ESCUDIEB:
« Culturellement, socialement, intellectuellement, leur parole reste
rentrée. Si je ne dis rien, au moins suis-je sûr de ne pas me tromper »14.
Parler c’est aussi mettre en jeu l’image que les autres ont de soi-même et
là, dans tous les cas il y a un risque, celui de détruire cette image telle qu’elle
soit, c'est-à-dire positive ou négative, il est donc nécessaire de créer une situation
14
ESCUDIEB, le buveur de mots, JDI, n° 2, octobre 1995, p64-67.
18
confortable dans le but de sécuriser tout un chacun. Pour cela, il serait
souhaitable de mettre les élèves en confiance.
I-2.3- La prise de parole :
La prise de parole constitue un entraînement à l’autonomie, au respect, une
prise en compte des différences qui existent dans une société entre les gens ;
c’est une pratique authentique, démocratique, et la classe de langue est un lieu
social et démocratique. Prendre la parole est une composante de la vie sociale
ayant plusieurs fonctions :
-Une fonction sociale : on prend la parole parce qu'on existe, pour donner son
avis, et le défendre par rapport à l’autre, la famille, la société.
-Une fonction mentale : c’est l’expression de l’activité intellectuelle.
La parole est de l’ordre de l’échange social, elle met sur scène un face à
face entre les sujets. la prise de parole des élèves, qui peut signifier aussi, oser
parler spontanément sans manifester une hésitation parce qu'ils ont peur de faire
des phrases incorrectes, se soucier de leurs pertinences, de leurs justesses par
rapport à la norme.
I-2.4- Les enjeux de la prise de parole :
Il n'est pas aisé de prendre la parole. En effet, pour parler, il est nécessaire
d’avoir quelque chose à dire et souvent les élèves doivent respecter et suivre les
choix de l’enseignant, « qui laisse rarement la place aux réalités de la vie
quotidienne ou à l’imaginaire »15. Mais, parler en classe ce n’est pas dire des
sottises, ce n’est pas prendre la parole n’importe comment et n’importe quand : il
y a des règles à respecter. La première est de donner une réponse dans le cadre
du sujet, l’élève doit apprendre à respecter le sujet proposé. Le deuxième point,
15
Florin, Agnès. Parler ensemble en maternelle, La maîtrise de l'oral, L'initiation à l'écrit, Paris, 1995.
19
est de parler d’une manière claire et précise parce que le risque de ne pas être
entendu est présent.
Troisièmement, l'élève doit apprendre à respecter le tour de parole, il ne
doit prendre la parole que si personne ne parle, il faut que l’élève apprenne à
écouter l’autre pour que les autres l’écoutent aussi, donc l’échange ne se fait pas
seulement en terme de parole, mais aussi le silence partagé est un échange.
La parole de l’élève est très importante en classe que se soit pour l’élève
ou pour l’enseignant. En effet, comme le souligne Michel Tozzi, professeur des
universités à Montpellier III16:
"Notre fonction de professeur n’a de sens que par rapport à l’élève.
La parole de l’élève est comme un baromètre : plus les élèves demandent la
parole, plus le cours est intéressant ».
Se trouver face au silence est pour lui la pire des frustrations ; face à cette
panique, celui-ci préfère le discours et même des fois un monologue vaut mieux
que le silence qui règne en classe
La parole en classe est nécessaire ; elle est le moyen par lequel
l’enseignant transmet le savoir, explique, interroge, étaye, mais il doit être
conscient que l’élève doit parler aussi et même plus que lui. C’est en prenant la
parole qu’on apprend la langue.
En effet, comme dit Dominique Bucheton17 « c’est l’augmentation du
volume de l’activité langagière lui-même qui est le moteur du développement
langagier et culturel et pas le discours sur le langage ».
Quant à Evelyne Charmeux18 il pense que : « pouvoir prendre la parole n’est
pas un don, c’est le résultat d’un apprentissage ».
16
Tozzi. Michel. Professeur à l’université de Montpellier III, www.sgen-cfdt.org/act/article1380.html.
17 Bucheton. Dominique, Interactions dialoguer communiquer, L'art du mélange, le Français
aujourd'hui n°113, paris, Ed, Armand colin.
21
L’idée de Charmeux complète celle de Bucheton, parce que parler ne se
produit pas sans une pratique langagière régulière.
Le silence peut être des fois nécessaire, il est essentiel de laisser un peu de
temps aux élèves pour qu’ils préparent leurs réponses. Il ressort d'un rapport de
l’inspection générale relatif à l’enseignement de l’oral en France que :
« le silence apparaît comme le moment où pourrait surgir de l’inattendu
susceptible de désorganiser le déroulement du cours et non comme un temps de
réflexion et de préparation des interventions ».19
Contrairement à ce que nous avons remarqué lors de l'analyse de la
première séance de l'activité orale, l'enseignante donne 3 minute de réflexion aux
apprenants, mais dès qu'elle se retrouve face au silence, elle reprend la parole et
interrompt le silence qui peut être est un moment de réflexion.
Or Oscar Brenifier20, affirme quant à lui que pour habituer l'élève à parler,
il faut savoir « perdre du temps », laisser des moments de respiration s’installer
dans la classe.
« nous voulons du compact, remplir le plus possible….à la seconde
carrée,…..et pour ce faire , nous expliquons, écrivons, lisons, et lorsque nous
posons des questions, les réponses en sont tellement attendues que nous
négligeons, toute parole qui n’est pas conforme, à ce que nous avons en tête "
Selon Oscar Bernifier, l’enseignant devrait essayer d’écouter son élève
jusqu’à la fin, ne pas mettre l’accent sur les défauts de la parole de l’élève pour
éviter de le bloquer et notamment les autres aussi, l'enseignant ne doit pas
oublier qu'il n'est là que pour diriger, remettre, au besoin, le locuteur sur la voie.
Charmeux. Evelyne, Ap-prendre la parole : l’oral aussi ça s’apprend, L’école en question,
SEDRAP, 1996, p19.
19
Rapport de l’inspection générale qui a été effectué sur l’enseignement de l’oral en France, cité par,
Bruno Maurer, Une didactique de l'oral du primaire au lycée, Ed, Bertrand Lacoste, 2001.
20
Oscar Brenifier, « Enseigner le débat par l’oral », CRDP de Bretagne, 2002, p.16.
18
21
Parler en classe consiste à répondre aux questions du maître ; la parole des
élèves se limite souvent au jeu de questions- réponses. En classe la situation de
communication est un peu particulière.
Alors que la classe doit être un espace de prise de parole, d’expression
spontanée et de construction de savoirs langagiers. C’est en parlant que très
souvent le premier constat se fait avec l’autre, « parler est le medium de
reconnaissance social »21. La parole élaborée est synonyme de pouvoir et le
fruit d’un savoir. Elle se construit dans la confrontation avec les autres, dans la
reconnaissance de la parole de l’autre et l’acceptation des différences.
I-2.5- Oser prendre la parole un risque pour l’élève et l’enseignant :
La prise de parole en classe est un risque pour l'élève et le professeur, du
côté du professeur c'est un risque par rapport au silence, et le monopole de la
parole par un discours magistral, du côté de l'élève c'est la peur d'être mal jugé.
I-2-5.1- Un risque pour l’élève :
Pour l’élève prendre la parole en classe est une prise de risque, parler en
classe s’est s’exposer aux regards et aux jugements des autres élèves et du
professeur. La parole ce n’est pas seulement la construction de la personnalité
mais c’est aussi l’expression de la personnalité. En plus prendre la parole en
classe peut être un risque dans le sens où il n’y a pas d’écoute, il n’y a personne
qui s’intéresse à ce qu’il dit, il a peur de commettre des fautes.
Nous pensons qu’un élève qui reste isolé en classe dans un groupe, qui a le
rôle d’un auditeur et un spectateur, peut trouver le temps long, ce qui provoque
l’ennui, donc l’élève ne sera pas intéressé ni par la parole de l’enseignant ni des
21
Halté Jean François, pourquoi faut il oser l’oral ? Dans oser l’oral, p 16.
22
autres élèves, l’apprenant sera passif. Il va progressivement perdre le fil du
cours. Le but de la prise de parole est la communication, l'échanger et
l'apprentissage. Sans prise de risque, il n'y aura pas de progrès.
I-2-5.2- Un risque pour l’enseignant :
Du côté de l’enseignant le silence peut provoquer le stress ; face à ce
silence, l’enseignant va peut être opter pour un discours, « je préfère parler que
de me retrouver face à ce silence horrible » (phrase d’un enseignant lors de
l’enquête). Par contre si l’enseignant se retrouve dans une situation active, son
rôle serait plutôt de guider, corriger, faire respecter le tour de parole, donc étayé,
afin d'aider l’élève à construire son savoir.
Ces dernières années les programmes officiels et les recherches en
didactique du Français, stipulent que l’élève est un partenaire, il participe à la
construction du savoir, à ce propos, Evelyne Charmeux confirme cette idée
« enseigner, ce n’est point transmettre des contenus, c’est réunir les conditions
pour que les élèves les acquièrent"22 . Mais avec l'aide de son enseignant.
Pour une situation d’apprentissage et de prise de parole régulière à l’oral
en classe de français, nous pensons que les deux partenaires, c'est-à-dire l'élève
et le professeur ont un rôle à jouer, rôle que nous exposons ci-après.
I-2-5.3- Rôle de l’enseignant : la classe un lieu sécurisant.
Selon E.Charmeux, l’enseignant ne doit pas intimider l’élève en jugeant sa
parole devant l’ensemble de la classe, : « l’enseignant ne doit pas porter de
jugements de valeur sur la parole de l’élève. »23. Il s’agit d’éviter toute
manifestation d’impatience qui serait due à un priori envers l’élève en tant que
Charmeux, Evelyne, Ap-prendre la parole : l’oral aussi ça s’apprend, L’école en question,
SEDRAP, 1996.
23
Charmeux, Evelyne, Ap-prendre la parole : l’oral aussi ça s’apprend, L’école en question,
SEDRAP, 1996.
