La Colère (Frankenstein)
D’après Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley
Mise en scène Julien Aillet
Durée : 1h
Séances scolaires :
Jeudi 11 mai - 10:00 et 14:00
Vendredi 12 mai - 14:00
Au TANDEM Scène nationale Arras Théâtre
Sommaire
Le spectacle
Note d’intention
Biographie
Pistes pédagogiques
Le spectacle
Au Pôle Nord, un bateau est coincé dans les glaces. Alors que la mutinerie menace, l'équipage recueille un
homme agonisant sur un traineau. Il est suisse et se nomme Victor Frankenstein. Maintenu en vie par un puissant
désir de vengeance, il veut mettre un terme à une histoire qui le poursuit depuis des années. Alors qu'il était
étudiant en médecine, il a insufflé la vie à un géant fait de morceaux de cadavres assemblés. Mais il ne s'est alors
pas soucié du destin de sa création et le géant d'abord naïf, est vite devenu le némésis de son créateur... Ce récit
publié de façon anonyme au début du XIXe siècle est l'oeuvre d'une jeune femme issue d'un milieu intellectuel
féministe et libertaire et fréquentant un cercle de célèbres poètes romantiques dont Percy Shelley et Lord Byron.
Frankenstein est très vite adapté au théâtre puis au cinéma et va connaître un succès incroyable qui fera de la
créature de Frankenstein une icône de la modernité.
Page internet : http://www.tandem-arrasdouai.eu/fr/tandem/programmation/saison/2016-2017/lieu/arras/la-
colere-frankenstein.html
Mentions
Mise en scène Julien Aillet
Adaptation Julien Aillet
Avec Julien Aillet et Blaise Cagna
Vidéo Eric Bézy
Création sonore Erwan Henry
Lumière, régie générale Blaise Cagnac
Administration de production Violaine Kalouaz
Note d’intention
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Frankenstein ? - histoire Monstre
Frankenstein est l'un des monstres les plus populaires qui soient. Depuis sa création il y a presque deux cents ans,
Il est apparu dans un nombre impressionnant de films, essais, bandes dessinées, romans, dessins animés et
toutes sortes de productions associées à la pop culture. Il apparaît souvent comme le plus maladroit et le plus
gentil des monstres et il a toujours plus ou moins l'apparence de son incarnation mémorable par Boris Karloff
dans les films des années 30. A l'origine, « Frankenstein » est le nom de famille de l'étudiant en médecine qui
donne vie à la créature dans le roman de Mary Shelley . Pourtant la postérité confond les deux : Ainsi «
Frankenstein »
Si le monstre est si emblématique et s'il peut susciter identification, c'est sans doute qu'en plus d'être une figure
de « l'outcast », du banni, il prend la parole. En donnant la parole au monstre, en évitant le manichéisme, le
roman de Shelley construit un portrait à deux visages, car finalement, Victor Frankenstein et sa créature sont en
quelque sorte les deux faces d'une même pièce. Et c'est bien cet aspect humain de l’œuvre qui en fait le principal
attrait. Frankenstein serait le premier récit de science-fiction. Première œuvre donc, d'un genre protéiforme qui
développe des fictions à partir des hypothèses et des questions que suscite le développement des techniques
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Source : issue du dossier de la compagnie
employées par les êtres humains (moyens de communication, armements, intelligence artificielle, voyages dans
l'espace, génie génétique, transhumanisme...). La science fiction, genre critique par excellence (parfois libertaire,
parfois réactionnaire...), présente la caractéristique de parler d'aujourd'hui en évoquant les défis et les folies de
demain. C'est donc l'histoire d'un jeune homme qui pense pouvoir réveiller les morts et qui n'anticipe absolument
pas les conséquences humaines de son exploit. Ce portrait va bien au delà de la tragédie qu'il raconte. Mary
Shelley a dix neuf ans quand elle écrit cela mais son livre inspiré par le roman gothique et les découvertes
techniques du moment (l'électricité, le galvanisme), brûle de l'inquiétude et de la révolte politique qui animaient
les penseurs des lumières. Son monstre est un enfant en colère dans un corps d’adulte, un zombie révolté par sa
solitude qui va déchirer le monde à défaut d’y trouver une place. Inutile et impossible de balayer ici le spectre
dantesque de l’exégèse frankensteinienne (en l’occurrence, on peut parler ici d'une bibliographie monstrueuse
tant elle est riche et abondante...). On pourrait également parler de son féminisme refoulé, du rapport à la nature
dans son sens écologique et anthropologique si rousseauiste, mais parlons plutôt de ce que cet histoire peut avoir
à faire sur un plateau de théâtre. Un plateau de théâtre penà la fois comme un studio et comme une salle de
cinéma.
Dispositif et mise en scène
Dans cette adaptation, il y a surtout un roman culte, mais aussi l'histoire de son auteure et même quelques
anecdotes tirées de ses plus fameuses adaptations dans les films avec Boris Karloff qu'en a tirés James Whale. Sur
le plateau il y a un écran en format cinémascope, une table se trouvent des maquettes (banquise, maisons,
intérieur de train, montagnes, personnages...) des lampes et deux caméras. Deux comédiens et deux techniciens
animent un récit calqué sur celui de Shelley avec des inserts consacrés à la mythologie qui lui est associée.
