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La meilleure comédie musicale possible
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BRAVO, MAESTRO!
N° 502 Semaine du 02 décembre 2006 au 08 décembre 2006
Lors de sa création, en 1956, le «Candide» de Leonard Bernstein fut un échec. Ce spectale avait pour
défaut d'être trop intelligent, à une époque où le grand public préférait les shows pittoresques et
bien-pensants.
Auteur : DUTEURTRE BENOIT
Comment Candide, chef-d'oeuvre en littérature, est-il devenu un chef-d'oeuvre musical? Le cas de figure est plutôt
rare, les bons romans s'avérant souvent trop subtils pour offrir les intrigues tranchées dont raffole l'opéra. Dans
l'oeuvre de Voltaire, le héros passe d'une aventure à
l'autre sans but précis, à la façon des récits picaresques ;
il fallait donc toute la subtilité de Léonard Bernstein pour
faire de ce conte philosophique l'une des plus belles
créations de Broadway, en 1956. La plume légère du
chef d'orchestre compositeur éclaire l'ironie du texte par
une musique rythmée, colorée ; les airs brillants
ressemblent à des parodies d'opéra, comme Candide
ressemble à une satire de littérature épique (pour cette
raison, Bemstein qualifiait son oeuvre d'«opérette».
Calquée sur la trame du roman, la partition présente une
suite d'épisodes où la progression dramatique importe
moins que l'effet d'accumulation produit par les
mésaventures de Pangloss ou de Cunégonde. Bemstein
trouve ici, mieux que jamais, l'occasion de déployer son
goût du théâtre, son grand métier classique, son sens de
la musique populaire, combinés dans une oeuvre
kaléidoscopique.
Pour le récompenser, la création de Candide se solda
par un échec. Ce spectacle avait pour défaut d'appartenir
à une lignée de comédies musicales trop intelligentes, quand le grand public préférait les shows pittoresques et
bien-pensants de Rodgers et Hammerstein. Avec Bemstein, la scène de Broadway montrait une sophistication
musicale et littéraire inhabituelle, comme l'avait déjà fait Kurt Weill dans les années 40 (Lady In Thé Dark, One
Touche Of Venus), La mémoire collective n'a pas oublié le compositeur de West Side Story. Le Châtelet nous
rappelle que Bernstein fut aussi celui de Candide, une comédie musicalequi mériterait aujourd'hui sa place sur
toutes les scènes d'opéra. La mise en scène de Robert Caisen, la direction de John Axeliod, une distribution mêlant
habilement grandes voix lyriques et comédiens chanteurs (Lambert Wilson, Kim Criswell) devraient achever de
nous en convaincre. Ce faisant, ils souligneront que le sujet de Candide - qui trouvait une résonance singulière dans
l'Amérique puritaine et maccarthyste - conserve son extraordinaire fraîcheur pour parler du présent, à nous qui
vivons dans ce «meilleur des mondes possibles» ou l'on déclenche des guerres pour faire le bien, tandis que le
développement universel se traduit par des catastrophes écologiques.
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Le 16/02/2007 par mada
Je recommande, à ce propos, d'écouter Se disque hommage à Philippe Muray qui vient de paraître ;délectable
enregistrement où, sur fond de rap ou de reggae, l'écrivain dit lui-même ses poèmes et dépeint l'Empire du bien
avec une drôlerie incisive qui fait écho au livre de Voltaire
116 contributions
Candide, du 11 au 31 décembre, Théâtre du Châtelet, à Paris (www.chatelet-theatre.com). CD et DVD : direction
Leonard Bemsten, Deutsche Grammophon. Minimum Respect, de Philippe Muray (www.philippe-miray.com),
17 contributions
Pas 35 h mais 8 h
Le 14/02/2007 par merbleue
les 35 H
Le 27/01/2007 par aldesim
69 contributions
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