Dossier artistique Notre CANDIDE de Catherine Vigneau D'après l’œuvre de Voltaire Mise en scène Isabelle Bouvrain Adaptation Compagnie 3ème Acte Écriture et dramaturgie Catherine Vigneau Comédiens Nils Gautier, Aurore Pôtel, Jérémy Robert, Catherine Vigneau Scénographie, création lumière Luc Mainaud Spectacle tout public à partir de 12 ans – Durée 1h30 « Notre Candide » ou comment ancrer l'œuvre de Voltaire dans notre monde contemporain Le parti pris de notre adaptation est d'ancrer l'histoire de Candide dans notre monde contemporain, de créer un contexte propice au partage de ce conte. « Notre Candide » repose sur une écriture et une dramaturgie moderne, dans laquelle viennent se mêler les mots et l'esprit de Voltaire, opérant de multiples allers-retours entre son époque et la notre. Ainsi ce sont quatre trentenaires qui vont faire revivre, à travers le prisme de leur souvenir d'adolescence, l'aventure du héros naïf inventé par Voltaire, Candide. Au fur et à mesure de l'immersion de nos quatre personnages au cœur du texte de Candide, un jeu de va et vient entre leur passé et le futur à créer, va éveiller, réveiller ou provoquer en eux des réflexions intimes et sociétales. L'histoire de Candide de Voltaire Candide raconte les aventures d'un jeune garçon simple, élevé dans le château du baron de Thunder-ten-tronckh. Son esprit est imprégné des leçons de Pangloss, maître à penser grotesque, qui lui enseigne que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Or, dès le début du conte, les aventures malheureuses de Candide s'engagent. Il s'éprend de mademoiselle Cunégonde, la fille du baron, mais cet amour lui est interdit. Le baron chasse Candide du beau château à grands coups de pied. Désormais livré à lui même, Candide se retrouve immédiatement enrôlé de force dans l'armée bulgare, mais ce n'est que le départ d' une véritable épopée pleine de rebondissements. Candide n'a qu'un seul objectif, celui de retrouver celle qu'il aime, Cunégonde. Candide parcourt alors le monde, faisant l'épreuve de son horreur : massacres, intolérance, injustices, fanatismes religieux, esclavage. Son seul moment de répit sera la découverte du royaume mythique de l'Eldorado qu'il quittera, insatisfait de cet idéal isolé du reste des hommes. A travers ce parcours initiatique, Candide doutera de la parole de son maître, perdant ses illusions et terminera son épopée en s'installant avec ses compagnons dans une métairie où ils vont célébrer un bonheur simple en « cultivant leur jardin ». Note d'intention de l'auteur « La lecture de Candide m'a provoqué une bien étrange sensation. En refermant ce conte, mon esprit était envahi tout à la fois de résignation et de révoltes, de joie et d'espoir... Et de questions, des tonnes de questions. La résignation, car la Terre tourne et pourtant les desseins de l'Homme stagnent ; à l'évidence l'humain, recrée et reproduit sans fin les mêmes erreurs, les mêmes horreurs. En quoi le monde d'aujourd'hui est-il différent ? En relisant Candide, je me suis senti révoltée, tout comme les voix des opprimées qui jaillissent à chaque coin de page dans son histoire. Candide vit les guerres, l'inquisition, les catastrophes naturelles, il voit l'esclavage, l'avarice, les vices... Comment peut-il traverser toutes ces épreuves sans émousser son optimisme ? Où puise-t-il la force de continuer sa route et de construire son destin ? Pourquoi est-il certain que son bonheur est accessible ? Mon regard s'est posé sur cette grande aventure à travers l'obscurantisme, et je veux pouvoir dire ce que j'y ai vu.Voltaire, avec sa plume trempée à l'encre d'ironie, venait de me piquer. Mais comment raconter ce « tout ça » ? Et bien peut-être, en livrant ces sentiments de résignation, de révolte, de joie et d'espoir. En façonnant des personnages dont l'histoire partirait d'aujourd'hui, glissant sur hier, pour se projeter vers demain. Alors, un nouveau départ, un souffle retrouvé, une page blanche. Un aménagement dans une maison à la campagne, l'inauguration de cette maison, « La Fresnay ». Puis, les invités, les voisins, les amis, la famille... Pour vivre ensemble un instant, participer à la fête. Et ces quatre amis d'enfance, quatre vies et leur histoire en commun, qui surgit du fond d'une vielle valise, du fond de la rage de leur adolescence ; une pièce de théâtre, Candide de Voltaire. Quatre amis d'enfance, et des allers retours, des ponts entre les souvenirs de leur adolescence, et leurs vies dans le monde actuel ; leur façon de se projeter, de s’inscrire dans la société ; et qui découvrent les reflets du monde dans le regard des autres. » Catherine VIGNEAU Synopsis de l'adaptation Sylvain et Margaux Bertier, un couple de trentenaires, viennent d'acquérir une vieille métairie à rénover dans un lieu-dit appelé « La Fresnay ». Arrivés une semaine auparavant sur les lieux, accompagnés de quelques amis, ils sont prêts à recevoir leurs invités et à donner vie à leur projet. : créer un espace ouvert aux initiatives et au partage. Ils ont convié les habitants du voisinage, à participer à la soirée d'inauguration de leur nouveau lieu de vie « la