Université Lumière Lyon 2
Handicap et Surdité
L’influence d’un mode de communication différé sur
l’intégration sociale des personnes sourdes.
Méthodologie de l’expression écrite Licence 2ème année.
Année 2008-2009
Anne-Lyse DESCHAVANNES 2072373 Anna Rita GALIANO
Nelly THOMAS 208478
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Sommaire
Introduction…………………………………………………………………………………p 3
Partie 1 : L’intégration et la socialisation dans le domaine de la surdité………………p 4
Introduction………………………………………………………………………………..p 4
1.1 Que signifie l’Intégration ?……………………..……………...……………..p 4
1.2 Surdité………………………………………………………...……………….p 5
1.3 La question de la Communication en Psychologie………………………….p 5
Conclusion………………………………...…………………………………………………p 6
Partie 2 : Que propose notre société d’entendants pour favoriser l’intégration sociale des
personnes sourdes ?......................................................................................................p 6
Introduction ……………………………………………………………………………….p 6
2.1. Chronologie des lois et dispositifs mis en place concernant la surdité..….p 7
2.2. Quelle pédagogie pour favoriser l’intégration scolaire des enfants sourds .p 9
2.3 Quelle culture propre à la communauté sourde ?…………………………..p 11
Conclusion………………………………………………………………………………….p 12
Partie 3 : Un témoignage à travers la littérature………………………………….…….p 12
Introduction……………………………………………………………………………....p 12
3.1. Etre sourd sans connaître le langage des signes…………………………p 13
3.2. L’apprentissage de la langue des signes vécu comme une libération……p 14
3.3. L’adaptation à un monde entendant………………………………………p 15
Conclusion ………………………………………………………………………………....p 17
Conclusion………………………………………………………….…………….p 18
Bibliographie………………………………………………………………..……………p 20
Mots Clés et Résumé………………………………………………………………………p 21
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Introduction
Les personnes sourdes représentent dans la société une minorité. Dans le monde trois
millions et demi d’individus sont atteints de surdité. Cette dernière, qu’elle soit profonde ou
non, de naissance ou non, est considérée comme un handicap. En effet, ne pas entendre
pourrait présenter un obstacle à la vie en société du fait que les sourds ne peuvent pas
comprendre ni pratiquer le langage verbal. Ce dernier étant considéré comme le pilier de toute
socialisation, les sourds ne pourraient parvenir à s’intégrer au monde des entendants.
Néanmoins, sans ouïe, la communication avec autrui, et par conséquent la socialisation, sont
tout de même envisageables, et ce grâce à l’invention en 1620 de la langue des signes. Chaque
mot est symbolisé par un geste manuel. L’utilisation d’un langage symbolique est donc
possible. Aux XVIIème et XVIIIème, le langage des signes est inculqué dans un institut
spécialisé dans l’éducation des sourds créé par l’abée de l’Epée. L’Europe toute entière
s’intéresse à l’invention de cette nouvelle langue gestuelle et visuelle. Cependant, celle-ci sera
interdite dans les écoles au XIXème siècle du fait de sa prétendue indécence. Et l’interdiction
perdurera jusqu’en 1991 en France. A cette oppression vient s’ajouter une polémique
concernant l’approche médicale : faut-t-il forcer les sourds à parler malgré le fait qu’ils
n’entendent pas leur voix ? L’éducation française a imposé la méthode d’apprentissage
d’oralisation pendant de nombreuses années. Ce n’est qu’à partir des années 1990 que
l’éducation nationale a pris l’initiative d’enseigner aux enfants sourds le langage des signes.
La surdité peut-elle avoir un impact sur la capacité d’intégration des enfants dans leur
environnement social ? Le langage des signes est-il un moyen efficace de communication ?
Permet-il d’effacer le handicap ? Est-il possible de se construire non seulement
individuellement mais aussi socialement lorsqu’on est atteint de surdité ?
Pour éclairer ces interrogations, nous verrons quelles dispositions ont été mises en
place pour aider l’intégration scolaire et sociale des enfants sourds. Nous aborderons les
méthodes pédagogiques et éducatives d’apprentissage car l’école, après la famille, est le
second lieu de socialisation dans le développement de l’enfant ; puis nous verrons quelles sont
les possibilités culturelles et artistiques des personnes atteintes de surdité. Pour finir, nous
prendrons l’exemple de vie d’Emmanuelle Laborit, auteur sourde de « Le cri de la mouette ».
Cette étude nous permettra de voir quelles difficultés la surdité peut-elle engendrer par rapport
au développement individuel et social de l’individu.
