Modèles, Situations d’Apprentissage et Acquisitions Corpus de Texte fourni par J Mallet – Cours de Licence de B Donnadieu CHAPITRE I : APPRENTISSAGE ET DEVELOPPEMENT « Théories du Langage / Théories de l’apprentissage » Piaget Pose la question de l’inné ou de l’apprentissage progressif, càd respectivement, les actualisations successives d’un ensemble de possibles donnés dès le départ, ou les constructions authentiques avec ouvertures successives sur de nouvelles possibilités. Il conclue sur le fait, que l’on ne peut trouver de preuves de l’existence de cet ensemble de possibles, et donc choisi donc l’apprentissage progressif. Il distingue ensuite quelques mécanismes permettant les constructions d’un stade au suivant : les abstractions. - - Abstraction Empirique : Celle qui porte sur des objets physiques extérieurs au sujet. Abstraction Logico-Mathématique : Celle qui permet l'acquisition d'opérations. Elle est dite réfléchissante, car il y a réfléchissement de l'opération telle qu'elle était connue au niveau inférieur, ET réflexion pour réorganiser cette opération au niveau supérieur. Abstraction Réfléchie : Celle qui permet de thématiser les opérations acquises via l'abstraction réfléchissante. « Réussir et Comprendre » Piaget Piaget distingue le fait de réussir (savoir effectuer une action) et comprendre (avoir dégagé la raison profonde de chaque action et les avoir reliées entre elles) Il parle d’implication signifiante, comme mode de connexion entre différentes significations. Il conclue en expliquant que réussir est nécessaire pour comprendre, mais que finalement comprendre dépasse réussir, puisqu’il arrive à un savoir qui précède l’action et peut se passer d’elle. « L’équilibration des structures cognitives» Piaget La question est, comment se fait l’équilibration lors de l’apprentissage ? Piaget évoque le terme de régulation : lorsqu’il y a un effet retour des résultats dune action A sur le déroulement d’une autre action A’. On parle alors de feed-back positif (renforcement de la connaissance de l’action A) ou négatif (correction de notre connaissance de l’action A) Il parle d’assimilation, lorsqu’il y a fusion entre un objet et une association. C'est-à-dire lorsque l’on a donné un sens, des règles et un but à un objet. Et de perturbation en tant que ce qui fait obstacle à l’assimilation. La régulation est alors pour lui une réaction aux perturbations, mais pour autant toute perturbation n’est pas à l’origine d’une régulation. Cela peut aussi provoquer une simple répétition ou plus grave un abandon du sujet. Il distingue deux types de régulations : - Quasi automatique : surtout dans les cas sensorimoteur simples, qui ne nécessitent pas de prise de conscience. - Réglages actifs : quand intervient la nécessité d’effectuer un choix, et donc quand est provoqué une prise de conscience, une conceptualisation. « La fonction symbolique » Wallon Il définit la « fonction symbolique » comme étant ce qui a permis à l’homme de devenir un « animal social » et qui lui a donné l’aptitude à former des représentations. « Le socioconstructivisme et l’innovation en Français » Martinez Le socioconstructivisme part du constructivisme, mais ajoute que cela ne peut se faire dans interaction avec l’autre. L’autre ayant une fonction éducative nécessaire au développement de l’esprit humain. MEAD : Père fondateur de l’interactionnisme. Tout se passe dans les interactions avec les autres. Mes actions ne prennent sens que parce qu’elles provoquent des réactions chez l’autre. WALLON : Pour lui, le médiateur adulte est necessaire à l’évolution de l’apprenant qui va dans un premier temps vouloir être le médiateur, puis va lui « ressembler », ce qui permettra de passer de l’imitation des actes au symbolisme de la pensée. VYGOTSKI : Pour lui, il est plus que necessaire d’accompagner le développement de l’esprit. Il faut même devancer la maturation naturelle, sans attendre. Il faut donc donner les moyens à l’adulte accompagnant de réussir cet objectif, via 2 savoirs faire : Le savoir faire pédagogique doit permettre à l’élève par l’accompagnement et l’encouragement, de réaliser une tache difficile. Le savoir faire didactique doit permettre aux concepts spontanés de se transformer en concepts scientifiques. BRUNNER : Il a étudié le problème de la pluriculturalité des élèves. Le système scolaire est en effet adapté à la culture du pays : comment faire pour ne pas lâcher les enfants issus de cultures différentes. Il donne quelques pistes : - donner confiance en soi (annihiler la « culture de l’échec ») - le savoir faire pedagogico-relationnel (donner les outils aux élèves pour développer des structures d’apprentissage, en devenant d’abord un modèle identificatoire, puis en aidant à une grande communication) - utiliser la génération intermédiaire pour casser le problème d’un modèle parental trop éloigné. « Pensée et Langage » Vygotski Vygotski définit la « zone prochaine de développement » comme la zone étant entre la période de l’apprentissage en collaboration et la période où le développement est acquis, c'est-à-dire la zone ou les nouvelles fonctions sont en maturation. Il définit même un cycle sans fin entre ses trois périodes, les nouvelles fonctions acquises permettant de repartir en apprentissage collaboratif plus poussé. De Vries a appelé cela la « période sensible », c’est pour lui la période optimale d’apprentissage, pendant laquelle l’apprentissage sera le plus fructueux. « L’éducation, entrée dans la culture » Brunner Deux approches de la nature de l’esprit : - le computationalisme : s’intéresse au traitement de l’information. Considère qu’une information est quelque chose de stable, figé. Inconvénient : cette théorie peut elle même modifier ce que nous pensons de la manière dont l’esprit travaille. Avantage : elle s’intéresse à la manière dont l’info est organisée, utilisée. Pas de frontière disciplinaire, ni même de frontière entre le fonctionnement humain et non humain. - Le culturalisme : A comme principe de base, que l’esprit ne peut exister en l’absence de culture, que l’évolution de l’hominidé est lié au développement d’un mode de vie social et culturel. Inconvénient : ne se préoccupe que de la manière dont les êtres humains, au sein de communautés culturelles, créent et transforment les significations. Avantage : cherche à réunir les acquis des différentes sciences humaines pour reformuler un modèle de l’esprit. « Actualité de la notion de médiation sémiotique de la vie mentale » Delau Vygotski rattache la spécificité des activités mentales supérieures aux propriétés des systèmes de signes, et leur psychogenèse aux pratiques sociales, elles mêmes médiatisées par des signes. Il a explicité de nombreuses fonctions du langage, que Wertsch a classifié de la manière suivante : - - - - fonction de signalisation et fonction de signification : la première est une Perspective Pavlovienne reprise par Vygotski - Signaux primaires inhérents à des processus biologiques généraux, constitués à travers le contact avec l'organisme et son environnement physique. La deuxième est une Perspective Pavlovienne - les mots sont des signaux de signaux, mais les processus sous-jacents sont identiques à ceux de la fonction de signalisation - Vygotski en a étendu la définition : Signaux secondaires produits par une création active de la part des groupes humains. Fonction sociale et fonction individuelle du signe : le signe est un outil qui a une fonction médiatrice de l’action de l’homme sur le monde (but social). Les signes collectifs sont façonnés par et pour les besoins de l’action collective (catégorie interpsychologique). Lorsqu’un individu maîtrise les règles de l’usage des signes, il peut les appliquer à sa propre conduite. (catégorie intrapsychologique). Cette dualité est la loi fondamentale du dev culturel. Fonction communicative et fonction intellectuelle : Deux fonctions interdépendantes, car pour communiquer, il faut intellectualiser les concepts. Au départ, on communique dans la fonction intellectuelle, mais au fur et à mesure on cumule les deux. Fonction indicative et fonction significative : Deux fonctions interdépendantes : au départ un mot est une référence objective, puis petit à petit, on va lui associer des idées, d’autres mots … Et alors on utilisera la fonction significative qui élabore des concepts et des réseaux de concepts, grâce à l’établissement de liens entre les signes.