22
23
sujet ou envers son discours. En effet, d’après Charmeux24: « il n y a pas un bon
ou mauvais langage mais des choix langagiers adaptés ou non au projet de
communication ».
L’enseignant tient également un rôle primordial vis-à-vis des erreurs de
l’apprenant par sa réaction ; si un enseignant sanctionne une erreur faite par
l’apprenant, il peut le bloquer, ce dernier pensera que l’enseignant attend
seulement les réponses correctes et exactes. Or, il convient de modifier le statut
de l’erreur, c’est en se trompant qu’on apprend, c’est en surmontant l’erreur que
l’on progresse.
Toute réponse doit être citée et entendue en classe par les élèves et le
professeur, à condition qu’elle soit en rapport avec la question posée, l’élève qui
parle doit sentir un intérêt pour lui et pour sa parole. Il n’y a pas de « réponse
bête » toutes les réponses méritent d’être discutées.
Pour Robert Guichenuy25, il est important aussi, que l’enseignant s'il incite
l’élève à parler, ou plus encore si l’élève prend la parole de lui-même, il doit la
respecter : L’attitude de l’enseignant doit inciter à la communication. Il doit être
attentif, ne rien faire pendant que l’élève parle. L’enseignant doit écouter son
élève jusqu’au bout, sans lui couper la parole.
Après avoir les définitions de l'oral, voyant maintenant la place de l’oral
dans les méthodes d'enseignements
Charmeux, Evelyne, Ap-prendre la parole : l’oral aussi ça s’apprend, L’école en question, SEDRAP,
1996.
25
Guichenuy. Robert (2001), Elèves actifs, Elèves acteurs, boite à outils, Paris, CRDP.
24
24
I.3- La place de l'oral dans les méthodes d'enseignements
I.3.1. La méthode traditionnelle :
Appelée méthode classique ou méthode grammaire-traduction ; cette
méthodologie a été dominante entre le XVIII ème et les XIX ème siècles. Elle
visait l’enseignement du Latin et du grec où la lecture et la traduction des textes
littéraires en langue étrangère donc « lire consistait alors à être capable d’établir
des correspondances entre la langue maternelle et la langue seconde (étrangère)
par le biais de la traduction »26
La méthode « grammaire-traduction » avait pour objectif l’acquisition d’une
culture générale et d’une formation de l’esprit en accordant plus d’importance à
la forme littéraire qu’au sens des textes c'est-à-dire que la langue n’est pas
enseignée dans le but de communiquer mais plutôt comme discipline
interculturelle.
Elle mettait en premier lieu la maitrise de l’écrit littéraire, méthode axée sur
l’écrit, ce qui plaçait la pratique de l’oral en second plan ou quelques fois
inexistante.
Parmi les caractéristiques de cette méthodologie selon Claudette CORNAIRE27
nous constatons : un solide bagage lexical, des connaissances grammaticales
ainsi que l’emploi d’exercices de thèmes et de version. C’est donc le professeur
qui choisissait les textes littéraires et les exercices de thèmes /versions lors
d’activités juxtaposées ; il posait les questions et corrigeait les erreurs des élèves
qui n’étaient pas admises. C’est lui qui détient le savoir qui allait dans un seul
sens puisque l’apprenant est considéré comme un être passif qui avait pour
mission l’imitation de modèles et la mémorisation des listes de mots par coeur.
26
27
Claudette CORNAIRE, Le point sur la lecture en didactique , centre éducatif et culturel, 1991, p:04.
ibid .p 5.
25
Dans cette méthode le recours à la langue maternelle était tolérable et il
permettait d’expliquer les notions et faits difficiles exprimés en langue étrangère.
Après les résultats décevants de la méthode traditionnelle, l’absence de
motivation pour l’élève, l’utilisation de la langue maternelle pour l’enseignement
des langues étrangère ce qui a contribué à sa disparition et a préparé à
l’avènement d’autres méthodes comme : la méthode directe.
I.3.2. La méthode directe:
C’est une méthode qui s’imposait au début du XIX e siècle contre les
principes de la méthode traditionnelle car « La méthode directe refuse la
traduction, plonge l’élève dans un « bain de langue » et met l’accent sur
l’expression orale »28
Cette méthode refusait tout recours à la langue maternelle et elle privilégiait la
pratique orale de la langue étrangère en classe où l’enseignant présente et
travaille directement son objet d’étude sans passer par la langue maternelle, le
cours est essentiellement oral et l’accent est mis sur la prononciation.
A travers des « leçons de mots », le professeur explique le vocabulaire dans le
contexte soit par l’image, soit par l’exemple soit par des gestes ; il fallait prendre
que des mots concrets connus par l’élève ou qu’il puisse aisément les replacer
devant son imagination : il s’agit de le placer dans un « bain de langage » en
effet la plupart des textes du manuel reposent sur des scènes de vie quotidienne.
C’est comme l’indique R.GALISSON /D.COSTE : « Le professeur évite de faire
appel à la traduction, il suscite une activité de découverte chez l’élève en
présentant la nomenclature étrangère à partir des objets réels ou figurés »
(Dictionnaire de didactique des langues, Hachette, 1976, p : 154).
28
Jean-Pierre ROBERT , Dictionnaire pratique de didactique du F.L.E, Ophrys, 2002, p : 121.
26
Aussi on privilégie les exercices de conversation et les questions-réponses
dirigés par l’enseignant tout en suscitant la production orale des élèves à travers
le dialogue donc l’écrit restait au second plan. Les nouveaux principes, que la
méthode directe s’est fixée, ont certes bouleversé la didactique des langues mais
aussi ils ont provoqué des problèmes de pratique
pour les enseignants, avec le refus totale de l’utilisation de la langue maternelle
et l’exigence d’une excellente maitrise de la langue étrangère de la part des
enseignants, qui n’étaient pas bien formés pour un tel enseignement ce qui a
signé son achèvement.
I.3.3. La méthode audio-orale :
Cette méthodologie est née au cours de la seconde guerre mondiale mais
c’est au milieu des années 50 qu’elle s’est développée en tant que méthode pour
l’apprentissage des langues.
Les théories de référence de celle-ci sont : le distributionnalisme, le
conditionnement skinnerien et la psychologie béhavioriste dont le but est de
communiquer comme l’indique Claudette Cornaire et Claude Germain : « Les
bases théoriques de l’approche reposent sur le modèle structuraliste de
Bloomfield associé aux théories béhavioristes sur le conditionnement »29 La
méthode doit amener l’apprenant à produire des comportements langagiers les
plus proches possible de situations réelles d’où l’utilisation des dialogues dont il
ne faut s’exprimer que dans la langue étrangère.
Selon Skinner, l’acquisition d’une langue relève d’un conditionnement :
stimulusréponse-renforcement c'est-à-dire l’apprentissage de la langue étant un
processus mécanique ; il se fait par des répétitions orales intensives afin de fixer
des automatismes linguistiques (acquis définitifs). Donc l’élève doit être conduit
29
Claudette CORNAIRE/ Claude GERMAIN, La compréhension orale, Clé International, 1998, p 16.
27
à produire des réponses exactes et des comportements suivants les modèles à lui
communiqués.
L’apprentissage de la langue consistera à pratiquer la langue sous sa forme orale
(expression /compréhension) :« Cette méthode donne la primauté à
l’apprentissage de l’oral et relèguent celui de l’écrit loin dans l’apprentissage
»30
Mais ce qu’on peut reprocher de cette méthode c’est qu’elle ne sort pas des
modèles que l’élève va les imiter. Aussi, les exercices qu’elle propose sont
démotivants pour les élèves et ils manquent d’authenticité.
I.3.4. La méthode audio-visuelle:
C’est au milieu des années 1950 que P.Guberina de l’Université de Zagreb
donne les premières formulations théoriques de la méthode SGAV (structuroglobal audio-visuel ) où «Guberina présente la langue comme un instrument de
communication dont l’apprentissage doit porter sur la compréhension du sens
global de la structure, les éléments « audio » et «visuel » facilitant cet
apprentissage. »31
Dans cette méthode, nous trouvons une grande importance accordée à la
situation et au contexte dans lesquels apparaissent formes linguistiques, au
locuteur et aux relations qu’il entretient avec la situation, l’interlocuteur et son
propre message. La méthode audio visuelle est dominante en France dans les
années 60 et 70 et dont la cohérence est construite autour de l’utilisation de
l’image (diapositives, images fixes) et du son (enregistrements magnétiques), et
le premier cours élaboré suivant cette méthode est « voix et images de France »
(VIF).
30
31
Jean-Pierre ROBERT, Dictionnaire pratique de didactique du F.L.E, Ophrys , 2002, p : 121.
Claudette CORNAIRE/Claude GERMAIN , La compréhension orale, Clé International, 1998, p : 18.
28
Les dialogues sont artificiels et leur exploitation se fait à partir des images ou des
exercices structuraux dont l’élève doit établir le lien entre le dialogue et l’image
chargée de représenter la situation de communication.
Dans cette méthode où l’oral prime sur l’écrit ; l’association entre le son et
l’image ce qui a renforcé la place de cette dernière, elle est présentée
simultanément à l’audition de réplique et devient un support essentiel à la
compréhension initiale et globale du dialogue de base, elle est analytique et
référentielle. En grammaire, c’est encore le structuralisme qui sert de référence.
Malgré son succès, la méthode audio-visuelle a été critiquée sur plusieurs aspects
comme «le type de langue, mais surtout les caractéristiques de la
communication proposée dans les dialogues sont très éloignées de la réalité, et
le décalage entre la méthode et le contact direct avec la langue étrangère peut
être très déroutant pour l’élève »32
Alors, la méthode audio-visuelle a cédé sa place à l’approche communicative qui
va donner un nouvel essor pour la didactique des langues.
I.3.5. L’approche communicative :
En réaction contre les méthodes audio-visuelles, et aux exercices
structuraux, va naitre l’approche dite « communicative » qui s’est développée en
France au début des années 1970.
