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Les Affiches - Moniteur
En Lorraine les PME compte y avoir recours
afin de compenser les nombreux départs à la
retraite. Et chez PSA Peugeot Citroën à Metz
on développe une culture de l’apprentissage.
Cette enquête menée entre le 28 novembre et le
7 décembre dernier, auprès d’un échantillon repré-
sentatif de 306 chefs d’entreprise, essentiellement
des PME de 1 à 499 salariés, confirme que « les
intentions d’embauche en apprentissage sont en
berne pour 2012 ». Si 40 % n’ont pas l’intention
d’y avoir recours, 43 % hésitent et ne savent pas
vraiment s’ils le feront. En revanche quelque 14 %
déclarent vouloir accélérer le recrutement par la
filière de l’apprentissage. De fait en dépit des nom-
breuses mesures incitations financières et fiscales
l’apprentissage laisse nos entrepreneurs encore
sceptiques. Si bon nombre se plaignent du
manque de candidats à l’apprentissage, d’autres
jugent et ça revient régulièrement dans leur propos,
le profil des candidats inadapté. Enfin pour un
grand nombre de patrons de PME le mode de
financement par le biais de la taxe d’apprentissage
reste « opaque et mal connue » pour plus de 70 %
d’entre eux. Néanmoins plus de 80 % jugent cette
taxe importante pour favoriser le développement
de l’apprentissage. En clair pour 74 % des patrons
de PME les axes majeurs de la réforme initiée par
Nadine Morano, la ministre lorraine de
l’Apprentissage et de la formation professionnelle,
sont encore mal connus. Dominique Klein, directeur
des services de la Chambre de métiers de la
Moselle, estime que le fait d’avoir réalisé cette
enquête en fin d’année, alors que « les campagnes
pour l’apprentissage ne démarre qu’au printemps »
peut en partie expliquer les hésitations des entre-
prises, outre le fait naturellement d’une conjoncture
pas très favorable en ce moment.
En attendant dans le monde du BTP ou de
l’artisanat les entrepreneurs restent plutôt
favorable au recours à l’apprentissage, alors
que dans un grand groupe comme PSA
Peugeot Citroën, au sein des deux usines lor-
raines, on pratique une politique de
l’apprentissage tout à fait exemplaire.
« NOUS AVONS BESOIN
D’APPRENTIS ! »
Au sein des PME de l’artisanat, des services,
du BTP la demande en apprentis ne faiblit pas.
Au contraire, les entreprises où la pyramide des
âges est élevée voit leurs effectifs fondre et
cherche à recruter. L’apprentissage le permet.
Mais ne trouve pas toujours des candidats.
« Je suis un convaincu de l’apprentissage. J’ai
essayé de mettre en place une formation. On
a dans notre profession du mal à recruter. J’ai
fait des essais avec des apprentis. Dans nos
métiers qui se professionnalisent avec des
qualifications, des formations nous n’avons
malheureusement que peu de candidats à
l’apprentissage. Dans mon domaine ce n’est
pas la conjoncture qui nous bride ». Guy
Rollin est le patron d’Euronet Industrie, une
PME de près de 200 salariés spécialisée
dans la propreté et le nettoyage. Mais si la
crise a eu des effets sur son activité très lié au
monde industriel, il reconnaît une réelle diffi-
culté à drainer des candidats apprentis vers
les métiers du nettoyage. « C’est peut-être
aussi lié à l’image de ce métier » dit-il. Il n’est
pas le seul dans ce cas. « Les entrepreneurs
du BTP utilisent la filière de l’apprentissage
pour former et recruter. Il y a une tradition
séculaire dans le BTP. Environ 20 % d’entre
elles font appel à l’apprentissage. À la fédé-
ration nous mobilisons les entreprises pour
qu’elles forment des apprentis, car il faudra
du personnel qualifié quand il y aura une
véritable reprise dans notre activité » assure
Olivier Defretin de la fédération du BTP de
Moselle. Mais il constate que les chiffres de
la rentrée 2011 au CFA du BTP de
Montigny-les-Metz ont enregistré une baisse
de 7 %. « C’est assez inquiétant. C’est vrai
qu’il y a aussi peut être une réticence des
entrepreneurs à prendre des jeunes qui n’ont
pas toujours les comportements pour être
apprentis. On ne fera pas de miracle si on
continue à nous envoyer entre guillemets les
derniers de la classe ».
