Théories de l`acquisition du langage

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ACQUISITION DU LANGAGE ORAL
I.
Théories de l’acquisition du langage
Plurifonctionnalité du langage :
- Dimension sociale : l’enfant est immédiatement considéré comme un être de compréhension,
membre d’un réseau de communication.
- Dimension psychologique : le langage permet le développement de la personne (personnalité), l’être
humain est semblable aux autres mais il doit aussi se différencier.
- Dimension cognitive : le langage donne accès aux connaissances, permet de les organiser, les
construire, les mobiliser selon les situations. Lien entre la pensée et le langage (représentation). Le
langage est-il lié à la pensée ? Permet de construire le monde, créer des significations, remplacer
l’absent.
 Béhaviorisme (Pavlov, Skinner).
Le béhaviorisme n’a pas proposé de théorie d’acquisition du langage, pour eux c’est une fonction cognitive
parmi d’autres. Donc comme toutes fonctions, le langage s’apprend essentiellement par imitation et son
acquisition s’explique par l’expérience. Pas de spécificité du langage, rien n’est inné. Forces d’associations. Les
actions sont influencées par les circonstances du milieu. L’enfant est donc passif et c’est l’entourage qui vient
façonner le langage chez cet enfant. Conditionnement opérant : renforcement positif ou négatif qui permet
cette acquisition. John Lock -> tabula rasa.
 Perspective innéiste ou nativiste (Chomsky).
Règles grammaticales sont universelles pour lui, elles seraient codées génétiquement. Développement du
langage est inné, lié à un module linguistique du cerveau. Le langage ne dépend pas des connaissances ni des
situations. Le bébé est capable de structurer son environnement. Selon Chomsky l’enfant sait parler comme
l’oiseau sait voler, donc l’enfant n’apprend pas à parler. L’humanité est homogène biologiquement. Beaucoup
de réticence en France notamment.
Pour lui il n’y a pas de troubles d’acquisition du langage (erreur) notamment oral. Avec l’enfant sauvage il
parle de déclencheur de l’environnement. Pour Chomsky le langage est traité par un module indépendant de
la cognition ou de la pensée, ainsi tout le monde rentre dans le langage y compris ceux qui ont des déficits
intellectuels. Dissociation du langage et de la cognition.
Les sensibilités tactile et kinesthésique sont les premières à se développer.
Théorie formelle/universaliste « Si la nature est logique avec elle-même, elle devrait avoir bon goût
d’équiper tout être humain des connaissances formelles nécessaires en matière de langage de façon à faciliter
l’acquisition de cet outil plutôt que de laisser les enfants chacun à leur tour entreprendre un long
apprentissage. » Chomsky parle de la forme d’une langue qui est innée (universaux).
 Perspective constructiviste (Piaget).
Le langage se construit avant les interactions sociales. Il se situe dans la pensée opératoire qui se structure
dans l’action concrète (expériences de l’enfant avec l’environnement). Relation entre pensée et langage. Ici
l’expérience ne façonne pas l’enfant, contrairement à l’empirisme de Skinner l’enfant est acteur et opère sur
son environnement.
 Perspective sociale, socio-constructiviste (Vygotski, Wallon, Bruner).
Pour Vygotski :
- Le langage comme mode de relation à autrui.
- Le langage comme moyen d’interpréter et réguler la culture et agir sur la culture.
- Le langage comme moyen de faire des choses avec les mots. Relation entre langage et pensée.
- Le développement est interpersonnel (zone proximale de développement de Vygotski ; étayage de
Bruner).
C’est dans le langage que la pensée naît (surtout pour Vygotski).
Pour Bruner :
- Comprendre l’être humain dans toutes ses dimensions (psychologique, sociale, linguistique,
culturelle…).
- Observer le bébé en milieu familial.
- Définir l’éducation à l’école comme entrée dans la culture.
- Considérer l’être humain d’abord comme un être de culture.