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Partie 1 : L’intégration et la socialisation dans le domaine de la surdité.
Introduction
Dans cette partie, nous chercherons à déterminer en quoi l’intégration des personnes sourdes
peut être rendue difficile. Nous définirons ainsi les concepts d’intégration, de socialisation et
de communication tout en les reliant à la problématique propre aux personnes sourdes.
1.1 Que signifie l’Intégration ?
« Les enfants non handicapés sont scolarisés, les enfants handicapés sont en intégration
scolaire » affirme, Jean-Yves le Capitaine (2004), ainsi nous pouvons être amenés à penser
que les enfants handicapés doivent être intégrés afin de se rapprocher un peu plus des enfants
non handicapés qui sont eux, scolarisés. Mais se pose alors à nous la question de la définition
du terme intégration, les dictionnaires de langue française nous dirons que c’est un processus
visant à inclure un élément à un ensemble plus vaste. En sociologie, Emile Durkheim définit
l’intégration comme « processus par lequel l’individu participe à la vie sociale ». Cette
participation s’opère grâce à l’intégration des individus dans plusieurs instances qui sont :
- La famille
- L’Eglise
- Les groupes professionnels ou sociaux dont l’école fait partie pour les enfants.
Toujours selon Durkheim, l’intégration à ces instances permettra alors l’intégration à la
société. L’intégration devenant donc le résultat de la socialisation. Rocher (1984) définit la
socialisation comme « processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise les
éléments socioculturels de son milieu, les intègre à sa personnalité sous l’influence d’agents
sociaux-significatifs et par là-même s’adaptent à l’environnement où elle doit vivre. »
Il ajoute que c’est un processus qui perdure tout au long de la vie et qui consiste à
s’approprier les normes et les valeurs dominantes de la société, sous l’égide d’instance de
socialisation telles que :
- la famille (socialisation primaire)
- les groupes de pairs (socialisation au milieu des semblables) l’école (espace ou l’enfant est
confronté de manière normative aux attentes de la société)
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- le marché du travail (apprend les comportements, fait respecter les règles …)
- les médias (certaine façon de toucher les choses).
1.2 Surdité
La surdité peut survenir pour diverses raisons et à n’importe quel moment de la vie.
Suite à un traumatisme sonore, l’administration d’un substance toxique etc… ou bien, il se
peut qu’un enfant naisse sourd, pour des raisons génétiques par exemple. La principale
différence est que dans le premier cas, les personnes devenant sourdes ont déjà entendu et
savent ce que c’est que d’entendre, ainsi, ils se sont représenté le monde tel qu’il est et tel
qu’ils lui appartiennent à travers ce langage oral et, en devenant sourds, leur désir de retrouver
l’ouïe peut être compréhensible. Or, les personnes sourdes de naissance comme Emmanuelle
Laborit, ne savent pas ce qu’est l’ouïe et ne l’on jamais connue, ainsi, leur représentation du
monde depuis leur naissance s’est toujours faite sans le son et dans la mesure ou il ne
connaisse pas, il est également compréhensible qu’il ne voit pas l’intérêt d’être « réparés »
c’est-à-dire appareillés dans le but de percevoir quelques sons, ce qui n’est souvent pas très
efficace et surtout inutile d’après Emmanuelle Laborit.
1.3 La question de la Communication en Psychologie
La communication est l’ensemble des phénomènes qui interviennent lorsqu’un
individu transmet des informations à un autre ou à un groupe, ce sous la forme de langage oral
ou de tout autre code : mouvements, ton de la voix, regard… Or, dans notre société
d’ « entendants », le langage est le mode de communication le plus répandu à l’oral, au
quotidien et avec de nombreux médias tels que la télévision, la radio etc.… En effet, dès le
début de la vie même intra-utérine, le fœtus perçoit des sons venant du monde extérieur, qui
lui permettent déjà de se créer des repères, par exemple, la voix de sa mère qu’il entend très
souvent, lui devient familière et créé ainsi un repère précoce auquel les enfants sourds de
naissance n’ont pas accès. Ensuite, à l’école, toute communication du savoir se fait la plupart
du temps par un(e) enseignant(e) par l’intermédiaire d’un langage oral, que les enfants sourds
ne peuvent percevoir.
Ainsi, la socialisation et donc l’intégration passeraient par l’intériorisation de
« normes », d’éléments socioculturels propres à notre société par le biais de la
communication. Or, la surdité, en limitant la communication avec les personnes entendantes,
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