SDL 305 La surdité
Dans la deuxième moitié du 18ème siècle, l’Abbé de l’épée ouvre à Paris la
première classe gratuite pour enfants sourds. Il consacre sa vie à l’apprentissage
de la parole individuellement et aussi à un langage collectif qu’il a inventé : le
langage des signes méthodiques ou langage gestuel. Il s’agit d’un nouveau mode de
communication ou chaque geste représente un mot, une phrase ou même une idée.
Il existe toujours une ségrégation forte entre sourds et entendants.
3. Débat oralisme vs langage gestuel
En 1980 a eu lieu un congrès à Milan où la décision a été prise d’interdire aux
enfants sourds d’utiliser le langage gestuel, c'est-à-dire que la priorité était
donnée au langage oral.
Dans les débuts du 20ème siècle sont apparues les premières prothèses auditives
et en 1925 apparaissent les orthophonistes.
Ça ne fait pas si longtemps que ça que la langue des signes est reconnue et
officialisée puisque c’est seulement depuis septembre 1986.
La langue gestuelle est la seule ou les personnes sourdes ne soient pas
handicapées car c’est une langue visuelle.
Il y a encore beaucoup d’acharnement pour favoriser la langue orale : on essaie
de faire parler les enfants sourds. Cet acharnement à vouloir faire parler vient
du fait que la surdité est un handicap que l’on partage (contrairement à la cécité
ou à la paralysie) On ne peut pas entendre à la place d’une personne sourde.
Devant un sourd, on devient sourd.
Ajuriaguerra a dit : « l’enfant atteint de surdité n’est pas comme un aveugle qui
est vu bien qu’il ne voit pas. Le sourd lui n’entend pas mais il n’est pas entendu ».
Le sourd et l’entendant sont dans un handicap partagé. Il est difficile pour un
entendant d’avoir une vision de l’enfant sourd.
Le handicap s’impose à la personne entendante, et il n’y a qu’un pas à franchir
pour un rejet d’une situation au rejet de la personne responsable de cette
situation. Il y a souvent fuite en raison de problèmes de compréhension.
On fait tout comme si l’enfant sourd allait devenir entendant. L’enfant va être
élevé dans la négation de son handicap et on va lui demander de se comporter
comme un enfant entendant.
À l’heure actuelle, on essaie au maximum de laisser les enfants malentendants
dans leur milieu familial et non dans des écoles spécialisées ou en internat. Il
existe la guidance parental qui permet aux parents d’être accompagnés pour leur
vie avec leur enfant. Ils bénéficient d’écoute, de soutien et de suivi. La guidance
parentale est présente dans de nombreuses pathologies (trisomie, autisme, etc.).