Fresnay ». Stéphane et Alice, des amis venus pour aider à l'installation du couple, évoluent dans le salon pour continuer à rendre l'espace en construction le plus accueillant possible. Les chaises destinées à accueillir les invités sont installées en ogive autour d'un grand tapis sur lequel se trouve une table basse. Quelques meubles ont trouvé leur place dans ce salon en cours d'aménagement où subsistent encore quelques endroits en chantier. De ça, de là, des cartons sont entreposés. Au détour de la conversation, s'invite le « Candide » de Voltaire. Un texte chargé de souvenirs, empreint du parfum de l'adolescence, pour chacun d'entre eux, puisqu'il a été l'objet d'un spectacle, créé des années auparavant. Des cartons de déménagement, ressortent certains éléments du spectacle montée par Margaux à l'époque du Lycée, des accessoires et des éléments de costume, permettant de camper à nouveau les grandes figures de leur « Candide » retrouvé. Margaux, Sylvain, Alice et Étienne font revivre alors avec jubilation la folle épopée du « Candide » qui a tant marqué leur jeunesse. Ils se livrent corps et âmes à leurs invités, et partagent tous les questionnements qui rejaillissent ; tout ce que cette histoire fait résonner en eux, aujourd'hui, ces adolescents devenus adultes : Qu'avons nous fait de nos rêves de notre idéal d'adolescent? Quelle société contribuons nous à construire? Est-il possible d'appréhender notre monde sans angélisme et sans cynisme? Comment échapper aux sirènes de la quête perpétuelle d'un eldorado illusoire...? Pour tenter de trouver peut être quelques élément de réponse, Margaux et Sylvain ont un projet : « La Fresnay » Note d'intention de la metteur en scène « Notre adaptation allie l'écriture contemporaine de Catherine Vigneau et la langue de Voltaire. Je veille à ce que l'écriture contemporaine surgisse dans l'instant. Nos quatre personnages doivent sembler être dans la même découverte que les spectateurs. Nous jouons en proximité. En effet dans notre dispositif scénique, le spectateur est un vrai partenaire, un voisin, une connaissance à qui l'on peut s'adresser directement. L'esthétique globale est résolument ancrée dans notre siècle. Cependant la langue de Voltaire, plus classique, est respectée dans son rythme et dans son souffle, il n'est pas question de la banaliser. Je cherche à la rendre accessible, afin que la passerelle entre les deux formes de jeu et de langage soit fluide. Je souhaite me saisir de l'ironie de Voltaire pour révéler une théâtralité et donner corps aux pensées de ce conte où les personnages sont bien plus des silhouettes qui rappellent les grandes figures de la Comédie, que des personnages à la psychologie élaborée . Notre « Candide » est un va et vient ludique entre deux époques qui se répondent dans leurs questionnements philosophiques. » Isabelle Bouvrain Créer un lieu accueillant, un dispositif tout en proximité L'envie principale est de créer une grande proximité entre les spectateurs et les acteurs, sortir du rapport frontal pour créer un espace de jeu ouvert permettant une grande porosité entre public et acteurs. Pour ce faire, nous avons choisi de recevoir le public dans un dispositif de plein pied en bifrontal, qui correspond au mieux au contexte que nous souhaitons installer. Ainsi, les spectateurs sont accueillis comme de nouveaux voisins et arrivent dans ce qui pourrait être une grande pièce à vivre en aménagement. L'atmosphère de départ va se moduler et plus les personnages vont se mettre en scène, plus nous allons installer l' univers du jeu. Les différentes tables deviennent prosceniums, la lumière et la musique nous plongent de plus en plus dans l'univers du conte. De ce fait , nous réinstallons certains codes théâtraux classiques, le jeu continue à circuler et à se vivre au cœur des spectateurs. Un décor minimal et simple, un univers de cartons, de valises et d'objets. Les diverses bascules de jeu s’opèrent à la vue du public, à travers quelques transformations simples. Tantôt une musique fait surgir un autre univers, une lumière fait apparaître un lieu différent, un meuble déplacé guide le regard vers un nouvel espace. Dans ce salon, en cours d'aménagement, les personnages s'amusent à puiser dans les cartons un élément de costume ou un accessoire pour naître une nouvelle figure. Les objets du quotidien et les vêtements de tous les jours, qui peuplent nos intérieurs, un sac à dos, une veste, une couverture, une valise, un tablier, seront autant d'éléments qui permettrons aux acteurs de s'emparer de l'espace et de livrer leur histoire. Un dispositif autonome Notre forme légère et souple est spécialement conçue pour être présentée dans des lieux divers (théâtre, établissements scolaires, locaux associatifs, cour extérieure...) ou dans tout autre espace pouvant réunir la parole et l’écoute. Le dispositif ne demande pas obligatoirement un plateau de théâtre et ne nécessite pas d'accroches lumières. A l'instar d'Olivier Py qui lors de son projet « Hors les murs » avec le théâtre de l'Odéon en juin 2013, entendait « redonner du sens à cette expression de théâtre populaire et