Démarche expérimentale Contrôle qualité d’un comprimé d’aspirine 500 Objectif : déterminer la masse d’acide acétylsalicylique contenue dans un comprimé d’aspirine 500 à l’aide d’une méthode expérimentale. Actions étudiants Matériel proposé : un comprimé d’aspirine 500 éthanol solution aqueuse d’hydroxyde de sodium à (5,00 ± 0,05) × 10−2 mol. L−1 pipettes jaugées de 10,0 ; 20,0 ; 25,0 mL éprouvette graduée de 50 mL burette graduée de 25,0 mL erlenmeyer béchers fiole jaugée de 100,0 mL et bouchon indicateurs colorés acido-basiques mortier + pilon entonnoir pH-mètre + électrodes + solutions tampons (4 ; 7) conductimètre + cellule Proposer un protocole pour répondre à l’objectif. Mettre en œuvre ce protocole après discussion avec le professeur. Rédiger un compte rendu de vos activités. Compétences développées S’APPROP ANA L CMQ REA A CMQ VAL Annexe 1 : étiquette de la boîte de comprimés proposée 1 Annexe 2 : l’acide acétylsalicylique Introduction et historique L'aspirine est l'un des médicaments les plus connus, les plus courants et les plus populaires. A l'échelle mondiale, cela représente plus de 35 000 tonnes ou 100 milliards de comprimés ! Pourtant, on dit souvent que si elle était découverte de nos jours, elle n'obtiendrait pas l'autorisation de mise sur le marché nécessaire à un médicament pour être commercialisé, eu égard à ses effets secondaires. Aspirine vient du nom commercial qui désignait le premier médicament dont le principe actif était l'acide acétylsalicylique (Aspirin, médicament mis sur le marché en 1899). Le nom chimique de cette molécule est l'acide 2-(acétyloxy)benzoïque. Cette molécule est présente à l'état naturel dans un certain nombre de plantes comme le saule (Salix alba, qui est à l'origine du nom acide acétylsalicylique) ou la reine-des-prés (Filipendula ulmaria mais anciennement dénommée Spiraea ulmaria, ce qui est à l'origine du nom aspirine). De ce fait, on utilise l'aspirine depuis très longtemps : des décoctions de feuilles de saule étaient utilisées durant l'antiquité par les grecs (400 avant J.C.) pour lutter, déjà, contre la douleur et la fièvre. Synthèse De nos jours, l'aspirine utilisée en pharmacopée n'est plus extraite d'une plante mais obtenue par synthèse chimique à partir de phénol (C6H5OH). La dernière étape de sa synthèse, l'acétylation de l'acide salicylique, est une réaction relativement simple couramment réalisée en travaux pratiques de chimie. 1. Les effets de l'aspirine Les effets bénéfiques L'aspirine est un médicament en vente libre donc largement utilisé en automédication. Il est couramment utilisé en cas de douleur (action antalgique) et en cas de fièvre (action antipyrétique), même si de nos jours on lui préfère souvent le paracétamol ou l'ibuprofène qui présentent moins d'effets secondaires. Par ailleurs, l'aspirine est très utilisée pour son action anticoagulante, par exemple en prévention de problèmes circulatoires lors de l'immobilisation d'un membre par un plâtre. L'utilisation préventive de l'aspirine est d'ailleurs un domaine dans lequel ce médicament regagne les points qu'il a perdu dans la lutte contre la douleur et la fièvre. On vient de citer la prévention du risque vasculaire en cas d'entorse par exemple, mais les indications sont bien plus larges. En traitement préventif à faible dose, il a été démontré, ou il est suspecté, que l'aspirine est efficace pour prévenir de nombreuses pathologies telles que les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux, certains problèmes liés à la grossesse, mais aussi le cancer et peut-être la maladie d'Alzheimer. Il semble cependant que les effets préventifs bénéfiques se manifestent surtout chez les personnes présentant un risque particulier (antécédents, diabète, etc...). Ce qui est fascinant avec ce médicament, c'est qu'après tant d'années on découvre encore de nouveaux services rendus et qu'il reste visiblement encore beaucoup de choses à découvrir à son sujet. Les effets indésirables Le principal problème de l'aspirine c'est qu'elle n'est pas dépourvue d'effets secondaires. Pour commencer, l'aspirine a des effets indésirables pour les cellules de l'oesophage, de l'estomac et du duodénum, elle peut entrainer des lésions du système gastro-intestinal : hémorragies digestives, ulcères gastriques voire perforation de la paroi. 2 L'aspirine peut également entrainer des problèmes hématologiques. En effet ses propriétés anticoagulantes, bénéfiques dans certaines situations, peuvent devenir dangereuses dans d'autres situations puisqu'une hémorragie aura plus de mal à s'arrêter. Un autre effet secondaire, éventuellement sévère, est le risque allergique. Différentes manifestations allergiques peuvent survenir comportant des réactions cutanées comme de l'urticaire, mais aussi des réactions beaucoup plus dangereuses, voire mortelles, comme de l'asthme, des réactions anaphylactique (violente réaction allergique pouvant entraver la circulation sanguine), un oedème de Quincke (forme particulière d'urticaire caractérisé par un gonflement sous-cutané du visage et du cou, et surtout des muqueuses buccales et ORL pouvant réduire le diamètre des voies aériennes supérieures, voire les obstruer), ou un syndrome de Reye (maladie aigüe très grave caractérisée par des atteintes cérébrale et hépatique. Très rare, de cause inconnue, ce syndrome survient généralement chez des enfants ayant été traités avec des médicaments contenant des salicylates peu de temps après une infection virale telle la grippe ou la varicelle). Enfin il peut y avoir des effets sur le système nerveux central (céphalées, problèmes auditifs) heureusement beaucoup moins graves que les effets précédents. Durant des décennies, l'aspirine a été utilisée sans que l'on sache comment la molécule agissait. La découverte de son mode d'action a été tardive et a été récompensée par le prix Nobel de physiologie ou de médecine 1982 accordé au britannique Sir John Vane (les 2 autres colauréats, les suédois Sune Bergström et Bengt Samuelsson, ayant travaillé sur les cibles de l'aspirine). 2. Données physico-chimiques Masse molaire atomique : Formule topologique de l’acide acétylsalicylique Masse molaire M = 180 g.mol –1 Constante d’acidité pKA du couple acido-basique mis en jeu : pKA (acide acétylsalicylique /ion acétylsalicylate) = 3,5 à 25°C Solubilité L’acide acétylsalicylique est peu soluble dans l’eau et très soluble dans l’éthanol. Pour préparer une solution aqueuse de cet acide, on le dissout d’abord dans un peu d’éthanol (environ 10 mL), puis on ajoute de l’eau distillée pour compléter la fiole jaugée. Les excipients insolubles restent en suspension, la solution obtenue est trouble, mais cela n’a pas de conséquence pour le dosage. Conductivité molaire ionique ions H3O+ HO– Na+ NH4+ C6H5COO– C 9 H 7 O 4 ° (mS.m2.mol-1) 35,0 19,9 5,01 7,34 3,23 ? A savoir : les ions H3O+ et HO- ont des ° plus élevés que tous les autres ions. 3 Annexe 3 : Titrage pH-métrique d’un acide faible par une base forte Au semestre 1, vous avez proposé un titrage d’une solution saturée d’acide benzoïque afin de déterminer la solubilité de l’acide benzoïque dans l’eau et sa constante d’acidité. Données : pK A (PhCOOH/PhCOO− ) = 4,2 Produit ionique de l’eau : pKe = 14 La courbe de titrage pH métrique de Va = 5,0 mL d’une solution saturée d’acide benzoïque par une solution aqueuse de soude de concentration Cb = 1,0.10–2 mol.L –1 est rappelée ci-dessous. 