C’est une mosaïque de plusieurs théories comme le constructivisme et
cognitivisme qui sont la base de plusieurs théories d’apprentissage. Cette
approche révolutionna le monde de la didactique par le concept de « compétence
de communication » c'est-à-dire la langue est un instrument de communication
où cette compétence de communication est la conjonction de
32
Evelyne BERARI, L’approche communicative : théorie et pratique, Clé international, 1991, p : 14.
29
plusieurs composantes déclarées par le CECR33 : la composante linguistique, la
composante sociolinguistique et la composante pragmatique.
Même si cette compétence de communication existait avant dans les methods
audio-orales et audio-visuelles mais elle était implicite. Mais la connaissance de
la langue et des savoirs linguistiques ne suffit pas il faut également s’en servir en
fonction du contexte social c'est-à-dire acquérir des savoir-faire où la langue est
vue avant tout comme un instrument d’interaction sociale d’où apparait l’analyse
des besoins de l’apprenant avant même d’élaborer
un cours de langue pour assurer une communication efficace en effet « Toute
communication vise une transformation de la réalité. Qu’on parle pour
persuader, pour imposer son point de vue, pour éduquer, pour protester, il ya
toujours un enjeu à gagner. »34
L’intention de l’enseignant est de préparer ses apprenants pour l’acte de
communication où l’élève n’est plus un observateur extérieur mais un participant
à des situations de communication plus proches de la réalité autrement dit «
authentiques » d’où le travail en groupe est privilégié, et concernant les contenus
il est préférable de choisir des documents authentiques qui serviront le plus
possible la communication d’où l’utilisation de matériel pédagogique varié
comme des documents écrits et iconographiques, textes d’auteurs, entretiens
authentiques, poèmes,…
Dans cette approche, la langue orale est dominante mais il ya une certain
revalorisation de l’écrit avec l’oral donc les quatre habiletés peuvent être
développées (expression et compréhension orales, expression et compréhension
écrites) avec « des situations de simulation qui autorisent la création de jeux de
33
Francis GOULLIER, IGEN, Représentant national auprès de la division des Politiques Linguistique
du Conseil de l’Europe, Les outils du conseil de l’Europe en classe de langue, Cadre Européen
Commun et Portfolios, Didier, 2005, p : 15-17.
34
Bruno OLLIVIER, Communiquer pour enseigner, Hachette, 1992, p : 29.
31
rôle. Ces jeux de rôle permettent à l’apprenant de s’approprier, dans des
conditions qui approchent celles de la réalité, le code oral de la langue-cible,
exercices qui font écho, à l’écrit, à des activités similaires qui lui permettent de
s’en approprier parallèlement le code écrit »35
L’enseignant doit disposer une bonne connaissance de la langue-cible pour
pouvoir aider chaque élève à utiliser la langue et s’exprimer le plus souvent
possible en langue étrangère même si le recours à la langue maternelle était
possible, en prenant en considération les besoins des apprenants, l’enseignant
deviendra un « facilitateur » en effet, il est là pour corriger les erreurs et l’élève
devient un être « actif » tout en communiquant au fur et à mesure en classe et
ailleurs c’est l’un des principes du CECR (Cadre Européen Commun de
Référence) qui est « d’ancrer la compétence communicative dans le
développement de la culture générale des élèves »36 ; l’objectif est de rendre
l’élève responsable de son apprentissage et être autonome de l’enseignant.
L’approche communicative est une méthode révolutionnaire en didactique des
langues où ses limites sont encore mal définies.
Nous avons vu dans cet aperçu historique comment l’oral était pris en charge par
les différentes méthodes et approches d’enseignement des langues. Maintenant, il
constitue toujours la préoccupation majeure de toutes les recherches actuelles en
didactique.
35
Jean-Pierre ROBERT, Dictionnaire pratique de didactique du F.L.E , Ophrys, 2002, p : 121.
Francis GOULLIER, IGEN, Représentant national auprès de la division des Politiques Linguistiques
du conseil de l’Europe, Les outils du Conseil de l’Europe en classe de langue, Cadre Européen
Commun et Portfolios, Didier, 2005, p : 127.
36
31
Chapitre II:
Le processus d'enseignement/
apprentissage de l'oral au
cycle primaire
32
II-1.Statut de l’oral au primaire
II.1.1. Profil de sortie du cycle primaire
Pour le cycle primaire, l’Objectif Terminal d’Intégration (OTI ) étant ainsi
défini : Au terme de la 5 année primaire, l’élève sera capable de produire, à partir
d’un support oral ou visuel (texte, image), un énoncé oral ou écrit mettant en
œuvre les actes de parole exigés par la situation de communication, le profil de
sortie de l’élève est défini dans les termes suivants :
A l’oral : L’élève doit être capable de :
- adopter des stratégies adéquates de locuteur ;
- réagir à des sollicitations verbales par un énoncé intelligible et cohérent ;
- s’exprimer de manière compréhensible dans des séquences conversationnelles ;
- réagir à partir d’un support sonore ou visuel;
- prendre la parole de façon autonome pour questionner, répondre, demander une
information, donner une consigne, donner un avis ;
- produire un énoncé pour raconter, décrire, dialoguer ou informer ;
- dire des textes poétiques en s’appuyant sur des éléments prosodiques ;
- synthétiser l’essentiel d’un message oral dans u n énoncé personnel ;
- marquer son propos à l’aide d’adverbes, d’interjections et de traits prosodiques.
33
II.1.2. Progression de l’oral au primaire
ORAL
-Comprendre globalement un texte oral.
-Répondre à une question.
3ème AP Apprentissages
-Participer à un échange à deux en utilisant un
premiers
lexique approprié.
-Réagir à une consigne scolaire.
- Dire un court texte (poème, comptine, récitation).
-Réagir dans un échange par un comportement
4èmeAP
verbal et/ou non verbal approprié.
Approfondissement des
-Répondre à une question.
Apprentissages
-Poser une question.
-Dire un court texte (poème, comptine, récitation).
-Réagir à des sollicitations verbales par un
comportement verbal ou non verbal approprié.
5ème AP Consolidation
des Apprentissages
-Prendre la parole de façon autonome et s’exprimer
de manière compréhensible.
-Questionner/ répondre dans le cadre d’une
interaction.
-S’exprimer à partir d’un support écrit ou visuel.
Tableau 1 : « Document d’accompagnement du primaire 5ème année primaire»37
37
- . Document d’accompagnement du primaire 5ème année primaire. p. 4
34
II.1.3. Démarche pédagogique
II.1.3.1 Principes théoriques :
En 5ème année primaire, année de consolidation des apprentissages, la
démarche pédagogique retenue dans le programme s’appuie essentiellement sur
les acquis des apprenants :
- L’apprentissage, à l’oral et à l’écrit, s’organise toujours autour de la
réalisation d’actes de paroles sélectionnés dans le programme.
- Les apprentissages linguistiques sont envisagés dans le cadre d’une approche
communicative. Ils sont conçus de façon progressive (on est passé d’un
enseignement implicite à un enseignement explicite depuis la 4ème année
primaire)38.
Les éléments linguistiques sont au service de la compréhension et de la
production. Ils sont en relation avec les actes de parole et les thèmes étudiés.
II.1.4. L'approche communicative
Le français est une langue parlée et écrite, ou bien une langue qui se parle et
qui s'écrit. Entant que moyen de communication c'est avant tout, une langue
parlée, c'est pour ça nous avons choisis dans notre étude l'approche
communicative qui considère la langue comme un instrument de communication
ou d'interaction sociale, et qui insiste sur la communication, notamment la
communication orale comme un objet d'étude d'une langue étrangère.
38-.
Document d’accompagnement du primaire 5ème année primaire. p. 5
35
II.1.4.1 Définition :
Selon Dell Hymes « pour communiquer, il ne suffit pas de connaitre la langue,
le système linguistique, il faut également savoir s'en servir en fonction du
contexte social »39
L'enseignement du FLE est centré sur la communication car :
- Elle va aider l'apprenant à communiquer dans une langue étrangère.
- Elle va aider l'apprenant à acquérir une compétence communicative.
L'approche communicative considère qu'une communication efficace
implique une adaptation des formes linguistiques, à la situation de
communication (le statut interlocuteur, âge, rang social...etc.), et à l'intonation
de communiquer (demander, donner un ordre…etc .) ; à ce propos Hymes écrit :
« il y a des règles d'usage, sans les quelles les règles de grammaire
seraient inutiles. Tous comme des règles de syntaxes peuvent conditionner des
aspects de la phonologie, et tout comme des règles sémantique contrôlent peut
être certains aspects de la syntaxe, ainsi les règles des actes de parole
interviennent également comme facteur de contrôle pour la forme linguistique
dans son ensemble »40
II.1.4.2 Compétences de communication :
39 -
40
DELL. H, Vers la compétence de communication, Hatier-Crédif, Paris, 1984, p 34.
- ibid. p 60
36
Selon Sophie MOIRAND 41, la compétence de communication se définit en
incluant trois compétences:
* Compétence grammaticale.
* Compétence sociolinguistique : c'est une connaissance des règles sociales dans
un groupe donné, et une maîtrise des différentes formes du discourt.
*Compétence stratégique : elle permet de combler les lacunes des deux autres
compétences (grammatical, sociolinguistique).
II.1.4.3 Composantes de l'approche communicative :
Selon Sophie MOIRAND42, l'approche communicative contient quatre
composantes :
- Composante linguistique.
- Composante discursive : connaissance des différents types de discours.
- Composante référentielle : connaissance des domaines d'expérience, et des
objets du monde et de leur relation.
- Composante socioculturelle : connaissance de l’appropriation des règles
sociales, et de l'interaction entre les individus.
II.1.4.4 Principes de l'approche communicative :
41
- MOIRAND S. Enseigner à communiquer en langue étrangère, édition Hachette, Paris, 1982, p57.
42-
ibid .p 25
37
L'oral occupe une place de choix à travers les activités de simulation et de jeux
de rôle. La compréhension globale est favorisée et l'écrit est réhabilité des débuts
de l'apprentissage.
