1
LA COMMUNICATION NON-VERBALE
Dans un message oral, l’impact produit sur l’interlocuteur provient
1
:
- 7% du contenu du discours, des mots choisis
- 38% de la voix, de la tonalité, du rythme, de la puissance
- 55% de l’expression corporelle, du regard, des mimiques, des gestes et des déplacements.
Le VERBAL représente 7% et le NON VERBAL (ce qui n’est pas exprimé par les mots) 93%.
1. Définition de la communication non verbale
La communication non verbale englobe tout mode de communication qui ne repose pas sur le verbe c'est
à dire la parole, le langage, les mots. Ex : hochement de tête, tatouage, vêtements. Cette communication
renforce le message verbal quand elle est adaptée mais peut le décrédibiliser le cas contraire.
La communication non verbale met en jeu des actes volontaires ou involontaires, des actes conscients ou
inconscients, et mobilise plusieurs canaux de communication. Si l'on peut masquer ses intentions en
paroles, il est souvent difficile de contrôler son comportement : un regard ou un geste révèle souvent la
réalité de la communication.
Quatre rôles sont communément attribués à la communication non verbale :
Expressif : Le non verbal permet une variété importante d’expressions pour affirmer ses
sentiments, émotions… ex : le sourire pour exprimer sa voie
Relationnel : Les gestes participent au type de relation que l’on souhaite établir avec autrui. Ex :
mettre la main sur l’épaule de quelqu’un.
Régulateur : Les gestes permettent de se synchroniser, réguler l’action. Ex : lever le doigt pour
demander la parole
Symbolique : Certains gestes renvoient à des rituels ou sont spécifique à une culture. Ex :
embrasser certaines personnes, serrer la main à d’autres
Le langage non-verbal permet, dans certains cas, la communication entre personnes au langage différent.
Ex : le rire est une des expressions non verbales les plus universelles. Mais attention toutefois, cette
communication n’est pas universelle et doit être interprétée en fonction du contexte (culture, situation…).
Ex : les vêtements noirs sont des habits de deuils.
1
Etudes d’Albert Mehrabian de 1967
Visuelle
Vocale
Verbale
2
2. Approche théorique de la communication non
verbale
L'approche de l'école de Palo Alto est dite systémique : tout communique et est en relation avec l’ensemble
de son environnement.
Cette école propose le modèle de l’orchestre de jazz où il existe une véritable relation entre les musiciens
au-delà de la simple partition. Ce n’est pas une simple transmission d’information comme dans la vision
mécaniste de Shannon et Weaver (cf. séance sur les notions fondamentales) mais une véritable situation
de communication. Cet orchestre forme un ensemble musical sans chef d’orchestre chacun joue sa
partition en se réglant sur l’autre. Par des regards, des postures, chacun sait s’il faut accélérer ou ralentir le
rythme ou si le morceau se termine. Néanmoins, pour que l’ensemble puisse fonctionner des règles et des
normes existent et régissent les rapports entre les musiciens.
Cette école met en avant par ailleurs, deux axes importants pour la communication.
On ne peut pas ne pas communiquer. Dès que deux personnes sont l’une en face de l’autre, elles
communiquent nécessairement. Tout comportement est communication. Ainsi, une observation
attentive est importante pour percevoir les différents messages émis par notre interlocuteur mais
aussi par notre environnement.
Tout acte est porteur de signification : L’école de Palo Alto adopte une approche pragmatique
(s’opposant à la vision mécaniste). Ainsi, elle s’intéresse à l’effet produit par les actes et aux
réactions comportementales provoquées.
Par ailleurs, pour cette école, la communication transparente est un mythe. Le destinataire n’est jamais
totalement réceptif, les messages sont parfois ambigus et leur réception est filtrée et reconstruite. Nous
utilisons simultanément deux modes de communication :
Le mode digital : communication verbale, autrement dit le contenu (cf. séance sur la
communication verbale). Il véhicule le contenu du message.
Le mode analogique : communication non verbale. La relation s’exprime souvent à travers ce
mode.
3. Les différents types de communication non verbale
A. L’expression corporelle
Les expressions corporelles (gestes, tics, regards, postures…) constituent une partie importante de la
communication non verbale. En effet, l'image résiduelle, celle qui reste à l'esprit de l'interlocuteur suite à
une rencontre et sur laquelle il base souvent sa première impression, repose en partie sur les messages
envoyés par le corps.
Ce sont souvent des actes de communication non verbale involontaire. D'ailleurs, en termes de
psychologie et de sociologie, ces expressions corporelles peuvent être assimilées à une forme de langage
gestuel inconscient qui trahit des émotions ou des sentiments. Cependant, l'expression corporelle peut
aussi être une forme de communication non verbale volontaire. Ex: la langue des signes ou la danse.
3
Les messages non-verbaux envoyés par le corps reposent sur :
les gestes : ils révèlent souvent l'état du communiquant. Ils se manifestent par des postures
pouvant concerner : la tête, les jambes, les bras, les mains. On distingue les gestes :
o ouverts => quand ils accompagnent le message verbal et en mettent en valeur le contenu.