1. Réaction de titrage Ecrire l’équation de la réaction de titrage de l’acide benzoïque par la soude Calculer sa constante d’équilibre ; cette réaction convient – elle pour un titrage ? Ecrire la relation à l’équivalence, indiquant que les réactifs ont été introduits dans les proportions stoechiométriques (on attribue les indices a à l’acide benzoïque et b à la soude et on note Vbéq le volume équivalent). Compléter le tableau d’avancement de la réaction de titrage, en QUANTITE DE MATIERE : introduit (ie après mélange mais avant réaction), après réaction (avant équivalence), après réaction (à l’équivalence), et après réaction (après équivalence). 4 PhCOOH HO− + PhCOO− = + n introduit (après mélange mais H2O excès avant réaction) n après réaction Avant équivalence excès A l’équivalence excès Après équivalence excès 2. Expressions du pH de la solution en cours de titrage Il est possible de déterminer l’évolution du pH de la solution en fonction du volume de soude versé. METHODE : Découper le domaine de variation de Vb en plusieurs domaines d’étude, séparés par les équivalences successives (dans le cas étudié, une seule équivalence donc deux domaines) Dans chaque domaine faire un bilan de matière (de la réaction de titrage) afin de déterminer la composition de la solution après réaction (de titrage), puis en déduire l’expression du pH. Selon le titrage étudié (titrage d’un acide fort, d’une base forte ou d’un acide faible ou d’une base faible), plusieurs cas peuvent se présenter : n H O Le tableau d’avancement donne n H O , alors pH log 3 3 Vtotal Le tableau d’avancement donne n HO , alors pH 14 log n HO Vtotal Le tableau d’avancement n A et n AH , alors pH pK A log nA n AH Montrer que, pour la courbe de titrage de l’acide benzoïque par la soude : C V Si Vb < Vbéq : pH = pK A + log C V b−Cb V a a b b Cb Vb −Cb Vbéq Si Vb > Vbéq : pH = pK e + log ( Va +Vb ) 5 Annexe 4 : Titrage conductimétrique d’un acide faible par une base forte Exemple du titrage d’une solution aqueuse d’acide benzoïque par une solution aqueuse de soude. 1. Equation de la courbe Etablir, pour chaque domaine du titrage les équations = f (Vb). Montrer que : c ×V Si Vb < Vbéq : σ = Vb +Vb × (λ0Na+ + λ0PhCOO− ) a b c ×V c ×V Si Vb > Vbéq : σ = Va +Va × (λ0PhCOO− − λ0HO− ) + Vb +Vb × (λ0Na+ + λ0HO− ) a a b b Obtient – on des équations de droites ? 2. Conditions d’obtention de portions de droites Déduire de l’étude précédente les conditions dans lesquelles on obtiendra des portions de droites. Dans le cas de portions de droite, donner l’allure de la courbe = f (Vb). 3. Allure de la courbe a. Etude qualitative Sans établir les équations des portions de droites, on peut prévoir l’allure de la courbe (ou la justifier si elle est fournie). METHODE : faire un tableau où figurent tous les ions (y compris les spectateurs !), indiquer l’évolution qualitative ( ou ou = ou ) de leur quantité de matière, et en déduire l’évolution de la conductivité de la solution ( ou ). Compléter le tableau ci-dessous. ion PhCOO− HO− Na+ Pente de la droite proportionnelle à (*) Evolution de Evolution qté de matière Avant équivalence Après équivalence (*) aide : dans un premier temps, à déduire de l’étude précédente, puis en analysant la réponse, trouver comment anticiper ce résultat sans faire aucun calcul. En déduire l’allure de la courbe du titrage conductimétrie d’une solution aqueuse d’acide benzoïque par une solution aqueuse de soude. 6 b. Allure du début de la courbe = f (Vb) Titrage de 5,0 mL d’une solution aqueuse d’acide benzoïque par une solution aqueuse de soude de concentration Cb = 0,010 mol.L–1 Au tout début du titrage, on note une petite diminution de la conductivité de la solution. Proposer une explication. 7