Au niveau de la culture se sont les éléments de la vie quotidienne qui sont
privilégiés. Des documents authentique, (qui n'ont pas été fabriqués pour des fins
pédagogiques : chansons, pièces théâtrales...etc.) , sont préférés .
38
II.1.5. Qu’est-ce qu’une Situation Problème ?
C’est une situation d’apprentissage conçue par l’enseignant dans le but de
créer un espace de réflexion et d’analyse autour d’un problème à résoudre.
Elle est composée :
- d’un support (éléments matériels figurant dans la situation : texte, image,
document sonore),
- d’une tâche ou une activité que l’élève doit réussir,
- d’une consigne (l’ensemble des instructions de travail).
Pour rendre possible cette dynamique de travail, la situation problème
proposée aux apprenants doit:
- avoir du sens pour eux (doit les interpeller, les concerner par son caractère
concret…),
- être liée à un obstacle repéré, défini et considéré comme «dépassable» par
l’enseignant, et dont les apprenants doivent prendre conscience à tr avers
l’émergence de leurs conceptions (représentations mentales),
- faire naître un questionnement en eux (les apprenants ne répondent plus aux
seules questions du maître),
- créer une ou des ruptures les amenant à déconstruire le ou les modèles initiaux
s’ils sont inadaptés ou erronés,
- correspondre à une situation complexe, si possible liée au réel, pouvant ouvrir
sur différentes réponses acceptables et différentes stratégies utilisables,
- déboucher sur un savoir d’ordre général (notion, concept, loi, règle,
compétence, savoir faire, savoir-être, savoir-devenir),
- faire l’objet d’un ou plusieurs moments de métacognition (analyse à posteriori
de la manière dont les activités ont été vécues et du savoir qui a pu être intégré).
39
II.1.5.1 Modalité d’application en classe :
- Mettre la classe en contexte (présenter la situation problème aux apprenants),
travailler sur l’élément déclencheur, trouver un prétexte…
- Provoquer le débat (le travail en petits groupes est une voie intéressante à
exploiter) ; cette étape peut permettre aux élèves de débattre de leurs
représentations afin de les valider ou de les remettre en question.
Ce débat autour de la situation problème proposée peut faire émerger les
représentations et faire adhérer les élèves au projet.
Rôle du maître :
Rôle de l’élève :
- guide les élèves dans leur
- participe au débat en soumettant ses
appropriation de la situation
idées. Collabore à l’élaboration d’une
problème,
ou des représentations de la classe,
- propose des outils de travail et des
- identifie les problèmes et émet des
indications méthodologiques,
hypothèses,
- stimule et encadre les débats,
- remet en cause des représentations,
- donne des informations et fournit
-s’implique dans des tâches
des ressources,
d’apprentissage à des fins de
- propose des tâches aux élèves,
résolution de problème,
Tableau 2: « Document d’accompagnement du primaire 5ème année primaire.»43
43
- Document d’accompagnement du primaire .5ème année primaire .p 7
41
II.1.6. Contenus et activités
II.1.6.1 Actes de parole et conduites langagières :
C'est autour des actes de paroles suivants que l'enseignant assure les
apprentissages linguistiques et enrichie le stock lexical de l'élève dont il a besoin
dans son passage de la communication orale à la communication écrite, par
exemple :
Les thèmes
proposés
Sous thèmes possibles
Suggestions d’actes de
parole à réaliser
-La situation géographique -Présenter son pays
La citoyenneté
de son pays
-Donner des informations
- Le drapeau, la monnaie,
sur la vie quotidienne, la vie
la nationalité, la langue
familiale, la vie en société
- Une fête nationale : la
-Expliquer une tradition
fête de l’indépendance
-Inviter quelqu’un à visiter
son pays.
A la fin du cycle primaire, l’élève doit être capable d’identifier la situation de
communication inscrite dans le thème développé, et de produire un énoncé
intelligible pour communiquer44
II.1.6.2 Activités à l’oral :
L’oral pris en charge dès la 3eme année primaire doit donner lieu en la 5eme
année primaire à des échanges variés en situations de communication réelles.
En classe de langue, on distingue deux types d’oral qui se chevauchent et
interagissent :
44
Document d’accompagnement du primaire .5ème année primaire .p.10
41
 l’un concerne les situations d’apprentissage de l’oral avec des activités
spécifiques de l’expression orale,
 l’autre concerne les situations de communication qui sont les échanges
verbaux pendant la conduite de la classe.
L’un et l’autre sont d’égale importance pour l’enseignement /apprentissage de
l’oral qui lui-même sous- tend l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
En cette fin de cycle, l’enseignement de l’oral doit proposer un ensemble
complet d’activités d’apprentissage de la langue orale avec les objectifs généraux
suivants :
II.1.6.2.1 Développer des attitudes communicatives :
Il s’agit de développer des comportements d’auditeur/parleur comme :
savoir écouter l’autre : être attentif, se concentrer sur ce qui est dit ;
exprimer son désir de communiquer : prendre la parole, respecter son tour
de parole (récitation, réponse à une question,…) ;
 adapter sa voix (timbre, rythme, puissance, volume, mélodie…) à la
situation de communication (on ne parle pas de la même façon selon que
l’on s’adresse aux membres du groupe de travail ou à l’ensemble de la
classe.) ;
 adopter une attitude (gestuelle, mimique, posture …) en fonction de la
situation de communication (récit d’un souvenir, présentation d’un jeu …)
 adapter son langage en fonction du statut des auditeurs (camarades,
enseignant, directeur …) ;
 harmoniser son discours avec celui des interlocuteurs (parler du même
thème…);
 participer de manière effective à un dialogue, un débat en donnant son
point de vue, en sélectionnant une information et en l’utilisant pour que le
message soit compréhensible ;
42
 savoir tenir des rôles différents (dire à plusieurs voix un texte …).
II.6.2.2-Structurer la langue :
Il s’agit de travailler la langue pour :
 s’approprier les règles syntaxiques nécessaires à l’expression ;
 acquérir du vocabulaire et accroître son stock lexical pour questionner,
dialoguer, exprimer un choix, un point de vue ;
 développer la notion de champ lexical pour décrire, nommer, situer, relier,
identifier, expliquer, informer ;
 enrichir ses modes d’expression.
II.6.2.3-Construire et réinvestir des compétences communicatives et
linguistiques :
Pendant les moments d’expression/communication l’élève sera amené à :
- écouter et analyser les productions des autres élèves ou des « experts »
(textes d’adultes ou enregistrés) ;
- préparer sa propre production en mobilisant ses idées et en les mettant en mots,
en discours ;
- reprendre et analyser sa production orale à la lumière des remarques des
auditeurs pour tenir des conduites langagières (parler, dire, communiquer).
Ces moments correspondent à des activités orales de réinvestissement et
d’aboutissement de l’enseignement de l’oral.
L’apprenant va mobiliser des outils de la langue (vocabulaire, règles de
syntaxe...)et traiter de l’information pour faire un récit personnel d’un
souvenir ou d’un événement réel ou imaginaire, pour exprimer un choix ou un
point de vue (argumenter), pour présenter un jeu, pour commenter une histoire
en mettant en œuvre des modalités de communication.
43
Ces activités à l’oral peuvent être résumées ainsi :
Situations
Situations d’expression
d’enseignement/apprentissage
Les activités structurées de
Ces activités concernent des situations
l’apprentissage de l’oral font l’objet
de communication plus ouvertes, aux
d’un apprentissage spécifique dans des
objectifs moins contraignants.
situations appropriées, ciblées et
Ici, il s’agit plutôt de :
réduites.
- s’exprimer,
Ici, il s’agit d’apprendre à :
- exprimer un choix,
- questionner,
- raconter un souvenir,
- dialoguer,
- mettre en voix un poème,
- décrire,
- débattre d’un sujet,
- identifier,
- échanger librement des propos
- expliquer,
à partir d’un thème,
- informer,
Tableau 4: « Document d’accompagnement du primaire 5ème année primaire.»45
Pour développer les compétences à l’oral, les enseignants interviendront au
plan de :
- La motivation à la prise de parole chez l’apprenant :
Des supports oraux mais aussi des supports visuels sont utiles pour créer une
motivation à la parole. Ces supports sont un artifice didactique pour favoriser les
échanges verbaux et faire communiquer les apprenants entre eux. Ces supports
doivent s’inscrire dans des domaines familiers aux apprenants. Il ne s’agit plus
de répéter des mots ou une structure donnée dans un dialogue mais de produire
45
Document d’accompagnement du primaire 5ème. année primaire .p. 14
44
du discours à partir d’une compréhension de la situation présentée par le texte
oral ou le texte écrit ou par l’illustration.
Supports possibles :
Supports
oraux
Comptine, fable, récit oral, dialogue, conversation,
consigne, interview, monologue, exposé, bulletin
météo, spot publicitaire, chanson, débat, conte …
Supports
Affiche publicitaire, affiche d’information éducative,
visuels
dépliant, support imagé…
 L’apprentissage de l’écoute :
Pour arriver à une compréhension globale d’un document sonore, les
apprenants écoutent en s’appuyant sur des éléments chargés de sens. Il est
nécessaire d’installer chez eux des stratégies d’écoute en donnant des consignes
d’écoute.
La démarche à suivre s’appuie sur l’anticipation et la reformulation de
l’information.
 L’analyse du document sonore :
Il s’agit de faire analyser, c'est-à -dire dégager les éléments signifiants dans
le support : qui parle ? À qui ? À propos de quoi ? Que dit-il ?... Pendant cette
phase, les apprenants s’appuient sur la structure du texte, d’autres utiliseront le
vocabulaire ou les mots connus.
Evaluation de l’oral :
Pour l’évaluation de l’oral, il est important de distinguer les deux types
d’oral dans la classe de langue : les situations d’expression sont difficiles à
évaluer de manière objective car elles ont le caractère volatil de tout ce qui est
spontané.