réfléchir aux moyens de renouer des liens entre le théâtre et la cité », notre volonté première est d'accueillir les spectateurs dans un lieu à la fois de jeu, de réflexion et de partage. Jauge envisagée : Entre 150 et 200 personnes Espace scénique minimum : 8m x 10m Alimentation électrique : 63Amp Son : Système son Table 12 entrées Système diffusion 4 points type PS10 Nexo 2 sub 4 pieds 3 praticables (hauteur 40cm) Calendrier de création 2016 Théâtre du vieux Saint-Etienne, Rennes (35) : 6 au 12 juin Festival les Embuscades, Cossé-le-Vivien (53) : 19 au 30 septembre 2017 Hôtel Pasteur, Rennes (35) : 20 au 25 mars Solenval, Plancoët Plélan (22) : 3 au 8avril Espace Bel Air, Saint-Aubin-du-Cormier (35) : 10 au 15 avril L'Astrolabe, Relecq kerhuon (29) : 22 au 27 mai Ville de Dinard (35) : 4 au 8 septembre Neuf semaines de création sont nécessaires pour ce projet, le lieu d'une dernière semaine de résidence reste à définir. Sortie de création fin septembre / début octobre 2017 au festival Les Embuscades à Cossé-le-Vivien (53). Partenaires Production et diffusion Ville de Rennes (35), Ville de Dinard (35), Ville de Pleurtuit (35), Communauté de communes du Coglais (35), Les Champs Libres, Rennes (35), Hôtel Pasteur, Rennes (35), Espace Bel Air à Saint-Aubin-du-Cormier (35), Festival les Embuscades à Cossé-le-Vivien (53), Espace Victor Hugo à Ploufragan (22), Solenval de la communauté de communes Plancoët Val d'Arguenon (22), L'astrolabe service culturel de Relecq Kerhuon (29) En cours de négociation (Production et diffusion) Centre culturel le Pôle Sud à Chartres-de-Bretagne (35), Centre culturel de Liffré (35), Centre culturel Juliette Drouet à Fougères (35), Centre Culturel Agora au Rheu (35), Espace Galaté à Guichen (35), L'Antichambre à Mordelles (35), Ville d'Acigné (35), Communauté de communes de la Roche-aux-Fées (35) Médiations Communauté de communes du Coglais (35), Communauté de communes d'Antrain (35), Service jeunesse Cogl'ados (35), Centre culturel Jean Rochefort à Saint-Lunaire (35), Collège Jeanne d’Arc de Saint-Brice-en-Cogles (35), Collège Saint-André à Antrain (35), Ligue de l'Enseignement 35, Centre Intercommunal d’Action Sociale Craon (53), Esat foyer des Charmilles de La Selle Craonnaise (53), Collège Saint-Joseph à Cossé-le-Vivien (53) En cours de négociation Collège le Bocage à Dinard (35) Extraits du Texte Extrait n°1 [...] Étienne : Bien ... Ce n'est pas contre vous mais, l'esprit « vivons heureux, vivons caché » dans une ferme en ruine, à la campagne, très peu pour moi ... Trop isolé, trop champêtre, trop calme ; Moi, le grand air, le silence, ça a tendance à m'angoisser ... Bon, en même temps, je dis ça mais … Si c'est réellement le petit coin de « paradis » dont vous rêvez, tant mieux pour vous ... Margaux : Oui Étienne, « Tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Étienne : Tiens... Voltaire s'invite dans votre salon. Alice : Tu te souviens de ça toi ? Étienne : Bien sûr, Candide, le grand projet de votre jeunesse.... Moi aussi je l'ai étudié votre Candide. Sylvain : Et donc, que t'en reste-t-il ? Étienne : Quelques bribes... - à Alice, moqueur - « Il faut cultiver son jardin » , tout ça... Étienne se lève. Étienne : Je dépose ma valise là bas, je me permet... Je reviens. Étienne sort du salon pour déposer sa valise dans un couloir. Sylvain , au public : « Il faut cultiver son jardin » … Voilà ce qui nous amène ici ... Juste après avoir visité ce lieu, nous sommes retombés Margaux et moi, sur une petite valise poussiéreuse, au fond d'un placard. Elle contenait un pan entier de notre travail sur Candide ! Fruit du hasard, ou du destin, nous avions rouvert la boite de Pandore. Étienne revient. Margaux : C'est ainsi que nous avons décidé de venir nous installer ici ... De changer de vie. Étienne : A cause d'une innocente petite valise ? Margaux : Non, à cause de profondes convictions. Étienne : Tu m'en diras tant... Sylvain invite Étienne à s'asseoir. Sylvain : Prends une chaise, installe-toi. Margaux : Quelqu'un a-t-il vu une valise avec de vieux autocollants dessus ? Tout en racontant à ses invités l'histoire de jeunesse de son groupe d'ami, Margaux cherche la valise dans un tas de carton. Margaux : Sylvain, Stéphane, Alice, et moi, on était ensemble au lycée, dans la même classe. Étienne lui, était déjà en fac de droit. En cours, nous avons étudié le siècle des Lumières, et notamment bien sûr « Candide » de Voltaire. Ce texte m'a vraiment parlé, c'était subversif, c'était audacieux, c'était impertinent. Et tellement universel. Avec ce petit conte d'apparence banal, Voltaire critique ouvertement la société, les pouvoirs en place, renverse l'ordre moral établit … Alors, moi et ma rage adolescente bouillonnante, j'ai voulu faire un spectacle de ce « Candide », je voulais faire réagir les gens. On avait 16, 17 ans, on était rebelle, irrévérencieux, plein de fougue. On avait des envies de révolution. On avait tout simplement l'ambition idéaliste de renverser le pouvoir, de contrer la grande marche de la mondialisation ... D'abolir l'argent, la possession, les richesses ... Avec un spectacle. Et