Eug gtiq Ionesco
Notes
et contre-notes
nrf
Gallimard
-Ri - Faculdade de tétras*
José de^^îai y
Tous droits de traduction, de reproduction et d'’adaptation
servés pour tous les pays, y compris V U* R* S. <$.
© Éditions Gallimard5 19ô6
PRÉFACE
Il y a beaucoup de pétitions dans ce livre. Ce
riest pas seulement ma faute/ elle est aussi celle des
journalistes, interviewers, spécialistes et politiciens du
théâtre qui, depuis des années, en proie aux mes
obsessions, me font les mes critiques de principe
auxquelles /essaye de répondre, à mon tour, par des
arguments toujours les mêmes. En alité, fa i surtout
combattu pour sauvegarder ma liberté d’esprit, ma
liberté d*écrivain. Il est évident quil s'est agi, en
grande partie, d’un dialogue de sourds, car Zes murs
ri ont pas doreilles et les gens sont devenus des murs
les uns pour les autres : personne ne discute plus avec
personne, chacun voulant de chacun faire son partisan
ou F écraser.
Je regrette un peu d’avoir essayé de donner des
réponses, d avoir fait des théories, d avoir trop parlé,
alors que mon affaire était tout simplement d « m-
venter », sans me soucier des camelots qui me tiraient
par la manche. Je suis un peu tombé dans leurs pièges
et j'ai souvent cédé aux sollicitations de la pomique.
Non pas que Von ne doive polémiquer. Mais Vœuvre
d’art doit contenir en elle-même, et cristalliser, une plus
grande complexi des débats dont elle est la réponse
ou V interrogation plus ample.
LA C AN TATRICE CHAUVE
X. A TRAGÉDIE DU LANGAGE
En 1948, avant décrire ma premre pièce : La
Cantatrice chauve, je ne voulais pas devenir un auteur
dramatique. Javais tout simplement lambition
de connaître langlais. Lapprentissage de langlais
ne mène pas nécessairement à la dramaturgie. Au
contraire, c’est parce que je nai pas réussi à appren
dre langlais que je suis devenu écrivain de tâtre.
Je nai pais écrit non plus ces pièces pour me venger
de mon échec, bien que lon ait dit que La Canta-
trice chauve était une satire de la bourgeoisie anglaise.
Si javais voulu et navais pas réussi à apprendre
litalien, le russe ou le turc, on aurait pu tout aussi
bien dire que la pcesultant de cet effort vain,
était une satire de la société italienne, russe ou
turque. Je sens que je dois mexpliquer. Voici ce
qui est arrivé : donc pour connaître langlais jachetai,
il y a neuf ou dix ans, un manuel de conversation
franco-anglaise, à lusage des débutants. Je me
mis au travail. Consciencieusement, je copiai, pour
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