28 février-6 mars 2005
No1334
INC Hebdo
III
La communication d’octobre 2004 expose les suites au plan
d’action de 2003.
Le texte présente le plan de développement du cadre com-
mun de référence qui définira avec précision les termes juri-
diques, énoncera les principes fondamentaux et présentera
des modèles cohérents de règles du droit des contrats inspi-
rés de l’acquis communautaire, ou des meilleures solutions
contenues dans l’ordre juridique interne des États membres.
L’adoption du cadre commun de référence est prévue pour
2009 suite à une très large consultation, et il sera utilisé en
particulier comme “boîte à outils” par la Commission lors-
qu’elle soumettra ses propositions pour l’amélioration de la
qualité et de la cohérence de l’acquis existant et futur dans le
domaine du droit des contrats.
Comme exemple, la Commission présente la révision de
l’acquis concernant la protection des consommateurs. Ayant
toujours pour objectif «d’accroître la confiance du public et
des milieux d’affaires dans le marché intérieur par l’instaura-
tion d’un haut niveau de protection pour les consommateurs»,
la Commission indique que huit directives seront réexami-
nées7. Il s’agira de déterminer si elles atteignent les objectifs,
compte tenu notamment des clauses d’harmonisation mini-
males qu’elles renferment.
La Communication présente également les plans pour le tra-
vail futur concernant les autres mesures mentionnées dans le
plan d’action : promouvoir l’élaboration de conditions con-
tractuelles types à l’échelle de l’Union européenne, ainsi que
la réflexion sur l’opportunité d’un instrument optionnel.
Encourager l’emploi de clauses et condition contractuelles
types (CCCT). Sur ce point, la Commission précise que c’est
aux parties prenantes de les rédiger, non aux commissaires.
La priorité sera donnée aux CCCT relatives aux transactions
entre entreprises (business to business ou “B2B”) et aux con-
trats entre entreprises et gouvernements (business to govern-
ment ou “B2G”). La Commission hébergera un site d’infor-
mation sur les CCCT, mais cette publication ne constituera
pas une reconnaissance juridique ou commerciale. Elle re-
censera, avec les parties prenantes, les obstacles législatifs
à l’utilisation de CCCT de portée communautaire en vue de
l’élimination de ces obstacles.
Parallèlement à l’élaboration du cadre commun de référence,
les réflexions quant à l’instrument optionnel dans le droit
des contrats se poursuivront. Mais la Commission précise
qu’elle n’envisage pas de proposer un “code civil européen”
qui harmoniserait les droits des contrats des États membres.
Ces réflexions doivent prendre en compte les différences
entre les transactions avec les consommateurs (business to
consumer ou “B2C”) et les B2B et B2G.
Préparation et élaboration du CCR
Au niveau technique et pour garantir l’élaboration d’un cadre
commun de référence de qualité, la Commission financera
LA COMMUNICATION DU 11 OCTOBRE 2004
–les règles générales en matière de conclusion, de validité et
d’interprétation des contrats ainsi que celles relatives à l’exé-
cution, à l’inexécution et aux recours, sans oublier les règles
en matière de garanties de crédit concernant les biens mobi-
liers et le droit touchant à l’enrichissement sans cause.
Plusieurs sources de base seraient principalement à considé-
rer.
Il faudrait profiter de l’existence des ordres juridiques natio-
naux pour trouver des dénominateurs communs, élaborer
des principes communs et, le cas échéant, identifier les meil-
leures solutions. Il importe en particulier de tenir compte de
la jurisprudence des cours nationales, en particulier des cours
suprêmes, et des pratiques contractuelles établies. Il faudrait
analyser l’acquis communautaire existant et les instruments
internationaux contraignants applicables en la matière, prin-
cipalement la convention des Nations unies sur les contrats
de vente internationale de marchandises (CISG)6.
En tout état de cause, la Commission continuera à encoura-
ger les activités de recherche en la matière et procédera à
une large consultation des acteurs et des parties intéressées
au cadre commun.
Sans attendre l’établissement de ce cadre de référence, la
Commission estime qu’il faut «sans délai, et de manière prio-
ritaire, assurer la cohérence et la compatibilité de l’acquis
actuel et futur », et pour cela garantir la cohérence de la légis-
lation communautaire. Cela pourrait se traduire, dans les do-
maines harmonisés, par le regroupement des textes, la codi-
fication ou la refonte des instruments existants.
Élaboration de clauses contractuelles types
Le principe de la liberté contractuelle est au centre du droit
des contrats de tous les États membres et, dans un grand
nombre de situations, les parties souhaitent s’en remettre à
des clauses contractuelles types. La Commission souhaite
donc promouvoir l’élaboration de telles clauses, notamment
dans le cas de transactions transfrontières.
À cet effet, la Commission souhaite faciliter l’échange d’in-
formations sur les initiatives en la matière, et envisage la
création d’un site Internet pour faciliter la diffusion de ces
informations. Bien sûr, ces clauses et conditions devraient
être conformes à la directive sur les clauses abusives dans les
contrats, pour autant qu’elle soit applicable.
Adoption d’un instrument optionnel?
De plus amples réflexions vont être entamées sur l’opportu-
nité de prendre des mesures non liées à un secteur particu-
lier, comme l’adoption d’un instrument optionnel dans le
domaine du droit européen des contrats; par exemple, des
règles applicables à l’ensemble de l’Union et qui seraient
consacrées par un règlement ou qui figureraient dans une
recommandation. Dans cet ensemble normatif, seul un nom-
bre limité de règles seraient impératives, par exemple celles
qui visent à protéger le consommateur.
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6La convention de Vienne de 1980 sur la vente internationale de marchandises est ratifiée par un grand nombre d’États, dont les États membres
(sauf le Royaume-Uni, l’Irlande et le Portugal). Elle constitue une référence très complète de nature supplétive, qui peut se substituer aux droits
nationaux si les parties la choisissent pour régler leurs relations; elle est largement utilisée dans le commerce global des marchandises. Sa portée
reste cependant limitée (la ratification peut être partielle et exclure certaines parties de la convention sur la formation et les effets du contrat). De
plus, elle ne couvre pas les contrats de consommation.
7Directives 85/577 (démarchage à domicile), 90/314 (voyage à forfait), 93/13 (clauses abusives), 94/47 (time share), 97/7 (vente à distance), 98/6
(prix à l’unité de mesure), 98/27 (actions en cessation) et 99/44 (garantie).