Bruner observe que les adultes parlent au bébé immédiatement, ils prêtent naturellement au bébé la
capacité de comprendre. De ce fait l’enfant est considéré comme un partenaire de dialogue. Les adultes
interprètent tous les signes renvoyés par l’enfant. La communication est donc présente avant le langage. Le
motherese est un mode d’accès à la compréhension qui a un caractère universel.
Importance de la prosodie.
 Théories fonctionnelles de l’acquisition du langage (émergentistes).
Apparaissent dans les années 90 avec l’étude des troubles d’acquisition du langage oral (dysphasie,
trouble structurel). Relation pensée et langage : le langage n’est pas uniquement un outil voué à la
communication, c’est également un outil qui sert à la représentation.
Développement du cerveau et plasticité : constitue une propriété fondamentale des systèmes neuronaux et
cognitifs.
Capacités communicatives et cognitives précoces : ex. motivation à communiquer, capacités de
catégorisation, d’imitation, d’attention, de mémoire à court-terme, capacités de perception, de segmentation
et de production des sons de parole.
Troubles spécifiques du langage (SLI) : enfants qui n’ont pas de déficit intellectuel, pas de lésions, pas
de carence éducative… Or il n’y a pas de spécificité dans la dysphasie (après 6 ans). Il est rare de trouver des
troubles spécifiques du langage. C’est pourquoi on ne conçoit plus le langage comme un module indépendant,
il est enchevêtré avec d’autres fonctions.
Pensée et langage sont liés, on insiste sur la plurifonctionnalité du langage. Notre langage s’adapte en
fonction de l’environnement, donc le langage et sa structure sont le produit de son usage.
Ex. étude de Hickmann : deux groupes d’enfants (connaissances partagées vs. Non partagées) âgés de 6, 9 ou
11 ans (langage non encore maitrisé comme pouvait le suggérer Chomsky). Les enfants voient un livre d’images
et ils doivent raconter une histoire à partir de ces images sachant que l’expérimentateur est assis à côté de
l’enfant et qu’il connaît le livre (connaissances partagées). Les enfants voient le même livre d’images et ils
doivent raconter une histoire sachant que l’expérimentateur ne connaît pas le livre (connaissances non
partagées). L’emploi des formes linguistiques devrait changer selon les deux situations :
-
Forme définie/indéfinie (la/une).
Nom/pronom (torture/elle).
Résultats : évolution graduelle entre 6 et 11 ans. Les enfants de 6 ans ne s’adaptent pas, en d’autres termes
il n’y a pas de différences entre les deux conditions. 9 ans : l’enfant est capable de différencier la forme de la
fonction d’un indéfini par rapport au défini. 11 ans : système flexible qui va faire des allers-retours entre les
différentes formes. L’enfant prend conscience qu’une même forme peut avoir plusieurs fonctions et vice versa.
La fonction d’un pronom est de maintenir un référent hautement activé. Les formes langagières ont des
fonctions et une fonction peut être exprimée par plusieurs formes.
Dont le postulat de base : la structure du langage est le produit de son usage. Compétence linguistique
d’un adulte : caractérisée par un ensemble diversifié d’items, structures et représentations articulant syntaxe,
sémantique et pragmatique. Prise en compte de la situation contextuelle dans son ensemble.
 Courant interlangue.
Il s’agit d’étudier différentes langues et ce qui se passe chez les enfants. Il existe des universaux mais il y
a des spécificités au regard de la façon dont les langues sont formellement construites.
Ex. en français nous avons la structure SVO, en anglais cette structure est très fiable ce qui n’est pas le cas en
turc ou en russe. Modèle de compétition : indices plus ou moins saillants selon les langues. Les indices qui
sont fiables et valables dans une langue ne le sont pas forcément dans une autre langue. La spécificité des
langues a un impact dans le développement des langues.
II.
Compétences précoces innées
III.
Développement du langage
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