LA CULTURE DE L’ARTISANAT
D’autres en revanche s’appuient sur l’apprentis-
sage pour réajuster leurs effectifs et former surtout
les personnels appelés à remplacer les départs
massifs à la retraite qui s’annoncent. Ainsi Gilles
qui dirige une PME de l’imprimerie dans la région
messine. « Nous avons besoin d’apprentis. Nous
avons des personnels qui vont partir à la retraite.
Alors nous cherchons à recruter. Et en prenant un
apprenti on peut le former en deux trois ans avec
le concours d’un senior. Et ça optimise le travail de
ce futur retraité. Cette année on en a pris. Notre
problème c’est de trouver des bons éléments ».
En attendant dans l’artisanat « on ne ressent pas
une désaffection vers l’apprentissage. On enre-
gistre une progression légère, dans ce contexte
économique c’est bien. Et la culture de l’appren-
tissage est tellement ancrée dans l’artisanat.
C’est important car c’est le renouvellement des
générations à venir » affirme Dominique Klein
directeur des services de la Chambre de
métiers. Même si ça dépend des métiers. Ainsi
au Pôle des métiers du CFA de Forbach le direc-
teur Roland Klein constate « que l’apprentissage
se porte très bien dans les métiers de l’alimenta-
tion où l’activité est porteuse. Moins bien dans
ceux de l’automobile où la conjoncture est plus
difficile où l’on recrute moins et on fait moins
appel à des jeunes apprentis ».
« AVEC L’APPRENTI
ON SE REMET EN QUESTION »
Chez PSA Peugeot Citroën à Metz le recours à
l’apprentissage est une culture ancrée dans
l’entreprise. Un exemple à suivre pour les PME.
L’apprentissage est ancré de longue date
dans les mœurs de PSA Peugeot Citroën.
Certes il s’agit naturellement d’une stratégie
menée par le groupe et déclinée au sein de
chaque unité qui dispose pour la plupart de
locaux dédiés à la formation. Mais elle peut
inspirer des patrons de PME. « Bon an mal
an nous accueillons sur le site de l’usine de
boîtes de vitesse de Metz entre 30 et
40 apprentis. Nous leur apportons beau-
coup dans la découverte d’un métier, du
monde du travail, mais eux aussi nous appor-
tent énormément ». Jean-Claude Mamprin,
58 ans, 40 années sur le site, est en charge
des relations avec les écoles à l’usine de
Metz. Mais il est et reste avant tout un maître
d’apprentissage pour les nombreux candi-
dats qui passent dans ses services. « Ils nous
remettent en question, nous apportent un
souffle d’air frais dans les services » souligne
Hélène Boulic, en charge de la communica-
tion qui a formé des apprentis. « En attendant
on leur apprend les règles de la vie au travail
et ça commence par la ponctualité. Ici ce
n’est plus de la théorie, c’est de la pratique.
Ils vivent le métier comme le vit le maître
d’apprentissage sur son poste de travail avec
les mêmes contraintes. Et il faut que ça fonc-
tionne. Parfois on en prend âgés de 15 ans.
Il faut compléter leur éducation et ils vont
ensuite jusqu’au Bac pro » insiste Jean-
Claude Mamprin. Et n’est pas tuteur qui veut.
Les volontaires sont formés à l’usine. « Les
apprentis, du BEP au Bac pro, BTS ou ingé-
nieur forment un véritable vivier pour nos res-
sources humaines » concède le responsable.
Certes les apprentis ne font souvent que pas-
ser par l’usine pour obtenir leur diplôme,
mais pour certains « c’est l’opportunité d’une
pré-embauche » lorsque l’activité le permet.
Ainsi sur les deux dernières années trois
apprentis ingénieur ont été recrutés, pas for-
cément à Metz mais sur d’autres sites du
groupe. « Un diplômé par apprentissage
possède l’avantage d’avoir exercé le travail
et ça compte au moment du recrutement » ter-
mine Jean-Claude.
Bernard KRATZ
<L’ÉCONOMIE EN LORRAINE FORMATION
APPRENTISSAGE
Les PME plus hésitantes à recruter en 2012
Les résultats de la quatrième édition du baromètre Apprentis d’Auteuil-Ipsos l’annonce : quatre chefs
d’entreprise sur dix ont l’intention d’avoir moins recours à l’apprentissage en 2012.
Jean-Claude Mamprin avec des apprentis sur un
poste de travail à l’usine de Metz. Photo DR
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