45
Par contre, on peut mieux circonscrire les situations d’apprentissage de
l’oral par des critères d’évaluation. Ainsi :
Par exemple, l’enseignant évaluera la récitation d’une comptine selon la grille
suivante:
Critères
Degré de mémorisation
Indicateurs
I1 : L’élève récite d’un trait.
I2: L’élève restitue le texte dans son intégralité.
I1 : L’élève adopte un ton adéquat au texte.
I2: L’élève respecte le rythme du texte.
Présentation orale du
I3: L’élève utilise les ressources du langage
texte
gestuel.
I4: L’élève restitue l’émotion contenue dans le
texte.
Tableau 5: « Document d’accompagnement du primaire, 5ème année primaire.»46
Pendant le récit oral d’un événement et en fonction de l’objectif retenu,
l’enseignant prendra en considération :
- le respect de la structure narrative
- l’organisation de l’information selon la chronologie du texte support
- le niveau de langue employé (niveau familier, standard…)
- le choix des types de phrases et leur organisation
- le choix des pronoms, des adverbes pour mettre en relief le récit
- l’adéquation des temps des verbes
- l’attitude de l’élève (aisance, temps de parole, débit).
L’oral en classe de langue est présent dans toutes les activités.
46
Document d’accompagnement du primaire, 5ème année primaire .p.16
46
A l’enseignant de veiller à ce que chaque élève ait son temps de parole. C’est
en parlant que se développeront des savoirs et des savoir-faire linguistiques et
discursifs qui, réunis, forment la compétence de communication orale.
47
Chapitre III.
QUESTIONNAIRES ET
RESULTATS DES
ENQUETES
48
III.1.. Questionnaire des apprenants
III.1.1 Objectifs du questionnaire :
Ce questionnaire, déjà cité, a pour objectif de recenser des informations sur la
manière par laquelle l'enseignement de l'oral dans les écoles primaires de M’sila
est appliqué effectivement.
Ces apprenants ont déjà commencé à apprendre le français à partir de la classe
de 3ème année primaire, (2 années dans l'apprentissage du français).
Ce questionnaire qui est composé de neuf (09) questions dont huit (08) sont à
multiples choix alors que la dernière est à réponse individuelle rédigée par
l’élève.
Dans les sous parties qui suivent, nous évoquerons les objectifs spécifiques de
chaque question, à partir des résultats de l’enquête, notre analyse commence.
III.1.2. Conditions de réalisation de l'enquête :
Ce questionnaire a été distribué à 123 apprenants, dans trois écoles primaires
situées dans différentes communes et villages de la wilaya de M'sila , pour la
ville de M'sila on a choisi l'école primaire (HAIMEUR Abderrahmane) .
Dans chaque école on a choisi une classe de 5ème année primaire, composée
de (30 à 40) élèves. Il est à souligner que pour des difficultés administratives,
nous étions obligés de ne pas rentrer aux autres écoles choisies, pour superviser
l'application de ces questionnaires sur le terrain.
Pour résoudre ce problème, certains amis et collègues parmi eux des
enseignants et des inspecteurs nous ont aidé à distribuer ce questionnaire et
expliquer ce qui est demandé, selon les consignes qu'on les a transmis.
Dans le but d'atténuer l'atmosphère de classe car les élèves n'avaient pas
l'habitude a ce type d'enquête, les enseignants ont expliqué aux élèves que ce
49
qu'ils vont faire n'est pas un examen qui sera sanctionné par la réussite ou
l'échec; et qu'ils ne sont pas obligés de répondre au questionnaire.
Afin que nous compensions notre absence sur le terrain, on a mis certaines
consignes dans le questionnaire même, avec une rubrique intitulée :
(Avant de remplir ce questionnaire, on invite notre élève à)
Pour des raisons relatives à la faiblesse des apprenants dans la langue
française, et selon les instructions de notre directeur de recherche, la version qui
a été distribuée aux apprenants était en langue maternelle (l'arabe).
Cependant, on ne présente dans ce travail que la version française du
questionnaire.
NB : Le texte du questionnaire des apprenants figure dans l’annexe
51
III.2.. Questionnaire des enseignants
III.2.1 Objectifs généraux du questionnaire:
Ce questionnaire comme nous l'avons déjà mentionné a pour objectif de
recenser des informations sur la manière par laquelle l'enseignement de l'oral
dans les écoles primaires de M’SILA est appliqué effectivement.
Ce questionnaire qui est composé de huit (08) questions à choix multiples.
Dans les sous parties qui suivent, nous évoquerons les objectifs spécifiques de
chaque question posée.
A partir des résultats de l'enquête, notre analyse débute, nous développons les
titres et les sous titres en rapport avec la (es) question (s) posée (s).
III.2.2 Conditions de réalisation de l'enquête :
Ce questionnaire a été distribué à (17) enseignants dans plusieurs écoles
primaires, situés dans des régions différentes de la wilaya de M’sila .
Dans chaque école on a distribué le questionnaire, tout d'abord aux
enseignants des classes de nos échantillons, ensuite aux autres enseignants de
certaines écoles avoisinantes.
Ce questionnaire a été adressé en français aux enseignants sur le terrain. Selon
les consignes qu'on a mis au début du questionnaire, on a expliqué aux
enseignants qu'il s'agit d'une enquête à visée scientifique et que notre objectif ne
vise pas à porter atteinte à qui que ce soit (ni à l'école, ni à l'enseignant).
Le nom et prénom de l'enseignant ont été supprimés, selon les conseils du
directeur de recherche, afin que ce dernier soit dans les conditions les plus
objectives et les plus transparentes, et lui créer une atmosphère de sécurité et de
détente lors du processus de sa réponse.
Pour des raisons qu'on expliquera ultérieurement, on a demandé aux
51
enseignants de préciser certaines informations relatives à leur cursus
universitaire et les diplômes obtenus.
Les consignes de ce questionnaire ont été expliquées aux superviseurs, afin
que nous compensions notre absence sur le terrain, on a mis certaines consignes
dans le questionnaire même, dans la rubrique intitulée :
(Avant de remplir ce questionnaire, notre enseignant est invité à )
NB: Le texte du questionnaire des enseignants figure dans l’annexe
52
53
III.3. RESULTATS DES ENQUETES
III.3.1. Présentation :
Après avoir présenté les objectifs de nos questionnaires et leurs composantes
et conditions de réalisation, il convient de présenter les résultats de nos enquêtes.
Pour ce faire, il convient tout d'abord de mettre le lecteur au courant de la
manière par laquelle on a fait les statistiques, ensuite de présenter respectivement
les résultats de notre enquête sur les apprenants et les résultats de notre enquête
sur les enseignants.
Pour recenser les résultats, on a eu recours à analyser toutes les copies de nos
échantillons et on a fait des statistiques pour chaque réponse donnée par les
apprenants et les enseignants. Ces statistiques ont été calculées de sorte à avoir le
pourcentage de ces résultats.
III.3.2. Résultats de l'enquête sur les apprenants :
1- En classe de 5 ème, je parle avec mon camarade de classe en français :
Examen question Numéro 1
Ecoles
Haimeur
Khobana
B.Srour
a- Toujours
26,8%
0%
3,5%
b- Parfois
36,6%
20%
43,4%
c- Aucune foi
36,6%
80%
53,6%
2- A l'extérieur de la salle de classe :
54
Examen question Numéro 2
Ecoles
a- Je parle en français avec mes
amis.
b-Je parle en français avec les
membres de ma famille.
c- Franchement, je ne parle pas
en français.
Haimeur
Khobana
B.Srour
40%
0%
0%
40%
6,4%
3,4%
20%
93,3%
96,4%
3- Ouvre a la page (64) de ton livre de français , puis coche ce qui convient :
Examen question Numéro 3
Ecoles
a- Avant de cocher la bonne réponse,
on a écouté le texte sur VCD.
Haimeur Khobana
B.Srour
0%
0%
0%
90%
93,4%
93,4%
10%
6,6%
6,6%
b- Avant de cocher la bonne
réponse, l’enseignant nous a lu le
texte.
c- Avant de cocher la bonne réponse,
on a lu le texte.
4-Ouvre à la page (30) de ton livre, puis coche la bonne réponse :
55
Examen question Numéro 04
Haimeur Khobana
Ecoles
B.Srour
a- Dans cette page, l’enseignant de
français nous a traduit tout le texte mot 13,3%
83,4%
83,4%
10%
10%
6,6%
6,6%
à mot.
b- Dans cette page, l’enseignant de
français nous a traduit certains mots du 83,4%
texte.
c- Dans cette page, l’enseignant de
français n'a traduit aucun mot en arabe.
3,3%
5- Ouvre à la page (11) de ton livre. Observe bien l’image, puis coche la
bonne réponse :
Examen question Numéro 5
Ecoles
Haimeur Khobana
B.Srour
0%
33,4%
33,3%
73,7%
20%
20%
26,7%
46,6%
46,7%
a- Tous les élèves ont exprimé leurs
opinons vis-à-vis de ces images en
français.
b- Certains élèves ont exprimé leurs
opinions vis-à-vis de l’image en
français.
c- On n'a jamais parlé de ces images.
6-Quand il s'agit d'un dialogue :
56
Examen question Numéro 6
Ecoles
a- On le joue en lisant le texte du livre
à la fin du cours devant nos camarades.
b- On le joue sans lire le texte du livre
à la fin du cours devant nos camarades.
c- Franchement , on ne le joue pas
mais on le lis seulement
Haimeur Khobana
B.Srour
3,4%
3,4%
3,4%
63,3%
6,6%
6,6%
33,4%
90%
90%
7- L’enseignant de français nous demande de composer un dialogue qui
ressemble à la situation de communication étudiée dans le cours :
Examen question Numéro 7
Ecoles
Haimeur Khobana
B.Srour
a- dans chaque séance de l'oral
00%
13,3%
13,4%
b- dans certaines séances de l'oral.
66,6%
63,4%
26,6%
33,4%
23,3%
60%
c- il ne nous demande pas cela car il
n'y pas de séances de l'oral.
57
8- Dans les exercices, la difficulté réside dans le fait que :
(tu peux cocher plusieurs choix).
