Années 1950: naissance de ce qu'on appellera le « nouveau théâtre » (le « nouveau
roman » venait de naître) ou théâtre de l’absurde
Une volonté de rupture avec l'héritage: le psychologisme et l'humanisme traditionnels.
1953 : Samuel BeckettEn attendant Godot, qui avec la Cantatrice (1950) est une pièce
fondatrice de ce «nouveau théâtre » qui n'avait pas encore été baptisé ainsi.
- Refus du théâtre tel qu'il se pratiquait alors. Dans La Cantatrice chauve, il n'y avait ni
cantatrice ni chauve : rien que des Smith et des Bobby Watson, rabâchant, à longueur de
soirée, des lieux communs empruntés à L'Anglais sans peine, un manuel de la méthode
Assimil.
- Refus$: du théâtre psychologique, et philosophique de l’entre deux guerres$: les subtilités
d'un Giraudoux ou d’un Cocteau. Les pièces à message d'un Camus, voire d'un Sartre
- Sans doute contre la métaphysique du langage revendiquer la « physique de la scène »
demandée par Artaud$: « La scène est un lieu physique et concret qui demande qu'on le
remplisse et qu'on lui fasse parler son langage concret »
Dans La Leçon
Dans La Leçon le langage n'est plus qu'un instrument de puissance : il assure la domination du
professeur sur son élève, une domination qui ira jusqu'au viol et au meurtre (le quarantième
meurtre de la journée du Professeur$!)
Dans Les Chaises
Dans Les Chaises, « le thème de la pièce n'est pas le message, ni les échecs dans la vie, ni le
désastre moral des vieux, mais bien les chaises, c'est-à-dire l'absence de personnes, l'absence
de l'Empereur, l'absence de Dieu, l'absence de matière, l'irréalité du monde, le vide
métaphysique ; le thème de la pièce, c'est le rien [... un] rien [qui] se fait entendre, se
concrétise, comble de l'invraisemblance ! ». (Ionesco)