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Résumé
Mandat
Dans son postulat 14.3298 ("Rapport relatif aux prestations de service public de la SSR"), la Commis-
sion des transports et des télécommunications du Conseil des Etats (CTT-E) a chargé le Conseil fédé-
ral "de présenter et d’analyser les prestations de service public de la SSR financées par les rede-
vances (puis par les impôts), en tenant compte de la position et de la fonction des radiodiffuseurs pri-
vés". Le présent rapport a été rédigé par le Conseil fédéral en réponse à ce postulat. La première par-
tie donne un aperçu complet du service public tel qu'il est fourni par la SSR et par les diffuseurs ra-
dio/TV privés bénéficiant ou non d'une quote-part de la redevance. La deuxième partie présente les
orientations à donner au futur service public.
Le service public en Suisse
Dans la première partie du rapport (chapitres 1 à 11), le Conseil fédéral présente l'évolution du service
public en Suisse, les bases juridiques ainsi que le cadre technologique et économique dans lequel
évoluent les diffuseurs radio/TV. Il analyse l'offre et l'utilisation des médias électroniques. Puis il donne
un aperçu des offres et de la situation financière de diffuseurs radio/TV privés sans mandat de presta-
tions. Le Conseil fédéral résume ensuite la position de la Commission fédérale des médias (COFEM)
concernant le service public dans le domaine des médias. Enfin, se fondant sur la première partie du
rapport, il tire ses conclusions sur le service public actuel.
Les travaux de base montrent que le service public financé par la redevance n'a cessé d'évoluer de-
puis sa création. Aujourd'hui, il est une nouvelle fois confronté à d'importants défis, qui découlent de la
numérisation et du changement structurel dans la branche des médias. La numérisation a entraîné
une augmentation du nombre d'offres disponibles et, par conséquent, de la diversité des médias. Les
offres radio/TV privées sans mandat de prestations ni quote-part de la redevance sont toutefois princi-
palement axées sur le divertissement. Contrairement aux offres de service public, elles n'accordent
qu'une importance secondaire aux informations politiques générales ainsi qu'aux émissions culturelles
ou de formation. Or, pour le Conseil fédéral, il est essentiel que, conformément au mandat constitu-
tionnel, de telles prestations puissent être exigées des diffuseurs du service public dans toutes les ré-
gions linguistiques et dans une haute qualité. Il s'agit d'un véritable service à la société et non d'une
simple offre subsidiaire en cas de défaillance du marché. La première partie du rapport met également
en lumière les structures de coûts de la SSR et des diffuseurs radio/TV privés. Les données finan-
cières concrètes sur les divers genres d'émission – information, formation, culture, divertissement – et
sur les formats montrent que même les émissions télévisées qui touchent un large public en Suisse
alémanique ne sont financées qu'en petite partie par la publicité. Cela est particulièrement vrai pour
les émissions d'information qui demandent beaucoup de ressources, mais aussi pour les offres de di-
vertissement populaires. Le marché suisse de la télévision régionale montre aussi à quel point il est
difficile de financer commercialement la télévision. Malgré les quotes-parts de la redevance, la plupart
des diffuseurs ne sont pas parés durablement pour l'avenir. Ils n'atteignent pas suffisamment de public
pour financer leurs frais fixes par le marché de la publicité. En revanche, de nombreuses radios avec
ou sans quote-part se positionnent bien sur leurs marchés.
Le présent rapport montre que, sur le plan thématique, la SSR fournit une offre très appréciée du pu-
blic dans les domaines de l'information, de la formation, du divertissement et de la culture. Cette offre
se distingue par la diversité des formes journalistiques et des formats d'émissions. Les informations
sur la région sont principalement données par les radios des régions de montagne et des régions péri-
phériques titulaires d'une concession et bénéficiant d'une quote-part, et par les télévisions régionales
bénéficiant d'une quote-part. Les prestations d'information des radios des villes et du Plateau titulaires
d'une concession mais purement commerciales sont généralement moins complètes. Les prestations
d'information des radios privées titulaires d'une concession contiennent moins de contextes et de
mises en perspective que les radios de la SSR.