Examen question Numéro 8
Ecoles
Haimeur Khobana
B.Srour
a- Les phrases soient longues.
23,4 %
46
40
53,4%
36,6%
46,6%
c-La voix du VCD n'est pas claire.
13,3%
16,6%
12,6%
d- Autres, Précise-les: ................
0%
0%
0%
b- Les phrases comportent certains
mots difficiles.
9- la langue la plus facile pour toi est-elle l'arabe ou le français ? Pourquoi ?
- 60% à Haimeur , 80% à Khobana et à Ben srour voient que le français est
une langue difficile et que l'arabe est beaucoup plus facile .
Les arguments le plus souvent avancés sont des difficultés dans toutes les
séances du français.
III.3.3. Résultats de l'enquête sur les enseignants :
1-Remets en ordre les cours suivants, en commençant du plus important au
58
moins importants:(mettez la lettre dans le vide) :
a- les cours de la grammaire.
b- les cours de la production orale
c- les cours de la production écrite
d- les cours de la compréhension orale
e- les cours de la compréhension écrite et de la lecture.
-A Haimeur, le pourcentage des enseignants qui ont donné l'ordre :
(d, c, a, b,e) est 100% de l'échantillon pris dans ce département.
-A Khobana, le pourcentage des enseignants qui ont donné l'ordre :
(d, e, a, c,b) est 80% de l'échantillon pris dans ce département, alors que
20 % des enseignants ont donné l'ordre (a,b,c,d,e)
-A Ben srour, le pourcentage des enseignants qui ont donné l'ordre :
(c ,a,e, d,b) est 60 % de l'échantillon pris dans ce département. Alors que 40%
des enseignants interrogés ont donné l'ordre (a,b,c,d,e)
59
2- Le volume horaire en 5ème AP est :
Examen question Numéro 2
Ecoles
a- suffisant pour couvrir tout le
programme
b- n'est pas suffisant pour couvrir tout le
programme.
c-je ne sais pas : j'enseigne pour la 1ère
fois ce niveau.
Haimeur Khobana
B.Srour
60%
80%
55%
40%
20%
45%
0%
0%
0%
3-Dans les cours de l'expression orale, je consacre à cette compétence:
Examen question Numéro 3
Ecoles
Haimeur Khobana
B.Srour
a- tout le cours.
60%
40%
60%
b- une moitié du cours.
20%
40%
30%
20%
20%
10%
0%
0%
0%
c- cette compétence est sacrifiée aux
autres compétences.
d- Je n'enseigne pas dans cette classe.
61
4- Mes élèves, sont en oral capables :
Examen question Numéro 4
Ecoles
a- de s'exprimer librement avec des
phrases françaises simples.
b- de s'exprimer librement avec des
phrases complexes.
Haimeur Khobana
B.Srour
50%
10%
25%
30%
0%
4%
20%
90%
66%
0%
0%
5%
c- franchement, mes élèves sont
faibles dans cette compétence et ne
peuvent pas s'exprimer en phrases
françaises simples.
d- je n'enseigne pas dans cette classe.
5- A mon avis, la faiblesse des élèves en français dans l'expression orale est
due (vous pouvez cocher plusieurs choix):
Examen question Numéro 5
Haimeur
Khobana B.Srour
30%
20%
40%
b- au système de l'évaluation
30%
40%
20%
c- aux professeurs non expérimentés.
40%
0%
20%
d- Au guide pédagogique suivi.
0%
40%
20%
Ecoles
a- au temps car on n'a pas beaucoup du
temps.
61
6- Pour moi, je préfère:
Examen question Numéro 6
Ecoles
a- expliquer tous les mots difficiles en arabe
pour ne pas perdre le temps.
b- expliquer quelques mots difficiles en
arabe pour ne pas perdre le temps.
c- expliquer tous les mots difficiles et faciles
en arabe.
Haimeur Khobana
B.Srour
0%
0%
0%
100%
100%
100%
0%
0%
0%
7-Dans la classe de 5ème, le nombre des élèves est:
Examen question Numéro 7
Ecoles
Haimeur Khobana
B.Srour
a- entre 25 et 30 élèves.
0%
0%
0%
b- entre 30 et 35 élèves.
0%
0%
0%
c- entre 35 et 40 élèves.
0%
0%
0%
62
8- Dans les exercices, les questions sont :
Examen question Numéro 8
Ecoles
Haimeur Khobana
B.Srour
a- toutes faciles pour les élèves
00%
40%
10%
b- certaines sont faciles.
100%
20%
60%
c- touts les phrases sont difficiles.
00%
40%
30%
Analyse sur les informations relatives aux enseignants
Ecoles
Informations
Moyenne d’expérience
professionnelle
Diplômés de l’I.T.E
Diplômés d’une licence en
littérature
*
63
Haimeur
Khobana
B.Srour
10 ans
05 ans
03 ans
80 %
20 %
00 %
00 %
75 %
100 %
CHAPITRE IV :
ANALYSES DES
RESULTATS
64
IV.1. Compréhension de l’oral
IV.1.1 Inconvénients de la langue maternelle en cours de langue:
Selon les résultats de nos enquêtes, nous avons constaté que tous les
enseignants interrogés, dans les trois régions citées, préfèrent expliquer certains
mots et expressions en langue maternelle, alors que le reste du texte sera
explicité en français à travers les gestes et les mimiques : le pourcentage était
100% dans les trois écoles47.
Objectivement parlant, nous avons certaines réticences sur cette image idéale
qu'ont donnée les enseignants interrogés, leurs réponses s'opposent
complètement aux résultats d'autres questions posées aux apprenants dont 13,3%
à Haimeur, 83,4% à Khobana, et 83,4% à Ben srour48, ont affirmé que leurs
enseignants de français ont traduit le texte de la compréhension orale mot à mot.
En classe de FLE, le recours excessif à la langue maternelle représente un
aspect négatif, surtout au niveau des interférences entre les deux langues.
La traduction de mot a mot des textes de compréhension orale a l'étape du
primaire reflète a nos yeux l'état de perturbation dont souffrent les enseignants
interrogés dans notre corpus, possédant tous une licence en lettres49, ces
enseignants-là sont mal formés par les universitaires Algériennes, par manque de
compétences pédagogiques, ils trouvent, bien qu'ils ne sachent pas l'aspect
négatif de la traduction excessive, que le recours à la traduction de tout le texte
en langue maternelle est le chemin le plus rapide et le plus facile qui garantit
l'accès au sens pour tous les apprenants.
47
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 06) p.51.
48
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (question 04) p.45.
49
Voir les résultats d’analyse des informations relatives aux enseignants .p.51.
65
IV.1.2 Légitimité de la langue maternelle en cours de langue :
D'après les résultats de notre modeste enquête et vue la spécificité du contexte
scolaire Algérien : grand nombre 50 d'apprenants dans la salle de classe, absence
de formations pédagogiques des enseignants de français, etc.
On voit que le recours à la langue maternelle doit être conscient et
contextualité du point de vue pédagogique.
Ce recours est légitime lorsque le processus du cours est bloqué et qu'une
traduction rapide et brève peut réanimer le cours et débloquer la situation de
communication et l'interaction enseignant/ apprenants.
IV.1.3 Problème de mise en situation de communication et de réemploi :
Deux étapes très importantes dans le cours de compréhension orale, d'après les
conceptions du guide d'accompagnement élaboré par les concepteurs des
manuels scolaires Algériens.
Les résultats de nos enquêtes sur le terrain ont démontré que 33,4% des
apprenants à Haimeur , 90% à Khobana et à Ben srour, ont déclaré que l'étape
de mise en situation est absente en cours de langue.51
A la question si le professeur leur demande de composer un dialogue où ils
réutiliseront les expressions qui représentent les objectifs à atteindre dans un tel
cours d'oral : 66,6 % de notre corpus à Haimeur, 63,4% à Khobana et 26,6% à
Ben srour 52 ont déclaré que leurs professeurs le feront parfois dans certains
cours d'oral.
Ces résultats démontrent à nos yeux que le réemploi et la réutilisation non
systématique des expressions et du vocabulaire visés dans un cours d'oral et qui
50
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 07) p.51
51
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (question 06) p.51
52
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (question 07) p.46
66
représentent des objectifs à atteindre créent un problème dont les conséquences
linguistiques sont certainement passives.
En effet, un pourcentage bien considérable des apprenants (33,4 à Haimeur
23,3% à Khobana et 60% à Ben srour) ont déclaré que cette étape n'est pas
présente dans le cours d'oral) : car il n' y pas de séance destinée à l'oral 53, bien
que leurs réponses s'opposent à celles de la majorité, on peut les justifier par le
fait que les cours de compréhension orale sont parfois négligés, faute d'horaires
suffisants accordés aux cours de français et la non évaluation des compétences
de compréhension et de production à l'examen final, certains enseignants se
donnent le droit à négliger ces cours .
Les résultats de nos enquêtes sur le terrain, ont démontré que 40% des
enseignants à Haimeur, 20% à Khobana, 45% à Ben srour, croient que les
horaires accordés aux cours de français, sont insuffisants pour couvrir tout le
programme. 54
IV.1.4 Problème d'évaluation :
L'évaluation est une étape très importante suite a laquelle les compétences
visées seront évaluées et par conséquent les évaluateurs vont savoir à quel point
le processus d'enseignement a donné ses fruits ou pas ?
Dans la compétence de la compréhension orale, l'enseignant devra, comme on
l'a déjà dit, faire écouter deux fois aux apprenants un enregistrement sonore.
Ceux derniers, ayant écouté et compris les documents doivent vérifier les
informations données en cochant les réponses vraies.