on y croyait ... Quelque part au fond de moi, j'étais persuadée que les gens en sortant du spectacle auraient envie d'agir ensemble, de faire bouger les choses, de faire exister un monde meilleur ... Parce qu'il n'y a pas non plus que de la critique dans l'œuvre de Voltaire. Il y a ce quelque chose qui porte, qui montre que le bonheur est à portée de main, qu'il faut le cultiver, le façonner ... Que c'est possible quoi ! Alice : Je suis toujours d'accord. J'y crois encore moi à tout cela... Étienne, moqueur : Les filles... Va falloir atterrir depuis le temps... Alice : Ah non, je n'en ai pas envie, je ne veux pas me résigner... Jamais. Comme Candide, je veux voir le monde avec les yeux rivés sur le chemin de l’espérance. Étienne en aparté au public : Méfiez-vous, sur Candide, ils sont intarissables. Le spectacle que Margaux et sa bande de copain a monté à l'époque a beaucoup joué. J'ai du la voir au moins 20 fois leur pièce. C'était vraiment très bien d’ailleurs ... Margaux déniche enfin la vieille valise. Margaux : Ah voilà, j'ai retrouvé la valise. Margaux ouvre la vieille valise et en sort le texte. Alice et Étienne s'en rapprochent et commencent à fouiller dedans. Étienne en sort une paire de lunette. Margaux et Alice regardent le texte avec nostalgie. Étienne : Ah Ah !!! C'était pas les lunettes du professeur Pangloss ça ? Sylvain, tu te souviens de sa première tirade ? Musique : Stéphane accompagne la tirade avec un extrait de la follia de vivaldi en fond musical . Sylvain alias Pangloss : « Il est démontré que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l'année : par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux. » Alice : A la virgule près ! Étienne à Sylvain avec admiration : Bravo. Étienne au public : Cet homme a toujours eu une mémoire phénoménale. Sylvain : Je plaide coupable maître Brunner, j’ai avoir relu Candide il n'y a pas si longtemps. Margaux : Comme dirait Pangloss, « Il n'y a point d'effet sans cause »… Alice, pensive : Un tout petit baiser. C'est ça qui fait tout basculer … Le voyage initiatique de Candide est provoqué par un doux baiser avec la désirable baronnette Cunégonde. Juste un tout petit baiser. Étienne : Oui, enfin, un baiser ... C'est plutôt une banale affaire de fesse … C'est physique quoi … Candide et Cunégonde se sautent bestialement dessus derrière un paravent. Désolé d'être trivial. Margaux : Tu as le talent pour tout salir, franchement …Tu as une vision tout à fait déformée de leur idylle … Candide et Cunégonde fricotent, c'est tout … Ils sont amoureux … Écoute. Margaux en lisant un extrait du texte, monte à son tour sur la table basse. Margaux, lisant : « Cunégonde et Candide se trouvèrent derrière un paravent ; Margaux laisse tomber un mouchoir. Margaux, lisant : Cunégonde laissa tomber son mouchoir, Margaux oblige subtilement son frère à jouer le rôle de Candide malgré lui. Margaux, lisant : Candide le ramassa, elle lui prit innocemment la main, le jeune homme baisa innocemment la main de la jeune demoiselle avec une vivacité, une sensibilité, une grâce toute particulière ; leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s'enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains s'égarèrent. » C'est vraiment joliment dit, non ? Étienne : C'est que ça, un petit baiser ? Dans ta mise en scène, les choses étaient plus « olé olé », dès le début du spectacle ? Margaux : Oui, c'était peut-être un peu moderne, on cherchait surtout à choquer … Étienne se saisit du texte et cherche l'extrait qui l’intéresse. Étienne : Alors « Candide ... trouvait Mlle Cunégonde extrêmement belle...après le bonheur d'être né baron... Ah voilà, c'est là ! Étienne se met à singer tous les personnages, lisant le texte d'une voix pleine de sous entendu, en évoluant dans le salon parmi les invités ... Étienne : « Un jour, Cunégonde, en se promenant auprès du château, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à Paquette, la femme de chambre de sa mère, petite brune très jolie et très docile. Comme Mlle Cunégonde avait beaucoup de dispositions pour les sciences, elle observa, sans souffler, les expériences réitérées dont elle fut témoin ; elle vit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes, et s'en retourna tout agitée, toute pensive, toute remplie du désir d'être savante, songeant qu'elle pourrait bien être la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne. Le baron de Thounder-ten-tronckh... passa auprès du paravent, et voyant cette cause et cet effet, chassa Candide du château à grands coups de pied dans le derrière » Margaux : Oui, évidement joué c'est tout de suite plus cru que lu… Sylvain, au public : Voilà ... Sans cet épisode amoureux qui est, dirons nous, la « genèse » de cette histoire, pas de quête initiatique, pas de livre. Donc pas de regard grand ouvert sur le monde. Pas d'enseignement... Étienne : Je te l'avoue maintenant Maguy, j'aurais bien aimé jouer dans ton spectacle. Elle était superbe votre adaptation de Candide ... A l'époque, je me suis pas mal identifié à ce jeune globe-trotter, ce Candide. Les péripéties qu'il traverse, les persécutions