2 Vecteur de variables aléatoires
Ce que nous avons dit précédemment se généralise facilement lorsque l’on associe plus de deux
variables aléatoires dans un vecteur.
Définition 5. Soit X1,· · · , Xndes variables aléatoires discrètes définies sur l’espace probabilisable
(Ω,A), et à valeurs respectivement dans E1,· · · , En. Le vecteur (X1,· · · , Xn)définit ce que l’on
peut appeler une variable aléatoire discrète à valeurs dans E1× · · · × En: à tout ωde Ω, il associe
en effet le vecteur X1(ω),· · · , Xn(ω).
Comme précédemment, on peut définir la loi conjointe du vecteur (X1,· · · , Xn), les lois marginales
de X1,· · · , Xnou encore les lois conditionnelles
P(Xj1=xj1,··· ,Xjm=xjm)
Xi,∀{j1,· · · , jm} ⊂ {1,· · · , n}.
Dans de nombreux modèles probabilistes ne sont explicites que la loi de X1,PX1, et les lois condi-
tionnelles de Xisachant X1,· · · , Xi−1, pour tout ientre 2 et n. La loi conjointe du vecteur s’obtient
alors de la manière suivante :
P(X1=x1,· · · , Xn=xn) = P(X1=x1)P(X2=x2|X1=x1)· · · P(Xn=xn|X1=x1,· · · , Xn−1=xn−1).
Parfois, les probabilités conditionnelles P(Xi=xi|X1=x1,· · · , Xi−1=xi−1)ne dépendent que de
xiet de xi−1. On a alors P(Xi=xi|X1=x1,· · · , Xi−1=xi−1) = P(Xi=xi|Xi−1=xi−1)et
P(X1=x1,· · · , Xn=xn) = P(X1=x1)P(X2=x2|X1=x1)· · · P(Xn=xn|Xn−1=xn−1).
Une suite de variables aléatoires (Xi)1≤i≤nsatisfaisant cette condition est dite markovienne.
Exemple : Soit (Ui)1≤i≤nune suite de variables aléatoires indépendantes à valeurs dans Zet soit,
pour i= 1,· · · , n, Xi=U1+· · · +Ui. La suite (Xi)1≤i≤nest markovienne à valeurs dans Z.
En effet, si i≥2,Xi=Xi−1+Ui, si bien qu’on a :
P(Xi=xi|X1=x1,· · · , Xi−1=xi−1) = P(Ui=xi−xi−1|X1=x1,· · · , Xi−1=xi−1)
quels que soient x1,· · · , xi∈Z; la variable aléatoire (X1,· · · , Xi−1)étant indépendante de Ui, on a
P(Xi=xi|X1=x1,· · · , Xi−1=xi−1) = P(Ui=xi−xi−1).
De plus, le même raisonnement conduit à l’égalité
P(Xi=xi|Xi−1=xi−1) = P(Ui=xi−xi−1).
3 Somme de variables aléatoires
On a très souvent besoin de calculer la somme de nvariables aléatoires :
Y=X1+· · · +Xn.
3.1 Loi de probabilité
Quand les variables aléatoires X1,· · · , Xnsont indépendantes, la loi de leur somme peut se calculer
à partir des lois marginales. Nous donnons la méthode de calcul, dite de convolution, dans le cas
où n= 2.
Proposition 4. Soit X1et X2deux variables aléatoires discrètes définies sur l’espace probabilisé
(Ω,A,P), à valeurs dans le même espace probabilisable (E, E), où Eest stable par addition. Alors
la variable aléatoire Y=X1+X2est discrète et sa loi est donnée par :
∀x∈E, P(Y=y) = X
x1∈E
P(X1=x1)P(X2=y−x1).
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