J'ai depuis longtemps envie d'un spectacle de ciné-théâtre comparable au travail de Hotel Modern ou de Michèle
Anne de Mey avec Jaco Van Dormael car ce type de forme est idéal pour traiter du paysage et de l'intériorité sur
un plateau de théâtre. Ces questions sont essentielles dans Frankenstein qui traite avant tout d'inhumanité et de
solitude et qui se déploie en donnant la parole tant au monstre qu'à son créateur. Et il se trouve que cette parole
là prend assez souvent la forme d'une voix off ou de dialogues au milieu d'une nature âpre et superbe.
Julien Aillet.
Avec le schéma qui précède on a un petit aperçu de la façon dont les choses vont être traitées : des maquettes
faites de décors et de petits personnages vont être filmées et projetées sur l'écran. L'équipe au complet fait vivre
le récit en manipulant la caméra qui, du plan large à la vue subjective, en passant par le travelling, nous
emmènera au travers des différentes scènes issues de la tragédie de Frankenstein. On pourra s'immerger dans le
décor de l'action d'une scène projetée sur l'écran (par exemple la caverne se cache la créature) tout en
écoutant les dialogues, ou la voix off faisant avancer le récit et dite « à vue » par les comédiens manipulateurs.
Finalement, le spectateur est invité à se glisser dans les pas de Frankenstein et de sa créature dans leur voyage à
travers l'Europe, mais également par petites touches, dans ceux de l'équipe artistique qui met en scène cette
histoire, apprenant de-ci de-là telle ou telle chose sur Mary Shelley, ou comment Boris Karloff est devenu le
visage iconique de la créature ou encore pourquoi on a modifié tel aspect de l'histoire. Car si l'on veut proposer
au spectateur un retour aux sources de l'oeuvre romanesque, on a aussi procédé à des modifications assez
importantes qui touchent à l'univers esthétique (très romantique à l'origine), mais aussi à un souhait de raviver la
charge politique du texte en lui-même mais également de son destin dans l'imaginaire collectif.
Une transposition contemporaine
Dans le roman de Mary Shelley, l'action se déroule en Suisse au XVIIIe siècle, sans plus de précision. Elle se place
ainsi dans la continuité du roman gothique dont les histoires ayant pour décors de vieux châteaux pleins de
mystères se passent dans un jadis un peu flou. Plus tard, au fil des adaptations, le cadre du récit se déplace pour
maintenir ce jadis à proximité du temps présent. Ainsi les films de J. Whale des années 30 se déroulent dans une
Europe (plutôt en Angleterre d'ailleurs) post-expressionniste mais antérieure à la première Guerre Mondiale. Le
problème avec ce genre de contexte historique, c'est que le plaisir de la reconstitution fait écran avec le cœur du
propos. C'est pourquoi, les événements de ce Frankenstein auront pour décor un univers plutôt contemporain,
laissant une place importante à la nature, mais marqué par les mutations de l'urbanisme et de la civilisation
occidentale d'aujourd'hui, par exemple des lotissements modernes. Et puisque l'action (qui se déplace du le
Nord à la Suisse en passant par l'Ecosse et l'Autriche) se déroule dans des contextes plutôt montagneux et donc
neigeux, l'atmosphère du spectacle ne sera pas dominée par le noir ténébreux du romantisme gothique, mais tes
par des anoraks, les manoirs par des chalets ou des pavillons et les calèches par des voitures, on obtient une
ambiance voisine du film Fargo de Joel et Ethan Cohen, une influence essentielle pour ce spectacle qui souhaite
substituer aux pathos très chargé du roman, et au cliché du savant fou, une atmosphère « réaliste », parfois
violente mais drôle, finalement humaniste et aussi tendre qu'elle est ironique vis à vis des personnages.
Biographie
Julien Aillet
Quand on a la monstruosité pour thème de prédilection on peut difficilement faire l'impasse sur Frankenstein.
Adolescent, Julien Aillet réalise qu'il lui est bien plus agréable de jouer dans un groupe plutôt que de danser avec
ses petits camarades au bal du lycée. Quelques années auparavant, la Quatrième dimension et H.G. Wells sont à
l'origine de ses premiers chocs esthétiques. Aujourd'hui il se penche avec délectation sur la célèbre créature de
Mary Shelley.
Julien Aillet étudie la philosophie et les Arts plastiques après quoi il est alternativement musicien, marionnettiste,
comédien, assistant à la mise en scène, plasticien et metteur en scène. En 2009, il entame un compagnonnage
avec la Compagnie de l’Oiseau Mouche qui le conduit également à travailler à plusieurs reprises avec Cédric
Orain, auteur et metteur en scène. Il collabore régulièrement aux projets d’autres compagnies (La Traversée,
Tourneboulé, Tantôt, La pluie qui tombe…) pour qui il est interprète ou conçoit des objets et des marionnettes. Il
fonde la compagnie Monotype après quelques spectacles en solo dont Mogrr…, relecture enfantine du Freaks de
Tod Browning. En 2014, il créé Dédale, adaptation souterraine du mythe de Dédale et Icare. Ses créations posent
et reposent les mêmes questions: Quels chemins pour l’émancipation ? Que faire de nos peurs ? Mais surtout :
Qu’est ce qu’un monstre ? Si Monotype ne met pas en œuvre que des créations dédiées au jeune public, les
projets de la compagnie ont toujours à voir avec l’enfance, son soucis d’elle, le désir de traiter du fait de grandir.
Monotype a créé Feux Follets, spectacle pour l’espace public, mêlant théâtre et cinéma d’animation en octobre
2015, dans le cadre de Mons Capitale Européenne de la Culture.
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