Selon les résultats de nos enquêtes sur le terrain, 53,4% des apprenants à
Haimeur, 36,6% à Khobana, 46,6% a Ben srour,voient que les phrases proposées
53
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (question 07) p.46
54
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 02) p.49
67
pour évaluer la compréhension orale des apprenants, contiennent des mots
difficiles alors que 23,4% à Haimeur , 46% à Khobana et 40% à Ben srour
voient que les phrases qui sont proposées pour tester la compréhension orale des
élèves sont longues.55
Les résultats de l'enquête auprès d'un public d'enseignants sur le même thème
ont confirmé les opinions des apprenants : 100% d'enseignants à Haimeur, 20% à
Khobana, et 60% à Ben srour
56
croient que dans les tests d'évaluation, certaines
phrases sont difficiles pour les apprenants, ce qui ne cache pas une sorte de
difficulté dans ces phrases-là.
Ajoutons a tout cela que l’évaluation de cette compétence ne se base pas le
plus souvent sur un support sonore ce qui banalise a nos yeux cette étape
d'évaluation et la rend inefficace : selon les résultats de nos enquêtes 90% des
apprenants à Haimeur, 93,4% à Khobana, 93,4% à Ben srour affirment l'absence
des enregistrements sonores authentiques dans l'évaluation de la compréhension
orale 57.
Sans oublier la traduction littérale en langue maternelle de la part des
enseignants de ces tests d'évaluation.
IV.2. Expression orale
Après avoir mis l'accent sur le processus du cours de la compréhension orale
et après avoir montré quelques difficultés que rencontrent les enseignants et les
apprenants sur le terrain, il nous semble très important d'étudier la partie la plus
importante dans le cours de français en général et le développement de la
compétence orale en particulier : la production orale.
55
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (question 8) p.52
56
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 8) p.52
57
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (questions 3) p.44
68
Pour ce faire, il convient tout d'abord de mettre en lumière le processus du
cours de la production orale selon les instructions du guide pédagogique, ensuite
de se concentrer sur ce qui se passe effectivement sur le terrain en traitant les
problèmes que rencontrent les enseignants et les apprenants algériens.
Avant de débuter notre analyse selon les objectifs que nous venons de
déclarer, un rappel de la faiblesse des apprenants algériens du primaire, dans la
compétence de la production orale, nous parait indispensable.
Selon les résultats de nos enquêtes sur le terrain auprès d'un public composé
de 17 enseignants dans les écoles citées, 20% à Haimeur , 90% à Khobana , et
66 % à Ben srour, ont affirmé que leurs élèves ne peuvent pas s'exprimer, après
trois années d'études du français, en propositions simples.58
IV.2.1 Insuffisance de l’horaire :
Selon les résultats de nos enquêtes sur le terrain, 60% des enseignants à
Haimeur , 40% à Khobana , 60% à Ben srour déclarent consacrer au cours de la
production orale toute la séance c'est-à-dire toutes les 45 minutes, alors que 20%
à HAIMEUR , 40% des enseignants à Khobana , 30% a Ben srour consacre à ce
cours la moitié de la séance.59
Ces résultats-là démontrent que la majorité des enseignants interrogés, ne se
limitent pas aux instructions du guide pédagogique car il est très difficile, vue le
contexte scolaire M'silien et la faiblesse pertinente des apprenants.
Avec tout le respect qu'on accorde aux enseignants interrogés, on constate
que leurs réponses à la question (6) du questionnaire s'opposent à leurs réponses
à une autre question sur le même thème mais formulée autrement :
58
59
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 04) p.50
ibid
69
On a demandé aux enseignants de mettre en ordre les cours selon leurs
importance et on a constaté que : 100% à Haimeur 80% à Khobana et 60% a
Ben srour voient que le cours de l’expression orale est le moins important 60.
IV.2.2 Absence d’une séance d’expression orale :
L'examen des réponses des apprenants à la question (5) du questionnaire nous
a permis de constater que : 26,7% à Haimeur , 46,6% à Khobana et 46,6% à Ben
srour ont déclaré qu'ils n'ont jamais parler de l’image présente dans la page (11)
du livre de l'élève .61
Ces résultats là sont presque identiques lors de l'examen de la question (6)
portant sur le même thème et le pourcentage : 33,4% à Haimeur , 90 % à
Khobana, 90% a Ben srour.62
Cette absence peut être justifiée de la part des enseignants 63 par le fait que la
séance d’expression orale peut être sacrifiée au détriment des autres: d'une part
les apprenants à l'étape du primaire ne sont pas évalués sur la production orale
car l'examen final ne prend pas en compte cette compétence.
C'est pour cette raison que certains enseignants se donnent le droit ou bien de
marginaliser la séance de production orale ou bien de l'annuler complètement :
« tous les travaux faisant référence à la didactique de l'oral soulignent
la difficulté qu'il y a à évaluer les productions des élèves. Les arguments le
plus souvent avancés pour ne pas évaluer l'oral sont d'ordre pratique. Trop
d'élèves et pas assez de temps, ce qui empêchent les enseignants de se faire
une idée des compétences en matière d'oral. Un autre argument tient a la
60
61
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 01) p.48.
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (questions 05) p.45.
62
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (questions 06) p.46.
63
Nous nous basons dans nos propos sur des entretiens avec certains enseignants.
71
globalité de ce que l'on a à évaluer (...) Mais tant que l'on ne sera pas
réellement en mesure d'évaluer, la question de l'enseignement/apprentissage
de l'oral restera au rang des vœux pieux : quel enseignant acceptera de
consacrer du temps à des activités qui le placeront face à sa propre
incompétence, dans un domaine majeur de son expertise professionnelle,
l'acte d'évaluation ? Quel formateur peut se satisfaire de ne pas disposer
d'éléments de régulation pour aider ses élèves dans leur parcours
d'apprentissage ? Quels élèves accepteront longtemps de jouer le jeu d'une
matière qui ne se serait pas sanctionnée »64
IV.2.3 La production orale entre les activités scolaires et extra scolaires :
Pour les apprenants Algériens, le seul contact et la seule occasion possible,
pour parler français, est limité a l'intérieur de la salle de classe, tout en supposant
qu'on parle français a l'intérieur de la salle de classe, pendant le cours de
français: 20% des apprenants à Haimeur, 93,3% a Khobana, 96,4% a Ben srour 65
déclarent ne pas parler en français à l'extérieur de la salle classe.
Cependant un pourcentage bien considérable à Haimeur (80 %) ont déclaré
parler en français à l'extérieur de la salle de classe avec les amis et les membres
de la famille. En effet, on ne comprend pas comment les apprenants à Haimeur
peuvent parler en français avec les amis et les membres de la famille : un grand
nombre d'enseignants interrogés (80%) dans ce département ont affirmé la
faiblesse pertinente de leurs apprenants dans les compétences de productions
orales66.
Pour remédier à cette opposition, nous pensons que les expressions utilisés par
ces apprenants se bornent le plus souvent sur les structures de salutations et de
64
MAURER.B,une didactique de l'oral du primaire au lycée,édition Bertrand Lacoste,Paris,2001,p 64.
65
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (questions 02) p.44.
66
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 04) p.50.
71
remerciements. Ce qui ne représente pas à nos yeux une production orale
significative.
Ajoutons à tout cela que l`impacte de la langue maternelle est toujours présent
a certains niveaux, dans les cours de français en général et le cours de production
orale en particulier : 36,6% à Haimeur, 80% à Khobana , 53,6% à Ben srour 67
déclarent ne pas parler en français à l'intérieur du cours de français. La question
la plus légitime qui se pose à cet égard comment nos apprenants vont pouvoir
posséder les compétences linguistiques de la langue cible tant qu'il y a une
excessivité dans le recours à la langue maternelle ?
67
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (question 01) p.43.
72
CONCLUSION
73
CONCLUSION
Selon les enseignants interrogés, la faiblesse des apprenants de M'sila dans les
compétences de l’orale est due à plusieurs raisons : à Haimeur 30% des
enseignants interrogés attribuent cette faiblesse à des contraintes d'horaires
alloués aux séances de l’orale, le pourcentage sur la même problématique était
dans les autres écoles : 20% à Khobana et 40% a Ben srour
68
D'autres enseignants pensent que le système d'évaluation vis-à -vis des
compétences orales réside derrière leur dégradation linguistique, MAURER se
demande de l'impact que peut laisser la non évaluation de l'oral :
« Mais tant que l'on ne sera pas réellement en mesure d'évaluer, la
question de l'enseignement/apprentissage de l'oral restera au rang des vœux
pieux (...) Quels élèves accepteront longtemps de jouer le jeu d'une matière qui
ne se serait pas sanctionnée comme les autres ? »69.
Le pourcentage des enseignants interrogés adoptant cette opinion est: 30% à
Haimeur, 40% à Khobana et 20% à Ben srour.70
Les enseignants non expérimentés, aux yeux des enseignants eux-mêmes,
jouent un mauvais rôle dans l'enseignement des compétences de production
orale. Le pourcentage sur la même problématique était : 40% des enseignants
interrogés à Haimeur et 20% à Ben s’rour.71
Nous attribuons cette incompétence aux spécialités proposées dans les
universités car les diplômes auxquels on prépare les enseignants sont
généralement en littérature. Le pourcentage des enseignants adoptant cette
68
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 05) p 50.
69
MAURER.B, une didactique de l'oral du primaire au lycée, édition Bertrand Lacoste, Paris, 2001,p.64.
70
Voir les résultats du questionnaire des enseignants (question 05) p 50.
71
Ibid.
74
opinion était 0% à Haimeur, 40% à Khobana et 20% à Ben Srour.72
D'après les apprenants interrogés, le français est une langue très difficile par
rapport à l'arabe. L'examen des réponses des apprenants à la question (09)
concernant la langue la plus facile et celle la plus difficile pour eux a démontré
que 60% des apprenants à Haimeur , 80% à Khobana et Ben srour ont rapporté
l'expression « français difficile » lors de la rédaction des réponses 73.
Un nombre bien considérable des apprenants ont déclaré avoir de difficultés
dans les compétences de : compréhension et expression orles. Un des apprenants
nous a rédigé en arabe une phrase très révélatrice de la situation lamentable du
français dans les écoles de M’sila : ça fait trois années que j'apprends le français
et je ne peux pas lire ou dire correctement une petite phrase.74
La question qui peut se poser à cet égard est de savoir : d'ou viennent toutes
ces impressions et ces stéréotypes? Selon nos enquêtes sur le contexte scolaire
primaire de M’sila, on peut justifier tout cela par la simple raison de ne pas
évaluer ces compétences.
