Apprentissage

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Apprentissage
Les métiers du bois se réinventent
en sortant du cadre
patron. Dans notre entreprise, on
maîtrise désormais toute la chaîne
de production.» Si le volet conceptuel du métier tend à croître, le savoir-faire manuel reste indispensable pour comprendre le bois et l’usiner correctement. Ce lien entre
l’usinage et le travail à la main justifie les formations longues (quatre
ans) auxquelles s’astreignent les apprentis de la branche.
Les filles y fleurissent d’ailleurs
de plus en plus grâce, notamment, à
la modernisation de l’outillage et
à une manutention allégée. «Elles
jouent un rôle essentiel dans l’agencement et l’ébénisterie pour leur finesse d’exécution, assure l’entrepreneur. Et les perspectives d’évolution
professionnelle sont sans limite.»
Savoir-faire manuel
et avancées
technologiques
sont indissociables
dans une branche
qui recrute
Iris Mizrahi
Office pour l’orientation,
la formation professionnelle
et continue (OFPC)
«Même si on travaille encore à l’établi, le secteur du bois a énormément évolué avec l’usinage.» Denis
Schneeberger, patron de l’entreprise éponyme, insiste sur la nécessité de s’adapter en permanence
afin de répondre aux besoins du
marché, tout en préservant un savoir-faire séculaire.
Sa florissante PME reflète justement cette philosophie. Elle emploie des menuisiers et des ébénistes confirmés et forme une relève à
même de maîtriser à la fois le geste
de l’artisan et l’usage de machines
à la pointe de la technologie.
Sortir du bois
Formes épurées et panneaux lisses,
les designs actuels des architectes
d’intérieur nécessitent une évolution des systèmes de fabrication.
Outre les bois nobles, les composés
multiplis, les stratifiés ou les résines
acryliques liées à des minéraux
naturels sont autant de nouveaux
matériaux qui ouvrent des champs
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Contrôle qualité
Métier branché
Wara Alvarez Nughes et Basile Sobczak s’exercent à l’usage d’une machine au Centre de formation
professionnelle Construction, à Genève. IRIS MIZRAHI/OFPC-SISP
A la Cité des métiers
Zoom sur les métiers du bois,
mercredi 16 novembre de 14 h à
16 h. Présentation des formations, démonstrations, rencontres et échanges avec des
enseignants, des professionnels
et des apprentis.
Cité des métiers, rue PrévostMartin 6. Entrée libre.
Programme complet sur
www.citedesmétiers.ch/geneve
sous la rubrique «Agenda». I.M.
d’exécution aussi complexes que
performants.
La machine à commande numérique permet ainsi à l’artisan régional de réinvestir les marchés des
portes et fenêtres, des cuisines ou
encore des meubles de bureau. «On
fabrique à nouveau des produits
d’usine tout comme des éléments
compliqués jusqu’alors délaissés
pour des raisons de coût, observe le
Wara Alvarez Nughes, son apprentie ébéniste de première année,
incarne à la perfection cette nouvelle vague de jeunes ambitieux.
Intéressée par le design d’intérieur
et de meubles, elle se lance dans
une formation par correspondance. Mais la perspective d’un avenir professionnel incertain et des
discussions constructives avec un
ami charpentier l’orientent sur
l’ébénisterie. Un stage chez Denis
Schneeberger suffira à la convaincre de la pertinence d’un choix aux
ramifications multiples.
«J’ai la chance d’acquérir un savoir-faire en travaillant de mes
mains, d’évoluer dans un domaine
créatif avec la possibilité de poursuivre mes études et peut-être d’ouvrir
ma propre boîte. J’ai enfin trouvé ma
voie, assure la jeune femme de
26 ans, seule fille d’une fratrie de
quatre. Mon choix est aussi une espèce de défi de tous les jours, une
lutte contre les clichés.» En travaillant le bois, sa créativité se nourrit de l’infinie diversité des réalisations possibles. «Je suis abonnée à
des sites de bricolage et de décoration. Cela me donne envie d’être
dans l’action.»
CFC massif
Basile Sobczak, 21 ans, apprenti menuisier en école, a, quant à lui, opté
pour une vie de bohème dans un
chalet construit de ses mains. «J’ai
découvert l’attrait du bois avec la
nécessité de me bâtir un toit», commente celui qui vise désormais l’obtention d’un CFC, après des années
de boulots précaires. «J’ai expérimenté le travail du bois en autodidacte durant six ans, confie le jeune
homme. A l’école, je consacre toute
mon énergie au cumul des connaissances en découvrant l’avancée
technologique et l’importance de la
sécurité intrinsèquement liée à la
dangerosité des machines.»
Tous les apprentis du domaine
du bois suivent une première année
de formation en tronc commun au
Centre de formation professionnelle Construction. Les bases théoriques et techniques sont acquises à
l’école durant un semestre afin que
les apprentis en formation duale intègrent leur entreprise avec des notions élémentaires, dont la manipulation de certaines machines.
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