dont il est victime, ça m'a interpellé ... Et conforté mon choix de devenir avocat : M'engager pour une cause, permettre aux gens de se battre contre les inégalités, car il faut bien qu'il y ait des hommes pour réparer les injustices. Je me suis même appuyé sur le Chapitre second : Ce que devint Candide parmi les bulgares, pour l'une de mes affaires. Je défendais ce jour là les victimes d'une secte. Je cherchais à démontrer au jury l'étrange phénomène de l'enrôlement. Tous les ingrédients sont présents dans cette scène : On a l'approche, la séduction, la persuasion, et l'aliénation . Candide, éjecté du château, se retrouve à la porte d'un cabaret… On a donc un jeune fragile, influençable, sans repères, coupé de son entourage, sans ressources. On le flatte, on le prend en charge, on lui donne l'impression qu'il fait de nouveau partie d'une grande famille, que jamais plus il ne sera seul, on lui fait miroiter un avenir glorieux… Et voilà que sans même s'en rendre compte, il est pris au piège. Candide devient malgré lui la nouvelle recrue de cette terrible armée Bulgare et se retrouve engagé à servir une cause dont il ignore totalement les enjeux. Margaux : Donc notre jeune héros Candide, après s'être fait expulser du château se retrouve seul. Il est livré à lui même dans un monde inconnu, plus qu'hostile. - A Étienne - Un peu comme toi dans la campagne finalement. Étienne : Drôle, Maguy, très spirituel. Margaux : Candide marche longtemps sans savoir où, il est perdu. Mourant de faim, il s'arrête devant la porte d'un cabaret. Pendant ce temps là, le beau château subit une attaque féroce … Un véritable carnage … Les Bulgares arrivent en barbares chez le baron de Thunder-ten-tronckh. Sylvain , pour lui : Thounder-ten-tronckh Margaux : Égorgent le baron père, le baron fils, coupent la mère en morceau. Cunégonde elle, se fait violer et éventrer autant qu'on peut l'être … Imaginons ... C'est la guerre, une guerre terrible et sans pitié … Pleine de fougue, elle désigne le côté gauche de l'espace de jeu. Margaux alias la metteur en scène :Vous êtes les Bulgares. Elle désigne ensuite le côté droit de l'espace de jeu. Margaux alias la metteur en scène : Ici, vous êtes les Abares. Étienne tu joues Candide ! Étienne, joue Candide … Sylvain, mon chéri, toi, tu joues les recruteurs Bulgares. Stéphane ! Tu nous met un peu de musique ? Il nous faut des costumes… Stéphane lance depuis l'espace régie une musique qui enveloppe tout le salon. ex : Schubert: Quartet pour cordes No. 14 "La jeune fille et la mort ", 2ème mouvement Andante con moto. Margaux recherche dans les cartons des éléments de costume pour les rôles de Candide et du soldat Bulgare. Alice, en aparté au public : Margaux a toujours été comme ça. Elle a des fulgurances ! En compagnie de son frère, cela ne s'arrange pas ! C'est la force de la fratrie Brunner, ça … Ils font de la vie une fête ! En tant que voisins, autant que vous soyez prévenus… Quand Margaux a une idée en tête, il ne faut surtout pas l' interrompre …Vous allez apprendre à la connaître. Instant de préparation des comédiens en musique et en lumière. Alice rejoint Margaux et fouille dans un carton à la recherche de costumes. Elles costument Étienne avec un K-way, une casquette et un sac à dos et Sylvain avec une veste militaire. Margaux place Candide et le soldat Bulgare dans l'espace. Margaux alias la metteur en scène : Candide, te voici donc à la porte du cabaret, seul, perdu et désœuvré... Elle leur fait signe de commencer le jeu Sylvain alias le soldat bulgare, prenant à parti le côté gauche de l'assemblée : Camarades, voilà un jeune homme très bien fait, et qui à la taille requise. Étienne alias Candide : Messieurs, vous me faites beaucoup d'honneur, mais je n'ai pas de quoi payer mon écot. Sylvain alias le soldat bulgare : Ah ! monsieur, les personnes de votre figure et de votre mérite ne payent jamais rien : n'avez-vous pas cinq pieds cinq pouces de haut ? Étienne alias Candide : Oui, messieurs, c'est ma taille. Sylvain alias le soldat bulgare : Ah ! monsieur, mettez-vous à table ; non seulement nous vous défrayerons, mais nous ne souffrirons jamais qu'un homme comme vous manque d'argent ; les hommes ne sont faits que pour se secourir les uns les autres. Étienne alias Candide : Vous avez raison ; c'est ce que M. Pangloss m'a toujours dit, et je vois bien que tout est au mieux. - en aparté, au public - Approche, séduction. Sylvain alias le soldat bulgare : N'aimez-vous pas tendrement ? Étienne alias Candide : Oh ! oui, j'aime tendrement Mlle Cunégonde. Sylvain alias le soldat bulgare : Non, nous vous demandons si vous n'aimez pas tendrement le roi des Bulgares. Étienne alias Candide : Point du tout, car je ne l'ai jamais vu. [...] Extrait n°2 [...] Alice alias La vieille : Je suis la fille du pape Urbain X, et de la princesse de Palestrine. On m'éleva jusqu'à quatorze ans dans un palais auquel tous les châteaux de vos barons allemands n'auraient pas servi d'écurie…Fiancée à un prince, j'aimais comme on aime pour la première fois, quand mon prince mourut empoisonné par une prétendante, jalouse de notre amour si