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Conclusions
5. Le PAC III a contribué à la mise en œuvre d’un ambitieux programme de réformes du
Gouvernement tunisien. Plus que le financement, l’apport essentiel réside probablement dans la
solidité du soubassement analytique et dans la cohérence des mesures solidement ancrées. Le
degré de l’appropriation par le Gouvernement de ces réformes est reflété par la réalisation de la
quasi-totalité des mesures. Il est également à noter que le Gouvernement entend poursuivre et
approfondir les réformes engagées sous la série des PAC, dans un cadre constitué de nouveaux
défis ’une plus grande ouverture de l’économie. Par ailleurs, la bonne coordination des actions
entre les cofinanciers d’une part, et avec l’administration tunisienne, d’autre part, a permis un
dialogue de qualité et a donc été un facteur déterminant du succès du programme. Enfin, suite à la
mise en application totale du libre-échange des produits industriels avec l’UE, qui était l’objectif
ultime de la série des PAC, le PAC III marque la fin de l’ajustement de la compétitivité. Une
nouvelle série de réformes, les programmes d’appui à l’intégration, est prévue et est en
discussions, pour relever les défis de l’intégration à l’économie mondiale.
Enseignements
6. Un certain nombre de leçons d’ordre général et les recommandations qui en découlent
restent également valables pour le PAC III : Utilité d’une bonne préparation du programme par
des études économiques et sectorielles, ciblage sur un nombre limité de secteurs, nécessité de
conditions clairement formulées, critères de vérification précis, évaluation de la faisabilité
technique de chaque condition afin d’éviter des blocages éventuels. En outre, les leçons plus
spécifiques peuvent être dégagées de cette opération :
(i) L’étroite coordination entre les cofinanciers à tous les stades a permis un dialogue de
qualité avec les autorités. Ce dialogue a été facilité par la présence sur place de la Banque
et de la Délégation permanente de l’UE, et a été renforcé par la particularité du
programme, d’avoir la matrice commune, les conditions communes et toutes les missions
communes, ce qui nécessitait un important travail de consultation entre les cofinanciers
pour arriver à une position commune face aux autorités.
(ii) La difficulté d’apprécier une condition de décaissement chiffrée, comme le cas du solde
primaire positif. A l’avenir, il faudrait éviter des conditions de décaissements basées sur
des objectifs chiffrés, pouvant être influencés par la conjoncture.
(iii) L’attention a été focalisée sur les conditions de décaissement. Il serait donc nécessaire
prévoir un suivi adéquat des mesures qui ne relèvent pas de conditions de décaissement.
Par exemple, pour le prochain programme, l’UE envisage l’utilisation de tranches variables
sur les mesures qui ne relèvent pas de conditions de décaissement.
(iv) De même, l’attention a été focalisée sur la forme, plutôt que sur le fonds. Ainsi, par
exemple, la vérification s’est portée sur l’aspect quantitatif du nombre d’autorisations
administratives, plutôt que sur les aspects qualitatifs (tels que l’importance des secteurs, la
signification des autorisations et cahiers de charges, etc).