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C. Les étapes du transfert des connaissances
On peut décomposer le transfert de connaissances en cinq étapes :
– repérer les connaissances internes ou externes. Cette étape permet d’élaborer une
cartographie des connaissances ;
– préserver les connaissances. Il s’agit de mémoriser les connaissances ou de mémoriser un
savoir-faire tacite ;
– valoriser les connaissances. Il faut mettre les connaissances au service du développement de
l’entreprise ;
– actualiser les connaissances. Le rôle de l’intelligence économique est central à ce stade pour
mettre à jour les connaissances ;
– mettre en place un apprentissage organisationnel (organisation apprenante) qui dépasse les
résistances au changement et fait de l’apprentissage continu une véritable culture.
Ce processus a également été mis en évidence par Nonaka et Takeuchi à travers la matrice
SECI :
Connaissances individuelles Connaissances collectives
Connaissance
tacite
Socialisation du savoir tacite (partage
sur le lieu du travail, l’apprentissage)
Externalisation du savoir tacite
au savoir explicite (élaboration
d’un manuel de procédures)
Connaissance
explicite
Intériorisation du savoir explicite
au savoir tacite à un niveau plus élevé
(organisation apprenante)
Combinaison des savoirs explicites
(gestion électronique documentaire,
réseaux des connaissances)
Il est impossible de procéder à un inventaire exhaustif de l’ensemble des pratiques liées au
management des connaissances. Toutes ces pratiques reposent sur :
– l’utilisation abondante et massive des technologies de l’information et de la
communication ;
– la volonté des acteurs de collaborer et de partager leurs connaissances ;
– un environnement et une culture d’entreprise favorables au partage des connaissances.
II. Enjeux et limites du management des connaissances
A. Les enjeux du management des connaissances
Pour assurer leur réussite stratégique, les entreprises ont besoin d’innover en permanence. Or,
l’innovation n’est pas seulement liée à la technologie, mais surtout à la capacité de mobiliser
les connaissances des individus constituant les ressources humaines de l’entreprise. Avec le
papy-boom, le KM devient un outil de préservation du savoir des « anciens ». C’est son
premier enjeu humain.
L’entreprise hermétique aux mutations de son environnement tend à disparaître au profit de
l’entreprise étendue – ou virtuelle. Dans cette configuration, l’information est totalement
décentralisée, dispersée sur des entités multiples (fonctions, métiers, projets) et sur des acteurs
autonomes, et parfois géographiquement très distants. Le KM devient l’outil qui garantit la
cohérence de l’entreprise en permettant à tous de disposer des ressources et des compétences
indispensables à une prise de décision rapide et efficace. Pour être efficace, le management