pur. Ma mère, et moi même embarquâmes sur une galère lorsqu'un corsaire s'est rué sur nous. Je fus menée esclave à Maroc, qui nageait dans le sang. C'était un carnage continuel dans toute l'étendue de l'empire. Je vis ma mère déchirée, coupée, massacrée; et je demeurai mourante sur un tas de morts. En trois mois de temps j'avais éprouvé la pauvreté, l'esclavage, avais été violée presque tous les jours. J'avais vu couper ma mère en quatre. Je fus vendue et revendue encore. J'ai vieilli dans la misère et dans l'opprobre, me souvenant toujours que j'étais fille d'un pape. Je n'ai pourtant plus que la moitié d'un derrière, l'autre ayant été dévorée par des soldats agonisants, ma beauté s'est aussi fanée, mais il me reste mon âme. J'ai fini par être servante chez le Juif Don Issacar ; il me mit auprès de vous, ma belle demoiselle ; je me suis attachée à votre destinée, et j'ai été plus occupée de vos aventures que des miennes. Alice : J'ai fait quelques raccourcis. Le récit complet de la vielle est très long, 8 pages. Mais ce qu'il y a de passionnant dans son discours, c'est qu'a travers l'histoire de sa vie, elle donne à voir ce que les hommes sont capables de faire subir les uns aux autres. Je me souviens, 8 terribles pages de dénonciation, de misère, d'horreur ... Et pourtant, elle termine en disant : « Je voulus cent fois me tuer, mais j'aimais encore la vie. Cette faiblesse ridicule est peut-être un de nos penchants les plus funestes ; car y a t-il rien de plus sot que de vouloir porter continuellement un fardeau qu'on veut toujours jeter par terre ? D'avoir son être en horreur, et de tenir à son être. » Alice et Margaux, en chœur : « Enfin, de caresser le serpent qui nous dévore, jusqu'à ce qu'il nous ait mangé le cœur ? » Sylvain : C'est beau ça : « Caresser le serpent qui nous dévore, jusqu'à ce qu'il nous ait mangé le cœur », image saisissante. Margaux : Et malgré tout ce qu'elle nous raconte, elle garde une féroce rage de vivre. Elle tente toujours de regarder les choses du bon côté, de continuer à avancer. Elle est vraiment courageuse cette femme. Étienne : Courage et Rage de vivre ? Alice : Bah, oui. Quand même ... Étienne : Non, c'est une complainte, y a pas de courage là dedans ... Elle ne se rebelle jamais, alors qu'elle a eu à mon avis plein d'occasion pour tenter quelque chose pour s'en sortir. Il n'y a pas de fatalité dans la vie, on a toujours le choix, faut saisir les opportunités. « Quand on veut on peut ! », comme on dit. Alice : Mais enfin, tu ne comprends rien ou tu verses dans la provocation ? Elle est esclave dès l'âge de 14 ans, je voudrais bien t'y voir toi ! « Quand on veut on peut ! », non mais... Je ne peux pas te laisser dire ça, c'est ignoble ... Margaux ! Aide moi ! Toi tu vas avoir les arguments pour lui faire entendre raison ... Margaux, désabusée : Peine perdue Lili ... On est pas du même avis, un point c'est tout... Ça ne sert à rien de polémiquer pendant des heures sur ce sujet, on a déjà eu cette discussion mille fois, on ne tombe jamais d'accord ... Sylvain : Oh, cela ne te ressemble pas mon cœur ... C'est bien la première fois que je te vois baisser les bras. Margaux : - Un temps, puis reprenant subitement – Et, non Étienne. Définitivement non ! Je ne suis pas d'accord avec toi. Regarde les choses en face, si tu oses encore le faire. Le récit de cette femme est un âpre constat de la condition des femmes sur cette terre. Et je parle de celles d' hier, tout comme celles d'aujourd'hui ! Brimées, on décide de tout à leur place, ce qu'elles doivent faire, ou ne pas faire, ce qu'elles doivent porter, ou ne pas porter. On les empêche de s'émanciper, de s'exprimer, d'avoir accès à l'éducation. Combien encore autour de nous sont déshumanisées, réduites à la condition de marchandise, vendues au plus offrant. Combien subissent des viols à répétition, sont mariées de force, sont victimes de violences, quand elles ne sont pas assassinées à la naissance... On ne leur reconnaît aucune valeur, elles n'ont même pas celle d'un être humain. Quand la femme sera enfin l'égal de homme, le monde aura gagné en humanité. Mais c'est bien loin d'être le cas, et ça tu le sais très bien ... Étienne : Margaux, je faisais une simple observation, pourquoi tu t'énerves... Margaux : Je ne suis pas énervée, je suis amer ... Tu sais pertinemment que ce n'est pas possible de simplement vouloir quelque chose pour l'obtenir. Certain sont obligé de tout sacrifier pour obtenir un brin de liberté. Et toi, tu as baissé les bras Étienne, tu ne te bats plus pour eux, pour tous ces gens dont tu voulais plaider la cause... Et on peut élargir le sujet à toutes ces personnes qui sont victimes de notre monde où l'argent a pris toute la place. Dis-moi si ils ont vraiment le choix, tous ceux qui ont eu le malheur de ne pas naître dans la bonne famille, le bon pays, la bonne ethnie ? Ceux qui sont traqués, à cause de leurs origines, la couleur de leur peau, leurs cultures, leurs opinions. Tous ceux qui sont obligés de se déraciner dans l'espoir de survivre. Quand on se retrouve attaqué, juste parce qu'on est perçu comme un indésirable, peut-on