Ex : montrer du doigt pour désigner un objet que l'on évoque
o fermés => quand ils sont dirigés vers soi et non pas vers l'interlocuteur. Ils ont pour unique
but de rassurer celui qui les émet. Ex : croiser les doigts pour se porter chance...
o parasites => quand ils sont déconnectés du contenu. Ils trahissent le stress, l'émotivité,
le malaise. Ex : un ongle que l'on ronge
o conventionnels => quand ils renvoient à des pratiques habituelles, à une culture. Ex : le
hochement de tête pour dire « oui », les rites de salutation : serrer la main.
les regards et les expressions du visage : ils communiquent souvent les émotions.
o Le regard est permet de soutenir l'attention du public. Il permet aussi de percevoir les
réactions du récepteur (feed-back).
o Le visage permet de traduire les émotions nécessaires à la communication. Les
expressions du visage permettent de gagner la bienveillance du récepteur ou au contraire
suscite sa méfiance Ex : Un sourire, une grimace.
les postures : elles jouent un rôle important, elles peuvent renvoyer à la domination ou à la
soumission. On relève quatre postures :
o vers l’avant (mouvement) : attitude d’ouverture aux autres, de partage
o vers l’arrière (mouvement) : crainte voire fuite
o en extension (verticalité) : forme de domination
o en contraction (verticalité) : attitude de soumission.
B. La communication para-verbale
La communication para-verbale regroupe ce qui est relatif à la voix, tout en excluant une analyse
sémantique. Elle permet de faire passer nos sentiments et nos émotions, de capter l’attention du ou des
récepteurs et d’aider à la compréhension du sens du message.
Les codes para-verbaux
Para-
verbal
volume =
intensité de
la voix
diction =
articulation,
prononciation
intonation=
sentiment
transmis à
travers la voix.
débit= vitesse
de
prononciation
rythme=
variation de
débit et
silences
4
En effet, le silence a une valeur communicationnelle
2
. Les silences peuvent être porteurs de sens
différents, par exemple :
Celui de la personne furieuse, offensée ou irritée qui se contient et cherche à s’isoler
Celui de la personne qui s’ennuie, exprime le retrait
Celui de la personne attentive qui laisse un intervalle de réflexion entre sa parole et celle de son
interlocuteur pour réfléchir….
Chaque silence doit donc être analysé en fonction du contexte et de la culture de référence. Le silence peut
être approprié ou inapproprié comme l’illustrent certains aphorismes « le silence est d’or », « savoir tenir
sa langue »…
C. L’apparence
L’apparence correspond à l’allure générale de la personne, c’est ce que l’on voit en premier chez une
personne (vêtements, piercings, tatouages, maquillage…). Par le choix de notre tenue, nous communiquons
une certaine image de nous-même. On distingue :
l’image projetée : image de soi
l’image souhaitée : qu’on aimerait donnée
l’image reçue : qui est perçue par les autres
Les éléments « semi-vestimentaires » (objets possédés comme les lunettes, les stylos, les smartphones …),
ou les artifices corporels peuvent témoigner d’un état d'esprit, d'une appartenance ou véhiculer des
revendications. Ainsi, les objets vestimentaires ou accessoires sont des moyens de communication non-
verbale, ils renvoient consciemment ou inconsciemment à un désir d’appartenance.
D. L’image
L’image peut être assimilée à un moyen de communication non-verbale volontaire. A titre d’exemples, on
peut penser à :
L’expression artistique permet de véhiculer des messages ou de susciter des émotions. Ex :
Peinture, sculpture, photographie, tags...
Les pictogrammes donnent une information précise qui a pour but d’être comprise par le plus
grand nombre. Ex : Représentations graphiques, panneaux routiers, une notice de montage…
4. Le conteste des messages non verbaux
A. Le temps
La perception du temps affecte grandement notre mode de vie, nos mouvements, notre vitesse de la parole
et la quantité de temps pour l’écoute. La notion du temps est donc un élément de communication :
Elle peut transmettre une information concernant le statut social d’une personne. Plus le statut
est important, plus la personne a le contrôle de son temps. Ex : un manager peut parler à un
employé quand il choisit de le faire. L’employé doit prendre rendez-vous pour voir le patron
Elle peut délivrer un message. Ex : être en retard est considéré comme irrespectueux
2
L’étude de la « pausologie » fut entamée par Goldman-Eisler (1968) qui souligne les fonctions communicatives du silence.
5
B. L’espace
La gestuelle se déroule dans un espace codifié. La proxémique étudie la gestion par l’individu de son espace
et des distances entre personnes dans les processus de communication. Selon E. T. HALL à l’origine de cette
approche, la distance est un outil de communication complexe et élaboré. Il distingue quatre zones de
distance.
zone publique : face à un public. Il est possible d’adopter une conduite de fuite ou de défense si
l’on se sent menacé. Le langage revêt un style formel. La distance peut être grande pour les
personnes officielles importantes. Ce sont surtout les gestes et postures qui assurent l’essentiel
de la conversation non verbale. Le rythme de l’élocution est ralenti.
zone sociale : rapports prennent un caractère plus formel, elle indique la fonction de chacun.
C’est notamment l’espace de la négociation. Le ton de la voix est normal.
zone personnelle : relations professionnelles voire amicales, une « bulle » sépare les interlocuteurs
les uns des autres
zone intime : ton de la confidence, la présence de l’autre s’impose, c’est une relation
d’engagement.
Il est important de respecter ces zones pour ne pas mettre son interlocuteur mal à l’aise ou qu’il se sente
agressé.
5. L’indispensable concordance entre le non verbal et le
verbal
La communication non verbale doit être maîtrisée pour renforcer le contenu du message. Cette congruence
peut prendre différentes formes :
l’intensification. Ex : l’exagération de la surprise ;
l’atténuation. Ex : la dissimulation de sa joie en face d’un ami déprimé ;
la neutralisation. Ex : l’occultation d’un sentiment ;
le masquage. Ex : le remplacement d’un sentiment par un autre.
S’il entre en contradiction ou en décalage avec les mots, le non-verbal code un double langage. Quand il y
trop de décalages entre ce qui est ressenti, exprimé, et compris, la communication devient
incompréhensible. Ainsi, pour que la communication soit claire, facile à comprendre, il doit y avoir
concordance entre le message verbal et le non verbal.
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !