diaporama. - Horizon Parrainage 38

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Lorsque l'enfant grandit :
Besoin d'attachement et d’autorité.
Ajustement des relations adultes-ado
Dr en Psychologie, Ingénieur de recherche INSERM
Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (CNRS UMR 5105)
Structure Fédérative de Recherche « Santé et Société »
Université de Grenoble
[email protected]
Le développement entre 6 et 11 ans
C’est l’âge des comportements socialisés, le respect des
règles et d’autrui, de nombreuses conduites de coopération,
d’empathie, de solidarité (âge de raison !).
A cet âge on a de l’énergie à revendre, on est avide de
connaissances sociales et culturelles. C’est une période de
performance motrice et sportive et de développement cognitif.
L’enfant a besoin de bouger mais aussi d’avoir des moments
de calme (horloge biologique).
L’identification au groupe devient importante, et le besoin
de détachement de la famille commence déjà vers 10 ans.
Le regard des pairs devient très
important vers 9-10 ans.
La vie sociale s’organise, les groupes
se forment et se stabilisent (fidélité et
loyauté au groupe, partage des secrets,
concentration autour de la star).
L’adolescence = Période entre deux eaux : je ne suis plus un enfant
mais pas encore un adulte …
La métamorphose
La mue
Réajustement des relations avec les autres
Eveil sexuel
L’accès à la sexualité adulte, le pouvoir de
procréer, les pulsions libidinales,
provoquent chez l’adolescent le besoin
pressant de prendre ses distances visà-vis des adultes.
Quête
d’autonomie
Processus de séparation-individuation :
devenir un individu à part entière, pour se
construire en tant qu'être singulier en
développement, qui agit et pense par soimême.
La culture adolescente fournit des codes d'identification aux
adolescents mais crée aussi chez eux des dépendances nouvelles.
L’ado ressent le besoin d’être en conformité
avec les autres, pour faire bonne figure, être
reconnu, être accepté et se sentir en sécurité
Du monde animalier
… au monde adolescent
Satisfaction des besoins psychologiques de base !
Besoin d’affiliation
Besoin
d’appartenance
Besoin de
reconnaissance
Besoin d’autonomie
Besoin de se sentir
à l’origine de ses
actions
Besoin de partager
avec les autres
Besoin de sentiment
de compétence
Besoin
d’exploration
et de défi
Besoin de confirmation
d’efficacité et
d’encouragement
Besoin
d’expérimentation et
de nouveauté
Besoin de sécurité
et de protection
Besoin de limites,
de cadre
Qu’est-ce qu’être parents ?
Les fonctions parentales sont de deux ordres :
• ATTACHEMENT :
• Affection et sensibilité aux besoins de l’enfant
• Empathie (comprendre les émotions et les sentiments d’autrui)
• Soutien et prise en charge (sollicitude)
• CONTRÔLE :
• Fixer des règles et convenir des limites à ne pas franchir
• Assurer la supervision (en dehors du foyer)
• Adopter des modes de sanction
• Différence entre contrôle psychologique et contrôle
comportemental
Besoin d’attachement … tout au long de la vie
L’attachement = lien affectif durable caractérisé par la tendance d’un partenaire à
rechercher auprès d’un autre la sécurité et le réconfort en période de détresse ou
face à une situation potentiellement dangereuse (Bowlby).
Le sentiment de sécurité permet d’explorer le monde environnant et de se
développer. Inversement le sentiment d’insécurité retient et empêche l’exploration.
⇒ Mais la question est : comment trouver le juste milieu, comment sécuriser tout
en rendant autonome?
Les besoins d’attachement ne disparaissent pas
mais ils sont progressivement transférés sur les
pairs et sur le petit ami, puis sur le conjoint.
Besoin d’autorité et de supervision !!
Il n’y a pas d’éducation sans l’exercice d’une forme d’autorité. Eduquer c’est
autoriser (à grandir, à expérimenter, à découvrir, à aimer, à tenter). Grandir,
c’est se sentir autorisé !! C’est la condition de l’accès à l’autonomie. Il n’y a pas
d’autorisation sans interdiction (Prairat). L’autorité est donc nécessaire.
Nombre de parents perdent de vue qu'en permettant tout, ils créent une
insécurité chez l'enfant.
Si l'autorité est importante, c'est parce qu'elle permet « d'échapper à la multitude
d’influences qui ne demande qu'à s'emparer de l'enfant trop tôt et à le projeter
dans un univers auquel il appartiendra tout entier, avant que toute distance
critique soit possible » (P. Meirieu, 2000).
L’abandon précoce de l’autorité familiale ne donne jamais accès ni à l’autonomie
ni à la liberté :
⇒ “Laissez traîner le pouvoir, il y aura toujours un petit tyran pour le ramasser”
⇒ ou une prise de risque importante pour tester ses propres limites et les limites
d’autrui.
Les styles éducatifs parentaux
Attachement
+
-
+
autoritaire
autoritariste
-
permissif
désengagé
Contrôle
• Le style autoritariste : le parent est plus sensible à ses propres besoins qu’à ceux
de son enfant et affirme clairement ses exigences à l’égard de ce dernier.
• Le style permissif : le parent est totalement à l’écoute de l’enfant, et dit « oui » à
tout, parfois avant même que la demande ne soit formulée.
• Le style désengagé : le parent laisse l’enfant à lui-même. Aucun signe clair n’est
donné quant aux limites à respecter ni au soutien à attendre.
• Le style autoritaire : les limites sont clairement définies, le parent s’occupe
activement de ce qui arrive à l’enfant de façon à lui apporter le soutien requis.
Ni trop près ni trop loin, à chacun de s’ajuster !
C’est une question d’autorité
→ Autorité autoritariste : l’autoritariste exerce une domination sur l’autre afin
d’obtenir de lui une obéissance inconditionnelle, sous la forme d’une soumission
(pressions psychologiques, séduction, usage de la force physique, etc.).
→ Autorité évacuée : en pensant que l’autorité est anti-éducative, parents et
éducateurs ont beaucoup de mal à poser des limites et s’en remettent à des
instances extérieures d’où le terme « évacuée ».
Eduquer c’est avancer vers l’inconnu et
prendre des risques
L’adulte prend des risques en imposant ses limites. L’essentiel est de se
demander jusqu’où aller ? Jusqu’où permettre ? Beaucoup de parents ont
peur de s’opposer ou de s’imposer au risque de voir fuir leur ado, de voir
leur ado taper le point sur la table, de ne plus être aimé, etc.
Le risque est là : croire qu’on n’a pas d’autorité, croire qu’on n’est pas
légitime, se sentir incapable de nous opposer aux attaques de nos enfants,
croire qu’on n’a pas le droit de l’empêcher d’être « heureux », croire qu’on
va empêcher sa construction identitaire, croire que c’est notre enfant qui
décide…
S’opposer à un enfant (surtout adolescent) révèle et relève de la solidité
psychique. Il faut être fort pour pouvoir affronter les désirs de mort
inconscients de l’adolescent, affronter ses paroles blessantes.
⇒ Ne jamais oublier que la perfection n’existe pas et que les parents
ont eux aussi droit à l’erreur. Même s’ils se trompent, ils auront
essayé (au lieu d’avoir peur comme leurs enfants/ados). Ils peuvent
aussi se faire aider par un tiers pour montrer à l’ado qu’il ne faut pas
en rester là.
⇒ Ne jamais oublier non plus de situer ses règles par rapport à des
valeurs éducatives que l’on défend (être cohérent avec soi-même),
mais aussi par rapport à notre propre histoire d’adolescent (parler de
soi), par rapport à la place de chacun (famille biologique, famille
d’accueil, famille Horizon parrainage).
Merci de votre
attention
Pour plus d’info : Christine Cannard (2015). Le développement de l’adolescent. De Boeck.
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