vraiment lutter ? En a-t-on seulement la force ? Ils sont des « nonpersonnes », des dommages collatéraux, qu'on laisse mourir d'épuisement dans l’indifférence générale. C'est exactement de cela dont elle nous parle cette petite vieille, et moi, ça me révolte que tu puisses voir ça comme une simple complainte. Étienne : Pardon Margaux, je faisais juste une remarque, un trait d'esprit. […] La compagnie 3ème Acte Présentation Née en 2001, la Cie 3ème Acte s’appuie sur l'énergie du collectif pour inventer des projets singuliers, qui mêlent le théâtre à la musique et au chant, et s'adaptent à tous lieux et publics. Elle défend une pratique artistique sensible et porte un regard souvent impertinent, décalé et poétique sur la société. La compagnie 3ème Acte vise à travers ses créations originales à divertir et éveiller le public, et l'invite à emporter une part de rêve, de réflexion. La Compagnie 3ème Acte s'attache également à créer des spectacles éphémères qui s'intègrent dans un instant, un lieu, un événement. Ces créations sur mesure permettent à la compagnie de constamment penser et créer de nouvelles formes théâtrales et de maintenir un processus de création permanent. Sortir des théâtres, explorer des lieux insolites, aller à la rencontre du public résulte de sa volonté d'utiliser l'art comme vecteur de lien social et de libre accès à la culture. Parcours A ses débuts, la Cie 3ème Acte travaille sur des textes du répertoire contemporain, En attendant Godot de Samuel Beckett, Le sourire au pied de l'échelle roman de Henry Miller, La Mastication des morts de Patrick Kermann. En 2006, l'adaptation d'un livre illustré de Sempé ouvre de nouvelles perspectives. La compagnie développe un projet international: adapter Marcelin Caillou en espagnol et le jouer en Argentine pour les enfants des quartiers défavorisés de Buenos Aires et de Tucuman, en parallèle d'ateliers de découverte du théâtre. Cette expérience en Argentine est reconduite en 2008 pour un séjour de 6 mois. La Cie 3ème Acte s'oriente ensuite vers un travail d'écriture mêlant théâtre, théâtre gestuel, musique et chant pour créer les spectacles La merveilleuse aventure du Bandonéon à sonnette, Un rosé s'il vous plaît, A flor de pie - créé en 2008 lors du second séjour argentin- et plus récemment le concert théâtralisé Girafe song. Parmi l'ensemble de ses collaborations, la Cie 3ème Acte a tissé un lien privilégié avec l'auteur Ricardo Montserrat. Lors d'une représentation de La mastication des morts, il est « impressionné par le jeu des comédiens, leur sens du collectif, leur inventivité, leur bonheur à être en scène et leur capacité à faire passer ce bonheur dans la salle". Suite à une première collaboration en 2003 qui aboutit à la création d'une comédie musicale Histoires de vivre, à partir de textes écrits sous sa direction par des enfants de l'hôpital de Saint-Malo, Ricardo Montserrat offre à la compagnie, en 2007, Ka Yue frappe à la porte du Paradis. Un texte qui aborde la question des immigrés clandestins en Europe et interroge les rapports entre la culture occidentale et asiatique. En 2010, la compagnie 3ème Acte rencontre la comédienne et metteur en scène Isabelle Bouvrain. Elle travaille auprès des artistes de la compagnie et met en scène Ka Yue frappe à la porte du paradis et Girafe Song. Ces deux collaborations marquent le début d'une grande complicité artistique. « J'ai débuté ma collaboration avec « les » 3ème acte pour la création de Ka Yue frappe à la porte du paradis. L'entente artistique et humaine s'est faite immédiatement. C'est une équipe d'acteurs qui se connaît extrêmement bien, sur le plateau, dans la vie et dans le fonctionnement global d'une compagnie. Tout est pensé ensemble et réparti de façon équilibrée avec exigence et légèreté. Plus qu'une équipe, j'ai rencontré une vraie troupe soucieuse d'un langage populaire au sens le plus noble du terme, ce qui correspond pleinement à ma vision du théâtre » Isabelle Bouvrain L’équipe artistique Nils GAUTIER Comédien, metteur en scène, musicien Sa formation théâtrale au Conservatoire National de Région de Rennes sous la direction de Serge Feuillet et Jacqueline Resmond, ainsi que des stages auprès de Stanislas Nordey, Frédéric Fisbach, Jean-Michel Coulon, Olivier Perrier, Jean-Paul Wenzel ou encore Pierre Meunier, constituent la base de sa formation théâtrale. Comédien et membre fondateur de la Compagnie 3ème Acte, dont il cosigne la plupart des créations, il s'illustre dans Ka Yue frappe à la porte du paradis, la merveilleuse aventure du bandonéon à sonnettes, ou Les Girafe Song. Ses collaborations se diversifient notamment avec Vlan Productions dans Mast'Hair Class, dirigé par Laurent Menez en 2014, et avec la compagnie Roue Libre qui lui confie la mise en scène de Wanted, suite à sa direction du Défilé de Mode pour l'APF. Multi-instrumentiste, piano, guitare et percussions, il met sa pratique musicale au service de son expression artistique. Aurore PÔTEL Comédienne, metteur en scène, chanteuse Après ses débuts avec la Cie Bleu 202 d'Alençon, elle poursuit son parcours en intégrant le Conservatoire National de Région de Rennes sous la direction de Serge Feuillet et Jacqueline Resmond. Comédienne au sein de 3ème acte dès le début de l'aventure, elle participe à la majorité des créations de la compagnie ( Ka Yue frappe à la porte du paradis ou Un rosé s'il vous plaît...). Pédagogue, elle intervient auprès de la Paillette Théâtre et l'Antipode MJC depuis 2009 et anime des stages d'expression théâtrale lors de cessions techniques organisées par Askoria (centre de formation des métiers de l'intervention sociale). Elle collabore également à la Compagnie Hôtel de la plage par le biais du théâtre forum. Polyvalente, elle pratique la danse modern-jazz et contemporaine pendant 12 ans et le tango pendant 3 ans et le chant dont elle approfondit la technique vocale sous la direction de Anne Le Merdy, professeur de chant pour l'Ecole Supérieure d'Art Dramatique du TNB. Jérémy ROBERT Comédien, metteur en scène, acrobate Elève au Conservatoire National de Région de Rennes sous la direction de Serge Feuillet et Jacqueline Resmond, il enrichit sa formation avec la Cie Dérézo à Morlaix menée par le metteur en scène Charlie Windelschmit en participant au stage « Le comédien dans l'arène technologique ». Membre fondateur de la Compagnie 3ème Acte, il y révèle ses multiples facettes. Comédien mais aussi acrobate, il travaille dès 2004 auprès du Bing Bang Circus, metteur en scène de groupes musicaux tels que Fatras, Trio Laid ou doubleur voix-off dans l'audio-visuel ; il dirige en parallèle de nombreux ateliers théâtre, au sein de l'Antipode MJC Rennes par exemple. Cet artiste complet aime surprendre et révèle la maîtrise de son art dans de nombreux spectacles tels que Un rosé s'il-vous-plait, Ka Yue frappe à la porte du paradis ou Wanted. Catherine VIGNEAU Comédienne, metteur en scène, auteur Formée auprès de la compagnie nantaise Motus et Cie, sous la direction de Michel Frappart, elle assoit sa formation par divers stages, autour du cinéma et du théâtre avec Jean Paul Wenzel, Pierre Meunier et Yves Raynaud, au CDN de Montluçon et avec la Cie Dérézo, menée par le metteur en scène Charlie Windelschmit sur la notion du «comédien dans l’arène technologique ». Membre fondateur de la 3ème Acte, elle participe à toutes les créations de la compagnie de la merveilleuse aventure du Bandonéon à sonnette à Ka yue frappe à la porte du paradis. Auteure de théâtre, elle a écrit la pièce on m’appelait Lenka commandée et publiée par l'association « Enjeux d'Enfants » à l'occasion de leur 20 ans. Elle signe la mise en scène du spectacle du Grand Orchestre du Chat Noir, duo musical de Fanny Regouffre et Niko Chatalain et collabore à la mise en espace du spectacle de Mano Loco à l'occasion de la sortie de son second album Navega mi barco. Également musicienne, elle pratique en amateur le violon et le concertina. Isabelle BOUVRAIN Metteur en scène, comédienne Elle suit l'école Jean Périmony à Paris et obtient le Prix Louis Jouvet. Elle continue de se former auprès d' Arianne Mnouchkine, Philippe Lanton, Jean Claude Fall. A partir de 1990, elle joue dans des spectacles de Matthew Jocelyn, Albert de Freitas, Vincent Abitane, Patrice Bigel. En 2000, elle s'installe à Rennes et travaille régulièrement avec le Théâtre du Vestiaire dirigé par Dany Simon et Bruno Geslin, Le Saut de L'ange dirigé par Laurent Menez. Elle joue dans la création de Benoît Hattet, Elephant Man en 2008. En 2014 elle joue dans Mast'hair Class Cie Vlan Productions dirigée par Laurent Menez. A partir de 1999, elle répond à des commandes de mise en scène: Cocottes et cocues (Prix de l'humour Avignon 99). Le cas Buzatti en 2001. La Voix humaine à l'Espace Beaujon en 2002. « La Phobie des Girafes » à l'Espace Bréquigny en 2004. En 2009, elle débute son compagnonnage avec la Cie Josselin Pariette et met en scène Soigne ta garde création Marmaille 2010. En 2010 elle entame une collaboration artistique avec la Cie 3ème Acte et met en scène Ka Yue frappe à la porte du paradis et Girafe Song. En 2014 elle assiste à la mise en scène Virginie Fouchault, Cie Théâtre d'air, pour la création La nuit des rois. Luc MAINAUD Régisseur, constructeur de décors Après des débuts en construction de décor, en 1996, pour le marionnettiste Guy Jutard, il s'oriente vers la régie lumière et son au sein de l'Espace Athanor de Montluçon, pour la Cie 3ème Acte et au cabaret du plateau à Montréal. En 2004, il intègre l'équipe du Cirque Désaccordé à Aix en Provence, puis en 2009, rejoint le Cirque Galapiat à Langueux. Au travers de ces deux dernières expériences, il met en valeur et développe sa polyvalence en assurant les fonctions de constructeur de décors, régisseur lumière, son et plateau. Les voyages et les rencontres artistiques, qu'il multiplie, permettent de nourrir son insatiable créativité. Nous contacter Compagnie 3ème Acte Maison du Ronceray 110, rue de la Poterie 35200 Rennes www.cie3acte.com L’administration Julie Bénazet 06 63 26 63 66 [email protected] La production et la diffusion Chloé Sonnier 06 63 26 63 66 [email protected] Licences d'entrepreneur spectacles n° 2-1058989 et 3-1064762 N° de SIRET 45287925700023