Pour remédier à cet état de fait, nous proposons d'évaluer les compétences de
l’oral dans l'examen final du primaire, car nous croyons que les apprenants
Algériens ont été habitués à être évalués et sanctionnés par une note, si non toute
tentative d'amélioration de l'enseignement des compétences orales va être
échouée.
72
73
74
Ibid
Voir les résultats du questionnaire des apprenants (question 09) p 47.
voir annexe
75
BIBLIOGRAPHIE
76
Ouvrages et livres:
1-MAURER.B, une didactique de l'oral du primaire au lycée, édition Bertrand
Lacoste, Paris, 2001.
2-Le Robert Dictionnaire D’aujourd’hui, Alain Ray, Canada, 1991
3-Le Petit Larousse illustré, Larousse, Paris, 1995
4-Dictionnaire HACHETTE encyclopédique, HACHETTE, Paris, 1995
5-Le Petit Robert de la langue française, Dictionnaire le Robert, Paris, 2006,
6-Charraudeau. P et Maigneneau, Dictionnaire d'analyse du discours, Paris,
Seuil, 2002.
7-De Saussure, Ferdinand, Langue/parole, La théorie saussurienne, Linguistique,
Frédéric François, Ed : PUF FONDAMENTAL 1980, Paris
8-Coletta, Jean- Marc, L’oral c’est quoi ? Dans oser l’oral, cahiers pédagogiques,
n°400
9-Dictionnaire Encyclopédique, Larousse, 2001
10-Charmeux, Evelyne, « Ap-prendre la parole : l’oral aussi ça s’apprend,
L’école en question », SEDRAP, 1996
11-ESCUDIEB, le buveur de mots, JDI, n° 2, octobre 1995
12-Florin, Agnès. Parler ensemble en maternelle, La maîtrise de l'oral,
L'initiation à l'écrit, Paris, 1995.
13-Bucheton. Dominique, Interactions dialoguer communiquer, L'art du
mélange, le Français aujourd'hui n°113, paris, Ed, Armand colin.
14-Rapport de l’inspection générale qui a été effectué sur l’enseignement de
l’oral en France, cité par, Bruno Maurer, Une didactique de l'oral du primaire au
lycée, Ed, Bertrand Lacoste, 2001.
15-Oscar Brenifier, « Enseigner le débat par l’oral », CRDP de Bretagne, 2002.
16-Halté Jean François, pourquoi faut il oser l’oral ? Dans oser l’oral.
17-Claudette CORNAIRE, Le point sur la lecture en didactique , centre éducatif
et culturel, 1991.
18-Francis GOULLIER, IGEN, Représentant national auprès de la division des
Politiques Linguistique du Conseil de l’Europe, Les outils du conseil de l’Europe
en classe de langue, Cadre Européen Commun et Portfolios, Didier, 2005.
19-Bruno OLLIVIER, Communiquer pour enseigner, Hachette, 1992.
20-Document d’accompagnement du primaire 5ème année primaire.
21-DELL. H, Vers la compétence de communication, Hatier-Crédif, Paris, 1984
77
Articles électroniques :
1-http://www.ac-creteil.fr/langages/contenu/prat_peda/dossiers/oral.htm
2-Tozzi. Michel. Professeur à l’université de Montpellier III, www.sgencfdt.org/act/article1380.html.
3. http://www.lepointdufle.net/p/activitesdeclasse.htm
4. http://www.francparler.org/fiches/jeux_oral.htm
78
ANNEXES
79
Questionnaire des apprenants
Notes nécessaires :
Avant de remplir le questionnaire, on invite notre cher élève à :
A- Remplir le questionnaire d'une manière transparente et objective.
B- Savoir que ce questionnaire n'est pas un examen qui sera sanctionné par la
réussite ou l’échec, mais au contraire quelques simples informations à fournir.
C- Il est à souligner que tu as le droit de ne pas cocher ou de déclarer ce dont tu
as réserve comme (nom /prénom) ou autres informations.
D- tu peux cocher ce que tu penses correcte avec des symboles comme (x) à côté
de la réponse ou de mettre la réponse correcte à, tes yeux, dans un cercle.
L'important c'est de préciser la réponse et peu importe le moyen.
E- Ce questionnaire ne visera jamais à porter atteint à qui que ce soit
:(enseignant, école.. etc.) : il s'agit, encore une fois, d'informations précises à
fournir.
F- Dans ce questionnaire, certaines questions nécessitent la référence à des pages
Précise. Notre cher élève est prié de ne pas répondre à ces questions avant
d'ouvrir la Page de référence et de bien l'observer.
G- les numéros des questions ne suivent aucun ordre et sont donné à titre
indicatif
81
1- En classe de 5ème, je parle avec mon camarade de classe en français:
a- Toujours
b- Parfois.
c- Aucune fois
2- A l'extérieur de la salle de classe :
a- Je parle en français avec mes amis.
b- Je parle en français avec les membres de ma famille.
c - Franchement, je ne parle pas en français
3- Ouvre à la page (64) de ton livre, puis coche ce qui convient :
a- Avant de cocher la bonne réponse, on a
écouté le dialogue sur VCD.
b- Avant de cocher la bonne réponse,
l’enseignant nous a lu le texte.
c- Avant de cocher la bonne réponse, on
a lu le texte.
4 -Ouvre à la page (30) de votre livre, puis coche la bonne réponse :
a- Dans cette page, l’enseignant de français
nous a traduit tout le texte mot à mot.
b- Dans cette page, l’enseignant de français
nous a traduit certains mots du texte.
c- Dans cette page, l’enseignant de français
n'a traduit aucun mot en arabe.
05- Ouvre à la page (11) de votre livre. Observe bien l’image,
puis cochez la bonne réponse :
a- Tous les élèves ont exprimé leurs
opinons vis-à- vis de ces images en français.
b- Certains élèves ont exprimés leurs
opinions vis-à vis de ces images en français.
c-On n'a jamais parlé de ces images.
81
06-Quand il s'agit d'un dialogue :
a- On le joue en lisant le texte du livre
à la fin du cours devant nos camarades.
b- On le joue sans lire le texte du livre
à la fin du cours devant nos camarades.
c- Franchement, on ne le joue pas mais
on le lis seulement.
07- L’enseignant nous demande de composer un dialogue qui ressemble
à la situation de communication étudiée dans le cours :
a- dans chaque cours d'oral.
b- dans certains cours d'oral.
c- il ne nous demande pas cela car il n'y
pas de cours d'oral..
08- Dans les exercices , la difficulté réside dans le fait que :
(Tu peux cocher plusieurs choix).
a- Les phrases soient longues.
b- Les phrases comportent certains mots difficiles.
c- La voix du VCD n'est pas claire.
d- Autre. Précise-les : ................
09- la langue la plus facile pour toi est-elle l'arabe ou le français? Pourquoi?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…
………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…
Fin du questionnaire
82
Questionnaire des enseignants
Avant de remplir ce questionnaire, notre enseignant est invité à :
1 – savoir que ce questionnaire à un aspect scientifique et ne visera en
aucun cas à porter atteinte à qui que ce soit.
2- Remplir ce questionnaire d'une manière objective et reflétant ce qui se
passe effectivement sur le terrain.
3- Savoir qu'il a toujours le droit a ne pas répondre à toute question
dont il a réserve.
4- les questions ne suivent aucun ordre et les numéros sont donnés à
titre indicatif.
Informations générales
 Ecole :……………………………………………………………………………………..……………………….
 Zone :
urbaine semi- urbaine rurale
 Expérience professionnelle :……………………………………………………………………
 Chargé de : 3ème année
4ème année
 Diplômes obtenus :
 Magistère
 Licence
 Bac+2
 Bac+1
 Bac
 Formation en ITE
 Terminal
 Autres
83
5ème année
Observation : Cochez par une croix (x), une ou plusieurs cases.
1 -Remets en ordre les cours suivants, en commençant du plus important au
moins importants:(mettez la lettre dans le vide)
a- les cours de la grammaire.
b- les cours de la production oral
c - les cours de la production écrite
d- les cours de la compréhension orale
e- les cours de la compréhension écrite et de la lecture
2- Le volume horaire est:
a- suffisant pour couvrir tout le programme
b- n'est pas suffisant pour couvrir tout le programme.
c- je ne sais pas : j'enseigne pour la 1ère fois cette année.
3–Dans les cours de l'expression orale, en classe de 5ème,
je consacre à cette compétence:
a- tout le cours.
b- une moitié du cours.
c- cette compétence est sacrifiée aux autres compétences.
d- Je n'enseigne pas dans cette classe.
4- Mes élèves de 5ème sont en oral capables :
a- de s'exprimer librement avec des phrases françaises simples.
b- de s'exprimer librement avec des phrases complexes.
c- franchement, mes élèves sont faibles dans cette
compétence et ne peuvent pas s'exprimer en phrases françaises simples.
d- je n'enseigne pas dans cette classe.
5 – A mon avis, la faiblesse des élèves en français dans l'expression
orale est due (vous pouvez cocher plusieurs choix):
a- Au temps approprié .
84
b- Aux enseignants non expérimentés.
c- Au guide pédagogique suivi.
6- Pour moi, je préfère :
a- expliquer tous les mots difficiles en arabe
pour ne pas perdre le temps.
b- expliquer quelques mots difficiles en arabe a défaut de temps.
c- expliquer tous les mots difficiles et faciles en arabe.
7- Dans la classe de 5ème, le nombre des élèves est:
a- entre 25 et 30 élèves.
b- entre 30 et 35 élèves.
c- entre 35 et 40 élèves.
08- Dans les exercices, les questions sont :
a - toutes faciles pour les élèves.
b- certaines sont faciles pour les élèves.
c- toutes difficiles pour les élèves.
Fin du questionnaire
85
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